Profil des Canadiens ayant fait l’objet de victimisation durant l’enfance, 2018

par Loanna Heidinger

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Selon les résultats de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP), environ 3 Canadiens sur 10 (27 %) de 15 ans et plus ont fait l’objet de victimisation pendant l’enfance; cela signifie qu’ils ont subi, de la part d’un adulte, au moins un incident de violence physique ou sexuelle avant l’âge de 15 ans.
  • Les femmes (28 %) étaient un peu plus susceptibles que les hommes (26 %) d’avoir été victimes de violence physique ou sexuelle pendant l’enfance.
  • La violence physique représente la forme de victimisation pendant l’enfance la plus courante; environ 1 Canadien sur 4 (24 %) avait subi au moins un type de violence physique pendant l’enfance.
  • La violence sexuelle vécue durant l’enfance était moins fréquente que la violence physique, près de 1 Canadien sur 10 (7,8 %) ayant subi au moins un type de violence sexuelle avant l’âge de 15 ans.
  • La majorité (69 %) des Canadiens qui ont subi de la violence physique lorsqu’ils étaient enfants ont déclaré que l’incident le plus grave avait été perpétré par un parent ou un beau-parent.
  • La plupart des Canadiens qui ont subi de la violence sexuelle lorsqu’ils étaient enfants ont déclaré que l’incident le plus grave avait été perpétré par un adulte autre qu’un parent ou un beau-parent.
  • Parmi les Canadiens qui ont subi de la victimisation pendant l’enfance, moins d’un dixième (7,7 %) ont indiqué qu’ils avaient signalé au moins un incident de violence dont ils avaient été victimes à la police ou aux services de protection de l’enfance avant l’âge de 15 ans.
  • Une proportion plus élevée de personnes qui ont été victimes de plusieurs types de comportements violents les ont signalés à la police ou aux services de protection de l’enfance.
  • Les probabilités d’avoir fait l’objet de victimisation pendant l’enfance étaient plus élevées chez les peuples autochtones, les cohortes d’adultes plus âgés et les personnes lesbiennes, gaies ou bisexuelles.
  • Les probabilités de connaître des résultats négatifs à l’âge adulte, y compris une mauvaise santé mentale et physique, la consommation de drogues et d’alcool ainsi que la victimisation subséquente, étaient plus élevées chez les personnes ayant été victimisées pendant l’enfance.

Fin de l'encadré

La victimisation pendant l’enfance est un problème de santé publique associé à de nombreux résultats négatifs pouvant se manifester tout au long de la vie. Les répercussions à court et à long terme de la victimisation, physique ou sexuelle, subie durant l’enfance sont bien documentées. La victimisation pendant l’enfance peut avoir une incidence sur le développement de l’enfant en bas âge, ce qui perturbe la croissance cognitive de l’enfant et le développement du système nerveux central (Avison, 2010; Edwards, 2018). À l’âge adulte, les antécédents de victimisation pendant l’enfance sont associés à une mauvaise santé mentale et physique, à un faible niveau de réussite économique et à la toxicomanie (Dong et autres, 2003; Ferraro et autres, 2016; Heidinger et Willson, 2021; Schafer et autres, 2011). La victimisation pendant l’enfance contribue également au cycle intergénérationnel de la violence, où les enfants victimes de violence sont plus susceptibles de devenir des agresseurs (Greene et autres, 2020) ou d’être à nouveau victimes de violence à l’âge adulte (Cotter, 2021a; Cotter, 2021b). Dans les cas les plus graves, la victimisation pendant l’enfance peut entraîner des blessures ou la mort.

Bien qu’il existe un grand nombre de recherches portant sur l’incidence de la victimisation pendant l’enfance sur divers résultats obtenus par les enfants et les adultes, le fait de n’avoir recours qu’aux données policières sur les expériences de violence faite aux enfants peut nuire à la compréhension complète de la victimisation pendant l’enfance au Canada. Plus précisément, les données déclarées par la police se limitent aux incidents de violence faite aux enfants ayant été portés à l’attention de la police; toutefois, la majorité des incidents de violence faite aux enfants ne sont pas signalés à la police ou à d’autres autorités. Le sous-signalement peut s’expliquer par le fait que les enfants peuvent ne pas comprendre la nature problématique ou criminelle des actes de violence qui leur sont infligés, surtout si les actes de violence n’atteignent pas le seuil de la criminalité (Finkelhor et autres, 2001; Taylor et Gassner, 2010). De plus, la violence faite aux enfants est souvent commise par un adulte que l’enfant connaît et à qui il fait confiance, ce qui contribue à la complexité de la déclaration de la violence, en particulier dans les cas où l’agresseur menace l’enfant. Les enfants peuvent également craindre de signaler les incidents de violence parce que les répercussions du signalement leur sont inconnues. Par ailleurs, l’absence de soutien social ou de ressources disponibles pourrait décourager les enfants de signaler les incidents ou faire en sorte qu’ils se sentent incapables de le faire. Enfin, les jeunes enfants, en particulier ceux n’ayant pas atteint l’âge de cinq ans, pourraient ne pas être en mesure de verbaliser ou d’exprimer par le langage ce qui se serait passé.

En l’absence de données déclarées par la police, des contraintes éthiques peuvent limiter la collecte de données de rechange directement auprès des enfants victimes de violence. Au lieu de cela, les données sur la victimisation pendant l’enfance peuvent être recueillies rétrospectivement auprès des adultes. Les données rétrospectives peuvent permettre d’éviter les préoccupations éthiques et les problèmes associés aux possibles répercussions traumatisantes pouvant découler du fait de demander à des personnes mineures de parler de leurs expériences de victimisation. Les données autodéclarées sur les incidents antérieurs et les expériences passées de victimisation durant leur enfance permettent d’obtenir des témoignages rétrospectifs sur des incidents qui n’ont peut-être pas été portés à l’attention de la police ou d’autres autorités et demeurent une méthode d’enquête fiable sur les expériences de violence durant l’enfance au Canada, ainsi que sur leurs répercussions.

Le présent article de Juristat fait état des estimations des expériences autodéclarées de victimisation pendant l’enfance en s’appuyant sur les données tirées de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) de 2018. Dans le cadre de l’ESEPP, on a demandé aux Canadiens de 15 ans et plus de déclarer les incidents de victimisation qu’ils ont vécus durant leur enfance, soit toute expérience de violence physique ou sexuelle subie de la part d’un adulte avant l’âge de 15 ans. Fondé sur les données rétrospectives tirées de l’ESEPP, le présent article comprend un examen des facteurs associés à une probabilité plus élevée de connaître de la victimisation pendant l’enfance, et met davantage au jour les résultats associés aux expériences de victimisation pendant l’enfance, y compris les résultats en lien avec une mauvaise santé mentale et physique, la consommation de drogues et d’alcool ainsi que la victimisation subséquente. L’article présente également des renseignements sur d’autres expériences de mauvais traitements subis durant l’enfance, y compris les expériences de violence psychologique et de négligence, ainsi que le fait d’avoir été témoin de violence à la maison. Bien que les mauvais traitements infligés aux enfants constituent un facteur prédictif important des résultats observés à l’âge adulte, le présent article porte principalement sur la victimisation ou les expériences de violence physique ou sexuelle vécues durant l’enfance.

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Définir et mesurer la victimisation pendant l’enfance

Victimisation pendant l’enfance

L’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) a permis de recueillir des données rétrospectives sur les circonstances et les expériences de violence physique et sexuelle subies durant l’enfance, lesquelles sont désignées dans le présent article par le terme « victimisation pendant l’enfance ». On a demandé aux Canadiens de 15 ans et plus de déclarer tout incident de violence physique ou sexuelle de la part d’un adulte — comme un parent, un autre membre de la famille, un ami, un voisin ou un autre adulte — qu’ils ont vécu avant l’âge de 15 ans. Aux fins de la présente étude, le fait d’avoir connu un seul incident de violence physique ou sexuelle de la part d’un adulte durant l’enfance satisfait aux critères de victimisation pendant l’enfance.

La violence physique comprend le fait d’avoir déjà subi, de la part d’un adulte et avant l’âge de 15 ans, l’un des comportements ou indicateurs de violence physique suivants : un adulte vous a giflé ou tapé sur la tête ou les oreilles, ou encore vous a frappé avec un objet dur pour vous faire mal; vous a poussé, agrippé, bousculé ou vous a lancé un objet pour vous faire mal; vous a donné un coup de pied, mordu, frappé avec le poing, étranglé, brûlé ou attaqué physiquement d’une autre façon.

De même, la violence sexuelle comprend le fait d’avoir déjà subi, de la part d’un adulte et avant l’âge de 15 ans, l’un des comportements ou indicateurs de violence sexuelle suivants : un adulte vous a forcé, ou a essayé de vous forcer, à avoir une activité sexuelle non désirée en vous menaçant, vous immobilisant ou en vous faisant mal d’une autre façon; vous a touché contre votre volonté d’une manière sexuelle, cela veut dire tout ce qui va d’un attouchement non désiré à un baiser ou des caresses.

