Les étudiants internationaux dans les universités canadiennes – Un effectif en transformation

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Kathryn McMullen et Angelo Elias
Division du tourisme et du centre de la statistique de l'éducation
Statistique Canada

Tendances générales de la représentation des étudiants internationaux, Canada et provinces
Transformation de la composition des étudiants internationaux selon le niveau d'études universitaires
Évolution de la composition des étudiants internationaux selon l'âge et le sexe
Région d'origine des étudiants internationaux
Destination canadienne des étudiants internationaux
Changements dans le domaine d'études
Conclusion

La présence des étudiants internationaux sur les campus des universités canadiennes est manifeste depuis de nombreuses années. Et l'effectif de ces étudiants augmente. Cette croissance s'est accompagnée d'une transformation des caractéristiques des étudiants internationaux, qu'il s'agisse des niveaux des programmes universitaires et des domaines d'études, de l'âge et du sexe, des pays d'origine ou des destinations au Canada.

Le présent article s'appuie sur les données du Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) pour cerner l'évolution de l'effectif des étudiants internationaux inscrits dans les universités canadiennes, à temps plein ou à temps partiel, au cours de la période allant de 1992 à 2008. Ce nouveau portrait permet de montrer les différences entre les étudiants internationaux d'aujourd'hui et leurs homologues au début des années 1990.

Tendances générales de la représentation des étudiants internationaux, Canada et provinces

En 1992, les étudiants internationaux représentaient environ 4 % de l'ensemble des étudiants inscrits dans les universités canadiennes (graphique 1). Cette proportion a très légèrement diminué au milieu des années 1990 avant d'afficher une progression soutenue jusqu'au milieu des années 2000. En 2008, la proportion des étudiants internationaux avait doublé par rapport à 1992 pour atteindre 8 % de l'effectif universitaire au Canada. Cette hausse est attribuable à l'augmentation du nombre d'étudiants internationaux dans les universités canadiennes, celui-ci étant passé de 36 822 en 1992 à 87 798 en 2008.

Graphique 1
Étudiants internationaux en pourcentage de l'effectif universitaire total, Canada, 1992 à 2008

Description pour le graphique 1

Graphique 1: Étudiants internationaux en pourcentage de l'effectif universitaire total, Canada, 1992 à 2008

Source : Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP).

La hausse de la proportion des étudiants internationaux varie selon la province. De fortes augmentations sont observées au Nouveau-Brunswick, où le pourcentage d'étudiants internationaux est passé de 3 % en 1992, l'un des taux les plus bas, à 11,4 % en 2008, l'un des taux les plus élevés (graphique 2). En 2008, les étudiants internationaux représentaient également une proportion appréciable de l'effectif universitaire en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et au Manitoba, leur représentation se chiffrant à 10,6 %, 9,3 % et 9,2 %, respectivement. Des hausses considérables du pourcentage d'étudiants internationaux au cours de cette période sont aussi notées à l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse.

Graphique 2
Étudiants internationaux en pourcentage de l'effectif universitaire total, selon la province, 1992 à 2008

Description pour le graphique 2

Graphique 2. Étudiants internationaux en pourcentage de l'effectif universitaire total, selon la province, 1992 à 2008

Source : Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP).

Il convient de souligner qu'en dépit d'augmentations substantielles dans la proportion d'étudiants internationaux dans certaines provinces, leur nombre global est demeuré comparativement faible. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, le nombre d'étudiants internationaux est passé de 747 en 1992 à 2 616 en 2008. En outre, de fortes croissances du nombre total d'étudiants peuvent masquer de fortes augmentations du nombre d'étudiants internationaux. En Colombie-Britannique, par exemple, le nombre d'étudiants internationaux est passé de 3 858 en 1992 à 16 662 en 2008, tandis que dans la même période, le nombre total d'étudiants passait de 66 171 à 156 741.

Transformation de la composition des étudiants internationaux selon le niveau d'études universitaires

L'augmentation de la représentation des étudiants internationaux au sein des universités canadiennes est allée de pair avec un déplacement des niveaux des programmes universitaires auxquels ils sont inscrits.

