Rapports sur la santé
Répercussions durables de la pandémie de COVID-19 sur l’activité physique et le temps passé devant un écran chez les jeunes canadiens

par Rachel C. Colley et Travis J. Saunders

Date de diffusion : le 18 octobre 2023

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202301000001-fra

Résumé

Contexte

La pandémie de COVID-19 a entraîné des changements dans les comportements influant sur la santé, y compris la pratique d’activités physiques et le temps passé devant un écran. Le présent document vise à examiner les tendances en matière d’activité physique et de temps passé devant un écran chez les jeunes canadiens de janvier 2018 à février 2022.

Méthodes

Dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, on a demandé aux jeunes canadiens (âgés de 12 à 17 ans) d’indiquer le temps qu’ils ont consacré à des activités physiques dans les contextes suivants : durant les loisirs, lors du transport, à l’école et en accomplissant des tâches ménagères ou liées à leur travail. Les répondants de l’enquête devaient aussi indiquer le temps passé devant un écran les journées d’école et les journées sans école. La présente analyse permet de comparer les données sur l’activité physique provenant de quatre échantillons transversaux recueillis en 2018 (de janvier à décembre; n = 3 952), de janvier à mars 2020 (n = 911), de septembre à décembre 2020 (n = 1 573), et de janvier 2021 à février 2022 (n = 3 501). Une comparaison du temps passé devant un écran est effectuée entre les données recueillies en 2018 et celles recueillies en 2021-2022. Les analyses descriptives infra-annuelles portent sur la façon dont l’activité physique et le temps passé devant un écran varient au cours d’une année précise et entre les années à l’étude.

Résultats

Avant la pandémie de COVID-19, la moitié des jeunes canadiens respectaient les recommandations en matière d’activité physique (2018 : 49,6 %; janvier à mars 2020 : 53,7 %). Le pourcentage de jeunes qui respectent les recommandations a chuté pendant la première année de la pandémie (septembre à décembre 2020 : 37,3 %), mais a affiché une légère remontée en 2021 (43,8 %). De 2018 à 2021, l’activité physique totale a diminué de 8,3 minutes par jour (58,1 minutes par semaine) chez les filles et de 2,1 minutes par jour (14,7 minutes par semaine) chez les garçons. Le pourcentage des jeunes qui respectent les recommandations en matière de temps passé devant un écran pendant les journées d’école a baissé pour passer de 40,7 % en 2018 à 29,1 % en 2021, et de 21,4 % en 2018 à 13,2 % en 2021 pendant les journées sans école.

Interprétation

La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions négatives sur l’activité physique et le temps passé devant un écran chez les jeunes, surtout les filles. La présente analyse fait le point sur la façon dont la pandémie a continué d’influer sur les habitudes en matière d’activité physique et de temps passé devant un écran chez les jeunes en 2020, en 2021 et au début de 2022.

Mots-clés

Apprentissage à distance, éducation physique, exercice, mouvement, sport, télévision

Auteurs

Rachel C. Colley est employée à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada. Travis J. Saunders travaille à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • L’activité physique a diminué pendant les années marquées par la pandémie, soit en 2020, 2021 et 2022, en raison des restrictions de santé publique mises en place pour réduire la propagation du virus.
  • Une baisse de l’activité physique a été observée chez les jeunes canadiens de l’automne 2018 à l’automne 2020.

Ce qu’apporte l’étude

  • Le pourcentage de garçons qui respectent les recommandations en matière d’activité physique a diminué de 2018 à 2020, mais s’est redressé en 2021-2022. Le pourcentage de filles qui respectent les recommandations en matière d’activité physique a baissé de 2018 à 2020, mais n’a pas affiché de remontée frappante en 2021-2022.
  • Le pourcentage des jeunes qui respectent les recommandations en matière de temps passé devant un écran a baissé au cours de l’année 2021-2022 comparativement aux données enregistrées en 2018 pour les journées d’école et les journées sans école. La baisse était plus marquée chez les filles que chez les garçons.
  • L’activité physique tout au long de l’année était plus variable en 2021-2022 comparativement à 2018, surtout chez les garçons. Ces hausses et ces baisses semblent coïncider avec des vagues précises tout au long de la pandémie de COVID-19.
  • De 2018 jusqu’à 2021-2022, de nombreux jeunes qui respectaient auparavant les recommandations en matière de temps passé devant un écran (deux heures ou moins par jour) semblaient maintenant passer quatre heures ou plus par jour devant un écran.

Introduction

Les confinements et les fermetures imposés par la pandémie de COVID-19 ont changé les habitudes des Canadiens en matière d’activité physique et de temps passé devant un écran. Une analyse antérieure a montré que l’activité physique a diminué de 14 points de pourcentage chez les jeunes canadiens de l’automne 2018 à l’automne 2020Note 1 Note 2 . D’autres enquêtes visant les enfants et les jeunes canadiens ont aussi indiqué une baisse de l’activité physique et une hausse du temps passé devant un écran pendant la première année de la pandémieNote 3 Note 4 Note 5 Note 6 . Ces constatations sont alarmantes, surtout étant donné que seulement une minorité de jeunes canadiens respectaient les recommandations en matière de temps passé devant un écran et d’activité physique avant la pandémie. Les taux étaient généralement plus élevés chez les garçonsNote 7 . Ces résultats sont importants, car l’activité physique est un déterminant clé de la santé. Pendant la pandémie, les jeunes qui ont consacré plus de temps à l’activité physique et au sommeil tout en réduisant le temps passé devant un écran présentaient des scores de dépression inférieurs, moins de dysrégulation émotionnelle grave ainsi qu’un meilleur bien-être subjectifNote 8 . La pandémie peut avoir eu plus d’effets sur certains jeunes, comme le témoigne un récent rapport qui révèle que 10 % des filles de 6 à 12 ans n’ont pas recommencé les sports depuis le début de la pandémie, et 1 fille sur 3 âgée de 13 à 18 ans qui pratique actuellement des sports n’est pas certaine si elle va poursuivre ses activités sportivesNote 9 . On ne sait pas si le recul initial de l’activité physique observé en 2020 s’est poursuivi, s’est stabilisé ou s’est renversé en 2021 et au début de 2022.

