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Journée internationale des femmes de 2024

Date de diffusion : le 8 mars 2024

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Aujourd’hui, le 8 mars, marque la Journée internationale des femmes (JIF), une occasion de sensibiliser la population aux progrès réalisés vers l’atteinte de l’égalité entre les genres, tout en mettant en lumière les inégalités qui persistent. Cette année, le thème de l’Organisation des Nations Unies (ONU) Femmes pour la JIF est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Selon ONU Femmes, mettre fin à la pauvreté est l’un des principaux domaines où il faut agir pour s’assurer que les femmes ne sont pas laissées pour compteNote  . Le présent article utilise des données tirées de diverses sources de Statistique Canada pour jeter un regard sur les expériences de pauvreté vécues par les femmes et les filles au Canada, selon une perspective intersectionnelle.

Le taux de pauvreté des femmes et des filles a diminué depuis 2015; toutefois, il existe des écarts entre les différents groupes de femmes et de filles

Selon la mesure fondée sur un panier de consommation (MPC), le seuil officiel de la pauvreté au Canada, le taux de pauvreté chez les femmes et les filles en 2021 (7,7 %) était environ la moitié du taux observé en 2015 (14,8 %)Note  Note  . La même tendance a été constatée chez les femmes autochtones vivant hors réserve (le taux passant de 27,9 % en 2015 à 13,7 % en 2021), les femmes immigrantes (de 18,2 % en 2015 à 8,4 % en 2021)Note  et les femmes ayant une incapacité (de 20,4 % en 2015 à 11,0 % en 2021)Note  . En outre, le taux de pauvreté chez les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme en 2021 (17,2 %) était à peu près la moitié de celui enregistré en 2015 (36,4 %)Note  . En ce qui concerne les femmes seules, le taux de pauvreté a diminué d'environ 10 points de pourcentage de 2015 (32,6 %) à 2021 (22,2 %)Note  Note  .

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La Loi sur la réduction de la pauvreté

En 2018, le gouvernement du Canada a diffusé le document Une chance pour tous : la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté. La Loi sur la réduction de la pauvreté a été sanctionnée en juin 2019 et les engagements suivants, pris dans le cadre de cette stratégie, y ont été inscrits : l’adoption de la MPC comme seuil officiel de la pauvreté au Canada, l’établissement de cibles concrètes de réduction de la pauvreté, et la mise sur pied du Conseil consultatif national sur la pauvreté.

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Dans l’ensemble, une proportion similaire de femmes et de filles (7,7 %) et d’hommes et de garçons (7,0 %) vivaient en situation de pauvreté en 2021Note  . Cette tendance, selon laquelle la proportion de femmes et de filles en situation de pauvreté est comparable à celle d’hommes et de garçons, s’est généralement maintenue au sein de différents groupes, notamment chez les personnes racisées, les immigrants, les Autochtones vivant hors réserveNote  , les personnes ayant une incapacitéNote  et les personnes seulesNote  .

Bien que le taux de pauvreté des femmes et des filles soit dans l’ensemble similaire à celui des hommes et des garçons, des écarts ont été relevés entre les différents groupes de femmes et de fillesNote  . Les femmes seules (22,2 %) étaient plus de quatre fois plus susceptibles que les femmes et les filles vivant dans une famille (4,8 %) d’être en situation de pauvreté en 2021Note  , tandis que les femmes autochtones vivant hors réserve (13,7 %) étaient près de deux fois plus susceptibles que les femmes non autochtones (7,8 %) de connaître la pauvretéNote  . On constatait la même tendance chez les femmes ayant une incapacité (11,0 %), par rapport aux femmes sans incapacité (5,7 %)Note  .

Les immigrantes très récentes (11,6 %) étaient plus susceptibles que les femmes nées au Canada (7,0 %) de vivre en situation de pauvreté en 2021Note  , alors que les femmes transgenres (12,0 %) étaient plus susceptibles que les femmes cisgenres (7,9 %) de connaître une telle situation en 2020Note  . De plus, en 2021, le taux de pauvreté chez les femmes et les filles racisées (9,8 %) était plus élevé que celui enregistré chez leurs homologues non racisées (6,6 %). Même chez les femmes et les filles racisées, des variations notables du taux de pauvreté ont été observées, les femmes et les filles chinoises (13,1 %) étant près de deux fois plus susceptibles que les femmes et les filles sud-asiatiques (6,9 %) d’être en situation de pauvretéNote  .

