Rapports sur la santé
Facteurs de risque croisés d’inactivité physique chez les adultes canadiens

par Rachel C. Colley , Michelle Guerrero et Tracey Bushnik

Date de diffusion : le 15 novembre 2023

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202301100002-fra

Résumé

Introduction

En moyenne, 45 % des adultes canadiens respectent la recommandation préconisant l’accumulation d’au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse par semaine. Cette unique statistique masque une vaste gamme de niveaux de respect de la recommandation parmi différents groupes au sein de la population. La présente étude vise à déterminer comment le sexe, l’âge et la situation familiale recoupent les facteurs de risque connus en matière d’inactivité physique pour cerner, au sein de la population canadienne, les groupes les plus à risque de ne pas suivre la recommandation liée à l’activité physique.

Méthodes

Au moyen de données tirées de six cycles combinés de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (de 2007 à 2019), la présente étude permet d’examiner la façon dont le pourcentage de femmes et d’hommes canadiens âgés de 18 à 79 ans qui suivent la recommandation en matière d’activité physique varie en fonction des facteurs sociodémographiques, de la situation familiale et de l’état de santé. La régression logistique a été utilisée pour déterminer si le lien entre des facteurs précis et le respect de la recommandation en matière d’activité physique diffère selon le sexe. L’analyse des classes latentes a été utilisée pour cerner les combinaisons de facteurs liés aux caractéristiques sociodémographiques, à la situation familiale et à l’état de santé propres au sexe au sein de la population canadienne qui sont associées à divers niveaux de respect de la recommandation en matière d’activité physique.

Résultats

Les hommes étaient plus nombreux à respecter la recommandation liée à l’activité physique comparativement aux femmes (49 % par rapport à 38 %). Les classes latentes ayant le plus faible degré de respect de la recommandation à l’égard de l’activité physique (19 % chez les femmes et 29 % chez les hommes) comprenaient principalement les répondants célibataires ou mariés sans enfant qui avaient une probabilité élevée de présenter divers facteurs de risque liés à l’inactivité physique, comme être plus âgé, être moins instruit, avoir un revenu plus faible, fumer, être aux prises avec de l’adiposité centrale, ou avoir une santé générale autodéclarée mauvaise ou passable. Les classes latentes ayant le plus haut degré de respect de la recommandation à l’égard de l’activité physique (61 % chez les femmes et 67 % chez les hommes) comprenaient surtout les personnes sans conjoint et sans enfant qui avaient une faible probabilité de présenter des facteurs de risques quelconques liés à l’inactivité physique. Pour les femmes, une classe additionnelle (dont 32 % des répondantes respectaient la recommandation liée à l’activité physique) était composée de jeunes mères célibataires qui présentaient divers facteurs de risques liés à l’inactivité physique (p. ex. avoir un faible revenu, fumer ou être aux prises avec de l’adiposité centrale).

Interprétation

Comprendre l’intersectionnalité entre les facteurs de risque liés à l’inactivité physique et le sexe, l’âge et la situation familiale pourrait orienter les stratégies visant à accroître l’activité physique chez les personnes les plus vulnérables.

Mots-clés

exercice, temps libre, parentalité, vieillissement, intersectionnalité

Auteurs

Rachel Colley, Michelle Guerrero et Tracey Bushnik travaillent à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, à Ottawa (Ontario).

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • Parmi les adultes canadiens, 45 % d’entre eux respectent la recommandation liée à l’activité physique.
  • L’activité physique diminue avec l’âge.
  • Les hommes sont plus actifs que les femmes.
  • Les parents de jeunes enfants sont moins actifs que les adultes sans enfant.
  • Les déterminants sociaux de la santé ont une incidence sur les comportements liés au style de vie, y compris l’activité physique.

Ce qu’apporte l’étude

  • Il y a un grand écart dans le respect de la recommandation liée à l’activité physique selon le sexe, l’âge, les facteurs sociodémographiques, la situation familiale et le statut de santé.
  • Les hommes sont plus actifs que les femmes pour l’ensemble des groupes d’âge, des caractéristiques sociodémographiques, des types de situation familiale et des statuts de santé. L’écart est supérieur à la moyenne parmi les personnes de 35 à 49 ans, les parents célibataires et les personnes sans obésité abdominale.
  • Bien que l’activité physique diminue avec l’âge, les Canadiens plus âgés ayant moins de facteurs de risque liés à l’inactivité sont plus actifs que ceux qui ont aussi un faible revenu, un faible niveau de scolarité et un mauvais état de santé autodéclaré, et qui sont plus susceptibles de fumer et de vivre seuls.
  • Les Canadiens plus jeunes sont plus actifs que les Canadiens plus âgés, mais les Canadiens plus jeunes vivant avec des enfants dans le ménage sont moins actifs que ceux sans enfant.

Introduction

Des éléments de preuve de fond indiquent une forte relation dose-effet entre l’activité physique et la prévention de la mortalité prématurée et des conditions chroniquesNote 1. Parmi les adultes canadiens, 45 % ont respecté la recommandation préconisant l’accumulation d’au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse (APMV) par semaineNote 2. Cette unique statistique reflète le taux de respect moyen chez les adultes canadiens de 18 à 79 ans, mais ne comprend pas les renseignements sur les groupes au sein de cette population qui pourraient être plus ou moins susceptibles de respecter la recommandation liée à l’activité physique. Divers obstacles individuels liés à l’activité physique ont été proposés. Cependant, l’effet cumulatif de multiples facteurs de risque liés à l’inactivité est moins évident. De plus, l’interaction entre les différences d’âge en ce qui concerne l’activité physique et la situation familiale et d’autres facteurs de risque liés à l’inactivité n’est pas bien comprise. L’identification des combinaisons plus courantes de l’âge, de la situation familiale avec des facteurs de risque liés à l’inactivité dans le contexte canadien pourrait aider à cibler les messages de santé publique et les stratégies aux personnes qui en ont le plus besoin.

Une recherche antérieure a cerné diverses sources d’influence indépendantes sur les comportements liés à l’activité physique, y compris les facteurs sociodémographiques (p. ex. l’âge, le sexe et le genre, le niveau de scolarité et le revenu), la situation familiale (p. ex. des jeunes enfants dans le ménage et les familles monoparentales), les problèmes de santé (p. ex. l’obésité et les problèmes de santé chroniques) et les caractéristiques psychosociales (p. ex. la santé générale et la santé mentale autodéclarées). Au Canada, l’activité physique diminue avec l’âge, et les hommes sont plus actifs que les femmesNote 2, Note 3. Pendant la pandémie de COVID-19, les femmes canadiennes étaient moins actives que les hommes et ont signalé plus d’obstacles et moins de facteurs favorables liés à l’activité physiqueNote 4. Les femmes ont aussi déclaré avoir moins de temps de loisir comparativement aux hommes. Lorsque les femmes ont du temps de loisir, il est plus probable que ce temps soit fragmenté, et les femmes sont moins susceptibles d’utiliser ce temps pour des activités de loisirs activesNote 5, Note 6. Les responsabilités d’élever les enfants et les travaux ménagers peuvent limiter le temps disponible pour les activités physiques durant les loisirsNote 6, Note 7, Note 8, et ceci peut être accentué chez les mères de familles monoparentalesNote 9, Note 10. Les Canadiens ayant des problèmes de santé chroniques, ceux qui fument et ceux ayant un taux de revenu et d’éducation inférieur sont aussi moins susceptibles de respecter la recommandation liée à l’activité physiqueNote 11. Il existe des inégalités dans l’activité physique au Canada et il est probable que bon nombre de Canadiens ont de multiples facteurs de risque liés à l’inactivité. Jusqu’à présent, la majorité des recherches sur l’épidémiologie de l’activité physique n’a pas pris en considération les croisements entre les divers facteurs de risque liés à l’inactivité.