Notons tout d'abord une diminution de la proportion d'étudiants internationaux inscrits à des programmes de doctorat et une augmentation de la proportion de ces étudiants inscrits au niveau du baccalauréat. Globalement, 12 % des étudiants internationaux étaient inscrits à des programmes de doctorat en 2008, comparativement à 19 % en 1992. De même, le pourcentage d'étudiants internationaux inscrits à des programmes de maîtrise a diminué, passant de 23 % en 1992 à 18 % en 2008 (graphique 3). En revanche, la proportion des étudiants internationaux inscrits au baccalauréat a augmenté, grimpant de 55 % en 1992 à 67 % en 2008.

Graphique 3
Étudiants internationaux en pourcentage de l'effectif universitaire total1, selon le niveau d'études universitaires, Canada, 1992 à 2008

Description pour le graphique 3

Graphique 3. Étudiants internationaux en pourcentage de l'effectif universitaire total1, selon le niveau d'études universitaires, Canada, 1992 à 2008

1 Les programmes préparatoires et de résidence ainsi que les programmes habituellement associés aux collèges qui sont offerts par les universités sont exclus.
Source : Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP).

Cependant, ce mouvement de hausse de la proportion des étudiants internationaux dans les programmes du premier cycle est masqué par le nombre global d'étudiants du premier cycle. Ainsi, en 1992, les étudiants internationaux représentaient 3,1 % des étudiants inscrits à des programmes de baccalauréat dans l'ensemble du pays; en 2008, la représentation de ce groupe avait atteint 6,6 %. Les étudiants internationaux continuent de former une part nettement plus importante de l'effectif au niveau du doctorat, bien que cette proportion diminue, celle-ci étant passée de 24,9 % de l'effectif en 1992 à 20,6 % en 2008. Les choses ont relativement peu changé au niveau de la maîtrise, le pourcentage des étudiants internationaux s'établissant à 10,5 % en 1992 et à 12,8 % en 2008.

Évolution de la composition des étudiants internationaux selon l'âge et le sexe

Le déplacement en faveur d'une présence plus marquée des étudiants internationaux au niveau du baccalauréat coïncide avec une transformation de cet effectif sur le plan de l'âge et du sexe. Essentiellement, la population des étudiants internationaux a rajeuni.

Comme le montre le graphique 4, en 1992, les jeunes de 18 à 24 ans étaient proportionnellement moins nombreux chez les étudiants internationaux (48 %) que chez les étudiants canadiens (57 %). Par contre, toujours en 1992, la proportion des 25 à 29 ans et des 30 à 34 ans était plus forte chez les étudiants internationaux que chez les étudiants canadiens.

Ces profils selon l'âge ont changé au fil des ans. On note tout d'abord une convergence entre les étudiants internationaux et canadiens pour le groupe le plus jeune, celui des 18 à 24 ans, qui représentait, dans les deux cas, environ les deux tiers des effectifs en 2008. Toujours dans les deux cas, cette convergence se manifeste aussi par une proportion des jeunes de 18 à 24 ans plus forte en 2008 qu'en 1992, ainsi que par une diminution de la proportion des étudiants tant internationaux que canadiens âgés de 30 à 34 ans. À l'autre extrémité de l'échelle, on retrouve systématiquement plus d'étudiants canadiens que d'étudiants internationaux, en proportion, dans le groupe des 35 ans et plus, bien que dans les deux cas cette proportion ait légèrement diminué au fil du temps.

Graphique 4
Profil des étudiants internationaux et des étudiants canadiens selon l'âge, Canada, 1992, 2000 et 2008

Description pour le graphique 4

Graphique 4. Profil des étudiants internationaux et des étudiants canadiens selon l'âge, Canada, 1992, 2000 et 2008

Source : Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP).