La victimisation pendant l’enfance comprend les comportements violents et les indicateurs de violence physique ou sexuelle susmentionnés. Bien que l’ensemble des occurrences de ces comportements violents soit pris en compte dans la mesure totale de la victimisation pendant l’enfance, ces comportements violents sont également considérés séparément dans les analyses présentées subséquemment dans l’article. Plus particulièrement, on tient compte de la fréquence des comportements violents et des incidents répétés de violence, ainsi que des expériences de multiples types de comportements violents.

La victimisation pendant l’enfance est souvent considérée comme une forme grave et manifeste de mauvais traitements subis durant l’enfance, qui est susceptible d’atteindre le seuil de l’infraction criminelle. Bien que d’autres aspects relatifs aux mauvais traitements subis durant l’enfance, telle la négligence, puissent également être considérés comme de la violence familiale, il arrive souvent qu’ils ne soient pas inclus dans les mesures de la violence perpétrée envers les enfants. En effet, ces situations peuvent être attribuables à des différences socioéconomiques ou culturelles indépendantes de la volonté de la famille, et peuvent entraîner des préjudices involontaires à l’égard de l’enfant. L’ESEPP permet également de recueillir des données sur ces autres facettes des mauvais traitements subis durant l’enfance, comme les pratiques parentales sévères et la négligence, et le fait d’avoir été témoin de violence à la maison (voir l’encadré 2 et l’encadré 3 pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet).

Fin de l’encadré 1

Environ 3 Canadiens sur 10 ont été victimisés pendant l’enfance

Les résultats de l’ESEPP ont révélé qu’environ 3 Canadiens sur 10 (27 %) de 15 ans et plus ont fait l’objet de victimisation pendant l’enfance, ce qui comprend le fait d’avoir subi au moins un incident de violence physique ou sexuelle de la part d’un adulte — comme un parent, un autre membre de la famille, un ami, un voisin ou un autre adulte — avant l’âge de 15 ans (tableau 1; graphique 1). Dans l’ensemble, les femmes (28 %) étaient un peu plus susceptibles que les hommes (26 %) d’avoir été victimes de violence physique ou sexuelle Note  .

Graphique 1 début

Graphique 1 Expériences autodéclarées de victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Expériences de victimisation pendant l'enfance (titres de rangée) et Femmes, Hommes, Total, pourcentage et intervalle de confiance de 95 %, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Expériences de victimisation pendant l'enfance Femmes HommesTableau de données du graphique 1 Note  Total
pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à
A subi de la victimisation pendant l'enfanceTableau de données du graphique 1 Note 1 27,9Note * 26,9 28,8 26,1 25,2 27,1 27,0 26,4 27,7
A subi de la violence physique avant l’âge de 15 ans 22,3Note * 21,4 23,2 24,8 23,9 25,7 23,5 22,9 24,2
A subi de la violence sexuelle avant l’âge de 15 ans 11,8Note * 11,2 12,4 3,7 3,3 4,1 7,8 7,4 8,1
A subi de la violence physique et sexuelle avant l’âge de 15 ans 6,2Note * 5,7 6,6 2,4 2,1 2,7 4,3 4,0 4,6

Graphique 1 fin

La violence physique est la forme la plus courante de victimisation pendant l’enfance

La violence physique est la forme la plus courante de victimisation subie durant l’enfance. Environ 1 Canadien sur 4 (24 %) a subi au moins un type de violence physique durant l’enfance. Les hommes étaient un peu plus susceptibles d’avoir été victimes de violence physique durant leur enfance, le quart (25 %) des hommes ayant connu ce type de violence, comparativement à environ 2 femmes sur 10 (22 %; tableau 1).

Les hommes étaient aussi plus susceptibles que les femmes d’avoir subi certains comportements de violence physique de la part d’un adulte durant l’enfance. Plus précisément, ils étaient plus susceptibles d’avoir été giflés ou frappés par un adulte (21 % par rapport à 19 % des femmes) ou d’avoir reçu un coup de pied, d’avoir été frappés ou d’avoir été étranglés par un adulte (7,1 % par rapport à 5,4 % des femmes) avant l’âge de 15 ans. Des proportions semblables d’hommes (13 %) et de femmes (12 %) ont déclaré avoir été poussés, agrippés ou bousculés par un adulte durant l’enfance (graphique 2).

Graphique 2 début

Graphique 2 Expériences autodéclarées des comportements violents vécus avant l'âge de 15 ans, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Comportements violents (titres de rangée) et Femmes, Hommes, Total, pourcentage et intervalle de confiance de 95 %, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Comportements violents Femmes HommesTableau de données du graphique 2 Note  Total
pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à
A déjà été giflé(e) ou frappé(e) par un adulte 18,9Note * 18,1 19,8 21,3 20,5 22,2 20,1 19,5 20,7
A déjà été poussé(e), empoigné(e) ou bousculé(e) par un adulte 12,3 11,6 13,0 12,9 12,2 13,6 12,6 12,1 13,1
A déjà reçu un coup de poing ou un coup de pied, ou a été étranglé(e) par un adulte 5,4Note * 5,0 5,9 7,1 6,6 7,7 6,3 5,9 6,6
A déjà été forcé(e) par un adulte à se livrer à des actes sexuels contre son gré 5,3Note * 4,9 5,7 1,9 1,6 2,1 3,6 3,4 3,8
A été touché(e) de façon sexuelle par un adulte 11,5Note * 10,9 12,1 3,5 3,1 3,8 7,5 7,2 7,9

Graphique 2 fin

La violence sexuelle pendant l’enfance est beaucoup plus fréquente chez les femmes

Comparativement à la violence physique, la violence sexuelle durant l’enfance était moins fréquente; près de 1 Canadien sur 10 (7,8 %) a subi au moins un type de violence sexuelle avant l’âge de 15 ans. Les femmes (12 %) étaient trois fois plus susceptibles que les hommes (3,7 %) d’avoir été victimes de violence sexuelle infligée par un adulte durant l’enfance. Plus précisément, les femmes étaient environ trois fois plus susceptibles d’avoir été forcées par un adulte à avoir une activité sexuelle non désirée (5,3 % par rapport à 1,9 % des hommes) et près de quatre fois plus susceptibles d’avoir été touchées d’une manière sexuelle par un adulte (11 % par rapport à 3,5 % des hommes).

Parmi les Canadiens qui ont été victimes de violence pendant l’enfance, environ 1 personne sur 6 (16 %; 4,3 % des Canadiens) a subi de la violence physique et sexuelle. Les femmes (22 %; 6,2 % des femmes) étaient plus de deux fois plus susceptibles que les hommes (9,0 %; 2,4 % des hommes) d’avoir été victimes de violence physique et sexuelle de la part d’un adulte avant l’âge de 15 ans.

La plupart des victimes subissent des comportements violents particuliers, une à cinq fois durant leur enfance

L’examen de la fréquence des comportements violents subis durant l’enfance permet de recueillir des renseignements et d’en apprendre davantage sur le contexte dans lequel la violence envers les enfants se produit. Des incidents de violence plus fréquents peuvent être un indicateur d’expériences plus graves et persistantes de violence durant l’enfance, lesquelles peuvent avoir des répercussions plus néfastes à court et à long terme (Organisation mondiale de la Santé, 2022a).

L’ESEPP a permis de recueillir des renseignements sur la fréquence des expériences de comportements de violence physique ou sexuelle de la part d’un adulte pendant l’enfance. Pour chaque type de comportement violent mesuré, on a demandé aux répondants combien de fois le comportement violent avait été vécu durant l’enfance : 1 ou 2 fois, 3 à 5 fois, 6 à 10 fois, ou plus de 10 fois. Les comportements violents ont été classés comme ayant une fréquence élevée si le comportement violent en question avait été vécu plus de cinq fois au cours de l’enfance. Les comportements violents vécus une à cinq fois durant l’enfance ont été classés comme ayant une faible fréquenceNote  .

Parmi les personnes qui ont subi de la victimisation durant l’enfance, une proportion plus élevée d’entre elles ont indiqué avoir subi, une à cinq fois, un même type de comportement violent. Autrement dit, la plupart des Canadiens qui ont été victimes de comportements de violence physique ou sexuelle durant l’enfance ont subi ces comportements à une faible fréquence (graphique 3). Par exemple, parmi les personnes qui ont subi de la victimisation durant l’enfance, environ les deux tiers ont déclaré avoir été giflées ou frappées par un adulte, une à cinq fois (65 %). Même si une plus petite proportion de personnes ont subi des comportements de violence physique ou sexuelle à une fréquence élevée, des recherches antérieures révèlent que ces personnes peuvent avoir connu des incidents qui persistaient davantage, ce qui reflète un contexte de violence continue (Organisation mondiale de la Santé, 2022a).

