Rapports sur la santé
Prévalence des idées suicidaires chez les adultes au Canada : résultats de la deuxième Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale

par Li Liu, Nathaniel J. Pollock, Gisèle Contreras, Lil Tonmyr et Wendy Thompson

Date de diffusion : le 18 mai 2022

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202200500002-fra

Résumé

Introduction

Les données issues du premier cycle de l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale (ECSM), représentative à l’échelle nationale, ont montré que la prévalence des idées suicidaires au Canada à l’automne 2020 ne différait pas considérablement de celle observée avant la pandémie en 2019. L’objectif de la présente étude était de réévaluer la prévalence des idées suicidaires récentes au printemps 2021.

Méthodes

La prévalence des idées suicidaires chez les adultes au Canada a été examinée au moyen des données de l’ECSM de 2021 (réalisée entre le 1er février et le 7 mai 2021), puis elle a été comparée à la prévalence observée dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019. Une analyse de régression logistique non corrigée a permis d’évaluer la probabilité différentielle de déclarer des idées suicidaires parmi les sous-groupes de population.

Résultats

Chez les adultes au Canada, la prévalence des idées suicidaires depuis le début de la pandémie était de 4,2 %, un taux beaucoup plus élevé que celui observé avant la pandémie, qui était de 2,7 % en 2019. Une augmentation statistiquement significative de la prévalence a été observée chez les hommes et les femmes, les groupes de personnes âgées de moins de 65 ans et plusieurs autres groupes sociodémographiques, ainsi qu’en Colombie-Britannique, dans les provinces des Prairies et en Ontario. Les personnes âgées de moins de 65 ans, nées au Canada, qui avaient un niveau de scolarité plus faible ou qui ne s’étaient jamais mariées étaient beaucoup plus susceptibles que les autres de déclarer des idées suicidaires durant la pandémie.

Conclusion

Au début de la deuxième année de la pandémie, la prévalence des idées suicidaires récentes au Canada était supérieure à celle observée en 2019, avant la pandémie. L’observation continue des résultats liés au suicide et des risques connexes est nécessaire afin de pouvoir cerner les changements au sein de la population et d’élaborer des mesures en matière de santé publique.

Mots clés

Canada; COVID-19; idées suicidaires; pandémie; prévention du suicide; santé mentale; santé publique; surveillance.

Auteurs

Li Liu (Li.Liu@phac-aspc.gc.ca), Nathaniel J. Pollock, Gisèle Contreras, Lil Tonmyr et Wendy Thompson travaillent au sein de l’Agence de la santé publique du Canada.

Introduction

La pandémie de COVID-19 et les mesures de santé publique qui y sont associées ont aggravé les facteurs de risque économiques, psychosociaux et sanitaires liés à la suicidalitéNote 1Note 2, même si l’incidence à long terme sur les résultats liés au suicide demeure incertaine. Un examen systématique en cours a permis de recenser les preuves à l’échelle mondiale de la suicidalité durant la pandémie, mais les premières conclusions étaient incohérentes et indiquaient que la prévalence de comportements liés au suicide, y compris les idées suicidaires, variait d’une étude à l’autreNote 3. Selon une récente méta-analyse internationale de 54 études, la prévalence combinée des idées suicidaires au cours de la première année de la pandémie était de 10,8 %Note 4, un taux supérieur à celui des estimations mondiales d’avant la pandémie qui était d’environ 2 % à 5 %Note 5Note 6. Cependant, seules des conclusions limitées peuvent en être tirées, étant donné que près de la moitié de ces études reposaient sur des échantillons de convenance ou n’ont pas précisé la mesure utilisée pour évaluer les idées suicidaires, et que les échantillons étaient principalement constitués de jeunes personnes (âge moyen de 34 ans), de femmes (57,5 %) et de personnes blanches (66,3 %)Note 4. Au Canada, la prévalence de pensées suicidaires durant la pandémie a été étudiée dans le cadre d’enquêtes transversales répétéesNote 7Note 8. Dans l’ensemble, la généralisabilité de ces études est limitée parce que les échantillons étaient relativement petits, avec des périodes de collecte de données et de remémoration comparativement courtes; ces études étaient également dépourvues de données de référence recueillies avant la pandémie aux fins de comparaison, et certaines n’étaient pas représentatives à l’échelle nationale.

