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La vitamine C est un puissant antioxydant qui contribue à la formation et à la santé des vaisseaux sanguins, des tendons, des ligaments, des os, des dents et des gencives1. Elle aide le corps à absorber le fer et à guérir des blessures et des brûlures. Les déficiences graves peuvent entraîner le scorbut, un problème de santé désormais rare dans le monde occidental.
Les fruits et les légumes sont les principales sources alimentaires de vitamine C, mais celle‑ci peut aussi être prise sous forme de supplément. En fait, les suppléments de vitamine C sont plus souvent pris que les autres suppléments2.
Le présent article fournit un aperçu de l’apport en vitamine C chez les Canadiens et de la façon dont les niveaux sont touchés par l’usage de suppléments (voir les données).
Selon l’Institute of Medicine, les besoins moyens estimatifs en vitamine C vont de 13 milligrammes pour les enfants de 1 à 3 ans à 75 milligrammes pour les hommes adultes et 60 milligrammes pour les femmes adultes (tableau 1). Étant donné que les fumeurs ont des niveaux d’antioxydants inférieurs à la normale et que leur corps utilise la vitamine C plus rapidement, leurs besoins sont supérieurs de 35 milligrammes à ceux des non‑fumeurs. Le niveau d’apport recommandé maintient une concentration presque maximale de neutrophile (un type de globule blanc) dans le sang et réduit l’élimination de la vitamine C dans l’urine. Les recommandations de l’Institute of Medicine sont loin d’être aussi élevées que celles de certaines autres sources, qui recommandent un apport aussi élevé que 400 ou même 2 000 milligrammes par jour3. La présente analyse examine toutefois l’apport en vitamine C par rapport aux recommandations de l’Institute of Medicine, qui ont été établies conjointement par le Canada et les États‑Unis et qui sont utilisées par Santé Canada4.
Tableau 1
Besoins quotidiens moyens estimatifs en vitamine C, selon le groupe d’âge et le sexe
Trois sources — jus de fruits, boissons aux fruits et agrumes — ont été à l’origine de 50 % de la vitamine C tirée des aliments par les Canadiens en 2004. À lui seul, le jus de fruits en fournissait 32 % (tableau 2).
Peu importe l’âge, le sexe, le revenu du ménage, le niveau de scolarité ou la province de résidence, l’apport alimentaire moyen en vitamine C des Canadiens était bien supérieur aux recommandations de l’Institute of Medicine. En 2004, les Canadiens tiraient en moyenne 132 milligrammes de vitamine C par jour des aliments seulement (tableau 3). Les résidents du Québec, dont la consommation de fruits et de légumes est la plus élevée5, affichaient l’apport alimentaire le plus élevé en vitamine C au niveau provincial, soit une moyenne quotidienne de 144 milligrammes.
Les moyennes élevées cachent toutefois les pourcentages importants de divers groupes dont l’apport en vitamine C de source alimentaire est inférieur aux niveaux recommandés. Lorsque les besoins plus grands en vitamine C des fumeurs sont pris en compte, on note que de 21 % à 35 % des hommes de 19 ans et plus ont un apport alimentaire insuffisant; chez les femmes, les pourcentages vont de 17 % à 26 %. Moins de 10 % des enfants et des adolescents avaient un apport alimentaire insuffisant en vitamine C (tableau 3).
Il n’est pas étonnant de constater qu’un pourcentage élevé — 46 % — des personnes ayant déclaré manger des fruits et des légumes de façon peu fréquente (pas plus de trois fois par jour) avait un apport alimentaire insuffisant en vitamine C.
Les pourcentages étaient aussi significativement élevés chez les personnes des ménages ayant le revenu le plus faible (25 %) et le niveau de scolarité le plus faible (35 %), et chez celles qui étaient inactives pendant leurs loisirs (30 %). Du fait en partie que l’apport recommandé pour les fumeurs est plus élevé, plus de la moitié (52 %) d’entre eux avaient un apport alimentaire insuffisant en vitamine C. En fait, en dépit de leurs besoins plus grands, l’apport alimentaire moyen en vitamine C des fumeurs était plus faible que celui des non‑fumeurs.
