Les perceptions des Canadiens à l'égard de la sécurité personnelle et de la criminalité, 2009

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par Shannon Brennan

Début du texte

La criminalité a des répercussions à la fois vastes et diverses, et peut entraîner de nombreuses conséquences d'ordre physique, financier et affectif pour les personnes directement touchées. Les effets de la criminalité peuvent en outre s'étendre au-delà des victimes (Jackson, 2006; Gardner, 2008). Des recherches ont démontré qu'une exposition indirecte à la criminalité peut influer sur le sentiment de sécurité au sein des collectivités et risque d'engendrer une crainte de la criminalité. Cette crainte de la criminalité est la crainte, plutôt que la probabilité, d'être victime d'un crime, et n'est pas nécessairement révélatrice de la prévalence réelle de la criminalité (Fitzgerald, 2008).

Les données sur la victimisation autodéclarée montrent que les taux de victimisation au Canada sont demeurés stables depuis 10 ans (Perreault et Brennan, 2010). De même, les données déclarées par la police révèlent que la criminalité a diminué tant en volume qu'en gravité, le taux de criminalité se situant à son plus bas niveau depuis 1973 (Brennan et Dauvergne, 2011). Malgré ces données, la criminalité demeure un sujet d'inquiétude pour un grand nombre de Canadiens.

À partir des données de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2009 sur la victimisation, le présent article de Juristat porte sur les perceptions des Canadiens de 15 ans et plus vivant dans les 10 provinces à l'égard de leur sécurité personnelle et de la criminalité. Plus précisément, il présente un examen du niveau global de satisfaction relativement à leur sécurité personnelle contre le crime au fil des ans, et ce, à l'échelon du pays, des provinces et des régions métropolitaines de recensement. Cet article porte également sur le sentiment de sécurité qu'éprouvent les Canadiens lorsqu'ils exercent des activités diverses dans leur collectivité, et sur leur utilisation de mesures de prévention du crime au cours des 12 derniers mois. Enfin, l'article traite des perceptions des Canadiens quant à la prévalence de la criminalité et du désordre social dans leur quartier.

Perceptions à l'égard de la sécurité personnelle relativement au crime

La plupart des Canadiens sont satisfaits de leur sécurité personnelle relativement au crime

Dans l'ensemble, la plupart des Canadiens sont satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport au crime. En 2009, plus de 9 Canadiens sur 10 (93 %) se sont dits satisfaits de leur sécurité personnelle relativement au crime, cette proportion étant similaire à celle observée en 2004 (94 %), soit l'année précédente au cours de laquelle ces données ont été recueillies.

En général, les Canadiens vivant dans l'Est du pays étaient plus satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport au crime que ceux qui résidaient dans l'Ouest du pays. Ainsi, les résidents de l'Île-du-Prince-Édouard comptaient parmi les Canadiens les plus satisfaits (97 %), et ceux de la Colombie-Britannique, parmi les plus insatisfaits (89 %) (tableau 1). Ces différences peuvent s'expliquer, en partie, par la variation des taux de criminalité et de victimisation, ceux-ci étant généralement plus élevés dans les provinces de l'Ouest.

Malgré des niveaux de satisfaction relativement élevés, de nombreuses provinces ont affiché une légère baisse de la satisfaction de 2004 à 2009. Il s'agit notamment de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick, du Québec, du Manitoba, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, où le niveau de satisfaction a baissé.

À l'instar des résultats obtenus à l'échelon national et provincial, la majorité des Canadiens résidant dans des régions métropolitaines de recensement (RMR) se disaient satisfaits de leur sécurité personnelle relativement au crime. Comme dans le cas des provinces, les RMR où les gens se disaient le plus satisfaits se trouvent dans l'Est du pays. Il s'agit de Kingston, de Moncton et de Guelph. Les trois RMR affichant le plus d'insatisfaction se trouvent dans l'Ouest canadien. Il s'agit de Vancouver, de Winnipeg et d'Edmonton. Ces résultats correspondent essentiellement à ceux de 2004, selon lesquels les résidents des RMR de l'Ouest du pays comptaient également parmi les moins satisfaits (tableau 2).

