L’homicide au Canada, 2012

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par Jillian Boyce et Adam Cotter

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Début du texte

L’homicide demeure un événement relativement rare au Canada, représentant moins de 1 % de tous les crimes violents commis en 2012 (Perreault, 2013). Néanmoins, l’homicide est l’infraction criminelle la plus grave, engendrant des conséquences dévastatrices pour les familles des victimes et mobilisant d’importantes ressources de tous les volets du système canadien de justice pénale. Il importe donc d’examiner la nature et l’étendue de l’homicide au Canada, non seulement en raison de sa gravité, mais également parce qu’il est considéré comme un baromètre relativement fiable de la violence dans la société (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, 2011).

Depuis 1961, Statistique Canada recueille des données déclarées par la police sur les affaires, les victimes et les auteurs présumés d’homicide dans le cadre de l’Enquête sur les homicides. À l’aide des données tirées de l’Enquête sur les homicides de 2012, cet article de Juristat présente les tendances à court et à long terme des homicides aux échelons du pays, des provinces et territoires, et des régions métropolitaines de recensement. De plus, l’article permet d’examiner les caractéristiques des homicides, notamment les différences entre les sexes, les méthodes utilisées pour commettre un homicide, l’implication de gangs et de groupes du crime organisé, la probabilité de résolution, le lien des auteurs présumés avec les victimes, les affaires mettant en cause des partenaires intimes, ainsi que la participation des jeunes.

Le taux d’homicides atteint son point le plus faible depuis 1966

Après avoir augmenté l’année précédente, le nombre d’homicides a reculé en 2012. Au total, les services de police canadiens ont déclaré 543 homicides en 2012, soit 55 de moins que l’année précédente (tableau 1a). Cela s’est traduit par un taux d'homicides de 1,56 pour chaque tranche de 100 000 habitants (tableau 1b), ce qui représente une diminution de 10 % par rapport à 2011 et le plus bas taux d’homicides noté depuis 1966.

Le recul du taux d’homicides enregistré en 2012 poursuit une tendance générale à la baisse qui se dessine depuis que le taux a atteint un sommet en 1975 (graphique 1). De même, malgré des fluctuations annuelles, le taux de tentatives de meurtre diminue depuis 30 ans. Le nombre de tentatives de meurtre a augmenté de 11 victimes entre 2011 et 2012, mais le taux est demeuré l’un des plus bas au cours des 40 dernières années (1,94 pour 100 000 habitants) (Perreault, 2013).

Graphique 1 Homicides et tentatives de meurtre, Canada, 1961 à 2012

Description du graphique 1

En 2012, il y a eu moins de victimes d’homicide, autant chez les hommes que chez les femmes. Cette année-là, alors que le taux d’homicides sur des victimes de sexe masculin atteignait son niveau le plus bas en plus de 40 ans (2,24 pour 100 000 hommes), le taux d’homicides sur des victimes de sexe féminin (0,88 pour 100 000 femmes) était essentiellement semblable aux taux enregistrés ces dernières années (graphique 2). Néanmoins, les victimes d’homicide en 2012 demeuraient majoritairement de sexe masculin (71 % par rapport à 29 % pour les victimes de sexe féminin) (tableau 2).

Graphique 2 Homicides selon le sexe de la victime, Canada, 1982 à 2012

Description du graphique 2

Le nombre de victimes d’homicide a également diminué parmi presque tous les groupes d’âge en 2012. La baisse la plus prononcée a été constatée chez les victimes de 18 à 24 ans, dont le nombre d’homicides est passé de 139 en 2011 à 95 en 2012. Ce recul a été observé en raison de la baisse du nombre d’homicides dans ce groupe d’âge dans la majorité des provinces et des territoires, en particulier la Colombie-Britannique (-16), l’Alberta (-8) et le Québec (-8). Le taux d’homicides chez les victimes de 18 à 24 ans était l’un des plus faibles enregistrés en environ 40 ans et, pour la première fois en plus de 10 ans, ce groupe d’âge n’affichait pas le taux d’homicides le plus élevé. En revanche, le nombre de victimes âgées de 25 à 34 ans est passé de 123 en 2011 à 139 en 2012; par conséquent, ce groupe d’âge a inscrit un taux d’homicides comparable à celui des victimes de 18 à 24 ans (graphique 3).

Graphique 3 Homicides selon le groupe d'âge de la victime, Canada, 2012

Description du graphique 3

Encadré 1
Comparaisons internationales des homicides

Le taux d’homicides demeure l’une des meilleures façons de comparer la criminalité entre les pays, car c’est la mesure la plus susceptible de faire l’objet d’une enquête appronfondie et d’être déclarée de manière fiable dans les statistiques officielles de la criminalité (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, 2011; Shaw, Van Dijk et Rhomberg, 2003). De plus, les définitions relatives au dénombrement des homicides sont généralement semblables à l’échelle internationale (Nivette, 2011; Van Dijk, 2008), d’où la possibilité d’établir des comparaisons.

Le taux d’homicides au Canada demeure plus élevé que celui de la majorité des pays qui lui sont semblables1. Plus précisément, en 2012, le taux d’homicides au Canada s’est classé au cinquième rang parmi les 17 pays considérés comme les plus comparables au Canada. Même si le taux d’homicides au Canada (1,56 pour 100 000 habitants) était environ quatre fois supérieur à celui du Japon, le pays semblable ayant affiché le taux d’homicides le plus bas, il demeurait bien en deçà du taux d’homicides observé aux États-Unis, qui s’élevait à 4,67 pour chaque tranche de 100 000 habitants (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, 2011) (graphique 4).

Graphique 4 Taux d'homicides, selon le pays semblable, 2012

Description du graphique 4

Fin de l’encadré

Les homicides affichent un recul dans la plupart des provinces et des territoires en 2012

En 2012, les homicides ont diminué dans presque toutes les provinces et tous les territoires. Les reculs les plus importants ont été observés en Alberta (-24), en Colombie-Britannique (-16) et en Saskatchewan (-9), lesquelles ont enregistré une baisse combinée de 49 homicides en 2012 (tableau 1a). Le Québec (+3), les Territoires du Nord-Ouest (+2) et l’Ontario (+1) étaient les seules provinces et le seul territoire à avoir affiché une augmentation du nombre d’homicides cette année-là.

