L'éducation, l'apprentissage et la formation : Série de documents de recherche
L'incidence des programmes courts après l’obtention d’un grade de premier cycle sur les résultats sur le marché du travail
par Aimé Ntwari et Eric Fecteau
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Aperçu de l’étude
- Des 102 865 diplômés des institutions postsecondaires publiques au Canada ayant obtenu leur grade de premier cycle avant l’âge de 25 ans en 2010, 34 715, soit 33,7 %, ont complété un ou plusieurs titres scolaires additionnels entre 2010 et 2016, soit un ou plusieurs grades, diplômes, certificats ou une combinaison. De ces individus, 5 370 (15,5 %) ont exclusivement complété un certificat ou diplôme additionnel appelé dans ce document titre scolaire de programme court, deux tiers (3 555) au niveau collégial et un tiers (1 815) au niveau universitaire. Ces 5 370 individus constituent le groupe d’analyse pour cette étude qui vise à mesurer l’impact d’un titre de programme court complété après un grade de premier cycle.
- Les diplômés d’un domaine SACHES (non-STGM) avait une plus grande propension à poursuivre un programme court après leur grade de premier cycle que les diplômés dans le domaine STGM. Plus de quatre cinquième (82,7 %) des diplômés ayant complété un programme court additionnel avaient obtenu leur grade de premier cycle en 2010 dans un domaine SACHES. Ceci représente une différence de 5,4 points de pourcentages supérieurs comparée aux diplômés sans programme court additionnel.
- Pendant qu’un tiers (33,3 %) des diplômés avec un programme court additionnel l’ont complété dans le même domaine d’études que celui de leur grade de premier cycle, on a observé de grands mouvements sortant des domaines des « Sciences sociales et de comportements » et des « Arts et sciences humaines » et entrant vers les champs d’études liés au « Commerce et administration » (35,0 % et 27,0 % respectivement).
- En comparant deux ans avant et deux ans après l’obtention d’un titre de programme court additionnel, la proportion des diplômés employés dans les industries de « services à faible valeur ajoutée » est passée de 22,1 % à 9,9 %. De même, deux ans après, le taux de syndicalisation était de 42,4 % (4,6 points de pourcentage supérieur à celui à deux ans avant) et le taux de participation à un régime de retraite était de 46,5 % (soit une augmentation de 16,3 points de pourcentage).
- Malgré qu’une grande proportion des diplômés ayant complété un programme court additionnel aient commencé avec des niveaux de revenu d’emploi plus bas et soient retournés à des études à temps plein, les médianes de leurs revenus d’emploi deux ans avant et deux ans après l’obtention du programme court additionnel avaient, dans presque tous les domaines d’études, augmentés plus rapidement pour presque atteindre les niveaux de ceux qui n’y sont pas retournés.
- En 2017, les diplômés ayant obtenu un grade de premier cycle en 2010, mais n’ayant pas complété de programme additionnel gagnaient plus que ceux ayant complété un programme court additionnel entre 2011 et 2016. Cependant cet écart est expliqué en grande partie par le niveau de base des revenus d’emploi des deux groupes et se rétrécit si l’on contrôle pour les autres facteurs.
1. Introduction
Tant au Canada qu’ailleurs dans le monde, le marché du travail est en constante mutation et exige le maintien et l’acquisition de nouvelles connaissances axées sur les compétences requises en raison de la transformation de l’industrie. Ces changements affectent le comportement des travailleurs non seulement au Canada, mais dans tous les pays développés ou émergents. La transition de l’école au travail est devenue un sujet d’intérêt pour les employeurs, les employés, les étudiants et les décideurs. Afin de répondre aux exigences du marché du travail, de nombreux Canadiens complètent leur formation postsecondaire par l’ajout de programmes courts, souvent considérés comme un outil de spécialisation.
L’apport de ces programmes courts (certificat ou diplôme), après des études de premier cycle, est aujourd’hui un sujet d’intérêt en raison de leur popularité grandissante et par rapport à l’alignement des compétences avec les exigences du marché de travail. Malgré cela, peu d’études ont analysé le profil de ceux qui complètent un programme court et les impacts de ces titres scolaires sur l’avancement de carrière des jeunes bacheliers.
À l’aide de la plateforme Longitudinale entre l’Éducation et le Marché du Travail (PLEMT)Note , qui permet de créer un environnement où l’on peut combiner les données administratives du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) entre elles et avec d’autres bases de données, le présent article examine le cheminement des étudiants de moins de 25 ansNote , ayant obtenu un premier grade de premier cycle dans une institution postsecondaire publique du Canada en 2010, suivi d’un programme court additionnel (soit un certificat ou diplôme de niveau baccalauréat, post-baccalauréat ou collégial)Note dans les six années suivantes. Ils sont considérés comme étant « courts » puisque leur durée est typiquement entre un et deux ans.
La première section de cet article donne une analyse comparative du profil démographique des diplômés de 25 ans ou moins ayant obtenu un grade de premier cycle et ayant complété par la suite un programme court additionnel et ceux n’ayant pas complété de titre scolaire additionnel. La deuxième section de l’article explore, pour ceux ayant complété un programme court additionnel, la transition au niveau de la province d’études ou du domaine d’études entre le grade de premier cycle et le programme court additionnel. La troisième section donne un aperçu de l’évolution de quelques indicateurs sélectionnés pour la qualité d’emploi, incluant le revenu. Enfin, la dernière section présente sommairement quelques facteurs associés à la différence de revenu entre les groupes ayant et n’ayant pas complété un programme court additionnel.
2. Profil des bacheliers des institutions postsecondaires publiques du Canada
L’expression « titres scolaires empilables » est la terminologie communément utilisée pour désigner le cumul des titres scolaires. Cette métaphore, qui fait référence au jeu de Lego, donne une représentation imagée du phénomène. Cet empilement peut être vertical (cheminement traditionnel) ; les étudiants complétant des niveaux d’études de plus en plus élevés, horizontal (cheminement non traditionnel) ; où les étudiants cumulent les titres scolaires sans une hiérarchie quelconque, mais visent plutôt à acquérir des compétences différentes, ou une combinaison des deuxNote .
