Rapports sur la santé
Besoins déclarés en services de santé buccodentaire et accès à ces services durant la pandémie de COVID-19 au Canada

par Kellie Murphy, Didier Garriguet et Michelle Rotermann

Date de diffusion : le 21 février 2024

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202400200002-fra

Résumé

Contexte

La pandémie de COVID-19 a entraîné une suspension des services de soins dentaires de routine et préventifs, jusqu’à ce que des mesures de précaution soient mises en place pour limiter la transmission du virus. Cependant, l’accès aux services d’urgence dentaire a été maintenu. L’objectif de la présente étude est de décrire les besoins déclarés en matière de soins buccodentaires, l’accès à ces soins et l’obtention de ces derniers au Canada durant la première année de la pandémie.

Données et méthodes

L’Enquête sur l’accès aux soins de santé et aux produits pharmaceutiques pendant la pandémie de 2021 a permis de recueillir des données auprès de Canadiens âgés de 18 ans et plus. Dans le cadre de l’enquête, on a demandé aux répondants s’ils avaient eu besoin de soins dentaires (de routine) au cours des 12 mois précédant l’enquête, s’ils avaient reçu les soins requis, s’ils avaient souffert de douleur dans la bouche ou aux dents (le signe d’une urgence dentaire), si la COVID-19 avait eu des répercussions sur l’accès aux services et, le cas échéant, qu’elles avaient été ces répercussions.

Résultats

Parmi les 44,5 % de Canadiens ayant déclaré avoir eu besoin de soins dentaires au cours des 12 mois précédant l’enquête, 5,8 % ont indiqué ne pas avoir reçu les soins dont ils avaient besoin. Près de 20 % des personnes ayant indiqué avoir eu besoin de soins ont vu leur rendez-vous être annulé, reporté ou retardé en raison de la COVID-19, une situation qui était plus courante chez les personnes dont les besoins en soins dentaires sont demeurés non satisfaits (46,9 %) que chez celles qui ont reçu les soins requis (17,1 %). Parmi ceux dont les besoins étaient plus urgents, 23,3 % de Canadiens ont souffert de douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents. Parmi ces derniers, 64,2 % ont cherché à obtenir des soins et la majorité d'entre eux (86,4 %) ont reçu les traitements dont ils avaient besoin. Le tiers (33,2 %) ont évité les soins dont ils avaient besoin par crainte d’être exposés à la COVID-19.

Interprétation

Au cours de la première année de la pandémie, de nombreux Canadiens ont vu leurs services de soins buccodentaires annulés ou reportés ou n’ont pas reçu les soins dont ils avaient besoin. Une surveillance continue pourrait permettre de déterminer si ces interruptions de services liées à la COVID-19 auront des effets durables sur la santé buccodentaire de la population.

Mots-clés

accès aux soins, besoins non satisfaits, crainte d’être exposé à la COVID-19, dentisterie, douleur buccodentaire, santé publique, soins dentaires, visite chez le dentiste

Auteurs

Kellie Murphy, Didier Garriguet et Michelle Rotermann travaillent à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • La santé buccodentaire constitue un important aspect de la santé globale, car elle a une incidence sur la capacité de manger, de boire, de parler, de sourire et de dormir.
  • La pandémie de COVID-19 a perturbé la prestation des services de soins de santé au Canada, y compris les services de soins dentaires.

Ce qu’apporte l’étude

  • Au cours des 12 premiers mois de la pandémie, de nombreux Canadiens n’ont pas reçu les services de santé buccodentaire dont ils ont eu besoin (la collecte des données s’est déroulée du 8 mars 2021 au 2 juin 2021).
  • Un plus grand nombre de Canadiens ont fait état de douleur dans la bouche ou aux dents au cours de la première année de la pandémie comparativement aux années précédentes, et ils sont nombreux à ne pas avoir cherché à obtenir les soins requis par crainte d’être exposés à la COVID-19.
  • La surveillance continue de l’accès aux soins buccodentaires au Canada est importante afin de déterminer si les fermetures à court terme liées à la COVID-19 ont une incidence sur les résultats à long terme en matière de santé buccodentaire.

Introduction

La pandémie de COVID-19 a perturbé la vie quotidienne de la population de multiples façons, y compris par la fermeture temporaire des écoles et de certaines entreprises. Elle a aussi eu une incidence sur l’accès à de nombreux types de soins de santé. Pour les soins buccodentaires, il s’agissait généralement de la suspension des traitements de routine et préventifs, car les visites pour les services d’hygiène dentaire étaient considérées comme présentant un risque élevé de transmission du virus en raison du recours à des interventions générant des aérosols et de la proximité entre les dentistes ou les hygiénistes et les patientsNote 1, Note 2. Par conséquent, les services de soins dentaires offerts se sont initialement limités aux services d’urgence pour le maintien de la fonction buccale du patient ou le soulagement d’une douleur graveNote 3. Au fil du temps, les restrictions en matière de santé publique ont été assouplies et les services ont repris à mesure que les cabinets dentaires se sont adéquatement munis de protections physiques et de purificateurs d’air et dotés d’équipement de protection individuelle.

La santé buccodentaire constitue un important aspect de la santé globale, car elle a une incidence sur la capacité d’une personne à manger et à parler, ainsi que sur sa confiance en elleNote 4. Certaines études indiquent qu’une bonne santé buccodentaire peut contribuer à réduire le risque de maladies cardiovasculairesNote 5 et améliorer l’espérance de vieNote 6. Par ailleurs, d’autres études ont révélé un lien entre une piètre santé buccodentaire et certains types de cancerNote 7 et autres maladies, comme le virus du papillome humainNote 8. Non seulement les consultations dentaires régulières sont importantes pour le nettoyage des dents, elles permettent également de détecter des affections sous-jacentes, comme des caries dentaires et des maladies parodontales, lesquelles bénéficient du dépistage et de l’intervention précoces et peuvent causer de la douleur si elles ne sont pas traitées. Les douleurs dans la bouche ou aux dents peuvent perturber l’alimentation et le sommeil et sont associées à des niveaux accrus de dépression et de visites à l’urgenceNote 9, Note 10.

Des recherches canadiennes antérieures sur la population canadienne généraleNote 11 et sur les AutochtonesNote 12 ont révélé que pendant la pandémie, de nombreux Canadiens ont eu du mal à accéder aux services de soins de santé et que certains d’entre eux ont évité de consulter un professionnel de la santé par crainte d’être exposés à la COVID-19. Or, on en sait peu au sujet des répercussions de la COVID-19 sur l’accès aux services de santé buccodentaire au Canada et sur la motivation à rechercher ces services.