Les croisements de l’âge, du sexe et de la situation familiale avec d’autres facteurs de risque liés à l’inactivité peuvent fournir d’importants renseignements sur les personnes qui font face à des difficultés cumulées à l’égard de l’adoption et du maintien d’un style de vie actif. Une telle approche est fondée sur la théorie de l’intersectionnalité, qui reconnaît que divers statuts sociaux devraient être pris en considération pour mieux comprendre les synergies entre les divers facteurs de risque ou les corrélats d’un résultat quelconqueNote 12. La modélisation par régression avec interactions à quatre variables a été utilisée dans une analyse des données d'une enquête canadienne représentative de la population nationale pour démontrer que l’effet positif du revenu sur l’activité physique était le plus marqué chez les hommes racisés, que le revenu et l’activité physique sont modérément reliés chez les hommes et les femmes de race blanche, mais que le revenu n’a aucun effet sur l’activité physique chez les femmes raciséesNote 13. Mielke et ses collègues ont utilisé un indice de risques pour démontrer que le niveau d’activité physique était plus élevé chez les hommes blancs ayant un revenu élevé et un niveau de scolarité élevé, mais que le niveau d’activité physique était le plus faible chez les femmes non blanches ayant un faible revenu et un faible niveau de scolarité (48 % par opposition à 9,8 %, respectivement, ont respecté la recommandation en matière d’activité physique)Note 14. L’analyse des classes latentes (ACL) est une autre technique permettant d’examiner l’interaction de divers facteurs qui influent sur l’activité physique. Outre la détermination d’importants regroupements de facteurs de risque, l’ACL peut cerner les groupes les plus courants au sein d’une population quelconque.

L’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est une enquête sur la santé représentative de la population nationale qui a recueilli des données par cycles de deux ans dans les provinces canadiennes pendant la période de 2007 à 2019. L’activité physique est mesurée objectivement dans l’ECMS. Ces données sont disponibles avec les renseignements complets obtenus à l’aide d’un questionnaire en ce qui a trait à l’état de santé, aux comportements influant sur la santé, aux caractéristiques sociodémographiques et aux caractéristiques psychosociales. Les objectifs de cette étude sont les suivants :

  1. examiner les variations entre les sexes observées dans le niveau de respect de la recommandation liée à l’activité physique en fonction des caractéristiques sociodémographiques, de la situation familiale et des caractéristiques de la santé;
  2. utiliser la régression logistique pour déterminer si le lien entre des caractéristiques précises et le respect de la recommandation en matière d’activité physique diffère selon le sexe;
  3. utiliser l’ACL pour cerner des groupes dans la population selon des caractéristiques sociodémographiques, la situation familiale et les déterminants de la santé afin de comprendre les différences entre les groupes dans le respect de la recommandation en matière d’activité physique.

Méthodes

Source des données

Les données sont tirées de l’ECMS, une enquête répétée, transversale et représentative de la population nationale menée par Statistique Canada, qui permet de recueillir des renseignements sur la santé autodéclarés et mesurés directement auprès de la population canadienne de 3 à 79 ans (de 6 à 79 ans pour le cycle 1) vivant dans des logements privés dans les 10 provinces. Les personnes vivant dans l’un des 3 territoires et dans des réserves et établissements autochtones situés dans les provinces, ainsi que les personnes vivant en milieu institutionnel, les résidents de certaines régions éloignées et les membres à temps plein des Forces canadiennes sont exclus (environ 4 % de la population canadienne). Les données ont été recueillies de mars 2007 à février 2009 (cycle 1), d’août 2009 à novembre 2011 (cycle 2), de janvier 2012 à décembre 2013 (cycle 3), de janvier 2014 à décembre 2015 (cycle 4), de janvier 2016 à décembre 2017 (cycle 5) et de janvier 2018 à décembre 2019 (cycle 6). Un questionnaire sur les caractéristiques sociodémographiques et les comportements influant sur la santé a été complété au domicile du répondant. Cela a été suivi par un rendez-vous à un centre d’examen mobile (CEM), où des questions additionnelles ont été posées, une série de mesures physiques ont été prises (p. ex. la taille, le poids et la tension artérielle), et des accéléromètres ont été fournis aux participants. Plus de renseignements sur l’ECMS sont disponibles ailleursNote 15, Note 16, Note 17. L’échantillon de l’étude comprend des répondants de 18 à 79 ans de tous les cycles d’enquête pour lesquels des données valides ont été recueillies par accéléromètre. L’échantillon complet des données totalisées (n = 15 510) tirées des cycles 1 à 6 de l’ECMS comprenait 7 513 hommes et 7 997 femmes.

Mesure de l’activité physique

Tous les participants capables de marcher ont reçu un accéléromètre Actical (Philips Respironics, Oregon, États-Unis) qui est maintenu au-dessus de la hanche droite par une ceinture élastique; ils devaient le porter durant leurs heures d’éveil pendant sept jours consécutifs. Les détails sur les procédures de réduction des données de l’accéléromètre sont disponibles ailleursNote 18, Note 19. Une journée valide a été définie comme étant une journée où le participant a porté l’accéléromètre pendant au moins 10 heures. Seuls les participants ayant au moins quatre jours de données valides ont été inclus dans la présente analyseNote 18. La somme du temps d’APMV mesuré pour chaque jour valide a été déterminée selon le seuil établi pour l’activité modérée (1 535 comptes par minute ou plus)Note 20. La moyenne quotidienne de temps consacré à l’APMV a été calculée en faisant la somme du nombre total de minutes pour tous les jours valides, divisée par le nombre de jours valides. Le respect de la recommandation canadienne en matière d’activité physique a été évalué en observant les répondants ayant accumulé une somme hebdomadaire d’au moins 150 minutes d’APMVNote 21, Note 22.

Situation familiale

À l’aide de la variable sur la situation familiale (DHHDLVG) et de l’état matrimonial du répondant, une variable sur la situation familiale à quatre volets a été dérivée :

  1. non marié(e) et non en union libre, et n'est pas un parent d'un enfant quelconque dans le ménage (personne désignée comme étant une personne sans conjoint, sans enfant);
  2. marié(e) ou en union libre, et n'est pas un parent d'un enfant quelconque dans le ménage (personne désignée comme étant une personne avec conjoint, sans enfant);
  3. famille biparentale avec au moins un enfant dans le ménage (personne désignée comme étant parent dans une famille biparentale);
  4. famille monoparentale avec au moins un enfant dans le ménage (personne désignée comme étant parent dans une famille monoparentale).

