Regards sur la société canadienne
Les femmes vivant dans un logement subventionné au Canada

par Farhana Khanam

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Remerciements

Cette étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada.

Aperçu de l’étude

Au Canada, l’accès à un logement convenable et abordable a été reconnu comme un besoin extrêmement important par tous les ordres de gouvernement. Plus récemment, les défis sociaux directement et indirectement liés à la pandémie de COVID-19, y compris les mesures de confinement, les fluctuations dans le marché de l’habitation, les répercussions sur le marché du travail et les obstacles qui empêchent de trouver d’autres solutions de logement, pourraient tous avoir une incidence sur la demande en logements subventionnés.

Dans la présente étude, à l’aide de données provenant principalement de l’Enquête canadienne sur le logement de 2021, on examine les caractéristiques des Canadiens et des Canadiennes qui vivent dans un logement subventionné, et ce en tenant compte des différences entre les genres. On y traite des expériences vécues par les locataires qui habitent un logement subventionné et de leur satisfaction à l’égard de leur logement et de leur quartier, en établissant des comparaisons avec leurs homologues qui vivent dans un logement locatif non subventionné.

  • En 2021, 3 % des Canadiens et des Canadiennes de 15 ans et plus, soit environ 842 000 personnes, vivaient dans un logement subventionné; les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de vivre dans une telle habitation (3 % par rapport à 2 %).
  • En 2021, 24 % des femmes qui avaient déjà été en situation d’itinérance vivaient dans un logement subventionné. Ce pourcentage était huit fois supérieur à celui observé chez leurs homologues qui n’avaient jamais connu l’itinérance (3 %).
  • Parmi les personnes les plus susceptibles d’habiter un logement subventionné, on retrouvait également les femmes séparées, divorcées ou veuves (7 %); les femmes monoparentales (9 %); et les femmes vivant dans un ménage d’une seule personne (9 %). En particulier, les femmes qui étaient séparées, divorcées ou veuves (7 %) étaient sept fois plus susceptibles que les femmes mariées (1 %) de vivre dans un logement subventionné.
  • Les personnes vivant dans un logement subventionné étaient plus susceptibles d’être insatisfaites à l’égard de la sécurité de leur logement que celles vivant dans un logement locatif non subventionné. Plus précisément, les femmes vivant dans un logement subventionné étaient près de deux fois plus susceptibles que les femmes vivant dans un logement locatif non subventionné de se sentir insatisfaites à l’égard de leur sécurité (13 % par rapport à 7 %).
  • Une proportion plus faible de personnes vivant dans un logement subventionné ont déclaré qu’elles se sentaient tout à fait en sécurité ou plutôt en sécurité lorsqu’elles marchent seules dans leur quartier après la tombée de la nuit, comparativement à celles vivant dans un logement non subventionné. Chez les personnes responsables des décisions relatives au logement pour leur ménage, 45 % des femmes vivant dans un logement subventionné ont indiqué se sentir en sécurité lorsqu’elles marchent seules dans leur quartier après la tombée de la nuit, comparativement à 61 % des femmes vivant dans un logement non subventionné.
  • Les locataires d’un logement subventionné étaient plus susceptibles que les autres locataires d’indiquer le besoin d’obtenir plus de services médicaux, de services de soutien communautaire et de services de transport en commun dans leur quartier. Par exemple, chez les personnes responsables des décisions relatives au logement pour leur ménage, 40 % des femmes vivant dans un logement subventionné ont déclaré le besoin d’obtenir plus de services de soutien communautaire, comparativement à 19 % des femmes vivant dans un logement locatif non subventionné.
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Introduction

L’accès à un logement stable, sécuritaire, de grande qualité et abordable représente l’un des déterminants sociaux de la santé les plus fondamentaux et puissants, car celui-ci peut avoir une incidence sur la qualité de vie dans son ensemble, de même que sur le sentiment de vie privée et de sécuritéNote Note . Un logement en piètre état (p. ex. un logement nécessitant des réparations majeures) et des caractéristiques de quartier négatives (p. ex. un taux de criminalité élevé ou des activités illicites, le bruit, le manque d’espaces verts ou d’espaces extérieurs sécuritaires) ont été identifiés comme étant des facteurs de risque en ce qui concerne les maladies infectieuses et chroniques, les blessures, de même qu’une santé et un bien-être généraux de piètre qualitéNote Note .

Au Canada, l’accès à un logement convenable et abordable est considéré comme un besoin extrêmement important par tous les ordres de gouvernement, et le droit au logement est reconnu par la Loi sur la stratégie nationale sur le logement. Une composante importante de la politique et des programmes sur le logement concerne le logement subventionné, aussi appelé le logement social et abordable. Selon le modèle de logement subventionné, les ménages à faible revenu paient un loyer en fonction de leur revenu pour une unité de logement qui ne se trouve pas sur le marché immobilierNote . Dans ce modèle, la répartition des logements et les mécanismes d’établissement du loyer ne sont ainsi pas entièrement dictés par l’offre et la demande du marché.

Plus récemment, en raison de la pandémie de COVID-19, les défis liés à l’accès à un logement abordable, convenable et stable ont été exacerbés, particulièrement au sein des populations marginalisées. Les conditions de logement défavorables, comme les logements surpeuplés ou ceux en piètre état nécessitant des réparations, sont plus souvent observées chez les AutochtonesNote .

Au Canada, le marché du logement a été frappé par la pandémie et les pressions inflationnistes. Malgré de récentes baisses, le prix des maisons a augmenté considérablement au cours des dernières années. Par conséquent, bon nombre de ménages canadiens se butent maintenant à des problèmes d’abordabilité et doivent trouver une façon de jongler avec la hausse des coûts liés au logement et aux autres dépenses essentielles, comme la nourriture, le transport et le chauffage.