La présente étude vise à décrire l’accès aux services de santé buccodentaire autodéclaré au Canada au cours des 12 premiers mois de la pandémie de COVID-19, y compris les besoins déclarés en soins de santé buccodentaire de routine ou d’urgence, et à comparer les résultats relatifs à l’accès aux soins et aux besoins non satisfaits selon diverses caractéristiques sociodémographiques, y compris par province.

Données et méthodologie

L’Enquête sur l’accès aux soins de santé et aux produits pharmaceutiques pendant la pandémie (EASSPPP) a été conçue par Statistique Canada en partenariat avec Santé Canada, l’Agence de la santé publique du Canada et l’Institut canadien d’information sur la santé. L’objectif de l’enquête était de mieux comprendre de quelle façon les perturbations dans les services de soins de santé ont touché la population canadienne pendant la pandémie de COVID-19. La population cible était constituée des résidents du Canada, âgés de 18 ans et plus, vivant dans les 10 provinces. Les personnes vivant dans les territoires, dans les réserves ou dans d’autres établissements autochtones à l’intérieur des provinces, ainsi que les personnes vivant en établissement étaient exclues de la population visée. Une description détaillée de l’EASSPPP est accessible ailleursNote 13.

Les données de l’EASSPPP ont été recueillies du 8 mars 2021 au 2 juin 2021, au moyen d’un questionnaire électronique autoadministré ou d’une interview téléphonique assistée par ordinateur. Les répondants ont été sélectionnés de façon aléatoire à l’aide du Fichier de l’univers des logements, une liste comprenant tous les logements au Canada, et parmi les personnes ayant rempli le questionnaire détaillé du Recensement de 2016 pour le suréchantillon de la population autochtone. L’échantillon final était composé de 25 268 personnes, représentant 30 109 433 Canadiens, qui étaient tous admissibles aux fins de cette analyse. Le taux de réponse à l’enquête était de 46,2 %.

Définitions

Soins dentaires

Des données ont été recueillies sur le besoin en matière de services de santé, l’accès à ces services et les expériences vécues relativement à ces derniers au cours des 12 mois précédant l’enquête, soit durant les 12 mois suivant l’apparition de la pandémie au Canada, période pendant laquelle l’accès aux services de santé était limité. La question suivante a été posée aux répondants : « Au cours des 12 derniers mois, parmi les services de santé suivants, de quels services avez-vous eu besoin? Inclure tous les services que vous avez reçus ou pour lesquels vous êtes en attente. », question pour laquelle une des réponses était « Soins dentaires, comme un nettoyage, l’ajustement de prothèses dentaires ou la réparation de caries », ainsi que « oui » ou « non » comme choix de réponse. Ceux qui ont répondu « oui » ont été considérés comme ayant déclaré avoir besoin de soins dentaires de routine. Parmi ceux qui ont répondu « oui », si les services n’ont pas été reçus, des questions ont été posées pour en connaître la raison (COVID-19 ou autre).

Pour rendre compte des besoins déclarés en soins dentaires d’urgence, les répondants devaient répondre à la question suivante : « Au cours des 12 derniers mois, avez-vous ressenti de la douleur dans votre bouche ou aux dents? », avec un choix de réponse entre « oui » ou « non », puis on demandait aux répondants s’ils avaient essayé d’obtenir des soins médicaux ou dentaires pour cette douleur et s’ils ne l’avaient pas fait, quelle en était la raison.

Des études ont démontré que le fait de disposer d’une assurance dentaire constitue l’un des principaux facteurs faisant en sorte que la population canadienne consulte ou non un professionnel des soins dentairesNote 14, Note 15, Note 16. Malheureusement, ces renseignements n’ont pas été recueillis dans le cadre de l’EASSPPP.

Caractéristiques démographiques

Le genre comprenait les hommes, les femmes ou diverses identités de genre. Cependant, étant donné le petit nombre de répondants qui se sont déclarés dans la catégorie diverses identités de genre, la majorité des estimations connexes étaient de qualité insuffisante pour la diffusion et ont donc été supprimées. Les groupes d’âge se classaient selon les catégories suivantes : 18 à 24 ans, 25 à 49 ans, 50 à 74 ans, et 75 ans et plus. Par statut d’immigrant, on entend une personne née au Canada ou un immigrant, y compris les résidents permanents et non permanents. L’identité autochtone a été établie en fonction de la réponse « oui » à la question « Êtes-vous membre des Premières Nations, Métis ou Inuk (Inuit)? » et a été comparée à la population non autochtone (ceux ayant répondu « non »). Même si les Autochtones vivant hors réserve ont fait l’objet d’un suréchantillonnage et qu’une désagrégation par identité autochtone était possible, aucune sous-analyse n’a été faite parce que c’était l’objet d’une autre étude. On a demandé aux répondants qui ont déclaré être non autochtones d’indiquer le groupe de population auquel ils appartenaient, notamment Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Latino-Américain, Arabe, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental et autre (Coréen, Japonais, groupe non inclus ailleurs et groupes de population multiples). En raison de la petite taille des échantillons, pour la plupart des analyses, les groupes de population non autochtones ont été examinés comme une dichotomie entre les groupes de population non racisés (non autochtones, blancs) et racisés (non autochtones, non blancs).

Caractéristiques socioéconomiques

Le niveau de scolarité a été mesuré en fonction du plus haut certificat, diplôme ou grade obtenu par les répondants et classé selon les catégories suivantes : diplôme d’études secondaires ou moins; certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire; baccalauréat ou grade de niveau supérieur. Les quintiles de revenu des ménages reposaient sur la répartition nationale du revenu total du ménage déclaré par les répondants et regroupé en quintiles : les ménages du quintile inférieur avaient un revenu total de moins de 40 000 $, ceux du deuxième quintile avaient un revenu total de 40 000 $ à moins de 65 000 $, ceux du troisième quintile avaient un revenu total de 65 000 $ à moins de 98 000 $, ceux du quatrième quintile avaient un revenu total de 98 000 $ à moins de 147 000 $ et ceux du quintile de revenu le plus élevé avaient un revenu total de 147 000 $ ou plus.

Analyse

Des statistiques descriptives calculées à partir de données pondérées et ajustées pour tenir compte de la non-réponse ont été utilisées pour estimer la prévalence de l’accès aux soins dentaires et des besoins non satisfaits en matière de soins dentaires. Pour chaque variable, les réponses « Non déclaré » ont été considérées comme manquantes et exclues des analyses. Des tests t indépendants ont été appliqués pour évaluer les écarts entre les estimations. Le seuil de signification a été établi à p < 0,05. La technique bootstrap a servi à estimer les variances et les intervalles de confiance de 95 % afin de tenir compte du plan complexe d’enquête. Les analyses ont été réalisées au moyen de la version 9.4 de SAS, et de la version 11.0.3 de SUDAAN.

