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par Michael McKenzie, DSIIE, Statistique Canada
Les ressources humaines hautement qualifiées en science et technologie sont essentielles à l’innovation et à la croissance économique. Les deux dépendent du stock de capital humain qui approvisionne le marché en travailleurs hautement qualifiés et aide à la diffusion des connaissances spécialisées. Nous présentons dans cet article le profil du personnel hautement qualifié du Canada selon le statut d’immigrant et le lieu de naissance, le domaine d’études et certaines caractéristiques démographiques et relatives à l’emploi.
À propos de cet article
Contexte
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Résumé
À propos de l’auteur
La présente étude repose sur les données du Recensement de la population de 2001. On trouvera de plus amples renseignements ici.
Une étude connexe intitulée « Où sont les scientifiques et les ingénieurs » a paru en avril 2007 sous le numéro 88F0006XIE au catalogue de Statistique Canada.
Personnel hautement qualifié (PHQ) du Canada : personnes titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade universitaire de niveau supérieur.
Population immigrante : personnes ayant le statut d’immigrant reçu au Canada. La période d’immigration désigne le nombre d’années depuis l’année d’immigration. L’année d’immigration s’entend de l’année au cours de laquelle a été obtenu le statut d’immigrant reçu.
Résidents non permanents : personnes d’un autre pays qui ont un permis d’emploi, un permis de séjour pour étudiant ou un permis du ministre ou qui ont revendiqué le statut de réfugié au moment du recensement, et les membres de la famille qui habitaient ici avec elles.
Population non immigrante : citoyens canadiens de naissance. Bien que la plupart soient nés au Canada, un petit nombre d’entre eux sont nés à l’extérieur du Canada de parents canadiens, ce qui explique le léger écart entre le nombre de non immigrants et le nombre de personnes au Canada qui paraissent au tableau 1 et tableau 3 respectivement. Dans l’ensemble, le nombre de non immigrants au tableau 1 et le nombre de personnes nées au Canada présenté au tableau 3 sont presque identiques.
Certificat ou diplôme universitaire au-delà du baccalauréat : titre obtenu après un premier grade dans le même domaine d’études ou à la suite d’une maîtrise ou d’un premier grade professionnel. Outre les certificats d’enseignement, comme le baccalauréat en éducation, on trouve aussi de tels certificats dans le génie appliqué et dans la haute technologie de même que dans les programmes menant à un grade dans une spécialisation médicale.
La demande de connaissances et de compétences n’est pas uniquement attribuable au vieillissement de la population active, mais aussi à l’évolution des technologies avancées et à l’économie mondiale du savoir. L’immigration semble de plus en plus devenir une source de compétences et de croissance de la population active. Entre 1991 et 2001, près de la moitié de la croissance de la population active est survenue dans les professions hautement spécialisées qui exigent habituellement un titre universitaire1. Pendant la même période, les personnes nées à l’étranger titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade universitaire de niveau supérieur ont figuré pour le quart de la croissance de la population active du Canada.
Selon le Recensement de la population de 2001, on comptait au Canada près de 3,7 millions de personnes hautement qualifiées (PHQ) — plus de 15 % des 24 millions de personnes dans la population active âgées de 15 ans et plus2. La plupart des PHQ (2,6 millions) ne sont pas des immigrants, contrairement à environ 1,1 million qui sont des immigrants, et près de 52 000 qui sont des résidents non permanents. Quatre PHQ immigrantes sur dix sont arrivées au Canada entre 1991 et 2000, la plus récente décennie d’immigration étudiée (tableau 1). Au début des années 90, des modifications apportées aux politiques d’immigration ont favorisé l’entrée d’immigrants jouissant d’une scolarité plus élevée. Cette situation, combinée à l’explosion technologique survenue entre le milieu et la fin des années 90, a incité les PHQ d’autres pays à immigrer au Canada. Ce qui est frappant, c’est qu’il y a eu augmentation importante, dans toutes les catégories de grades examinées, du nombre de PHQ qui ont immigré entre 1991 et 2000, comparativement à la décennie précédente. Les PHQ appartenant au groupe des immigrants et des résidents non permanents comprennent les personnes qui détenaient un grade au moment de leur immigration au Canada, ainsi que celles qui ont décroché leur grade après leur arrivée.