Il est important de faire le suivi des tendances continues à l’égard de l’activité physique et du temps passé devant un écran chez les Canadiens afin de déterminer si les habitudes de vie sont revenues aux niveaux observés avant la pandémie. L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) est une enquête transversale annuelle qui permet de recueillir des renseignements sur l’état de santé, le recours aux soins de santé et les déterminants de la santé de la population canadienne. Les renseignements sur l’activité physique ont été recueillis auprès des participants de l’ESCC pendant la pandémie, soit de septembre à décembre 2020, puis de janvier 2021 à février 2022, à l’aide des mêmes modules de questionnaire utilisés pour les participants avant la pandémie (de janvier à décembre 2018 et de janvier à mars 2020). Le caractère continu du contenu du questionnaire facilite la comparaison d’une période avant la pandémie à une période pendant la pandémie. La présente étude vise à faire le point sur le temps passé devant un écran et les habitudes en matière d’activité physique chez les jeunes canadiens en 2021 en comparant ces données avec les valeurs enregistrées avant la pandémie et pendant la première année de la pandémie. La présente étude apporte un éclairage particulier sur la façon dont la pandémie a touché différemment les garçons et les filles en ce qui a trait à l’activité physique et au temps passé devant un écran.

Méthodes

Source des données

La présente analyse présente les données sur l’activité physique et le temps passé devant un écran pour les jeunes canadiens de 12 à 17 ans, telles qu’elles ont été autodéclarées dans l’ESCC. Une comparaison a été effectuée entre les estimations de 2018 (n = 3 952), celles du début de 2020 (n = 911), celles de la fin de 2020 (n = 1 573) et celles de 2021 (n = 3 501). Les données sont également présentées par période de collecte de 2018, de 2020 et de 2021 (figures 2 à 7). Les périodes de collecte durent environ trois mois et chacune d’elles est représentative de la population canadienne. La pandémie a eu de fortes répercussions sur les activités de collecte de données de l’ESCC en 2020, y compris l’interruption de la collecte de données d’avril à août 2020. Les effets importants sur l’analyse et la qualité des données de 2020 sont décrits ailleursNote 1 Note 10 . Ce qui importe, c’est que le taux de réponse pendant la pandémie était nettement inférieur à celui observé avant la pandémie : 58,8 % en 2018, 45,6 % de janvier à mars 2020, 27,4 % de septembre à décembre 2020, et 28,4 % de janvier 2021 à février 2022. Les données de 2020 ont été divisées en deux catégories : avant la pandémie (janvier à mars 2020) et pendant la pandémie (septembre à décembre 2020). Des données sur l’activité physique et le temps passé devant un écran n’ont pas été recueillies en 2019 auprès d’un échantillon représentatif de la population nationale et, par conséquent, ne figurent pas dans la présente analyse. De plus, les données sur le temps passé devant un écran n’ont pas été recueillies auprès d’un échantillon représentatif de la population nationale en 2020. Les divers échantillons (2018, début de 2020, fin de 2020, et 2021) visaient un âge moyen semblable (fourchette pour toutes les périodes : de 14,3 ans à 14,4 ans) et étaient répartis en parts égales entre les sexes (pour toutes les périodes, les filles représentent entre 48,6 % et 49,1 % de tous les répondants). La répartition en pourcentage entre les divers centres de population (ruraux, petits, moyens et grands) ne variait pas entre les années à l’étude, ni la répartition entre les niveaux de revenus du ménage (données non présentées).

Questions sur l’activité physique et le temps passé devant un écran

On a demandé aux répondants de l’ESCC de fournir des estimations du temps qu’ils avaient consacré, au cours des sept jours précédents, à des activités physiques liées au transport, aux loisirs, au travail, à des tâches ménagères et à l’école. Selon une analyse des valeurs aberrantes, les valeurs supérieures à deux heures par jour dans tous les domaines sont considérées comme étant des valeurs aberrantes et s’affichent sous la catégorie de deux heures (ce qui a été le cas pour moins de 4 % des répondants). Les jeunes ont été classés dans la catégorie des répondants qui respectent les recommandations en matière d’activité physique si la quantité moyenne de leurs activités physiques modérées à vigoureuses (tous les domaines d’activité physique compris) était égale ou supérieure à 60 minutesNote 11  Note 12 . On a aussi demandé aux répondants d’estimer combien d’heures, en moyenne, ils passent devant un écran chaque jour pendant leurs loisirs (deux heures ou moins par jour; plus de deux heures, mais moins de quatre heures par jour; de quatre à moins de six heures par jour; de six à moins de huit heures par jour; huit heures ou plus par jour) pour les journées d’école et les journées sans école. Les catégories de temps passé devant un écran ont été recodées de la façon suivante : deux heures ou moins par jour; plus de deux heures, mais moins de quatre heures par jour; quatre heures ou plus par jour. Les jeunes ayant déclaré passer deux heures ou moins devant un écran par jour ont été classés dans la catégorie des répondants qui respectent les recommandations en matière de temps passé devant un écranNote 11  Note 12 .Les questions et les options de réponses pour l’activité physique et le temps passé devant un écran étaient uniformes pour toutes les années à l’étude.