Les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme sont particulièrement susceptibles de se trouver en situation d’insécurité alimentaire

En plus du taux de pauvreté, la stratégie Une chance pour tous a introduit d’autres indicateurs visant à suivre les progrès réalisés concernant la réduction de la pauvreté au Canada. Ces indicateurs s’articulent autour de trois grands piliers : la dignité; l’égalité des chances et l’inclusion; et la résilience et la sécurité.

Le premier pilier d’Une chance pour tous, soit la dignité, consiste à veiller à ce que chaque personne puisse subvenir à ses besoins fondamentaux, notamment en ce qui a trait à la nourriture, afin de vivre dignementNote  . Les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme sont particulièrement susceptibles de se trouver en situation d’insécurité alimentaire, plus des deux cinquièmes (42,6 %) d’entre elles ayant connu une telle situation en 2021, par rapport à près du quart (23,9 %) des personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par un hommeNote  .

La proportion de jeunes femmes ni en emploi, ni aux études, ni en formation a diminué depuis 2015

Le deuxième pilier d’Une chance pour tous, qui est l’égalité des chances et l’inclusion, vise à favoriser les chances et à encourager les personnes à sortir de la pauvreté. La promotion de l’égalité des chances consiste notamment à aider les personnes à exceller par l’éducation et l’acquisition de compétences, ce qui peut mener à de bons emploisNote  .

En 2022, 7 % des femmes de 15 à 24 ans n’étaient ni en emploi, ni aux études, ni en formation, par rapport à 10 % en 2015. Cette proportion est inférieure à celle enregistrée chez les hommes du même groupe d’âge (12 %)Note  Note  .

L’écart salarial entre les genres persiste au Canada

Afin de réduire la pauvreté, il est nécessaire de veiller à ce que les gens bénéficient de la sécurité du revenu et du soutien social dont ils ont besoin pour traverser les périodes difficilesNote  . Conformément avec cet objectif, le troisième pilier d’Une chance pour tous, soit la résilience et la sécurité, permet de déterminer si les salaires ont augmenté au fil du temps.

Au cours des deux dernières décennies (de 2002 à 2022), le salaire horaire médian des femmes âgées de 15 ans et plus est passé de 21,17 $ à 25,00 $ (en dollars constants de 2022)Note  . Malgré ces progrès, l’écart salarial entre les genres persiste. En 2022, l’écart se situait à 16,3 %. Autrement dit, lorsqu’on compare le salaire horaire médian des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus, les femmes gagnaient 84 cents pour chaque dollar gagné par les hommesNote  Note  .

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Carrefour des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion

Le Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion de Statistique Canada a créé le Carrefour des statistiques sur le genre, la diversité et l’inclusion (SGDI), qui permet d’accéder facilement aux données et aux analyses désagrégées selon le sexe, le genre, l’orientation sexuelle et d’autres facteurs identitaires (p. ex. l’identité autochtone, le groupe racisé, la situation vis-à-vis de l’incapacité). Les tableaux de données et les analyses portent sur un vaste éventail de sujets, dont l’éducation, l’emploi et le revenu.

Le Carrefour des SGDI comprend le Carrefour de statistiques sur le sexe, le genre et l’orientation sexuelle, lequel renferme des données et des analyses sur le sexe, le genre et la population 2ELGBTQ+, et offrira, au fil du temps, davantage de fonctionnalités.

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Note aux lecteurs

Le présent article se fonde sur les données de l’Enquête canadienne sur le revenu (ECR), de l’Enquête sur la population active (EPA) et du recensement de la population. Les données de l’ECR et de l’EPA ne comprennent pas celles des territoires.

L’ECR et l’EPA diffusent des renseignements sur le sexe des personnes, tandis que le recensement recueille et présente de l’information sur leur genre. Bien que le sexe et le genre renvoient à deux concepts différents, le terme « genre » est celui qui est utilisé dans le présent article pour faciliter la lecture.

Pour la première fois en 2021, le recensement comportait des questions sur le sexe à la naissance et le genre des personnes. Bien que les données sur le sexe à la naissance soient nécessaires pour mesurer certains indicateurs, depuis le Recensement de 2021, le genre (et non le sexe) est la variable normalisée utilisée dans les concepts et les classifications. Pour obtenir plus de renseignements sur le nouveau concept de genre, veuillez consulter le Guide de référence sur l’âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021.