Des 102 865Note diplômés des institutions postsecondaires publiques ayant obtenu leur grade de premier cycle avant l’âge de 25 ans en 2010, 34 715, soit 33,7 %, ont complété au moins un titre scolaire additionnel entre 2010 et 2016, soit un grade, un diplôme, un certificat ou une combinaison, au niveau baccalauréat, post-baccalauréat ou collégial. De ceux ayant complété un titre scolaire additionnel, 15,5 %, soit 5 370, ont complété exclusivement un programme court additionnel, soit un certificat ou un diplôme de niveau collégial ou universitaire, dans les 6 années qui ont suivi. La population restante, soit 68 150 étudiants, n’avait complété aucun autre titre scolaireNote . Les diplômés qui ont acquis un programme court additionnel sont nommés le groupe « Bac+ » et ceux n’ayant complété aucun autre titre scolaire sont nommés le groupe « Bac ». Le groupe « Bac+ » constitue la population d’analyse de cette étude afin de mesurer la valeur ajoutée d’un titre scolaire de programme court obtenu après un grade de premier cycle.
Des 5 370 diplômés du groupe « Bac+ », deux tiers (3 555) ont complété un programme court au niveau collégial et un tiers (1 815) au niveau universitaire (figure 1). Les diplômés du baccalauréat étaient plus susceptibles à compléter un programme court additionnel les premières années suivant l’obtention de leur grade de premier cycle en 2010. Ainsi, des membres du groupe « Bac+ », 24,3 % ont complété leur programme court additionnel en 2011, 25,6 % en 2012, 18,6 % en 2013, 14,8 % en 2014, 9,5 % en 2015 et 7,2 % en 2016.
Description du Figure 1
Cette figure est un diagramme hiérarchique (également connu sous le nom de diagramme arborescent) affichant divers niveaux de détails sur le type de programme court pour les diplômés du premier cycle de 2010.
Hiérarchie parente |
Type de programme court | Année de la diplomation du programme court | Nombre de diplômes |
---|---|---|---|
Haut niveau | Aucun titre scolaire additionnel | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 68 150 |
Un programme court | 2011 | 1 305 | |
2012 | 1 375 | ||
2013 | 1 000 | ||
2014 | 795 | ||
2015 | 510 | ||
2016 | 385 | ||
Autres parcours | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 29 345 | |
Un programme court | Un programme court de niveau collégial | 2011 | 810 |
2012 | 895 | ||
2013 | 690 | ||
2014 | 555 | ||
2015 | 345 | ||
2016 | 260 | ||
Un programme court de niveau universitaire | 2011 | 495 | |
2012 | 480 | ||
2013 | 310 | ||
2014 | 235 | ||
2015 | 170 | ||
2016 | 125 | ||
Un programme court de niveau collégial | Programme court de formation technique ou professionnelle | 2011 | 245 |
2012 | 555 | ||
2013 | 480 | ||
2014 | 415 | ||
2015 | 270 | ||
2016 | 195 | ||
Programme court de post formation technique ou professionnelle | 2011 | 565 | |
2012 | 340 | ||
2013 | 205 | ||
2014 | 140 | ||
2015 | 80 | ||
2016 | 65 | ||
Un programme court de niveau universitaire | Programme court de premier cycle | 2011 | 180 |
2012 | 260 | ||
2013 | 165 | ||
2014 | 125 | ||
2015 | 65 | ||
2016 | 50 | ||
Programme court postérieur au baccalauréat, excluant les études supérieures | 2011 | 45 | |
2012 | 85 | ||
2013 | 60 | ||
2014 | 45 | ||
2015 | 45 | ||
2016 | 30 | ||
Programme court d'études supérieures de deuxième cycle | 2011 | 270 | |
2012 | 135 | ||
2013 | 90 | ||
2014 | 60 | ||
2015 | 65 | ||
2016 | 40 |
En général, les femmes représentent une plus grande proportion que les hommes dans l’ensemble des diplômés du baccalauréat, et leur proportion était davantage plus grande au sein du groupe des diplômés ayant acquis un programme court additionnel. Elles représentaient 60,5 % (41 240) du groupe « Bac », mais 72,1 % (3 870) du groupe « Bac+ » (tableau 1), ce qui leur confère une plus grande propension à poursuivre un programme court, si l’on ne tient pas compte de tous les autres facteurs.
Au niveau de la province d’étudesNote , la distribution des membres du groupe « Bac+ » était plus ou moins comparable à celle du groupe « Bac », à l’exception de la Colombie-Britannique (écart de 4,3 points de pourcentages) et de l’Alberta (écart de 2,8 points de pourcentages).
Les diplômés d’un domaine SACHES (non-STGM)Note avaient une plus grande propension à poursuivre un programme court après un premier grade de premier cycle puisqu’ils formaient une plus grande proportion du groupe ayant acquis un programme court additionnel, soit 82,7 % du groupe « BAC+ » comparativement à une proportion de 77,3 % pour le groupe « Bac ». Au sein de ce groupe, les diplômés des « Sciences sociales et du comportement » affichaient une propension particulièrement élevée à acquérir un programme court additionnel puisqu’ils représentaient 34,2 % du groupe « BAC+ » comparativement à 21,2 % du groupe « BAC » ; à un moindre degré, les diplômés des « Arts et sciences humaines » avaient également une propension relativement forte, puisqu’ils formaient 18,5 % du groupe « BAC+ », mais 12,7 % du groupe « Bac ».