Facteurs de risque liés à l’inactivité physique

Le sexe (masculin ou féminin) a été déclaré pendant la visite au CEM. Le genre (homme ou femme) n’a pas été déclaré dans l’ECMS. Les groupes d’âge étaient les suivants : les 18 à 34 ans, les 35 à 49 ans, les 50 à 64 ans et les 65 à 79 ans. Le plus haut niveau de scolarité atteint a été dérivé de la façon suivante : pas de diplôme d’études secondaires; diplôme d’études secondaires; et grade ou diplôme postsecondaire. Des quintiles du revenu du ménage corrigé ont été établis d’après une version modifiée de la méthode d’équivalence du score, où le revenu total du ménage est ajusté en fonction d’un facteur de pondération fondé sur le nombre de personnes dans le ménageNote 23. Le statut de fumeur a été dichotomisé en fumeur quotidien (oui ou non). Les problèmes de santé chroniques (asthme, problèmes respiratoires, fibromyalgie, arthrite, maux de dos, hypertension artérielle, taux élevé de cholestérol, diabète, maladie du cœur, cancer, troubles attribuables à un accident vasculaire cérébral, maladie de la thyroïde, trouble de l’humeur, dysfonctionnement rénal, problèmes de vésicule biliaire, hépatite, autre, et affections gastro-intestinales dans les cycles 5 et 6 seulement) ont été regroupés et dichotomisés en deux catégories : aucun; et un ou plus. Trois niveaux de risque pour la santé liés à l’adiposité centrale ont été dérivés à l’aide des rapports taille/poids : adiposité centrale saine (0,4 à 0,49), adiposité centrale accrue (0,5 à 0,59), et adiposité centrale élevée (0,6 ou plus)Note 24. La santé générale et la santé mentale autodéclarées ont été dichotomisées de la façon suivante : passable ou mauvaise; et bonne, très bonne ou excellente.

Analyse statistique

Les estimations des proportions et des intervalles de confiance de 95 % (IC) ont été calculées pour examiner le taux de respect de la recommandation en matière d’activité physique selon le sexe, en fonction des caractéristiques sociodémographiques, de la situation familiale et des caractéristiques de la santé. Pour chacune des caractéristiques, les modèles logistiques univariés spécifiques au sexe ont estimé des différences de proportion (avec IC de 95 %) en ce qui a trait au respect de la recommandation sur l’activité physique. Les tests statistiques des variations entre les caractéristiques ont été menés à l’aide de tests t. Des modèles de régression logistique multivariés distincts employant la suppression par liste (n = 278 de 15 510 [moins de 2 %] ont été exclus) – chacun étant un paramètre d’interaction entre les sexes et une covariable, après correction pour toutes les covariables restantes – ont permis de déterminer si le lien entre une caractéristique particulière et le taux de respect de la recommandation à l’égard de l’activité physique différait selon le sexe. Les différences corrigées par modèle selon le sexe ainsi que leurs IC de 95 % ont été estimées en calculant les effets marginaux moyens. Pour tenir compte du plan d’échantillonnage complexe de l’enquête, toutes les analyses ont été pondérées au moyen des facteurs de pondérations combinés des cycles 1 à 6 de l’ECMS. L’estimation de la variance (IC de 95 %) a été calculée au moyen des poids de rééchantillonnage produits par Statistique Canada. Les données ont été analysées au moyen de la version 9.4 de SAS et de la version 11.0.3 du logiciel SUDAAN exécutable par SAS, à l’aide du DDL = 68 (dénominateur du degré de liberté égal à 68) dans les déclarations de procédure du logiciel SUDAAN.

L’ACL a été utilisée pour cerner des types de personnes en ce qui a trait aux facteurs de risque liés à l’inactivité physique. La technique estime les caractéristiques de chaque groupe latent et fournit la probabilité que chaque personne appartienne au groupe en question. L’ACL a été menée séparément pour les hommes et les femmes. Pour chaque sexe, une série de modèles ont été estimés. Nous avons commencé par une solution à une seule classe, puis nous avons accru ce nombre de classes pour en arriver à une solution à cinq classes. Les modèles ont été estimés à l’aide de données non pondérées et évalués selon l’interprétation des classes ainsi que des critères liés aux renseignements statistiques : critère d’information bayésien (BIC), critère d’information d’Akaike (AIC), le BIC ajusté à la taille de l’échantillon, et le critère d’information d’Akaike cohérent (CAIC), les valeurs les plus faibles signifiant un meilleur ajustement aux données. L’exactitude de la classification par modèle a été évaluée grâce à l’examen des probabilités postérieures moyennes de l’appartenance à une classe et de l’entropie; les valeurs supérieures ou égales à 0,80 ou supérieures ou égales à 0,70, respectivement, signifiaient une classification acceptable. Le pourcentage de répondants dans chaque classe a aussi été examiné pour veiller à ce qu’aucune classe ne représente moins de 5 % de l’échantillon. Le progiciel poLCA dans le logiciel RStudio, version 1.4.1106, a été utilisé pour ajuster les modèles de classes latentesNote 25. Les facteurs de pondération de l’enquête ont été utilisés pour estimer les probabilités des caractéristiques en fonction des classes latentes pour les hommes et les femmes. Ces données ont été intégrées aux modèles logistiques univariés spécifiques au sexe pour estimer le risque relatif et les IC de 95 % en ce qui a trait au respect de la recommandation liée à l’activité physique dans l’ensemble des classes.

Résultats

Statistiques descriptives

Il y avait une répartition semblable d’hommes et de femmes dans l’ensemble des groupes d’âge, des niveaux de scolarité et des quintiles de revenu, ainsi qu’une santé générale et mentale bonne, très bonne ou excellente (tableau 1). Il y avait une plus grande proportion de mères célibataires (6,7 %) comparativement aux pères célibataires (2,0 %) ainsi qu’une plus forte proportion de femmes que d’hommes ayant au moins un problème de santé chronique (66,4 % par opposition à 60,1 %, respectivement). En revanche, on a signalé une proportion plus élevée de fumeurs chez les hommes (17,8 %) que chez les femmes (12,2 %), et plus d’hommes que de femmes avaient des risques accrus pour la santé en raison de l’adiposité centrale (73,5 % par rapport à 68,4 %, respectivement).


