Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité : Edmonton, Halifax et Thunder Bay

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Josée Savoie, éditrice, Centre canadien de la statistique juridique, Statistique Canada

Les études présentées dans le cadre de ce document s'insèrent dans la série des analyses spatiales des données de la criminalité effectuée par Statistique Canada à l'aide de la technologie d'un système d'information géographique au sein des villes canadiennes. Ces études, qui ont été financées par le Centre national de prévention du crime au ministère de la Sécurité publique du Canada, permettent d'examiner les liens entre la répartition de la criminalité et les caractéristiques des dimensions démographique, socioéconomique et fonctionnelle à l'échelon des quartiers. Dans la présente recherche, on trouve une description et une explication des modèles spatiaux de la criminalité dans les villes d'Edmonton, d'Halifax et de Thunder Bay.

Les analyses spatiales de la criminalité offrent, d'une part, une représentation visuelle de la concentration de la criminalité et, d'autre part, permettent de mieux cerner les caractéristiques des quartiers liées aux variations des niveaux de cette dernière. L'analyse spatiale des données de la criminalité peut s'avérer un outil important dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies pour combattre le crime.

L'ensemble des travaux en cartographie entrepris par le Centre canadien de la statistique juridique s'insère dans la foulée théorique de l'écologie criminelle, particulièrement celles de la désorganisation sociale et des opportunités criminelles. Dans le contexte canadien, les études sur les caractéristiques des quartiers et la répartition de la criminalité (Fitzgerald, Wisener et Savoie, 2004; Savoie, Bédard et Collins, 2006; Wallace, Wisener et Collins, 2006; Kitchen, 2006; Andresen et Brantingham, 2007) ont également permis d'illustrer que la criminalité n'est pas répartie également dans les villes, mais qu'elle est souvent concentrée dans certains quartiers.

L'étude sur les caractéristiques des quartiers et la répartition de la criminalité à Winnipeg (Fitzgerald et autres, 2004) a révélé qu'en 2001, la criminalité était concentrée au centre-ville, lequel occupe une proportion relativement petite de la superficie de la ville. On a observé une tendance semblable à Regina où, en 2001, la majorité des crimes avec violence et des crimes contre les biens étaient concentrés au cœur de la ville, mais étaient accompagnés de petits points chauds pour les crimes contre les biens répartis un peu partout dans la ville, généralement à proximité des centres commerciaux (Wallace et autres, 2006). À l'inverse, sur l'île de Montréal en 2001, les crimes contre les biens étaient fortement concentrés au centre-ville, alors que les crimes avec violence étaient répartis dans divers quartiers de l'île (Savoie et autres, 2006). Collectivement, ces études appuient la notion selon laquelle la criminalité urbaine n'est pas répartie de façon égale ni aléatoire. Elle est souvent concentrée dans des secteurs particuliers et est associée à d'autres facteurs liés à la population et à l'utilisation du territoire.

Par ailleurs, les résultats de ces études font état d'importantes différences entre les caractéristiques des quartiers à forte criminalité et celles des quartiers à plus faible criminalité. Lorsque l'on maintient constants tous les autres facteurs, on constate que le degré de désavantage socioéconomique des résidents d'un quartier était le facteur le plus fortement lié aux taux supérieurs de crimes avec violence et de crimes contre les biens à Winnipeg. À Montréal, trois facteurs contribuent aux taux de criminalité plus élevés dans les quartiers : le faible revenu, la proportion de personnes vivant seules et l'utilisation du sol à des fins commerciales. À Regina, les facteurs contribuant aux taux élevés de criminalité dans les quartiers sont les niveaux inférieurs de revenu et de scolarité des résidents et les proportions supérieures de jeunes hommes de 15 à 24 ans.

Les questions abordées dans le cadre des présentes études sont : comment les affaires criminelles déclarées par la police se répartissent-elles entre les quartiers des villes? Le taux de criminalité d'un quartier est-il lié à des facteurs propres à ce quartier, comme ses caractéristiques démographiques et socioéconomiques, ainsi que ses caractéristiques en matière de logement et d'utilisation du terrain? Le taux de criminalité d'un quartier est-il influencé par les quartiers avoisinants? Ces questions sont examinées à l'aide des données du Recensement de la population de 2001, des données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (DUC 2) de 2001 et de 2003, et des données sur l'utilisation du sol fournies par les villes de Thunder Bay et d'Halifax.

Ces études reposent sur des données déclarées par la police, qui offrent une perspective particulière de la nature et de l'étendue de la criminalité — c'est-à-dire qu'elles ne tiennent compte que des crimes connus de la police. Nombreux sont les facteurs susceptibles d'influer sur les taux de crimes déclarés par la police, dont la disposition de la population à signaler les actes criminels à la police et l'évolution des lois, des politiques et des pratiques d'application de la loi.

Selon les données de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2004 sur la victimisation, 34 % des incidents de victimisation à l'échelle nationale ont été signalés à la police en 2004. Plus précisément, 31 % des victimisations avec violence et 37 % des crimes contre le ménage ont été signalés à la police. Dans l'ensemble, les affaires d'introduction par effraction étaient les plus susceptibles d'être signalées (54 %) et les affaires d'agression sexuelle, les moins susceptibles (8 %). Bien que les enquêtes axées sur la population comme l'ESG visent à recueillir auprès des répondants des renseignements sur les incidents de victimisation criminelle dont ils ont fait l'objet, que le crime en question ait été signalé ou non à la police, ces données ne sont pas actuellement disponibles à l'échelon du quartier au Canada.

Statistique Canada réalise le Recensement de la population tous les cinq ans, dont la dernière reprise a eu lieu en 2006. Pour obtenir la plus grande compatibilité possible entre les données du recensement sur les caractéristiques des quartiers et les données sur la criminalité, on a eu recours, dans la présente étude, aux données policières et censitaires de l'année 2001. Au moment de la réalisation des études d'Edmonton, d'Halifax et de Thunder Bay, les données détaillées sur les caractéristiques de la population du Recensement de 2006 portant sur le revenu des personnes n'étaient pas encore disponibles à l'échelon des quartiers.

Les auteurs de la section "résultats" sont les suivants :

Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité : Edmonton
Rédigé par Mathieu Charron, Frédéric Bédard et Cory Aston, Statistique Canada

Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité : Halifax
Rédigé par Marnie Wallace, Frédéric Bédard et Krista Collins, Statistique Canada

Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité : Thunder Bay
Rédigé par Mathieu Charron, Statistique Canada

De plus, Krista Collins de Statistique Canada est l'auteure de l'Encadré 1, Autocorrélation spatiale


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