Groupe « Bac » | Groupe « Bac+ » | |||
---|---|---|---|---|
nombre | pourcent | nombre | pourcent | |
Genre | ||||
Hommes | 26 910 | 39,5 | 1 495 | 27,9 |
Femmes | 41 240 | 60,5 | 3 870 | 72,1 |
Province | ||||
Terre-Neuve-et-Labrador | 810 | 1,2 | 45 | 0,8 |
Île-du-Prince-Édouard | 190 | 0,3 | 30 | 0,6 |
Nouvelle-Écosse | 2 655 | 3,9 | 275 | 5,1 |
Nouveau-Brunswick | 1 610 | 2,4 | 115 | 2,1 |
Québec | 11 820 | 17,3 | 965 | 18,0 |
Ontario | 34 825 | 51,1 | 2 650 | 49,4 |
Manitoba | 1 730 | 2,5 | 105 | 2,0 |
Saskatchewan | 1 530 | 2,2 | 80 | 1,5 |
Alberta | 5 940 | 8,7 | 315 | 5,9 |
Colombie-Britannique | 7 040 | 10,3 | 785 | 14,6 |
Domaine d'étude | ||||
Sciences et technologie de la science | 7 610 | 11,2 | 790 | 14,7 |
Génie et technologie du génie | 5 870 | 8,6 | 75 | 1,4 |
Mathématiques et informatique et sciences de l’information | 2 015 | 3,0 | 65 | 1,2 |
Commerce et administration | 15 470 | 22,7 | 800 | 14,9 |
Arts et sciences humaines | 8 680 | 12,7 | 995 | 18,5 |
Sciences sociales et de comportements | 14 450 | 21,2 | 1 835 | 34,2 |
Droit, professions connexes et études du droit | 195 | 0,3 | 25 | 0,5 |
Soins de santé | 4 705 | 6,9 | 380 | 7,1 |
Éducation et enseignement | 6 160 | 9,0 | 215 | 4,0 |
Métiers, services, ressources naturelles et conservation | 2 995 | 4,4 | 185 | 3,4 |
Note : Tous les nombres sont aléatoirement arrondis à un multiple de 5. La province d’études réfère à la province de l’institution où l’individu a reçu son grade de premier cycle en 2010. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
Les diplômés en « génie, informatique et sciences de l’information » étaient quant à eux sous-représentés au sein des diplômés ayant acquis un programme court additionnel, représentant 8,6 % du groupe « Bac », mais seulement 1,4 % du groupe « Bac+ ». Selon les données du recensement de 2016Note , les diplômés de ce domaine d’étude (ainsi que ceux du domaine de la santé) étaient les plus susceptibles d’occuper des emplois étroitement liés à leur domaine d’études. Donc, il pourrait y avoir une certaine corrélation entre le fait de ne pas occuper un emploi lié à ses études et le fait de poursuivre un programme court additionnel.
3. Comparaison des caractéristiques du premier et du second titre scolaire
On a vu précédemment que les diplômés de certains champs d’études sont plus susceptibles d’acquérir un programme court additionnel. Dans quelle mesure cependant, acquièrent-ils ce nouveau titre dans un champ d’études similaire ou différent ? Cela semble en fait varier selon la discipline de la première sanction d’études. Cependant, le profil de la distribution du champ du programme court additionnel pourrait aussi être lié à l’offre de programmes courts par les institutions qui pourraient être plus fréquentes dans certains domaines, dans un souci de répondre aux besoins du marché de travail.
De l’ensemble des diplômés ayant complété un programme court additionnel (le groupe « Bac+ »), un tiers (33,3 %) ont complété leur programme court additionnel dans le même domaine d’études que celui du baccalauréatNote . Cette proportion varie cependant selon certains domaines d’étude, comme les « Soins de santé » (86,8 %) et le « Commerce et administration » (75,0 %). Les diplômés du domaine des « Arts et sciences humaines » (12,5 %), des « Mathématiques, informatique et sciences de l’information » (16,7 %), des « Sciences et technologie de la science » (17,1 %) et du « Génie et technologie du génie » (20,0 %) avaient tendance à choisir un autre domaine d’étude pour leur programme court.
Domaine d’études du grade de premier cycle de 2010 | Total group « Bac+ » | Programme court dans le même domaine d’études | Programme court dans un domaine d’études différent | Taux dans le même domaine d’études |
---|---|---|---|---|
nombre | pourcent | |||
Sciences et technologie de la science | 790 | 135 | 655 | 17,1 |
Génie et technologie du génie | 75 | 15 | 60 | 20,0 |
Mathématiques et informatique et sciences de l’information | 60 | 10 | 50 | 16,7 |
Commerce et administration | 800 | 600 | 200 | 75,0 |
Arts et sciences humaines | 1 000 | 125 | 875 | 12,5 |
Sciences sociales et de comportements | 1 835 | 405 | 1 430 | 22,1 |
Droit, professions connexes et études du droit | 25 | 10 | 15 | X |
Soins de santé | 380 | 330 | 50 | 86,8 |
Éducation et enseignement | 215 | 115 | 100 | 53,5 |
Métiers, services, ressources naturelles et conservation | 190 | 45 | 145 | 23,7 |
Total | 5 370 | 1 790 | 3 580 | 33,3 |
X confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note : Tous les nombres sont aléatoirement arrondis à un multiple de 5. Les pourcentages sont basés sur les comptes arrondis. À cause des faibles comptes et de l’arrondissement, le pourcentage pour « Droit, professions connexes et études du droit » n’est pas affiché. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
Si l’on compare le premier champ d’étude au niveau du baccalauréat à celui du second titre scolaire du programme court additionnel, il existe un nombre relativement important de diplômés ayant obtenu leur baccalauréat en « Sciences sociales et du comportement » et en « Arts et sciences humaines » qui optent pour un champ d’études lié au « Commerce et administration » pour leur programme court additionnel. En effet, des 1 830 diplômés qui ont reçu leur grade de premier cycle en 2010 dans le domaine des « Sciences sociales et de comportements », 640, soit 35,0 %, ont reçu leur programme court dans le domaine du « Commerce et études connexes » et 165, soit 9,0 %, dans le domaine des « Soins de santé ». De même, des 1 000 diplômés qui ont reçu leur grade de premier cycle en 2010 dans le domaine des « Arts et sciences humaines » 270, soit 27,0 %, ont reçu leur programme court dans le domaine des « Commerce et administration » et 220, soit 22,0 %, dans le domaine des « Sciences sociales et de comportements » (voir figure 2 et tableau 3).
Description du Figure 2
Cette figure est un diagramme Sankey basé sur les comptes du tableau 3.