Malgré la baisse du nombre d’homicides observée dans l’Ouest, les taux d’homicides étaient encore plus élevés dans les régions de l’Ouest et du Nord du pays. Ayant inscrit un total de cinq homicides en 2012, le Nunavut a enregistré le plus fort taux d’homicides (14,84 pour 100 000 habitants) pour une huitième année consécutive (tableau 1b). Les Territoires du Nord-Ouest, qui ont également déclaré cinq homicides en 2012, ont affiché le deuxième taux en importance au pays (11,53) et le taux le plus élevé qu’ils aient enregistré depuis 19922,3.

À l’instar des années précédentes, le Manitoba a inscrit en 2012 le taux d’homicides le plus élevé parmi les provinces (4,10 pour 100 000 habitants), bien que le taux ait diminué de 3 % par rapport à l’année précédente. Malgré le fait que la Saskatchewan ait inscrit le deuxième taux d’homicides en importance parmi les provinces en 2012 (2,69 pour 100 000 habitants), il s’agissait du plus bas taux enregistré dans cette province depuis le début des années 2000; ce taux était également inférieur au taux moyen d’homicides noté en Saskatchewan au cours de la dernière décennie (graphique 5). Le taux d’homicides en Colombie-Britannique s’est établi à son point le plus faible depuis que l’on a commencé à consigner ces données en 1961 et, pour la première fois, la province a déclaré un taux d’homicides semblable au taux national (1,54 et 1,56 respectivement).

Graphique 5 Homicides selon la province, 2012

Description du graphique 5

Le Yukon et l’Île-du-Prince-Édouard n’ont affiché aucun homicide en 2012, alors que les taux d’homicides les plus faibles ont été observés à Terre-Neuve-et-Labrador (0,59) et au Nouveau-Brunswick (0,79). Le taux d’homicides en Ontario est demeuré stable en 2012 (1,20 pour 100 000 habitants) après avoir atteint, en 2011, son niveau le plus bas en 45 ans.

Thunder Bay enregistre le plus fort taux d’homicides en 2012

Pour la deuxième fois en trois ans, Thunder Bay a enregistré le taux d’homicides le plus élevé parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR)4. Thunder Bay a affiché un total de sept homicides5 en 2012, ce qui s’est traduit par un taux de 5,81 pour 100 000 habitants. Ce taux dépassait de beaucoup celui enregistré en 2011, et il était trois fois supérieur au taux moyen observé au cours des 10 années précédentes (tableau 3). Malgré une diminution des homicides entre 2011 et 2012, Winnipeg (4,09) a inscrit le deuxième taux d’homicides en importance parmi les RMR en 2012, suivie de Regina (3,06) et de Halifax (2,90) (graphique 6).

Graphique 6 Homicides selon la région métropolitaine de recensement, 2012

Description du graphique 6

Pour une deuxième année consécutive, Moncton et Kingston n’ont déclaré aucun homicide; de même, aucun homicide n’a été observé à Guelph, à Brantford et à St. John’s en 2012. À l’instar des résultats à l’échelon provincial, Edmonton a inscrit la plus forte baisse du nombre d’homicides, soit 17 victimes de moins en 2012 qu’en 2011. Le taux d’homicides (2,68 par rapport à 4,17 en 2011) était donc inférieur au taux moyen d’homicides enregistré dans cette ville au cours des 10 dernières années (3,23). Halifax a inscrit en 2011 son plus fort taux d’homicides depuis que les données selon les RMR ont été rendues publiques en 1981. Elle a affiché une baisse semblable, son taux étant passé de 4,40 en 2011 à 2,90 en 2012.

Malgré la croyance répandue selon laquelle les homicides au Canada, et les crimes violents en général, sont un phénomène des grandes villes (Francisco et Chénier, 2007), les taux d’homicides dans les villes canadiennes sont généralement inférieurs ou semblables aux moyennes globales. Plus précisément, parmi les cinq plus grandes villes au Canada (celles qui comptent plus de 1 million d’habitants), seule Edmonton a enregistré un taux d’homicides supérieur au taux national.

Encadré 2
L’homicide dans les régions métropolitaines américaines

Comme c’est le cas des régions métropolitaines de recensement (RMR) au Canada, les taux d’homicides varient entre les grandes régions statistiques métropolitaines (RSM) des États-Unis. Parmi les RSM comptant plus de 1 million d’habitants, les taux d’homicides variaient entre 1,79 pour 100 000 habitants à Raleigh (en Caroline du Nord) et 20,41 pour 100 000 habitants à la Nouvelle-Orléans (en Louisiane).

En 2012, cinq RMR comptaient plus de 1 million d’habitants au Canada : Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton. Toutes ces RMR, à l’exception d’Edmonton, ont enregistré des taux d’homicides inférieurs à ceux des RSM américaines de taille comparable. Par exemple, la plus grande RSM — New York — et la RSM dont la taille est la plus semblable à celle de Toronto — Washington — ont chacune affiché un taux d’homicides près de trois fois plus élevé que celui de Toronto en 2012.