Graphique 3 début

Graphique 3 Fréquence autodéclarée des comportements violents chez les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l’enfance, Canada, 2018

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Comportements violents (titres de rangée) et Comportement violent subi de 1 à 5 fois pendant l'enfance, Comportement violent subi plus de 5 fois pendant l’enfance, pourcentage et intervalle de confiance de 95 %, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Comportements violents Comportement violent subi de 1 à 5 fois pendant l'enfance Comportement violent subi plus de 5 fois pendant l’enfance
pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 %
de à de à
A déjà été giflé(e) ou frappé(e) par un adulte 64,7 63,1 66,2 35,0 33,4 36,5
A déjà été poussé(e), empoigné(e) ou bousculé(e) par un adulte 66,3 64,4 68,2 32,4 30,5 34,3
A déjà reçu un coup de poing ou un coup de pied, ou a été étranglé(e) par un adulte 61,9 59,2 64,6 35,3 32,7 38,0
A déjà été forcé(e) par un adulte à se livrer à des
actes sexuels contre son gré
65,2 62,0 68,2 30,0 27,0 33,1
A été touché(e) de façon sexuelle par un adulte 73,3 71,1 75,4 24,8 22,8 26,9

Graphique 3 fin

Au chapitre des comportements de violence physique ou sexuelle précis, les éventuelles différences entre les femmes et les hommes ont été prises en compte. Parmi les personnes ayant fait l’objet de victimisation pendant l’enfance, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir subi certains comportements violents plus de cinq fois. Par exemple, les femmes ayant été victimisées pendant l’enfance étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir été poussées, agrippées ou bousculées par un adulte plusieurs fois (34 % par rapport à 30 % des hommes) ou d’avoir reçu un coup de pied, d’avoir été frappées avec le poing ou d’avoir été étranglées par un adulte à maintes reprises (41 % par rapport à 31 % des hommes; tableau 2).

Les femmes étaient également plus susceptibles que les hommes d’avoir été victimes de comportements de violence sexuelle plus de cinq fois. Les femmes ayant subi de la victimisation durant l’enfance étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir été forcées à avoir une activité sexuelle non désirée à plusieurs reprises par un adulte (32 % par rapport à 24 % des hommes) et d’avoir été touchées contre leur volonté d’une manière sexuelle par un adulte à plusieurs reprises (27 % par rapport à 19 % des hommes) durant l’enfance.

La prévalence de la victimisation pendant l’enfance est uniforme entre les provinces canadiennes

Dans l’ensemble, il n’y avait pas beaucoup de variation entre les provinces canadiennes au chapitre de la victimisation pendant l’enfance. Une proportion plus faible de personnes vivant à Terre-Neuve-et-Labrador avaient fait l’objet de victimisation pendant l’enfance, environ le cinquième (19 %) d’entre elles ayant subi de la violence physique ou sexuelle durant l’enfance. En Colombie-Britannique, près du tiers (30 %) des personnes ont fait l’objet de victimisation durant l’enfance. À l’exception de l’Alberta, aucune différence n’a été déclarée dans les expériences de victimisation durant l’enfance entre les hommes et les femmes dans l’ensemble des provinces (tableau 3).

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Pratiques parentales sévères et fait d’être témoin de violence durant l’enfance

En plus des renseignements sur les expériences de violence physique et sexuelle vécues durant l’enfance (victimisation pendant l’enfance), l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) a également permis de recueillir des données rétrospectives sur les expériences de pratiques parentales sévères et de négligence ainsi que sur le fait d’avoir été témoin de violence à la maison durant l’enfance. Ces mesures couvrent d’autres aspects des mauvais traitements infligés aux enfants par des parents ou des tuteurs, et peuvent également contribuer à la compréhension globale des expériences de mauvais traitements subis durant l’enfance.

Pratiques parentales sévères

Les pratiques parentales sévères sont mesurées au moyen d’un éventail de comportements de la part des parents ou des tuteurs à l’égard de leurs enfants. Bien que ces comportements soient souvent considérés comme étant moins graves que la violence physique ou sexuelle et qu’ils n’atteignent généralement pas le seuil de la victimisation criminelle, ces expériences de pratiques parentales sévères vécues avant l’âge de 15 ans sont associées à l’obtention de résultats négatifs tout au long de la vie, dont un risque accru de victimisation à l’âge adulte (Cotter, 2021a; Cotter, 2021b).

Tout comportement de la part d’un parent ou d’un tuteur ayant été subi par un enfant avant l’âge de 15 ans parmi les suivants répond aux critères de pratiques parentales sévères : un parent ou un tuteur vous a donné la fessée avec sa main ou vous a tapé sur les mains; un parent ou un tuteur a tenu des propos qui vous ont vraiment fait de la peine; un parent ou un tuteur a tenu des propos qui vous ont fait sentir comme si vous n’étiez pas voulu ou aimé; un parent ou un tuteur n’a pas répondu à vos besoins fondamentaux, comme vous laver, vous nourrir ou vous vêtir.

Il est important de noter que les pratiques parentales sévères et la négligence peuvent également être le reflet de modèles parentaux associés à des difficultés économiques et à d’autres facteurs de stress qui échappent au contrôle immédiat du parent ou du tuteur. En outre, des renseignements supplémentaires sur la relation de l’enfant avec le parent ou le tuteur responsable des pratiques parentales sévères et de la négligence n’ont pas été recueillis, c’est-à-dire que le parent ou le tuteur responsable de ces comportements n’avait pas de lien de sang avec l’enfant, ce qui comprend les beaux-parents et d’autres tuteurs adultes au sein d’un système de familles d’accueil.

Près des deux tiers des Canadiens ont fait l’objet de pratiques parentales sévères durant l’enfance

Près des deux tiers (64 %) des Canadiens ont fait l’objet d’une forme ou une autre de pratiques parentales sévères de la part d’un parent ou d’un tuteur avant l’âge de 15 ans. Les femmes (65 %) étaient un peu plus susceptibles que les hommes (62 %) d’avoir fait l’objet de pratiques parentales sévères pendant l’enfance (tableau 4).

L’examen des indicateurs individuels des pratiques parentales sévères fait également ressortir des différences entre les genres. Les femmes étaient plus susceptibles d’avoir fait l’objet, de la part d’un parent ou d’un tuteur, de propos qui leur ont vraiment fait de la peine (43 % par rapport à 34 % des hommes) ou de propos qui les ont fait sentir comme si elles n’étaient pas voulues ou aimées (22 % par rapport à 15 % des hommes). Les femmes (4,3 %) étaient également un peu plus susceptibles que les hommes (3,3 %) d’avoir vu leurs besoins fondamentaux ne pas être comblés. Des proportions semblables de femmes (54 %) et d’hommes (56 %) ont reçu une fessée ou une tape sur la main de la part d’un parent ou d’un tuteur durant l’enfance.

Être témoin de violence

Être témoin de violence met en cause le fait d’être exposé à de la violence entre adultes à la maison durant l’enfance. Bien que cette mesure ne tienne pas compte de la violence commise envers l’enfant, l’exposition à tout acte de violence de la part d’un parent ou d’un tuteur envers un autre adulte à la maison, ce qui comprend l’exposition à la violence entre partenaires intimes ou à la violence conjugale, peut être associée à divers résultats défavorables, y compris les expériences subséquentes de victimisation avec violence à l’âge adulte (Cotter, 2021a; Cotter, 2021b).

Le fait d’être témoin de violence est mesuré en déterminant si le répondant a déjà vu ou entendu, alors qu’il était enfant, ses parents ou tuteurs se dire des choses blessantes ou méchantes ou en dire à un autre adulte à la maison; ou a déjà vu ou entendu ses parents, beaux-parents ou tuteurs se frapper ou frapper un autre adulte.

En raison de la concomitance fréquente de la victimisation pendant l’enfance et du fait d’être témoin de violence, la violence à la maison peut indiquer qu’un enfant est victime de mauvais traitements. Par conséquent, en ce qui a trait aux services de protection de l’enfance, le fait d’être témoin de violence est un motif d’intervention dans bon nombre de provinces et de territoires au CanadaNote  .

Environ 4 Canadiens sur 10 ont été témoins de violence durant leur enfance

Dans l’ensemble, environ 4 Canadiens sur 10 (44 %) ont été témoins de violence entre leur parent ou tuteur et un autre adulte à la maison durant leur enfance. Plus précisément, environ 4 Canadiens sur 10 (43 %) ont déjà vu ou entendu leurs parents ou leurs tuteurs se dire des choses blessantes ou dire des choses blessantes à un autre adulte, et un peu plus de 1 Canadien sur 10 (12 %) a déjà vu ou entendu ses parents ou tuteurs se frapper ou frapper un autre adulte à la maison durant son enfance (tableau 4).

Comparativement aux hommes (41 %), les femmes (47 %) étaient plus susceptibles d’avoir déjà été témoins de violence à la maison lorsqu’elles étaient des enfants. Plus précisément, les femmes étaient plus susceptibles d’avoir déjà vu ou entendu leurs parents ou tuteurs se dire des choses blessantes ou dire des choses blessantes à un autre adulte (46 % par rapport à 40 % des hommes) et un peu plus susceptibles d’avoir déjà vu ou entendu leurs parents ou tuteurs se frapper ou frapper un autre adulte (12 % par rapport à 11 % des hommes).