Domaine d’études du grade de premier cycle de 2010 | Domaine d’études du programme court additionnel | Diplômés |
---|---|---|
Arts et sciences humaines | Arts et sciences humaines | 125 |
Arts et sciences humaines | Soins de santé | 55 |
Arts et sciences humaines | Commerce et administration | 270 |
Arts et sciences humaines | Sciences sociales et de comportements | 220 |
Arts et sciences humaines | Autres | 330 |
Soins de santé | Arts et sciences humaines | 5 |
Soins de santé | Soins de santé | 330 |
Soins de santé | Commerce et administration | 10 |
Soins de santé | Sciences sociales et de comportements | 5 |
Soins de santé | Autres | 30 |
Commerce et administration | Arts et sciences humaines | 25 |
Commerce et administration | Soins de santé | 30 |
Commerce et administration | Commerce et administration | 600 |
Commerce et administration | Sciences sociales et de comportements | 55 |
Commerce et administration | Autres | 90 |
Sciences sociales et de comportements | Arts et sciences humaines | 95 |
Sciences sociales et de comportements | Soins de santé | 165 |
Sciences sociales et de comportements | Commerce et administration | 640 |
Sciences sociales et de comportements | Sciences sociales et de comportements | 405 |
Sciences sociales et de comportements | Autres | 525 |
Autres | Arts et sciences humaines | 50 |
Autres | Soins de santé | 345 |
Autres | Commerce et administration | 290 |
Autres | Sciences sociales et de comportements | 80 |
Autres | Autres | 590 |
Domaine d’études du grade de premier cycle de 2010 | Domaine d’études du programme court additionnel | Diplômés | pourcent du domaine d'étude |
---|---|---|---|
nombre | pourcent | ||
Arts et sciences humaines | Arts et sciences humaines | 125 | 12,5 |
Arts et sciences humaines | Soins de santé | 55 | 5,5 |
Arts et sciences humaines | Commerce et administration | 270 | 27,0 |
Arts et sciences humaines | Sciences sociales et de comportements | 220 | 22,0 |
Arts et sciences humaines | Autres | 330 | 33,0 |
Soins de santé | Arts et sciences humaines | 5 | 1,3 |
Soins de santé | Soins de santé | 330 | 86,8 |
Soins de santé | Commerce et administration | 10 | 2,6 |
Soins de santé | Sciences sociales et de comportements | 5 | 1,3 |
Soins de santé | Autres | 30 | 7,9 |
Commerce et administration | Arts et sciences humaines | 25 | 3,1 |
Commerce et administration | Soins de santé | 30 | 3,8 |
Commerce et administration | Commerce et administration | 600 | 75,0 |
Commerce et administration | Sciences sociales et de comportements | 55 | 6,9 |
Commerce et administration | Autres | 90 | 11,3 |
Sciences sociales et de comportements | Arts et sciences humaines | 95 | 5,2 |
Sciences sociales et de comportements | Soins de santé | 165 | 9,0 |
Sciences sociales et de comportements | Commerce et administration | 640 | 35,0 |
Sciences sociales et de comportements | Sciences sociales et de comportements | 405 | 22,1 |
Sciences sociales et de comportements | Autres | 525 | 28,7 |
Autres | Arts et sciences humaines | 50 | 3,7 |
Autres | Soins de santé | 345 | 25,5 |
Autres | Commerce et administration | 290 | 21,4 |
Autres | Sciences sociales et de comportements | 80 | 5,9 |
Autres | Autres | 590 | 43,5 |
Note : Tous les nombres sont aléatoirement arrondis à un multiple de 5. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
Pour ce qui est de la transition entre les provinces d’études entre le premier et le second titre scolaire, on observe que la majorité (90,2 %) des diplômés est restée dans la même province que celle où ils avaient obtenu leur grade de premier cycle (voir tableau 4).
Province d’études du grade de premier cycle de 2010 | Total group Bac+ | Programme court dans la même province | Programme court dans une différente province | Taux dans la même province |
---|---|---|---|---|
nombre | pourcent | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 50 | 25 | 25 | 50,0 |
Île-du-Prince-Édouard | 25 | 15 | 10 | X |
Nouvelle-Écosse | 275 | 160 | 115 | 58,2 |
Nouveau-Brunswick | 115 | 50 | 65 | 43,5 |
Québec | 965 | 950 | 15 | 98,4 |
Ontario | 2 650 | 2 510 | 140 | 94,7 |
Manitoba | 105 | 80 | 25 | 76,2 |
Saskatchewan | 80 | 60 | 20 | 75,0 |
Alberta | 315 | 250 | 65 | 79,4 |
Colombie-Britannique | 790 | 745 | 45 | 94,3 |
Total | 5 370 | 4 845 | 525 | 90,2 |
X confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note : Tous les nombres sont aléatoirement arrondis à un multiple de 5. Les pourcentages sont basés sur les comptes arrondis. À cause des faibles comptes et de l’arrondissement, le pourcentage pour l’Île-du-Prince-Édouard n’est pas affiché. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
4. Évolution de certains indicateurs de qualité d’emploi avant et après l’obtention du programme court
La disponibilité des données du Fichier des familles T1 (FFT1) donne la possibilité d’examiner l’évolution de certains indicateurs de qualité d’emploi des diplômés ayant complété un programme court additionnel (groupe « Bac+ ») deux ans avant et deux après l’obtention de ce programme court additionnelNote .
Le premier indicateur est la proportion des diplômés occupant un poste dans les « industries de services à faible valeur ajoutée »Note . Ces secteurs comportent une proportion relativement importante de postes dont le revenu d’emploi annuel est plus faible et offrent relativement moins d’avantages sociaux que la moyenne des secteurs. Au total, la proportion d’individus du groupe « Bac+ » occupant un poste dans ce secteur est passée de 22,1 % deux ans avant l’obtention de leur programme court additionnel à 9,9 %, deux ans après l’obtention de leur programme court additionnel (tableau 5). De même, le taux de syndicalisation du groupe « Bac+ » est passé de 37,8 % à 42,4 %, soit un écart de 4,7 points. Également, le taux de participation à un régime de retraite a augmenté de 16,3 points de pourcentages entre les deux périodes. Les mêmes statistiques pour les diplômés n’ayant pas complété de titre scolaire additionnel montre que cette progression est non seulement attribuable à l’expérience sur le marché du travail, mais plutôt au programme court additionnel.
« Bac+ » | « Bac » | |||
---|---|---|---|---|
2 ans avant | 2 ans après | 2012 | 2016 | |
pourcent | ||||
Secteur industriel | ||||
Industries productrices de biens | 4,7 | 6,4 | 10,5 | 11,1 |
Industries de services à faible valeur ajoutée | 22,1 | 9,9 | 11,0 | 8,3 |
Industries de services à haute valeur ajoutée | 30,2 | 36,6 | 39,4 | 38,3 |
Services d'enseignement | 9,9 | 11,6 | 11,8 | 12,9 |
Soins de santé et assistance sociale | 12,8 | 14,0 | 9,8 | 9,2 |
Administrations publiques | 15,1 | 18,0 | 12,0 | 14,0 |
Inconnu | 5,2 | 3,5 | 5,5 | 6,1 |
Taux de Syndicalization | ||||
Ayant des contributions syndicale | 37,8 | 42,4 | 35,9 | 37,7 |
Sans contributions syndicales | 62,2 | 57,6 | 64,1 | 62,3 |
Taux de participation à un régime de retraite | ||||
Participant à un régime de retraite | 30,2 | 46,5 | 37,0 | 46,3 |
Non-participant à un régime de retraite | 69,8 | 53,5 | 63,0 | 53,7 |
Note : Tous les nombres sont aléatoirement arrondis à un multiple de 5. Les pourcentages sont basés sur les comptes arrondis. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
De façon générale, on note également une certaine croissance du revenu d’emploi des détenteurs de titre scolaire de programme court additionnel entre les deux périodesNote . Pour fins d’illustration, les résultats suivants sont relatifs au sous-groupe des diplômés ayant eu un titre scolaire de programme court additionnel en 2013. Les résultats pour les cohortes de 2014 et 2015 sont présentés dans l’annexe B.