Les changements sont moins marqués en ce qui concerne le sexe des étudiants, mais ils restent sensibles néanmoins. Globalement au Canada, les femmes représentent nettement plus de la moitié de l'effectif des étudiants universitaires depuis le début des séries chronologiques du SIEP en 1992. La proportion des femmes dans l'effectif des étudiants internationaux a aussi augmenté, bien que les hommes restent majoritaires. En 1992, environ 39 % des étudiants internationaux étaient des femmes. Cette proportion a progressé constamment au cours des années 1990 pour atteindre 45 % en 1999 et elle s'est maintenue autour de ce niveau jusqu'en 2008.

Pour ce qui est du niveau des études universitaires, la proportion des femmes dans l'effectif du premier cycle est restée stable au cours de la période, les femmes ayant représenté 45 % de l'effectif des étudiants internationaux au baccalauréat en 1992 et 47 % en 2008. Des variations plus importantes sont notées aux cycles supérieurs, principalement au cours des années 1990. La proportion des femmes parmi les étudiants internationaux inscrits à des programmes de maîtrise a augmenté, celle-ci ayant grimpé de 35 % en 1992 à 41 % en 2000 comme en 2008. Une hausse encore plus forte est constatée au niveau du doctorat, la proportion de femmes étant passée du quart environ en 1992 à plus du tiers en 2000 et 2008.

Région d'origine des étudiants internationaux

Malgré quelques changements observés au fil du temps dans la région d'origine des étudiants internationaux, le portrait dégagé en 2008 reste très semblable à celui de 1992. Les étudiants d'origine asiatique ont toujours constitué le groupe le plus important de l'effectif des étudiants internationaux, bien que leur proportion ait diminué à la fin des années 1990. En 1992, les étudiants en provenance de l'Asie représentaient 49,8 % des étudiants internationaux. Cette proportion a diminué pour s'établir à 36,5 % en 1999, puis a grimpé constamment pour atteindre 52,7 % en 2008.

Le deuxième groupe en importance est formé des étudiants en provenance de l'Europe. Ceux-ci représentaient 16,3 % des étudiants internationaux en 1992, et cette proportion a remonté à 24,9 % en 1998, pour redescendre ensuite à 17,9 % en 2008. Par contre, la proportion des étudiants venant de pays africains dans l'effectif des étudiants internationaux suit une tendance à la baisse, celle-ci étant passée de 17,1 % en 1992 à 11,8 % en 2008.

Destination canadienne des étudiants internationaux

C'est au Québec et en Ontario qu'on observe les plus importants changements en ce qui à trait aux destinations canadiennes des étudiants internationaux. La proportion des étudiants internationaux accueillis par le Québec a augmenté, passant de 27,7 % de cet effectif en 1992 à 37 % au cours de la période 1997-1999, pour redescendre ensuite à 26,1 % en 2008. Une tendance inverse est constatée en Ontario. Les universités ontariennes ont accaparé 37 % des étudiants internationaux en 1992; cette proportion a diminué pour s'établir à 27,7 % en 1998 et a augmenté de nouveau au début des années 2000 pour atteindre 33, 8 % en 2008.

La Colombie-Britannique affiche également des changements appréciables à ce chapitre, la proportion des étudiants internationaux accueillis par la province ayant presque doublé, de 10,5 % en 1992 à 19,0 % en 2008.

Graphique 5
Région de destination des étudiants internationaux, Canada, 1992 à 2008

Description pour le graphique 5

Graphique 5. Région de destination des étudiants internationaux, Canada, 1992 à 2008

Source : Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP).

Changements dans le domaine d'études

Non seulement le profil démographique des étudiants internationaux a-t-il changé au fil des ans, mais les choix des domaines d'études de ces étudiants dans les universités canadiennes se sont transformés eux aussi. En outre, les changements relatifs aux domaines d'études ont été plus marqués chez les étudiants internationaux que chez les étudiants canadiens.