Près des trois quarts des Canadiens ont été victimes d’une certaine forme de mauvais traitements durant l’enfance

Près des trois quarts (72 %) des Canadiens ont vécu au moins un incident de mauvais traitement durant l’enfance, soit un incident de victimisation pendant l’enfance, des pratiques parentales sévères ou le fait d’avoir été témoins de violence lorsqu’ils étaient enfants (tableau 4). Les femmes (73 %) étaient légèrement plus susceptibles que les hommes (70 %) d’avoir été victimes de maltraitance avant l’âge de 15 ans. Les résultats de l’ESEPP ont révélé que les expériences de mauvais traitements subis durant l’enfance ne sont pas rares; cependant, la coexistence de ces aspects de la maltraitance des enfants contribue peut-être à un contexte de désavantage qui est plus préjudiciable aux enfants et aux adultes tout au long de la vie (voir l’encadré 3).

Fin de l’encadré 2

Le plus grave incident de violence physique connu durant l’enfance est plus souvent commis par un parent ou un beau-parent

Dans le cadre de l’ESEPP, on a demandé aux répondants qui ont été victimes de violence physique ou sexuelle durant leur enfance de fournir des renseignements sur l’incident de violence le plus grave. Il est important de noter que les renseignements fournis au sujet de l’incident le plus grave ne sont peut-être pas représentatifs de tous les incidents de violence, mais seulement de l’incident jugé le plus grave par le répondantNote  .

Selon les résultats de l’ESEPP, la majorité (69 %) des Canadiens qui ont été victimes de violence physique lorsqu’ils étaient enfants ont déclaré que l’incident le plus grave avait été perpétré par un parent ou un beau-parent (graphique 4). Les femmes (73 %) étaient plus susceptibles que les hommes (66 %) de déclarer qu’un parent ou un beau-parent était responsable du plus grave incident de violence physique qu’elles ont connu durant leur enfance. Les femmes (9,8 %) étaient également plus susceptibles que les hommes (7,9 %) d’indiquer qu’un autre membre de la famille était responsable du plus grave incident de violence physique qu’elles ont vécu durant leur enfance (tableau 5).

Une plus petite proportion de Canadiens ont déclaré que l’incident le plus grave de violence physique dont ils ont été victimes pendant l’enfance a été commis par une personne ne faisant pas partie de leur famille, comme un ami, un voisin, ou un camarade de classe (5,7 %); enseignant, enseignant-tuteur ou professeur (6,5 %); ou un étranger (2,9 %). Les hommes étaient plus susceptibles de déclarer que l’incident le plus grave de violence physique avait été perpétré par un adulte ne faisant pas partie de leur famille. Plus précisément, les hommes étaient près de trois fois plus susceptibles de déclarer que l’incident le plus grave de violence physique qu’ils ont vécu durant leur enfance avait été commis par un enseignant, enseignant-tuteur ou professeur (9,2 % par rapport à 3,5 % des femmes) et deux fois plus susceptibles de déclarer qu’il avait été perpétré par un étranger (4,0 % par rapport à 1,7 % des femmes).

Graphique 4 début

Graphique 4 Lien de l’agresseur avec la victime dans l’incident le plus grave autodéclaré de victimisation pendant l'enfance, Canada, 2018

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Lien de l’agresseur avec la victime (titres de rangée) et Incident le plus grave de violence physique, Incident le plus grave de violence sexuelle, pourcentage et intervalle de confiance de 95 %, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Lien de l’agresseur avec la victime Incident le plus grave de violence physique Incident le plus grave de violence sexuelle
pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 %
de à de à
Parent ou beau-parent 69,4 68,0 70,8 15,0 13,3 16,9
Autre membre de la familleTableau de données du graphique 4 Note 1 8,8 8,0 9,7 30,2 28,1 32,5
Ami, voisin, camarade de classeTableau de données du graphique 4 Note 2 5,7 5,0 6,4 28,5 26,5 30,6
Enseignant, enseignant-tuteur, professeur 6,5 5,9 7,1 3,4 2,6 4,4
Gardien ou gardienne 0,6 0,4 0,9 2,7 1,9 3,7
Étranger 2,9 2,4 3,6 11,0 9,6 12,5
Autre lien 2,1 1,7 2,6 7,2 6,0 8,7

Graphique 4 fin

Le plus grave incident de violence sexuelle subi durant l’enfance est plus souvent commis par un adulte autre qu’un parent

La majorité des Canadiens qui ont été victimes de violence sexuelle lorsqu’ils étaient enfants ont déclaré que la personne responsable de l’incident le plus grave était un ami, un voisin, ou un camarade de classe, ou encore un autre membre de la famille — comme un grand-père ou une grand-mère, un frère ou une sœur, ou une autre personne apparentée. Selon les données de l’ESEPP, une proportion semblable de personnes qui ont été agressées sexuellement durant l’enfance ont déclaré que l’incident le plus grave avait été perpétré par un ami, un voisin, ou un camarade de classe (29 %) ou par un autre membre de la famille (30 %).

Des proportions semblables d’hommes (32 %) et de femmes (27 %) ont déclaré que l’incident le plus grave de violence sexuelle qu’ils ont connu pendant l’enfance avait été perpétré par un ami, un voisin, ou un camarade de classe. Cependant, les femmes (33 %) étaient plus susceptibles que les hommes (22 %) de déclarer que le plus grave incident de violence sexuelle avait été perpétré par un membre de la famille autre qu’un parent ou un beau-parent. Ces résultats reflètent les chiffres portant sur les affaires de violence sexuelle déclarées par la police, selon lesquels les femmes sont surreprésentées en tant que victimes de violence sexuelle commise par un membre de la famille (Conroy, 2021).

Le sixième (15 %) des Canadiens qui ont subi de la violence sexuelle durant l’enfance ont indiqué que l’incident le plus grave avait été perpétré par un parent ou un beau-parent. Les femmes (17 %) étaient plus susceptibles que les hommes (10 %) de déclarer que le plus grave incident de violence sexuelle vécu durant l’enfance avait été perpétré par un parent ou un beau-parent. Une faible proportion (3,4 %) de personnes ont déclaré que l’incident le plus grave de violence sexuelle dont elles ont été victimes durant l’enfance avait été perpétré par un enseignant, enseignant-tuteur ou professeur; les hommes (6,0 %) étaient plus de deux fois plus susceptibles que les femmes (2,5 %) d’avoir fait cette déclaration. Pour obtenir des renseignements au sujet du genre de l’auteur des plus graves incidents de violence physique ou sexuelle subis durant l’enfance, voir le tableau 6.

La moitié des Canadiens qui ont été victimisés pendant l’enfance ont subi un type de comportement violent

Des recherches antérieures portent à croire qu’au chapitre des résultats obtenus à l’âge adulte, l’expérience cumulative de comportements violents peut être particulièrement préjudiciable; les enfants qui subissent de nombreuses formes de violence peuvent subir les actes de violence les plus tenaces et être les plus désavantagés (Chapman et autres, 2004; Friedman et autres, 2015). En d’autres termes, plutôt que de porter sur un seul type de violence physique ou sexuelle, les mesures cumulatives des multiples types de comportements violents subis durant l’enfance peuvent également indiquer des expériences de victimisation pendant l’enfance plus fréquentes et plus généralisées.

Selon les résultats de l’ESEPP, la moitié (50 %) des Canadiens qui ont été victimisés pendant l’enfance ont subi un seul type de comportement violent ou un seul indicateur de victimisation durant l’enfance (voir l’encadré 1 pour consulter la liste complète des indicateurs compris dans l’enquête). Pour chaque type de comportement violent supplémentaire, la proportion diminue; un peu plus du quart (26 %) des Canadiens ont subi deux types de comportements violents et près de 2 personnes sur 10 (16 %) en ont subi trois. Une faible proportion de Canadiens ayant fait l’objet de victimisation pendant l’enfance ont indiqué en avoir subi quatre (4,2 %) ou avoir subi chacun des cinqNote  (3,3 %) types de comportements violents. Les femmes étaient environ deux fois plus susceptibles que les hommes d’avoir subi quatre (5,0 % par rapport à 3,3 % pour les hommes) ou cinq (4,5 % par rapport à 2,0 %) types de comportements violents durant l’enfance (tableau 7; graphique 5).