Tableau explicatif 1
Homicides selon la région statistique métropolitaine des États-Unis comptant plus de 1 million d’habitants, 2012
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de homicides régions statistiques métropolitaines des états-unis comptant plus de 1 million d’habitants. Les données sont présentées selon région statistique métropolitaine (titres de rangée) et population, homicide et taux d’homicides, calculées selon nombre et taux unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région statistique métropolitaineNote 1Note 2 Habitants Homicides
nombre nombre taux
Nouvelle-Orléans, LA 1 220 047 249 20,41
Memphis, TN-MS-AR 1 343 608 153 11,39
Detroit, MI 4 288 943 469 10,94
Baltimore, MD 2 755 459 262 9,51
Birmingham, AL 1 136 805 105 9,24
Philadelphie, PA-NJ-DE-MD 6 012 363 517 8,60
Oklahoma City, OK 1 285 907 103 8,01
Jacksonville, FL 1 378 810 110 7,98
Kansas City, MO-KS 2 033 239 156 7,67
St. Louis, MO-IL 2 798 017 202 7,22
Chicago, IL-IN-WI 9 511 421 675 7,10
Milwaukee, WI 1 566 214 107 6,83
Richmond, VA 1 232 458 84 6,82
Virginia Beach, VA-NC 1 703 542 116 6,81
San Francisco, CA 4 431 755 288 6,50
Miami, FL 5 747 489 364 6,33
Louisville, KY-IN 1 248 616 77 6,17
Atlanta, GA 5 434 540 333 6,13
Tucson, AZ 1 000 369 57 5,70
Houston, TX 6 150 496 349 5,67
Indianapolis, IN 1 915 784 108 5,64
Phoenix, AZ 4 309 766 228 5,29
San Antonio, TX 2 227 800 114 5,12
Nashville, TN 1 712 682 87 5,08
Los Angeles, CA 13 064 838 651 4,98
Orlando, FL 2 200 987 109 4,95
Las Vegas, NV 1 995 735 95 4,76
Buffalo, NY 1 140 160 54 4,74
Pittsburgh, PA 2 363 571 99 4,19
Dallas, TX 6 680 025 277 4,15
Riverside, CA 4 344 917 178 4,10
Rochester, NY 1 086 565 44 4,05
Denver, CO 2 635 467 103 3,91
Tampa, FL 2 863 265 111 3,88
Sacramento, CA 2 196 416 84 3,82
New York, NY-NJ-PA 19 791 750 748 3,78
Hartford, CT 1 023 883 37 3,61
Washington, DC-VA-MD-WV 5 826 080 210 3,60
Cincinnati, OH-KY-IN 2 123 695 74 3,48
San Diego, CA 3 169 187 107 3,38
San Jose, CA 1 882 748 56 2,97
Seattle, WA 3 534 349 104 2,94
Providence, RI-MA 1 604 098 38 2,37
Portland, OR-WA 2 279 873 54 2,37
Minneapolis, MN-WI 3 408 532 76 2,23
Salt Lake City, UT 1 123 286 25 2,23
Austin, TX 1 810 230 39 2,15
Boston, MA-NH 4 629 025 95 2,05
Raleigh, NC 1 175 043 21 1,79

Fin de l’encadré

Les homicides commis à l’aide d’une arme à feu progressent en 2012, alors que ceux commis à l’aide d’une arme pointue diminuent

Comme cela a été le cas pendant plus de 30 ans, les homicides commis en 2012 ont surtout été perpétrés au moyen d’une arme à feu ou d’une arme pointue. On a dénombré 172 homicides perpétrés à l’aide d’une arme à feu en 2012, en hausse par rapport à 158 en 2011, ce qui représentait 33 % de tous les homicides (tableau 4). Le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu est donc passé de 0,46 pour 100 000 habitants en 2011 à 0,49 pour 100 000 habitants en 2012 (graphique 7), mais il est demeuré parmi les plus faibles taux notés en près de 50 ans.

Graphique 7 Homicides selon la méthode la plus courante, Canada, 1982 à 2012

Description du graphique 7

Le risque qu’un homicide soit commis à l’aide d’une arme à feu demeurait plus élevé dans certaines régions du pays, les plus forts taux en 2012 ayant été enregistrés en Nouvelle-Écosse (0,84), en Alberta (0,75) et en Saskatchewan (0,74). Malgré une augmentation du nombre d’homicides perpétrés au moyen d’une arme à feu en Ontario en 2012 (11 victimes de plus qu’en 2011), le taux est demeuré en deçà du taux national (0,43 et 0,49 respectivement). Parmi les RMR, Halifax a enregistré le taux le plus élevé d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu (1,93 victime pour 100 000 habitants) (tableau 5), qui était près de quatre fois supérieur au taux national. Contrairement aux taux d’homicides en général, le risque qu’un homicide soit commis à l’aide d’une arme à feu demeurait plus élevé, dans l’ensemble, dans les RMR (0,54) que dans les autres régions (0,38).

Le nombre d’homicides perpétrés à l’aide d’une arme pointue a diminué en 2012, ce qui coïncide avec la baisse globale des homicides. Au total, 164 personnes ont été tuées au moyen d’une arme pointue en 2012, soit 40 de moins qu’en 2011, ce qui représentait 31 % de tous les homicides. Le taux d’homicides perpétrés à l’aide d’une arme pointue a donc reculé pour s’établir à 0,47 pour 100 000 habitants, l’un des plus faibles taux enregistrés en près de 40 ans.

Les plus fortes baisses du nombre d’homicides commis à l’aide d’une arme pointue ont été observées en Colombie-Britannique (-18), en Alberta (-12) et en Saskatchewan (-10). Toutefois, au Manitoba, les homicides de ce type ont fait sept victimes de plus en 2012 que l’année précédente, ce qui s’est traduit par un taux plus de quatre fois supérieur au taux national (2,05 par rapport à 0,47). Lorsqu’on examine le taux d’homicides perpétrés à l’aide d’une arme pointue selon la RMR, Thunder Bay et Winnipeg ont toutes deux enregistré un taux qui dépassait de beaucoup le taux national (2,49 et 1,98 respectivement) (tableau 5).

Le nombre de personnes ayant succombé aux coups qui leur ont été portés a également diminué en 2012. En effet, il y en a eu 13 de moins que l’année précédente, ce qui donne le plus bas taux d’homicides commis à l’aide de cette méthode en plus de 40 ans (0,32 pour 100 000 habitants).

De plus, 2012 marque la première année au cours de laquelle il n’y a pas eu d’homicide attribuable au syndrome du bébé secoué depuis que l’on a commencé à recueillir ces données en 1997. Malgré l’absence de décès attribuable au syndrome du bébé secoué, 16 enfants de moins de trois ans ont été tués en 2012, soit un de plus que l’année précédente.

Les armes de poing demeurent le type d’arme à feu le plus souvent utilisé pour commettre un homicide

Avant le début des années 1990, les homicides commis à l’aide d’une arme à feu mettaient le plus souvent en cause une carabine ou un fusil de chasse. Toutefois, cette tendance a changé depuis 1991, lorsque les armes de poing sont devenues plus couramment utilisées (graphique 8). En 2012, la majorité (65 %) des homicides commis à l’aide d’une arme à feu mettait en cause des armes de poing, suivies des carabines ou des fusils de chasse (24 %), des carabines ou des fusils de chasse à canon scié (5 %), des armes à feu entièrement automatiques (5 %) et des autres armes de type arme à feu (p. ex. cloueuses, fusils à plomb) (1 %) (tableau 6). Le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme de poing (0,31) en 2012 était donc presque trois fois le taux d’homicides commis au moyen d’une carabine ou d’un fusil de chasse (0,11).

