Espérance de vie restante à l'âge de 25 ans et probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans, selon la situation socioéconomique et l'ascendance autochtone

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Par Michael Tjepkema et Russell Wilkins

Bien que l'espérance de vie au Canada soit parmi les plus longues du monde1, elle varie selon les groupes de population2-6. Jusqu'à récemment, on ne disposait généralement pas d'estimations établies en fonction d'indicateurs socioéconomiques ou de l'appartenance aux populations autochtones, du fait que les données portant sur ces caractéristiques ne sont pas consignées dans les enregistrements de décès. Grâce aux données de l'Étude canadienne de suivi de la mortalité selon le recensement pour la période allant de 1991 à 2001 – qui, comme son nom l'indique, a consisté à faire un suivi de la mortalité portant sur un échantillon de 15 % de la population –, il est devenu possible de produire des tables de mortalité pour ces groupes. Les tables de mortalité en question ont été mises à jour de manière à rendre compte des décès survenus jusqu'à la fin de 2006 (se reporter à la section Les données, ci-après). Le présent rapport fait la synthèse des résultats mis à jour. L'objectif consiste à calculer l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans et la probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans au cours de la période allant de 1991 à 2006 en fonction des caractéristiques suivantes : la suffisance du revenu; le niveau de scolarité; le fait de résider dans un refuge, une maison de chambres ou un hôtel; et le fait d'être un Indien inscrit, un Indien non inscrit ou un Métis.

Espérance de vie à l'âge de 25 ans

L'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans pour l'ensemble de la cohorte visée par l'Étude canadienne de suivi de la mortalité selon le recensement au cours de la période allant de 1991 à 2006 se situait à 52,6 ans chez les hommes et à 57,9 ans chez les femmes (tableau 1).  Cependant, les estimations de l'espérance de vie variaient en fonction de caractéristiques comme le revenu, le niveau de scolarité, le logement et l'ascendance autochtone.

Tableau 1 Espérance de vie restante à l'âge de 25 ans, selon le sexe, le quintile de suffisance du revenu, le niveau de scolarité, le logement et l'ascendance autochtone, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006Tableau 1 Espérance de vie restante à l'âge de 25 ans, selon le sexe, le quintile de suffisance du revenu, le niveau de scolarité, le logement et l'ascendance autochtone, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006

L'espérance de vie était moins longue chez les personnes faisant partie des quintiles inférieurs de suffisance du revenu. Ainsi, l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans chez les hommes appartenant au quintile de revenu le plus élevé était de 55,3 ans, mais de 48,2 ans chez ceux du quintile de revenu le plus bas, soit un écart de 7,1 ans; chez les femmes, cet écart était de 4,9 ans (59,9 ans contre 55,0 ans).

Il y avait également un lien entre un faible niveau de scolarité et une espérance de vie plus brève. Par exemple, l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans était de 56,5 ans chez les hommes ayant un diplôme universitaire, mais de 50,5 ans chez ceux n'ayant pas obtenu de diplôme d'études secondaires, l'écart étant de 6,0 ans. Les chiffres correspondants chez les femmes sont de 60,6 et 56,4 ans, c'est-à-dire un écart de 4,2 ans.

Les résidents de refuges, de maisons de chambres et d'hôtels à l'époque du Recensement de 1991 avaient une espérance de vie beaucoup plus courte que les autres Canadiens. Dans le cas des hommes vivant dans ce type de logement, l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans était de 41,8 ans, soit 10,8 ans de moins que pour l'ensemble de la cohorte des hommes. Pour ce qui est des femmes vivant dans de tels logements, l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans était de 49,7 ans, ou environ 8,2 ans de moins que pour l'ensemble de la cohorte des femmes.

L'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans était aussi plus courte chez les membres de la cohorte ayant fait état d'une ascendance autochtone. Parmi les hommes, l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans était de 46,9 ans pour les Indiens inscrits, de 48,1 ans pour les Indiens non inscrits et de 48,5 ans pour les Métis, c'est-à-dire 4,1 à 5,7 ans de moins que pour l'ensemble de la cohorte des hommes. Chez les femmes, ces chiffres étaient de 51,1 ans pour les Indiennes inscrites, de 53,3 ans chez les Indiennes non inscrites et de 52,5 ans pour les Métisses, soit de 4,6 à 6,8 ans de moins que pour l'ensemble de la cohorte des femmes.

Probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans

Dans les études antérieures, un décès avant l'âge de 75 ans était considéré comme étant prématuré7,8. Dans l'ensemble, 65 % des hommes et 78 % des femmes de la cohorte pouvaient s'attendre à vivre au moins jusqu'à l'âge de 75 ans (tableau 2).