Résultats

Selon les résultats de l’EASSPPP de 2021, 44,5 % des Canadiens âgés de 18 ans et plus (représentant 13 307 484 Canadiens) ont déclaré avoir eu besoin de soins dentaires de routine au cours des 12 premiers mois de la pandémie  (tableau 1). Près de la moitié (48,1 %) des femmes ont déclaré avoir eu besoin de soins dentaires de routine au cours de l’année précédente, un taux supérieur à celui enregistré pour les hommes (40,9 %). De manière similaire, les personnes dont le niveau d’études était supérieur au diplôme d’études secondaires (45,1 % pour les titulaires d’un diplôme d’études collégiales ou d’un certificat d’une école de métiers et 49,7 % pour les titulaires d’un baccalauréat) et les personnes nées au Canada (47,1 %) étaient plus susceptibles de déclarer avoir eu besoin de soins dentaires de routine que les personnes moins scolarisées (37,9 %) et que les immigrants ou résidents non permanents (38,6 %). Environ le tiers (36,9 %) de la population racisée au Canada a déclaré avoir eu besoin de soins dentaires de routine, comparativement à 47,5 % de la population non racisée (blanche) alors que les personnes vivant dans un ménage à revenu élevé étaient plus susceptibles de déclarer avoir eu besoin de soins dentaires de routine que les personnes vivant dans un ménage appartenant au quintile de revenu le plus faible (tableau 1). Comparativement aux résidents de l’Ontario (45,3 %), un pourcentage plus faible de résidents de Terre-Neuve-et-Labrador (37,6 %) et du Québec (41,5 %) ont indiqué avoir eu besoin de soins dentaires de routine.


Tableau 1
Pourcentage de répondants qui ont déclaré un besoin en soins dentaires de routine au cours des 12 derniers mois, selon certaines caractéristiques, population à domicile âgée de 18 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de répondants qui ont déclaré un besoin en soins dentaires de routine au cours des 12 derniers mois. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et % et Intervalle de
confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques % Intervalle de
confiance à 95 %
de à
Total 44,5 43,4 45,6
HommesTableau 1 Note 1 40,9 39,2 42,6
Femmes 48,1Note * 46,6 49,6
Diverses identités de genre 35,7Tableau 1 Note D 16,8 60,4
Groupe d’âge (en années)
18 à 24 ans 44,8 39,4 50,4
25 à 49 ansTableau 1 Note 1 44,9 43,1 46,7
50 à 74 ans 44,8 43,3 46,4
75 ans et plus 41,0Note * 38,1 44,0
Éducation
Diplôme d’études secondaires ou moinsTableau 1 Note 1 37,9 35,9 40,0
Certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège, d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire 45,1Note * 43,2 47,0
Baccalauréat ou grade de niveau supérieur 49,7Note * 47,8 51,6
Statut d’immigrant
Personnes nées au CanadaTableau 1 Note 1 47,1 45,8 48,4
Immigrants ou résidents non permanents 38,6Note * 36,3 41,0
Groupe de population non autochtone
Population non racisée (blanche)Tableau 1 Note 1 47,5 46,2 48,7
Population racisée (non blanche) 36,9Note * 34,3 39,6
Identité autochtone
AutochtonesTableau 1 Note 2 45,4 43,4 47,4
Non-autochtonesTableau 1 Note 1 44,5 43,4 45,7
Quintile de revenu du ménage
InférieurTableau 1 Note 1 36,6 34,8 38,5
Deuxième 36,7 34,3 39,2
Troisième 46,2Note * 43,5 48,9
Quatrième 51,2Note * 48,4 53,9
Supérieur 56,1Note * 53,2 58,9
Province
Terre-Neuve-et-Labrador 37,6Note * 34,3 41,1
Île-du-Prince-Édouard 47,7 44,2 51,1
Nouvelle-Écosse 48,9 45,9 52,0
Nouveau-Brunswick 43,7 40,6 46,9
Québec 41,5Note * 39,2 43,8
OntarioTableau 1 Note 1 45,3 43,1 47,5
Manitoba 43,6 40,7 46,5
Saskatchewan 45,7 42,8 48,6
Alberta 46,7 44,1 49,4
Colombie-Britannique 45,4 42,8 47,9

Parmi les 44,5 % de Canadiens qui ont déclaré avoir eu besoin de soins dentaires de routine au cours des 12 mois précédents, la majorité (94,2 %) a reçu les soins dont ils avaient besoin, bien que 5,8 % ne les ont pas reçus (tableau 2). Un pourcentage significativement plus faible de personnes faisant partie des deux quintiles de revenu supérieurs (quatrième quintile : 5,1 %; quintile supérieur : 4,2 %) que de personnes faisant partie du quintile de revenu inférieur (8,1 %) ont fait état de besoins en soins dentaires de routine non comblés. Aucune autre différence statistiquement significative n’a été observée parmi les personnes ayant déclaré ne pas avoir reçu les soins dentaires de routine dont elles avaient besoin, y compris selon le genre, l’âge, le niveau de scolarité, le statut d’immigrant, le groupe de population, l’identité autochtone et la province.


Tableau 2
Pourcentage de répondants qui ont déclaré un besoin en soins dentaires de routine non satisfait au cours des 12 derniers mois, selon certaines caractéristiques, population à domicile âgée de 18 ans ou plus, Canada (territoires non compris), 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de répondants qui ont déclaré un besoin en soins dentaires de routine non satisfait au cours des 12 derniers mois. Les données sont présentées selon Caractéristique (titres de rangée) et % et Intervalle de
confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristique % Intervalle de
confiance à 95 %
inférieure supérieure
Total 5,8 5,0 6,7
HommesTableau 2 Note 1 5,2 4,1 6,6
Femmes 6,1 5,0 7,4
Groupe d’âge (en années)
18 à 24 ans 6,1Tableau 2 Note D 3,4 10,6
25 à 49 ans Tableau 2 Note 1 6,6 5,3 8,3
50 à 74 ans 5,0 4,0 6,1
75 ans et plus 4,6Tableau 2 Note D 2,8 7,6
Éducation
Diplôme d’études secondaires ou moinsTableau 2 Note 1 5,8Tableau 2 Note C 4,0 8,3
Certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège, d'un cégep ou d’un autre établissement non universitaire 5,6 4,4 7,0
Baccalauréat ou grade de niveau supérieur 6,0 4,9 7,3
Statut d’immigrant
Personnes nées au CanadaTableau 2 Note 1 5,7 4,8 6,7
Immigrants ou résidents non permanents 6,2Tableau 2 Note C 4,6 8,4
Groupe de population non autochtone
Population non racisée (blanche)Tableau 2 Note 1 5,2 4,4 6,2
Population racisée (non blanche) 6,8Tableau 2 Note C 4,9 9,2
Identité autochtone
AutochtonesTableau 2 Note 2 7,6 5,9 9,7
Non-autochtonesTableau 2 Note 1 5,7 4,9 6,7
Quintile de revenu du ménage
InférieurTableau 2 Note 1 8,1 6,2 10,4
Deuxième 6,1Tableau 2 Note C 4,3 8,6
Troisième 5,4Tableau 2 Note C 3,9 7,5
Quatrième 5,1Note * Tableau 2 Note C 3,5 7,4
Supérieur 4,2Note * Tableau 2 Note C 3,0 5,8
Province
Terre-Neuve-et-Labrador 5,7Tableau 2 Note D 3,2 9,8
Île-du-Prince-Édouard 7,9Tableau 2 Note C 5,2 11,8
Nouvelle-Écosse 5,2Tableau 2 Note C 3,4 7,7
Nouveau-Brunswick 4,5Tableau 2 Note C 2,8 7,2
Québec 5,6Tableau 2 Note C 3,9 8,1
OntarioTableau 2 Note 1 6,3 4,8 8,1
Manitoba 5,6Tableau 2 Note C 4,0 7,9
Saskatchewan 4,3Tableau 2 Note C 2,8 6,5
Alberta 5,5Tableau 2 Note C 4,0 7,5
Colombie-Britannique 5,5Tableau 2 Note C 4,0 7,4