Une étude antérieure menée au Canada avec des données du premier cycle de l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale (ECSM) a révélé que la prévalence des idées suicidaires chez les adultes à l’automne 2020 ne différait pas considérablement de celle observée avant la pandémieNote 9. Cependant, il y avait une variation évidente entre les sous-groupes, soit une prévalence accrue chez les jeunes adultes, les personnes nées au Canada, les personnes moins scolarisées ou habitant dans des ménages à revenu inférieur, les travailleurs de première ligne et les personnes qui ont connu une perte de revenus ou de la solitude en raison de la pandémieNote 9. D’autres études canadiennes qui ont mesuré les pensées ou les sentiments suicidaires durant la pandémie ont déclaré des répercussions disproportionnées semblablesNote 7.

Par rapport à la prévalence stable des idées suicidaires à l’échelle nationale, la santé mentale autoévaluée a diminué et les symptômes de dépression ont augmenté au Canada en 2020Note 10Note 11Note 12 et encore une fois en 2021Note 13Note 14Note 15 si on les compare aux niveaux observés avant la pandémie. Compte tenu de ces données probantes, il est important de continuer à surveiller l’évolution des idées suicidaires au fil du temps et de cerner les sous-groupes à risque élevé pour aider à orienter les approches opportunes de santé publique en matière de prévention du suicide et de promotion de la santé mentale durant la pandémie.

Dans le cadre de la surveillance continue de la santé publique, la présente étude a permis d’analyser les données de l’ECSM de 2021. Les objectifs de l’étude étaient de mettre à jour les estimations précédentes de la prévalence des idées suicidaires récentes chez les adultes au CanadaNote 9 et de les comparer à la prévalence en 2019, ainsi que d’évaluer le risque différentiel de la déclaration des idées suicidaires entre les sous-groupes de population.

Méthodes

La prévalence des idées suicidaires durant la pandémie a été estimée au moyen des données transversales de l’ECSM de Statistique Canada, menée à l’échelle de la population et réalisée entre le 1er février et le 7 mai 2021Note 16. La participation à l’enquête a coïncidé avec la troisième vague de la pandémie au Canada, lorsque les fermetures d’école, les restrictions de voyage et les autres mesures de santé publique ont été réintroduites dans plusieurs provinces et territoiresNote 17.

La population cible de l’enquête était les personnes âgées de 18 ans ou plus des 10 provinces et des 3 capitales territoriales du Canada. L’ECSM avait un plan d’échantillonnage à deux degrés : les logements et les particuliers. Le cadre de l’ECSM a été stratifié par province, et un échantillonnage aléatoire simple des logements a été sélectionné dans chaque province et dans les trois capitales territoriales, puis des participants dans chaque logement ont été sélectionnésNote 16. L’enquête avait un total de 8 032 participants et un taux de réponse de 49,3 %. Pour la présente étude, les données des 6 592 participants qui ont accepté que leurs résultats soient communiqués à l’Agence de la santé publique du Canada ont été analysées.

À titre de comparaison avec la période la plus récente ayant précédé la pandémie, la prévalence des idées suicidaires a été estimée au moyen des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2019Note 18. L’ESCC de 2019 a recueilli des données du 2 janvier au 24 décembre 2019, et avait un échantillon représentatif à l’échelle nationale de 57 034 participants âgés de 18 ans ou plus (taux de réponse de 54,9 %). L’ESCC de 2019 reposait sur la base de sondage de l’Enquête sur la population active (EPA). L’EPA a d’abord sélectionné des grappes (dans ce cas, les régions sociosanitaires) au moyen d’une méthode d’échantillonnage proportionnel, puis les logements ont été sélectionnés par un échantillonnage systématique dans chaque grappe. Un adulte vivant dans le logement sélectionné a été choisi comme répondant au moyen de diverses probabilités de sélection en fonction de l’âge et de la composition du ménage. Les détails à propos des deux enquêtes ont été déclarés ailleursNote 9. La présente étude a été exemptée de l’examen du Comité d’éthique de la recherche. L’accès aux données a été autorisé par une entente de partage de données entre l’Agence de la santé publique du Canada et Statistique Canada.

