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Résultats

Quelles sont les différences entre les garçons et les filles au Canada pour ce qui est de la délinquance autodéclarée?
Les garçons et les filles affichent-ils des différences pour ce qui est du faible degré d’engagement scolaire et de la victimisation?
L’engagement scolaire a-t-il une incidence différente chez les garçons et les filles?
Les expériences de victimisation exercent-elles une influence différente chez les garçons et les filles?


Quelles sont les différences entre les garçons et les filles au Canada pour ce qui est de la délinquance autodéclarée?

L’objectif premier de la présente étude est de décrire les différences de comportement délinquant entre les sexes. Selon les données de l’ELNEJ, les adolescentes de 12 à 15 ans ont déclaré des taux de délinquance moins élevés que les adolescents pour chacun des actes de violence et des délits contre les biens. Ces résultats sont conformes aux données déclarées par la police au Canada ainsi qu’aux données autodéclarées dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni et les États-Unis (Huizinga et autres, 1995; Kempf-Leonard et autres, 2001; Espiritu et autres, 2001; Baker, 1998).

Le tableau 1 montre les différences des estimations entre les garçons et les filles quant à la nature et à l’importance des actes délinquants. Bien que les garçons aient déclaré avoir commis des actes de violence (29,2 %) et des délits contre les biens (29,3 %) dans des proportions plus ou moins égales, beaucoup moins de filles ont déclaré des comportements similaires. Moins de 20 % de celles-ci ont indiqué avoir commis des délits contre les biens et environ la moitié de ce nombre (10 %) ont déclaré une implication dans des actes de violence.

De plus, chez les filles qui ont déclaré un comportement délinquant, la nature de l’acte différait de celle des garçons. De façon générale, les filles ont commis plus fréquemment les formes de délinquance les moins graves, telles qu’elles sont mesurées au moyen de l’ELNEJ. À titre d’exemple, concernant les délits contre les biens, les garçons ont déclaré davantage d’actes mineurs comme le vol dans un magasin ou une école, c. à d. 1,4 fois plus souvent que les filles. Par contre, pour les actes plus graves, tels que l’utilisation, l’achat ou la vente de biens volés (le recel), le vol de véhicule ou l’incendie criminel, le ratio se situait à environ 2,5 à 3.

Ce modèle est semblable dans le cas de la délinquance avec violence. Pour l’ensemble des actes de violence, le ratio des garçons aux filles était d’environ 3:1. Les bagarres comportant des blessures étaient l’acte de violence le plus fréquemment déclaré à la fois par les garçons (15 %) et les filles (5 %). Les actes moins fréquemment commis étaient le port de diverses armes pour l’autodéfense, les bagarres avec une arme et les menaces en vue de soutirer de l’argent ou des biens à une personne.

Tableau 1 : Actes délinquants autodéclarés par les garçons et les filles de 12 à 15 ans, 1998-1999
Au cours des 12 derniers mois, . Garçons Filles Ratio des garçons aux filles
Population estimative Intervalle de confiance de 95 % Population estimative Intervalle de confiance de 95 %
(en milliers) %   (en milliers) %  
Total des délits contre les biens 205.1 29.3   (26,3, 32,4) 130.5 19.1   (16,5, 21,7) 1.6
avez-vous volé un objet dans un magasin ou une école 131.8 20.9   (17,9, 23,9) 95.8 15.4 * (12,8, 17,9) 1.4
avez-vous endommagé les biens d'une autre personne 107.7 17.3   (14,6, 19,9) 55.2 8.9 * (7,1, 10,7) 2.0
avez-vous recelé des biens volés 62.7 10.0   (7,7, 12,3) 21.2 3.4 *E1 (2,3, 4,5) 3.0
êtes-vous entré de force dans un bâtiment pour y voler quelque chose 26.9 4.3 E1 (2,7, 5,8) 11.9 1.9 *E1 (1,1, 2,7) 2.3
avez-vous volé un véhicule 28.5 4.2 E1 (2,7, 5,6) 11.5 1.7 *E1 (1,0, 2,4) 2.5
avez-vous mis le feu volontairement 25.2 3.7   (2,8, 4,6) 11.8 1.8 *E1 (0,9, 2,6) 2.1
Total des actes de violence 202.9 29.2   (25,9, 32,5) 68.9 10.1 * (8,2, 12,0) 2.9
vous êtes-vous bagarré et avez-vous causé des blessures physiques 92.1 14.8   (12,2, 17,5) 30.9 5.0 *E1 (3,4, 6,7) 3.0
avez-vous porté un bâton ou un gourdin qui vous servait d'arme 74.0 10.8   (8,4, 13,2) 15.2 2.3 *E2 (1,1, 3,4) 4.9
avez-vous porté un couteau pour vous défendre ou vous bagarrer 67.5 9.8   (7,8, 11,9) 23.7 3.5 *E1 (2,3, 4,8) 2.8
vous êtes-vous battu avec une arme 64.0 9.3   (7,2, 11,3) 23.8 3.5 * (2,4, 4,6) 2.7
avez-vous menacé quelqu'un pour lui soutirer de l'argent ou ses effets 22.4 3.3 E1 (1,9, 4,6) 7.2 1.1 *E2 (0,5, 1,6) 3.1
avez-vous porté une arme pour vous défendre 20.9 3.0 E1 (1,8, 4,3) F F   . .
Nota : Fondé sur 2 155 répondants et 2 141 répondantes de 12 à 15 ans. Les variables dans le présent tableau sont codées de façon que 1 = avoir commis au moins un acte délinquant l'année dernière et 0 = ne pas avoir commis d'acte délinquant l'année dernière. Le total des catégories d'infraction indique le fait d'avoir commis une ou plusieurs infractions énumérées dans la catégorie au moins une fois l'année dernière.
E1 Le coefficient de variation se situe entre 16,6 % et 25,0 %.
E2 Le coefficient de variation se situe entre 25,1 % et 33,3 %.
F Le coefficient de variation est supérieur à 33,3 %.
. N'ayant pas lieu de figurer.
* Dénote une différence significative par rapport aux hommes (p < 0,05).
Source : Étude longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes de 1998-1999, échantillon transversal.

