Regards sur la société canadienne
Obtention d’un certificat ou d’un diplôme d’études collégiales après l’obtention d’un baccalauréat
par Katherine Wall
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Début de l’encadré
À l’aide des données du Recensement de la population de 2016 et du Système d’information sur les étudiants postsecondaires, cette étude porte sur les caractéristiques et les résultats des récents diplômés collégiaux qui ont un baccalauréat.
- Parmi les récents diplômés des programmes canadiens menant à un certificat ou à un diplôme collégial, 14 % avaient déjà obtenu un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieures : 9 % avaient obtenu un baccalauréat ou un diplôme supérieur dans un établissement d’enseignement postsecondaire canadien et 5 % avaient obtenu un baccalauréat ou un diplôme supérieur à l’étranger.
- Dans la plupart des cas, les programmes collégiaux suivis par les titulaires d’un baccalauréat canadien ne remplaçaient pas le baccalauréat, mais offraient plutôt une application plus spécialisée et axée sur le marché du travail des compétences liées au domaine d’études du baccalauréat.
- Les diplômés collégiaux détenant préalablement un baccalauréat étaient plus susceptibles que ceux qui n’en n’avaient pas d’étudier dans des programmes tels que la gestion des ressources humaines et services en ressources humaines et les spécialisations d’infirmiers autorisés, et moins susceptibles d’étudier dans les domaines des métiers ou des services de garde.
- Les personnes détenant préalablement un baccalauréat canadien, et ayant obtenu un titre scolaire au niveau collégial à l’âge de 35 ans ou plus, étaient plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes d’étudier dans des programmes semblables à ceux choisis par les diplômés collégiaux sans baccalauréat.
- Les personnes détenant préalablement un baccalauréat canadien, et ayant obtenu un titre scolaire au niveau collégial avant l’âge de 35 ans, étaient quant à eux plus susceptibles d’étudier dans des domaines complémentaires rehaussant la valeur de leur baccalauréat.
- Les diplômés collégiaux détenant préalablement un baccalauréat canadien occupaient souvent des emplois étroitement liés à leur domaine d’études collégiales.
Fin de l’encadré
Introduction
Même si l’obtention d’un certificat ou d’un diplôme dans le cadre d’un programme collégial ayant été suivi après l’obtention d’un baccalauréat constitue un sujet qui intéresse les responsables des politiques fédérales et les organisations universitaires depuis longtemps, la prévalence et la nature de cette situation n’ont pas été clairement caractérisées à ce jour. Selon certaines études, ce cheminement est surtout effectué par les personnes détenant un baccalauréat dans le domaine des « arts libéraux » qui suivent un programme collégial parce qu’elles n’ont pas été en mesure de trouver du travail depuis l’obtention de leur baccalauréatNote . D’autres études montrent que les étudiants qui empruntent cette voie sont susceptibles d’être plus âgés (dans la trentaine) et de suivre une formation liée à leur emploi actuel ou à un changement de carrièreNote .
Bon nombre des études portant sur ces parcours ont été limitées à un seul établissement ou à une seule région infranationale, ou ont été confrontées à des défis liés à la taille limitée des échantillonsNote . De plus, un bon nombre de ces études ont été menées aux États-Unis. Toutefois, le Canada se distingue des États-Unis, ainsi que de la plupart des autres pays industrialisés, par la force et la taille de son système collégial. Premièrement, la proportion de Canadiens ayant un certificat ou un diplôme collégial comme plus haut niveau de scolarité est plus élevée que dans tout autre pays membre de l’Organisation de coopération et de développement économiquesNote . Deuxièmement, contrairement aux États-Unis où les collèges communautaires constituent principalement un point de départ pour l’obtention d’un diplôme universitaire, le système collégial canadien offre un grand nombre de programmes axés sur la carrière. Troisièmement, au cours des dernières années, les collèges canadiens ont augmenté leur offre de certificats de spécialisation post-diplômes, c’est-à-dire des certificats qui exigent habituellement que l’étudiant détienne au préalable un titre scolaire du niveau postsecondaire (p. ex. un diplôme d’études collégiales ou un baccalauréat) comme condition d’admission. Le nombre d’étudiants qui ont obtenu ce type de certificats collégiaux est passé de moins de 1 000, en 2000, à plus de 18 000 en 2017, ce qui représente 8 % de tous les diplômés collégiaux pour cette année-làNote . À ce jour, peu de recherches ont été menées sur la fréquence d’obtention de ces titres scolaires post-diplômes chez les diplômés des collèges qui ont préalablement obtenu un baccalauréat.