Graphique 8 Homicides commis à l'aide d'une arme à feu, certains types d'arme à feu, Canada, 1982 à 2012

Description du graphique 8

Certains types d’armes à feu étaient plus susceptibles d’être à l’origine des homicides perpétrés dans certaines régions du pays que dans d’autres. Par exemple, en 2012, la majorité des homicides commis à l’aide d’une arme à feu dans les RMR mettaient en cause une arme de poing (76 %), alors que la plupart des homicides commis à l’aide d’une arme à feu à l’extérieur des RMR impliquaient une carabine ou un fusil de chasse (60 %). Il y avait toutefois des exceptions, comme à Winnipeg, où les armes de poing (40 %) étaient tout aussi susceptibles que les carabines ou les fusils de chasse à canon scié (40 %) d’être à l’origine des homicides commis à l’aide d’une arme à feu. Parmi les trois plus grandes RMR du Canada, Toronto a enregistré la plus forte proportion d’homicides commis au moyen d’une arme à feu impliquant une arme de poing (87 %), suivie de Montréal (67 %) et de Vancouver (65 %).

Les homicides attribuables à des gangs demeurent stables pour une troisième année consécutive

L’Enquête sur les homicides permet à la police de classer un homicide parmi les homicides liés à des gangs lorsqu’elle soupçonne qu’il est la conséquence des activités d’un groupe du crime organisé ou d’un gang de rue. Depuis que l’on a commencé à recueillir ces données en 1991, le taux d’homicides attribuables à des gangs a généralement augmenté jusqu’à ce qu’il atteigne un sommet en 2008 (graphique 9). En 2012, la police a déterminé que 95 homicides étaient liés à des gangs. Le taux de ce type d’homicides est donc demeuré stable pour une troisième année consécutive, se situant à 0,27 victime pour 100 000 habitants.

Graphique 9 Homicides attribuables à des gangs, Canada, 1992 à 2012

Description du graphique 9

Les taux d’homicides attribuables à des gangs demeuraient généralement les plus élevés dans l’Ouest du pays. En Saskatchewan, bien qu’il y ait eu un homicide attribuable à des gangs de moins que l’année précédente, le taux de ce type d’homicides était le plus élevé au pays et il était près de trois fois supérieur au taux national (0,74 par rapport à 0,27 pour 100 000 habitants) (tableau 7). Le Manitoba, qui a affiché ces dernières années certains des plus hauts taux d’homicides attribuables à des gangs au pays, a déclaré sept homicides de ce genre de moins en 2012 que l’année précédente, affichant son taux le plus bas depuis 2002 (0,39 pour 100 000 habitants).

Parmi les RMR, Saskatoon a inscrit le taux d’homicides attribuables à des gangs le plus élevé en 2012 (tableau 8). Cette RMR a enregistré un total de cinq homicides liés à des gangs cette année-là, ce qui représente un taux de 1,73 pour 100 000 habitants, soit plus de six fois le taux national (0,27). Parmi les trois plus grandes RMR du Canada, Vancouver (0,65) et Montréal (0,45) ont affiché des taux d’homicides attribuables à des gangs qui dépassaient le taux national, alors que celui de Toronto (0,25) était semblable au taux national. Contrairement aux taux d’homicides en général, le taux d’homicides attribuables à des gangs était plus élevé, dans l’ensemble, dans les RMR que dans les autres régions (0,33 par rapport à 0,13), ce qui demeure vrai depuis le début des années 1990.

Les armes à feu sont à l’origine de la plupart des homicides attribuables à des gangs

Les homicides liés à des gangs présentent certaines caractéristiques qui les distinguent des autres homicides. Par exemple, la plupart des homicides attribuables à des gangs sont commis à l’aide d’une arme à feu. Plus précisément, en 2012, les trois quarts (75 %) des homicides liés à des gangs mettaient en cause une arme à feu, comparativement à un peu moins du quart (21 %) des homicides qui n’étaient pas attribuables à des gangs. En outre, parmi les homicides commis à l’aide d’une arme à feu, des armes de poing ont été utilisées dans 80 % des homicides attribuables à des gangs, comparativement à 48 % des homicides non attribuables à des gangs.

En outre, les homicides attribuables à des gangs sont plus susceptibles d’être liés au commerce des drogues illicites, comme le trafic de drogues ou le règlement de comptes ou de dettes liés à la drogue. En 2012, 68 % des homicides liés à des gangs mettaient en cause des drogues, habituellement la cocaïne, comparativement à 11 % des homicides non attribuables à des gangs. Ainsi, la majorité des homicides attribuables à des gangs étaient motivés par un règlement de comptes (70 %) ou un gain financier (14 %). En revanche, les homicides qui n’étaient pas liés à des gangs étaient le plus souvent motivés par une dispute ou une querelle (39 %), ou encore la frustration, la colère ou le désespoir (24 %).

La majorité des homicides commis en 2012 ont été résolus

En 2012, un peu plus des trois quarts (76 %) des homicides qui sont venus à l’attention de la police ont été classés (ces homicides sont également appelés « homicides résolus ») par la police, au moyen du dépôt d’accusation ou de la recommandation de la mise en accusation, du suicide de l’auteur présumé ou sans mise en accusation (notamment si l’auteur présumé est décédé autrement que par suicide)6. Parmi les homicides résolus en 2012, la plupart ont été classés par une mise an accusation portée ou recommandée par la police (88 %), alors que la proportion restante des homicides ont été classés par le suicide de l’auteur présumé (11 %) ou sans mise en accusation (1 %).

La proportion d’homicides résolus a tendance à varier selon la province et le territoire. En 2012, le Nunavut, qui affichait le taux d’homicides le plus élevé au pays, a résout 100 % de ces homicides, soit les cinq d’entre eux. De même, le Manitoba, qui a inscrit le taux d’homicides le plus élevé parmi les provinces, a affiché la deuxième proportion en importance d’homicides résolus, 90 % de ses homicides ayant été classés en 2012. En revanche, la Colombie-Britannique a enregistré la plus faible proportion d’homicides résolus cette année-là, soit un peu plus de la moitié (55 %), suivie de près de la Nouvelle-Écosse (59 %).

En Colombie-Britannique, le taux de classement des homicides7 inférieur à la moyenne coïncide avec les taux de classement inférieurs à la moyenne nationale de trois de ces quatre RMR, dont Abbotsford–Mission et Vancouver, qui ont enregistré les plus bas taux de classement des homicides de toutes les RMR en 2012 (25 % et 49 % respectivement). Halifax a également affiché l’un des plus faibles taux de classement au pays, la moitié (50 %) de ses homicides étant demeurés non résolus en 2012. En général, les taux de classement des homicides étaient moins élevés dans les RMR que dans les autres régions.