Pour évaluer les idées suicidaires récentes, la principale variable de résultats de la présente étude, les répondants à l’ECSM de 2021 devaient répondre à la question : « Avez-vous sérieusement envisagé de vous suicider depuis le début de la pandémie de COVID-19?». Dans l’ESCC de 2019, les répondants qui ont répondu « Oui » à la question « Avez-vous déjà sérieusement songé à vous suicider?» devaient ensuite répondre à la question « Est-ce que cela s’est produit au cours des 12 derniers mois?».

Les variables sociodémographiques qui ont été examinées comprenaient le genre, l’âge, le statut d’immigrant, le revenu du ménage par tertile, le lieu de résidence, le niveau de scolarité, l’état matrimonial, si le répondant était le parent ou le tuteur d’un enfant de moins de 18 ans, et la province ou la capitale territoriale. Pour ce qui est du statut d’immigrant, le code « Oui » a été attribué aux immigrants reçus et aux résidents temporaires, et le code « Non » a été attribué aux personnes nées au Canada.

Les analyses ont été effectuées au moyen de la version 7.1 du SAS Enterprise Guide (Institut SAS, Cary, Caroline du Nord, États-Unis). Les intervalles de confiance de Clopper-Pearson modifiéesNote 9Note 19 à 95 % et le coefficient de variation ont été estimés au moyen de poids bootstrap. Des tests du khi carré ont été effectués pour déterminer si les estimations des idées suicidaires au printemps 2021 différaient de façon significative de celles de 2019. Des régressions logistiques non corrigées ont été utilisées pour évaluer la probabilité différentielle de déclarer des idées suicidaires parmi les sous-groupes de population. De plus, des régressions logistiques avec l’année de l’enquête, le sous-groupe de population et les paramètres d’interaction ont été effectuées pour examiner l’évolution du risque d’avoir des idées suicidaires parmi les groupes durant la pandémie par rapport à avant la pandémie. Lorsque le paramètre d’interaction est significatif sur le plan statistique, le risque est réputé avoir changé. Des résultats significatifs sur le plan statistique ont été déterminés par une valeur de p supérieure à 0,05 dans toutes les analyses.

Résultats

Le tableau 1 montre les répartitions de l’échantillon de l’ESCC de 2019 et de l’ECSM de 2021; le tableau 2 présente les estimations de la prévalence des idées suicidaires dans l’ensemble et par groupe sociodémographique. Chez les adultes au Canada, la prévalence des idées suicidaires récentes au cours du printemps de 2021 était de 4,2 %, un taux beaucoup plus élevé que celui observé avant la pandémie, qui était de 2,7 % en 2019. Une augmentation significative sur le plan statistique entre 2019 et 2021 a été observée à la fois chez les femmes (2,8 % par rapport à 4,0 %) et les hommes (2,7 % par rapport à 4,1 %). Pour comparer avec la prévalence en 2019, la prévalence globale dans l’ECSM de 2021 est présentée dans le tableau 1 (à l’exception des trois capitales territoriales). Lorsque les trois capitales étaient incluses, la prévalence globale demeurait la même.