Tableau 1
Taille de l’échantillon et répartition des proportions pondérées, total et selon le sexe, en fonction de certaines caractéristiques, 2007 à 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taille de l’échantillon et répartition des proportions pondérées Total , Hommes et Femmes(figurant comme en-tête de colonne).
Total Hommes Femmes
Nombre % Nombre % Nombre %
Total 15 510 100,0 7 513 100,0 7 997 100,0
Sexe
Hommes 7 513 49,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Femmes 7 997 50,1 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Groupe d’âge
De 18 à 34 ans 3 395 28,3 1 614 28,7 1 781 27,9
De 35 à 49 ans 5 358 29,5 2 603 30,1 2 755 28,8
De 50 à 64 ans 3 885 28,4 1 945 27,8 1 940 29,0
De 65 à 80 ans 2 872 13,8 1 351 13,3 1 521 14,3
Plus haut niveau de scolarité atteint
Pas de diplôme d’études secondaires 1 662 10,2 837 11,5 825 8,9
Diplôme d’études secondaires 3 383 24,5 1 607 25,5 1 776 23,6
Diplôme d’études postsecondaires 10 326 65,2 4 996 63,0 5 330 67,5
Quintiles de revenu ajusté des ménages selon la taille du ménage
1er (revenu le plus faible) 3 202 20,0 1 292 17,2 1 910 22,8
2e 3 300 19,8 1 542 19,3 1 758 20,4
3e 3 184 20,0 1 590 19,4 1 594 20,6
4e 3 006 19,8 1 571 21,1 1 435 18,5
5e (revenu le plus élevé) 2 818 20,3 1 518 22,9 1 300 17,7
Structure familiale
Sans conjoint, sans enfant 4 290 31,6 1 940 32,4 2 350 30,9
Avec conjoint, sans enfant 4 483 33,0 2 364 33,3 2 119 32,7
Famille biparentale 5 735 31,0 3 034 32,2 2 701 29,7
Famille monoparentale 996 4,4 171 2,0 825 6,7
Consommation quotidienne de tabac
Oui 1 954 15,0 1 051 17,8 903 12,2
Non 13 520 85,0 6 439 82,2 7 081 87,8
Adiposité centrale
Aucun risque accru pour la santé 4 113 29,1 1 757 26,6 2 356 31,6
À risque accru pour la santé 6 847 42,8 3 693 46,5 3 154 39,1
À risque encore plus élevé pour la santé 4 498 28,1 2 035 27,0 2 463 29,3
A au moins un problème de santé chronique
Oui 10 129 63,2 4 731 60,1 5 398 66,4
Non 5 381 36,8 2 782 39,9 2 599 33,6
Santé générale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente 14 009 90,1 6 762 89,8 7 247 90,5
Mauvaise ou passable 1 500 9,9 750 10,2 750 9,5
Santé mentale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente 14 552 92,9 7 117 94,0 7 435 91,8
Mauvaise ou passable 908 7,1 373 6,0 535 8,2
A respecté la recommandation liée à l’activité physique
Oui 6 293 43,4 3 415 48,5 2 878 38,2
Non 9 217 56,6 4 098 51,5 5 119 61,8

La proportion de Canadiens qui respectent la recommandation à l’égard de l’activité physique était plus élevée chez les hommes que chez les femmes en général et dans l’ensemble de toutes les caractéristiques examinées dans la présente analyse (tableau 2). Pour les deux sexes, la proportion des répondants qui respectent la recommandation diminue avec l’âge et augmente avec le niveau de scolarité et le revenu. Les hommes et les femmes sans conjoint et sans enfant faisaient partie du groupe de situation familiale ayant le plus haut taux de respect de la recommandation liée à l’activité physique (58,5 % et 45,1 %, respectivement). Chez les hommes, le groupe de situation familiale ayant le plus faible taux de respect de la recommandation en matière d’activité physique était celui qui regroupait les personnes avec un conjoint, mais sans enfant (41,1 %). Quant aux femmes, c’est le groupe incluant les mères célibataires qui avait le plus faible taux de respect de la recommandation liée à l’activité physique (27,8 %). Tant chez les hommes que chez les femmes, le plus faible taux de respect de la recommandation liée à l’activité physique a été observé chez les fumeurs, les personnes aux prises avec de l’adiposité centrale accrue ou élevée, les personnes ayant au moins un problème de santé chronique, et les personnes ayant déclaré avoir une mauvaise santé générale, comparativement à leurs groupes de référence respectifs. La proportion d’hommes et de femmes qui respectent la recommandation liée à l’activité physique ne diffère pas en fonction de l’état de santé mentale autodéclaré.


Tableau 2
Prévalence du respect de la recommandation liée à l’activité physique, selon le sexe, en fonction de certaines caractéristiques, 2007 à 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence du respect de la recommandation liée à l’activité physique Hommes, Femmes, Nombre, Prévalence, Différences de prévalence par rapport au groupe de référence et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Nombre Prévalence Différences de prévalence par rapport au groupe de référence Nombre Prévalence Différences de prévalence par rapport au groupe de référence
Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 % Intervalle de confiance de 95 %
% de à % de à % de à % de à
Total 3 415 48,5 45,0 52,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2 878 38,2 35,6 41,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Groupe d’âge
De 18 à 34 ans 999 64,8 58,8 70,4 40,3 Note ** 33,5 47,1 831 53,3 48,1 58,4 32,4 Note ** 26,5 38,3
De 35 à 49 ans 1 322 51,9 47,2 56,5 27,4 Note ** 22,9 31,8 1 119 35,9 31,9 40,1 15,0 Note ** 10,5 19,5
De 50 à 64 ans 748 39,5 34,6 44,7 15,0 Note ** 9,7 20,3 622 34,7 31,1 38,6 13,9 Note ** 9,3 18,5
De 65 à 80 ansTableau 2 Note  346 24,5 20,8 28,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 306 20,9 17,8 24,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Plus haut niveau de scolarité atteint
Pas de diplôme d’études secondairesTableau 2 Note  272 33,1 26,1 40,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 180 22,1 18,1 26,7 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Diplôme d’études secondaires 736 48,9 43,4 54,3 15,7 Note ** 8,4 23,1 644 39,1 34,9 43,4 16,9 Note ** 11,2 22,7
Diplôme d’études postsecondaires 2 388 51,6 47,8 55,3 18,4 Note ** 10,9 26,0 2 030 40,2 36,6 43,8 18,0 Note ** 12,3 23,8
Quintiles de revenu ajusté des ménages selon la taille du ménage
1er (revenu le plus faible)Tableau 2 Note  541 45,8 38,2 53,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 554 32,4 27,9 37,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2e 596 41,4 36,2 46,9 -4,3 -13,9 5,2 539 35,0 30,6 39,7 2,6 -3,0 8,2
3e 715 49,2 42,2 56,4 3,5 -6,5 13,5 564 38,7 33,7 43,9 6,3 -0,3 13,0
4e 743 50,0 44,8 55,2 4,3 -4,8 13,4 586 40,0 34,3 45,9 7,6 Note * 1,0 14,2
5e (revenu le plus élevé) 820 54,5 48,8 60,0 8,7 0,1 17,3 635 47,2 42,5 52,0 14,8 Note ** 8,6 21,1
Structure familiale
Sans conjoint, sans enfant 1 034 58,5 53,7 63,2 9,2 -8,6 26,9 930 45,1 40,3 49,9 17,3 Note ** 10,4 24,1
Avec conjoint, sans enfant 866 41,1 37,1 45,2 -8,3 -25,7 9,2 643 35,1 31,2 39,2 7,3 Note * 1,1 13,5
Famille biparentale 1 436 46,1 41,2 51,1 -3,3 -20,4 13,9 1 021 36,6 33,0 40,4 8,8 Note * 2,5 15,1
Famille monoparentaleTableau 2 Note  78 49,4 32,3 66,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 282 27,8 22,7 33,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Consommation quotidienne de tabac
OuiTableau 2 Note  375 39,0 32,2 46,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 215 22,9 18,5 28,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Non 3 033 50,6 47,2 53,9 11,6 Note ** 5,3 17,9 2 662 40,4 37,6 43,3 17,5 Note ** 12,3 22,7
Adiposité centrale
Aucun risque accru pour la santé 1 155 70,1 64,8 75,0 38,3 Note ** 33,2 43,4 1 211 53,2 49,0 57,3 30,2 Note ** 25,5 34,9
À risque accru pour la santé 1 660 46,0 42,2 49,7 14,1 Note ** 9,9 18,4 1 141 37,7 34,1 41,5 14,7 Note ** 9,9 19,6
À risque encore plus élevé pour la santéTableau 2 Note  592 31,8 27,5 36,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 519 23,0 19,6 26,8 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
A au moins un problème de santé chronique
OuiTableau 2 Note  1 905 43,3 39,4 47,4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1 688 33,4 30,5 36,4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Non 1 510 56,3 51,8 60,7 13,0 Note ** 8,4 17,6 1 190 47,8 43,7 52,0 14,4 Note ** 10,0 18,8
Santé générale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente 3 208 50,9 47,2 54,5 23,2 Note ** 17,3 29,1 2 742 40,0 37,2 42,8 18,3 Note ** 12,1 24,6
Mauvaise ou passableTableau 2 Note  207 27,7 22,2 33,9 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 136 21,7 16,3 28,1 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Santé mentale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente 3 230 48,7 45,1 52,3 3,0 -7,6 13,7 2 700 38,6 35,9 41,3 3,0 -5,9 11,8
Mauvaise ou passableTableau 2 Note  176 45,7 35,2 56,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 170 35,6 27,2 45,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Estimations de la prévalence corrigées par modèle