Deux ans avant l’obtention de leur titre scolaire de programme court additionnel, les diplômés du groupe « Bac+ » avaient un revenu médian plus faible que leurs homologues n’en ayant pas obtenu, et ce dans presque tous les domaines d’études, à l’exception de celui des « Soins de santé ». Deux ans après l’obtention du programme court, ces diplômés avaient rattrapé leurs homologues du groupe « Bac », et ce, malgré le fait qu’une grande proportion d’entre eux aient dû interrompre leur emploi, pendant au moins une année, pour retourner aux étudesNote . Il est important de noter que le fait que le revenu d’emploi des membres du groupe « Bac+ » ait été plus faible que pour ceux du groupe « Bac », deux ans avant l’obtention du programme court, a pu contribuer à les inciter à faire un programme court additionnel.
L’analyse des revenus d’emplois par domaine d’études du premier titre scolaire montre qu’il y a une grande variation de la valeur ajoutée du programme court additionnel. Par exemple, dans le domaine des « Arts et sciences humaines », ceux qui ont complété leur programme court additionnel en 2013 ont doublé leur revenu d’emploi (augmentation de 111 %) entre les deux périodes, tandis que les membres du groupe « Bac » de ce même domaine d’études ont eu une augmentation de 58 %. De même, les membres du groupe « Bac+ » dans le domaine d’études des « Sciences et technologie de la science » ont augmenté de 75 % pour la cohorte de 2013, comparé à 48 % pour le groupe « Bac ».
Tableau de données du Graphique 1
Sciences et technologie de la science | Commerce et administration | Arts et sciences humaines | Sciences sociales et de comportements | Soins de santé | Éducation et enseignement | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Bac | Bac+ | Bac | Bac+ | Bac | Bac+ | Bac | Bac+ | Bac | Bac+ | Bac | Bac+ | |
dollars constants de 2017 | ||||||||||||
2 ans avant | 34 400 | 27 200 | 42 100 | 30 200 | 26 200 | 18 800 | 31 300 | 20 300 | 65 700 | 67 300 | 38 500 | 33 700 |
2 ans après | 51 000 | 47 700 | 62 400 | 53 700 | 41 300 | 39 700 | 48 300 | 43 300 | 71 600 | 74 400 | 51 000 | 47 200 |
Croissance | 16 600 | 20 500 | 20 300 | 23 500 | 15 100 | 20 900 | 17 000 | 23 000 | 5 900 | 7 100 | 12 500 | 13 500 |
Différence de croissance (« Bac+ » vs « Bac ») | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 3 900 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 3 200 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 5 800 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 6 000 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 1 200 | Note ...: n'ayant pas lieu de figurer | 1 000 |
Note : Montants en dollars constants de 2017. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
5. Progression des revenus d’emploi
Une progression des revenus d’emplois entre 2011 et 2017 pour les deux groupes « Bac » et « Bac+ » a été examinée en ordonnant puis en classant leur revenu d’emploi par quartiles. Les 25 % les plus élevés étant dans le quatrième quartile (Q4) et les 25 % plus faibles dans le premier quartile (Q1).
Comme démontré dans le tableau 6, près de 72 % des membres du groupe « Bac+ » se retrouvaient dans les deux quartiles inférieurs en 2011 comparativement à près de 49 % pour les diplômés n’ayant pas complété de programme court additionnel. Cependant, en 2017, l’écart s’était rétréci et ces proportions étaient passées à 64,2 % et 49,2 % respectivement.
Groupe | Année | Quartile du revenu | |||
---|---|---|---|---|---|
pourcent | |||||
Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | ||
« Bac » | 2011 | 23,9 | 24,9 | 25,6 | 25,6 |
2017 | 24,8 | 24,4 | 25,2 | 25,6 | |
« Bac+ » | 2011 | 45,4 | 26,4 | 14,5 | 13,8 |
2017 | 27,8 | 36,4 | 21,9 | 13,9 | |
Note : Seuls les diplômés ayant produit une déclaration d’impôt sur le revenu, n’étant pas retournés à l’école à temps plein et n’ayant pas déclaré de revenu provenant d’un travail d’emploi autonome en 2011 et en 2017 sont inclus. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
Pour mesurer le retour sur l’investissement d’un titre de programme court additionnel, nous avons analysé l’évolution du revenu d’emploi pour les groupes « Bac » et « Bac+ » en comparant leur évolution à l’intérieur des différents quartiles de revenus entre 2011 et 2017 (voir tableau 7). Cette méthode consiste à marquer les individus dans chaque quartile et les suivre dans le temps.
2017 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
Quartile 2011 |
Groupe | Comptes | Q1 | Q2 | Q3 | Q4 |
Nombre | pourcent | |||||
Q1 | « Bac+ » | 725 | 37,4 | 41,9 | 16,3 | 4,4 |
« Bac » | 7 155 | 45,4 | 29,8 | 17,0 | 7,9 | |
Q2 | « Bac+ » | 420 | 22,0 | 41,0 | 22,5 | 14,5 |
« Bac » | 7 460 | 27,4 | 35,4 | 25,1 | 12,1 | |
Q3 | « Bac+ » | 230 | 19,9 | 32,5 | 29,9 | 17,7 |
« Bac » | 7 650 | 15,9 | 22,9 | 33,8 | 27,4 | |
Q4 | « Bac+ » | 220 | 15,9 | 13,2 | 30,9 | 40,0 |
« Bac » | 7 660 | 12,2 | 10,1 | 24,2 | 53,5 | |
Note : Seuls les diplômés ayant produit une déclaration d’impôt sur le revenu, n’étant pas retournés à l’école à temps plein et n’ayant pas déclaré de revenu provenant d’un travail d’emploi autonome en 2011 et en 2017 sont inclus. Source : Statistique Canada. Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
Pour montrer qu’une progression plus importante du revenu des individus du groupe « Bac+ » s’est produite entre 2011 et 2017 comparativement au groupe « Bac », on a effectué, sur chaque niveau de pré-résultat (quartiles de 2011), un test d’indépendance du khi-deux entre les variables groupe et post-résultat (quartiles de revenu en 2017). Cette analyseNote a permis d’affirmer qu’une plus meilleure progression en termes de revenu d’emploi s’est produite chez les diplômés ayant eu programme court additionnel surtout pour ceux qui appartenaient aux quartiles de revenus inférieurs au départ.
