Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale, septembre à décembre 2020
Consulter la version la plus récente.
Information archivée dans le Web
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
Diffusion : 2021-03-18
Symptômes de trouble de la santé mentale pendant la pandémie de COVID-19
La pandémie de COVID-19 a considérablement changé la vie quotidienne de la plupart des Canadiens. Les effets de la pandémie suscitent des préoccupations constantes : on craint que l'augmentation de l'isolement social, la perte d'emploi et de revenu et les difficultés à respecter des obligations financières puissent avoir des répercussions sur la santé mentale. Des changements de comportements, de pensées et de sentiments peuvent être une réponse normale à des situations stressantes et le fait d'éprouver des symptômes compatibles avec un ou plusieurs problèmes de santé mentale n'indique pas toujours un trouble. Néanmoins, de tels symptômes peuvent nuire au bien-être et à la qualité de vie et peuvent créer un besoin de soutien en santé mentale. Évaluer comment les diverses répercussions de la pandémie de COVID-19 ont affecté la santé mentale au Canada permet de mieux identifier le soutien nécessaire pour prendre soin des Canadiens.
Un Canadien sur cinq a eu un dépistage positif pour des symptômes de dépression, d'anxiété ou de trouble de stress post-traumatique
Les résultats publiés aujourd'hui dans le cadre de l'Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale indiquent qu'environ 1 Canadien sur 5 (21 %) de 18 ans et plus a eu un dépistage positif pour au moins un des trois troubles de santé mentale évalués, à savoir le trouble dépressif majeur, le trouble d'anxiété généralisée et le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette enquête a été élaborée par Statistique Canada en collaboration avec l'Agence de la santé publique du Canada afin de mieux comprendre la santé mentale des adultes canadiens dans le contexte de la pandémie. Les données diffusées aujourd'hui ont été recueillies de septembre à décembre 2020.
En examinant chaque trouble séparément, le trouble dépressif majeur était le plus répandu, 15 % des Canadiens ayant obtenu un dépistage positif en fonction des symptômes présentés au cours des deux semaines précédentes. Presque autant d'adultes canadiens (13 %) ont obtenu un dépistage positif pour un trouble d'anxiété généralisée au cours des deux semaines précédentes, un trouble qui est caractérisé par des symptômes liés à une anxiété et à des inquiétudes excessives, continues et difficiles à contrôler. Le TSPT peut se développer chez certaines personnes après l'exposition à un ou à plusieurs événements potentiellement traumatiques sur le plan psychologique. D'après les symptômes observés au cours du mois précédent, 6 % des Canadiens ont eu un dépistage positif pour un TSPT probable. L'événement ou les événements qui ont déclenché les symptômes actuels auraient pu se produire à n'importe quel moment au cours de la vie de la personne et peuvent ne pas être liés à la pandémie.
On n'a pas demandé aux répondants de signaler leurs symptômes particulièrement à l'égard de la pandémie de COVID-19; les symptômes signalés peuvent donc avoir été présents avant le début de la pandémie. Chez certaines personnes ayant des problèmes de santé mentale avant la pandémie, les symptômes préexistants peuvent s'être intensifiés pendant la pandémie. Parmi les personnes qui ont eu un dépistage positif pour un trouble, 68 % ont indiqué que leur santé mentale s'était détériorée depuis le début de la pandémie.
Les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans sont les plus susceptibles de signaler des symptômes de dépression, d'anxiété et de troubles de stress post-traumatique
La proportion de dépistages positifs pour le trouble dépressif majeur, le trouble d'anxiété généralisée et le TSPT probable était plus de trois fois supérieure chez les jeunes adultes que chez les adultes plus âgés. Par exemple, 27 % des jeunes adultes de 18 à 24 ans ont eu un dépistage positif pour le trouble dépressif majeur, par rapport à 7 % des adultes de 65 ans et plus. On a observé une tendance similaire pour ce qui est des proportions de dépistages positifs pour le trouble d'anxiété généralisée (21 % par rapport à 7 %) et pour le TSPT probable (11 % par rapport à 3 %).
Dans l'ensemble, près de 1 femme sur 4 (24 %) a obtenu un dépistage positif pour au moins un trouble, par rapport à 17 % des hommes. Les taux supérieurs constatés chez les femmes par rapport aux hommes étaient également présents pour les trois troubles pris séparément.
La prévalence des troubles mentaux sont plus de quatre fois supérieurs chez les personnes qui éprouvaient des sentiments de solitude ou d'isolement en raison des répercussions de la pandémie de COVID-19
Afin de mieux comprendre la santé mentale des Canadiens ayant subi les effets négatifs de la pandémie, on a comparé la prévalence des dépistages positifs pour les troubles mentaux entre ceux qui ont subi diverses répercussions en raison de la pandémie de COVID-19 et ceux qui n'en ont pas subi. Près de 38 % des Canadiens ont indiqué qu'ils ont éprouvé des sentiments de solitude ou d'isolement en raison de la pandémie de COVID-19. Les personnes qui ont déclaré des sentiments de solitude ou d'isolement en raison de la pandémie présentaient une prévalence de quatre fois supérieure à celle des personnes n'ayant pas subi de telles répercussions d'avoir un trouble dépressif majeur (29 % par rapport à 6 %), un trouble d'anxiété généralisée (25 % par rapport à 6 %) et un TSPT probable (13 % par rapport à 2 %).