L’Enquête nationale auprès des diplômés fournit un contexte utile sur le parcours des étudiants qui passent du baccalauréat aux études collégiales au Canada. Elle a révélé que 7 % des titulaires d’un baccalauréat issus de la promotion de 1990 avaient fait des études collégiales ne menant pas à l’obtention d’un grade dans les cinq ans suivant l’obtention de leur baccalauréat, et que 6 % des diplômés de la promotion de 2015 avaient terminé un programme d’études collégiales ne menant pas à l’obtention d’un grade ou étaient toujours inscrits dans un tel programme dans les trois ans suivant l’obtention de leur baccalauréatNote . L’obtention de ces titres scolaires du niveau collégial était plus courante chez les diplômés du baccalauréat en arts visuels, en arts de la scène et en technologies des communications (11 %); du baccalauréat en agriculture, en ressources naturelles et en conservation (10 %); du baccalauréat en sciences physiques et de la vie, et en technologies (10 %); du baccalauréat en sciences humaines (9 %); du baccalauréat en sciences sociales et du comportement, et en droit (8 %)Note . Les domaines d’études collégiales les plus courants dans lesquels sont inscrits les étudiants qui passent du baccalauréat aux études collégiales — représentant les deux tiers de tous leurs programmes collégiaux — étaient les suivants : commerce, gestion et administration publique; santé et domaines connexes; sciences sociales et du comportement, et droitNote . Toutefois, ces données ne comprennent que les étudiants qui ont obtenu leur diplôme d’études collégiales relativement peu de temps après la fin de leur baccalauréat et elles ne permettent pas d’identifier de façon précise ceux ayant obtenu un certificat collégial post-diplôme. Enfin, ces données ne proviennent pas d’échantillons suffisamment grands pour qu’une étude comparative détaillée des domaines d’études soit menée, ce qui permettrait de comprendre clairement les relations qui existent entre le baccalauréat et le titre scolaire obtenu au niveau collégial.
Le présent document comble les lacunes en matière de données et de connaissances sur les titres scolaires du niveau collégial obtenus après un baccalauréat en fournissant une caractérisation claire de la prévalence, de la nature et des résultats de ce parcours. Il combine les données du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) et celles du Recensement de la population de 2016 pour examiner les récents diplômés des collèges publics au Canada (c.-à-d. ceux qui ont obtenu leur diplôme de 2010 à 2018) qui détenaient préalablement un baccalauréat (voir la section « Sources de données, méthodes et définitions »).
L’étude contribue aux connaissances existantes de plusieurs façons. Premièrement, elle comprend les personnes qui ont obtenu leur diplôme d’études collégiales de nombreuses années après leur baccalauréat, c’est-à-dire celles qui sont peut-être plus âgées et à la mi-carrière. Deuxièmement, elle compare les nouveaux diplômés collégiaux qui ont un baccalauréat à ceux qui n’en ont pas, ce qui donne une idée plus claire de la composition complexe de la population collégiale. Troisièmement, il s’agit du premier article à examiner les titres scolaires collégiaux post-diplômes dans le cadre du passage du baccalauréat au collège. Quatrièmement, la grande taille de l’échantillon de l’étude permet d’examiner les liens entre les baccalauréats et les titres scolaires du niveau collégial obtenus subséquemment, selon le domaine d’études détaillé. Enfin, l’examen du lien entre la profession et le ou les domaines d’études détaillés jette la lumière sur le rôle du baccalauréat et du titre scolaire du niveau collégial dans les résultats des diplômés sur le marché du travail.