Tableau de données du Graphique 2
"Bac+" | "Bac" | |
---|---|---|
dollars constants de 2017 | ||
Sciences et technologie de la science | 57 700 | 55 400 |
Génie et technologie du génie | 73 900 | 89 000 |
Mathématiques et informatique et sciences de l’information | 53 900 | 81 600 |
Commerce et administration | 67 900 | 73 600 |
Arts et sciences humaines | 48 600 | 46 200 |
Sciences sociales et de comportements | 51 600 | 54 000 |
Droit, professions connexes et études du droit | 52 800 | 65 800 |
Soins de santé | 68 600 | 64 200 |
Éducation et enseignement | 50 300 | 51 000 |
Métiers, services, ressources naturelles et conservation | 53 400 | 54 700 |
Note : Montants en dollars constants de 2017. Source : Statistique Canada. Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
Malgré le fait que les diplômés de 2010 qui avaient acquis un titre scolaire de programme court additionnel après leur baccalauréat aient affiché un rattrapage au niveau de certains de leurs conditions d’emploi ainsi que de leurs revenus d’emploi, en comparaison de leurs homologues n’en ayant pas acquis, il demeure qu’en 2017, soit 7 ans après l’obtention de leur baccalauréat, un écart de revenu d’emploi d’environ 26 % était toujours observable en faveur des diplômés sans titre scolaire additionnel. Cet écart ne prend cependant pas en compte les différences au niveau des caractéristiques démographiques et éducatives observables entre les deux groupes, qui pourraient expliquer en partie cet écart.
L’écart entre les revenus d’emploi des deux groupes a donc été décomposé au moyen de la méthode Blinder-OaxacaNote afin de quantifier la proportion de l’écart pouvant être expliqué par les différences au niveau des caractéristiques observables entre les deux groupes, comme l’âge, le sexe, la province de résidence, et le délai écoulé entre le grade de premier cycle et le programme court (soit l’effet de composition) et celui pouvant être attribué au programme court additionnel ou à d’autres caractéristiques non observables, telles que le talent, la motivation, de meilleures compétences linguistiques, en calcul et à l’écrit, pour n’en nommer que quelques-uns. Cette décomposition révèle que l’écart de 26 % est expliqué en grande partie par la composition différente en termes des caractéristiques sociodémographiques, comme le genre, le domaine d’études du premier titre scolaire, la province de résidence et le niveau de revenue l’année après la diplomation, des deux groupes. Ainsi, 18 points de pourcentage sur les 26 (ou 69 % de l’écart) sont attribuables aux caractéristiques démographiques et éducatives différentes entre les deux groupes, principalement en raison du fait que le groupe « BAC » gagnait déjà un revenu plus élevé au départ.
6. Conclusion
Les résultats de la présente étude indiquent que des 102 865 diplômés ayant obtenu leur grade de premier cycle avant l’âge de 25 ans en 2010, 5 370 ou 5,2 % ont complété un programme court et 66,3 % de l’ensemble de ces diplômés n’a pas acquis de titre scolaire additionnel pendant les 6 années suivant celle de l’obtention de leur baccalauréat. Les deux tiers (3 555) des diplômés ayant acquis un programme court additionnel l’avaient fait au niveau collégial et un tiers (1 815) au niveau universitaire. De façon générale, les femmes et les diplômés des domaines en SACHES avaient une propension plus élevée à acquérir un programme court additionnel après leur baccalauréat.
L’article démontre aussi que les diplômés ayant complété un titre scolaire de programme court additionnel voient certains de leurs indicateurs de qualité de l’emploi s’améliorer une fois leur programme court compléter. En effet, bien que les diplômés n’ayant pas obtenu un titre scolaire additionnel après l’obtention de leur baccalauréat en 2010 gagnaient en moyenne plus que ceux ayant complété un programme court additionnel entre 2011 et 2016, les diplômés qui avaient acquis un programme court additionnel ont connu une progression plus rapide de leurs gains d’emploi et une amélioration au niveau de la syndicalisation et le couverture par un régime de retraite. Cet écart est expliqué en grande partie par le niveau de base des revenus d’emploi des deux groupes et se rétrécit si l’on contrôle pour les autres facteurs. Pour certains domaines d’études, on observe même une tendance à l’augmentation du revenu d’emploi pour ceux ayant eu un programme court additionnel comparativement à ceux qui sont allés et restés sur le marché du travail. Donc, les diplômés qui ont reçu un programme court additionnel ont obtenu une augmentation de gains plus importante que leurs homologues n’ayant eu aucun programme court additionnel et ont presque rattrapé les écarts.
D’autres études pourraient être effectuées pour comprendre les raisons qui poussent les diplômés d’un grade de premier cycle à retourner aux études dans des cheminements non traditionnels (par ex. faire un diplôme de niveau collégial). Certains facteurs, comme le parcours scolaire, la moyenne des notes du grade de premier cycle, la disponibilité des emplois dans le domaine d’études choisi, et même des caractéristiques personnelles, pourraient conduire certains diplômés à poursuivre leurs études.
Aimé Ntwari et Eric Fecteau sont analystes à la Section des projets spéciaux liés aux études postsecondaires, au Centre canadien de la statistique de l’éducation de Statistique Canada.
7. Bibliographie
BLINDER, A. S., « Wage Discrimination: Reduced Form and Structural Estimates », Journal of Human Resources, vol. 8, no 4 (1973), 436–455.
BOX, G. E. P. et COX, D. R., « An Analysis of Transformations », Journal of the Royal Statistical Society, Series B (Methodological), vol. 26, no 2 (1964), 211-252.
HIDIROGLOU, M. A., et BERTHELOT, J.-M., « Contrôle statistique et imputation dans les enquêtes-entreprises périodiques », Techniques d’enquête, 12 (1986), 73-83.
MORISSETTE, R., « Les gains au cours de la dernière décennie », L’emploi et le revenu en perspective, produit no 75-001-X au catalogue de Statistique Canada, vol. 9 (2008), no 2.