Tableau 1
Distributions d’échantillons, par caractéristiques sociodémographiques, Canada, 2019 et 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Distributions d’échantillons. Les données sont présentées selon Variable (titres de rangée) et Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019 et Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021, calculées selon N , %, N et Revenu médian, en milliers de dollars unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Variable Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019 Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021
Nombre dans
l’échantillon
Distribution Nombre dans
l’échantillon
Distribution
N % N %
Total 57 034 100,0 5 742 100,0
Genre
Femme 30 932 50,8 3 294 50,7
Homme 26 052 49,2 2 441 49,3
Groupe d’âge
18 à 34 ans 9 766 28,4 969 24,8
35 à 64 ans 22 354 50,1 3 056 53,0
65 ans et plus 24 914 21,5 1 717 22,3
Statut d'immigrant
Oui 9 931 28,7 1 038 27,6
Non 46 752 71,3 4 677 72,4
Niveau de scolarité
Diplôme d'études secondaires ou moins 21 755 34,4 1 691 29,3
Diplôme d'études postsecondaires 34 563 65,6 4 034 70,7
Zone habitable
Centre de population 40 914 82,9 4 265 82,2
Région rurale 16 120 17,1 1 424 17,9
État matrimonial
Marié ou en union libre 31 432 62,5 3 407 64,0
Jamais marié 11 674 25,0 1 122 22,6
Séparé, divorcé ou veuf 13 868 12,5 1 197 13,4
Parent ou tuteur d’un enfant de moins de 18 ans
Oui 9 220 23,0 1 324 28,2
Non 47 814 77,0 4 408 71,8
Province ou capitale territoriale
Provinces des Prairies 12 811 17,7 1 530 17,4
Alberta 6 230 11,4 556 11,2
Manitoba 3 364 3,4 503 3,3
Saskatchewan 3 217 2,9 471 2,8
Colombie-Britannique 6 352 13,4 577 13,9
Provinces de l'Atlantique 10 561 6,6 1 709 6,6
Nouveau-Brunswick 2 908 2,1 467 2,1
Terre-Neuve-et-Labrador 2 584 1,4 387 1,4
Nouvelle-Écosse 3 034 2,6 491 2,6
Île-du-Prince-Édouard 2 035 0,4 364 0,4
Ontario 16 854 39,4 1 007 39,3
Québec 10 456 23,0 919 22,7
Capitales territoriales Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 850 0,2
Whitehorse (Yukon) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 355 0,1
Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 346 0,1
Iqaluit (Nunavut) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 149 0,0
N Revenu médian, en milliers de dollars N Revenu médian, en milliers de dollars
Revenu 57 028 85,5 5 211 83,2