Analyse statistique

Les statistiques descriptives ont servi à établir les moyennes pondérées du nombre de minutes d’activité physique et les pourcentages pondérés de la proportion de répondants suivant les recommandations en matière d’activité physique et de temps passé devant un écran, lesquelles sont décrites dans les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures. La variance des estimations a été examinée en utilisant des intervalles de confiance de 95 % produits au moyen de poids « bootstrap ». Des poids de sondage ont été appliqués aux données pour tenir compte du biais de non-réponse et pour rendre les résultats représentatifs de la population canadienne. Des analyses ont été effectuées au moyen de SAS (version 9.4) et les différences entre les quatre périodes ont été testées au moyen d’énoncés CONTRAST dans la procédure PROC DESCRIPT du progiciel SUDAAN (version 11.0.3) à partir de SAS. Les résultats par période de collecte ont été inclus pour brosser un portrait des effets de saisonnalité sur l’activité physique et faire cadrer ces données avec les principaux jalons de la pandémie. Des vérifications statistiques ont été effectuées sur les variations pour les quatre périodes : 2018, 2020 avant la pandémie, 2020 pendant la pandémie et 2021-2022 pendant la pandémie.

Résultats

Avant la pandémie, la moitié des jeunes canadiens respectaient les recommandations en matière d’activité physique (2018 : 49,6 %; janvier à mars 2020 : 53,7 %) (tableau 1). Plus de garçons que de filles respectaient les recommandations en matière d’activité physique avant la pandémie (54,3 % par rapport à 44,7 %). Le pourcentage de jeunes qui respectent les recommandations a chuté pendant la première année de la pandémie (septembre à décembre 2020 : 37,3 %), mais a enregistré une légère remontée en 2021 (43,8 %). Chez les garçons, le pourcentage de ceux qui respectent les recommandations en matière d’activité physique a reculé de 20 points de pourcentage du début 2020 jusqu’à l’automne 2020 (de 60,0 % à 39,5 %), avant de remonter la pente en 2021 pour s’établir à 52,2 %. Chez les filles, le pourcentage de celles qui respectent les recommandations en matière d’activité physique a diminué de 12 points de pourcentage du début 2020 jusqu’à l’automne 2020 (de 47,1 % à 34,8 %), mais est demeuré faible en 2021 à 35,0 %. De 2018 à 2021, l’activité physique totale a diminué de 8,3 minutes par jour (58,1 minutes par semaine) chez les filles et de 2,1 minutes par jour (14,7 minutes par semaine) chez les garçons. Les variations selon le sexe étaient en grande partie attribuables à une baisse plus marquée des activités récréatives (-25,2 minutes par semaine) et du transport actif (-39,2 minutes par semaine) chez les filles comparativement aux garçons (activités récréatives : -4,9 minutes par semaine; transport actif : -21,7 minutes par semaine). Les variations entre 2018 et 2021 étaient semblables entre les garçons et les filles pour les activités physiques à l’école et les activités liées aux tâches ménagères ou au travail.