Plus de 40 % des Canadiens ayant déclaré avoir éprouvé de la difficulté à respecter des obligations financières ou à répondre à des besoins essentiels en raison de la pandémie de COVID-19 ont obtenu un dépistage positif à l'un des trois troubles mentaux
Les répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 ont causé des problèmes financiers à de nombreux Canadiens. Dans l'ensemble, 15 % des répondants ont indiqué avoir de la difficulté à respecter leurs obligations financières ou à répondre à leurs besoins essentiels (p. ex. loyer ou paiements hypothécaires, services publics et épicerie) en raison de la pandémie de COVID-19. Près d'un tiers des Canadiens qui ont déclaré avoir eu des problèmes financiers en raison de la pandémie ont également eu un dépistage positif pour un trouble dépressif majeur (32 %) ou un trouble d'anxiété généralisée (29 %). En comparaison, chez les personnes qui n'ont pas eu de problèmes financiers en raison de la pandémie, 12 % ont obtenu un dépistage positif pour la dépression et 10 % un dépistage positif pour l'anxiété. En outre, 17 % des Canadiens qui ont déclaré avoir eu des problèmes financiers ont obtenu un dépistage positif pour le TSPT probable, comparativement à 5 % de ceux qui n'avaient pas eu de problèmes financiers en raison de la pandémie. Cette tendance concorde avec les constatations d'avant la pandémie; on observe un lien entre les taux plus élevés de troubles mentaux et les faibles revenus et les contraintes financières. Les personnes ayant déclaré une perte d'emploi ou de revenu en raison de la pandémie de COVID-19 avaient également un taux de dépistages positifs beaucoup plus élevé pour chacun des troubles mentaux que celles qui n'ont pas subi ces répercussions en raison de la pandémie.
Note aux lecteurs
L'Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale a utilisé des outils de dépistage pour évaluer les symptômes liés au trouble dépressif majeur (PHQ-9), au trouble d'anxiété généralisée (GAD-7) et au trouble de stress post-traumatique (TSPT) (PCL-5). Les outils de dépistage par autodéclaration sont utiles pour surveiller la prévalence des symptômes de troubles mentaux et des diagnostics probables dans la population. Un dépistage positif n'est pas un diagnostic clinique et n'indique pas toujours qu'un trouble est présent chez une personne. Le diagnostic exige généralement des entrevues cliniques et des évaluations connexes effectuées par des professionnels de la santé autorisés. Les symptômes liés à un dépistage positif justifient généralement une évaluation plus approfondie.
Dans le cadre de l'enquête actuelle, les symptômes liés à un trouble dépressif majeur ont été mesurés au moyen du Questionnaire sur la santé du patient (PHQ-9) à 9 questions, les symptômes liés à un trouble d'anxiété généralisée ont été mesurés à l'aide de l'échelle du trouble d'anxiété généralisée (GAD-7) à 7 questions, et les symptômes liés au TSPT ont été mesurés à l'aide de la liste de contrôle du TSPT (PCL-5) à 20 questions. Le PHQ-9, le GAD-7 et le PCL-5 sont des outils de dépistage qui permettent aux répondants de rapporter la fréquence et la gravité des symptômes qu'ils ont éprouvés au cours d'une période donnée (c.-à-d. les deux semaines précédentes pour le PHQ-9 et le GAD-7, et le mois précédent pour le PCL-5). Des seuils ont ensuite été appliqués pour déterminer les dépistages positifs au trouble dépressif majeur présentant des symptômes modérés ou sévères (score de 10 et plus), au trouble d'anxiété généralisée présentant des symptômes modérés ou sévères (score de 10 et plus) et au TSPT probable (score de 33 et plus).
Contrairement aux instruments utilisés pour évaluer les symptômes de troubles mentaux dans les enquêtes menées auparavant par Statistique Canada, comme l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de 2012, certains des outils de dépistage actuels sont plus courts et ne sont pas comparables à ceux utilisés précédemment. Le PHQ-9 pour la dépression a été utilisé dans les enquêtes sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2015 à 2019.
La même enquête sera répétée de février à mai 2021 au moyen d'un nouvel échantillon d'adultes canadiens.
L'Agence de la santé publique du Canada publiera à l'avenir des résultats supplémentaires de cette enquête.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (STATCAN.infostats-infostats.STATCAN@canada.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias au 613-951-4636 (STATCAN.mediahotline-ligneinfomedias.STATCAN@canada.ca).
- Date de modification :