De plus, les défis sociaux liés à la pandémie, tels que les mesures de confinement et les obstacles empêchant de trouver des solutions de rechange en matière de logement, ont touché de façon disproportionnée les femmes et les enfants et pourraient avoir fait en sorte d’accroître la demande de logements subventionnés. Par exemple, les longues périodes passées à la maison ont été associées à un risque accru de violence familialeNote Note  et, pour de nombreuses femmes, le logement subventionné peut être une solution pour se sortir de relations de violenceNote Note Note .

Enfin, les interruptions de travail causées par la pandémie de COVID-19 ont aussi eu des répercussions financières sur de nombreux ménages, touchant les femmes et les familles financièrement vulnérables de façon disproportionnéeNote Note Note . Ces différences mettent en évidence l’importance d’examiner les expériences en matière de logement subventionné selon la perspective des genres.

Par l’intermédiaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le gouvernement du Canada collabore avec ses partenaires provinciaux et territoriaux dans le but de permettre aux résidents du Canada à faible revenu d’accéder à un logement abordable et convenable. Dans le cadre des programmes offerts, les locataires paient un loyer en fonction de ce que le ménage est jugé en mesure de payer. Le logement peut être subventionné par différentes sources, par exemple, divers ordres de gouvernement, les coopératives d’habitation, les organismes sans but lucratif, les employeurs et les membres de la famille.

Fondé sur les données de l’Enquête canadienne sur le logement (ECL) de 2021, le présent article traite des expériences vécues par les hommes et les femmes qui habitent un logement subventionné (voir l’encadré « Sources de données, méthodes et définitionsSources de données, méthodes et définitions »). La première partie de l’article fournit un profil des femmes et des hommesNote  qui ont recours au logement subventionné au Canada. Dans la deuxième partie, on se penche sur la relation entre le logement subventionné et la satisfaction à l’égard de la qualité du logement et du quartier.

Dans le présent article, on présente à la fois des analyses descriptives et des analyses multivariées. Les résultats en ce qui a trait aux caractéristiques sociodémographiques ont été estimés à partir des renseignements sur tous les membres du ménage âgés de 15 ans et plusNote . Cependant, les résultats au sujet de l’itinérance, de la satisfaction à l’égard du logement et de la satisfaction à l’égard du quartier ont été obtenus uniquement auprès de la personne de référence pour le ménage. Par conséquent, ces résultats ne représentent pas nécessairement les perceptions de toutes les personnes qui vivent dans ce ménageNote .

En 2021, 3 % des femmes vivaient dans un logement subventionné, comparativement à 2 % des hommes

En 2021, 3 % des Canadiens et des Canadiennes de 15 ans et plus, soit environ 842 000 personnes, vivaient dans un logement subventionné au moment de l’enquête (tableau 1). Parmi ces personnes, environ 507 000 étaient des femmes, ce qui signifie que 3 % des femmes de 15 ans et plus vivaient dans un logement subventionné. Cette proportion était supérieure à celle de 2 % (335 000 hommes) observée chez les hommes.

Parmi les subventions octroyées pour le loyer, les plus courantes étaient les subventions gouvernementales, avec 66 % des répondants ayant déclaré ce type de subvention. De plus, 16 % des répondants ont déclaré avoir obtenu une subvention par l’intermédiaire d’une coopérative d’habitation, et 12 %, par l’intermédiaire d’un organisme sans but lucratif. Aucune différence n’a été observée entre les genres.

Il est à noter que, selon le Recensement de 2021, 16,8 % des Canadiens et des Canadiennes vivaient dans un logement non abordable. Il est donc possible qu’un grand nombre de personnes dans le besoin n’aient pas accès à des subventions au logement.

Parmi les personnes ayant les revenus les plus faibles, 1 sur 6 vit dans un logement subventionné

Le logement subventionné est une forme d’aide financière qui comprend l’aide au loyer, le supplément au loyer, les allocations de loyer ou les situations où le loyer est fondé sur le revenu.

En 2021, 17 % des personnes faisant partie du quintile de revenu inférieur (revenu du ménage inférieur à 26 608 $) vivaient dans un logement subventionné. Cette situation était plus souvent observée chez les femmes du quintile de revenu inférieur, dont 19 % habitaient un logement subventionné, que chez les hommes qui vivaient dans un ménage ayant le même revenu (14 %) (tableau 1). Comme on pouvait s’y attendre, la probabilité de vivre dans un logement subventionné diminuait à mesure que le revenu du ménage augmentait.

Par ailleurs, les personnes étant incapables d’occuper un emploi rémunéré en raison d’une maladie de longue durée ou d’une incapacité étaient les plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné, et ce plus particulièrement chez les femmes. En 2021, 13 % des femmes incapables d’occuper un emploi rémunéré au cours des 12 derniers mois, en raison d’une maladie de longue durée ou une incapacité, habitaient un logement subventionné, et e comparativement à 1 % des femmes qui occupaient un emploi rémunéré, 5 % de celles qui étaient à la recherche d’un emploi, 5 % de celles qui prenaient soin de la famille, et 4 % de celles qui étaient à la retraite. Des tendances semblables ont été observées chez les hommes.

Un pourcentage supérieur de mères seules et de femmes séparées, divorcées ou veuves vivent dans un logement subventionné

Les parents seuls sont souvent plus susceptibles que les autres types de famille de vivre dans un ménage à faible revenuNote . Cette situation explique pourquoi ils étaient aussi plus susceptibles d’habiter un logement subventionné (8 %) que les membres des familles composées de deux parents (1 %). En fait, parmi tous les types de structures familiales, ce sont les mères seules qui vivaient le plus souvent dans un logement subventionné (9 %); venaient ensuite les pères seuls (6 %), les femmes seules (7 %) et les hommes seuls (5 %) (tableau 1). Il convient de mentionner que l’on donne plus souvent la priorité aux familles avec des enfants, par rapport aux adultes seuls, lorsque des unités de logements subventionnés deviennent disponibles.