Tableau 2 Probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans, selon le sexe, le quintile de suf?sance du revenu, le niveau de scolarité, le logement et l'ascendance autochtone, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006Tableau 2 Probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans, selon le sexe, le quintile de suf?sance du revenu, le niveau de scolarité, le logement et l'ascendance autochtone, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006

La probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans variait selon le quintile de suffisance du revenu. Elle était de 73 % chez les hommes appartenant au quintile de revenu le plus élevé, comparativement à 50 % chez ceux faisant partie du quintile de revenu le plus bas. La tendance était similaire chez les femmes, même si le gradient était moins prononcé : la  probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans était de 83 % pour les femmes appartenant au quintile de revenu le plus élevé et de 70 % pour celles se situant dans le quintile de revenu le plus bas.

En ce qui concerne le niveau de scolarité, les titulaires d'un diplôme universitaire avaient la plus grande probabilité de vivre jusqu'à l'âge de 75 ans (77 % chez les hommes et 85 % chez les femmes), les personnes sans diplôme d'études secondaires étant celles pour qui cette probabilité était la plus faible (59 % chez les hommes, 74 % chez les femmes). L'écart était plus prononcé chez les hommes que chez les femmes (18,4 points de pourcentage contre 10,9). L'écart le plus marqué se situait entre les personnes qui avaient obtenu un diplôme d'études secondaires et celles qui n'en avaient pas.

Le tiers environ (31 %) des hommes résidant dans des refuges, des maisons de chambre ou des hôtels au moment du Recensement de 1991 pouvaient espérer vivre jusqu'à 75 ans, ce qui représente 34 points de pourcentage de moins que pour l'ensemble des hommes de la cohorte. Dans le cas des femmes, 56 % de celles résidant dans des refuges, des maisons de chambre ou des hôtels pouvaient s'attendre à vivre jusqu'à 75 ans, taux de 22 points de pourcentage de moins que celui pour l'ensemble des femmes de la cohorte.

La probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans était relativement faible également chez les Indiens inscrits, les Indiens non inscrits et les Métis. Parmi les hommes, elle s'établissait à 48 % pour les Indiens inscrits, 50 % pour les Indiens non inscrits et 54 % pour les Métis, ce qui représente de 10 à 17 points de pourcentage de moins que dans le cas de l'ensemble de la cohorte des hommes (tableau 2). Parmi les femmes, la même probabilité était de 59 % pour les Indiennes inscrites et de 61 % pour les Indiennes non inscrites et les Métisses, soit de 17 à 19 points de pourcentage de moins que pour l'ensemble de le cohorte des femmes.

Les courbes de survie chez les membres de la cohorte faisant partie du quintile de suffisance du revenu le plus bas étaient inférieures à celles relatives aux personnes n'ayant pas de diplôme d'études secondaires (figure 1). Les courbes de survie chez les résidents de refuges, de maisons de chambres et d'hôtels étaient toutefois beaucoup plus basses.

Figure 1 Probabilité de survie, résidents de refuges / de maisons de chambres / d'hôtels, personnes appartenant au quintile de suffisance du revenu le plus bas et personnes n'ayant pas de diplôme d'études secondaires, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006Figure 1 Probabilité de survie, résidents de refuges / de maisons de chambres / d'hôtels, personnes appartenant au quintile de suffisance du revenu le plus bas et personnes n'ayant pas de diplôme d'études secondaires, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006

Chez les hommes, les courbes de survie pour les Indiens inscrits, les Indiens non inscrits et les Métis étaient assez similaires, chacune étant toutefois inférieure à celle pour l'ensemble de la cohorte des hommes (figure 2). Dans le cas des femmes, les écarts entre les courbes de survie des trois groupes autochtones étaient encore moins prononcés que chez les hommes; par contre, leur écart par rapport à l'ensemble de la cohorte des femmes était plus marqué.

Figure 2 Probabilité de survie, selon le sexe et l'ascendance autochtone, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006Figure 2 Probabilité de survie, selon le sexe et l'ascendance autochtone, membres de la cohorte âgés de 25 ans et plus ne vivant pas en établissement, Canada, 1991 à 2006

Conclusion

Les tables de mortalité calculées en fonction de différents indicateurs de la situation socioéconomique et de l'appartenance à des groupes autochtones pour la période allant de 1991 à 2006 mettent en lumière des fourchettes très larges au chapitre de l'espérance de vie restante à l'âge de 25 ans et de la probabilité de survie jusqu'à l'âge de 75 ans.

Remerciements

L'Étude canadienne de suivi de la mortalité et du cancer selon le recensement a été financée par l'Initiative sur la santé de la population canadienne de l'Institut canadien d'information sur la santé (étude initiale), la Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs de Santé Canada (prolongements de l'étude) et la Division de l'analyse de la santé de Statistique Canada. Les auteurs tiennent à remercier les registraires de l'état civil des provinces et des territoires du Canada pour les données sur la mortalité, Statistique Canada, qui a mené le Recensement de 1991, ainsi que tous les Canadiens, dont les réponses fournies au questionnaire complet du recensement ont servi de base aux présentes analyses.

Date de modification :