Bien que cet article repose sur des résultats antérieurs à la pandémie de COVID-19, il fournit des renseignements importants qui permettent de mieux comprendre les parcours d’éducation non traditionnels, lesquels pourraient devenir plus courants dans le contexte actuel. En particulier, un certain nombre de travailleurs dont le secteur a été durement touché par la pandémie pourraient entreprendre des études collégiales après avoir obtenu un baccalauréat. Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer les changements structurels à long terme de l’économie causés par la pandémie, il est déjà manifeste que certaines industries, comme celles de l’hébergement et de la restauration ainsi que des arts, du divertissement et des loisirs, ont été les plus durement touchées. De nombreux travailleurs de ces secteurs devront peut-être se tourner vers un autre programme en vue d’entreprendre une nouvelle carrière ou s’appuyer sur leurs compétences et connaissances existantes.
De plus, la demande de travailleurs du secteur de la santé demeure élevée dans le contexte actuel de la pandémie. Comme le montre cette étude, certains des programmes collégiaux en santé qui étaient courants chez les titulaires d’un baccalauréat ayant obtenu un diplôme collégial subséquent, comme la formation d’infirmier autorisé, sont particulièrement pertinents en ce qui concerne la réponse à la pandémie. Par conséquent, la compréhension de ce parcours d’éducation met en évidence l’importance de celui-ci en ce qui concerne l’offre de travailleurs qualifiés au Canada dans certains secteurs essentiels.
Environ 14 % des récents diplômés collégiaux détenaient déjà un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieur
Parmi les récents diplômés des programmes canadiens menant à un certificat ou à un diplôme collégial (c.-à-d. ceux ayant obtenu leur diplôme de 2010 à 2018), 8 % des diplômés avaient précédemment obtenu un baccalauréat dans un établissement d’enseignement postsecondaire canadienNote , et 1 % des diplômés avaient précédemment obtenu un titre scolaire canadien supérieur au baccalauréat (p. ex. une maîtrise ou un doctorat). De plus, 5 % des diplômés avaient précédemment obtenu un baccalauréat ou un diplôme supérieur dans un autre pays. Toutefois, ce dernier groupe n’est pas abordé dans le présent article parce que ses caractéristiques et ses résultats sont très différents de ceux des diplômés canadiens.
Dans le présent article, les récents diplômés collégiaux détenant un baccalauréat antérieur ne désignent que les titulaires d’un baccalauréat d’un établissement canadien qui ont obtenu par la suite un certificat ou un diplôme collégialNote . Ces certificats et diplômes sont aussi appelés des titres scolaires du niveau collégial.
Dans les provinces, la proportion de diplômés collégiaux qui détenaient préalablement un baccalauréat canadien était la plus élevée en Ontario et en Colombie-Britannique (12 % dans chaque province), puis en Nouvelle-Écosse (9 %) [graphique 1]. C’est au Québec que cette proportion était la plus faible (2 %)Note .
Tableau de données du graphique 1
Province d’études où a été obtenu le titre scolaire collégial | pourcentage |
---|---|
Canada | 8,0 |
T.-N.-L. | 3,5 |
Î.-P.-É. | 6,2 |
N.-É. | 9,3 |
N.-B. | 4,0 |
Qc | 2,4 |
Ont. | 11,9 |
Man. | 6,0 |
Sask. | 4,8 |
Alb. | 5,3 |
C.-B. | 11,8 |
|
Ces différences provinciales s’expliquent en grande partie par les différences dans les systèmes d’éducation postsecondaire des provinces. L’une des principales composantes du système postsecondaire du Québec (qui compte 4 diplômés collégiaux récents sur 10) est l’obtention d’un diplôme préuniversitaire de deux ans dans un cégep (collège du Québec), puis d’un baccalauréat de trois ans dans une université. Les personnes qui s’inscrivent à ces programmes généraux préuniversitaires dans un cégep n’ont habituellement pas de baccalauréat.