Le graphique 6 présente la répartition des étudiants internationaux et des étudiants canadiens au niveau universitaire en 1992 et en 2008 selon le domaine d'études. Le graphique montre, par exemple, que la proportion des étudiants internationaux inscrits à des programmes d'« éducation » a peu varié entre 1992 et 2008, celle-ci s'établissant à environ 2 % les deux années. À titre de comparaison, la proportion des étudiants canadiens inscrits à des programmes d'« éducation » a légèrement diminué, passant de 10,1 % en 1992 à 7,2 % en 2008.

Dans l'effectif des étudiants internationaux, les déplacements les plus marqués se sont faits au détriment des domaines « mathématiques, informatique et sciences de l'information » (10,4 % en 1992 et 6,9 % en 2008) et « sciences physiques et de la vie et technologies » (11,5 % en 1992 et 8,3 % en 2008). La hausse la plus forte est survenue dans le domaine d'études « commerce, gestion et administration publique » qui accaparait 14,5 % des étudiants internationaux en 1992 et 23,2 % en 2008. Le déplacement en faveur du commerce, de la gestion et de l'administration publique n'a pas été aussi prononcé dans le cas des étudiants canadiens, ce domaine d'études ayant regroupé 15,5 % et 16,5 % de l'effectif canadien en 1992 et en 2008, respectivement.

Bien qu'il y ait eu peu de variation au fil du temps en architecture, en génie et dans les services connexes, il convient de noter que ce domaine d'études attirait proportionnellement bien plus d'étudiants internationaux que d'étudiants canadiens, tant en 1992 qu'en 2008. Ainsi, en 1992, 16,1 % des étudiants internationaux suivaient un programme dans ce domaine et cette proportion était à peu près la même en 2008, soit 14,4 %. En revanche, l'architecture, le génie et les services connexes regroupaient 6,9 % des étudiants canadiens en 1992 et 7,7 % en 2008.

Graphique 6
Répartition des étudiants internationaux et des étudiants canadiens selon le domaine d'études, Canada, 1992 et 2008

Description pour le graphique 6

Graphique 6. Répartition des étudiants internationaux et des étudiants canadiens selon le domaine d'études, Canada, 1992 et 2008

Source : Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (SIEP).

Conclusion

Globalement, la représentation des étudiants internationaux dans l'effectif des universités canadiennes a doublé entre 1992 et 2008, passant de 4 % à 8 %. Cela dit, certaines provinces ont affiché des progressions plus marquées de leur population d'étudiants internationaux que d'autres. C'est le cas notamment du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse. De fortes hausses à ce chapitre ont également été observées en Ontario, qui accueillait plus du tiers des étudiants internationaux en 2008, et en Colombie-Britannique, qui a vu sa part des étudiants internationaux presque doubler, de 10,5 % en 1992 à 19,0 % en 2008.

Malgré quelques changements observés au fil du temps dans la région d'origine des étudiants internationaux, le portrait dégagé en 2008 reste très semblable à celui de 1992. Les étudiants originaires de l'Asie ont toujours constitué le premier groupe en importance dans l'effectif des étudiants internationaux – 49,8 % en 1992 et 52,7 % en 2008. Le changement le plus notable a été la forte baisse de la proportion des étudiants internationaux en provenance des pays africains.

Les changements relevés dans les caractéristiques des étudiants internationaux sont plus sensibles encore. Comparativement à leurs homologues de 1992, les étudiants internationaux de 2008 sont plus jeunes et plus susceptibles d'être inscrits à des programmes de baccalauréat qu'à des programmes de doctorat. Les changements relatifs à la composition selon le sexe sont moins prononcés. La représentation des femmes dans cet effectif a augmenté, passant de 39 % en 1992 à 45 % en 1999, et s'est maintenue à ce niveau depuis.

Enfin, des changements importants apparaissent dans les domaines d'études choisis par les étudiants internationaux. La proportion des étudiants internationaux inscrits dans les domaines « mathématiques, informatique et sciences de l'information » et « sciences physiques et de la vie et technologies » a diminué entre 1992 et 2008, tandis que le domaine « commerce, gestion et administration publique » a beaucoup gagné en popularité auprès des étudiants internationaux.