OAXACA, R., « Male-Female Wage Differentials in Urban Labor Markets ». International Economic Review, vol. 14, no 3 (1973), 693–709.
STATISTIQUE CANADA, « La scolarité au Canada : faits saillants du Recensement de 2016 », Novembre 2017.
WILLIAMSON, J. et PITTINSKY, M., « Understanding the differences in what credentials are being stacked and why », mai 2016.
8. Annexe A : Méthodologie
Le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) fournit des données annuelles détaillées sur les inscriptions et grades obtenus auprès des établissements postsecondaires au Canada (universités et collèges), selon le domaine d’études et certaines variables démographiques. Cependant, les données du SIEP ne fournissent aucun renseignement sur les résultats des diplômés sur le marché du travail, comme le revenu d’emploi. Cette information est cependant disponible dans des ensembles de données administratives comme les fichiers de données fiscales.
La Plateforme de liens longitudinaux entre l’éducation et le marché du travail (PLEMT) de Statistique Canada s’appuie sur le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), le Système d’information sur les apprentis inscrits (SIAI) et les données d’impôt du fichier des familles T1 (FFT1). Notez que d’autres ensembles de données sont également disponibles dans la plateforme afin de combler les lacunes en matière de données et de permettre une meilleure compréhension des parcours des étudiants et des apprentis, de leurs transitions vers le marché du travail et de leurs résultats au fil du temps.
La présente étude utilise cette source de donnée pour présenter les résultats pour la cohorte des bacheliers de 2010. La classe des diplômés de 2010 représente la première série disponible ayant une qualité suffisante en termes de biais d’appariement et de couverture pancanadienne. L’analyse se concentre aussi sur les personnes ayant obtenu leur baccalauréat avant l’âge de 25 ans. Cet âge est choisi pour approximer une cohorte de jeunes étudiants obtenant leur premier baccalauréat, ceci dans le but d’ajuster pour des titres scolaires antérieurs possiblement présents chez les groupes d’âge supérieur.
Dans cet article, le titre scolaire est dérivé en combinant deux variables du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) : le type de programme et le genre de sanction d’études. Pour plus d’uniformité et d’homogénéité entre les provinces et les territoires, deux ajustements sont effectués. (1) Les grades en Médecine, Médecine dentaire, Médecine vétérinaire, Optométrie, Pharmacie et Droit déclarés comme des « grades de premier cycle » ou des « grades de premier cycle post-baccalauréat » sont assignés à leur propre catégorie, le « grade professionnel ». (2) Les sanctions d’études d’un « grade de premier cycle post-baccalauréat » en Éducation ou Travail social sont regroupées avec les « grades de premier cycle ». Pour plus d’information, voir la Classification des programmes et des sanctions d’études - variante grade professionnel.
Indicateurs de qualité d’emploi
Les indicateurs de la qualité d’emploi disponible sur la PLEMT sont le secteur industriel, le taux de syndicalisation et le taux de contribution à un régime de retraite. Ils proviennent des données des rapports d’impôts du Fichier des familles T1 (FFT1). L’information sur le secteur industriel est définie à l’aide du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), décrit plus en détail à la page des classifications des industries de Statistique Canada. Dans le cadre du présent article, l’industrie représente l’industrie principale d’un employé rémunéré figurant sur le feuillet T4 dont les salaires et traitements sont les plus élevés (case 14 du formulaire T4). Pour la plupart des employés rémunérés, l’industrie peut être déterminée à l’aide des renseignements sur l’employeur figurant sur le feuillet T4. En plus, à l’aide des données d’impôt, il est possible de déterminer de façon approximative le taux de syndicalisation en utilisant la proportion de diplômés ayant déclaré des cotisations syndicales (ligne 212 du formulaire T1). De même, le nombre de diplômés participant à un régime de retraite privé peut être estimé en utilisant la proportion de diplômés ayant déclaré des cotisations à un régime de pension agréé (ligne 207 du formulaire T1).
Pour mesurer les caractéristiques d’emploi deux ans avant et deux ans après l’obtention du programme court, l’on se concentre sur un sous-groupe de diplômés du groupe « Bac+ » qui ont complété un programme court additionnel en 2013, 2014 ou 2015. Ces trois sous-groupes sont combinés pour créer une seule cohorte et leur information est comparée deux ans avant et deux ans après l’obtention du programme court. Ceci permet une comparaison interne de ce groupe de diplômés juste avant qu’ils n’aient commencé leur programme court et juste après qu’ils soient retournés sur le marché du travail.
Revenu d’emploi médian et moyen
Les « Salaires, traitements et commissions », ou « revenu d’emploi » dans cet article, comprend la paie et les commissions liées à l’emploi comme indiqué sur les feuillets d’information T4, les allocations de formation, les pourboires et les droits d’auteur. Ils comprennent également les revenus d’emploi exempts d’impôt touchés par les Indiens inscrits. Toute forme de revenu du travail autonome est exclue. Les éléments du revenu d’emploi sont les salaires et traitements (ligne 101 du formulaire T1), les autres revenus d’emploi (ligne 104 du formulaire T1) et les revenus exempts d’impôt des Indiens (dérivés des renseignements fournis dans le formulaire Détermination de l’exonération d’un revenu d’emploi d’un Indien).
L’analyse de la médiane du revenu d’emploi (et les moyennes en Annexe B) des membres du groupe « Bac+ », qui ont complété un programme court en 2013 (dans le texte) ou en 2014 et 2015 (en Annexe B) est faite individuellement pour permettre la comparaison avec un groupe témoin du groupe « Bac ». Par exemple, les membres du groupe « Bac+ » qui ont complété un programme court en 2013 sont comparés au groupe témoin (le groupe « Bac ») en 2011 (deux ans avant) et en 2015 (deux ans après), bien que groupe témoin n’ont pas reçu de titre scolaire additionnel durant la période. Le même type d’analyse et de comparaison est fait pour le groupe « Bac+ » qui a complété un programme court en 2014 et 2015.
