Résumé

Contexte

Les adultes passent une grande partie de leur journée au travail. Il a été démontré que l’activité physique (AP) et le comportement sédentaire (CS) varient considérablement d’une profession à l’autre. La présente étude a pour but de décrire les différences sur le plan des professions en matière d’AP et de CS mesurés par accéléromètre et autodéclarés chez les travailleurs canadiens à temps plein.

Données et méthodes 

Reposant sur les données combinées de trois cycles de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (N = 4 080), représentative à l’échelle nationale, trois groupes d’activité (élevée, moyenne, faible) ont été créés selon un classement composite du nombre de pas, de la proportion du temps consacré à des activités sédentaires (%SED) et de l’activité physique modérée à vigoureuse (APMV) à raison d’au moins 10 minutes par séance (APMVséances) mesurés par accéléromètre. Les différences entre les groupes ont été évaluées en fonction des caractéristiques sociodémographiques et cliniques et de l’AP et du CS mesurés par accéléromètre et autodéclarés.

Résultats

En moyenne, les Canadiens qui travaillaient à temps plein étaient sédentaires pendant 68,9 % de leur journée (intervalle de confiance [IC] de 95 % : 68,3 % à 69,6 %), ont fait 8 984 pas par jour (IC de 95 % : 8 719 à 9 249) et ont accumulé 79,5 minutes par semaine d’APMVséances (IC de 95 % : 71,1 à 87,9). Parmi les Canadiens qui travaillent à temps plein, 18,5 % respectaient les Directives canadiennes en matière d’activité physique. Le groupe à activité élevée a fait beaucoup plus de pas et avait un %SED plus faible, mais il a consacré une proportion plus élevée de temps à de l’AP d’intensité légère comparativement aux groupes à moyenne et à faible activité. Aucune différence n’a été observée en ce qui concerne l’APMV. Le groupe à faible activité a déclaré davantage d’AP récréative et liée aux déplacements actifs et de lecture de détente, tandis que le groupe à activité élevée a déclaré plus d’AP professionnelle et domestique et plus de temps passé devant un écran à des fins récréatives.

Interprétation

La majorité des adultes qui travaillent à temps plein ne font pas suffisamment d’APMV et passent la majeure partie de leur journée en mode sédentaire, peu importe leur profession. Les constatations appuient les politiques en milieu de travail visant à améliorer les niveaux d’APMV chez les travailleurs canadiens et à promouvoir la sensibilisation aux avantages potentiels des messages sur l’AP et le CS propres à une profession.

Mots clés

activité physique, comportement sédentaire, profession

DOI : https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202000900002-fra

Résultats

On sait que l’activité physique (AP) régulière protège contre plusieurs maladies chroniques (p. ex. diabète, maladies cardiovasculaires, cancer) et la mortalité prématurée toutes causes confondues. Il est également prouvé qu’un comportement sédentaire (CS) plus prononcé (comportements d’éveil en position assise, inclinée et allongée) augmente le risque de nombreuses des mêmes maladies chroniques et de mortalité prématurée. Les données probantes disponibles indiquent que de grandes périodes (environ 60 à 75 minutes par jour) de marche ou d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse (APMV) à des fins récréatives peuvent compenser les risques associés à une position assise prolongée. Une grande proportion d’adultes canadiens courent un risque accru de problèmes de santé, car la majorité d’entre eux (82,5 %) ne respectent pas les directives en matière d’AP (au moins 150 minutes d’APMV par semaine à raison d’au moins 10 minutes par séance) et sont sédentaires pendant la majeure partie de la journée (9,6 heures). Étant donné que les adultes passent une grande partie de leur journée au travail (environ 8 heures) et que les niveaux d’AP varient considérablement d’une profession à l’autre, l’AP et le CS au travail peuvent avoir une influence importante sur les niveaux globaux quotidiens d’AP et de CS. C’est particulièrement troublant, car les pays à revenu élevé comme le Canada connaissent une transition vers des professions plus sédentaires. [Article complet]

Auteurs

Stephanie A. Prince (stephanie.princeware@canada.ca), Karen C. Roberts et Wendy Thompson travaillent au Centre de surveillance et de recherche appliquée de l’Agence de la santé publique du Canada, à Ottawa, en Ontario. Stephanie A. Prince travaille également à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, à Ottawa, au Canada. Jennifer L. Reed travaille au Laboratoire de physiologie de l’exercice et de santé cardiovasculaire de la Division de prévention et de réadaptation cardiaque de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, à l’École d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et à l’École des sciences de l’activité physique de la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa, à Ottawa, au Canada. Aviroop Biswas travaille à l’Institut de recherche sur le travail et la santé à Toronto, en Ontario, et à l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto. Rachel C. Colley travaille à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, à Ottawa, en Ontario.

Début de l'encadré

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet?

  • Les adultes passent une grande partie de leur journée au travail (environ 8 heures), et on sait que les niveaux d’activité physique varient considérablement d’une profession à l’autre.
  • On sait qu’il existe des différences entre les hommes et les femmes en ce qui a trait aux types de professions qu’ils exercent, à leurs activités en dehors des heures de travail et à leur activité physique professionnelle et pendant les loisirs.
  • La majorité des études qui ont examiné les différences entre l’activité physique et le comportement sédentaire évalués à l’aide d’un appareil par groupe professionnel ont été menées dans des échantillons plus petits, non représentatifs, étaient axées sur un seul résultat d’activité physique, et ont négligé de décrire les différences entre les sexes.

Ce qu’apporte l’étude?

  • En moyenne, les adultes canadiens qui travaillent à temps plein passent la majorité (69 %) de leur journée totale en mode sédentaire et ne respectent pas les Directives canadiennes en matière d’activité physique pour les adultes.
  • L’activité physique totale et le comportement sédentaire mesurés par appareil diffèrent selon la profession.
  • Dans les catégories professionnelles, les hommes et les femmes s’adonnaient à des séances d’activité physique différentes et présentaient un comportement sédentaire différent.
  • Les travailleurs canadiens occupant des professions à « activité élevée » ont fait plus de pas, ont consacré plus de temps à de l’activité physique d’intensité légère et ont passé moins de temps à être sédentaires que ceux occupant des emplois à « activité moyenne » ou à « faible activité ».
  • Les travailleurs canadiens exerçant des professions à « faible activité » ont déclaré davantage d’activité physique récréative et liée aux déplacements actifs et de lecture de détente, tandis que ceux exerçant des professions à « activité élevée » ont déclaré plus d’activité physique professionnelle et domestique et plus de temps passé devant un écran à des fins récréatives.
  • Les constatations appuient les politiques en milieu de travail visant à améliorer les niveaux d’activité physique chez les travailleurs canadiens et à promouvoir la sensibilisation aux avantages potentiels des messages sur l’activité physique et le comportement sédentaire propres à une profession.

Fin de l'encadré

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