Taux de crimes commis par les jeunes et déclarés par la police

Comme c’est le cas des données autodéclarées utilisées dans la présente étude, les données déclarées par la police montrent que la majorité des jeunes Canadiens impliqués dans des crimes sont de sexe masculin. En 2001, le ratio des garçons aux filles accusés de toute infraction était d’environ 3 :1. La figure 1 montre que le taux d’accusations était supérieur chez les garçons par rapport aux filles pour l’ensemble des catégories d’infraction.

Figure 1 : Taux d'accusations portées par la police pour 100 000 garçons et filles de 12 à 17 ans, 2001

Les garçons et les filles affichent-ils des différences pour ce qui est du faible degré d’engagement scolaire et de la victimisation?

Les tableaux et les figures qui suivent portent tous sur le deuxième thème de recherche de la présente étude, lequel vise à vérifier s’il y a des facteurs qui expliquent les différences quant aux modèles de délinquance entre les garçons et les filles. Pour commencer, le tableau 2 montre les cotes moyennes des garçons et des filles pour les deux facteurs à l’étude : l’engagement scolaire et la victimisation. Le tableau montre que la cote moyenne pour les filles (4,72) était considérablement inférieure à celle des garçons (5,46), compte tenu du fait que la cote la plus basse dénote un degré supérieur d’engagement scolaire. Ainsi, en moyenne, les filles étaient plus engagées à l’égard des études que les garçons. Pour ce qui est de l’échelle de la victimisation, où un résultat faible indique les niveaux plus bas de victimisation, la cote moyenne des filles (0,57) était de beaucoup inférieure à celle des garçons (1,18). En moyenne, les garçons dans l’échantillon ont déclaré un niveau plus élevé de victimisation que les filles. En effet, environ 48 % des garçons ont déclaré avoir été victimes au moins une fois au cours de la dernière année, comparativement à environ 28 % des filles.

Il convient de souligner que la nature générale des questions sur la victimisation dans l’ELNEJ peut entraîner le sous-dénombrement de l’étendue de la victimisation et, plus particulièrement, de l’agression sexuelle, ce qui peut avoir davantage de conséquences pour les filles puisque d’autres sources de données indiquent que les filles déclarent subir des niveaux plus élevés d’agression sexuelle que les garçons (Kong et autres, 2003). Toutefois, le niveau supérieur de victimisation chez les garçons dans l’échantillon de l’ELNEJ est conforme aux résultats d’autres enquêtes-ménages auprès des jeunes qui portent essentiellement sur les blessures reçues durant une agression ou un vol (Loeber, Kalb et Huizinga, 2001).