Dans l’ensemble, la dissolution du mariage ou la perte d’un partenaire augmentait la probabilité de vivre dans un logement subventionné. En particulier, 7 % des personnes qui étaient séparées, divorcées ou veuves habitaient un logement subventionné, comparativement à 1 % de celles qui étaient mariées ou vivaient en union libre. Bien que cette situation ait été observée tant chez les femmes que chez les hommes, la différence était un peu moins marquée chez les hommes. En effet, les hommes séparés, divorcés ou veufs étaient cinq fois, plutôt que sept fois, plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné que les hommes mariés.



Tableau 1
Caractéristiques des locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné, selon le genre, 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques des locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné. Les données sont présentées selon Caractéristiques personnelles et du ménage (titres de rangée) et Femmes, Hommes, Logements locatifs subventionnés, Logements locatifs non subventionnés et Logements locatifs non subventionnés, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques personnelles et du ménage Femmes Hommes
Logements locatifs subventionnés Logements locatifs non subventionnés Logements locatifs subventionnés Logements locatifs non subventionnés
pourcentage
Total 3,2Tableau 1 Note  24,1 2,2 24,7
Revenu du ménage ajustéTableau 1 Note 1
Quintile inférieur (moins de 26 608 $) (réf.) 18,7Tableau 1 Note  43,5Tableau 1 Note  13,9 45,1
Quintile 2 (26 608 $ à 46 538 $) 7,6Tableau 1 Note Note * 38,0Note * 5,6Note * 39,9
Quintile 3 (46 539 $ à 70 230 $) 2,0Note * 29,1Note * 1,7Note * 30,2Note *
Quintile 4 (70 231 $ à 106 674 $) 1,0Note * 20,5Tableau 1 Note Note * 0,8Note * 22,8Note *
Quintile supérieur (106 675 $ et plus) 0,2Note * 11,8Note * 0,2Note * 12,3Note *
Activité principale au cours des 12 derniers mois
Travailler à un emploi rémunéré ou à son propre compte (réf.) 1,3Tableau 1 Note  24,7 1,1 25,5
Chercher un emploi 5,0Note * 34,9Note * 3,5Note * 33,6Note *
Étudier 3,7Note * 29,4Note * 2,8Note * 29,5Note *
S'occuper de la maison 4,2Note * 20,3Tableau 1 Note Note * 3,5Note * 29,8
S’occuper d’autres membres de la famille 5,0Note * 24,8 5,1Note * 23,3
Être à la retraite 4,1Tableau 1 Note Note * 18,2Tableau 1 Note Note * 2,7Note * 14,8Note *
Maladie de longue durée ou incapacité 13,1Tableau 1 Note Note * 30,8Note * 8,9Note * 31,4Note *
Faire du bénévolat 7,2Note * 23,4 8,3Note * 27,8
Pas d’activité principale ou autre activité 6,8Note * 24,3 7,1Note * 29,5
Genre de famille de recensement
Couple avec enfants 2,0Note * 14,6Note * 1,3Note * 15,1Note *
Couple sans enfants 1,1Note * 20,3Note * 0,7Note * 20,1Note *
Famille monoparentale (réf.) 9,1Tableau 1 Note  33,9 6,4 33,3
Hors famille de recensement 7,3Tableau 1 Note Note * 41,3Tableau 1 Note Note * 4,6Note * 47,8Note *
Taille du ménage
1 (réf.) 9,2Tableau 1 Note  39,3Tableau 1 Note  6,4 43,1
2 2,1Tableau 1 Note Note * 25,5Note * 1,4Note * 25,3Note *
3 2,4Tableau 1 Note Note * 23,3Note * 1,5Note * 23,4Note *
4 1,6Note * 17,1Note * 1,4Note * 16,9Note *
5 et plus 2,7Tableau 1 Note Note * 17,3Note * 2,0Note * 19,7Note *
État matrimonial
Marié(e) 1,5Note * 15,2Note * 1,1Note * 15,2Note *
En union libre 0,7Note * 31,3 1,1Note * 31,5
Jamais marié(e) (ne vivant pas en union libre) 9,3Tableau 1 Note  32,5 3,5 34,2
Séparé(e), divorcé(e) ou veuf(ve) 6,7Tableau 1 Note Note * 30,9Note * 5,1Note * 33,2
Plus haut niveau de scolarité atteint
Sans diplôme d'études secondaires (réf.) 6,6Tableau 1 Note  27,5 4,8 26,6
Diplôme d’études secondaires 4,4Tableau 1 Note Note * 24,1Note * 2,8Note * 24,8
Certificat ou diplôme d’une école de métiers ou d’un collège, ou certificat universitaire inférieur au baccalauréat 3,1Tableau 1 Note Note * 23,2Note * 1,7Note * 22,8Note *
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur 1,2Note * 23,6Tableau 1 Note Note * 1,1Note * 25,9
Itinérance
A été sans-abri 24,1Tableau 1 Note Note * 41,6Note * 16,1Note * 43,5Note *
N’a jamais été sans-abri (réf.) 2,9Tableau 1 Note  23,8 1,9 24,4
Identité autochtone
Autochtone 9,7Note * 34,0 6,8Note * 31,1
Premières Nations 12,5Tableau 1 Note Note * 38,7Note * 8,6Note * 36,2Note *
Métis 6,0Note * 29,2 4,6 26,3
Inuit 21,3Note * 34,4 20,4Note * 14,5Note *
Non-Autochtone (réf.) 3,0Tableau 1 Note  23,8 2,1 24,5
Groupe racisé
Sud-Asiatique 2,7 17,9Tableau 1 Note Note * 2,2 26,3
Chinois 1,0Note * 13,8Note * 0,6Note * 18,7Note *
Noir 14,2Tableau 1 Note Note * 39,7Note * 10,2Note * 45,3Note *
Philippin 2,1 35,7Note * 1,7 36,2Note *
Arabe ou Asiatique occidental 3,5Note * 37,3Note * 3,0 42,9Note *
Latino-Américain 7,1Note * 40,5Tableau 1 Note Note * 6,0Note * 49,5Note *
Asiatique du Sud-Est 1,6 29,8 2,1 29,7
Autre groupe racisé 5,1 34,6Note * 3,4 35,1Note *
Personnes non racisées et non autochtones (réf.) 2,6Tableau 1 Note  22,5 1,7 21,8

