Les études postsecondaires – participation et décrochage : différences entre l'université, le collège et les autres types d'établissements postsecondaires

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

par Danielle Shaienks, Tomasz Gluszynski et Justin Bayard

Introduction

Une scolarité au-delà du niveau secondaire constitue un investissement judicieux, les avantages qu'elle procure à l'individu et à la société étant largement reconnus. Elle permet à l'individu d'accroître son revenu au cours de sa carrière, d'obtenir un emploi plus stable, ce qui est souvent mentionné comme la source d'une satisfaction professionnelle accrue, et de connaître des épisodes de chômage plus courts et moins fréquents. Au niveau sociétal, elle permet d'accroître la productivité, la mobilisation civique et de réduire le risque de dépendance à l'aide sociale.

Par conséquent, du fait qu'il y a de plus en plus de personnes qui entreprennent des études postsecondaires, il est crucial que celles qui décident de faire cet investissement puissent le faire avec succès. L'abandon des études postsecondaires a des effets négatifs sur l'individu et sur la société. Bien que les études qui ont été menées montrent que les personnes qui ont fait certaines études postsecondaires obtiennent de meilleurs résultats sur le marché du travail que celles qui n'ont fait que des études secondaires, elles n'obtiennent toutefois pas des résultats sur le marché du travail semblables à celles qui ont terminé leurs études postsecondaires.

En outre, l'abandon des études postsecondaires est coûteux. L'individu subit la perte des coûts associés à l'éducation (frais de scolarité et autres frais) et de gains (coût d'opportunité). Comme les gouvernements contribuent également aux coûts des études postsecondaires, l'abandon représente aussi une perte d'investissement.

Jusqu'à présent, les ouvrages canadiens sur les décrocheurs du postsecondaire n'ont pas tenu compte des essais ratés de poursuite des études postsecondaires. Autrement dit, on ne considérait pas comme étant décrocheur un individu qui avait abandonné les études entreprises dans de nombreux établissements d'enseignement s'il avait obtenu un diplôme, soit avant, soit après ces essais ratés. Ces cheminements plus longs touchent l'ensemble des diplômés du postsecondaire et entraînent des pratiques non efficientes et des coûts connexes qui peuvent être élevés.

Cet exposé vise à bien rendre compte des décrocheurs du postsecondaire pour trois types d'établissement d'enseignement postsecondaire, à savoir les universités, les collèges et les autres types d'établissement1, à établir leur profil, et à faire une comparaison avec les diplômés de ces trois types d'établissement.

Dans cette perspective, on peut mesurer de façon plus précise les cas et les taux d'abandon des études entreprises dans des établissements d'éducation postsecondaire canadiens. De plus, ces résultats mettent en évidence les groupes de gens pouvant avoir éprouvé plus de difficultés à effectuer la transition vers les études postsecondaires comme en témoigne le fait qu'ils ont connu au moins un épisode de décrochage soit avant, soit après avoir obtenu un diplôme.

Cette méthode d'examen des décrocheurs a toutefois ses limites. Elle suppose que le fait de passer d'un type d'établissement d'enseignement postsecondaire à un autre équivaut au décrochage. Il pourrait être souhaitable de changer d'établissement d'enseignement postsecondaire (p. ex. passer d'un collège à une université ou vice versa) pour trouver le programme qui convient et, peut-être, éviter un épisode de décrochage permanent. Toutefois, en raison des coûts qu'entraîne l'abandon du programme d'études initialement choisi, ces cas de décrochage entraînent un coût attribuable aux pratiques inefficaces adoptées pour obtenir un diplôme d'études postsecondaires.

Ce rapport comprend quatre parties. La première offre de l'information sur les méthodes et les définitions utilisées dans cette analyse. La deuxième établit le profil des décrocheurs, des diplômés et des persévérants et présente leurs caractéristiques démographiques, familiales et scolaires. La troisième présente une régression logistique dans laquelle plusieurs caractéristiques sont analysées simultanément. La dernière résume les résultats.


Note :

  1. Les autres types d'établissement d'enseignement postsecondaire incluent les instituts techniques financés par les deniers publics, les écoles de métiers et les écoles professionnelles, les écoles commerciales privées, les instituts de formation privés, ou toute autre école au-dessus de l'école secondaire, à savoir les académies de police, les écoles de formation des sapeurs pompiers, etc. Les collèges universitaires (university colleges) sont également compris dans les autres types d'établissement parce que le genre de programme suivi était difficile à évaluer (programme collégial ou programme universitaire).