Tableau 1
Pourcentage de jeunes âgés de 12 à 17 ans suivant les recommandations en matière d’activité physique et nombre moyen de minutes d’activité physique totale et d’activité physique par domaine (activité physique récréative, activité à l’école, transport actif et activité physique liée aux tâches ménagères ou au travail) en 2018, en 2020 et en 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de jeunes âgés de 12 à 17 ans suivant les recommandations en matière d’activité physique et nombre moyen de minutes d’activité physique totale et d’activité physique par domaine (activité physique récréative Janvier à décembre 2018, Janvier à mars 2020, Septembre à décembre 2020, Janvier 2021 à février 2022, n = 3 952, n = 911, n = 1 573, n = 3 501, % ou
moyenne et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Janvier à décembre 2018 Janvier à mars 2020 Septembre à décembre 2020 Janvier 2021 à février 2022
n = 3 952 n = 911 n = 1 573 n = 3 501
% ou
moyenne
Intervalle de confiance de 95 % % ou
moyenne
Intervalle de confiance de 95 % % ou
moyenne
Intervalle de confiance de 95 % % ou
moyenne
Intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à de à
Pourcentage de jeunes suivant les recommandations en matière d’activité physique (%)
Les deux sexes 49,6 47,3 51,9 53,7 49,5 58,0 37,2Tableau 1 Note †† 34,2 40,3 43,8Tableau 1 Note †† 41,2 46,4
Garçons 54,3 51,2 57,4 60,0 53,9 65,8 39,5Tableau 1 Note †† 35,5 43,8 52,2 48,6 55,9
Filles 44,7 41,3 48,1 47,1 41,3 53,1 34,8Tableau 1 Note †† 30,6 39,2 35,0Tableau 1 Note †† 31,7 38,4
Activité physique totale
(minutes par jour)
Les deux sexes 72,3 69,5 75,1 75,1 70,2 80,0 56,3Tableau 1 Note †† 52,6 60,0 67,1Tableau 1 Note  63,8 70,4
Garçons 80,3 76,0 84,6 81,8 74,4 89,1 61,0Tableau 1 Note †† 55,4 66,5 78,3 73,0 83,6
Filles 63,8 60,1 67,6 68,1 61,6 74,7 51,5Tableau 1 Note †† 46,5 56,4 55,5Tableau 1 Note  51,8 59,2
Activité physique récréative
(minutes par jour)
Les deux sexes 29,8 28,3 31,4 29,1 26,3 32,0 20,3Tableau 1 Note †† 18,5 22,1 27,6 25,7 29,6
Garçons 33,9 31,6 36,2 31,5 27,4 35,5 23,3Tableau 1 Note †† 20,5 26,0 33,2 30,3 36,1
Filles 25,4 23,3 27,5 26,7 22,6 30,7 17,2Tableau 1 Note †† 14,9 19,5 21,8Tableau 1 Note  19,5 24,2
Transport actif
(minutes par jour)
Les deux sexes 24,8 23,3 26,3 23,1 20,4 25,7 19,6Tableau 1 Note †† 17,8 21,4 20,4Tableau 1 Note †† 18,8 22,0
Garçons 25,9 23,6 28,1 24,7 20,6 28,9 19,4Tableau 1 Note †† 16,9 21,9 22,7 20,1 25,4
Filles 23,6 21,5 25,7 21,3 18,2 24,4 19,8Tableau 1 Note  17,2 22,3 17,9Tableau 1 Note †† 16,3 19,6
Activité physique à l’école
(minutes par jour)
Les deux sexes 19,1 18,0 20,3 22,0Tableau 1 Note  19,9 24,0 13,0Tableau 1 Note †† 11,6 14,5 13,8Tableau 1 Note †† 12,8 14,9
Garçons 21,1 19,3 22,8 23,6 20,7 26,5 14,6Tableau 1 Note †† 12,4 16,8 16,4Tableau 1 Note †† 14,7 18,2
Filles 17,0 15,4 18,6 20,2 17,4 22,9 11,4Tableau 1 Note †† 9,5 13,3 11,2Tableau 1 Note †† 10,0 12,4
Activité physique liée aux tâches ménagères ou au travail
(minutes par jour)
Les deux sexes 4,9 4,3 5,4 4,6Note E: à utiliser avec prudence 3,0 6,2 5,1 3,9 6,4 6,9Tableau 1 Note †† 5,9 7,9
Garçons 5,4 4,6 6,2 6,0Note E: à utiliser avec prudence 3,2 8,7 5,7Note E: à utiliser avec prudence 3,7 7,7 7,7Tableau 1 Note  6,1 9,4
Filles 4,3 3,5 5,1 3,2Note E: à utiliser avec prudence 1,5 4,8 4,5 3,0 5,9 6,0Tableau 1 Note  4,8 7,2

Le pourcentage des jeunes qui respectent les recommandations en matière de temps passé devant un écran pendant les journées d’école a chuté, pour passer de 40,7 % en 2018 à 29,1 % en 2021, et pendant les journées sans école, de 21,4 % en 2018 à 13,2 % en 2021 (tableau 2). Tout comme pour l’activité physique, cette baisse était plus prononcée chez les filles que chez les garçons, tant pendant les jours d’école que les jours sans école. Dans l’ensemble, on a observé un changement de comportements chez les jeunes : le temps passé devant un écran est passé de deux heures ou moins par jour (respect de la recommandation à l’égard du temps passé devant un écran) (-11,6 points de pourcentage) à quatre heures ou plus par jour (+12,6 points de pourcentage) pendant les journées d’école et les journées sans école pour les garçons et les filles. Moins de jeunes ont respecté la recommandation en matière de temps passé devant un écran pendant les journées sans école (les fins de semaine), comparativement aux journées d’école, et ce, pour les années 2018 et 2021.