Tableau 2 : Résultats moyens pour l'engagement scolaire et la victimisation chez les 12 à 15 ans
  Filles Garçons Écart moyen  
Moyenne Intervalle de confiance de 95 % Taille de l'échantillon Moyenne Intervalle de confiance de 95 % Taille de l'échantillon
Engagement scolaire 4.72 (4,53, 4,91) 1,764 5.46 (5,25, 5,67) 1,802 -0.74 *
Victimisation 0.57 (0,50, 0,64) 1,760 1.18 (1,06, 1,29) 1,793 -0.61 *
Nota : L'échelle de l'engagement scolaire varie de 0 à 21, où 0 = le niveau supérieur d'engagement et 21 = le niveau inférieur d'engagement. L'échelle de victimisation varie de 0 à 12, où 0 = aucune victimisation et 12 = victimisation fréquente.
* Écart statistiquement significatif (p < 0,05).
Source : Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes de 1998-1999, échantillon transversal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu’entend on par rapport de cotes?

Lorsqu’une variable de résultats d’un modèle de régression est dichotomique, par exemple, commettre un acte délinquant par rapport à ne pas en commettre, les chercheurs tâchent de déterminer la probabilité que l’événement se produise dans certaines circonstances, c’est à-dire gagner un revenu faible, être de sexe féminin ou faire partie d’une famille monoparentale. Dans ce cas, la régression logistique est la technique la plus appropriée.

Un rapport de cotes est une statistique qui est produite par une régression logistique et qui peut servir à évaluer si, toutes autres choses étant égales, les jeunes affichant certaines caractéristiques sont plus ou moins susceptibles de présenter un comportement délinquant par rapport à ceux d’un autre groupe, qu’on désigne comme la catégorie de référence. À titre d’exemple, examinons le risque de délinquance chez les garçons dont la suffisance du revenu est faible comparativement à ceux dont la suffisance du revenu est moyenne (la catégorie de référence). Un rapport de cotes qui se situe près de 1,0 signifie qu’il n’y a pas de différence au chapitre de la délinquance entre les deux groupes; un rapport de cotes inférieur à 1,0 sous-entend que ceux qui font partie du groupe à l’étude (c. à d. les garçons ayant une faible suffisance du revenu) sont moins susceptibles d’être délinquants que ceux dans la catégorie de référence (c. à d. les garçons ayant une suffisance du revenu moyenne); et un rapport de cotes supérieur à 1,0 signifie que ceux dans le groupe à l’étude sont plus susceptibles d’être délinquants que ceux dans la catégorie de référence.

Lorsqu’une variable explicative est continue (p. ex. l’âge mesuré en années), le rapport de cotes indique le nombre de fois que le ratio P/(1-P) est supérieur ou inférieur pour une augmentation d’une unité de la variable donnée (p. ex. chez un individu âgé d’un an de plus qu’un autre individu). À titre d’exemple, un rapport de cotes de 2,0 indiquerait que la probabilité de manifester un comportement délinquant est deux fois plus élevée chez un jeune de 12 ans que chez un jeune de 11 ans.

L’engagement scolaire a-t-il une incidence différente chez les garçons et les filles?

Le tableau 3 montre les rapports de cotes partiaux associés aux effets principaux, selon le sexe, l’engagement scolaire, l’interaction entre le sexe et l’engagement scolaire et l’ensemble de variables socioéconomiques et démographiques de contrôle, après avoir tenu compte des autres variables du modèle. Les deux modèles employés dans le tableau donnent une estimation de la probabilité de commettre soit un acte de violence, soit un délit contre les biens. Le premier modèle montre un rapport de cotes significatif pour ce qui est des effets principaux du sexe et de l’engagement scolaire ainsi que pour le terne d’interaction (sexe x engagement scolaire), ce qui dénote que l’effet de l’engagement scolaire est considérablement différent chez les garçons et les filles.

On n’obtient pas le même résultat en ce qui concerne les actes de violence (deuxième modèle), pour lesquels les effets principaux selon le sexe et l’engagement scolaire sont significatifs, mais on ne peut en dire autant pour le terme d’interaction. Cette conclusion est appuyée par Sprott, Jenkins et Doob (2000), qui ont relevé des différences entre les sexes concernant l’effet de protection qu’a l’intérêt envers les études sur la perpétration de délits contre les biens, particulièrement à la lumière de facteurs de risque multiples, mais qui n’ont pas relevé les mêmes différences pour les infractions de violence. Parallèlement, Mears et autres (1998) ont relevé des différences entre les sexes quant à l’effet de protection qu’ont les attitudes morales sur la perpétration de délits contre les biens, surtout le vol mineur, mais n’ont trouvé aucune différence de cette nature pour les infractions de violence. L’écart entre les résultats obtenus pour les actes de violence et ceux observés pour les délits contre les biens dans l’échantillon des jeunes de 12 à 15 ans étudiés dans le cadre de l’ELNEJ appuie l’idée qu’il peut y avoir différents éléments déclencheurs chez les personnes commettant des actes de violence et les auteurs de délits contre les biens (Sprott, Jenkins et Doob 2000; Moffit, 1993).


