L'utilisation par les Canadiens de mesures de prévention du crime

par Maire Gannon et Andrea Taylor-Butts, Canada Centre Canadien de la statistique juridique, Statistique Canada

Note : Dans tout le présent rapport, l’expression « mesures de prévention du crime » est utilisée dans un sens général; elle comprend toutes les mesures de protection prises au cours de la vie ainsi que les mesures de précaution prises habituellement.

L’exposition des personnes aux actes criminels, que ce soit directement comme victimes ou indirectement au moyen de reportages dans les médias et d’expériences de membres de leur famille, d’amis et de connaissances, peut varier considérablement. De même, la réaction des gens à la criminalité, leur crainte de la criminalité et leur perception du risque de victimisation dépendent de leurs propres expériences et caractéristiques personnelles, des caractéristiques de leur ménage ainsi que des quartiers où ils habitent. Au moyen de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2004 sur la victimisation, on peut examiner les diverses mesures de prévention prises par les Canadiens pour se protéger ou protéger leurs biens contre des actes criminels.

Les façons de prévenir la victimisation criminelle peuvent être regroupées en deux grandes catégories : la prévention du crime au moyen du développement social et les stratégies de prévention du crime fondées sur la situation. Les stratégies de prévention du crime au moyen du développement social tiennent compte des facteurs contextuels, comme les facteurs sociaux, économiques et culturels, qui sont liés à la criminalité et la victimisation, et elles ont pour objet de prévenir le crime en éliminant ses causes profondes (Stratégie nationale pour la prévention du crime, 2002). Les mesures de prévention du crime fondées sur la situation comprennent une vaste gamme de pratiques et d’activités visant principalement à réduire la victimisation criminelle en limitant les occasions de commettre des crimes et en rendant les comportements criminels moins attrayants, ainsi qu’en augmentant le risque d’arrestation des auteurs (Centre national de prévention du crime, 2000). C’est sur le recours à ses dernières stratégies de prévention du crime que porte l’ESG.

En plus de servir à examiner les types de stratégies employées, l’ESG donne également une idée des personnes qui sont les plus susceptibles d’avoir recours à des mesures de prévention du crime pour accroître leur sécurité personnelle. Les résultats indiquent que les caractéristiques personnelles, comme le sexe et le revenu personnel, ainsi que les caractéristiques du ménage, comme le type de logement, peuvent jouer un rôle déterminant dans le choix des stratégies de prévention du crime qu’utilisent les gens. Toutefois, les caractéristiques du quartier perçues, notamment les perceptions de la criminalité, ont toujours le plus gros impact sur le recours général aux mesures de prévention. En effet, les personnes qui croyaient que la criminalité avait augmenté dans leur quartier et celles qui croyaient que le taux de criminalité y était plus élevé comparativement aux autres régions du Canada étaient les plus susceptibles de recourir à des mesures de prévention du crime. Dans l’ensemble, ces constations concernant l’utilisation de mesures de prévention par les Canadiens étaient semblables aux résultats obtenus lors du dernier cycle de l’enquête mené il y a cinq ans, soit en 1999.

Encadré 1

Types de mesures de prévention du crime

On a interrogé les répondants de l’Enquête sociale générale (ESG) sur les mesures qu’ils prenaient pour se protéger contre des actes criminels. Ces mesures ont été classées dans deux catégories : toute mesure prise à un moment durant la vie, ou « mesures de protection prises au cours de la vie », et les mesures employées régulièrement, ou « mesures de précaution prises habituellement ».

Mesures de protection prises au cours de la vie :

Dans l’ESG, on a demandé aux répondants s’ils avaient déjà pris, à un moment durant leur vie, l’un des moyens suivants pour se protéger ou protéger leurs biens contre des actes criminels : avoir changé leurs habitudes ou activités, ou encore évité de fréquenter certains endroits; avoir posé de nouvelles serrures ou des barres de sécurité; avoir installé un dispositif antivol ou un système d’éclairage détecteur de mouvements; avoir suivi un cours d’autodéfense; avoir changé leur numéro de téléphone; s’être procuré un chien; s’être procuré une arme à feu; ou avoir déménagé ou changé de résidence.

Mesures de précaution prises habituellement :

On a également demandé aux répondants s’ils prenaient habituellement l’une des précautions suivantes pour se sentir davantage en sécurité face à la criminalité : emporter avec eux quelque chose pour donner l’alerte ou pour se défendre; verrouiller les portes de leur voiture par mesure de sécurité lorsqu’ils étaient seuls; vérifier qu’aucun intrus ne se trouvait à l’intérieur de leur voiture avant d’y monter lorsqu’ils étaient seuls; déterminer leur trajet en fonction de leur sécurité; ou rester à la maison en soirée ou la nuit parce qu’ils avaient peur de sortir seuls.

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Encadré 1