Les adolescents et les jeunes adultes sont les plus satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport au crime

Les taux de criminalité et de victimisation varient selon les différents groupes de population, et il en va de même pour les perceptions à l'égard de la sécurité. Des études ont démontré que la crainte de la criminalité n'est pas uniforme au sein de la population et qu'elle peut varier selon le sexe, l'âge et le revenu du ménage (Keown, 2010; Scarborough et autres, 2010). L'ESG de 2009 tend à soutenir cette thèse, puisqu'on a constaté qu'un grand nombre de caractéristiques sociodémographiques observées dans le cadre de l'enquête étaient liées à un niveau supérieur de satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport au crime1.

En 2009, même s'ils affichaient des taux de victimisation plus élevés (Perreault et Brennan, 2010), les jeunes Canadiens étaient plus susceptibles que les Canadiens plus âgés de se dire satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport au crime (tableau 3). Plus précisément, 94 % des personnes de 15 à 24 ans ont dit être très satisfaites ou plutôt satisfaites de leur sécurité personnelle relativement au crime, comparativement à 90 % des personnes de 65 ans et plus.

Des niveaux de satisfaction plus élevés ont également été observés chez les hommes, les personnes ayant un revenu du ménage de 20 000 $ ou plus, les non-Autochtones et les personnes n'ayant aucune limitation d'activités, comme une incapacité physique ou mentale. Les seules caractéristiques sociodémographiques mesurées par l'ESG n'ayant aucun lien avec le niveau de satisfaction étaient l'orientation sexuelle, l'appartenance à une minorité visible et le statut d'immigrant (tableau 3).

Les victimes d'actes criminels se disent moins satisfaites de leur sécurité personnelle

Il a été démontré qu'outre les caractéristiques démographiques, les expériences de victimisation influent sur les perceptions à l'égard de la sécurité. Ainsi, le sentiment de sécurité est généralement moindre chez les victimes d'actes criminels que chez les autres personnes (Keown, 2010; Aucoin et Beauchamp, 2007). Cette constatation s'est vérifiée chez les Canadiens en 2009.

Dans l'ensemble, les Canadiens qui ont déclaré avoir été victimisés au cours des 12 mois précédents étaient moins susceptibles d'être satisfaits de leur sécurité que le reste de la population. Plus précisément, 94 % des Canadiens qui n'avaient pas été victimisés se sont dits satisfaits, alors que ce pourcentage tombait à 87 % chez ceux qui avaient été victimisés deux fois ou plus (graphique 1).

Graphique 1
Sentiments autodéclarés de satisfaction à l'égard de la sécurité personnelle par rapport à la criminalité, selon la fréquence de la victimisation, 2009

Description du graphique 1
Graphique 1 Sentiments autodéclarés de satisfaction à l'égard de la sécurité personnelle par rapport à la criminalité, selon la fréquence de la victimisation, 2009

† catégorie de référence
* différence significative par rapport à la catégorie de référence (p < 0,05)
Note : Les données relatives au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut ont été recueillies au moyen d'une méthode différente et sont donc exclues.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.

Alors que la fréquence de la victimisation est liée au sentiment de satisfaction à l'égard de sa sécurité, la nature même de la victimisation n'entre pas en ligne de compte. En 2009, les Canadiens ayant déclaré avoir été victimes d'un crime violent étaient aussi satisfaits de leur sécurité que les Canadiens ayant déclaré avoir été victimes d'un crime sans violence.

La plupart des Canadiens se sentent en sécurité dans leur quartier quand il fait noir

Dans le cadre de L'ESG de 2009, les Canadiens ont été interrogés sur leurs sentiments et leurs perceptions en matière de sécurité lorsqu'ils exerçaient diverses activités dans leur quartier (rester seuls chez eux la nuit, marcher seuls quand il fait noir, attendre ou utiliser les transports en commun une fois la nuit tombée, etc.). Des études ont démontré que la crainte de la criminalité est souvent situationnelle et qu'elle peut varier selon des facteurs tels que l'endroit et l'heure de la journée (del Carmen et autres, 2000). Les résultats de l'ESG de 2009 appuient cette constatation.