Décomposition de Blinder-Oaxaca
Les variables retenues dans le modèle sont le domaine d’études relié au grade de premier cycle, le genre et une variable binaire indiquant si oui ou si non un diplômé a suivi ou non des études à temps plein après l’obtention de son grade. La transformation de Box-CoxNote de la variable endogène a été nécessaire pour améliorer l’ajustement du modèle aux données. C’est le logarithme naturel du revenu d’emploi qui a été utilisé comme variable endogène. De plus, dans le but de réduire l’influence des valeurs extrêmes sur le modèle, les valeurs aberrantes ont été détectées et traitées en utilisant la méthode de Hidiroglou-BerthelotNote . Cette méthode examine la distribution des valeurs de la variable considérée et identifie les valeurs au-delà d’un certain seuil comme aberrantes. La valeur seuil a été calculée de la manière suivante pour chaque domaine d’études : où sont respectivement la médiane et le troisième quartile.
Les écarts du revenu d’emploi entre les membres du groupe « Bac » et du groupe « Bac+ » pour la variable « revenu d’emploi » ont été décomposés au moyen de la méthode Blinder-Oaxaca :
La différence entre les moyennes peut être décomposée en trois facteurs respectivement les différences entre les moyennes des facteurs exogènes, la différence entre les coefficients et un terme d’interaction entre les deux.
: Moyenne de la racine carrée du revenu d’emploi
: Vecteur des moyennes des régresseurs
Cette décomposition peut encore s’écrire comme : , respectivement la partie expliquée et la partie non expliquée par le modèle.
Où est un ensemble de coefficient de référence. La méthode d’Oaxaca et Blinder propose C.-à-d. choisir comme revenu moyen de base dans le modèle, celui qu’un Bac aurait reçu lorsque soumis aux conditions d’un Bac+ ou vice versa.
9. Annexe B
2013 | 2014 | 2015 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
« Bac » | « Bac+ » | « Bac » | « Bac+ » | « Bac » | « Bac+ » | ||
dollars constans de 2017 | |||||||
Sciences et technologie de la science | 2 ans avant | 34 400 | 27 200 | 41 000 | 18 000 | 44 500 | X |
2 ans après | 51 000 | 47 700 | 54 200 | 46 900 | 57 700 | X | |
Génie et technologie du génie | 2 ans avant | 59 200 | X | 66 900 | X | 72 600 | X |
2 ans après | 81 500 | X | 82 600 | X | 87 600 | X | |
Mathématiques et informatique et sciences de l’information | 2 ans avant | 48 200 | X | 54 700 | X | 60 900 | X |
2 ans après | 69 800 | X | 74 500 | X | 77 600 | X | |
Commerce et administration | 2 ans avant | 42 100 | 30 200 | 48 000 | 45 900 | 53 600 | 45 000 |
2 ans après | 62 400 | 53 700 | 65 500 | 57 100 | 70 300 | 55 400 | |
Arts et sciences humaines | 2 ans avant | 26 200 | 18 800 | 31 500 | 18 400 | 35 700 | 25 100 |
2 ans après | 41 300 | 39 700 | 43 700 | 38 000 | 46 700 | 50 400 | |
Sciences sociales et de comportements | 2 ans avant | 31 300 | 20 300 | 37 800 | 26 000 | 42 100 | 31 500 |
2 ans après | 48 300 | 43 300 | 50 900 | 41 400 | 54 100 | 43 200 | |
Droit, professions connexes et études du droit | 2 ans avant | 31 700 | X | 40 100 | X | 43 900 | X |
2 ans après | 55 100 | X | 57 000 | X | 59 700 | X | |
Soins de santé | 2 ans avant | 65 700 | 67 300 | 68 200 | 68 600 | 69 700 | 66 500 |
2 ans après | 71 600 | 74 400 | 71 900 | 78 500 | 71 600 | 65 200 | |
Éducation et enseignement | 2 ans avant | 38 500 | 33 700 | 43 800 | X | 47 800 | 40 900 |
2 ans après | 51 000 | 47 200 | 53 100 | X | 55 100 | 55 700 | |
Métiers, services, ressources naturelles et conservation | 2 ans avant | 38 600 | X | 44 500 | X | 48 200 | X |
2 ans après | 51 900 | X | 54 000 | X | 55 400 | X | |
X confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note : Montants en dollars constants de 2017. Source : Statistique Canada. Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
2013 | 2014 | 2015 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
« Bac » | « Bac+ » | « Bac » | « Bac+ » | « Bac » | « Bac+ » | ||
dollars constans de 2017 | |||||||
Sciences et technologie de la science | 2 ans avant | 35 600 | 30 900 | 41 600 | 24 100 | X | X |
2 ans après | 52 100 | 45 400 | 54 500 | 47 800 | X | X | |
Génie et technologie du génie | 2 ans avant | X | X | X | X | X | X |
2 ans après | X | X | X | X | X | X | |
Mathématiques et informatique et sciences de l’information | 2 ans avant | X | X | X | X | X | X |
2 ans après | X | X | X | X | X | X | |
Commerce et administration | 2 ans avant | 41 700 | 28 600 | 49 000 | 43 000 | 55 600 | 45 100 |
2 ans après | 65 900 | 53 100 | 69 200 | 60 100 | 75 200 | 57 700 | |
Arts et sciences humaines | 2 ans avant | 27 000 | 20 600 | 31 600 | 23 900 | 35 600 | 28 300 |
2 ans après | 41 000 | 37 900 | 43 700 | 36 200 | 47 500 | 49 100 | |
Sciences sociales et de comportements | 2 ans avant | 31 600 | 23 400 | 37 300 | 26 100 | 41 900 | 32 400 |
2 ans après | 48 700 | 44 500 | 51 200 | 41 400 | 55 300 | 45 100 | |
Droit, professions connexes et études du droit | 2 ans avant | X | X | X | X | X | X |
2 ans après | X | X | X | X | X | X | |
Soins de santé | 2 ans avant | 61 000 | 59 100 | 63 600 | 66 700 | 64 100 | 59 800 |
2 ans après | 64 800 | 71 100 | 64 700 | 76 200 | 65 000 | 62 500 | |
Éducation et enseignement | 2 ans avant | 37 800 | 31 400 | 42 000 | 40 700 | 44 800 | 39 900 |
2 ans après | 47 500 | 44 300 | 49 100 | 52 200 | 51 000 | 51 800 | |
Métiers, services, ressources naturelles et conservation | 2 ans avant | 38 000 | 26 500 | X | X | X | X |
2 ans après | 51 400 | 39 400 | X | X | X | X | |
X confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note : Montants en dollars constants de 2017. Source : Statistique Canada. Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), 2009/2010 à 2015/2016 et le Fichier des familles T1 (FFT1), 2011 à 2017 (sous-ensemble compilé à partir de fichiers de microdonnées liés, extrait le 19 juin 2019). |
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