Après la correction en fonction des caractéristiques sociodémographiques, de la situation familiale et des caractéristiques de la santé, les femmes étaient moins susceptibles que les hommes (écart de 10,8 points de pourcentage) de respecter la recommandation liée à l’activité physique. Cette variation selon le sexe était nettement supérieure à la moyenne pour les répondants de 35 à 49 ans, les parents célibataires et les personnes sans risque accru pour la santé découlant de l’adiposité centrale (figure 1). La variation selon le sexe était nettement inférieure à la moyenne parmi les répondants de 50 ans et plus, les personnes ayant un risque accru en raison de l’adiposité centrale, et les personnes déclarant avoir une santé générale mauvaise ou passable. Dans le modèle de régression logistique entièrement corrigé, toutes les caractéristiques étaient grandement associées au respect de la recommandation liée à l’activité physique, sauf les problèmes de santé chroniques et la santé mentale autodéclarée (test F de Satterthwaite, valeur supérieure à 0,05) (données non présentées). Ces deux variables n’ont donc pas été incluses dans l’ACL subséquente.

Fig 1 Variations entre les hommes et les femmes dans la prévalence de respect de la recommandation liée 
à l’activité physique (calculée à l’aide de modèles rajustés), selon certaines caractéristiques

Description de la figure 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Pourcentage
Dans l'ensemble -10,8
Groupe d’âge
De 18 à 34 ans -12,0
De 35 à 49 ans -16,1
De 50 à 64 ans -6,9
De 65 à 80 ans -7,1
Plus haut niveau de scolarité
Pas de diplôme d’études secondaires -8,7
Diplôme d’études secondaires -8,1
Diplôme d’études postsecondaires -12,2
Quintiles de revenu ajusté des ménages selon la taille du ménage
1er (revenu le plus faible) -13,3
2e -6,7
3e -13,5
4e -10,8
5e (revenu le plus élevé) -10,1
Situation familiale
Sans conjoint, sans enfant -10,2
Avec conjoint, sans enfant -9,0
Famille biparentale -11,9
Famille monoparentale -24,5
Consommation quotidienne de tabac
Oui -12,4
Non -10,6
Adiposité centrale
Aucun risque accru pour la santé -17,0
À risque accru pour la santé -7,5
À risque encore plus élevé pour la santé -10,9
A au moins un problème de santé chronique
Oui -11,7
Non -9,6
Santé générale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente -11,2
Mauvaise ou passable -7,9
Santé mentale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente -10,8
Mauvaise ou passable -11,5

Analyse de classes latentes

En fonction des indices d’ajustement pour l’analyse des classes latentes et l’interprétation conceptuelle des classes (consulter la section Méthodes pour obtenir une description des critères), la solution à quatre classes a été sélectionnée pour les hommes et la solution à cinq classes a été sélectionnée pour les femmes (tableau 3). Une solution à cinq classes n’a pas été sélectionnée pour les hommes, car ce groupe n’a pas satisfait au critère prédéfini de l’ACL. Les valeurs d’entropie étaient adéquates pour chaque solution, soit 0,71 et 0,72, respectivement. Les probabilités postérieures moyennes variaient entre 0,79 (classe 2) et 0,89 (classe 3) pour la solution à quatre classes utilisée pour les hommes, et entre 0,79 (classe 1) et 0,86 (classes 2 et 4) pour la solution à cinq classes utilisée pour les femmes. Toutes les classes contenaient plus de 5 % de l’échantillon. Les quatre classes pour les hommes s’affichaient dans l’ordre suivant : du pourcentage le moins élevé au pourcentage le plus élevé en ce qui a trait au respect de la recommandation liée à l’activité physique. Par conséquent, la classe 1 représente les personnes les plus probables de ne pas respecter la recommandation liée à l’activité physique, alors que la classe 4 représente les personnes qui sont moins probables de ne pas respecter cette recommandation. Une approche semblable a été prise pour les femmes. Par contre, une cinquième classe unique a été ajoutée en fonction des résultats liés à la situation familiale et au revenu. En raison du faible nombre de pères en situation familiale monoparentale dans l’échantillon analytique de la présente étude, une classe unique de l’ACL n’a pas été créée pour ce groupe.


Tableau 3
Indices d’ajustement pour l’analyse des classes latentes pour les hommes et les femmes
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Indices d’ajustement pour l’analyse des classes latentes pour les hommes et les femmes Classe 1, Classe 2, Classe 3, Classe 4 et Classe 5(figurant comme en-tête de colonne).
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5
Hommes
Critère d'information bayésien 101 120,53 97 709,39 95 961,08 95 381,86 95 103,12
Critère d’information d’Akaike 94 521,47 97 480,89 95 614,86 94 917,93 94 521,47
Statistique du rapport de vraisemblance (GTableau 3 Note 2) 9 595,603 6 099,005 4 209,986 3 499,581 3 073,894
Test du chi carré (x2) 19 585,64 12 581,9 7 743,989 5 152,644 3 612,432
Entropie Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,802 0,722 0,705 0,681
Femmes
Critère d'information bayésien 109 911,8 106 037,2 104 586,7 103 762,7 103 082,0
Critère d’information d’Akaike 109 800,0 105 806,6 104 237,3 103 294,6 102 495,2
Statistique du rapport de vraisemblance (GTableau 3 Note 2) 10 728,98 6 710,304 5 126,487 4 156,74 3 327,796
Test du chi carré (x2) 21 488,24 15 162,58 8 259,917 6 190,83 5 092,311
Entropie Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,703 0,738 0,745 0,716