Dans l'ensemble, la plupart des Canadiens ont dit se sentir en sécurité, peu importe l'activité. Par exemple, en 2009, plus de 8 Canadiens sur 10 (83 %) ont dit ne pas être inquiets du tout lorsqu'ils étaient seuls chez eux le soir, et 90 % de ceux qui marchaient seuls dans leur quartier une fois la nuit tombée, on déclaré se sentir en sécurité durant l'activité. Ils semblaient toutefois moins rassurés lorsqu'ils attendaient ou utilisaient les transports en commun la nuit. Parmi les Canadiens qui avaient accès à un service de transport en commun dans leur collectivité et qui utilisaient ce service, un peu moins de 6 personnes sur 10 (58 %) ont dit ne pas être inquiètes du tout lorsqu'elles attendaient ou utilisaient ces moyens de transport une fois la nuit tombée.

En général, les sentiments de sécurité ne varient pas outre mesure d'une région à l'autre du pays, la majorité des résidents des RMR canadiennes ayant déclaré des degrés d'inquiétude similaires lorsqu'ils se trouvaient seuls chez eux ou qu'ils marchaient seuls dans leur quartier la nuit. Cela étant dit, le sentiment de sécurité des personnes lorsqu'elles attendent ou utilisent les transports en commun varie de façon significative selon les villes (tableau 4). Dans l'ensemble, les résidents de Winnipeg et d'Edmonton ont exprimé invariablement les plus faibles sentiments de sécurité pour les trois activités, alors que les résidents de Moncton ont exprimé les plus grands sentiments de sécurité pour deux activités, soit être seuls chez eux la nuit ou utiliser les transports en commun une fois la nuit tombée.

Pour toutes les activités, les femmes étaient nettement moins susceptibles de se sentir en sécurité que les hommes (graphique 2). Ainsi, 90 % des hommes ont dit ne pas se sentir inquiets lorsqu'ils se trouvaient seuls chez eux, comparativement à 76 % des femmes. L'écart entre les sexes était encore plus grand lorsqu'il s'agissait d'utiliser les transports en commun ou de marcher seul une fois la nuit tombée. Plus de 7 hommes sur 10 (73 %) ont dit ne pas être inquiets du tout lorsqu'ils utilisaient les transports en commun, comparativement à un peu plus de 4 femmes sur 10 (42 %). En outre, plus de 9 hommes sur 10 (95 %) ont déclaré se sentir très ou plutôt en sécurité lorsqu'ils marchaient seuls dans leur quartier quand il fait noir, alors que chez les femmes, la proportion correspondante était de plus de 8 sur 10 (85 %).

Graphique 2
Sentiments autodéclarés de sécurité pendant l'exercice d'activités diverses, selon le sexe, 2009

Description du graphique 2
Graphique 2 Sentiments autodéclarés de sécurité pendant l'exercice d'activités diverses, selon le sexe, 2009

† catégorie de référence
* différence significative par rapport à la catégorie de référence (p < 0,05)
1. Comprend seulement les personnes ayant accès aux transports en commun dans leur collectivité.
Note : Les données relatives au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut ont été recueillies au moyen d'une méthode différente et sont donc exclues.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.