Graphique 5 début

Graphique 5 Nombre de comportements violents vécus avant l'âge de 15 ans chez les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Nombre de comportements violents vécus (titres de rangée) et Femmes, Hommes, Total, pourcentage et intervalle de confiance de 95 %, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre de comportements violents vécus Femmes HommesTableau de données du graphique 5 Note  Total
pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à
A vécu un type de comportement violent 47,7Note * 45,8 49,6 51,7 49,7 53,8 49,5 48,1 50,9
A vécu deux types de comportements violents 27,1 25,5 28,8 25,4 23,6 27,4 26,5 25,2 27,7
A vécu trois types de comportements violents 15,6 14,2 17,1 17,5 16,1 19,1 16,5 15,5 17,6
A vécu quatre types de comportements violents 5,0Note * 4,4 5,8 3,3 2,6 4,2 4,2 3,7 4,7
A vécu cinq types de comportements violents 4,5Note * 3,8 5,4 2,0 1,6 2,6 3,3 2,9 3,8

Graphique 5 fin

Une petite proportion d’incidents de victimisation pendant l’enfance sont signalés aux autorités et les hommes sont moins susceptibles de les signaler

Conformément aux constatations antérieures sur la victimisation pendant l’enfance et le signalement, les résultats de l’ESEPP ont révélé que la grande majorité des personnes ayant fait l’objet de victimisation pendant l’enfance n’ont pas signalé l’incident ou les incidents aux autorités ou aux services de protection de l’enfance. Parmi les Canadiens qui ont subi de la victimisation pendant l’enfance, moins d’un dixième (7,7 %) ont indiqué avoir signalé avant l’âge de 15 ans au moins un des incidents de mauvais traitements dont ils avaient été victimes à la police ou aux services de protection de l’enfanceNote  . Plus précisément, environ 1 Canadien sur 20 (5,9 %) qui a été victime de violence physique ou sexuelle durant son enfance est entré en contact ou a communiqué avec la police au sujet de l’expérience vécue. Une plus petite proportion de personnes ont pris contact ou ont communiqué avec les services de protection de l’enfance à ce sujet (4,4 %; tableau 8; graphique 6).

Dans l’ensemble, les femmes (9,6 %) qui ont subi de la victimisation pendant l’enfance étaient plus susceptibles que les hommes (5,7 %) d’avoir indiqué qu’avant l’âge de 15 ans, elles avaient signalé au moins l’un des incidents de mauvais traitements dont elles avaient été victimes. Comparativement aux hommes, les femmes étaient également plus susceptibles d’avoir signalé à la police la violence subie durant l’enfance (7,0 % par rapport à 4,7 % des hommes) et deux fois plus susceptibles de l’avoir signalée aux services de protection de l’enfance (5,5 % par rapport à 3,2 % des hommes) alors qu’elles étaient des enfants.

Graphique 6 début

Graphique 6 Signalement de la violence à la police ou aux services de protection de l’enfance parmi les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Signalement de la violence pendant l'enfance (titres de rangée) et Femmes, Hommes, Total, pourcentage et intervalle de confiance de 95 %, calculées selon de et à unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Signalement de la violence pendant l'enfance Femmes HommesTableau de données du graphique 6 Note  Total
pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 % pourcentage intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à
Signalement de la violence pendant l'enfance 9,6Note * 8,5 10,8 5,7 4,6 6,9 7,7 6,9 8,5
Signalement de la violence à la police 7,0Note * 6,1 8,0 4,7 3,7 5,9 5,9 5,2 6,6
Signalement de la violence aux services de protection de l'enfance 5,5Note * 4,7 6,4 3,2 2,4 4,4 4,4 3,8 5,1

Graphique 6 fin

Une plus grande proportion de personnes qui subissent plusieurs types de comportements violents les signalent aux autorités

Bien que la majorité des incidents de violence subis durant l’enfance ne soient pas signalés, une proportion plus élevée de personnes qui ont été victimes de plusieurs types de comportements violents durant l’enfance ont indiqué avoir signalé les incidents de violence aux autorités. Parmi les Canadiens qui ont subi quatre types de comportements violents, environ 1 personne sur 5 (19 %) a indiqué avoir signalé les incidents de violence dont elle a été victime durant son enfance à la police ou aux services de protection de l’enfance avant l’âge de 15 ans. Cette proportion était encore plus élevée chez les personnes qui ont subi les cinq types de comportements violents, le quart (25 %) des répondants ayant indiqué avoir signalé la violence dont ils avaient été victimes durant leur enfance.

La plus grande tendance au signalement, que l’on observe parmi les personnes qui ont subi le plus large éventail de comportements violents, était particulièrement notable chez les femmes. Parmi les victimes ayant subi quatre types de comportements violents, les femmes (26 %) étaient près de quatre fois plus susceptibles que les hommes (6,8 %) d’avoir signalé la violence vécue durant l’enfance, et les femmes qui ont connu les cinq types de comportements violents (30 %) étaient environ deux fois plus susceptibles que les hommes (15 %) de l’avoir fait (tableau 9).

Début de l'encadré 3

Encadré 3
La victimisation pendant l’enfance et la concomitance des mauvais traitements subis durant l’enfance

Des recherches antérieures ont révélé que les expériences de victimisation pendant l’enfance coexistent souvent avec d’autres formes de mauvais traitements subis durant l’enfance (Friedman et autres, 2015). Faire l’expérience de divers types de mauvais traitements durant l’enfance peut indiquer un schéma de circonstances négatives durant cette période de la vie. Les mauvais traitements subis durant l’enfance comprennent non seulement les expériences de victimisation — c’est-à-dire être victime de violence physique ou sexuelle —, mais aussi d’autres expériences négatives vécues durant l’enfance, y compris la violence psychologique et la négligence, ainsi que le fait d’être témoin de violence.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit plus précisément la maltraitance des enfants comme : « les violences et la négligence envers toute personne de moins de 18 ans. Elle s’entend de toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, des sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité, dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir (Organisation mondiale de la Santé, 2022b) ». Bien que ces autres expériences de mauvais traitements subis durant l’enfance ne soient pas comprises dans les mesures de victimisation pendant l’enfance visées par le présent article, cet encadré fournit des renseignements sur la concomitance des expériences de victimisation durant l’enfance avec d’autres aspects des mauvais traitements subis durant l’enfance.

La majorité des Canadiens ayant fait l’objet de victimisation durant l’enfance ont également subi une autre forme de mauvais traitements infligés aux enfants

À l’instar de recherches antérieures, les résultats de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) ont révélé que la majorité des personnes qui ont été victimes de violence pendant leur enfance ont également subi des pratiques parentales sévères ou ont été témoins de violence perpétrée à la maison. Des recherches antérieures ont également révélé que la victimisation pendant l’enfance coïncide avec d’autres facettes de la maltraitance des enfants et contribue à un contexte négatif qui peut mettre les enfants dans des situations de désavantage qui perdurent tout au long de la vie.

Au total, 9 Canadiens ayant fait l’objet de victimisation pendant l’enfance sur 10 (90 %) ont aussi subi une forme ou une autre de pratiques parentales sévères de la part d’un parent ou d’un tuteur avant l’âge de 15 ans. Des proportions semblables de femmes (91 %) et d’hommes (90 %) ont déclaré avoir subi des pratiques parentales sévères en plus d’avoir été victimisés pendant leur enfance (tableau 10).

Parmi les Canadiens ayant subi de la victimisation pendant l’enfance, près des trois quarts (73 %) ont également été témoins de violence à la maison. Les femmes victimisées pendant leur enfance (74 %) étaient plus susceptibles d’avoir également été témoins de violence à la maison, comparativement à leurs homologues de genre masculin (71 %).

Environ 7 Canadiens victimisés pendant l’enfance sur 10 subissent des pratiques parentales sévères en plus d’être témoins de violence

L’expérience cumulative de l’exposition à diverses facettes concomitantes des mauvais traitements subis durant l’enfance peut favoriser l’identification de certains des enfants les plus défavorisés. Environ 7 Canadiens victimisés pendant l’enfance sur 10 (69 %) ont subi des pratiques parentales sévères et ont été témoins de violence à la maison, en plus d’avoir été victimisés pendant l’enfance. De légères différences entre les genres ressortaient également du lot. Comparativement aux hommes (67 %), les femmes (70 %) étaient plus susceptibles d’avoir connu les trois aspects des mauvais traitements subis durant l’enfance mesurés dans le cadre de l’enquête : la victimisation pendant l’enfance, les pratiques parentales sévères et le fait d’avoir été témoins de violence.

Fin de l’encadré 3

Facteurs associés à un risque accru de victimisation pendant l’enfance

Un grand nombre de recherches portent à croire que les expériences de victimisation pendant l’enfance pourraient être plus courantes chez certains enfants (Cotter, 2021b; Perreault, 2022). Les analyses descriptives ont permis de déterminer la proportion de Canadiens de 15 ans et plus qui ont été victimisés pendant l’enfance selon les principales caractéristiques démographiques, y compris l’identité autochtone, l’âge et l’orientation sexuelle (tableau 11).

Afin de déterminer les caractéristiques démographiques associées à un risque accru d’avoir fait l’objet de victimisation pendant l’enfance, une analyse multivariée a été effectuée (tableau 12). Toutes les variables des caractéristiques démographiques présentées au tableau 11 ont été comprises dans le modèle; toutefois, seules les variables significatives ont été conservées dans le modèle finalNote  .