Tableau 2
Répartition en pourcentage dans l’ensemble des catégories de temps passé devant un écran pendant les journées d’école et les journées sans école chez les jeunes de 12 à 17 ans, 2018 et 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition en pourcentage dans l’ensemble des catégories de temps passé devant un écran pendant les journées d’école et les journées sans école chez les jeunes de 12 à 17 ans 2018, 2021, Variations entre 2021 et 2018
(points en %), % et Intervalle de confiance de 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
2018 2021 Variations entre 2021 et 2018
(points en %)
% Intervalle de confiance de 95 % % Intervalle de confiance de 95 %
de à de à
Journées d’école
Les deux sexes
Deux heures ou moins par jour 40,7 38,4 43,0 29,1Tableau 2 Note †† 26,9 31,5 -11,6
Plus de deux heures par jour, mais moins de quatre heures par jour 38,2 36,0 40,4 37,1 34,6 39,7 -1,1
Quatre heures ou plus par jour 21,1 19,3 23,1 33,7Tableau 2 Note †† 31,2 36,3 -12,6
Garçons
Deux heures ou moins par jour 37,8 34,7 40,9 28,6Tableau 2 Note †† 25,4 31,9 -9,2
Plus de deux heures par jour, mais moins de quatre heures par jour 39,3 36,2 42,6 38,4 34,9 42,2 -0,9
Quatre heures ou plus par jour 22,9 20,3 25,7 33,0Tableau 2 Note †† 29,4 36,8 10,1
Filles
Deux heures ou moins par jour 43,8 40,4 47,2 29,8Tableau 2 Note †† 26,7 33,1 -14,0
Plus de deux heures par jour, mais moins de quatre heures par jour 37,0 33,9 40,2 35,7 32,3 39,3 -1,3
Quatre heures ou plus par jour 19,2 16,6 22,1 34,5Tableau 2 Note †† 31,0 38,2 15,3
Journées sans école
Les deux sexes
Deux heures ou moins par jour 21,4 19,7 23,2 13,2Tableau 2 Note †† 11,6 15,0 -8,2
Plus de deux heures par jour, mais moins de quatre heures par jour 31,6 29,6 33,6 30,4 28,1 32,8 -1,2
Quatre heures ou plus par jour 47,0 44,7 49,3 56,4Tableau 2 Note †† 53,9 58,9 9,4
Garçons
Deux heures ou moins par jour 20,1 17,8 22,6 14,0Tableau 2 Note †† 11,7 16,8 -6,1
Plus de deux heures par jour, mais moins de quatre heures par jour 29,5 26,8 32,4 30,1 27,0 33,4 0,6
Quatre heures ou plus par jour 50,3 47,2 53,5 55,8Tableau 2 Note  52,3 59,3 5,5
Filles
Deux heures ou moins par jour 22,8 20,3 25,5 12,3Tableau 2 Note †† 10,2 14,8 -10,5
Plus de deux heures par jour, mais moins de quatre heures par jour 33,7 30,7 36,8 30,7 27,4 34,2 -3,0
Quatre heures ou plus par jour 43,5 40,2 46,9 57,0Tableau 2 Note †† 53,3 60,5 13,5

La figure 1 fournit de plus amples précisions sur la variation au fil des années, soit de 2018 jusqu’au début de 2022, en ce qui a trait au pourcentage de jeunes qui respectent les recommandations en matière d’activité physique. Les données n’étaient pas disponibles pour 2019 et pour le milieu de 2020 lorsque la pandémie a frappé; ces périodes sont représentées par des lignes pointillées. Le pourcentage de répondants respectant les recommandations est demeuré relativement stable dans toutes les périodes ayant précédé la pandémie (2018 et de janvier à mars 2020), exception faite d’un recul pendant les mois d’été de 2018. Pour la fin de 2020 et le début de 2021, les données montrent une baisse de pourcentage relativement stable de garçons respectant les recommandations, comparativement au pourcentage enregistré avant la pandémie, alors qu’une autre baisse a été observée chez les filles au début de 2021 (26,5 % des filles respectaient les recommandations). Enfin, des augmentations ont été observées dans le pourcentage de garçons respectant les recommandations tout au long de l’été et de l’automne de 2021 (48,9 % de mars à avril, par rapport à 65,6 % de septembre à novembre), suivies d’une autre baisse enregistrée pour la période de novembre 2021 à février 2022 (49,3 %). Pour les filles, la proportion des répondantes qui respectaient les recommandations de novembre 2021 à février 2022 était la même que la proportion de mars à avril 2021, très peu de variations ayant été observées entre ces deux périodes.

Tableau de données de la figure 1 
Tableau de données du figure 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du figure 1 Garçons et Filles, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Garçons Filles
pourcentage
Avant la pandémie
2018
janvier à mars 52,4 45,9
avril à juin 60,4 46,8
juillet à septembre 49,6 39,7
octobre à décembre 55,3 46,4
2019
janvier à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2020
2 janvier au 13 mars 60,0 47,1
1re vague
2020
14 mars au 31 août Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2e vague (variant Bêta)
2020
1er au 30 septembre 36,9 31,3
1er octobre au 4 novembre 42,1 36,5
Début de la vaccination
2020
5 novembre au 12 décembre 39,8 36,3
2021
janvier à février 40,1 26,5
3e vague (variant Gamma)
2021
mars à avril 48,9 37,3
juin à août 57,1 34,9
4e vague (variant Delta)
2021
septembre à la mi-novembre 65,6 40,8
5e vague (variant Omicron)
mi-novembre 2021 à février 2022 49,3 37,3

Les figures 2, 3, 4 et 5 illustrent les tendances détaillées en matière d’activité physique totale, d’activité récréative, d’activité à l’école et de transport actif. L’activité physique totale chez les garçons à l’automne 2021 (93,1 minutes par jour) a affiché un niveau supérieur à toute valeur enregistrée avant la pandémie, mais elle a chuté à l’arrivée de la vague du variant Omicron pour s’établir à un niveau semblable à celui enregistré à l’automne 2018 (avant la pandémie) (figure 2). L’activité physique totale chez les filles a augmenté de façon constante tout au long de 2021 avant de diminuer légèrement à l’apparition du variant Omicron (figure 2). La figure 3 illustre la reprise de l’activité physique récréative en 2021 chez les garçons ainsi qu’une hausse de ce type d’activité chez les filles pendant l’été de 2021, lesquelles ont été suivies d’un retour aux niveaux observés au début de la pandémie. La figure 4 montre les baisses prévues de l’activité physique à l’école pendant les mois d’été avant et pendant la pandémie (2020 et 2021). L’activité physique à l’école a augmenté à l’automne 2021 à la rentrée des classes. Toutefois, elle a affiché un recul à l’arrivée de la vague du variant Omicron, et ce, tant chez les garçons que chez les filles. Le transport actif a diminué au début de 2021, a augmenté à l’été 2021 et a ensuite pris un léger recul vers la fin de 2021 (figure 5).