Tableau 1
Personnes hautement qualifiées selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2001
La vaste majorité (69 %) des personnes hautement qualifiées du Canada sont nées ici, tandis que le pourcentage des PHQ au Canada nées à l’étranger s’établissait à 31 % en 2001. Comme l’indique le tableau 2, certains domaines d’études présentent des différences frappantes entre les catégories de grades. Par exemple, dans les sciences et le génie, les PHQ de souche canadienne titulaires d’un grade de deuxième cycle étaient minoritaires. Les personnes nées à l’étranger constituaient 54 % et 61 % respectivement des PHQ en sciences et génie titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat3. Les PHQ de souche étrangère sont des personnes titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur qui ne sont pas nées au Canada; elles comprennent les immigrants et les résidents non permanents.
Dans l’ensemble, les pourcentages de PHQ de sexe masculin et féminin sont presque égaux à 51 % et 49 % respectivement. On retrouve cependant des différences entre les genres selon le domaine d’études et le grade. Les hommes dominent les PHQ dans les sciences et le génie, surtout au niveau doctoral où ils sont quatre fois plus nombreux. Les PHQ de sexe féminin sont majoritaires (55 %) dans les domaines extérieurs aux sciences et au génie, cependant on trouve un pourcentage plus élevé de PHQ de sexe masculin titulaires d’une maîtrise et d’un doctorat.
Tableau 2
Personnes hautement qualifiées selon certaines caractéristiques démographiques et le domaine d'études, 2001
Un quart du contingent des personnes hautement qualifiées au Canada sont nées en Asie ou en Europe; celles qui sont nées aux États-Unis représentaient seulement 2 % du total (graphique 1).
Graphique 1
Distribution de personnes hautement qualifiées, lieu de naissance selon le pays ou la région choisie, 2001
Pour ce qui est du pays de naissance, le Royaume-Uni vient en tête avec plus de 106 000 PHQ au Canada, suivi de l’Inde, de la Chine, des États-Unis et des Philippines (tableau 3). Des comparaisons entre les cinq principaux pays étrangers révèlent qu’il y a plus de PHQ titulaires d’un doctorat qui sont nées aux États-Unis, alors qu’il y a plus de titulaires de maîtrise nés en Inde et plus de titulaires de baccalauréat nés aux Philippines. En revanche, le Royaume‑Uni intervient pour le plus grand nombre de PHQ titulaires d’un grade en médecine et d’un certificat ou d’un diplôme supérieur au baccalauréat.
Les PHQ nées au Royaume-Uni et aux États-Unis étaient beaucoup plus âgées puisqu’elles sont arrivées bien avant les personnes plus jeunes récemment immigrées de l’Inde, des Philippines et de la Chine. L’âge médian des personnes est de 53 ans pour celles qui sont nées au R.‑U., 47 ans pour celles qui sont nées aux É.‑U., 41 ans pour celles qui sont nées en Inde et aux Philippines et 38 ans pour celles qui sont nées en Chine4.
Tableau 3
Personnes hautement qualifiées, lieu de naissance selon le pays ou la région choisie, 2001
Le Canada doit faire la lutte à beaucoup d’autres pays industrialisés pour former, attirer et retenir des personnes hautement qualifiées s’il désire maintenir et augmenter l’offre de travailleurs hautement spécialisés nécessaires pour alimenter sa croissance économique et sa prospérité. La fin du boom technologique de même que les événements du 11 septembre 2001 ont eu une influence sur la mobilité des travailleurs dans le monde. Des études reposant sur les données du Recensement de 2006 examineront plus en détail les mouvements des PHQ. Par exemple, si les gouvernements fixent de nouveaux objectifs pour la recherche-développement et l’innovation, ils devront disposer de scientifiques et d’ingénieurs supplémentaires. De fait, l’analyse des données de 2006 se révélera fort riche puisque, pour la première fois, nous disposerons de renseignements sur l’endroit (province, territoire ou pays) où les personnes ont obtenu leur plus haut grade, certificat ou diplôme.
Michael McKenzie travaille dans la Division des sciences, de l’innovation et de l’information électronique (DSIIE) à Statistique Canada. Pour de plus amples renseignements communiquez avec la DSIIE au dsiieinfo@statcan.gc.ca.