La crainte de la criminalité peut souvent dissuader les gens de se livrer à certaines activités (Woolnough, 2009). Dans l'ensemble, un peu moins de 6 Canadiens sur 10 (59 %) ont dit qu'ils utiliseraient plus souvent les transports en commun seuls quand il fait noir s'ils se sentaient davantage en sécurité, et près de 4 sur 10 (39 %) ont déclaré que s'ils se sentaient plus en sécurité, ils marcheraient seuls plus souvent quand il fait noir. Bien que la crainte de la criminalité soit une source de limitations dans la vie de tous les Canadiens, ces difficultés sont souvent plus grandes dans le cas des femmes (Woolnough, 2009). L'ESG de 2009 a révélé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes (41 % par rapport à 35 %) d'affirmer qu'elles marcheraient plus souvent seules quand il fait noir si elles se sentaient plus en sécurité relativement au crime (graphique 3).

Graphique 3
Canadiens qui exerceraient des activités diverses s'ils se sentaient plus en sécurité par rapport à la criminalité, selon le sexe, 2009

Description du graphique 3

Graphique 3 Canadiens qui exerceraient des activités diverses s'ils se sentaient plus en sécurité par rapport à la criminalité, selon le sexe, 2009

† catégorie de référence
* différence significative par rapport à la catégorie de référence (p < 0,05)
1. Comprend seulement les personnes ayant accès aux transports en commun dans leur collectivité.
Note : Les données relatives au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut ont été recueillies au moyen d'une méthode différente et sont donc exclues.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.

Les victimes d'actes criminels sont plus susceptibles d'avoir employé une mesure de prévention du crime au cours des 12 mois précédents

Bien que la grande majorité des Canadiens aient déclaré être satisfaits de leur sécurité personnelle, nombre d'entre eux ont pris des précautions pour éviter d'être victimes d'actes criminels. Ainsi, près des deux tiers des Canadiens ont dit avoir pris au moins une mesure pour se protéger contre des actes criminels au cours de leur vie, et près de 4 sur 10 (39 %) l'avaient fait durant les 12 mois ayant précédé l'enquête. Dans l'ensemble, les Canadiens n'étaient pas plus susceptibles d'avoir employé une mesure de prévention du crime en 2009 qu'en 2004. La précaution prise le plus souvent au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête avait consisté à changer ses habitudes ou ses activités ou à éviter certaines personnes ou certains endroits (27 %). Parmi les autres précautions courantes, mentionnons le fait de poser de nouvelles serrures ou des barres de sécurité (13 %) et le fait d'installer un dispositif antivol ou un système d'éclairage détecteur de mouvements (10 %).

Selon des recherches antérieures, la diminution du sentiment de sécurité causée par la victimisation se traduit souvent par un recours accru à des mesures de prévention (Aucoin et Beauchamp, 2007). En général, les Canadiens qui ont été victimisés au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête étaient plus susceptibles que ceux qui ne l'ont pas été de déclarer avoir employé au moins une mesure de prévention (57 % par rapport à 32 %).

De même, le recours à des mesures de prévention était plus d'une fois et demie plus fréquent chez les personnes qui se disaient insatisfaites de leur sécurité personnelle que chez celles qui en étaient satisfaites (60 % par rapport à 37 %). Ajoutons qu'un bon nombre des RMR affichant les taux d'insatisfaction les plus élevés, notamment Vancouver, Winnipeg et Edmonton, comptaient aussi parmi les RMR où les résidents ont déclaré les taux les plus élevés de recours à des mesures de prévention du crime (tableau 5).

Perceptions à l'égard de la criminalité et du désordre social

La majorité des Canadiens estiment que le niveau de criminalité est demeuré le même au cours des cinq dernières années

L'ESG de 2009 comportait des questions portant non seulement sur la crainte de la criminalité, mais aussi sur les perceptions des Canadiens quant à la prévalence de la criminalité et aux problèmes d'ordre social dans leur quartier.

Bien que des études aient démontré une diminution tant de la prévalence que de la gravité de la criminalité (Brennan et Dauvergne, 2011), relativement peu de Canadiens croient que c'est le cas dans leur quartier. Plus précisément, lorsqu'on leur a demandé quel était le niveau de criminalité dans leur quartier comparativement à il y a cinq ans, de nombreux Canadiens (62 %) ont répondu qu'il était demeuré le même, alors que plus du quart ont déclaré qu'il avait augmenté (26 %). Moins de 1 Canadien sur 10 (6 %) croyait que la criminalité avait diminué dans son quartier.