Une proportion plus élevée d’Autochtones subissent de la victimisation pendant l’enfance

Près de 4 Autochtones sur 10 (38 %)Note  ont subi de la victimisation pendant l’enfance. En comparaison, un peu plus du quart (27 %) des non-Autochtones ont été victimisés pendant l’enfance (tableau 11). En outre, les résultats d’une régression logistique soulignent le risque accru de victimisation pendant l’enfance chez les Autochtones. Lorsque l’on prenait en compte les autres variables démographiques, les probabilités d’avoir été victimisés durant l’enfance demeuraient 1,5 fois plus élevées chez les Autochtones que chez les personnes non autochtones.

La surreprésentation des Autochtones en tant que victimes de violence durant l’enfance est ancrée dans l’histoire traumatisante de la colonisation, qui continue d’avoir des répercussions négatives sur les personnes et les familles autochtones ainsi que sur leurs communautés (Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). Le démantèlement des familles autochtones et l’éradication des cultures autochtones, de même que le retrait forcé des enfants autochtones de leurs familles et le placement des enfants dans des pensionnats et des familles d’accueil où la violence et les mauvais traitements étaient courants, ont contribué à la transmission intergénérationnelle de la violence et à un risque global accru de victimisation pendant l’enfance parmi les Autochtones (pour obtenir plus de renseignements sur la victimisation des Autochtones, voir Perreault, 2022; pour obtenir des renseignements sur la victimisation des femmes autochtones, voir Heidinger, 2022).

La victimisation pendant l’enfance est plus fréquente chez les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles

Des recherches antérieures ont révélé un écart entre les jeunes lesbiennes, gais et bisexuels et les jeunes hétérosexuels en ce qui concerne les taux de violence subie durant l’enfance (pour consulter une étude à ce sujet, voir Friedman et autres, 2011). Les jeunes LGB sont plus susceptibles de déclarer un schéma de victimisation durant l’enfance, y compris des niveaux globaux de violence sexuelle et physique plus élevés et des niveaux supérieurs de violence physique perpétrée par un parent ou un tuteur. Bien qu’on ne sache pas exactement pourquoi les jeunes LGB subissent de la victimisation durant l’enfance de façon disproportionnée, des recherches antérieures laissent penser que la stigmatisation continue des personnes LGB, tant au sein de leur famille que de leur collectivité, pourrait contribuer aux expériences de violence subie durant l’enfance (Corliss et autres, 2002).

Les résultats de l’ESEPP font écho à ces constatations antérieures. Dans l’ensemble, une proportion nettement plus élevée de personnes au Canada qui sont lesbiennes, gaies ou bisexuelles, ou qui ont une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualitéNote  ont fait l’objet de victimisation pendant l’enfance, comparativement aux personnes hétérosexuelles. Environ 4 personnes lesbiennes ou gaies (41 %) et bisexuelles (42 %) sur 10 ont été victimisées pendant l’enfance; à titre de comparaison, un peu plus du quart (27 %) des personnes hétérosexuelles l’ont été. Une tendance similaire a été observée chez les femmes et chez les hommes. Les femmes lesbiennes (44 %) et bisexuelles (45 %) et les hommes gais (40 %) et bisexuels (39 %) étaient plus susceptibles que leurs homologues hétérosexuels (27 % des femmes hétérosexuelles et 26 % des hommes hétérosexuels) d’avoir fait l’objet de victimisation pendant l’enfance (tableau 11).

Une régression logistique qui prédit la probabilité d’avoir été victimisés pendant l’enfance vient également confirmer ces résultats. Dans l’ensemble, les probabilités d’avoir fait l’objet de victimisation pendant l’enfance étaient près de deux fois plus élevées chez les personnes lesbiennes ou gaies et chez les personnes bisexuelles comparativement aux personnes hétérosexuelles, même après avoir neutralisé l’effet des autres variables démographiques (tableau 12).

Les expériences de victimisation pendant l’enfance sont plus courantes chez les Canadiens plus âgés

Lorsqu’on examine la répartition selon l’âge des répondants ayant été victimisés pendant l’enfance, des différences entre les cohortes ressortent. La prévalence de la victimisation pendant l’enfance était plus faible chez les plus jeunes Canadiens (20 %) — c’est-à-dire les personnes âgées de 15 à 24 ans — que chez toutes les cohortes de répondants plus âgés. Les résultats portent à croire que, même si la victimisation pendant l’enfance est grave, il existe des données probantes indiquant que la prévalence de la victimisation pendant l’enfance diminue; les cohortes plus jeunes ont subi moins de victimisation pendant l’enfance que les cohortes plus âgées. Il est important de noter que les lois régissant la discipline des enfants ont changé, et qu’une transformation de la façon dont les adultes et les enfants interagissent peut avoir contribué à la diminution de la prévalence de la victimisation pendant l’enfance chez les cohortes plus jeunes (gouvernement du Canada, 2011; Hango, 2017).

En outre, parmi la cohorte de répondants les plus jeunes, il n’y avait aucune différence entre la prévalence de la victimisation pendant l’enfance chez les femmes (21 %) et celle chez les hommes (20 %). Les résultats d’une régression logistique indiquent que par rapport à la plus jeune cohorte de répondants, les probabilités d’être victimisé pendant l’enfance étaient plus élevées chez les cohortes plus âgées. Par exemple, les probabilités d’être victimisé pendant l’enfance étaient environ deux fois plus élevées chez les personnes de 45 à 54 ans et de 55 à 64 ans que chez celles de 15 à 24 ans (tableau 12).

De nombreux résultats négatifs sont associés à des antécédents de victimisation subie pendant l’enfance

Des recherches antérieures ont permis de conclure que les expériences de victimisation pendant l’enfance sont associées à une multitude de résultats négatifs obtenus à l’âge adulte, y compris une mauvaise santé mentale et physique, la consommation de drogues et d’alcool ainsi que la victimisation subséquente (Afifi et autres, 2016; Afifi et autres, 2014; Afifi et autres, 2012; Cotter, 2021a; Cotter, 2021b). Les analyses descriptives présentent la distribution des résultats obtenus par les Canadiens de 15 ans et plus qui ont été victimes de violence pendant l’enfance par rapport à ceux qui n’ont pas d’antécédents de victimisation pendant l’enfance (tableau 13).

Des analyses multivariées ont également été menées afin d’évaluer si la victimisation pendant l’enfance était associée à l’obtention de mauvais résultats à l’âge adulte (depuis l’âge de 15 ans)Note  (tableau 14). Les analyses ont permis de cerner les résultats chez les adultes (santé générale et santé mentale autodéclarées, consommation de drogues et d’alcool, pensées suicidaires et victimisation avec violence subséquente) qui avaient une plus grande probabilité d’être obtenus par les Canadiens qui avaient été victimisés pendant l’enfance, comparativement aux Canadiens qui n’avaient pas fait l’objet de victimisation pendant l’enfance (voir le tableau 13). Le modèle final a été rajusté davantage pour tenir compte des principaux facteurs démographiques (voir le tableau 12). Des rapports de cotes corrigés sont présentés afin de déterminer si la victimisation pendant l’enfance était associée à de mauvais résultats obtenus à l’âge adulte, au-delà des différences observées au chapitre des facteurs démographiques.

Antécédents de victimisation pendant l’enfance et itinérance

Les Canadiens qui ont été victimisés pendant l’enfance étaient plus susceptibles d’avoir été une personne sans-abri ou d’avoir été obligés d’habiter temporairement chez des membres de leur famille ou des amis parce qu’ils n’avaient nulle part d’autre où aller. Dans l’ensemble, environ six pour cent (5,6 %) des Canadiens qui ont été victimisés pendant l’enfance ont déclaré avoir été une personne sans-abri à un moment donné, c’est-à-dire qu’ils ont dû habiter dans un centre d’hébergement, dans la rue ou dans un immeuble abandonné. À titre de comparaison, moins d’un pour cent (0,8 %) des Canadiens qui n’ont pas fait l’objet de victimisation pendant l’enfance ont déclaré avoir déjà vécu une situation d’itinérance (tableau 13).

De même, environ le cinquième des Canadiens (21 %) qui ont été victimisés pendant l’enfance ont déclaré avoir été en situation d’itinérance cachée; c’est-à-dire qu’ils ont déjà habité temporairement avec des membres de leur famille ou des amis, car ils n’avaient nulle part d’autre où aller. En revanche, environ 1 Canadien sur 20 (6,0 %) qui n’a pas fait l’objet de victimisation pendant l’enfance a déjà vécu une situation semblable. Les femmes qui ont été victimisées pendant l’enfance étaient un peu plus susceptibles d’avoir habité temporairement avec des membres de leur famille ou des amis (22 %), comparativement aux hommes qui avaient été victimisés pendant leur enfance (20 %).

Les résultats d’une régression logistique ont révélé que les personnes ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance étaient plus de six fois plus susceptibles d’avoir déjà été une personne sans-abri (rapport de cotes corrigé = 6,05) et plus de trois fois plus susceptibles d’avoir habité temporairement avec des membres de leur famille ou des amis parce qu’elles n’avaient nulle part d’autre où aller (rapport de cotes corrigé = 3,48; tableau 14). En outre, les personnes qui ont subi les cinq types de comportements violents étaient près de 30 fois plus susceptibles d’avoir déjà vécu une situation d’itinérance et environ 12 fois plus susceptibles d’avoir déjà habité avec des membres de leur famille ou des amis que les personnes qui n’ont pas été victimisées pendant l’enfance.