Le tableau 4 décrit les probabilités des caractéristiques par classe de l’ACL pour les hommes et les femmes. La figure 2 superpose le respect de la recommandation liée à l’activité physique avec une représentation graphique des probabilités de caractéristiques par classe de l’ACL pour les hommes et les femmes. La classe 1 regroupe les hommes et les femmes qui sont plus âgés (le taux de probabilité d’avoir 50 ans ou plus s’élevait à 84,1 % chez les hommes et à 99,8 % chez les femmes). Les personnes de cette classe n’ont pas d’enfant (avec ou sans conjoint) et étaient les plus probables d’avoir tous les facteurs de risque, y compris avoir un faible niveau de scolarité et un faible revenu, faire usage du tabac, être aux prises avec l’adiposité centrale ou avoir une santé générale autodéclarée mauvaise ou passable. Les femmes dans la classe 1 étaient plus susceptibles de faire partie du groupe le plus âgé, comparativement aux hommes dans cette même classe (53,4 % par rapport à 37,5 %, respectivement). Les hommes et les femmes de la classe 2 avaient une forte probabilité d’être plus âgés (plus de 80 % sont susceptibles d’avoir 50 ans ou plus) et d’être aux prises avec de l’adiposité centrale, mais contrairement aux personnes de la classe 1, ils étaient moins susceptibles d’avoir un faible revenu, d’être moins instruits, de fumer ou d’avoir une santé générale autodéclarée mauvaise ou passable. Les hommes et les femmes dans la classe 2 avaient un conjoint, mais aucun enfant. La classe 3 regroupait des hommes et des femmes de 35 à 49 ans qui sont parents dans une famille biparentale et qui ont un risque accru lié à l’adiposité centrale. Les hommes dans la classe 3 étaient plus susceptibles d’être fumeurs et d’avoir un faible revenu, comparativement aux femmes de cette même classe. Les hommes et les femmes dans la classe 4 étaient âgés de 18 à 34 ans et n’avaient aucun conjoint et aucun enfant. Les hommes dans la classe 4, comparativement aux femmes dans cette même classe, étaient plus susceptibles de faire usage du tabac (25,2 % par rapport à 7,5 %, respectivement), moins susceptibles d’avoir fait des études postsecondaires (47,8 % par rapport à 60,6 %), et moins susceptibles d’avoir à composer avec de l’adiposité centrale (64,5 % par rapport à 73,5 %). Les personnes dans la classe 5 (femmes seulement) étaient principalement âgées de 18 à 49 ans et étaient très probables d’avoir tous les facteurs de risque, y compris avoir un faible revenu, avoir un faible niveau de scolarité, faire usage du tabac, être aux prises avec de l’adiposité centrale et avoir une santé générale autodéclarée mauvaise ou passable. La classe 5 avait la plus grande proportion de mères célibataires (25,1 %), taux nettement supérieur à celui de toutes les classes.

Fig 2 Pourcentage de répondants qui respectent la recommandation en matière d’activité physique et 
composition des classes de l’analyse des classes latentes, selon la classe et le sexe

Description de la figure 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Hommes, Femmes, Classe 1 : Plus forte probabilité d’être une personne avec ou sans conjoint, sans enfant, Classe 2 : Plus forte probabilité d’être une personne avec conjoint, sans enfant, Classe 3 : Plus forte probabilité d’être un parent dans une famille biparentale, Classe 4 : Plus forte probabilité d’être une personne sans conjoint, sans enfant et Classe 5 : Plus forte probabilité d’être un parent dans une famille monoparentale, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Classe 1 : Plus forte probabilité d’être une personne avec ou sans conjoint, sans enfant Classe 2 : Plus forte probabilité d’être une personne avec conjoint, sans enfant Classe 3 : Plus forte probabilité d’être un parent dans une famille biparentale Classe 4 : Plus forte probabilité d’être une personne sans conjoint, sans enfant Classe 1 : Plus forte probabilité d’être une personne avec ou sans conjoint, sans enfant Classe 2 : Plus forte probabilité d’être une personne avec conjoint, sans enfant Classe 3 : Plus forte probabilité d’être un parent dans une famille biparentale Classe 4 : Plus forte probabilité d’être une personne sans conjoint, sans enfant Classe 5 : Plus forte probabilité d’être un parent dans une famille monoparentale
pourcentage
Personne plus âgée 37,5 33,2 0,0 0,0 53,4 29,6 0,0 0,0 0,0
Niveau de scolarité plus faible 45,1 2,0 2,8 8,4 42,1 3,2 0,5 2,8 12,1
Revenu plus faible 39,3 1,1 10,6 24,5 61,4 1,9 2,1 17,2 61,5
Usage du tabac 30,0 3,0 15,0 25,2 19,9 7,0 4,6 7,5 29,9
Adiposité centrale 52,6 32,9 22,8 9,8 57,2 35,9 21,6 2,7 36,9
Santé générale (autoévaluée) passable ou mauvaise 30,0 6,0 4,8 7,5 27,4 4,1 2,5 4,5 19,7
Pourcentage de répondants qui respectent la recommandation en matière d’activité physique 28,7 40,6 50,3 66,7 19,2 33,1 42,1 61,0 32,0