Les femmes ayant un niveau de scolarité moins élevé sont plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné

Le niveau de scolarité a été lié au fait de vivre dans un logement subventionné, même si l’ampleur de cette relation était plus grande chez les femmes. En effet, un niveau de scolarité plus élevé est généralement associé à un emploi stable et à des gains plus élevés, ainsi qu’à une plus faible probabilité de vivre dans un logement subventionné.

En 2021, 7 % des femmes et 5 % des hommes sans diplôme d’études secondaires vivaient dans un logement subventionné — un taux qui était environ 1,5 fois supérieur à celui enregistré chez les personnes dont le plus haut niveau de scolarité atteint était un diplôme d’études secondaires (tableau 1). Parmi les personnes dont le niveau de scolarité était inférieur au baccalauréat, les femmes étaient toujours plus susceptibles que les hommes d’habiter un logement subventionné. En revanche, aucune différence entre les genres n’a été observée chez les personnes titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur. En effet, 1 % de ces femmes et de ces hommes vivaient dans un logement subventionné.

Les expériences d’itinérance sont étroitement liées au fait de vivre dans un logement subventionné

Les expériences d’itinérance, liées à des facteurs de risque individuels et systémiquesNote , peuvent augmenter la probabilité de vivre dans un logement subventionné.

Par ailleurs, les programmes de l’approche « Logement d’abord » visent précisément à sortir les gens de l’itinérance, plus particulièrement les personnes qui vivent en situation d’itinérance chronique. À ce titre, le fait d’être une personne sans-abri peut être un critère d’admissibilité pour certains programmes d’aide au logement.

Dans le cadre de l’ECL, les questions sur l’itinérance, qui comprennent le fait de vivre dans un refuge, dans la rue ou dans les parcs, ou encore dans un véhicule, sont posées seulement aux personnes responsables des décisions relatives au logement pour leur ménage. Par conséquent, les réponses fournies ne représentent pas les points de vue de toutes les personnes vivant dans ce ménage.

Parmi les femmes qui avaient déjà été en situation d’itinérance, près du quart (24 %) vivaient dans un logement subventionné en 2021 (tableau 1). Ce pourcentage était environ huit fois supérieur à celui observé chez les femmes qui n’avaient jamais connu l’itinérance (3 %). Les répercussions de l’itinérance étaient toutefois moins marquées chez les hommes, bien que tout de même importantes. En 2021, 16 % des hommes qui avaient déjà été en situation d’itinérance habitaient un logement subventionné, comparativement à 2 % de ceux qui ne l’avaient jamais été.

Même après avoir tenu compte de l’effet d’autres caractéristiques sociodémographiques, le fait d’avoir été en situation d’itinérance à un moment ou l’autre de la vie augmentait la probabilité de vivre dans un logement subventionné. Chez les femmes, celles qui avaient déjà été en situation d’itinérance étaient plus susceptibles par 9 points de pourcentage d’habiter un logement subventionné que celles qui n’avaient jamais été en situation d’itinérance (tableau A1). Chez les hommes, ceux qui avaient connu l’itinérance étaient plus susceptibles par 7 points de pourcentage de vivre dans un logement subventionné.

Les Autochtones, particulièrement les Inuit, sont plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné, en partie en raison des subventions accordées dans le Nord

Dans l’ensemble, environ 7 % des hommes autochtones et 10 % des femmes autochtones vivaient dans un logement subventionné (tableau 1). Les proportions, bien qu’elles soient supérieures à celles enregistrées chez les non-Autochtones (3 % des femmes et 2 % des hommes), variaient selon le groupe autochtone, le taux de logements subventionnés étant le plus élevé chez les Inuit.

En 2021, 21 % des Inuit ont déclaré vivre dans un logement subventionné, reflétant en grande partie le fait que des subventions sont offertes afin d’aider avec le coût de la vie élevé dans le Nord. Par exemple, le gouvernement du Nunavut fournit un logement locatif subventionné ou paie une subvention aux employés nommés pour une période déterminée et indéterminée, afin de couvrir la différence de coût entre les villes et communautés nordiques et les centres d’emploi dans le Sud, et ce dans le but de faciliter le recrutement et le maintien en poste du personnelNote .

Aucune différence significative n’a été observée entre les hommes et les femmes inuit — ils étaient tout aussi susceptibles de vivre dans un logement subventionné. Cependant, des différences entre les genres ont été constatées chez les Premières Nations vivant hors réserve, les femmes des Premières Nations étant plus susceptibles d’habiter un logement subventionné (13 %) que les hommes des Premières Nations (9 %). Aucune différence entre les genres n’a été observée chez les Métis.

Les Noirs et les Latino-Américains sont plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné

La probabilité de vivre dans un logement subventionné était plus élevée chez les Noirs, particulièrement les femmes noires. En 2021, 14 % des femmes noires et 10 % des hommes noirs louaient un logement subventionné (tableau 1), comparativement à 1 % des Chinois, 2 % des Asiatiques du Sud-Est, 2 % des Philippins et 2 % des personnes non racisées et non autochtones.

Les Latino-Américains étaient aussi parmi les plus susceptibles d’habiter un logement subventionné (7 % des femmes et 6 % des hommes), mais sans différence significative entre les genres.