Au cours de la première année de la pandémie, il était assez fréquent que les rendez-vous pour les soins dentaires soient annulés, reportés ou retardés en raison de la COVID-19, près de 1 personne sur 5 (18,9 %) ayant été touchée, peu importe que cette personne ait des besoins non satisfaits en soins dentaires de routine (tableau 3). Les personnes de 25 à 49 ans (21,4 %) étaient plus susceptibles de voir leur rendez-vous chez le dentiste annulé, reporté ou retardé en raison de la COVID-19 que les personnes de 50 à 74 ans (17,2 %) et de 75 ans et plus (12,3 %). L’annulation, le report ou le retard d’un rendez-vous était également plus courant pour les personnes ayant un niveau de scolarité supérieur au diplôme d’études secondaires, les personnes nées au Canada et celles dont le revenu du ménage était plus élevé (tableau 3). Au cours des 12 premiers mois de la pandémie, environ 3 résidents sur 10 de l’Île-du-Prince-Édouard (28,8 %) et de Terre-Neuve-et-Labrador (35,3 %) ont déclaré que leur rendez-vous pour des soins dentaires avait été annulé, reporté ou retardé, des taux significativement supérieurs à l’estimation pour les résidents de l’Ontario (21,0 %), tandis que les résidents de la Saskatchewan (13,6 %), du Québec (16,0 %) et de l’Alberta (16,2 %) ont déclaré un moins grand nombre de problèmes. Le fait qu’un rendez-vous pour des soins dentaires ait été annulé, reporté ou retardé en raison de la COVID-19 était près de trois fois plusélevé chez les personnes ayant des besoins non satisfaits en matière de soins dentaires de routine (46,9 %) que chez celles qui ont reçu des soins dentaires de routine (17,1 %) (tableau 3).


Tableau 3
Pourcentage de répondants qui ont eu un rendez-vous dentaire annulé, reporté ou retardé en raison de la pandémie de COVID-19, selon certaines caractéristiques et selon s’ils ont reçu des soins, population à domicile âgée de 18 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de répondants qui ont eu un rendez-vous dentaire annulé. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Ensemble des personnes
qui avaient besoin
de soins dentaires, Ensemble des personnes
qui avaient besoin de soins dentaires
et qui ne les ont pas reçus, Ensemble des personnes
qui avaient besoin de soins
dentaires et qui les ont reçus, % et Intervalle de
confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Ensemble des personnes
qui avaient besoin
de soins dentaires
Ensemble des personnes
qui avaient besoin de soins dentaires
et qui ne les ont pas reçus
Ensemble des personnes
qui avaient besoin de soins
dentaires et qui les ont reçus
% Intervalle de
confiance à 95 %
Intervalle de
confiance à 95 %
Intervalle de
confiance à 95 %
inférieure supérieure % inférieure supérieure % inférieure supérieure
Total 18,9 17,6 20,2 46,9 39,3 54,6 17,1 15,8 18,4
HommesTableau 3 Note 1 18,2 16,2 20,3 49,7 38,4 61,0 16,5 14,6 18,6
Femmes 19,4 17,7 21,1 44,7 34,8 55,1 17,6 16,0 19,3
Groupe d’âge (en années)
18 à 24 ans 19,2Tableau 3 Note C 14,1 25,6 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 19,6 14,2 26,3
25 à 49 ansTableau 3 Note 1 21,4 19,3 23,7 58,1 47,1 68,3 18,8 16,8 20,9
50 à 74 ans 17,2Note * 15,5 18,9 39,5Note * 29,5 50,5 15,9Note * 14,3 17,7
75 ans et plus 12,3Note * 9,6 15,8 44,1Tableau 3 Note D 22,1 68,6 10,9Note * 8,3 14,1
Éducation
Diplôme d’études secondaires ou moinsTableau 3 Note 1 15,0 12,6 17,8 39,7Tableau 3 Note D 22,3 60,3 13,5 11,4 15,9
Certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège, d'un cégep ou d’un autre établissement non universitaire 19,8Note * 17,5 22,3 52,6 41,5 63,5 17,9Note * 15,6 20,4
Baccalauréat ou grade de niveau supérieur 20,6Note * 18,5 22,8 46,3 35,8 57,2 18,8Note * 16,8 21,0
Statut d’immigrant
Personnes nées au CanadaTableau 3 Note 1 20,2 18,8 21,8 54,3 46,0 62,4 18,3 16,8 19,8
Immigrants ou résidents non permanents 14,7Note * 12,4 17,4 25,7Note * Tableau 3 Note C 16,0 38,5 13,6Note * 11,3 16,3
Groupe de population non autochtone
Population non racisée (blanche)Tableau 3 Note 1 19,3 17,8 20,8 50,8 42,1 59,3 17,5 16,1 19,0
Population racisée (non blanche) 16,9 14,0 20,2 32,1Note * Tableau 3 Note C 20,1 47,0 15,6 12,7 19,1
Identité autochtone
AutochtonesTableau 3 Note 2 19,5 17,0 22,2 45,7 34,0 57,8 17,5 15,1 20,1
Non-autochtonesTableau 3 Note 1 18,8 17,5 20,2 46,6 38,7 54,6 17,1 15,8 18,5
Quintile de revenu du ménage
InférieurTableau 3 Note 1 15,2 12,8 18,1 37,7Tableau 3 Note C 24,6 52,9 13,1 10,8 15,8
Deuxième 15,5 12,8 18,6 42,8Tableau 3 Note C 26,6 60,7 13,8 11,1 16,9
Troisième 22,0Note * 18,8 25,5 51,6Tableau 3 Note C 33,9 68,8 20,1Note * 17,0 23,6
Quatrième 22,2Note * 19,0 25,6 49,5Tableau 3 Note C 30,9 68,2 20,8Note * 17,8 24,2
Supérieur 19,0Note * 16,5 21,8 59,0Note * 42,6 73,7 17,3Note * 14,8 20,0
Province
Terre-Neuve-et-Labrador 35,3Note * 30,2 40,8 65,0Tableau 3 Note C 31,9 88,1 33,3Note * 28,2 38,9
Île-du-Prince-Édouard 28,8Note * 24,7 33,3 45,0Tableau 3 Note D 24,7 67,1 27,5Note * 23,4 32,1
Nouvelle-Écosse 22,1 18,6 26,1 49,6Tableau 3 Note C 28,6 70,7 20,6 17,1 24,5
Nouveau-Brunswick 20,7 16,9 25,0 47,6Tableau 3 Note D 25,0 71,2 19,6 15,8 24,0
Québec 16,0Note * 13,3 19,1 55,8Tableau 3 Note C 36,9 73,2 13,6Note * 11,3 16,4
OntarioTableau 3 Note 1 21,0 18,5 23,8 49,0 36,1 62,0 19,0 16,6 21,8
Manitoba 18,9 15,8 22,4 54,7Tableau 3 Note C 37,6 70,9 16,9 14,0 20,4
Saskatchewan 13,6Note * 10,9 16,9 39,2Tableau 3 Note D 21,5 60,3 12,2Note * 9,6 15,5
Alberta 16,2Note * 13,5 19,3 24,5Note * Tableau 3 Note D 14,3 38,6 15,7 13,0 19,0
Colombie-Britannique 17,6 15,1 20,4 41,0Tableau 3 Note C 27,4 56,3 16,3 13,8 19,2