Les personnes victimisées pendant l’enfance ont une moins bonne santé physique et mentale

De nombreuses recherches permettent d’établir un lien entre les expériences de violence physique et sexuelle durant l’enfance et les mauvais résultats en matière de santé générale et mentale obtenus à l’âge adulte (Afifi et autres, 2016; Afifi et autres, 2014). Il est important de noter que même si la santé mentale et la santé générale sont des mesures de la santé, les problèmes de santé mentale commencent généralement à apparaître au cours de l’adolescence et perdurent à l’âge adulte, tandis que des problèmes de santé générale ou physique peuvent se manifester plus tard dans la vie (Kim et Durden, 2007).

Une plus grande proportion de Canadiens qui ont été victimisés pendant l’enfance ont jugé que leur santé générale ou mentale actuelle était passable ou mauvaise. Environ 3 personnes sur 20 (16 %) qui ont fait l’objet de victimisation pendant l’enfance ont déclaré que leur santé générale actuelle était passable ou mauvaise. Par comparaison, le dixième (9,5 %) des personnes qui n’ont pas été victimisées pendant l’enfance ont déclaré que leur santé générale actuelle était passable ou mauvaise (tableau 13).

De plus, les personnes qui ont fait l’objet de victimisation pendant l’enfance étaient deux fois plus susceptibles de juger que leur santé mentale actuelle était passable ou mauvaise que les personnes qui n’avaient pas été victimisées pendant l’enfance (18 % par rapport à 8,9 %). Les femmes qui ont été victimisées pendant l’enfance (21 %) étaient plus susceptibles de juger que leur santé mentale était passable ou mauvaise, comparativement à leurs homologues de genre masculin (15 %).

Dans l’ensemble, après avoir neutralisé l’effet des variables démographiques au moyen d’une régression logistique, les Canadiens qui ont subi de la victimisation pendant l’enfance étaient environ 1,3 fois plus susceptibles de déclarer avoir une santé générale passable ou mauvaise (rapport de cotes corrigé = 1,28) et près de 2 fois plus susceptibles de déclarer une santé mentale passable ou mauvaise (rapport de cotes corrigé = 1,85) que les personnes qui n’ont pas été victimisées pendant l’enfance (tableau 14).

Antécédents de victimisation pendant l’enfance et pensées suicidaires

En 2019, le suicide a été classé comme l’une des 10 principales causes de décès au Canada (Statistique Canada, 2019). De plus en plus de recherches laissent penser qu’il existe un lien entre les antécédents de victimisation pendant l’enfance et les pensées suicidaires (Fuller-Thomson, 2016). Les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (30 %) étaient environ trois fois plus susceptibles que les personnes qui n’ont pas été victimes de violence durant l’enfance (10 %) d’avoir sérieusement envisagé le suicide au cours de leur vie. Les femmes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (33 %) étaient plus susceptibles que les hommes qui avaient été victimes de violence durant l’enfance (26 %) d’avoir déjà eu des pensées suicidaires.

Selon les résultats d’une régression logistique, les probabilités d’avoir sérieusement envisagé le suicide étaient environ trois fois plus élevées chez les Canadiens qui avaient été victimes de violence durant l’enfance (rapport de cotes corrigé = 3,09) que chez les Canadiens qui n’avaient jamais été victimes de violence durant l’enfance, après avoir tenu compte des principales caractéristiques démographiques. En outre, les personnes qui ont subi cinq types de comportements violents étaient environ 11 fois plus susceptibles d’avoir sérieusement envisagé le suicide comparativement aux personnes qui n’avaient pas été victimes de violence durant l’enfance.

La consommation excessive d’alcool, de marijuana et de drogues non prescrites est plus courante chez les personnes ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance

Des recherches antérieures ont révélé que la prévalence de la consommation de drogues et d’alcool est plus élevée chez les adolescents et les adultes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (Afifi et autres, 2012). En particulier, la consommation de drogues et d’alcool peut être un mécanisme d’adaptation utilisé pour tenter de surmonter les traumatismes de l’enfance. De même, les résultats de l’ESEPP ont révélé qu’environ 1 personne sur 5 (22 %) au Canada qui a été victime de violence durant l’enfance a consommé de la marijuana au cours des 12 mois précédents, comparativement à 14 % des personnes qui n’ont pas été victimes de violence durant l’enfance (tableau 13). En outre, les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance étaient deux fois plus susceptibles que celles qui n’avaient pas été victimes de violence durant l’enfance d’avoir consommé des drogues non prescrites — comme les champignons magiques, la cocaïne, les amphétamines, la méthamphétamine, l’ecstasy, le PCP, la mescaline, l’héroïne ou le fentanyl — au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (4,5 % par rapport à 2,2 %).

La consommation excessive d’alcool au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête était également un peu plus répandue chez les Canadiens ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance. La consommation excessive d’alcool est définie comme le fait d’avoir consommé au moins quatre boissons alcoolisées en une même occasion pour les femmes et au moins cinq boissons alcoolisées en une même occasion pour les hommes. Dans l’ensemble, environ 16 % des personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance ont déclaré une consommation excessive d’alcool au cours des 12 mois précédents, comparativement à 14 % des personnes qui n’ont pas été victimes de violence durant l’enfance. Les hommes (18 %) qui ont été victimes de violence pendant leur enfance étaient plus susceptibles que leurs homologues de genre féminin (14 %) d’avoir consommé une quantité excessive d’alcool au cours de l’année précédente.

En outre, après la prise en compte des facteurs démographiques, toutes ces associations sont demeurées, avec les probabilités de consommation excessive d’alcool (rapport de cotes corrigé = 1,16), de consommation de marijuana (rapport de cotes corrigé = 1,69) et de consommation de drogues non prescrites (rapport de cotes corrigé = 2,02), plus élevées de façon indépendante chez les personnes ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance comparativement à celles n’ayant aucun antécédent de victimisation pendant l’enfance (tableau 14).

La victimisation pendant l’enfance et la prévalence de la victimisation subséquente subie à l’âge adulte

Les Canadiens qui ont été victimes de violence durant l’enfance étaient plus de deux fois plus susceptibles que ceux qui n’avaient pas été victimes de violence durant l’enfance d’avoir vécu des expériences de victimisation avec violence à l’âge adulte (depuis l’âge de 15 ans). La victimisation avec violence comprend les expériences de violence entre partenaires intimes et de violence perpétrée par un autre agresseur et qui se produit dans des contextes extérieurs aux relations entre partenaires intimes. La violence entre partenaires intimes et la violence infligée dans un contexte autre qu’une relation intime englobent différentes formes de victimisation avec violence, mais sont souvent combinées pour estimer la prévalence totale de la victimisation criminelle.

Dans l’ensemble, environ 7 Canadiens sur 10 (69 %) ayant vécu des incidents de victimisation durant leur enfance ont par la suite été victimes d’actes de violence à l’âge adulte. En comparaison, il en va de même pour environ le tiers (33 %) des Canadiens n’ayant pas subi d’incidents de victimisation durant leur enfance. De même, les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance étaient plus de deux fois plus susceptibles que celles qui n’avaient pas été victimes de violence durant l’enfance d’avoir vécu des expériences de victimisation avec violence au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (10 % par rapport à 4,8 %; tableau 13).

Parmi les Canadiens qui ont fait l’objet de victimisation durant leur enfance, les femmes (73 %) étaient plus susceptibles que les hommes (65 %) d’avoir vécu des expériences de victimisation avec violence à l’âge adulteNote  . Des proportions semblables de femmes et d’hommes qui ont subi de la victimisation durant l’enfance ont vécu de la victimisation avec violence au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (10 % des femmes et 9,9 % des hommes).

Les probabilités d’être victime de violence à l’âge adulte étaient plus de quatre fois plus élevées chez les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (rapport de cotes corrigé = 4,36). En outre, les probabilités d’avoir été victimisé au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête étaient plus de deux fois plus élevées chez les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (rapport de cotes corrigé = 2,31) que chez celles qui n’ont pas été victimes de violence durant l’enfance (tableau 14).

Par ailleurs, comparativement aux Canadiens qui n’ont pas été victimes de violence durant l’enfance, les personnes qui ont subi cinq types de comportements violents étaient plus de 13 fois plus susceptibles d’avoir été victimes de violence à l’âge adulte (rapport de cotes corrigé = 13,18) et plus de 5 fois plus susceptibles d’avoir été victimes de violence au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête (rapport de cotes corrigé = 5,35).

