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Contexte

L’isolement social est associé à une diminution de la qualité de vie liée à la santé et à une augmentation des taux de morbidité et de mortalité. L’isolement social peut être une préoccupation pour les Canadiens plus âgés, notamment pour ceux touchés par des problèmes de santé qui nuisent à la création et au maintien de liens sociaux.

Données et méthodes

Dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Vieillissement en santé (ESCC–VS) de 2008-2009, des données ont été recueillies auprès d’un échantillon fondé sur la population de Canadiens âgés de 45 ans et plus vivant dans des ménages privés. Des fréquences, des totalisations croisées et la régression logistique ont été utilisées pour examiner la prévalence des problèmes auditifs et de l’isolement social, ainsi que les associations entre eux, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques, d’autres limitations fonctionnelles (p. ex. vision, mobilité et cognition), de l’incontinence et de la peur de tomber.

Résultats

L’isolement social était beaucoup plus répandu chez les 45 à 59 ans que chez les personnes de 60 ans et plus. Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’être isolées socialement (16 % par rapport à 12 %), mais elles étaient moins susceptibles de déclarer des problèmes auditifs (5 % par rapport à 7 %). Les problèmes auditifs étaient plus répandus aux âges plus avancés, touchant 25 % des hommes et 18 % des femmes de 75 ans et plus. Lorsque les facteurs sociodémographiques (âge, niveau de scolarité, modalités de vie, conduite régulière d’un véhicule automobile, participation à la population active), l’incontinence, la peur de tomber et les limitations fonctionnelles étaient pris en compte, la cote exprimant le risque d’être isolé socialement augmentait avec la gravité de la déficience auditive chez les femmes, mais pas chez les hommes (RC : 1,04, IC de 95 % : 1,00, 1,09).

Interprétation

Les problèmes auditifs sont associés à l’âge et, par conséquent, représentent un problème de santé publique de plus en plus important au fur et à mesure que la population du Canada vieillit. Dans le cas des femmes, on a déterminé que les problèmes auditifs sont associés à l’isolement social.

Résultats

Les personnes qui ont tendance à s’épanouir au fur et à mesure qu’elles avancent en âge sont celles qui demeurent actives sur le plan social. Elles ont un réseau de parents et d’amis qui leur permet de participer à la vie sociale et d’avoir un sentiment d’appartenance et d’utilité. Parallèlement, les personnes peuvent être « isolées socialement », manquer de contacts sociaux et de soutien et ne pas éprouver de sentiment d’appartenance. Le terme « isolement social » ne réfère pas aux personnes qui ont rompu volontairement les liens sociaux, mais plutôt aux personnes isolées socialement, qui ont un besoin non comblé d’interactions sociales sincères, que l’ont décrit souvent comme de la solitude. Les personnes qui sont isolées socialement sont plus susceptibles de connaître une mauvaise qualité de vie et d’être touchées par la morbidité et la mortalité. L’isolement social chez les personnes âgées constitue une préoccupation particulière, étant donné que l’on estime que plus de 30 % des personnes âgées au Canada présentent un risque élevé.[Texte intégral]

Mots-clés

Vieillissement, personnes âgées, exclusion, perte auditive, solitude, aliénation sociale, liens d’appartenance sociale.

Auteurs

Pamela L. Ramage-Morin (Pamela.Ramage-Morin@canada.ca) travaille à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, Ottawa (Ontario) K1A 0T6.

Début de l'encadré

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • Des recherches antérieures ont montré des associations entre la situation auditive et l’isolement social, mais elles ne se rapportent pas spécifiquement à la population canadienne.
  • En 2012-2013, 19 % de la population adulte avait une perte auditive dans les fréquences associées au niveau normal de la parole, et 35 % présentaient une perte dans la fourchette aux hautes fréquences, laquelle est associée à l’âge.
  • De 70 à 79 ans, 65 % des personnes avaient une perte auditive dans les fréquences vocales et presque toutes les personnes (94 %) présentaient une perte aux hautes fréquences.
  • On s’attend à ce que le nombre de Canadiens présentant une perte auditive augmente à mesure que la population vieillira.

Ce qu’apporte l’étude

  • L’analyse d’un vaste échantillon représentatif des Canadiens de 45 ans et plus révèle que 7 % (8 % des hommes et 5 % des femmes) des personnes avaient un problème auditif qui limitait leur capacité à comprendre une conversation normale.
  • On estime que 12 % des hommes et 16 % des femmes étaient isolés socialement, ceux-ci ayant déclaré éprouver des sentiments de solitude et ressentir un faible ou assez faible sentiment d’appartenance à la communauté.
  • Les personnes de 45 à 59 ans étaient plus susceptibles que celles de 60 ans et plus d’être isolées socialement.
  • Les problèmes auditifs étaient associés à l’isolement social chez les femmes, mais pas chez les hommes, même une fois prises en compte des caractéristiques sociodémographiques, d’autres limitations fonctionnelles, l’incontinence et la peur de tomber.

Fin de l'encadré

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