Dans le présent article, les données sur les personnes « racisées » sont mesurées au moyen de la variable « minorité visible ». Aux fins de l’analyse, les répondants autochtones ne font partie ni du groupe racisé ni du groupe non racisé. Le terme « minorité visible » désigne le fait qu’une personne appartient ou non à un groupe de minorités visibles défini par la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Selon la Loi sur l’équité en matière d’emploi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles est principalement composée des groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.

Mesures

La mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) repose sur le coût d’un panier de biens et de services précis correspondant à un niveau de vie modeste et de base. Le panier comprend les coûts liés à la nourriture, aux vêtements, aux chaussures, au transport, au logement et aux autres dépenses pour une famille de référence. Ces coûts sont comparés au revenu disponible des familles pour déterminer si elles vivent ou non sous le seuil de la pauvreté. Pour obtenir plus de renseignements, y compris sur la MPC de l’année de base 2018, veuillez consulter le Rapport du deuxième examen approfondi de la mesure fondée sur un panier de consommation.

L’ECR utilise le module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages comme mesure de l’insécurité alimentaire. Celui-ci contient 18 questions conçues pour mesurer l’insécurité alimentaire résultant de ressources financières limitées. Les questions portent sur l’expérience du ménage au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. L’enquête a été menée du 16 janvier au 5 juillet 2022.

Pour toutes les estimations liées au salaire horaire médian, la valeur annuelle de l’Indice des prix à la consommation au Canada a été utilisée pour convertir les dollars courants en dollars constants.

Définitions

Autochtones : Personnes âgées de 16 ans et plus qui ont déclaré avoir une identité autochtone, c’est-à-dire membres des Premières Nations (Indiens de l’Amérique du Nord), Métis ou Inuit, et celles ayant déclaré plus d’une identité autochtone. Sont exclues les personnes vivant dans les réserves et autres établissements autochtones dans les provinces.

Immigrants : Personnes âgées de 16 ans et plus qui sont, ou qui ont déjà été, des immigrants reçus au Canada. Un immigrant reçu est une personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Les citoyens canadiens de naissance et les résidents non permanents (les personnes nées à l’étranger qui vivent au Canada et qui détiennent un permis de travail ou d’études, ou qui réclament le statut de réfugié, ainsi que les membres de leur famille vivant avec elles) ne sont pas considérés comme des immigrants reçus.

Immigrants très récents : Personnes âgées de 16 ans et plus qui sont arrivées au Canada depuis cinq ans ou moins.

Insécurité alimentaire : Accès inadéquat ou incertain à la nourriture en raison de contraintes financières. L’insécurité alimentaire dans le présent article fait référence aux personnes qui vivent dans un ménage ayant connu une situation d’insécurité alimentaire marginale, modérée ou grave.

Personnes ayant une incapacité : Personnes âgées de 16 ans et plus qui répondent aux critères des questions d’identification des incapacités (DSQ). L’ECR identifie les personnes ayant une incapacité à l’aide du module DSQ, qui est fondé sur le modèle social de l’incapacité. Les questions de ce module ne sont posées qu’à un seul membre du ménage âgé de 16 ans et plus sélectionné au hasard. Le module DSQ permet d’abord de déterminer la mesure dans laquelle les difficultés sont éprouvées dans 10 domaines de fonctionnement, puis on demande à quelle fréquence les activités quotidiennes sont limitées par ces difficultés. Seules les personnes ayant déclaré une limitation de leurs activités quotidiennes sont considérées comme ayant une incapacité.

Personnes cisgenres : Personnes âgées de 18 ans et plus dont le genre déclaré correspond à leur sexe à la naissance déclaré.

Personnes vivant dans une famille monoparentale : Personnes vivant dans une famille économique monoparentale sans personnes âgées (c.-à-d. une famille dont le principal soutien économique est âgé de moins de 65 ans). Le ou les enfants (naturels, par adoption, par alliance ou en foyer nourricier) du principal soutien économique sont âgés de moins de 18 ans. D’autres personnes apparentées peuvent également faire partie de la famille.

Personnes seules : Personnes ne faisant pas partie d’une famille économique. Une personne hors famille économique est une personne qui vit seule ou avec d’autres personnes avec qui elle n’a aucun lien de parenté, par exemple un colocataire ou un pensionnaire.

Personnes transgenres : Personnes âgées de 18 ans et plus dont le genre déclaré ne correspond pas à leur sexe à la naissance déclaré. Les personnes non binaires sont exclues.

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