Bien que les taux de classement varient entre les provinces et les territoires et entre les RMR, plusieurs facteurs peuvent influer sur la probabilité de résolution d’un homicide. Par exemple, on a constaté que les homicides mettant en cause des gangs ou le commerce des drogues ou des armes à feu sont moins susceptibles d’être résolus que les autres types d’homicides (Hotton Mahoney et Turner, 2012; Trussler, 2010; Dauvergne et Li, 2006). En 2012, 38 % des homicides considérés comme étant attribuables à des gangs ont été résolus, comparativement à 90 % des homicides qui ne l’étaient pas. De plus, le taux de classement des homicides liés à la drogue était moins élevé que celui des homicides non liés à la drogue (57 % par rapport à 88 %), tout comme le taux de classement des homicides impliquant une arme à feu était inférieur à celui des homicides qui n’impliquaient pas d’arme à feu (55 % par rapport à 89 %). De façon générale, les RMR qui ont affiché les plus faibles proportions d’homicides mettant en cause des gangs, des drogues ou des armes à feu en 2012 ont inscrit les plus fortes proportions d’homicides résolus cette année-là.

Les homicides commis par un étranger se situent à leur niveau le plus bas en plus de 40 ans

Les données antérieures sur les homicides révèlent systématiquement que les homicides résolus sont beaucoup plus susceptibles d’avoir été commis par une personne connue de la victime que par un étranger. En 2012, le taux d’homicides perpétrés par un étranger a légèrement reculé pour atteindre 0,19 pour 100 000 habitants (graphique 10), soit son plus bas niveau en plus de 40 ans. Dans l’ensemble, les homicides commis par un étranger représentaient 16 % de tous les homicides résolus en 2012, alors que la proportion restante des victimes ont été tuées par quelqu’un qu’elles connaissaient (84 %).

Graphique 10 Homicides selon le lien de l'auteur présumé avec la victime, Canada, 1992 à 2012

Description du graphique 10

En 2012, les victimes demeuraient plus susceptibles d’être tuées par une connaissance (p. ex. une simple connaissance, un ami proche ou un partenaire amoureux), ces affaires représentant 44 % de tous les homicides résolus (tableau 9). Bien que le nombre d’homicides commis par une connaissance ait diminué (213 en 2011 par rapport à 178 en 2012), le nombre de victimes en 2012 était comparable à la moyenne décennale. La diminution des homicides commis par une connaissance en 2012 est en partie attribuable au recul du nombre d’homicides perpétrés par une simple connaissance, soit une baisse de 25 victimes par rapport à l’année précédente. En revanche, le nombre d’homicides commis par un ami proche a augmenté, le nombre de victimes étant passé de 33 en 2011 à 44 en 2012.

Parmi les homicides résolus, un peu plus du tiers (35 %) des victimes ont été tuées par un membre de la famille en 2012. Au total, 143 homicides ont été commis par un membre de la famille en 2012; ce nombre était semblable à celui noté en 2011, mais il était inférieur à la moyenne décennale de 154 victimes. Un conjoint actuel ou ancien (43 %) continuait d’être à l’origine de la plupart des homicides dans la famille en 2012, suivi d’un enfant (20 %), d’un parent (18 %), d’un membre de la famille élargie (14 %) ou d’un frère ou d’une sœur (5 %). Les homicides commis par un membre de la famille étaient plus souvent classés en tant que suicide de l’auteur présumé que les homicides commis par une personne non apparentée (23 % par rapport à 4 %).

La proportion restante (5 %) des victimes d’homicide en 2012 ont été tuées aux mains d’une personne avec qui elles entretenaient une relation criminelle. Dans l’ensemble, 20 victimes ont été tuées par une personne avec qui elles entretenaient une relation criminelle en 2012, un nombre semblable à celui enregistré l’année précédente, mais bien inférieur à la moyenne décennale précédente.

Bien que la majorité des victimes d’homicide connaissent leur assassin, le type de lien que partagent la victime et l’auteur présumé varie selon le sexe. Par exemple, la proportion de victimes de sexe féminin tuées par un membre de la famille en 2012 était trois fois supérieure à celle des victimes de sexe masculin (63 % par rapport à 21 %). En revanche, les victimes de sexe masculin étaient plus souvent tuées par une connaissance (52 %) ou un étranger (20 %) que les victimes de sexe féminin (28 % et 8 % respectivement).

Le nombre d’homicides entre partenaires intimes est demeuré stable ces dernières années

La violence entre partenaires intimes, lesquels comprennent les conjoints en droit, les conjoints de fait, les partenaires amoureux et les autres partenaires intimes (actuels ou anciens), représente environ le quart (26 %) de tous les crimes violents qui sont portés à l’attention de la police (Sinha, 2013). De même, parmi les homicides résolus en 2012, 1 sur 5 (20 %) était un homicide entre partenaires intimes. Au total, on a dénombré 82 homicides de ce genre au Canada en 2012, soit sept de moins que l’année précédente, la majorité (83 %) ayant été commis contre des partenaires intimes de sexe féminin. Le taux d’homicides entre partenaires intimes en 2012 s’établissait à 0,28 pour 100 000 habitants, un taux semblable à ceux enregistrés au cours des cinq années précédentes (graphique 11).

Graphique 11 Homicides entre partenaires intimes, selon le sexe de la victime, Canada, 1992 à 2012

Description du graphique 11

Depuis 2002, les taux d’homicides sur des partenaires intimes de sexe féminin sont toujours supérieurs à ceux sur des partenaires intimes de sexe masculin, quel que soit le groupe d’âge. L’écart variait entre un taux huit fois plus élevé chez les partenaires intimes de 15 à 24 ans et un taux environ deux fois plus élevé chez ceux de 55 à 64 ans (graphique 12). Chez les victimes des deux sexes, les taux d’homicides entre partenaires intimes étaient les plus élevés dans le groupe des 25 à 34 ans.