Un pourcentage plus élevé de personnes vivant dans un logement subventionné ont eu des problèmes d’insectes ou d’animaux nuisibles et d’eau non potable, comparativement aux autres locataires

Pour étudier les problèmes de logement vécus par les hommes et les femmes vivant dans un logement subventionné, trois problèmes majeurs ont été examinés : la moisissure, les insectes ou animaux nuisibles, et l’eau non potable. Dans l’ensemble, un pourcentage plus élevé de personnes vivant dans un logement subventionné ont indiqué avoir eu des problèmes d’insectes ou d’animaux nuisibles et d’eau non potable, comparativement à leurs homologues habitant un logement locatif non subventionné (graphique 1).

Parmi ces trois problèmes, le plus courant était les infestations d’insectes ou d’animaux nuisibles. En 2021, 27 % des femmes et 29 % des hommes vivant dans un logement subventionné ont indiqué avoir un problème d’insectes ou d’animaux nuisibles dans leur logement, comparativement à moins du quart des locataires d’un logement non subventionné (19 % des femmes et 24 % des hommes). Aucune différence entre les genres n’a été observée en ce qui a trait aux problèmes d’infestations d’insectes ou d’animaux nuisibles et d’eau non potable chez les locataires d’un logement subventionné. Cependant, les femmes qui habitaient un logement subventionné étaient près de deux fois plus susceptibles que les hommes de déclarer des problèmes de moisissure (13 % par rapport à 7 %).

Graphique 1 Problèmes de logement vécus par les locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné, selon le genre, 2021

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Problèmes de logement vécus par les locataires (titres de rangée) et Logements locatifs subventionnés , Logements locatifs non subventionnés, Femmes et Hommes (réf.), calculées selon percentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Problèmes de logement vécus par les locataires Logements locatifs subventionnés Logements locatifs non subventionnés
Femmes Hommes (réf.) Femmes Hommes (réf.)
pourcentage
Moisissure 12,9Note *Tableau de données du graphique 1 Note  7,2 9,0 8,3
Insectes ou animaux nuisibles 27,3Tableau de données du graphique 1 Note  28,7Tableau de données du graphique 1 Note  18,9Note * 24,0
Eau non potable 8,8Tableau de données du graphique 1 Note  6,0Tableau de données du graphique 1 Note  3,8 3,3

Les femmes vivant dans un logement subventionné sont plus susceptibles d’être insatisfaites à l’égard de la sécurité de leur logement

Le sentiment de satisfaction à l’égard du logement et les perceptions quant à la sécurité personnelle sont des dimensions importantes du bien-être dans le contexte du logement subventionné.

Dans l’ensemble, les femmes vivant dans un logement subventionné étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes vivant dans un logement non subventionné de déclarer être insatisfaites ou très insatisfaites à l’égard de la sécurité de leur logement (13 % par rapport à 7 %) (graphique 2). Chez les hommes, la différence était beaucoup moins prononcée : 8 % des hommes vivant dans un logement subventionné étaient inquiets à propos de leur sécurité, comparativement à 7 % de ceux qui louaient un logement non subventionné.

Outre l’aspect de la sécurité, les femmes vivant dans un logement subventionné étaient plus susceptibles que les femmes vivant dans d’autres logements locatifs de se sentir insatisfaites quant à la superficie de leur logement, à l’état général du logement et à la température de leur résidence pendant l’été. Cela dit, l’insatisfaction à l’égard du logement n’était pas systématiquement plus élevée chez les personnes qui vivaient dans un logement subventionné. En effet, les locataires de logements non subventionnés étaient plus souvent insatisfaits à l’égard du contrôle de la température en hiver et de l’accessibilité.

Graphique 2 Insatisfaction à l’égard du logement chez les locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné, selon certaines caractéristiques du logement et le genre, 2021

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Caractéristiques du logement (titres de rangée) et Femmes , Hommes , Louant un logement subventionné , Louant un logement non subventionné (réf.) et Louant un logement subventionné, calculées selon percentage dissatisfied or very dissatisfied unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques du logement Femmes Hommes
Louant un logement subventionné Louant un logement non subventionné (réf.) Louant un logement subventionné Louant un logement non subventionné (réf.)
pourcentage de personnes insatisfaites ou très insatisfaites
Contrôle de la température pendant l’été 27,4Note *Tableau de données du graphique 2 Note  24,5 20,8Note * 25,3
Accessibilité 22,0Note * 30,0 17,7Note * 27,1
Contrôle de la température pendant l’hiver 21,0Note *Tableau de données du graphique 2 Note  23,1Tableau de données du graphique 2 Note  14,1 18,6
Superficie du logement 18,6Note * 17,3 19,6Note * 16,9
État général du logement 20,4Note *Tableau de données du graphique 2 Note  18,7 15,3Note * 18,0
Sécurité 13,0Note *Tableau de données du graphique 2 Note  7,2 7,7Note * 6,7

Les locataires d’un logement subventionné sont plus susceptibles que les locataires d’un logement non subventionné d’être insatisfaits à l’égard de leur quartier

Des différences ont été observées au sujet de l’insatisfaction générale à l’égard du quartier entre les locataires de logements subventionnés et de logements non subventionnés.

Par exemple, chez les personnes responsables des décisions relatives au logement pour leur ménageNote , les femmes (12 %) et les hommes (10 %) vivant dans un logement subventionné étaient jusqu’à deux fois plus susceptibles d’être insatisfaits ou très insatisfaits à l’égard de leur quartier que les femmes (6 %) et les hommes (7 %) habitant un logement non subventionné (tableau 2). Ces résultats concordent avec ceux d’une autre étude canadienne, selon laquelle le taux de satisfaction à l’égard du quartier est moins élevé chez les locataires de logements subventionnés (75 %) que chez les locataires de logements non subventionnés (81 %)Note .