Tableau 2
Prévalence des idées suicidaires au cours des 12 derniers mois (dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019) et depuis le début de la pandémie de COVID-19 (dans l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021), selon les caractéristiques sociodémographiques, Canada
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Prévalence des idées suicidaires au cours des 12 derniers mois (dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019) et depuis le début de la pandémie de COVID-19 (dans l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021). Les données sont présentées selon Variable (titres de rangée) et Prévalence dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019, Prévalence dans l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021, Valeur de p, % et Intervalle de
confiance à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Variable Prévalence dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019 Prévalence dans l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021 Valeur de p
% Intervalle de
confiance à 95 %
% Intervalle de
confiance à 95 %
de à de à
Total 2,7 2,5 3,0 4,2 3,4 5,0 < 0,001
Genre
Femme 2,8 2,5 3,1 4,0 3,0 5,2 0,012Note *
Homme 2,7 2,3 3,0 4,1 3,0 5,5 0,010Note *
Groupe d’âge
18 à 34 ans 5,0 4,4 5,8 8,0 5,7 10,9 0,006Note **
35 à 64 ans 2,2 1,9 2,5 3,7 2,8 4,8 < 0 001Note ***
65 ans et plus 1,0 0,8 1,2 0,9 0,4 1,7 0,782
Statut d'immigrant S
Oui 1,7 1,3 2,2 2,5 1,4 4,3 0,173
Non 3,2 2,9 3,5 4,8 3,9 5,9 < 0 001Note ***
Tertile du revenu du ménage
Faible revenu 3,5 3,0 3,9 4,2 3,0 5,7 0,254
Revenu moyen 2,9 2,4 3,4 4,2 2,9 6,0 0,044Note *
Revenu élevé 1,8 1,5 2,2 3,9 2,5 5,6 < 0 001Note ***
Zone habitable
Centre de population 2,8 2,5 3,1 4,5 3,6 5,5 < 0 001Note ***
Région rurale 2,6 2,2 3,1 3,0 1,8 4,7 0,523
Niveau de scolarité
Diplôme d'études secondaires ou moins 4,0 3,5 4,6 5,7 4,0 8,0 0,048Note *
Diplôme d'études postsecondaires 2,1 1,8 2,4 3,5 2,7 4,4 < 0 001Note ***
État matrimonial
Marié ou en union libre 1,6 1,4 1,8 3,0 2,2 3,9 < 0 001Note ***
Jamais marié 5,6 4,8 6,4 8,5 6,0 11,5 0,018Note *
Séparé, divorcé ou veuf 2,9 2,4 3,4 2,7 1,6 4,2 0,722
Parent ou tuteur d’un enfant de moins de 18 ans
Oui 1,8 1,4 2,2 3,1 2,0 4,6 0,022Note *
Non 3,0 2,7 3,3 4,6 3,7 5,7 < 0 001Note ***
Province ou capitale territoriale
Provinces des Prairies 3,2 2,6 3,9 5,1 3,6 6,9 0,010Note *
Alberta 3,2 2,4 4,0 4,8 2,8 7,6 0,107
Manitoba 3,3 2,2 4,8 5,5 3,3 8,5 0,087
Saskatchewan 3,3 2,1 4,9 5,6 3,5 8,6 0,074
Colombie-Britannique 2,8 2,2 3,7 5,9 3,6 8,8 0,004Note **
Provinces de l'Atlantique 3,8 3,1 4,7 3,5 2,5 4,9 0,665
Nouveau-Brunswick 4,2 2,9 5,9 2,9 1,2 5,8 0,359
Terre-Neuve-et-Labrador 3,4 2,0 5,2 3,6 1,5 7,3 0,864
Nouvelle-Écosse 3,9 2,6 5,5 3,8 2,1 6,2 0,910
Île-du-Prince-Édouard 3,5 2,0 5,6 4,8 2,4 8,6 0,385
Ontario 2,6 2,2 3,1 4,2 2,8 6,1 0,017Note *
Québec 2,2 1,8 2,7 2,5 1,4 4,1 0,648
Capitales territoriales Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 5,9 4,1 8,1 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Whitehorse (Yukon) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 5,8 3,3 9,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 4,9 2,4 8,8 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Iqaluit (Nunavut) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 8,5 3,5 16,6 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

La prévalence des idées suicidaires durant la pandémie était considérablement plus élevée qu’avant la pandémie chez les personnes âgées de 18 à 34 ans et les personnes âgées de 35 à 64 ans, mais pas chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Des augmentations importantes ont également été observées chez les personnes nées au Canada, dont le ménage avait un revenu moyen ou élevé, qui étaient mariées, qui vivaient en union libre ou n’avaient jamais été mariées, qui vivaient dans un centre de population ou qui avaient n’importe quel niveau de scolarité ou statut parental. La prévalence des idées suicidaires a également considérablement augmenté en Colombie-Britannique, dans les provinces des Prairies et en Ontario. Des augmentations non considérables ont été observées pour tous les autres groupes sociodémographiques et toutes les provinces, à l’exception de celles du Canada atlantique, où il y a eu une baisse négligeable de la prévalence.

Les estimations des rapports de cotes (tableau 3) ont démontré une probabilité différentielle de déclarer des idées suicidaires dans des sous-groupes de population. Tout aussi bien avant qu’après la pandémie, les personnes âgées de moins de 65 ans, nées au Canada, qui avaient un niveau de scolarité plus faible ou qui ne s’étaient jamais mariées étaient beaucoup plus susceptibles que d’autres de déclarer des idées suicidaires. Les parents et les tuteurs d’enfants de moins de 18 ans et les personnes dont les revenus du ménage étaient les plus élevés étaient considérablement moins susceptibles de déclarer avoir des idées suicidaires avant, mais pas durant la pandémie. Le paramètre d’interaction du modèle de régression logistique était significatif sur le plan statistique pour les personnes qui étaient séparées, divorcées ou veuves, ainsi que pour les personnes habitant dans les provinces de l’Atlantique, et était légèrement significatif (valeur de p de 0,05) pour les personnes dont les revenus du ménage étaient les plus élevés.