Graphique 12 Homicides entre partenaires intimes, selon le sexe et le groupe d'âge de la victime, Canada, 2002 à 2012

Description du graphique 12

Parmi les homicides survenus entre partenaires intimes en 2012, un peu moins de la moitié (46 %) ont été commis par un conjoint marié actuel ou ancien (graphique 13), et environ le quart (27 %) l’ont été par un conjoint de fait actuel ou ancien, la plus faible proportion des homicides de cette nature notée depuis 1999. Les autres partenaires intimes étaient à l’origine de 22 % de tous les homicides entre partenaires intimes en 2012, tandis que la proportion restante de 5 % mettaient en cause des partenaires de même sexe8.

Graphique 13 Homicides entre partenaires intimes, selon le type de relation, Canada, 1992 à 2012

Description du graphique 13

Comme c’est le cas depuis 1991, la majorité (94 %) des homicides commis sur des partenaires intimes en 2012 ont fait une seule victime. Cela étant dit, cinq affaires survenues en 2012 ont fait plusieurs victimes, telles que les enfants ou les amis de la victime. Trois des cinq affaires étaient motivées par la jalousie.

Les homicides liés à des professions illégales sont à la hausse en 2012

Certaines professions, tant légitimes qu’illégales, exposent les gens à un plus grand risque de violence et d’homicide que d’autres (Perreault, 2012). Depuis 1997, l’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données sur la profession de la victime afin de déterminer si l’homicide y était directement lié. En 2012, 82 homicides découlaient d’activités liées à la profession de la victime, soit neuf de plus que l’année précédente.

Les homicides commis contre des victimes exerçant des professions illégales, comme le trafic de drogues ou la prostitution9, sont à l’origine de cette hausse. Toutefois, malgré une augmentation du nombre d’homicides découlant de l’exercice d’une profession illégale, le nombre de victimes en 2012 est demeuré bien inférieur à la moyenne décennale précédente (68 victimes par rapport à 93 victimes). Parmi les 68 victimes tuées en raison de leur emploi dans une profession illégale en 2012, cinq œuvraient dans le commerce du sexe.

En revanche, le nombre d’homicides liés à des professions légitimes s’est établi à 14 victimes en 2012, soit cinq de moins que l’année précédente. Bien qu’une étude antérieure ait révélé que les chauffeurs de taxi et les policiers sont les plus exposés au risque d’être tués dans l’exercice de leur profession (Perreault, 2012), aucun policier ni chauffeur de taxi n’a été victime d’un homicide en 2012. Parmi les personnes tuées cette année-là en raison de leur profession légitime, la majorité étaient employées dans des professions liées à la vente et aux services (p. ex. sécurité privée, service de détail ou service de restauration).

Les auteurs présumés d’homicide sont généralement de jeunes adultes de sexe masculin

En 2012, on a dénombré un total de 483 auteurs présumés d’homicide, soit 69 de moins qu’en 2011 (tableau 2). Parmi ces auteurs présumés, environ 9 sur 10 (89 %) étaient de sexe masculin, une proportion qui est demeurée relativement stable au cours des 10 années précédentes.

La plupart des auteurs présumés étaient relativement jeunes en 2012, 6 auteurs présumés sur 10 (60 %) étant âgés de 18 à 34 ans. Malgré une baisse du taux d’homicides commis par des personnes de 18 à 24 ans, ce groupe d’âge continuait d’afficher le taux le plus élevé en 2012 (4,81 pour 100 000 habitants), comme c’est le cas depuis environ 30 ans. Les taux associés aux auteurs présumés d’homicide diminuaient ensuite au fur et à mesure qu’augmentait l’âge.

Bon nombre d’auteurs présumés d’homicide n’en étaient pas à leur première infraction. En 2012, environ 6 auteurs présumés d’homicide sur 10 (59 %) avaient déjà été reconnus coupables d’une infraction, le plus souvent un crime violent. Parmi les personnes ayant été reconnues coupables d’une infraction, 1 % avaient été déclarées coupables d’homicide, 16 %, de vol qualifié, et 47 %, d’un autre crime violent.

Le taux de jeunes auteurs présumés d’homicide se situe à son point le plus bas en plus de 10 ans

Parmi les auteurs présumés d’homicide en 2012, 7 % étaient des jeunes de 12 à 17 ans. Au total, on a dénombré 34 jeunes auteurs présumés d’homicide en 2012, soit 12 de moins que l’année précédente (tableau 10). En 2012, le taux de jeunes auteurs présumés d’homicide (1,42) s’établissait à son plus bas niveau en plus de 10 ans et représentait l’un des plus faibles taux en plus de 40 ans. Il y a eu moins d’homicides commis par des jeunes des deux sexes.

Le taux de jeunes auteurs présumés d’homicide de sexe féminin, qui se situait à 0,09 pour 100 000 jeunes de sexe féminin en 2012, était à son plus bas niveau en plus de 40 ans (graphique 14). De plus, on a dénombré sept jeunes auteurs présumés de sexe masculin de moins en 2012 qu’en 2011, et le taux de jeunes auteurs présumés de sexe masculin (2,68) se situait à son plus bas niveau en environ une décennie.

Graphique 14 Jeunes auteurs présumés d'homicide (12 à 17 ans), selon le sexe, Canada, 1982 à 2012

Description du graphique 14

Les homicides commis par des jeunes étaient plus susceptibles que les homicides perpétrés par des adultes d’impliquer un autre auteur présumé. En 2012, plus de la moitié (53 %) des jeunes auteurs présumés ont commis un homicide avec au moins un autre auteur présumé, comparativement à un peu moins du tiers (31 %) des auteurs présumés âgés de 18 ans et plus.

Les jeunes auteurs présumés semblent également plus susceptibles que ceux d’âge adulte d’être impliqués dans des homicides attribuables à des gangs. Au total, près du tiers (30 %) des jeunes auteurs présumés étaient impliqués dans un homicide attribuable à un gang en 2012, comparativement à un peu plus de 1 auteur présumé sur 10 (13 %) d’âge adulte.

Il n’y a pas eu d’enfants de moins de 12 ans parmi les auteurs présumés d’homicide en 2012. Au cours des 10 dernières années, six auteurs présumés d’homicide étaient des enfants, tous de sexe masculin. Il importe de souligner que les enfants qui sont les auteurs présumés d’un homicide, ou de toute infraction d’ailleurs, ne peuvent être tenus criminellement responsables au Canada10.

