Résumé

Contexte

De plus en plus, on associe un régime alimentaire composé d’une quantité accrue d’aliments et de boissons ultratransformés (AUT) à une mauvaise alimentation, à une prise de poids et à un risque élevé de maladies chroniques liées à l’alimentation. La présente étude repose sur les données nationales de 2015, les dernières données accessibles, en vue de caractériser la consommation d’aliments et de boissons ultratransformés chez les Canadiens et d’examiner les changements survenus depuis 2004.

Méthodes

L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2004 et de 2015 a fourni des données de rappel alimentaire de 24 heures pour des Canadiens âgés de 2 ans et plus. Tous les aliments et boissons ont été classés en fonction du type de transformation des aliments, au moyen de la classification NOVA. On a comparé la contribution énergétique moyenne des AUT (sous forme de pourcentage de l’apport énergétique quotidien total) de différentes années d’enquête de la population dans son ensemble et de huit groupes d’âge-sexe. On a utilisé la méthodologie de l’Institut national du cancer pour évaluer la répartition de la contribution énergétique habituelle des AUT.

Résultats

En moyenne, les AUT ont représenté 47,8 % (IC de 95 % : 47,3 % à 48,3 %) de l’apport énergétique quotidien total en 2004, et 45,7 % (IC de 95 % : 45,0 % à 46,4 %) en 2015 dans l’ensemble de la population, et plus de la moitié de l’apport énergétique quotidien total chez les enfants et les adolescents. La contribution énergétique moyenne des AUT et leur répartition énergétique habituelle ont baissé depuis 2004 parmi tous les groupes d’âge-sexe, sauf les adultes âgés de 55 ans et plus. La contribution énergétique des boissons gazeuses, des jus de fruits et des boissons aux fruits a baissé, surtout chez les enfants et les adolescents. En 2015, les pains ultratransformés ont fourni davantage d’énergie dans presque tous les groupes d’âge-sexe.

Conclusions

Comme en 2004, l’apport alimentaire des AUT au Canada est demeuré élevé en 2015. Cependant, la consommation de certains AUT, tout particulièrement les boissons, a diminué. La contribution énergétique des AUT est demeurée le plus élevée chez les enfants et les adolescents, et a augmenté chez les adultes âgés de 55 ans et plus.

Mots-clés

Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, enquêtes sur la nutrition, apport alimentaire, aliments ultratransformés, NOVA

DOI : https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202001100001-fra

Résultats

Les aliments et boissons ultratransformés (AUT) dominent désormais l’approvisionnement alimentaire dans les nations à revenu élevé, dont le Canada. Leur vente et leur consommation augmentent de manière constante dans les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure et les pays à revenu intermédiaire. En 2016, les ventes par habitant d’AUT ont été évaluées à 275 kg par année au Canada. Il s’agit du quatrième volume en importance parmi 80 pays. Lancé il y a une dizaine d’années par des chercheurs de l’Université du Brésil à São Paulo, le concept d’AUT renvoie à des aliments et à des boissons qui sont des formulations industrielles de sources, en grande partie, peu coûteuses d’énergie et de nutriments alimentaires, en plus de compter des additifs. Ces produits sont fabriqués au moyen d’une série de transformations (ce qui explique le terme « ultratransformés »), et renferment peu d’aliments entiers s’il y a lieu. Parmi les exemples typiques, mentionnons les boissons gazeuses et d’autres boissons sucrées, des collations emballées sucrées et salées, des pains industriels produits en série, des produits de viande, comme les burgers et les hot dogs, ainsi que les repas-minute et les plats surgelés. Ensemble, ces produits sont caractérisés par la commodité (produits durables et prêts à être consommés), leur appétibilité accrue, leur emballage attrayant et un marketing dynamique. [Article complet]

Auteurs

Jane Polsky (jane.polsky@canada.ca) et Didier Garriguet (didier.garriguet@canada.ca) travaillent à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, à Ottawa (Ontario). Jean-Claude Moubarac travaille à l’Université de Montréal.

Début de l'encadré

 

Ce que l'on sait déjà sur le sujet?

  • Les aliments et boissons ultratransformés (AUT) dominent désormais dans l’approvisionnement alimentaire au Canada et dans de nombreux autres pays. Les AUT se caractérisent par leur faible qualité nutritionnelle et la présence d’additifs.
  • De plus en plus, on associe un régime alimentaire composé d’une quantité accrue d’AUT à une mauvaise alimentation, à une prise de poids et à un risque élevé de développer un certain nombre de maladies chroniques.
  • La classification NOVA est un système relativement nouveau visant à classer par catégories les aliments et boissons en fonction du type de transformation des aliments. Parmi les catégories d’aliments et de boissons, il y a les aliments et boissons non transformés ou transformés minimalement, les ingrédients culinaires transformés, les aliments et boissons transformés, ainsi que les aliments et boissons ultratransformés.

Ce qu'apporte l'étude?

  • En moyenne, les AUT représentaient un peu moins de la moitié de l’apport énergétique quotidien total chez les Canadiens en 2004 (48 %) et en 2015 (46 %).
  • Ce sont les enfants et les adolescents qui consommaient le plus d’AUT. Dans ces groupes, les AUT représentaient plus de 50 % de l’apport énergétique quotidien total pour les deux années d’enquête.
  • La contribution énergétique d’un certain nombre d’AUT a diminué depuis 2004, surtout dans le cas des boissons gazeuses, des jus de fruits et des boissons aux fruits.
  • Chez les adultes âgés de 55 ans et plus, les AUT représentaient une proportion supérieure de l’apport énergétique quotidien total en 2015 par rapport à 2004.

Fin de l'encadré

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