Tableau 3 : Lien entre le sexe, l'engagement scolaire et la délinquance : rapports de cotes partiaux concernant le risque de perpétrer des délits contre les biens et des actes de violence chez les jeunes de 12 à 15 ans
  1er modèle 2e modèle
Délits contre les biens Actes de violence
Rapport de cotes Intervalle de confiance de 95 % Rapport de cotes Intervalle de confiance de 95 %
Engagement scolaire 1.23 * (1,15, 1,31) 1.16 * (1,08, 1,24)
Sexe (masculin) 2.54 * (1,53, 4,19) 4.27 * (2,36, 7,73)
Sexe (masculin) x engagement scolaire 0.92 * (0,86, 0,98) 0.97   (0,89, 1,06)
Beau-parent 2.69 * (1,86, 3,89) 2.41 * (1,65, 3,52)
Parent seul 1.40 * (1,03, 1,91) 1.36 * (0,97, 1,91)
Faible revenu 1.05   (0,65, 1,69) 1.37   (0,89, 2,11)
Revenu élevé 0.84   (0,63, 1,11) 0.94   (0,70, 1,27)
Âge 1.19 * (1,07, 1,33) 0.92   (0,81, 1,03)
Valeur à l'origine 0.01 * (0,00, 0,03) 0.14 * (0,03, 0,73)
Nota : * Écart statistiquement significatif (p < 0,05).
Source : Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes de 1998-1999, échantillon transversal.

 

Afin d’aider à visualiser l’effet de l’interaction entre le sexe et l’engagement scolaire pour ce qui est des délits contre les biens, la figure 2 montre le tracé du premier modèle dans le tableau 3. Les lignes correspondent au logarithme du risque estimatif pour les garçons et les filles, et illustrent les différences entre les sexes quant à la propension à commettre des délits contre les biens, selon le degré d’engagement scolaire (compte tenu des autres variables indépendantes employées dans le modèle).

Bien que les courbes indiquent que l’école est importante pour les deux sexes, la ligne plus inclinée pour les filles montre qu’un engagement scolaire plus ferme représente un obstacle plus important aux délits contre les biens chez les filles que chez les garçons. Lorsque l’engagement scolaire est à son plus faible, c. à d. la valeur 21 sur l’échelle, la probabilité de commettre un délit contre les biens est supérieure chez les filles que chez les garçons. Par contraste, lorsque l’engagement scolaire est le plus élevé, soit la valeur 0 sur l’échelle, la propension à commettre des délits contre les biens est inférieure chez les filles par rapport aux garçons.

Une autre façon d’interpréter les résultats de la figure 2 est de calculer la probabilité de délinquance [(exp(logit)/1+exp(logit))] pour les degrés les plus et moins élevés d’engagement scolaire. Cet exercice montre qu’après avoir tenu compte d’autres facteurs dans le modèle, lorsque le degré d’engagement scolaire est à son plus bas (la valeur 21 sur l’échelle), le taux de probabilité pour une fille de commettre un délit contre les biens est de 36 %, mais de 21 % pour un garçon. Toutefois, lorsque le degré d’engagement scolaire est à son plus haut (0), les garçons et les filles présentent une probabilité similaire, et très faible, de commettre de tels actes (1 % et 2 %, respectivement).

Par conséquent, le premier modèle du tableau 3 et le tracé de la figure 2 montrent que l’engagement scolaire a une incidence sur la probabilité de commettre un délit contre les biens chez les deux sexes. Les autres facteurs étant égaux, la probabilité de commettre un délit contre les biens diminue lorsque le degré d’engagement scolaire augmente. Les résultats soulignent également la différence entre les sexes dans ce rapport, puisque les filles sont notamment plus susceptibles de commettre des délits contre les biens lorsque leur engagement scolaire est très faible.

Figure 2 : Lien entre le sexe et l'engagement scolaire pour ce qui est des délits contre les biens

Les expériences de victimisation exercent-elles une influence différente chez les garçons et les filles?