Tableau de données de la figure 2 
Tableau de données du figure 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du figure 2 Garçons et Filles, calculées selon nombre moyen de minutes d’activité physique unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Garçons Filles
nombre moyen de minutes d’activité physique
Avant la pandémie
2018
janvier à mars 75,2 65,6
avril à juin 88,3 69,6
juillet à septembre 74,6 54,4
octobre à décembre 83,4 66,1
2019
janvier à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2020
2 janvier au 13 mars 81,8 68,1
1re vague
2020
14 mars au 31 août Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2e vague (variant Bêta)
2020
1er au 30 septembre 59,8 49,3
1er octobre au 4 novembre 58,9 48,4
Début de la vaccination
2020
5 novembre au 12 décembre 63,6 56,1
2021
janvier à février 56,0 43,3
3e vague (variant Gamma)
2021
mars à avril 76,9 50,4
juin à août 88,6 60,7
4e vague (variant Delta)
2021
septembre à la mi-novembre 93,1 64,2
5e vague (variant Omicron)
mi-novembre 2021 à février 2022 75,2 58,9

Tableau de données de la figure 3 
Tableau de données du figure 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du figure 3 Garçons et Filles, calculées selon nombre moyen de minutes d’activité physique unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Garçons Filles
nombre moyen de minutes d’activité physique
Avant la pandémie
2018
janvier à mars 33,7 28,5
avril à juin 35,5 24,7
juillet à septembre 35,4 26,3
octobre à décembre 31,1 23,0
2019
janvier à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2020
2 janvier au 13 mars 31,5 26,7
1re vague
2020
14 mars au 31 août Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2e vague (variant Bêta)
2020
1er au 30 septembre 25,0 16,1
1er octobre au 4 novembre 24,0 16,6
Début de la vaccination
2020
5 novembre au 12 décembre 21,3 18,7
2021
janvier à février 29,1 19,8
3e vague (variant Gamma)
2021
mars à avril 35,2 19,1
juin à août 35,6 27,5
4e vague (variant Delta)
2021
septembre à la mi-novembre 34,4 17,8
5e vague (variant Omicron)
mi-novembre 2021 à février 2022 31,1 21,8

Tableau de données de la figure 4 
Tableau de données du figure 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du figure 4 Garçons et Filles, calculées selon nombre moyen de minutes d’activité physique unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Garçons Filles
nombre moyen de minutes d’activité physique
Avant la pandémie
2018
janvier à mars 22,2 17,0
avril à juin 24,8 19,4
juillet à septembre 10,8 9,4
octobre à décembre 27,2 22,2
2019
janvier à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2020
2 janvier au 13 mars 23,6 20,2
1re vague
2020
14 mars au 31 août Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2e vague (variant Bêta)
2020
1er au 30 septembre 12,0 7,8
1er octobre au 4 novembre 15,3 10,9
Début de la vaccination
2020
5 novembre au 12 décembre 16,2 15,1
2021
janvier à février 13,2 12,2
3e vague (variant Gamma)
2021
mars à avril 18,6 8,8
juin à août 8,5 4,9
4e vague (variant Delta)
2021
septembre à la mi-novembre 29,6 20,5
5e vague (variant Omicron)
mi-novembre 2021 à février 2022 16,7 14,2

Tableau de données de la figure 5 
Tableau de données du figure 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du figure 5 Garçons et Filles, calculées selon nombre moyen de minutes d’activité physique unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Garçons Filles
nombre moyen de minutes d’activité physique
Avant la pandémie
2018
janvier à mars 22,2 22,8
avril à juin 28,0 27,5
juillet à septembre 27,9 26,0
octobre à décembre 25,0 19,0
2019
janvier à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2020
2 janvier au 13 mars 24,7 21,3
1re vague
2020
14 mars au 31 août Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2e vague (variant Bêta)
2020
1er au 30 septembre 20,6 22,6
1er octobre au 4 novembre 17,7 17,0
Début de la vaccination
2020
5 novembre au 12 décembre 19,7 19,7
2021
janvier à février 12,5 8,7
3e vague (variant Gamma)
2021
mars à avril 17,9 17,4
juin à août 32,2 22,1
4e vague (variant Delta)
2021
septembre à la mi-novembre 26,4 22,5
5e vague (variant Omicron)
mi-novembre 2021 à février 2022 22,4 18,8

Dans l’ensemble, le pourcentage de jeunes respectant les recommandations en matière de temps passé devant un écran était plus faible pendant la pandémie (2021) par rapport au pourcentage enregistré avant la pandémie (2018) (figure 6). Le pourcentage en 2018 est demeuré relativement stable tout au long de l’année et une nette variation a été observée entre les sexes en ce qui a trait au temps passé devant un écran les jours de la semaine (plus précisément, pour la période de juillet à décembre 2018, plus de filles ont respecté les recommandations en 2018 comparativement aux garçons). Le pourcentage des garçons respectant la recommandation en matière de temps passé devant un écran au cours des journées d’école a augmenté du début de 2021 jusqu’à l’automne de cette même année, avant de diminuer encore une fois à l’arrivée de la vague du variant Omicron. Le pourcentage de répondants respectant la recommandation en matière de temps passé devant un écran les journées sans école était le plus faible au début de 2021; il est demeuré stable pendant la deuxième moitié de l’année.