Parmi les personnes ayant eu des besoins dentaires plus urgents au cours de la première année de la pandémie, près du quart (23,3 %) des personnes de 18 ans et plus ont souffert de douleur dans la bouche ou aux dents (tableau 4). Les femmes (25,0 %) étaient plus susceptibles que les hommes (21,5 %) de déclarer avoir souffert de douleur buccodentaire, et les Autochtones (27,5 %) étaient plus susceptibles de le faire que les non-Autochtones (23,2 %). La prévalence de la douleur dans la bouche ou aux dents diminuait de manière considérable avec l’âge, environ deux fois plus de jeunes de 18 à 24 ans (30,3 %) que de personnes âgées de 75 ans et plus (16,4 %) ayant déclaré avoir souffert de douleur. Une plus faible proportion de résidents de Terre-Neuve-et-Labrador (19,3 %) que de résidents de l’Ontario (23,0 %) ont fait état de douleur dans la bouche ou aux dents.


Tableau 4
Pourcentage de répondants qui ont déclaré avoir souffert de douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents, selon certaines caractéristiques, population à domicile âgée de 18 ans et plus, Canada (sauf les territoires), 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de répondants qui ont déclaré avoir souffert de douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et % et Intervalle de
confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques % Intervalle de
confiance à 95 %
inférieure supérieure
Total 23,3 22,3 24,3
HommesTableau 4 Note 1 21,5 20,0 23,0
Femmes 25,0Note * 23,7 26,3
Diverses identités de genre 37,8Tableau 4 Note D 18,2 62,4
Groupe d’âge (en années)
18 à 24 ans 30,3Note * 25,5 35,5
25 à 49 ansTableau 4 Note 1 24,5 22,9 26,1
50 à 74 ans 21,8Note * 20,5 23,2
75 ans et plus 16,4Note * 14,3 18,8
Éducation
Diplôme d’études secondaires ou moinsTableau 4 Note 1 22,8 20,8 24,9
Certificat ou diplôme d’une école de métiers,
d’un collège, d'un cégep ou d’un autre
établissement non universitaire
24,8 23,1 26,6
Baccalauréat ou grade de niveau supérieur 22,4 20,9 24,0
Statut d’immigrant
Personnes nées au CanadaTableau 4 Note 1 23,9 22,7 25,0
Immigrants ou résidents non permanents 22,0 20,0 24,2
Groupe de population non autochtone
Population non racisée (blanche)Tableau 4 Note 1 23,2 22,1 24,3
Population racisée (non blanche) 22,9 20,6 25,4
Identité autochtone
AutochtonesTableau 4 Note 2 27,5Note * 25,6 29,5
Non-autochtonesTableau 4 Note 1 23,2 22,2 24,2
Quintile de revenu du ménage
InférieurTableau 4 Note 1 23,6 22,0 25,4
Deuxième 25,2 22,7 28,0
Troisième 24,7 22,5 27,1
Quatrième 21,2 19,0 23,5
Supérieur 21,6 19,3 24,1
Province
Terre-Neuve-et-Labrador 19,3Note * 16,7 22,4
Île-du-Prince-Édouard 23,0 20,2 26,2
Nouvelle-Écosse 25,4 22,7 28,3
Nouveau-Brunswick 21,5 18,7 24,5
Québec 22,6 20,7 24,6
OntarioTableau 4 Note 1 23,0 21,0 25,2
Manitoba 23,3 21,0 25,6
Saskatchewan 22,2 19,9 24,8
Alberta 24,9 22,7 27,3
Colombie-Britannique 24,5 22,3 26,9

Parmi les Canadiens qui souffraient de douleur buccodentaire, près des deux tiers (64,2 %) ont essayé d’obtenir des soins (tableau 5). Les femmes (67,0 %) et les adultes âgés de 50 à 74 ans (72,5 %) et de 75 ans et plus (74,5 %) étaient plus susceptibles que les hommes (61,0 %) et les adultes de 25 à 49 ans (59,5 %) d’avoir essayé d’obtenir des soins. La plupart des personnes qui souffraient de douleur buccodentaire se sont fait traiter à un cabinet dentaire (92,5 %), tandis que les autres ont tenté d’obtenir des soins à un cabinet médical ou à un autre endroit (7,5 %) (données non présentées). La majorité des personnes (86,4 %) qui ont essayé d’obtenir des soins pour leur douleur dans la bouche ou aux dents ont reçu les soins requis (tableau 5). La proportion de personnes ayant reçu les soins dont elles avaient besoin pour leur douleur buccodentaire n’avait pas tendance à différer selon les caractéristiques sociodémographiques ou d’une province à l’autre. Cependant, les personnes ayant un revenu plus élevé (troisième quintile : 91,9 %; quatrième quintile : 90,5 %; quintile supérieur : 92,0 %) étaient beaucoup plus susceptibles que celles du quintile de revenu inférieur (80,1 %) d’avoir reçu des soins pour leur douleur dans la bouche ou aux dents.