Les résidents d'Abbotsford–Mission, d'Edmonton et de St. John's comptaient parmi les plus susceptibles de percevoir une hausse de la criminalité dans leur quartier, alors que ceux de Regina et de Québec, de croire que la criminalité était en recul (tableau 6).

On a aussi constaté que les perceptions des Canadiens quant à la prévalence de la criminalité dans leur quartier étaient liées à leur degré de satisfaction en matière de sécurité personnelle. Les personnes insatisfaites de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité étaient plus de deux fois plus enclines que celles qui se sont dites satisfaites à percevoir une hausse de la criminalité dans leur quartier (55 % par rapport à 24 %). Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d'avoir une telle perception (28 % par rapport à 23 %), ce qui pourrait être en partie lié à leurs sentiments plus vifs d'insatisfaction.

Alors que peu de Canadiens jugeaient que la criminalité était à la baisse dans leur quartier, beaucoup pensaient qu'elle y était plus faible que dans les autres quartiers du pays. Dans l'ensemble, plus de 6 Canadiens sur 10 (61 %) ont dit que la criminalité était moins élevée dans leur quartier, alors que près de 3 sur 10 (29 %) jugeaient qu'elle était comparable à celle des autres quartiers. Moins de 1 Canadien sur 10 (8 %) croyait que la criminalité était plus élevée dans son quartier.

Les résidents d'Abbotsford–Mission, de Vancouver, de Winnipeg et de Toronto comptaient parmi les plus susceptibles de penser que la criminalité était plus élevée dans leur quartier (tableau 7). Le plus souvent, ces perceptions correspondent aux tendances qui se dégagent des données déclarées par la police, qui révèlent que les taux et la gravité de la criminalité à Abbotsford–Mission, à Vancouver et à Winnipeg sont supérieurs à la moyenne nationale. Fait exception Toronto qui, parmi toutes les régions métropolitaines de recensement, affichait le taux de criminalité le plus bas en 2010 (Brennan et Dauvergne, 2011).

La majorité des Canadiens ne jugent pas que le désordre social présente un problème dans leur quartier

Alors que la criminalité et la victimisation peuvent nourrir des sentiments d'insécurité, il peut en aller de même de certains désordres sociaux comme la présence de graffitis, la prostitution ou l'itinérance (Wyant, 2008). Dans l'ensemble, les Canadiens étaient nombreux à penser que les problèmes liés au désordre social ne constituaient pas un grand sujet de préoccupation dans leur collectivité. Un peu moins du quart (24 %) jugeaient que des manifestations comme le vandalisme, l'enivrement dans les lieux publics, la prostitution ou la consommation de drogue constituaient un très gros problème ou un assez gros problème dans leur quartier. Les principaux sujets de préoccupation étaient la présence de personnes qui consomment ou vendent des drogues ainsi que le vandalisme, les graffitis et les autres dommages causés volontairement (graphique 4).

Graphique 4
Canadiens qui estiment que certains désordres sociaux constituent un très gros problème ou un assez gros problème dans leur quartier, 2009

Description du graphique 4

Graphique 4 Canadiens qui estiment que certains désordres sociaux constituent un très gros problème ou un assez gros problème dans leur quartier, 2009

Note : Les données relatives au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut ont été recueillies au moyen d'une méthode différente et sont donc exclues.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.

En ce qui touche les RMR, les résidents de Winnipeg, de Vancouver et de Montréal comptaient parmi les plus susceptibles de déclarer qu'au moins un facteur de désordre social représentait un très gros problème ou assez gros problème dans leur quartier, résultat qui rappelle celui de 2004 (tableau 8). En revanche, les résidents d'Oshawa, de Trois-Rivières et de Sherbrooke comptaient parmi les moins susceptibles de déclarer qu'un facteur de désordre social constituait un problème dans leur quartier.