Le degré plus élevé d’insatisfaction à l’égard du quartier chez les locataires de logements subventionnés se maintient après la prise en compte d’autres facteurs. Plus précisément, après la prise en compte d’un éventail de caractéristiques sociodémographiques, les femmes et les hommes vivant dans un logement subventionné avaient, respectivement, une probabilité plus élevée de 4 points de pourcentage et de 1 point de pourcentage d’indiquer qu’ils étaient insatisfaits ou très insatisfaits à l’égard de leur quartier, comparativement à leurs homologues habitant un logement locatif non subventionné (tableau A2).

Une proportion plus élevée de femmes vivant dans un logement subventionné ne se sentent pas en sécurité de marcher seules dans leur quartier après la tombée de la nuit, comparativement à leurs homologues masculins

Dans le cadre de l’étude, des renseignements ont été recueillis sur une caractéristique importante du quartier, à savoir si les répondants se sentaient en sécurité de marcher seuls dans leur quartier après la tombée de la nuit.

Parmi les personnes responsables des décisions relatives au logement pour leur ménage, 45 % des femmes vivant dans un logement subventionné ont indiqué se sentir en sécurité lorsqu’elles marchaient seules dans leur quartier après la tombée de la nuit, comparativement à 61 % des femmes habitant un logement non subventionné (tableau 2). Ces pourcentages étaient tout de même inférieurs à ceux observés chez les hommes : 71 % des hommes vivant dans un logement subventionné et 80 % de ceux habitant un logement non subventionné ont déclaré se sentir en sécurité après la tombée de la nuit.

Dans le même ordre d’idées, les femmes étaient plus susceptibles de déclarer ne pas marcher seules après la tombée de la nuit que les hommes — particulièrement les femmes qui vivaient dans un logement subventionné. Plus précisément, près du tiers (29 %) des femmes habitant un logement subventionné ne marchaient pas seules après la tombée de la nuit, tandis qu’un peu moins de 1 femme sur 5 (19 %) vivant dans un logement non subventionné faisait la même déclaration.

Quel que soit leur genre, les locataires vivant dans un logement subventionné étaient plus susceptibles d’estimer qu’un plus grand nombre d’actes criminels étaient commis dans leur quartier que les locataires habitant un logement non subventionné. De plus, une proportion supérieure de personnes vivant dans un logement subventionné que de personnes habitant un logement locatif non subventionné faisaient état des problèmes suivants dans leur quartier : voisins bruyants, vandalisme, commerce de drogues et autres problèmes de quartier.En outre, la principale préoccupation chez les locataires de logements subventionnés était les gens qui consomment ou vendent des drogues, un peu plus de la moitié ayant indiqué cette préoccupation (52 % des femmes et 51 % des hommes).



Tableau 2
Satisfaction à l’égard du quartier chez les locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné, selon le genre, 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Satisfaction à l’égard du quartier chez les locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné Logements locatifs subventionnés, Logements locatifs non subventionnés, Femmes et Hommes (réf.), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Logements locatifs subventionnés Logements locatifs non subventionnés
Femmes Hommes (réf.) Femmes Hommes (réf.)
pourcentage
Satisfaction générale à l’égard du quartier
Très satisfait(e) ou satisfait(e) 74,8Tableau 2 Note  80,3Tableau 2 Note  85,6 82,8
Ni satisfait(e) ni insatisfait(e) 12,8Tableau 2 Note  10,0 8,7 10,7
Insatisfait(e) ou très insatisfait(e) 12,3Tableau 2 Note  9,7Tableau 2 Note  5,7 6,5
Niveau de criminalité perçu par rapport à d’autres régions au CanadaTableau 2 Note 1
Plus élevé 52,2Tableau 2 Note  55,0Tableau 2 Note  48,0 49,1
À peu près le même 47,8Tableau 2 Note  45,0Tableau 2 Note  52,0 51,0
Sentiment de sécurité en marchant seul(e) dans le quartier
Tout à fait ou plutôt en sécurité 45,2Note *Tableau 2 Note  70,5Tableau 2 Note  60,9Note * 80,2
Pas très ou pas du tout en sécurité 25,3Note *Tableau 2 Note  19,7Tableau 2 Note  20,4Note * 15,4
Ne marche jamais seul(e) 29,4Note *Tableau 2 Note  9,8Tableau 2 Note  18,7Note * 4,4
Problèmes dans le quartier
Fêtes ou voisins bruyants 42,9Tableau 2 Note  41,3Tableau 2 Note  37,6 39,1
Déchets ou ordures qui traînent 48,7Tableau 2 Note  44,2Tableau 2 Note  43,7 44,6
Vandalisme, graffitis ou autres dommages 36,0Note *Tableau 2 Note  42,1Tableau 2 Note  31,7 33,1
Gens qui consomment ou vendent des drogues 51,5Tableau 2 Note  50,7Tableau 2 Note  41,7 39,1
Gens en état d’ébriété ou faisant du tapage dans les endroits publics 42,1Tableau 2 Note  44,8Tableau 2 Note  32,3 34,1

Les femmes vivant dans un logement subventionné sont plus susceptibles d’estimer que plus de services de soutien communautaire sont nécessaires dans leur quartier, comparativement à leurs homologues locataires d’un logement non subventionné

La satisfaction à l’égard du quartier dépend aussi de la disponibilité de services et de commodités à distance de marche, particulièrement lorsque l’accès à un véhicule personnel est limité.

Parmi les locataires de logements subventionnés et non subventionnés, la plupart des répondants ont déclaré que des boutiques, des magasins et des marchés, ainsi que des services médicaux étaient nécessaires dans leur quartier. Cependant, comparativement aux locataires d’un logement non subventionné, ceux qui vivaient dans un logement subventionné étaient plus susceptibles d’indiquer un besoin en termes de services médicaux, de services de transport en commun, de services de soutien communautaire et de services d’aide à l’emploi dans leur quartier.