Tableau de données de la figure 6 
Tableau de données du figure 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du figure 6 Journées d’école, Journées sans école, Garçons et Filles, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Journées d’école Journées sans école
Garçons Filles Garçons Filles
pourcentage
Before the pandemic
2018
janvier à mars 41,6 45,0 19,4 23,5
avril à juin 39,2 35,8 18,4 20,2
juillet à septembre 30,9 47,1 25,0 24,0
octobre à décembre 38,0 47,6 17,5 23,3
2019
janvier à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2020
janvier au mars Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
1st and 2nd waves / vaccination begins
2020
avril à décembre Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
2021
janvier à février 20,5 26,8 10,3Note E: à utiliser avec prudence 10,3Note E: à utiliser avec prudence
3rd wave (Gamma)
2021
mars à avril 29,2 23,3Note E: à utiliser avec prudence 8,9Note E: à utiliser avec prudence 6,7Note E: à utiliser avec prudence
juin à août 31,1 30,5 17,9Note E: à utiliser avec prudence 13,6Note E: à utiliser avec prudence
4th wave (Delta)
2021
septembre à la mi-novembre 37,7 34,9 17,3 14,8
5th wave (Omicron)
mi-novembre 2021 à février 2022 25,1 34,8 15,0 16,0Note E: à utiliser avec prudence

Discussion

La présente étude tire parti des données de surveillance de la population de haute qualité et à grande échelle de l’ESCC pour fournir des renseignements sur la façon dont la pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur les habitudes en matière d’activité physique et de temps passé devant un écran chez les jeunes canadiens. Dans l’ensemble, l’analyse indique que les filles canadiennes étaient moins actives et ont passé plus de temps devant un écran en 2021, comparativement à 2018. Après avoir affiché une baisse initiale de l’activité physique à l’automne 2020, les niveaux d’activité physique chez les garçons en 2021 semblent être revenus à des niveaux semblables à ceux observés avant la pandémie (2018). La diminution de l’activité physique dans tous les domaines était plus marquée chez les filles que chez les garçons. Les résultats de l’analyse donnent à penser que, de 2018 à 2021, divers jeunes ont changé de catégorie, pour passer de la catégorie où les répondants respectent les recommandations sur le temps passé devant un écran (deux heures ou moins par jour) à la catégorie où les répondants passent le plus de temps devant un écran (quatre heures ou plus par jour). De plus, le pourcentage de répondants respectant les recommandations sur le temps passé devant un écran a diminué davantage chez les filles que chez les garçons. Les analyses des tendances indiquent qu’une certaine reprise de l’activité physique a eu lieu en 2021, mais qu’une baisse subséquente a été observée dans la dernière période de collecte de données, tant chez les garçons que chez les filles (de la mi-novembre 2021 à février 2022). Cette période coïncide avec la vague du variant Omicron, qui a causé diverses fermetures d’école et annulations d’activités sportives partout au paysNote 13 .

Des études antérieures ont révélé que les filles sont moins actives que les garçonsNote 14  Note 15 . Femmes et sport au Canadaa publié un rapport en 2022 qui présentait des statistiques alarmantes à l’égard de la participation sportive des filles au Canada. Par exemple, 1 parent sur 5 a déclaré que sa fille s’intéresse moins aux sports à l’heure actuelle comparativement à avant la pandémie, et 1 adolescente sur 3 qui pratique actuellement un sport n’est pas certaine si elle veut continuerNote 9 . Ces statistiques cadrent avec les constatations de la présente analyse, qui révèlent que la pandémie a eu une plus grande incidence sur l’activité physique chez les filles comparativement aux garçons. La participation sportive est représentée dans le domaine de l’activité physique récréative; elle a diminué de 25 minutes par semaine chez les filles et de 5 minutes par semaine chez les garçons. De même, la diminution de l’activité physique chez les garçons (-14,7 minutes par semaine) était plus modeste que celle observée chez les filles, où la baisse s’élevait à presque une heure par semaine (-58,1 minutes par semaine). Les niveaux d’activité physique récréative et d’activité physique en général chez les garçons semblent être revenus aux niveaux affichés avant la pandémie. En revanche, la proportion des filles qui respectent les recommandations en matière d’activité physique pendant la période de novembre 2021 à février 2022 demeure plus faible que celle enregistrée en tout temps de janvier 2018 à mars 2020.