Les personnes qui étaient moins satisfaites de leur sécurité relativement au crime étaient plus susceptibles non seulement de percevoir un plus grand nombre d'actes criminels, mais aussi d'affirmer que des facteurs de désordre social posaient problème dans leur quartier. Dans l'ensemble, les personnes moins satisfaites de leur sécurité étaient presque deux fois plus susceptibles que les personnes satisfaites de déclarer qu'au moins un facteur de désordre social représentait un très gros problème ou un assez gros problème (45 % par rapport à 23 %).

Résumé

En 2009, la majorité des Canadiens se sont dits satisfaits de leur sécurité personnelle relativement au crime, tant dans l'ensemble que dans l'exercice de certaines activités dans leur quartier. En général, les personnes demeurant dans l'Est du pays comptaient parmi les plus satisfaites, et les résidents de l'Ouest canadien, parmi les plus insatisfaits. On a constaté qu'une plus grande satisfaction était liée au fait d'être jeune, d'être de sexe masculin et d'avoir un revenu du ménage de 20 000 $ ou plus. Même si la plupart des Canadiens ont déclaré être satisfaits de leur sécurité, un grand nombre d'entre eux ont eu recours à des mesures de prévention pour se protéger contre les actes criminels.

Non seulement les Canadiens sont nombreux à se dire satisfaits de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité, mais ils estiment que la criminalité est demeurée la même au cours des cinq dernières années. En outre, un grand nombre de Canadiens estiment que leur quartier est plus sûr comparativement aux autres, et la plupart d'entre eux ne jugeaient pas que des facteurs de désordre social, comme le vandalisme et la prostitution, constituaient un très gros problème ou un assez gros problème dans leur quartier.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Sentiments autodéclarés de satisfaction des Canadiens à l'égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité, selon la province, 2004 et 2009

Tableau 2 Sentiments autodéclarés de satisfaction des Canadiens à l'égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité, selon la région métropolitaine de recensement, 2004 et 2009

Tableau 3 Sentiments autodéclarés de satisfaction des Canadiens à l'égard de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité, selon certaines caractéristiques démographiques, 2009

Tableau 4 Sentiments de sécurité des Canadiens pendant l'exercice d'activités diverses, selon la région métropolitaine de recensement, 2009

Tableau 5 Utilisation par les Canadiens de mesures de prévention du crime au cours des 12 derniers mois, selon la région métropolitaine de recensement, 2004 et 2009

Tableau 6 Perceptions des Canadiens quant au nombre d'actes criminels commis dans leur voisinage, selon la région métropolitaine de recensement, 2009

Tableau 7 Perceptions des Canadiens quant à la prévalence de la criminalité dans leur quartier comparativement à d'autres quartiers, selon la région métropolitaine de recensement, 2009

Tableau 8 Canadiens qui estiment qu'au moins un facteur de désordre social constitue un très gros problème ou un assez gros problème dans leur quartier, selon la région métropolitaine de recensement, 2004 et 2009

Références

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FITZGERALD, Robin. 2008. La crainte de la criminalité et le contexte du quartier dans les villes canadiennes, produit no 85-561-M au Catalogue de Statistique Canada, Ottawa, « Série de documents de recherche sur la criminalité et la justice », no 13,
(site consulté le 23 septembre 2011).

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JACKSON, Jonathan. 2006. « Introducing fear of crime to risk research », Risk Analysis,vol. 26, no 1, p. 253 à 264.

KEOWN, Leslie-Anne. 2010. « Les précautions prises pour éviter la victimisation : une perspective selon le sexe », Tendances sociales canadiennes,no 89, produit no 11-008-X au catalogue de Statistique Canada, été 2010, (site consulté le 23 septembre 2011).