En ce qui concerne les différences entre les genres, les femmes, peu importe le type de logements locatifs, étaient beaucoup plus susceptibles que les hommes de déclarer qu’il y avait un besoin en termes de services médicaux. Ce besoin était le plus important chez les femmes vivant dans un logement subventionné, plus des deux tiers (68 %) d’entre elles ayant indiqué un grand besoin ou un besoin modéré de services médicaux dans leur quartier (graphique 3). Le besoin et la demande de services médicaux dans le quartier, combinés à des facteurs tels que l’accès à un mode de transport personnel et au transport en commun, pourraient être liés à la moins bonne santé générale autodéclarée chez les personnes vivant dans un logement subventionné. En 2021, 63 % des femmes et 37 % des hommes qui habitaient un logement subventionné ont qualifié leur santé de passable ou mauvaise, comparativement à 52 % des femmes et à 49 % des hommes qui vivaient dans un logement locatif non subventionné.

Graphique 3 Pourcentage de locataires qui ont indiqué un grand besoin ou un besoin modéré relativement à certains services dans leur quartier, locataires vivant dans un logement subventionné ou non subventionné, selon le genre, 2021

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Type de services requis dans le quartier (titres de rangée) et Femmes, Hommes, Louant un logement subventionné , Louant un logement non subventionné (réf.) et Louant un logement subventionné, calculées selon pourcentage de personnes ayant un grand besoin ou un besoin modéré de services unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type de services requis dans le quartier Femmes Hommes
Louant un logement subventionné Louant un logement non subventionné (réf.) Louant un logement subventionné Louant un logement non subventionné (réf.)
pourcentage de personnes ayant un grand besoin ou un besoin modéré de services
Boutiques, magasins ou marchés 74,2Note *Tableau de données du graphique 3 Note  77,8Tableau de données du graphique 3 Note  68,6Note * 74,7
Services médicaux 67,9Note *Tableau de données du graphique 3 Note  57,6Tableau de données du graphique 3 Note  61,7Note * 53,3
Installations de loisirs gratuites ou à peu de frais 51,3Note * 56,4 49,3Note * 57,2
Transport en commun 55,1Note * 51,0 54,8Note * 50,4
Installations culturelles 51,3Note *Tableau de données du graphique 3 Note  55,8Tableau de données du graphique 3 Note  45,7Note * 50,8
Services de soutien communautaire 39,7Note * 18,8 36,1Note * 20,0
Services d’aide à l’emploi 25,0Note * 22,3Tableau de données du graphique 3 Note  28,1Note * 24,9
Écoles 25,3Tableau de données du graphique 3 Note  22,1 19,2Note * 22,0
Services de garde d’enfants 14,4Tableau de données du graphique 3 Note  11,7 10,8 12,6

Conclusion

La présente étude fournit un portrait des femmes et des hommes qui vivent dans un logement subventionné au Canada. Ces renseignements ont d’importantes répercussions, car la détermination des différences selon le genre, en ce qui concerne le logement subventionné, est la clé pour comprendre et améliorer la disponibilité du logement abordable et convenable.

Les résultats montrent qu’en 2021, 3 % des personnes de 15 ans et plus, soit environ 842 000 personnes, vivaient dans un logement subventionné, les femmes étant plus susceptibles que les hommes de vivre dans une telle habitation (3 % par rapport à 2 %).

Les personnes qui avaient déjà été en situation d’itinérance étaient particulièrement susceptibles d’habiter un logement subventionné. Plus particulièrement, les femmes qui avaient déjà connu l’itinérance étaient huit fois plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné que les femmes qui n’avaient jamais vécu l’itinérance. Les personnes séparées, divorcées ou veuves et les parents seuls faisaient aussi partie des personnes les plus susceptibles de vivre dans un logement subventionné. Un certain nombre de facteurs — tels qu’un plus grand fardeau en ce qui a trait aux soins des enfants et des membres de la famille, ainsi que les emplois précaires faiblement rémunérés ayant une incidence sur leur vulnérabilité financière des femmes — pourraient également faire en sorte d’augmenter leur besoin en termes de logements subventionnés.

La présente étude fournit également une analyse de la satisfaction à l’égard du logement selon le genre. Tant les hommes que les femmes vivant dans un logement subventionné étaient plus susceptibles d’être insatisfaits à l’égard de la sécurité de leur logement, comparativement à leurs homologues habitant un logement locatif non subventionné. En ce qui a trait à la satisfaction générale à l’égard de leur quartier, les hommes et les femmes vivant dans un logement subventionné étaient beaucoup plus susceptibles d’exprimer une insatisfaction, comparativement à leurs homologues habitant un logement locatif non subventionné. Les résultats indiquent aussi que des proportions plus élevées d’hommes et de femmes vivant dans un logement subventionné ont déclaré un grand besoin ou un besoin modéré de services médicaux, de services de soutien communautaire et de services de transport en commun dans leur quartier, comparativement à leurs homologues habitant un logement locatif non subventionné.


Farhana Khanam est analyste de recherche au Centre de renseignements et d’innovation en données sociales de Statistique Canada.


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Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

Le présent article est fondé sur les données de l’Enquête canadienne sur le logement (ECL) de 2021. Toutefois, les résultats concernant le niveau de criminalité perçu sont fondés sur les données de l’ECL de 2018 car cette information n’a pas été recueillie en 2021.

L’ECL est une enquête commanditée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. La population cible de l’enquête est constituée de ménages privés à l’échelle des provinces et des territoires au Canada. Sont exclues de l’enquête les personnes vivant dans un logement collectif, comme un établissement de soins infirmiers, une résidence pour personnes âgées ou un refugeNote .

Pour répondre au questionnaire de l’ECL, une personne repère de chaque ménage échantillonné a été identifiée. Une personne repère est un membre du ménage responsable des décisions relatives au ménage. Les réponses portant sur la satisfaction à l’égard du logement, la satisfaction à l’égard du quartier et la santé autodéclarée reflètent donc le point de vue de la personne repère seulement, et non celui des autres membres du ménage. Toutefois, les renseignements sociodémographiques sont disponibles pour tous les membres du ménage.