Les personnes qui prenaient des suppléments contenant de la vitamine C avaient aussi tendance à tirer davantage de vitamine C de leurs aliments que les autres : une moyenne quotidienne de 142 milligrammes, comparativement à 126 milligrammes. Ainsi, sur la base du régime alimentaire seulement, ceux qui ne prenaient pas de suppléments étaient plus susceptibles que ceux qui en prenaient d’avoir un apport insuffisant en vitamine C (25 % comparativement à 17 %) (données non présentées).
Un peu moins du tiers (31 %) des Canadiens prenaient des suppléments contenant de la vitamine C en 2004 (tableau 3). En général, les groupes qui avaient l’apport alimentaire moyen le plus élevé en vitamine C étaient aussi les plus susceptibles de prendre des suppléments — 36 % des personnes qui consommaient des fruits et des légumes plus de six fois par jour étaient dans cette situation, tout comme 38 % des personnes appartenant aux ménages ayant les revenus les plus élevés, 34 % des personnes appartenant à des ménages comptant au moins un diplômé postsecondaire, 35 % des personnes actives physiquement et 32 % des non‑fumeurs.
Le Québec différait des autres provinces du fait qu’il affichait l’apport alimentaire le plus élevé en vitamine C, mais le pourcentage le plus faible de consommateurs de suppléments de vitamine C (tableau 3).
Pour l’ensemble de la population, les suppléments fournissaient 43 % de l’apport en vitamine C, soit deux fois plus que la principale source alimentaire, c’est‑à‑dire les jus de fruits. En outre, pour une minorité de la population (31 %) qui consommait des suppléments, le pourcentage était de près de 70 %.
La consommation d’un supplément faisait augmenter de 100 milligrammes l’apport global en vitamine C des Canadiens, pour une moyenne de 233 milligrammes par jour. Parmi les consommateurs de suppléments, l’apport quotidien total se situait en moyenne à 463 milligrammes.
En dépit de l’augmentation substantielle du nombre moyen de milligrammes par jour, l’effet global des suppléments était relativement modeste, réduisant le pourcentage de la population totale ayant un apport insuffisant en vitamine C de seulement 5 points de pourcentage. Cela vient du fait que plus des deux tiers des Canadiens ne prenaient pas de suppléments, et que ceux qui en prenaient étaient susceptibles d’avoir déjà un apport alimentaire en vitamine C suffisant. Néanmoins, sauf chez les 1 à 30 ans, les réductions de l’apport insuffisant en vitamine C attribuables à la consommation de suppléments étaient significatives (tableau 3). Les répercussions de l’usage de suppléments étaient plus grandes pour les fumeurs et pour les personnes qui consommaient des fruits et des légumes peu fréquemment : une réduction de presque 10 points de pourcentage.
Comme il fallait s’y attendre, peu de consommateurs de suppléments avaient un apport insuffisant en vitamine C, soit 2 % globalement, 5 % chez ceux qui mangeaient des fruits et des légumes moins de trois fois par jour, et 7 % chez les fumeurs (tableau 4). Toutefois, si les personnes qui prenaient des suppléments ne l’avaient pas fait, sur la base du régime alimentaire seulement, les pourcentages ayant un apport insuffisant auraient été de 17 % globalement, et de 40 % pour les fumeurs et pour les personnes consommant des fruits et des légumes de façon peu fréquente.
Plus de 20 % des Canadiens n’ont pas un apport suffisant en vitamine C dans leur régime alimentaire. Environ le tiers de la population prend de la vitamine C sous forme de suppléments. Même si les suppléments éliminent à proprement parler l’apport insuffisant chez ceux qui les prennent, les répercussions sur l’ensemble de la population sont minimes.