Tableau 4
Probabilités des renseignements sociodémographiques selon la classe de l’analyse des classes latentes, pour les hommes et les femmes, Canada, 2007 à 2019
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités des renseignements sociodémographiques selon la classe de l’analyse des classes latentes Hommes, Femmes, Classe 1, Classe 2, Classe 3, Classe 4 et Classe 5, calculées selon Pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5
Pourcentage
Répartition en pourcentage des classes de l’analyse des classes latentes 18,0 19,9 37,7 24,4 12,7 25,3 27,4 16,7 17,9
Pourcentage de répondants qui respectent les recommandations en matière d’activité physique 28,7 40,6 50,3 66,7 19,2 33,1 42,1 61,0 32,0
Groupe d’âge
De 18 à 34 ans 0,5 11,2 11,4 90,6 Note F: trop peu fiable pour être publié 4,3 14,9 97,8 35,7
De 35 à 49 ans 15,4 0,0 67,4 8,2 Note F: trop peu fiable pour être publié 1,9 66,7 Note F: trop peu fiable pour être publié 55,6
De 50 à 64 ans 46,6 55,7 21,3 1,2 46,4 64,2 18,3 1,5 8,7
De 65 à 80 ans 37,5 33,2 0,0 0,0 53,4 29,6 0,0 Note F: trop peu fiable pour être publié 0,0
Plus haut niveau de scolarité atteint
Pas de diplôme d’études secondaires 45,1 2,0 2,8 8,4 42,1 3,2 0,5 2,8 12,1
Diplôme d’études secondaires 24,9 19,1 17,2 43,8 21,8 26,4 9,2 36,5 30,9
Diplôme d’études postsecondaires 30,0 78,9 80,0 47,8 36,1 70,4 90,3 60,6 57,0
Quintiles de revenu ajusté des ménages selon la taille du ménage
1er (revenu le plus faible) 39,3 1,1 10,6 24,5 61,4 1,9 2,1 17,2 61,5
2e 35,3 9,9 15,4 21,2 30,3 19,1 11,9 22,5 26,2
3e 15,5 17,9 20,5 21,9 7,1 26,3 24,5 25,5 11,9
4e 7,8 33,4 23,7 16,9 1,2 27,1 30,5 18,5 0,5
5e (revenu le plus élevé) 2,1 37,7 29,8 15,5 0,0 25,7 31,0 16,3 0,0
Structure familiale
Sans conjoint, sans enfant 39,3 12,2 8,9 80,0 55,3 19,8 6,8 76,8 23,3
Avec conjoint, sans enfant 47,9 84,2 13,1 12,3 37,4 74,5 12,5 22,9 10,2
Famille biparentale 11,2 2,7 74,0 7,4 2,8 1,6 78,3 0,3 41,4
Famille monoparentale 1,6 1,0 3,9 0,3 4,6 4,1 2,3 0,0 25,1
Consommation quotidienne de tabac
Oui 30,0 3,0 15,0 25,2 19,9 7,0 4,6 7,5 29,9
Non 70,0 97,0 85,0 74,8 80,1 93,0 95,4 92,5 70,1
Adiposité centrale
Aucun risque accru pour la santé 6,2 10,4 20,1 64,5 6,7 19,6 33,2 73,5 24,3
À risque accru pour la santé 41,2 56,7 57,1 25,6 36,1 44,4 45,2 23,8 38,9
À risque encore plus élevé pour la santé 52,6 32,9 22,8 9,8 57,2 35,9 21,6 2,7 36,9
Santé générale autodéclarée
Bonne, très bonne ou excellente 70,0 94,0 95,2 92,5 72,6 95,9 97,5 95,5 80,3
Mauvaise ou passable 30,0 6,0 4,8 7,5 27,4 4,1 2,5 4,5 19,7

Parmi les hommes, la probabilité de respecter la recommandation liée à l’activité physique était plus élevée dans la classe 2 (1,4 fois plus élevée [IC de 95 % : 1,2 à 1,7]), dans la classe 3 (1,8 fois plus élevée [IC de 95 % : 1,5 à 2,1]), et dans la classe 4 (2,3 fois plus élevée [IC de 95 % : 2,0 à 2,8]), comparativement au groupe le moins actif (figure 3a). Parmi les femmes, la probabilité de respecter la recommandation liée à l’activité physique était plus élevée dans la classe 5 (1,7 fois plus élevée [IC de 95 % : 1,3 à 2,2]), dans la classe 2 (1,7 fois plus élevée [IC de 95 % : 1,3 à 2,2]), dans la classe 3 (2,2 fois plus élevée [IC de 95 % : 1,8 à 2,8]) et dans la classe 4 (3,2 fois plus élevée [IC de 95 % : 2,5 à 4,0]), comparativement au groupe le moins actif (classe 1) (figure 3b).

Fig 3 Facteurs de risque corrigés liés au respect par les hommes et les femmes de la recommandation en matière d’activité physique, selon la classe de l’analyse des classes latentes

Description de la figure 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Hommes, Femmes, Rapport de risque et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Hommes Femmes
Rapport de risque Intervalle de confiance de 95 % Rapport de risque Intervalle de confiance de 95 %
de à de à
Classe 5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,73 1,34 2,22
Classe 4 2,33 1,95 2,78 3,18 2,54 3,97
Classe 3 1,76 1,48 2,09 2,20 1,75 2,75
Classe 2 1,40 1,16 1,73 1,67 1,29 2,16
Classe 1 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00 1,00

Discussion

À l’aide de l’ACL, la présente étude a défini quatre groupes pour les hommes et cinq groupes pour les femmes au sein de la population canadienne présentant divers niveaux de respect de la recommandation à l’égard de l’activité physique et à des combinaisons différentes de facteurs de risque liés à l’inactivité physique. Le taux de respect de la recommandation liée à l’activité physique variait grandement dans l’ensemble des classes latentes : de 29 % à 67 % chez les hommes et de 19 % à 61 % chez les femmes. Les classes latentes ayant la plus faible proportion de répondants qui respectaient la recommandation à l’égard de l’activité physique avaient les plus fortes probabilités de regrouper des répondants ayant divers facteurs de risque liés à l’inactivité, y compris les répondants plus âgés, ceux ayant un faible revenu et étant moins instruits, ceux qui fument, ceux qui ont déclaré avoir une mauvaise santé et ceux présentant une obésité abdominale.

Les niveaux d’activité physique diminuent avec l’âge2. Les préférences et les raisons de faire de l’exercice changent aussi tout au long de la vie d’une personneNote 26, Note 27. Il est recommandé pour les adultes vieillissants de faire une combinaison d’exercices d’aérobie, de renforcement musculaire et de flexibilité pour accroître la longévité, prévenir des maladies chroniques et tirer profit de divers avantages cognitifs et psychologiquesNote 21, Note 22, Note 28. Malgré les profils d’âge relativement semblables entre la classe 1 et la classe 2, l’écart favorable à la classe 2 en ce qui a trait au respect de la recommandation liée à l’activité physique était supérieur à 10 points de pourcentage chez les hommes et chez les femmes. Les personnes faisant partie de la classe 1 étaient beaucoup plus probables d’avoir divers facteurs de risque liés à l’inactivité, y compris être moins instruites, avoir un faible revenu, vivre seules et faire usage de produits de tabac. Ce résultat confirme que ce n’est pas seulement l’âge qui est attribuable au déclin du niveau d’activité physique pendant les étapes de la vie. La combinaison du vieillissement et d’un faible revenu ainsi que des habitudes de vie malsaines exposent les gens à des risques encore plus élevés d’inactivité physiqueNote 29. En d’autres mots, les Canadiens ne sont pas touchés de façon égale par les risques, et certaines personnes ont besoin d’un soutien additionnel ou différent pour adopter un mode de vie actif. Il est important d’aider les Canadiens plus âgés à être actifs étant donné que le mouvement et les exercices sont des éléments clés des stratégies visant à promouvoir le vieillissement en santéNote 30.