La consommation d’alcool ou de drogues est courante dans les homicides

Des études laissent entendre qu’il existe un lien entre la consommation d’alcool et de drogues et les crimes violents, y compris les homicides (p. ex. Kuhns et autres, 2013; Parker, 2004). Depuis 1991, l’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données afin de déterminer si la victime ou l’auteur présumé a consommé de l’alcool, des drogues ou d’autres substances intoxicantes au moment de l’homicide11.

En 2012, 246 auteurs présumés d’homicide avaient consommé de l’alcool, des drogues ou d’autres substances intoxicantes, soit 75 % des auteurs présumés pour qui ce renseignement était connu12. De plus, 238 victimes d’homicide avaient consommé une substance intoxicante, soit 62 % de toutes les victimes pour qui ce renseignement était connu13.

La proportion d’auteurs présumés ayant les facultés affaiblies par une substance intoxicante est demeurée relativement stable parmi les groupes d’âge, à l’exception des jeunes qui étaient proportionnellement plus nombreux (92 %) et des personnes de 65 ans et plus qui étaient proportionnellement moins nombreuses (22 %) à avoir les facultés affaiblies, comparativement aux autres groupes d’âge (graphique 15). En revanche, la proportion des victimes qui avaient consommé de l’alcool ou des drogues atteignait un sommet chez les personnes de 18 à 24 ans (81 %), puis diminuait généralement au fur et à mesure qu’augmentait l’âge.

Graphique 15 Victimes et auteurs présumés d'homicide qui ont consommé de l'alcool ou des drogues, selon le groupe d'âge, Canada, 2012

Description du graphique 15

Les troubles mentaux ou du développement sont plus fréquents chez les auteurs présumés âgés

Depuis 1997, l’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données afin de savoir si l’on soupçonnait qu’un auteur présumé d’homicide souffrait d’un trouble mental ou du développement (p. ex. schizophrénie, dépression, trouble bipolaire, démence) lorsque l’affaire est survenue. Il importe de noter que ce renseignement est fondé sur l’interprétation et l’information recueillie par le policier menant l’enquête et qu’il ne repose pas nécessairement sur un diagnostic médical ou clinique.

En 2012, la police soupçonnait ou croyait que 74 auteurs présumés d’homicide souffraient d’un trouble mental ou du développement, soit 20 % de l’ensemble des auteurs présumés pour lesquels ce renseignement était disponible14. La proportion d’auteurs présumés chez qui l’on soupçonne un trouble mental ou du développement augmente généralement depuis 2003. Cette tendance s’est poursuivie en 2012, année à laquelle la proportion d’auteurs présumés chez qui l’on soupçonnait un trouble mental ou du développement a atteint son plus haut niveau depuis que les données ont commencé à être recueillies il y a 15 ans.

Au cours des 10 dernières années, la présence soupçonnée d’un trouble mental ou du développement était plus susceptible d’être déclarée pour certains sous-ensembles de la population. Plus précisément, parmi l’ensemble des auteurs présumés d’homicide depuis 2002, la police a soupçonné la présence de troubles mentaux ou du développement chez un nombre proportionnellement plus élevé de femmes (20 %) que d’hommes (14 %). De plus, l’âge était un facteur chez les deux sexes. La proportion d’auteurs présumés chez qui l’on soupçonne un trouble mental ou du développement était plus élevée parmi les personnes de 65 ans et plus (graphique 16).

Graphique 16 Auteurs présumés d'homicide chez qui l'on soupçonne un trouble mental ou du développement, selon le groupe d'âge, Canada, 2002 à 2012

Description du graphique 16

Résumé

On a dénombré 543 homicides en 2012, soit 55 de moins que l’année précédente, ce qui s’est traduit par le plus bas taux d’homicides enregistré depuis 1966. Presque toutes les provinces et tous les territoires ont affiché une diminution du nombre d’homicides en 2012, en particulier l’Alberta, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan. Les taux d’homicides étaient généralement les plus élevés dans les régions de l’Ouest et du Nord du pays.

En 2012, les homicides ont le plus souvent été perpétrés à l’aide d’une arme à feu ou d’une arme pointue. Au total, 172 victimes ont été tuées au moyen d’une arme à feu en 2012, soit 14 de plus que l’année précédente. Quant au nombre de victimes tuées à l’aide d’une arme pointue, il a diminué de 40, étant passé de 204 victimes en 2011 à 164 en 2012. Le taux d’homicides attribuables à des gangs est demeuré stable pour une troisième année consécutive, et la majorité (75 %) de ce type d’homicides continuent d’être perpétrés à l’aide d’une arme à feu.

À l’instar des années précédentes, la plupart des victimes d’homicide connaissaient leur assassin, 84 % des homicides résolus ayant été commis par une personne que connaissait la victime. Alors que le nombre d’homicides perpétrés par un membre de la famille ou une connaissance criminelle est demeuré relativement stable par rapport à l’année précédente, le nombre d’homicides commis par une connaissance était à la baisse. Le nombre d’homicides perpétrés par un étranger a légèrement reculé en 2012, ce qui a ramené le taux d’homicides de ce genre à son plus bas niveau en plus de 40 ans.

En 2012, on a dénombré 34 jeunes auteurs présumés d’homicide, ce qui représentait 7 % de l’ensemble des auteurs présumés. Le taux de jeunes auteurs présumés en 2012 était le plus faible noté en plus de 10 ans. Un moins grand nombre d’homicides ont été commis par des jeunes des deux sexes.

Description de l’enquête

L’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les caractéristiques de l’ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d’homicide au Canada. Dans le cadre de cette enquête, on a commencé à recueillir des renseignements sur l’ensemble des meurtres en 1961, puis le champ de l’enquête s’est élargi en 1974 afin d’inclure les affaires d'infanticide et d’homicide involontaire coupable. Les renseignements sur ces affaires ne sont pas disponibles pour les années antérieures à 1974, mais des chiffres tirés du Programme de déclaration uniforme de la criminalité le sont, et ils sont pris en compte dans les totaux historiques globaux.