En revanche, l’Ontario et la Colombie-Britannique ont de nombreux programmes de spécialisation post-diplômes. Il s’agit de programmes collégiaux assortis d’exigences d’admission propres au programme qui vont au-delà d’un diplôme d’études secondaires, comme un diplôme d’études collégiales ou un baccalauréat dans un domaine connexe. Aussi, certains programmes permettent, au cas par cas, aux étudiants qui n’ont pas de diplôme d’études postsecondaires, mais qui ont une expérience de travail pertinente, de s’inscrire. Ces programmes s’appuient habituellement sur les compétences et les connaissances existantes et ils sont souvent axés sur des carrières précises. Le nom de ces programmes — qui comprennent les certificats d’études supérieures, les diplômes de deuxième et de troisième cycle, et les certificats postérieurs au baccalauréat — peut varier selon la province, l’établissement et la nature particulière du titre. Dans cet article, ils sont tous décrits comme des titres scolaires post-diplômes de niveau collégial.
Chez les personnes dont le titre scolaire collégial était le plus récent titre scolaire obtenu, les titres scolaires post-diplômes de niveau collégial représentaient 10 % de tous les titres scolaires collégiaux ne menant pas à l’obtention d’un grade qui ont été obtenus de 2010 à 2018 en Ontario, 5 % de ceux obtenus en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, et 4 % de ceux en Nouvelle-Écosse, comparativement à 2 % ou moins dans toutes les autres provinces. Par ailleurs, la grande majorité des titres scolaires post-diplômes de niveau collégial (plus de 90 %) ont été obtenus en Ontario ou en Colombie-Britannique.
Les récents diplômés collégiaux qui détenaient déjà un baccalauréat avaient tendance à être plus âgés (âge médian de 26 ans à la fin des études) que ceux qui n’en avaient pas (âge médian de 22 ans à la fin des études). Ils étaient également plus susceptibles d’obtenir un diplôme d’études collégiales à l’âge de 35 ans ou plus (19 %) que ceux qui n’avaient pas de baccalauréat (13 %). L’obtention d’un diplôme à l’âge de 35 ans ou plus pourrait suggérer un changement de carrière ou un retour sur le marché du travail après une absence. Les récents diplômés collégiaux qui détenaient préalablement un baccalauréat étaient également plus susceptibles d’être des femmes (68 %) que ceux qui n’avaient pas de baccalauréat (56 %).
Les diplômés récents des collèges qui détenaient déjà un baccalauréat étaient plus susceptibles que ceux sans baccalauréat d’étudier dans les domaines des ressources humaines et des spécialisations d’infirmiers autorisés
Parmi les récents diplômés collégiaux (à l’exclusion de ceux qui ont obtenu leur diplôme dans le cadre d’un programme préuniversitaireNote ), les domaines d’études collégiales les plus courants chez ceux qui détenaient déjà un baccalauréat étaient les suivants : commerce, gestion et administration publique (28 %); santé et domaines connexes (24 %); sciences sociales et du comportement, et droit (18 %). Ceci est conforme aux constatations semblables d’autres étudesNote . Les domaines d’études spécifiques les plus courants étaient la gestion des ressources humaines et les services en ressources humaines (8 %) ainsi que les spécialisations d’infirmiers autorisés (6 %Note ). Les spécialisations d’infirmiers autorisés fournissent aux étudiants une expertise dans un domaine particulier des soins infirmiers, comme les soins intensifs, les soins chirurgicaux ou les soins néonatals.
En général, les deux domaines d’études collégiales les plus courants chez les hommes étaient l’architecture, le génie et les technologies connexes — lesquelles, au niveau collégial, comprennent principalement les métiersNote et les technologies du génie — ainsi que le commerce, la gestion et l’administration publique (graphique 2). Le domaine de l’architecture, du génie et des technologies connexes était plus courant chez les hommes qui n’avaient pas de baccalauréat, tandis que le domaine du commerce, de la gestion et de l’administration publique était plus courant chez les hommes qui détenaient déjà un baccalauréat.