La présence d’enfants dans le ménage, surtout de jeunes enfants, peut limiter les occasions de faire de l’activité physiqueNote 7. La présente étude a défini deux classes d’adultes plus jeunes (classes 3 et 4) qui se distinguent l’une de l’autre par sa situation familiale. Près de deux adultes sur trois dans la classe 4 respectaient la recommandation à l’égard de l’activité physique (67 % des hommes et 61 % des femmes), et ces répondants avaient une forte probabilité d’être jeunes (plus de 90 % des répondants étaient probablement âgés de 18 à 34 ans), non mariés, sans enfant et sans facteur de risque lié à l’inactivité. Les adultes de la classe 3 étaient moins actifs (50 % des hommes et 42 % des femmes respectaient la recommandation en matière d’activité physique), et ces répondants étaient légèrement plus âgés (60 % des répondants étaient susceptibles d’être âgés de 35 à 49 ans) et étaient plus susceptibles d’être un parent dans une famille biparentale. Outre être plus susceptibles d’être aux prises avec de l’obésité abdominale, les adultes de la classe 3 n’avaient pas plus de facteurs de risque liés à l’inactivité. Ils étaient en fait moins susceptibles de fumer et d’avoir un faible revenu, comparativement aux répondants de la classe 4. Toutefois, les adultes de la classe 3 étaient plus susceptibles d’être un parent dans une famille biparentale. Les recherches sur l’utilisation du temps indiquent d’une façon constante que les parents ont peu de temps libre pour faire de l’exercice physique et des loisirs. Parmi les mères, l’utilisation du temps inclut souvent la combinaison d’un loisir avec d’autres tâches, comme des tâches ménagères ou la surveillance des enfantsNote 6. Les parents, plus particulièrement les mères, assument le fardeau d’un « deuxième quart » de travail non rémunéré après avoir terminé leur journée de travail rémunéréNote 31, Note 32, Note 33, Note 6. Les enquêtes sur l’utilisation du temps ont aussi démontré que les mères et les pères passent maintenant plus de temps avec leurs enfants, comparativement à l’année 1986, mais cette hausse a été plus marquée chez les femmesNote 6, Note 31, Note 34, Note 35. Ensemble, les résultats de la présente étude cadrent avec la documentation existante qui souligne que la parentalité est une étape de la vie où il pourrait être difficile de réserver du temps pour faire de l’activité physique.

La présente étude a révélé que la proportion d’hommes qui respectent la recommandation en matière d’activité physique était supérieure de 10,8 points de pourcentage à celle des femmes. Cet écart persistait peu importe les caractéristiques sociodémographiques et était surtout marqué chez les personnes de 35 à 49 ans. Malgré un écart réduit entre les genres en ce qui a trait à l’activité de la population active au cours des dernières décenniesNote 36, les enquêtes sur l’utilisation du temps continuent de signaler que les femmes passent plus de temps à effectuer du travail non rémunéré, y compris les soins aux enfants et les tâches ménagères (2,7 heures par jour pour les femmes, comparativement à 1,9 heure par jour pour les hommes)Note 6. Ceci fait en sorte que les femmes ont moins de temps pour faire des activités physiques. De plus, les femmes canadiennes déclarent être stressées plus souvent que les hommes, peu importe la durée de leur journée de travail ou la présence d’enfantsNote 37. Enfin, une population vieillissante signifie que les adultes d’âge moyen, souvent des femmes, doivent souvent prodiguer des soins simultanément à des enfants et à des parents vieillissantsNote 31. En 2022, plus de la moitié des femmes âgées de 15 ans ou plus prodiguaient des soins à des enfants ou à des adultes nécessitant des soins (d’une façon rémunérée ou non), et les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer être fatiguées, préoccupées et angoissées en raison de ces tâchesNote 38. La fatigue découlant d’un emploi exigeant sur le plan physique peut aussi saper l’énergie qui serait requise pour effectuer des activités physiques pendant les moments libresNote 39, Note 40. Les enquêtes sur l’utilisation du temps ont révélé que les femmes sont moins susceptibles que les hommes de choisir des activités physiques lorsqu’elles ont des moments libresNote 6. Les constatations de l’ACL menée dans la présente étude semblent cadrer avec un vaste corpus de recherches qui révèlent que l’absence de temps libre est un énorme obstacle à la participation à des activités physiques durant les loisirs, surtout chez les femmes.

Les familles monoparentales avec des enfants ont augmenté au Canada, passant de 9 % des familles en 1976 à 16,4 % des familles en 2021, et les mères représentent 77,2 % des familles monoparentalesNote 41, Note 42. Selon le Recensement de 2021, 1 302 670 mères et 383 670 pères étaient dans une famille monoparentale au CanadaNote 42. L’ACL de la présente étude a défini une cinquième classe pour les femmes, mais non les hommes. Cette classe était principalement composée de mères célibataires. Les mères faisant partie d’une famille monoparentale ont été désignées comme étant un groupe à risque élevé pour les maladies cardiovasculaires au CanadaNote 9 et aux États-UnisNote 10. Ces mères étaient 3,3 fois plus susceptibles de souffrir d’un événement cardiovasculaire comparativement aux mères en coupleNote 10. Les mères faisant partie d’une famille monoparentale dans ces deux études ont une combinaison semblable de facteurs de risque liés à une mauvaise santé, y compris un faible revenu, un niveau de scolarité inférieur, un mauvais état de santé, l’obésité, moins de soutien social, et une probabilité plus élevée d’usage de tabacNote 9, Note 10. Une classe unique de l’ACL n’a pas été créée pour les pères de famille monoparentale dans la présente analyse en raison de la faible taille de l’échantillon de ces pères dans l’échantillon analytique. Cela ne signifie pas que de tels pères n’existent pas ou qu’ils ne font pas face à des obstacles à l’activité physiqueNote 43. Les pères célibataires sont plus susceptibles de mener un style de vie malsain, y compris une faible consommation de fruits et de légumes et une probabilité plus élevée de consommation abusive d’alcoolNote 43. Les parents célibataires, peu importe leur genre, se heurtent à une combinaison unique de difficultés socioéconomiques et de vie qui les empêchent d’adopter de saines habitudes de vie.

L’ECMS est une enquête unique sur la santé qui combine des mesures directes sur les comportements influant la santé et des renseignements sociodémographiques et sanitaires qui sont autodéclarés. La présente étude traite le grand échantillon recueilli par la combinaison des six cycles de l’enquête et elle utilise l’activité physique mesurée par accéléromètre comme le critère d’évaluation principal. Malgré la combinaison de cycles, les limites dans la désagrégation des données étaient évidentes. La présente étude met l’accent sur la situation familiale et les caractéristiques sociodémographiques, ce qui a empêché la désagrégation additionnelle en fonction d’autres caractéristiques importantes souvent incluses dans les analyses multidimensionnelles, y compris, sans toutefois s’y limiter, le groupe de population et le statut d’immigrant. Bien que cette étude examine les problèmes liés aux rôles des genres traditionnels (p. ex. les responsabilités parentales), le sexe biologique est la seule variable disponible dans l’ECMS. Ceci empêche d’avoir une discussion approfondie sur la façon dont le sexe et le genre pourraient avoir une incidence différente sur les facteurs de risque liés à l’inactivité physique. De plus, la conception d’échantillonnage en grappes de l’ECMS empêche un examen détaillé des variations entre les provinces ou les régions urbaines et rurales.

Les futures études qui incluent de telles caractéristiques permettraient de mieux comprendre la façon dont les facteurs de risque liés à l’inactivité physique sont regroupés et de cibler les bons groupes nécessitant des interventions et des messages. En conclusion, la présente étude illustre l’importance de la désagrégation des données pour cerner les groupes qui ont de la difficulté à respecter la recommandation à l’égard de l’activité physique. L’identification des combinaisons plus courantes des facteurs de risque liés à l’inactivité dans le contexte canadien pourrait aider à cibler les messages de santé publique et les stratégies aux personnes qui en ont le plus besoin.

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