Résumé

Contexte

Bien que d’impressionnants progrès au chapitre de la survie au cancer infantile aient été observés au Canada et dans le monde entier, la dernière évaluation exhaustive des données canadiennes remonte à près de 15 ans.

Données et méthodes

Les données proviennent du Registre canadien du cancer, un registre fondé sur la population dont les enregistrements ont été couplés à ceux de la Base canadienne de données de l’état civil – Décès. Ont été inclus les enfants de 0 à 14 ans chez qui un nouveau cancer malin primitif a été diagnostiqué de 1992 à 2017 au Canada, sauf au Québec. La survie globale a été mesurée en fonction des proportions de cas de survie observés (PCSO). Les estimations pour la période de 2013 à 2017 ont fait l’objet de prévisions établies selon la méthode par période; autrement, c’est la méthode des cohortes qui a été utilisée.

Résultats

Pour la période de 2013 à 2017, les PCSO à cinq ans étaient d’au moins 90 % pour 10 des 24 groupes ou sous-groupes de cancer particuliers à l’égard desquels des données ont été présentées. Le taux de survie était le plus élevé pour les carcinomes thyroïdiens (100 %) et les lymphomes de Hodgkin (99 %), et le plus faible pour les autres gliomes (42 %). Une augmentation significative de la PCSO à cinq ans de la période de 1992 à 1996 (77 %) à la période de 2013 à 2017 (84 %) a été observée pour tous les cancers infantiles confondus, mais pas depuis la période de 2003 à 2007. L’augmentation la plus marquée a été observée pour les maladies myéloprolifératives chroniques (35,4 points de pourcentage); dans le cas des leucémies lymphoïdes, le taux de survie a progressé pour passer de 85 % à 93 %. Le taux de survie aux tumeurs hépatiques, aux tumeurs osseuses malignes et aux sarcomes des tissus mous et autres sarcomes extra-osseux était relativement faible pour la période de base, et il est demeuré pratiquement inchangé. Une fois que les enfants avaient survécu cinq ans, la probabilité de survivre cinq ans de plus dépassait 95 % pour la plupart des diagnostics.

Interprétation

Depuis la première moitié des années 1990, la survie à court terme et à long terme au cancer chez les enfants s’est améliorée de façon importante au Canada. Les présentes constatations sont cliniquement significatives et sont susceptibles d’être rassurantes pour les familles.

Mots clés

analyse de survie, néoplasmes malins, pédiatrie, pronostic, registres, surveillance de la population, survie conditionnelle

DOI : https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202100200001-fra

Résultats

Chaque année au Canada, environ 1 000 enfants de 0 à 14 ans reçoivent un diagnostic de cancer, et 110 en meurent. À l’échelle mondiale, d’impressionnants progrès en matière de survie ont été réalisés au fil du temps. Ces progrès sont principalement attribuables à une compréhension plus approfondie de la biologie du cancer pédiatrique, combinée à la succession d’essais cliniques pluri-institutionnels. Ainsi, une grande partie des connaissances actuelles sur l’évolution attendue de la maladie et les facteurs de risque proviennent des essais cliniques. Les essais cliniques permettent de tirer d’excellents enseignements sur le rendement de différents traitements dans le contexte d’une surveillance étroite, d’une application rigoureuse des critères d’admissibilité et du respect du protocole thérapeutique. Or, ces résultats pourraient ne pas s’appliquer de façon générale aux enfants qui ne participent pas aux essais cliniques. Par exemple, des études d’observation semblent montrer que les enfants inscrits à des essais cliniques diffèrent des enfants non participants quant à leurs caractéristiques démographiques et aux caractéristiques propres à leur cancer. Par conséquent, il se peut que les résultats des essais cliniques ne soient pas représentatifs des résultats au niveau de la population. [Article complet]

Auteurs

Larry F. Ellison (larry.ellison@canada.ca,) travaille au Centre de données sur la santé de la population de Statistique Canada, à Ottawa, en Ontario. Lin Xie (lin.xie@canada.ca) travaille au Centre de surveillance et de recherche appliquée de l’Agence de la santé publique du Canada, à Ottawa, en Ontario. Lillian Sung (lillian.sung@sickkids.ca) travaille à la division de l’hématologie et de l’oncologie du Hospital for Sick Children de Toronto, en Ontario.

Début de l'encadré

 

Ce que l'on sait déjà sur le sujet?

  • Une grande partie des connaissances actuelles sur les résultats escomptés chez les enfants ayant reçu un diagnostic de cancer proviennent des essais cliniques. Or, ces résultats pourraient ne pas s’appliquer de façon générale aux enfants qui ne participent pas aux essais cliniques et, par conséquent, ils pourraient ne pas être représentatifs des résultats au niveau de la population.
  • Bien que d’impressionnants progrès au chapitre de la survie au cancer infantile aient été observés au Canada et dans le monde entier, la dernière évaluation exhaustive des données canadiennes remonte à près de 15 ans.
  • La survie conditionnelle, soit la probabilité de continuer à survivre compte tenu d’une période de survie initiale, n’est pas bien décrite pour le cancer chez les enfants.

Ce qu'apporte l'étude?

  • Le taux de survie observé à cinq ans était d’au moins 90 % au Canada pour la période de 2013 à 2017 pour plus de 40 % des groupes ou sous-groupes diagnostiques à l’égard desquels des données ont été présentées.
  • Le taux de survie au cancer infantile au Canada était le plus élevé pour les carcinomes thyroïdiens et les lymphomes de Hodgkin, et le plus faible pour les autres gliomes, un sous-groupe du groupe diagnostique des néoplasmes du système nerveux central.
  • La survie à court terme et à long terme à tous les cancers infantiles confondus s’est améliorée de façon importante au Canada de la période de 1992 à 1996 à la période de 2013 à 2017. Au cours de cet intervalle, c’est la survie aux maladies myéloprolifératives chroniques qui s’est le plus améliorée. Toutefois, il y a eu peu d’amélioration au fil du temps pour certains types de cancer à l’égard desquels le pronostic est sombre, notamment les tumeurs hépatiques, les tumeurs osseuses malignes, et les sarcomes des tissus mous et autres sarcomes extra-osseux.
  • Les perspectives de survie à long terme des enfants qui ont survécu les quelques premières années suivant le diagnostic étaient très favorables. Une fois que les enfants avaient survécu cinq années, la probabilité de survivre cinq années de plus dépassait 95 % pour la plupart des diagnostics.

Fin de l'encadré

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