Tableau 5
Pourcentage de répondants qui ont essayé d’obtenir des soins médicaux pour une douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents, selon certaines caractéristiques, population à domicile âgée de 18 ans ou plus, Canada (sauf les territoires), 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de répondants qui ont essayé d’obtenir des soins médicaux pour une douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Ont essayé obtenir des soins pour une douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents, Ont reçu les soins requis, % et Intervalle de
confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Ont essayé obtenir des soins pour une douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 mois précédents Ont reçu les soins requis
% Intervalle de
confiance à 95 %
% Intervalle de
confiance à 95 %
inférieure supérieure inférieure supérieure
Total 64,2 61,5 66,7 86,4 84,0 88,5
HommesTableau 5 Note 1 61,0 56,7 65,2 87,1 83,4 90,0
Femmes 67,0Note * 63,8 70,0 86,3 83,0 89,0
Diverses identités de genre 64,7Tableau 5 Note C 34,7 86,4 Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Groupe d’âge (en années)
18 à 24 ans 52,1 41,9 62,1 76,2 62,8 85,9
25 à 49 ansTableau 5 Note 1 59,5 55,6 63,4 85,4 81,5 88,7
50 à 74 ans 72,5Note * 69,2 75,6 90,0Note * 87,5 92,0
75 ans et plus 74,5Note * 66,9 80,8 86,2 77,4 91,9
Éducation
Diplôme d’études secondaires ou moinsTableau 5 Note 1 63,2 57,7 68,4 83,5 77,5 88,1
Certificat ou diplôme d’une école de métiers,
d’un collège, d'un cégep ou d’un autre
établissement non universitaire
63,9 60,0 67,7 88,3 85,3 90,7
Baccalauréat ou grade de niveau supérieur 65,0 60,7 69,1 87,5 83,4 90,7
Statut d’immigrant
Personnes nées au CanadaTableau 5 Note 1 64,5 61,7 67,2 87,3 85,0 89,4
Immigrants ou résidents non permanents 63,4 57,4 69,1 84,5 78,1 89,3
Groupe de population non autochtone
Population non racisée (blanche)Tableau 5 Note 1 66,0 63,2 68,7 87,7 85,2 89,8
Population racisée (non blanche) 59,7 53,3 65,8 83,9 76,7 89,3
Identité autochtone
AutochtonesTableau 5 Note 2 64,4 60,6 68,0 83,8 79,6 87,4
Non-autochtonesTableau 5 Note 1 64,2 61,5 66,9 86,8 84,3 88,9
Quintile de revenu du ménage
InférieurTableau 5 Note 1 63,3 58,9 67,5 80,1 74,8 84,6
Deuxième 57,3 50,2 64,0 81,3 73,3 87,3
Troisième 64,6 58,8 70,1 91,9Note * 88,2 94,6
Quatrième 66,9 60,5 72,8 90,5Note * 85,7 93,9
Supérieur 70,6 63,9 76,5 92,0Note * 88,0 94,7
Province
Terre-Neuve-et-Labrador 64,8 56,0 72,8 79,7 70,2 86,8
Île-du-Prince-Édouard 64,5 56,9 71,5 82,0 72,9 88,5
Nouvelle-Écosse 66,5 59,7 72,6 84,5 77,9 89,4
Nouveau-Brunswick 66,6 58,7 73,7 88,8 81,6 93,4
Québec 62,1 56,9 67,0 86,5 81,0 90,6
OntarioTableau 5 Note 1 63,1 57,5 68,4 85,0 79,4 89,3
Manitoba 64,5 58,7 69,9 88,1 81,7 92,4
Saskatchewan 67,1 60,7 73,0 88,0 80,7 92,8
Alberta 68,0 62,6 73,0 89,0 84,5 92,3
Colombie-Britannique 65,7 60,5 70,5 87,6 82,4 91,4

À l’inverse, plus du tiers (35,8 %) des Canadiens âgés de 18 ans et plus qui ont souffert de douleur buccodentaire n’ont pas essayé d’obtenir des soins pour ces douleurs. Certains ne l’ont pas fait en raison du coût (36,4 %), tandis que pour d’autres, la douleur a disparu par elle-même (52,3 %) (données non présentées). Environ le tiers (33,2 %) n’ont pas cherché à obtenir des soins par crainte d’être exposés à la COVID-19 (tableau 6). Bien qu’aucune différence selon le genre n’ait été observée pour ce qui est de la crainte d’être exposé à la COVID-19, les adultes âgés de 75 ans et plus (49,2 %) étaient proportionnellement plus nombreux que ceux de 25 à 49 ans (28,5 %) à avoir évité de se faire soigner en raison de cette crainte. Le choix d’éviter les soins en raison des risques liés à la COVID-19 différait également en fonction du statut d’immigrant et de l’identité autochtone. Par exemple, 41,9 % des immigrants et 33,2 % des personnes non autochtones ont déclaré ne pas avoir essayé d’obtenir des soins par crainte d’être exposés à la COVID-19. Ces taux sont plus élevés que les taux correspondants pour les personnes nées au Canada (29,6 %) et les Autochtones (25,5 %). À l’échelle du pays, les proportions de personnes qui n’ont pas cherché à obtenir des soins pour traiter une douleur dans la bouche ou aux dents par crainte de contracter la COVID-19 étaient généralement similaires d’une région à l’autre, à l’exception d’une différence notable : près de la moitié (47,9 %) des résidents de l’Ontario ont déclaré ne pas avoir essayé d’obtenir des soins parce qu’ils craignaient d’être exposés à la COVID-19, un pourcentage beaucoup plus élevé que toutes les autres estimations provinciales, lesquelles vont de 12,3 % au Nouveau-Brunswick à 33,3 % en Colombie-Britannique.