PERREAULT, Samuel, et Shannon BRENNAN. 2010. « La victimisation criminelle au Canada, 2009 » Juristat,vol. 30, no 2, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada,
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Méthode de l'Enquête sociale générale sur la victimisation

En 2009, Statistique Canada a réalisé le cycle de la victimisation de l'Enquête sociale générale (ESG) pour la cinquième fois. Les cycles précédents ont été menés en 1988, 1993, 1999 et 2004. L'enquête vise à fournir des estimations des expériences personnelles de victimisation qu'ont les Canadiens à l'égard de huit types d'infractions, à examiner les facteurs de risque liés à la victimisation, à examiner les taux de signalement à la police, à évaluer la nature et l'étendue de la violence conjugale, à mesurer la crainte de la criminalité et à examiner les perceptions du public à l'égard de la criminalité et du système de justice pénale.

Échantillonnage
La population cible comprenait toutes les personnes de 15 ans et plus résidant dans les 10 provinces canadiennes, à l'exclusion des personnes vivant en établissement à temps plein. On a choisi les ménages au moyen d'une méthode d'échantillonnage appelée « composition aléatoire ». On a exclu de cette dernière les ménages qui ne possédaient pas de téléphone et ceux qui utilisaient uniquement un téléphone cellulaire. Ces deux groupes ensemble représentaient environ 9 % de la population cible (Enquête sur le service téléphonique résidentiel, décembre 2008). Ainsi, la couverture pour 2009 s'élevait à 91 %.

Une fois qu'un ménage était choisi, une personne de 15 ans ou plus était sélectionnée au hasard pour participer à l'enquête. En 2009, l'échantillon comptait environ 19 500 ménages, soit un nombre un peu moins élevé qu'en 2004 (24 000).

Collecte de données
La collecte de données s'est déroulée de février à novembre 2009 inclusivement. L'échantillon était réparti également sur les 10 mois afin que l'information représente les variations saisonnières. L'interview durait généralement 45 minutes. Avant que les données ne soient recueillies, on a soumis toutes les questions de l'ESG à des essais qualitatifs et un essai pilote.

Taux de réponse
Sur les 31 510 ménages choisis pour faire partie de l'échantillon du cycle 23 de l'ESG, 19 422 ont fourni des réponses exploitables, ce qui donne un taux de réponse de 61,6 %. Parmi les non-répondants, certains ont refusé de participer et d'autres n'ont pas pu être joints ou ne parlaient ni le français ni l'anglais. On a pondéré les chiffres des répondants de l'échantillon afin que leurs réponses représentent la population canadienne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement dans les dix provinces. Chaque personne qui a participé à l'ESG de 2009 représentait environ 1 400 personnes de 15 ans et plus dans la population canadienne.

Limites des données
Comme c'est le cas pour toutes les enquêtes-ménages, les données comportent des limites. Les résultats reposent sur un échantillon et peuvent donc être entachés d'une erreur d'échantillonnage. Des résultats quelque peu différents auraient pu être obtenus si toute la population avait participé à l'enquête. Dans le présent Juristat, on emploie le coefficient de variation (CV) comme mesure de l'erreur d'échantillonnage. Toute estimation qui a un CV élevé (plus de 33,3 %) n'a pas été publiée parce qu'elle est trop peu fiable. Dans ces cas, on a substitué le signe conventionnel « F » à l'estimation en question dans les graphiques et les tableaux de données. Lorsque le CV d'une estimation se situe entre 16,6 % et 33,3 %, il faut se servir de cette dernière avec prudence, et le signe conventionnel employé est « E ». Lorsque la statistique descriptive et l'analyse par recoupement ont été utilisées, l'intervalle de confiance de 95 % a permis de déterminer si les différences étaient statistiquement significatives.

Dans le cas du plan d'échantillonnage et de la taille de l'échantillon de l'ESG de 2009, on s'attend à ce qu'une estimation d'une proportion donnée de la population totale, exprimée en pourcentage, se situe à 0,95 point de pourcentage de la proportion réelle 19 fois sur 20.

Note

1. Les caractéristiques sociales, démographiques et économiques ont été examinées individuellement. Les résultats ne tiennent pas compte d'interactions possibles entre ces caractéristiques.

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