Les hommes diplômés des collèges qui détenaient déjà un baccalauréat étaient 9 points de pourcentage plus susceptibles que ceux qui n’en avaient pas d’étudier le commerce, la gestion et l’administration publique au collège et, plus précisément, 4 points de pourcentage plus susceptibles d’étudier dans le sous-domaine de la gestion des ressources humaines et des services en ressources humainesNote . Ils étaient également 9 points de pourcentage plus susceptibles d’étudier les sciences sociales et du comportement, et le droit, dans des domaines comme : la science de l’information géographique et la cartographie; les relations publiques, la publicité et les communications appliquées; les programmes d’études parajuridiques. Enfin, les hommes diplômés des collèges qui détenaient un baccalauréat étaient 7 points de pourcentage plus susceptibles que ceux qui n’en avaient pas d’étudier dans le domaine de la santé et dans des domaines connexes, dont les spécialisations d’infirmiers autorisés, les services paramédicaux ainsi que les sciences de laboratoire médical et les professions connexes. En revanche, ils étaient deux fois moins susceptibles que ceux qui n’en avaient pas d’étudier l’architecture, le génie et les technologies connexes au collège (21 % par rapport à 42 %Note ).
Tableau de données du graphique 2
Principal domaine d’études collégiales | Femmes | Hommes | ||
---|---|---|---|---|
Diplôme collégial sans baccalauréat | Diplôme collégial avec baccalauréat antérieur | Diplôme collégial sans baccalauréat | Diplôme collégial avec baccalauréat antérieur | |
pourcentage | ||||
Commerce, gestion et administration publique | 25,3 | 28,9 | 16,4 | 25,8 |
Santé et domaines connexes | 32,3 | 28,7 | 8,4 | 14,9 |
Sciences sociales et des comportements, et droit | 15,1 | 20,6 | 3,6 | 12,1 |
Architecture, génie et technologies connexes | 4,4 | 3,3 | 42,0 | 21,1 |
Services personnels, de protection et de transport | 7,5 | 3,5 | 13,0 | 7,8 |
Tous les autres domaines d’études | 15,4 | 14,9 | 16,7 | 18,3 |
Source : Statistique Canada, Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, de 2010 à 2018. |
Contrairement aux hommes, la répartition générale des domaines d’études chez les femmes qui ont récemment obtenu leur diplôme d’études collégiales variait peu si on comparait celles qui détenaient un baccalauréat antérieur et celles qui n’en avaient pas. Les domaines d’études les plus courants chez les femmes étaient les suivants : commerce, gestion et administration publique; santé et domaines connexes; sciences sociales et du comportement, et droit. Cette constatation valait pour les deux groupes de femmes, à savoir celles qui détenaient déjà un baccalauréat et celles qui n’en avaient pas.
Cependant, des différences ont été observées en ce qui a trait aux programmes collégiaux spécifiques. Dans le domaine du commerce, de la gestion et de l’administration publique, les femmes ayant déjà un baccalauréat étaient 7 points de pourcentage plus susceptibles que leurs homologues sans baccalauréat d’étudier la gestion des ressources humaines et les services en ressources humaines, et 3 points de pourcentage moins susceptibles d’étudier les services de soutien administratifs (p. ex. les programmes de secrétariat). Dans le domaine de la santé et les domaines connexes, elles étaient plus susceptibles d’étudier les spécialisations d’infirmiers autorisés (de 7 points de pourcentage) et moins susceptibles d’étudier dans les programmes des aides en soins/préposés aux soins/préposés aux malades (de 5 points de pourcentage) et dans des programmes d’infirmier auxiliaire autorisé (de 4 points de pourcentage). Dans le domaine des sciences sociales et du comportement, et du droit, elles étaient légèrement plus susceptibles d’étudier dans des domaines comme les relations publiques, la publicité et les communications appliquées, et les programmes d’études parajuridiques, et moins susceptibles (de 4 points de pourcentage) d’étudier dans des programmes de gardien d’enfants et d’assistant.