Tableau 6
Pourcentage de répondants qui n’ont pas essayé d’obtenir des soins pour une douleur dans la bouche ou aux dents par crainte de contracter la COVID-19, population à domicile âgée de 18 ans ou plus, Canada (sauf les territoires), 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de répondants qui n’ont pas essayé d’obtenir des soins pour une douleur dans la bouche ou aux dents par crainte de contracter la COVID-19. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et % et Intervalle de
confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques % Intervalle de
confiance de 95 %
inférieure supérieure
Total 33,2 28,5 38,3
HommesTableau 6 Note 1 30,7 23,2 39,4
Femmes 35,8 30,4 41,6
Groupe d’âge (en années)
18 à 24 ans 37,7Tableau 6 Note D 21,0 57,9
25 à 49 ansTableau 6 Note 1 28,5 23,2 34,5
50 à 74 ans 37,0 30,9 43,5
75 ans et plus 49,2Note * Tableau 6 Note C 34,1 64,5
Éducation
Diplôme d’études secondaires ou moinsTableau 6 Note 1 31,7Tableau 6 Note C 21,3 44,3
Certificat ou diplôme d’une école de métiers, d’un collège, d'un cégep ou d’un autre établissement non universitaire 26,2 20,7 32,6
Baccalauréat ou grade de niveau supérieur 41,1 33,8 49,0
Statut d’immigrant
Personnes nées au CanadaTableau 6 Note 1 29,6 25,1 34,6
Immigrants ou résidents non permanents 41,9Note * 31,2 53,5
Groupe de population non autochtone
Population non racisée (blanche)Tableau 6 Note 1 27,3 22,9 32,2
Population racisée (non blanche) 45,4Note * 34,3 56,9
Identité autochtone
AutochtonesTableau 6 Note 2 25,5Note * 20,3 31,5
Non-autochtonesTableau 6 Note 1 33,2 28,3 38,5
Quintile de revenu du ménage
InférieurTableau 6 Note 1 33,7 26,7 41,5
Deuxième 36,1Tableau 6 Note C 24,1 50,2
Troisième 28,8Tableau 6 Note C 20,4 39,1
Quatrième 30,7Tableau 6 Note C 21,3 42,0
Supérieur 36,2Tableau 6 Note C 25,7 48,1
Province
Terre-Neuve-et-Labrador Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Île-du-Prince-Édouard Note F: trop peu fiable pour être publié Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Nouvelle-Écosse 15,8Note * Tableau 6 Note D 9,2 25,9
Nouveau-Brunswick 12,3Note * Tableau 6 Note D 7,1 20,7
Québec 15,7Note * Tableau 6 Note C 10,8 22,3
OntarioTableau 6 Note 1 47,9 38,0 57,9
Manitoba 29,5Note * 21,6 38,7
Saskatchewan 31,3Note * Tableau 6 Note C 21,9 42,7
Alberta 27,2Note * Tableau 6 Note C 19,7 36,2
Colombie-Britannique 33,3Note * 25,5 42,3

Discussion

La présente étude est la première à l’échelle nationale à traiter du besoin autodéclaré de soins buccodentaires et de l’accès à des services de santé buccodentaire pendant la pandémie de COVID-19 au Canada, lorsque les services dentaires de routine ou préventifs (non urgents) ont été interrompus et parfois limités pour réduire la transmission du virus, tandis que les services de soins d’urgence étaient généralement disponibles.

Selon cette étude, environ 45 % des Canadiens âgés de 18 ans et plus ont déclaré avoir eu besoin de soins dentaires de routine au cours de la première année de la pandémie. Près du quart ont déclaré avoir eu besoin de soins urgents, caractérisés par une douleur dans la bouche ou aux dents. Des estimations d’avant la pandémie tirées des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) laissent entendre que 74,7 % des Canadiens du même âge ont consulté un dentiste en 2018Note 16. Les personnes qui ont consulté un dentiste peuvent ne pas avoir déclaré avoir eu besoin de soins dentaires parce qu’elles avaient déjà été traitées, alors que les personnes qui n’ont pas consulté un dentiste peuvent avoir déclaré ne pas avoir besoin de services dentaires parce qu’elles ne voient pas la prévention comme étant importante ou parce qu’elles n’ont pas décelé les signes précurseurs d’un problème de santé buccodentaire. Même si les deux enquêtes fournissent des renseignements importants, la comparaison des estimations de l’EASSPPP avec celles de l’ESCC n’est pas entièrement appropriée ou utile en raison des différences liées à leurs méthodologies et aux libellés des questions.

Néanmoins, l’EASSPPP indique que le taux d’accès aux services dentaires et l’utilisation de ces services par les Canadiens ont diminué au cours des 12 premiers mois de la pandémie et qu’il y a eu moins de visites chez le dentiste qu’en temps normal. D’autres études provinciales ont abouti à des résultats similaires. Par exemple, une étude portant sur les visites chez le dentiste dans les cliniques externes des hôpitaux et communautaires en Alberta a révélé une baisse du nombre de visites chez les hygiénistes dentaires pour la période de mars à septembre 2020 comparativement à la même période de six mois en 2018 et 2019Note 17. De façon similaire, une étude menée en Colombie-Britannique sur les patients gériatriques en perte d’autonomie a révélé que tous les rendez-vous dentaires dans les cliniques de soins dentaires de longue durée ont été annulés en avril et mai 2020 et que durant le reste de l’année, ces cliniques ont fonctionné à environ le tiers de leur capacité d’avant la pandémieNote 18.

Malgré les défis liés à la comparaison des estimations de l’EASSPPP relatives au recours aux soins dentaires de routine avec d’autres données canadiennes, elles n’ont pas eu d’incidence sur les autres résultats de l’EASSPPP décrits dans la présente étude pour ce qui est des besoins selon les caractéristiques sociodémographiques, notamment le genre, l’âge, le statut d’immigrant ou le revenu, et concordent avec les résultats de nombreuses autres études sur la santé buccodentaire et l’accès aux soins buccodentaires. Qui plus est, ces résultats peuvent non seulement saisir les différences dans l’état de santé buccodentaire en soi, mais aussi probablement les différences dans les comportements relatifs à la recherche de soins de manière plus générale. De futures études sur la santé dentaire pourraient permettre d’examiner la correspondance entre les mesures subjectives et plus objectives de la santé buccodentaire et des besoins en traitement pour différents groupes de population.