Tableau 3
Probabilité de déclarer des idées suicidaires au cours des 12 derniers mois (dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019) et depuis le début de la pandémie de COVID-19 (dans l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021), selon les caractéristiques sociodémographiques, Canada
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité de déclarer des idées suicidaires au cours des 12 derniers mois (dans l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019) et depuis le début de la pandémie de COVID-19 (dans l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2021). Les données sont présentées selon Variable (titres de rangée) et Rapport de cotes dans l’Enquête sur la santé
dans les collectivités canadiennes de 2019, Rapport de cotes dans l’Enquête sur
la COVID-19 et la santé mentale de 2021, Paramètre
d'interaction, Rapport
de cotes, Intervalle de
confiance à 95 % et valeur de p(figurant comme en-tête de colonne).
Variable Rapport de cotes dans l’Enquête sur la santé
dans les collectivités canadiennes de 2019
Rapport de cotes dans l’Enquête sur
la COVID-19 et la santé mentale de 2021
Paramètre
d'interaction
Rapport
de cotes
Intervalle de
confiance à 95 %
valeur de p Rapport
de cotes
Intervalle de
confiance à 95 %
valeur de p valeur de p
de à de à
Genre
Femme 1,1 0,9 1,3 0,601 1,0 0,6 1,5 0,949 0,790
HommeTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Groupe d’âge
18 à 34 ans 5,4 4,2 6,8 < 0 001Note *** 9,7 4,5 21,3 < 0,001Note *** 0,155
35 à 64 ans 2,2 1,8 2,8 < 0 001Note *** 4,3 2,0 9,1 < 0,001Note *** 0,122
65 ans et plusTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Statut d'immigrant
Oui 0,5 0,4 0,7 < 0 001Note *** 0,5 0,3 0,9 0,033Note * 0,963
NonTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Tertile du revenu du ménage
Faible revenuTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Revenu moyen 0,8 0,7 1,0 0,075 1,0 0,6 1,7 0,960 0,459
Revenu élevé 0,5 0,4 0,6 < 0 001Note *** 0,9 0,5 1,5 0,744 0,050
Zone habitable
Centre de population 1,1 0,9 1,3 0,558 1,5 0,9 2,5 0,130 0,233
Région ruraleTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Niveau de scolarité
Diplôme d'études secondaires ou moins 2,0 1,6 2,4 < 0 001Note *** 1,7 1,1 2,6 0,021Note * 0,536
Diplôme d'études postsecondairesTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
État matrimonial
Marié ou en union libreTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Jamais marié 3,7 3,0 4,6 < 0 001Note *** 3,0 1,9 4,8 < 0,001Note *** 0,428
Séparé, divorcé ou veuf 1,9 1,5 2,4 < 0 001Note *** 0,9 0,5 1,6 0,708 0,017Note *
Parent ou tuteur d’un enfant de moins de 18 ans
Oui 0,6 0,5 0,8 < 0 001Note *** 0,7 0,4 1,1 0,086 0,681
NonTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Province ou capitale territoriale
Provinces des Prairies 1,2 1,0 1,6 0,101 1,2 0,7 2,0 0,466 0,964
Alberta 1,2 0,9 1,6 0,217 1,1 0,6 2,2 0,676 0,887
Manitoba 1,3 0,9 1,9 0,232 1,3 0,7 2,5 0,389 0,936
Saskatchewan 1,3 0,8 2,0 0,311 1,3 0,7 2,5 0,334 0,851
Colombie-Britannique 1,1 0,8 1,5 0,603 1,4 0,8 2,6 0,277 0,471
Provinces de l'Atlantique 1,5 1,1 2,0 0,006Note ** 0,8 0,5 1,4 0,461 0,047Note *
Nouveau-Brunswick 1,6 1,1 2,5 0,02Note * 0,7 0,3 1,6 0,369 0,071
Terre-Neuve-et-Labrador 1,3 0,7 2,3 0,375 0,8 0,3 2,1 0,719 0,435
Nouvelle-Écosse 1,5 1,0 2,3 0,057 0,9 0,4 1,8 0,716 0,196
Île-du-Prince-Édouard 1,3 0,8 2,3 0,325 1,1 0,5 2,5 0,729 0,763
OntarioTableau 3 Note  1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Québec 0,8 0,6 1,1 0,164 0,6 0,3 1,2 0,121 0,334
Capitales territoriales Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,4 0,8 2,3 0,192 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Whitehorse (Yukon) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,4 0,7 2,7 0,327 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,2 0,5 2,5 0,707 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Iqaluit (Nunavut) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,1 0,8 5,3 0,116 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Discussion