Méthodes

Des statistiques descriptives ont été utilisées pour comparer les caractéristiques personnelles et socioéconomiques des locataires de logements subventionnés avec celles des locataires de logements non subventionnés. La satisfaction à l’égard du logement et à l’égard du quartier des locataires de logements subventionnés a également été mesurée en fonction des réponses de la personne repère du ménage.

De plus, une analyse de régression logistique a été menée pour évaluer les facteurs associés au fait de vivre dans un logement subventionné au moment de l’enquête en 2021. L’étude a tenu compte d’un certain nombre de divers ensembles d’équations avec différentes variables dépendantes et différentes combinaisons de variables explicatives pour estimer le modèle logistique et ses effets marginaux. Par exemple, dans le premier ensemble d’équations, la variable dépendante indiquait si le répondant pour le ménage vivait dans un logement subventionné en fonction de diverses caractéristiques personnelles, y compris l’âge, le plus haut niveau de scolarité atteint, l’état matrimonial, l’identité autochtone, la racialisation, les expériences d’itinérance et la région.

Pour comparer les degrés de satisfaction à l’égard de certaines caractéristiques du logement selon le genre et le fait de vivre dans un logement subventionné ou dans un logement non subventionné, le modèle logistique et ses effets marginaux pour chaque caractéristique du logement ont été estimés séparément. Dans chacun des cas, le même ensemble de caractéristiques personnelles était contrôlé. Toutes les estimations dans ce rapport faites à partir des données de l’ECL de 2021 ont été fondées sur des poids bootstrap. L’échantillon a été restreint aux personnes de 15 ans et plus.

Définitions

Identité autochtone : Désigne les personnes s’identifiant aux peuples autochtones du Canada, à savoir les Premières Nations (Indiens de l’Amérique du Nord), les Métis ou les Inuit, les personnes qui déclarent être des Indiens inscrits ou des Indiens des traités (aux termes de la Loi sur les Indiens du Canada), et les personnes qui sont membres d’une Première Nation ou d’une bande indienne. Les données de l’ECL pour certains groupes autochtones (Premières Nations, Métis ou Inuit) renvoient à une combinaison de réponses uniques et multiples sur l’identité autochtone pour les personnes vivant hors réserve.

Personnes racisées : Désigne les personnes qui appartiennent à un groupe désigné comme minorité visible. La Loi sur l’équité en matière d’emploi définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles est principalement composée des groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Arabes, les Latino-Américains, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.

Fin de l’encadré 1



Tableau A1
Probabilités de vivre dans un logement subventionné, selon certaines caractéristiques personnelles et le genre, 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités de vivre dans un logement subventionné. Les données sont présentées selon Caractéristiques personnelles (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon effet marginal unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques personnelles Femmes Hommes
effet marginal
Revenu du ménage ajustéTableau A1
Probabilités de vivre dans un logement subventionné, selon certaines caractéristiques personnelles et le genre, 2021 Note 
1
(réf. quintile inférieur [moins de 26 608 $])
Quintile 2 (26 608 $ à 46 538 $) -4,4Note * -4,0Note *
Quintile 3 (46 539 $ à 70 230 $) -12,1Note * -9,0Note *
Quintile 4 (70 231 $ à 106 674 $) -12,6Note * -10,5Note *
Quintile supérieur (106 675 $ et plus) -18,4Note * -13,7Note *
Activité principale au cours des 12 derniers mois (réf. travailler à un emploi rémunéré ou à son propre compte)
Chercher un emploi 4,4 2,8Note *
Étudier 3,8Note * -0,7
S'occuper de la maison 6,9Note * 2,4
S’occuper d’autres membres de la famille 6,4Note * 5,2Note *
Être à la retraite 6,6Note * 4,6Note *
Maladie de longue durée ou incapacité 9,7Note * 6,5Note *
Faire du bénévolat 7,9Note * 9,4Note *
Pas d’activité principale ou autre activité 6,3Note * 6,3Note *
Niveau de scolarité (réf. diplôme d’études secondaires)
Sans diplôme d’études secondaires 1,0 1,1
Certificat ou diplôme d’une école de métiers ou d’un collège, ou certificat universitaire inférieur au baccalauréat -1,1 -1,8Note *
Baccalauréat ou diplôme de niveau supérieur -7,0Note * -4,0Note *
État matrimonial (réf. marié(e))
En union libre 1,8 -1,5
Jamais marié(e) (ne vivant pas en union libre) 5,7Note * 1,8Note *
Séparé(e), divorcé(e) ou veuf(ve) 7,3Note * 0,5
A été sans-abri (réf. n'a jamais été sans-abri) 9,3Note * 6,8Note *
Autochtone (réf. non-Autochtone) 7,3Note * 4,1Note *
Personnes racisées (réf. personnes non racisées et non autochtones) 7,7Note * 4,5Note *



Tableau A2
Probabilités d’être insatisfait(e) ou très insatisfait(e) à l’égard du logement, locataires vivant dans un logement subventionné, selon le genre, 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilités d’être insatisfait(e) ou très insatisfait(e) à l’égard du logement. Les données sont présentées selon Caractéristiques du logement (titres de rangée) et Logements locatifs subventionnés (réf. logements locatifs non subventionnés), Femmes et Hommes, calculées selon effet marginal unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques du logement Logements locatifs subventionnés (réf. logements locatifs non subventionnés)
Femmes Hommes
effet marginal
Logement en général 0,0 -1,1
Superficie du logement 2,8 6,9Note *
État du logement 0,8 -3,1
Accessibilité -5,3Note * -10,0Note *
Sécurité 3,6Note * 0,2
Contrôle de la température pendant l’hiver -0,4 -4,9
Contrôle de la température pendant l’été 4,6Note * 0,8
Quartier en général 3,9Note * 1,2

Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques


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