La preuve liée à cette question est présentée dans le tableau 4, qui montre le rapport de cotes associé aux effets principaux, selon le sexe, la victimisation, l’interaction entre le sexe et la victimisation et l’ensemble de variables socioéconomiques et démographiques de contrôle. Les deux modèles distincts employés dans le tableau produisent une estimation de la probabilité de commettre des délits contre les biens ou des actes de violence. Les deux modèles montrent des rapports de cotes significatifs pour ce qui est du terme d’interaction (sexe x victimisation), ce qui dénote que les garçons et les filles sont touchés différemment par la victimisation.


Tableau 4 : Lien entre le sexe, la victimisation et la délinquance : rapports de cotes partiaux concernant le risque de perpétrer des délits contre les biens et des actes de violence chez les jeunes de 12 à 15 ans
  1er modèle 2e modèle
Délits contre les biens Actes de violence
Rapport de cotes Intervalle de confiance de 95 % Rapport de cotes Intervalle de confiance de 95 %
Victimisation 1.60 * (1,38 ,1,84) 1.65 * (1,39 ,1,95)
Sexe (masculin) 1.77 * (1,34 ,2,34) 4.51 * (3,23 ,6,30)
Sexe (masculin) x victimisation 0.82 * (0,70 ,0,96) 0.75 * (0,62 ,0,90)
Beau-parent 2.48 * (1,71 ,3,58) 2.17 * (1,47 ,3,18)
Parent seul 1.44 * (1,05 ,1,98) 1.33   (0,94 ,1,88)
Faible revenu 1.08   (0,68 ,1,71) 1.42   (0,88 ,2,27)
Revenu élevé 0.88   (0,67 ,1,15) 0.94   (0,70 ,1,26)
Âge 1.30 * (1,17 ,1,44) 0.99   (0,89 ,1,11)
Valeur à l'origine 0.00 * (0,00 ,0,02) 0.07 * (0,01 ,0,34)
Nota : * Écart statistiquement significatif (p < 0,05).
Source : Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes de 1998-1999, échantillon transversal.

 

Les figures 3 et 4 offrent une représentation visuelle des modèles employés dans le tableau 4. De nouveau, les tracés correspondent au logarithme du risque estimatif pour les garçons et les filles, et illustrent les différences entre les sexes quant à la propension à commettre à la fois un acte de violence et un délit contre les biens, selon le niveau de victimisation autodéclarée (compte tenu des autres variables indépendantes employées dans le modèle).

Pour les deux genres de délinquance, les filles sont plus touchées aux niveaux plus élevés de victimisation autodéclarée, ce qui montre une probabilité accrue de délinquance par rapport aux garçons à la partie supérieure de l’échelle de la victimisation (12). Lorsque le niveau de victimisation est à son point le plus bas, c’est à-dire 0 ou nul, la probabilité de délinquance chez les filles est inférieure à celle des garçons.

L’examen de la probabilité des délits contre les biens, [(exp(logit)/1+exp(logit))], révèle qu’au niveau le plus élevé de victimisation (12), le taux de probabilité de commettre un délit contre les biens chez les filles est de 53 %, tandis que chez les garçons, il est de 16 %; et au niveau le plus bas de victimisation (0), les garçons et les filles présentent des probabilités presque égales, c’est à-dire de 1 % et de moins de 1 % respectivement.

Pour ce qui est de la probabilité de commettre un acte de violence pour un individu qui a subi le niveau supérieur de victimisation, elle est plus élevée chez les deux sexes. Toutefois, cela est particulièrement le cas des filles, qui présentent un taux de probabilité supérieur à 90 % de commettre un acte avec violence, comparativement au taux de 79 % chez les garçons.

Les tracés des figures 3 et 4 permettent de visualiser la relation entre la victimisation et la délinquance chez les jeunes de 12 à 15 ans étudiés dans le cadre de l’ELNEJ. Après avoir tenu compte des autres variables employées dans les modèles, on constate que la probabilité de délits contre les biens et d’actes de violence augmente en fonction du niveau de victimisation. Bien que l’orientation de cette relation soit la même pour les garçons et les filles, les données indiquent qu’il y a certaines différences entre les sexes. Aux niveaux supérieurs de victimisation, les filles sont plus à risque de commettre un acte de délinquance, avec violence ou non, que les garçons.

Figure 3 : Lien entre le sexe et la victimisation autodéclarée pour ce qui est des délits contre les biens

Figure 4 : Lien entre le sexe et la victimissation autodéclarée pour ce qui est des actes de violence


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Date de modification : 2004-09-14 Avis importants