Au début de la deuxième année de la pandémie, au printemps 2021, la prévalence des idées suicidaires récentes au Canada était considérablement plus élevée qu’elle ne l’était en 2019 avant la pandémie. Des augmentations de la prévalence ont également été observées parmi la plupart des groupes sociodémographiques examinés dans le cadre de la présente étude, même si elles n’étaient pas toutes importantes sur le plan statistique. De plus, certains groupes sociodémographiques ont démontré un risque plus élevé de déclarer des idées suicidaires récentes, et des changements dans le risque durant la pandémie ont été observés dans certains groupes.

Les résultats qui indiquent une augmentation du nombre d’idées suicidaires sont similaires aux changements dans d’autres résultats en matière de santé mentale de la population, comme des symptômes de dépression majeureNote 11, mais contrastent avec une étude antérieure n’ayant trouvé aucun changement important dans la prévalence des idées suicidaires récentes à l’automne 2020 (prévalence globale de 2,4 %; intervalle de confiance à 95 %: 2,1 % à 2,9 %)Note 9. L’augmentation de la prévalence au printemps de 2021 peut être liée aux incidences négatives cumulatives de la pandémie sur la santé physique et mentale, à la situation professionnelle et financière, aux relations sociales, à l’augmentation des autres facteurs de risques, et aux effets à retardement possibles sur les résultats liés au suicideNote 20Note 21. Par exemple, une consommation accrue d’alcool et de drogues a été observée pendant la pandémieNote 22Note 23, une étude du Japon a conclu à une augmentation tardive de la mortalité par suicideNote 24, bien qu’une baisse des taux de suicide ait été déclarée dans d’autres pays durant les premiers mois de la pandémieNote 25.

Les cycles de 2020 et de 2021 de l’ECSM comprenaient des questions sur les idées suicidaires en utilisant la période de référence « depuis le début de la pandémie de COVID-19 ». La courte période de remémoration (six à huit mois) dans l’ECSM de 2020 peut expliquer pourquoi l’augmentation de la prévalence des idées suicidaires observées en 2021 n’a pas été observée à l’automne 2020. Cependant, cette explication est peu probable, puisqu’une prévalence semblable des idées suicidaires tout au long de la vie a été observée dans l’ECSM de 2020 et l’ESCC de 2019Note 9.

Dans la présente étude, la prévalence de 4,2 % des idées suicidaires est inférieure aux 10,8 % de la récente méta-analyseNote 4. Cet écart marqué peut être le résultat d’une combinaison de facteurs, y compris des variations dans la façon dont les idées suicidaires ont été mesurées, des différences dans les bases de sondage et les méthodes d’échantillonnage, et des différences quant à l’incidence de la pandémie au Canada par rapport à d’autres nations. La différence peut également être liée aux petits échantillons de convenance utilisés dans de nombreuses études incluses dans la méta-analyseNote 4.

Des variations dans la prévalence des idées suicidaires entre les groupes sociodémographiques ont été observées dans de nombreuses études durant la pandémieNote 2Note 7Note 9Note 26Note 27. Les résultats de la présente étude mettent en évidence la possibilité que de jeunes adultes et des adultes d’âge moyen, des personnes ayant des niveaux de scolarité moins élevés et des adultes non mariés puissent avoir été exposés à des facteurs de stress uniques durant la pandémie qui ont accru la probabilité d’avoir des idées suicidaires.