La présente étude a démontré que la plupart des personnes au Canada ayant eu besoin de soins dentaires de routine au cours de la première année de la pandémie ont reçu un traitement. Cependant, environ 6 % des Canadiens ont déclaré ne pas avoir obtenu les soins dont ils avaient besoin. Les taux de besoins non satisfaits en matière de soins dentaires étaient comparables pour la plupart des groupes sociodémographiques, à l’exception des personnes vivant dans les ménages se situant dans la tranche supérieure de revenu (40 %), qui étaient moins susceptibles de déclarer un besoin dentaire non satisfait que celles vivant dans les ménages du quintile de revenu inférieur. Les Canadiens vivant dans un ménage à revenu élevé étaient également plus susceptibles d’avoir reçu des soins pour traiter une douleur buccodentaire que ceux vivant dans un ménage à faible revenu. Dans la présente étude, un taux plus élevé de besoin en services de santé buccodentaire et d’utilisation de ces services a été déclaré par les Canadiens à revenu élevé comparativement à ceux à faible revenu. Des disparités dans l’accès aux soins dentaires et dans les besoins en soins dentaires au Canada selon le revenu ont déjà été observéesNote 14, Note 16, Note 19. Les soins dentaires peuvent être coûteux, et sans un programme de soins buccodentaires universel et financé par l’État, les personnes à faible revenu et à revenu moyen renoncent parfois aux soins dentaires en raison de leur incapacité à les payerNote 20, Note 21. La plupart des Canadiens dépendent de l’assurance dentaire parrainée par leur employeur ou paient de leur poche les frais dentairesNote 16. Dans la présente étude, 36 % des Canadiens ayant souffert de douleur dans la bouche ou aux dents n’ont pas essayé d’obtenir des soins en raison du coût. Ce constat concorde avec des estimations antérieures selon lesquelles plus de 1 personne sur 5 n’a pas consulté un dentiste pour cette raisonNote 16.

Dans la présente étude, le pourcentage de rendez-vous annulé, reporté ou retardé chez les personnes qui avaient des besoins en soins dentaires était deux à trois fois plus élevé chez celles qui n’ont pas reçu les soins dont elles avaient besoin (47 %) que chez celles qui les ont reçus (17 %). Les raisons de ces perturbations dans les rendez-vous, comme les mesures de confinement, les symptômes de la COVID-19 ou un diagnostic d’infection à la COVID-19 chez le patient ou le fournisseur de soins, n’ont pas été prises en compte dans le cadre de l’EASSPPP. La présente étude a permis de constater que 1 Canadien sur 3 a évité d’aller chez un dentiste par crainte de contracter la COVID-19, et ce, même s’il souffrait de douleur dentaire. Des études menées auprès de patients japonais, polonais et américains ont aussi révélé qu’à l’instar de leurs homologues canadiens, certains patients ont choisi d’annuler ou de reporter leur visite chez le dentiste en raison de la peur ou de l’anxiété à l’idée de contracter le virusNote 22, Note 23, Note 24. L’accès limité aux différents services de soins de santé, y compris ceux offerts par les dentistes, et la diminution de l’utilisation de ces services sont particulièrement préoccupants si les retards dans ces soins ont des effets indésirables sur la santé. Des visites régulières chez un dentiste permettent de garantir que les problèmes émergents sont décelés à un stade précoce et plus propice au traitement. De nouvelles données probantes révèlent que la pandémie pourrait avoir eu un effet négatif sur la santé buccodentaire au Canada. En Alberta, par exemple, une étude a révélé que les infections dentaires, les problèmes salivaires et les troubles temporo-mandibulaires (contribuant à l’augmentation des visites chez les dentistes pédiatriques et les chirurgiens-dentistes) étaient plus fréquemment observés chez les patients après l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie comparativement aux niveaux enregistrés avant la pandémie17. Cette étude a révélé que presque le quart des Canadiens ont souffert de douleur dans la bouche ou aux dents au cours des 12 premiers mois de la pandémie, ce qui laisse entendre un besoin plus grand de soins de santé buccodentaire urgents. Cette proportion est plus élevée que les 11,7 % de Canadiens qui ont déclaré avoir souffert de douleur dans la bouche, parfois ou souvent, au cours des 12 mois ayant précédé l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2007 à 2009Note 25. D’autres études ont montré que les niveaux de stress, d’anxiété et de dépression ont augmenté pendant la pandémie de COVID-19, contribuant à des taux plus élevés de troubles temporo-mandibulaires, de bruxisme (grincement des dents) et de douleur orofacialeNote 26, Note 27.

La présente étude comporte un certain nombre de limites. Premièrement, les données recueillies reposent sur l’autodéclaration des comportements au cours des 12 mois précédents, qui peut faire l’objet d’un biais de rappel et qui exigeait du répondant qu’il reconnaisse avoir besoin de services dentaires qui n’avaient pas été déterminés cliniquement. Deuxièmement, certaines variables pertinentes pour l’étude de la santé buccodentaire et de l’accès aux services connexes, notamment l’assurance-soins dentaires, la fréquence de brossage des dents, le fait que les répondants aient un dentiste ou aient accès à une clinique où ils vont habituellement et la situation en matière de consommation de tabac, n’ont pas été recueillies dans l’EASSPPP. Le fait de disposer d’une assurance dentaire constitue l’un des principaux facteurs qui poussent les Canadiens à consulter un dentisteNote 14, Note 15, Note 16. Troisièmement, pour les Autochtones, il n’est pas possible d’appliquer les résultats à ceux qui ne font pas partie de la population cible, en particulier les membres des Premières Nations vivant dans les réserves et les Inuits vivant dans le Nord, puisque ces personnes n’ont pas été sondées directement et que l’effet de la pandémie sur les besoins déclarés en matière de services de santé buccodentaire et sur l’accès à ces services pourrait différer selon l’emplacement de leur résidence. Les restrictions visant la prestation de services dentaires variaient d’un bout à l’autre du Canada au fil du temps et selon le risque ou la prévalence des taux d’infection à la COVID-19, mais ces renseignements contextuels n’étaient pas présents dans l’EASSPPP. Des données en provenance des États-Unis laissent entendre que les cabinets dentaires ont repris leurs activités pour offrir des soins de routine dès mai 2020Note 28 et que près de 99 % des cabinets dentaires avaient repris leurs activités à la mi-juillet 2020Note 29. Si la durée de la période de mesure avait été inférieure à 12 mois, les estimations concernant l’accès aux soins buccodentaires au début de la pandémie de COVID-19, lorsque les confinements étaient les plus stricts, auraient probablement été plus faibles. De plus, la nature transversale de l’enquête a fait qu’il a été impossible de déterminer si la personne a commencé à souffrir de douleur dans la bouche parce qu’elle n’avait pas reçu les soins dentaires préventifs dont elle avait besoin.

La présente étude descriptive a permis de montrer qu’au cours des 12 premiers mois de la pandémie de COVID-19, de nombreux Canadiens ont vu leur accès aux soins dentaires interrompu ou n’ont pas reçu les services de santé buccodentaire dont ils avaient besoin, et ce, qu’ils craignaient ou non d’être exposés à la COVID-19. Il reste à voir si les interruptions dans les soins dentaires en raison de la pandémie entraîneront des problèmes dentaires à plus long terme. Alors que les Canadiens apprennent à vivre avec la COVID-19, plutôt que de s’attendre à ce qu’elle soit éradiquée, la surveillance continue de la santé buccodentaire et des soins connexes demeure importante, en particulier chez les populations ayant une moins bonne santé dentaire.

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