Alors que la COVID-19 devient endémique, les spécialistes de la santé publique mettent en évidence des domaines d’action possibles pour aider les enfants et les jeunes canadiens à revenir à leurs habitudes de vie d’avant la pandémieNote 16 . Le signal de ralliementfournit des renseignements sur les bienfaits (p. ex. sur la santé mentale et le bien-être) et les obstacles (p. ex. les préoccupations à l’égard de l’appartenance sociale et l’absence de programmes de haute qualité) autodéclarés par les filles au Canada à l’égard de leur participation aux sports et aux activités organisésNote 9 . Il sera important de suivre les données nationales auprès de l’ESCC et d’autres sources de données pour déterminer si l’écart entre les garçons et les filles est encore présent alors que la reprise après la pandémie se poursuit. Une partie essentielle de cette reprise semble être d’offrir un soutien aux parents pour les aider à changer les nouvelles habitudes d’utilisation des appareils électroniques acquises en raison de l’apprentissage en ligne pendant la pandémie et à inciter leurs enfants à reprendre les sports et les activités organisés qui ont cessé pendant la pandémieNote 17  Note 18  Note 19  Note 20 . Une autre possibilité serait de réduire la dépendance envers les activités physiques à l’école et les programmes sportifs pour satisfaire les besoins en matière d’activité physique des jeunes canadiens, et ce, en éliminant les obstacles au transport actif dans la mesure du possible. Si les jeunes pouvaient se rendre à leur destination à pied, à bicyclette ou à roulettes (p. ex. en trottinette ou en patins à roues alignées), la réduction temporaire des activités physiques à l’école ou liées aux sports pourrait avoir moins de répercussions sur la proportion des jeunes qui respectent les recommandations en matière d’activité physique. La réduction des obstacles au transport actif (p. ex. plus de trottoirs et de voies cyclables sûrs) pourrait aussi profiter aux Canadiens plus âgés et plus jeunes, contrairement aux activités physiques offertes à l’école et aux sportsNote 21  Note 22 .

L’un des principaux points forts de la présente analyse est l’utilisation des périodes de collecte infra-annuelles de l’ESCC pour examiner les variations de l’activité physique et du temps passé devant un écran dans le cadre d’une même année. Cet aspect est important, car il permet de tenir compte des effets de la saisonnalité sur l’activité physique. Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, les périodes de collecte infra-annuelles sont utiles pour déterminer si des vagues précises de la pandémie ont eu plus ou moins de répercussions sur les comportements influant sur la santé. Les données de 2018 présentées dans le présent document indiquent que l’activité physique varie tout au long de l’année chez les jeunes canadiens. Parmi les adultes, les niveaux d’activité physique ont tendance à être plus élevés pendant les saisons plus chaudes; par contreNote 23 , comme le démontrent les données de 2018, les jeunes étaient moins actifs pendant l’été. Cette constatation avait été observée auparavant et le phénomène était attribuable, en partie, à l’absence des programmes structurés offerts par l’écoleNote 24  Note 25 . Les données sur l’activité physique de 2020 et de 2021 étaient plus variables que celles de 2018 (surtout chez les garçons) et démontrent que certaines vagues de la pandémie (p. ex. celle du variant Omicron) pourraient avoir eu plus d’effets sur les habitudes à l’égard de l’activité physique et du temps passé devant un écran, comparativement aux vagues antérieures. Ensemble, les constatations confirment que la fréquentation scolaire régulière a des bienfaits importants qui vont au-delà des résultats académiques.

Un autre point fort de la présente analyse est le module commun du questionnaire, qui a été mis en œuvre au cours de la période prépandémie de 2018 et pendant les années de la pandémie (2020 et 2021). Les faibles taux de réponse pendant la pandémie soulèvent des craintes quant à la partialité, et les résultats devraient être interprétés avec prudence. Toutefois, des mesures ont été prises pour réduire au minimum ces enjeux dans les procédures de pondération. Malgré ces points forts, les défis que posait la collecte des données en 2020 font ressortir l’importance d’optimiser les taux de réponse et d’accroître les tailles d’échantillon dans la mesure du possible. Cela permettrait de faciliter la réalisation d’analyses plus robustes afin de comprendre de quelle façon et dans quelle mesure des groupes de population ou des jeunes de certaines régions du Canada ont été touchés différemment par la pandémie. La présente étude est limitée par sa dépendance aux renseignements autodéclarés sur l’activité physique et le temps passé devant un écran, ce qui peut être influencé par des biais dans les réponses attribuables à la désirabilité sociale et à des problèmes de remémoration. Enfin, un large éventail de restrictions de santé publique dans divers domaines (école, travail et société) étaient en place en 2020 et en 2021, et ces restrictions différaient d’une région à l’autre du Canada. Cette variation régionale des restrictions n’a pas été prise en considération dans la présente analyse. Les événements liés à la pandémie (p. ex. l’apparition des vagues et le calendrier de vaccination) sont pris en compte dans les données infra-annuelles pour établir le contexte général des analyses des tendances.

La pandémie a eu une incidence sur les habitudes de vie des Canadiens pendant la majorité de l’année 2020 jusqu’en 2022, et ses répercussions pourraient continuer à se faire sentir en 2023 et après. La diminution de l’activité physique et l’augmentation du temps passé devant un écran chez les jeunes de 2018 à 2021 est une réalité alarmante pour la santé publique, étant donné le lien bien établi entre ces comportements et une mauvaise santé physique, une mauvaise santé psychosociale et de piètres résultats scolairesNote 26 . Est-ce que la baisse de la participation sportive en raison de la pandémie va mener à un décrochage continu des sports et des activités organisés? Les constatations de la présente étude cadrent avec les préoccupations soulevées dans la publication Le signal de ralliement, c’est-à-dire qu’on n’observe pas une reprise de l’activité physique aussi rapidement chez les filles que chez les garçons. À mesure que le pays se remet des défis posés par la pandémie de COVID-19 de 2020 à 2022, il sera important de poursuivre l’évaluation périodique des habitudes de vie des Canadiens. Cela permettra d’offrir plus de renseignements sur les personnes qui nécessitent plus de soutien après la pandémie pour réadopter ou améliorer leurs habitudes de vie saines.

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