Une étude précédente a révélé qu’avant la pandémie, les parents et les tuteurs de jeunes enfants étaient considérablement moins susceptibles de déclarer des idées suicidaires. Cela laisse entendre que la parentalité peut avoir agi comme facteur de protection avant la pandémie, mais pas durant celle-ciNote 9. Le stress attribuable à la pandémie lié à la préoccupation que les enfants deviennent malades, à la nécessité de prendre soin de membres de la famille malades, aux soins aux enfants, et à l’apprentissage et au travail virtuels peut s’être intensifié ou s’être accumulé au fil du temps, augmentant ainsi le risque d’avoir des idées suicidaires. La présente étude a également permis d’observer que les personnes dont le ménage avait les revenus les plus élevés avaient un risque considérablement plus faible de déclarer des idées suicidaires récentes en 2019 et à l’automne 2020, mais pas au printemps 2021. Le changement du risque entre 2019 et 2021 était également légèrement significatif pour le groupe situé dans la tranche de revenu la plus élevée. Dans l’ensemble, les conclusions de la présente étude laissent entendre que les populations qui sont à risque d’avoir des idées suicidaires peuvent évoluer avec le temps en raison de l’émergence de nouveaux facteurs de stress ou d’effets cumulatifs ou latents.

Il s’agit de l’une des rares études sur les idées suicidaires réalisées pendant la pandémie qui reposait sur un échantillon représentatif à l’échelle nationale et sur une mesure des résultats normalisée aux fins de comparaison avec une base de référence d’avant la pandémie. La présente étude était limitée par le taux de réponse modeste à l’ECSM, bien que ce taux soit conforme à celui d’autres enquêtes nationales récentes sur la santé, comme l’ESCC. Une autre limite est que l’ESCC de 2019 permettait de recueillir des données sur une période de 12 mois, alors que la collecte des données dans l’ECSM de 2021 a duré environ 3 mois, soit de février à mai. Cette différence empêche l’examen de tendances saisonnières, ce qui peut contribuer à un biais de saisonnalité. Cependant, lorsque les données des deux enquêtes étaient limitées à la même période de collecte que l’ECSM de 2021 (c.-à-d. de février à mai), des résultats semblables étaient générés (p. ex. 4,2 % en 2021 par rapport à 2,4 % en 2019 dans l’ensemble). De légères différences dans les périodes de remémoration entre l’ECSM (période de remémoration de 10,5 à 13,5 mois) et l’ESCC (derniers 12 mois) peuvent également avoir influencé les comparaisons. Il n’est également pas clair si les augmentations négligeables dans la prévalence qui ont été observées pour les populations minoritaires reflètent le degré de changement, un sous-échantillonnage ou une autre différence méthodologique entre l’ESCC et l’ECSM. De plus, en raison de la rareté de l’événement, des analyses de régression logistique corrigées n’ont pas été réalisées.

En résumé, la prévalence des idées suicidaires chez les adultes au Canada a considérablement augmenté au printemps 2021 par rapport à 2019. Ces constatations peuvent servir de signe précurseur d’autres répercussions latentes possibles de la pandémie sur la santé mentale et les tendances suicidaires. À mesure que se poursuit la pandémie, l’observation continue des résultats liés au suicide et l’évaluation du lien entre les répercussions de la COVID-19 et les tendances suicidaires sont nécessaires pour que les changements au niveau de la population puissent être détectés rapidement afin d’éclairer la prise de mesures de santé publique.

Contributions et déclaration des auteurs

Tous les auteurs ont fourni des conseils sur la conception de l’analyse. Li Liu a effectué l’analyse statistique. Nathaniel J. Pollock et Li Liu ont rédigé et révisé le texte. Tous les auteurs ont lu et révisé de façon critique chaque version préliminaire de l’article et ont approuvé la soumission définitive.

Le contenu et les points de vue exprimés dans la présente étude sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux du gouvernement du Canada.

Conflits d’intérêts

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts.

Date de modification :