La prévalence de la violence entre partenaires intimes est plus élevée chez les personnes ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance

Selon la définition de l’ESEPP, un partenaire intime est un conjoint marié, un conjoint de fait ou un partenaire amoureux, actuel ou ancien. Au Canada, les personnes ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance étaient plus susceptibles d’avoir été victimes de violence entre partenaires intimes depuis l’âge de 15 ans. Plus de la moitié (60 %) des personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance ont également vécu de la violence entre partenaires intimes à l’âge adulte. En comparaison, environ 3 personnes sur 10 (33 %) qui n’ont pas vécu de victimisation durant l’enfance avaient été victimes de violence entre partenaires intimes. Les femmes (67 %) qui ont été victimes de violence durant l’enfance étaient plus susceptibles que leurs homologues de genre masculin (53 %) d’avoir vécu de la violence entre partenaires intimes depuis l’âge de 15 ans.

Après la prise en compte des caractéristiques démographiques, les probabilités d’être victime de violence entre partenaires intimes étaient environ trois fois plus élevées chez les personnes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (rapport de cotes corrigé = 3,07) comparativement aux probabilités chez les personnes qui n’ont jamais subi de victimisation durant l’enfance.

La prévalence de la violence infligée dans un contexte autre qu’une relation intime est plus élevée chez les personnes ayant des antécédents de victimisation pendant l’enfance

Aux fins de l’ESEPP, le terme « personne autre qu’un partenaire intime » renvoie à un autre agresseur avec lequel la victime n’entretenait pas de relation intime, comme des connaissances, des amis, des membres de la famille, des collègues, des étrangers et d’autres personnes. Les Canadiens qui ont été victimes de violence durant l’enfance (62 %) étaient plus de deux fois plus susceptibles que ceux qui n’avaient pas subi de violence durant l’enfance (28 %) d’avoir vécu de la violence de la part d’une personne autre qu’un partenaire intime après l’âge de 15 ans. Comparativement aux hommes qui ont été victimes de violence durant l’enfance (59 %), les femmes qui ont subi de la violence pendant leur enfance (65 %) étaient plus susceptibles d’avoir aussi été victimes de violence de la part d’une personne autre qu’un partenaire intime.

Selon les résultats d’une régression logistique, les probabilités d’être victime de violence infligée dans un contexte autre qu’une relation intime étaient près de quatre fois plus élevées chez les Canadiens qui avaient été victimes de violence durant l’enfance (rapport de cotes corrigé = 3,92) que chez les Canadiens qui n’avaient jamais été victimes de violence durant l’enfance, en tenant compte des principales caractéristiques démographiques.

Résumé

La victimisation pendant l’enfance, c’est-à-dire la violence physique ou sexuelle, constitue un important problème de santé publique, qui entraîne des conséquences néfastes pour les enfants et les adultes, pouvant perdurer tout au long d’une vie. Dans l’ensemble, environ 3 Canadiens sur 10 (27 %) de 15 ans et plus ont été victimes de violence physique ou sexuelle perpétrée par un adulte durant leur enfance. Les femmes étaient légèrement plus susceptibles que les hommes d’avoir subi de la victimisation durant l’enfance.

Les relations avec l’auteur de l’infraction variaient en fonction de l’incident le plus grave de violence physique ou sexuelle. Selon les données de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP), bien que la majorité des Canadiens qui ont été victimes de violence physique pendant leur enfance aient déclaré que l’incident le plus grave avait été perpétré par un parent ou un beau-parent, en revanche, la plupart des Canadiens qui ont été victimes de violence sexuelle durant leur enfance ont déclaré que l’auteur de l’incident le plus grave était un autre membre de la famille — comme un grand-père, une grand-mère, un frère ou une sœur ou une autre personne apparentée — ou un ami, un voisin, ou un camarade de classe.

Conformément aux constatations antérieures sur la victimisation subie pendant l’enfance et le signalement de celle-ci, les résultats de l’ESEPP ont révélé que la majorité des victimes ayant vécu des incidents de victimisation pendant leur enfance n’ont pas signalé l’incident violent ou tout autre incident aux autorités ou aux services de protection de l’enfance. Cependant, les victimes de plusieurs types de comportements violents étaient plus susceptibles d’avoir signalé les incidents de victimisation. La victimisation subie pendant l’enfance est également associée à un risque plus élevé de conséquences négatives, y compris des taux plus élevés d’itinérance, une moins bonne santé mentale et physique à l’âge adulte, un risque accru de consommation de drogues et un risque accru de victimisation subséquente subie à l’âge adulte.

Les résultats de cette analyse fournissent une preuve supplémentaire des conséquences néfastes de la victimisation subie pendant l’enfance. De plus, les résultats soulignent l’importance d’inclure d’autres mesures de mauvais traitements infligés aux enfants, qui peuvent coexister avec la victimisation infligée durant l’enfance. Bien que l’analyse rétrospective autodéclarée ne soit qu’une mesure possible parmi tant d’autres mesures relatives à la victimisation subie pendant l’enfance au Canada, elle constitue tout de même un outil essentiel pour la surveillance continue de la prévalence et de l’incidence de la maltraitance des enfants.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Expériences autodéclarées de victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 2 Fréquence autodéclarée des comportements violents chez les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l’enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 3 Expériences autodéclarées de victimisation pendant l’enfance, selon le genre de la victime et la région, Canada, 2018

Tableau 4 Expériences autodéclarées de pratiques parentales sévères ou du fait d'avoir été témoin de violence pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 5 Lien de l’agresseur avec la victime dans l’incident le plus grave autodéclaré de victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 6 Genre de l’agresseur dans l’incident le plus grave autodéclaré de victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 7 Nombre de comportements violents vécus avant l'âge de 15 ans chez les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 8 Signalement de la violence à la police ou aux services de protection de l’enfance parmi les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 9 Signalement de la violence à la police ou aux services de protection de l’enfance parmi les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le nombre de comportements violents et le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 10 Expériences autodéclarées de mauvais traitements durant l’enfance parmi les personnes qui ont subi de la victimisation pendant l'enfance, selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 11 Expériences autodéclarées de victimisation pendant l'enfance, selon le genre et certaines caractéristiques de la victime, Canada, 2018

Tableau 12 Régression logistique : probabilités de faire l’objet de victimisation pendant l'enfance, selon certaines caractéristiques démographiques, Canada, 2018

Tableau 13 Résultats obtenus à l'âge adulte selon les expériences autodéclarées de victimisation pendant l'enfance et selon le genre de la victime, Canada, 2018

Tableau 14 Régression logistique : probabilités d'obtenir certains résultats à l'âge adulte selon la victimisation vécue pendant l'enfance, Canada, 2018

Description de l’enquête

En 2018, Statistique Canada a mené le premier cycle de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP). Cette enquête a pour objet de recueillir des renseignements sur les expériences vécues par les Canadiens en public, au travail, en ligne et dans leurs relations intimes. L’ESEPP permet également de recueillir des données rétrospectives sur les expériences de violence physique et sexuelle vécues durant l’enfance, c’est-à-dire avant l’âge de 15 ans.

La population cible de l’ESEPP est composée des Canadiens de 15 ans et plus résidant dans les provinces et les territoires. Les personnes vivant en établissement ne sont pas incluses. Cela signifie que les résultats de l’enquête pourraient ne pas tenir compte des expériences de victimisation pendant l’enfance des personnes vivant dans un refuge, un établissement ou un autre type de logement collectif. Une fois qu’un ménage était joint, une personne de 15 ans et plus était sélectionnée au hasard pour participer à l’enquête.

Dans les provinces, la collecte des données s’est déroulée d’avril à décembre 2018. Les réponses ont été obtenues au moyen d’un questionnaire à remplir soi-même en ligne ou d’un questionnaire administré par un intervieweur au téléphone. Les personnes ont été en mesure de répondre dans la langue officielle de leur choix. La taille de l’échantillon dans les 10 provinces s’établissait à 43 296 répondants. Le taux de réponse dans les provinces s’établissait à 43,1 %.

Dans les territoires, la collecte des données s’est déroulée de juillet à décembre 2018. Les réponses ont été obtenues au moyen d’un questionnaire à remplir soi-même en ligne ou d’un questionnaire administré par un intervieweur au téléphone. Les personnes ont été en mesure de répondre dans la langue officielle de leur choix. La taille de l’échantillon dans les trois territoires s’établissait à 2 597 répondants. Le taux de réponse dans les territoires s’établissait à 73,2 %.

Parmi les non-répondants figuraient les personnes qui ont refusé de participer à l’enquête, celles qui ne pouvaient pas être jointes et celles qui ne parlaient ni le français ni l’anglais. Les chiffres des répondants de l’échantillon ont été pondérés afin que leurs réponses représentent la population canadienne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement.

Limites des données

Comme c’est le cas pour toutes les enquêtes auprès des ménages, les données comportent certaines limites. Les résultats reposent sur un échantillon et sont donc sujets à des erreurs d’échantillonnage. Des résultats légèrement différents auraient pu être obtenus si la population entière avait participé à l’enquête.

En ce qui a trait à la qualité des estimations, les limites inférieure et supérieure des intervalles de confiance sont présentées. Les intervalles de confiance doivent être interprétés de la façon suivante : si l’enquête devait être répétée à de nombreuses reprises, 95 % du temps (ou 19 fois sur 20), l’intervalle de confiance couvrirait la valeur de la population réelle.

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