Lorsque la police prend connaissance d’un homicide, le service de police qui mène l’enquête remplit les questionnaires de l’Enquête sur les homicides, puis les envoie à Statistique Canada. Certains homicides sont portés à l’attention de la police des mois ou des années après avoir été commis. Ces affaires sont comptées dans l’année au cours de laquelle la police en a été informée. Les renseignements sur les auteurs présumés d’homicide sont disponibles seulement pour les affaires résolues (c.-à-d. celles dans lesquelles au moins un auteur présumé a été identifié). Les caractéristiques des auteurs présumés sont mises à jour à mesure que les affaires d’homicide sont résolues et que de nouveaux renseignements sont envoyés aux responsables de l’Enquête sur les homicides. En ce qui concerne les affaires comptant plus d’un auteur présumé, seul le lien de l’auteur présumé le plus proche de la victime est consigné.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1a Nombre d’homicides, selon la province ou le territoire, 1982 à 2012

Tableau 1b Taux d’homicides, selon la province ou le territoire, 1982 à 2012

Tableau 2 Victimes et auteurs présumés d’homicide, selon le sexe, Canada, 2002 à 2012

Tableau 3 Homicides selon la région métropolitaine de recensement, 2011 et 2012

Tableau 4 Homicides selon le type de méthode, Canada, 2002 à 2012

Tableau 5 Homicides commis à l’aide d’une arme à feu ou d’une arme pointue, certaines régions métropolitaines de recensement, 2012

Tableau 6 Homicides commis à l’aide d’une arme à feu, selon le type d’arme à feu, Canada, 2002 à 2012

Tableau 7 Nombre d’homicides attribuables à des gangs, selon la région, 2002 à 2012

Tableau 8 Homicides attribuables à des gangs, certaines régions métropolitaines de recensement, 2012

Tableau 9 Homicides selon le lien de l’auteur présumé avec la victime, Canada, 2011 et 2012

Tableau 10 Jeunes auteurs présumés d’homicide (12 à 17 ans), Canada, 2002 à 2012

Références

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HOTTON Mahony, Tina, et John TURNER. 2012. « Les taux de classement des affaires déclarées par la police au Canada, 2010 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada (site consulté le 16 août 2013).

KUHNS, Joseph B., et autres. 2013. « The prevalence of alcohol-involved homicide offending: A meta-analytic review », Homicide Studies, p. 1 à 20.

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Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. 2011. 2011 Global Study on Homicide: Trends, Context, Data. Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Vienne.

PARKER, Robert Nash. 2004. « Alcohol and violence: Connections, Evidence, and Possibilities for Prevention », Journal of Psychoactive Drugs, Substance Abuse Research Consortium, Supplement 2, p. 157 à 163.

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SINHA, Maire. 2013. « La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2011 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada (site consulté le 12 août 2013).

SHAW, Mark, Jan VAN DIJK et Wolfgang RHOMBERG. 2003. « Determining trends in global crime and justice: An overview of results from the United Nations surveys of crime trends and operations of criminal justice systems », Forum sur le crime et la société, vol. 3, nos 1 et 2, p. 35 à 63.

TRUSSLER, Tanya. 2010. « Explaining the changing nature of homicide clearance in Canada », International Criminal Justice Review, vol. 20, no 4, p. 366 à 386.

VAN DIJK, Jan. 2008. The World of Crime: Breaking the Silence on Problems of Security, Justice, and Development Across the World, Sage Publications.

Notes

  1. Les pays semblables ont été établis d’après une méthodologie élaborée par le Conference Board du Canada. Ce dernier a commencé par choisir les pays réputés avoir un « revenu élevé » par la Banque mondiale, puis a éliminé les pays comptant moins de 1 million d’habitants, de même que les pays d’une superficie inférieure à 10 000 kilomètres carrés. Parmi les pays qui restaient, le Conference Board du Canada a utilisé une moyenne quinquennale du revenu réel par habitant et a éliminé tout pays qui tombait en deçà de la moyenne. D’après ces critères, il restait 17 pays en tout.
  2. Dans les territoires, les taux ont tendance à être supérieurs à ceux des provinces, mais il importe de souligner que le nombre réel d’homicides est constamment faible. En outre, en raison de la taille restreinte des populations, de légères variations du nombre d’homicides peuvent faire considérablement fluctuer les taux d’une année à l’autre.
  3. Avant 1999, les Territoires du Nord-Ouest comprenaient le Nunavut.
  4. Une région métropolitaine de recensement (RMR) est composée d’une ou de plusieurs municipalités voisines qui sont situées autour d’un grand noyau urbain. Une RMR doit compter au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain. Pour faire partie de la RMR, les municipalités adjacentes doivent être fortement intégrées à la région urbaine centrale, le degré d’intégration étant mesuré par le débit de la migration quotidienne calculé à partir des données du recensement. Une RMR est normalement desservie par plus d’un service de police.
  5. Comprend un homicide commis dans un établissement correctionnel en 2012.
  6. Bien qu’on puisse s’attendre à un taux de classement un peu moins élevé pour les homicides commis au cours des dernières années étant donné que la police a eu moins de temps pour les résoudre, une étude antérieure a révélé que la plupart des homicides résolus (70 %) l’ont été au cours de la semaine suivant leur perpétration, 25 %, au cours de l’année qui a suivi, et une proportion supplémentaire de 5 %, un an ou plus suivant la date de l’homicide (Dauvergne et Li, 2006).
  7. Le taux de classement des homicides représente la proportion des homicides qui sont résolus par la police.
  8. À l’heure actuelle, l’Enquête sur les homicides ne permet pas de recueillir de renseignements sur le statut juridique des unions entre partenaires de même sexe. Par conséquent, la catégorie « partenaires de même sexe » comprend les conjoints et conjointes en droit ou de fait (actuels ou anciens), ainsi que les partenaires amoureux et les autres partenaires intimes.
  9. Bien que la prostitution ne soit pas illégale au Canada, de nombreuses activités liées au commerce du sexe sont interdites, comme le fait de communiquer avec une personne publiquement à des fins de prostitution, de vivre des produits de la prostitution et de tenir ou de fréquenter une maison de débauche.
  10. Voir le Code criminel, L.R.C., 1985, ch. C-34, art. 13.
  11. La catégorie des « drogues » comprend tant des substances légales qu’illicites. La catégorie des « autres substances intoxicantes » comprend des substances telles que la colle, les aérosols, l’essence et d’autres solvants.
  12. En 2012, ce renseignement était inconnu ou n’a pas été déclaré par la police pour 32 % de l’ensemble des auteurs présumés.
  13. En 2012, ce renseignement était inconnu ou n’a pas été déclaré par la police pour 26 % de l’ensemble des victimes âgées de 12 ans et plus.
  14. En 2012, ce renseignement était inconnu ou n'a pas été déclaré par la police pour 22 % de l'ensemble des auteurs présumés.
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