De plus, les titres scolaires post-diplômes de niveau collégial représentaient une part importante des programmes collégiaux achevés par les titulaires d’un baccalauréat. Au total, 3 récents diplômés collégiaux sur 10 (30 %) détenant déjà un baccalauréat avaient un titre scolaire post-diplôme comme titre scolaire du niveau collégial, dont 33 % des femmes et 24 % des hommes. En revanche, seulement 2 % des diplômés collégiaux qui n’avaient pas de baccalauréat avaient un titre scolaire collégial post-diplôme. Ces diplômés pouvaient avoir antérieurement obtenu un certificat ou un diplôme collégial (autre qu’un titre post-diplôme) ou avoir été admis sur la base d’une expérience de travail pertinente.
Dans certains domaines d’études, une grande proportion des programmes d’études collégiales achevés par les personnes ayant obtenu un baccalauréat antérieur était des titres scolaires post-diplômes de niveau collégial. Ces titres scolaires représentaient près des deux tiers des programmes d’études collégiales dans les domaines de la gestion des ressources humaines et des services en ressources humaines (64 %); plus des trois quarts des programmes en relations publiques, en publicité et en communications appliquées (77 %); 71 % des spécialisations d'infirmiers autorisés. En comparaison, ils ne représentaient que 2 % des programmes de gardien d’enfants/assistant.
Chez les récents diplômés collégiaux détenant déjà un baccalauréat, le domaine d’études du titre scolaire collégial était souvent lié à celui du baccalauréat
Chez les récents diplômés collégiaux qui détenaient préalablement un baccalauréat, le domaine d’études le plus courant du baccalauréat était celui des sciences sociales et du comportement, et le droit (33 %), suivi de celui des sciences humaines (15 %) [graphique 3]. Ceci est conforme aux constatations d’autres étudesNote . Les sciences sociales et du comportement ainsi que les sciences humaines sont habituellement associées à des taux de surqualification plus élevés et à une rémunération plus faible que dans d’autres domaines d’études au baccalauréat. Ceci pourrait inciter les étudiants de ces domaines à faire d’autres études collégialesNote .
Les domaines d’études du baccalauréat et des titres scolaires du niveau collégial étaient souvent liés les uns aux autres. Par exemple, 78 % des titulaires d’un baccalauréat en santé et des domaines connexes, de même que 50 % des titulaires d’un baccalauréat en sciences physiques et de la vie et technologies, ont étudié la santé et des domaines connexes au collège. Plus de la moitié (56 %) des titulaires d’un baccalauréat en commerce, en gestion et en administration publique ont étudié dans ce domaine au collège. Parmi ceux qui avaient un baccalauréat en sciences sociales et du comportement et en droit ou en sciences humaines, environ 6 diplômés sur 10 avaient étudié en commerce, en gestion et en administration publique ou en sciences sociales et du comportement et en droit au collège.
Le graphique 3 illustre ces résultats en montrant les combinaisons les plus courantes de domaines d’études du baccalauréat et du titre collégial, notamment : santé–santé; sciences–santé; commerce–commerce; sciences sociales et du comportement, et droit–commerce; sciences sociales et du comportement, et droit–sciences sociales et du comportement, et droit. Ces tendances sont semblables à celles concernant les personnes qui ont obtenu un titre scolaire du niveau universitaire ou collégial de courte durée (ne menant pas à l’obtention d’un grade) dans les six ans suivant l’obtention de leur baccalauréatNote .
Tableau de données du graphique 3
Principal domaine d’études — baccalauréat | Principal domaine d’études — titre scolaire collégial | ||||
---|---|---|---|---|---|
Sciences sociales et du comportement, et droit | Commerce, gestion et administration publique | Santé et domaines connexes | Architecture, génie et technologies connexes | Tous les autres domaines d’études collégiales | |
pourcentage | |||||
Arts visuels et d’interprétation et technologie des communications | 1,0 | 1,0 | 0,7 | 0,6 | 2,8 |
Sciences humaines | 3,9 | 4,8 | 1,6 | 1,2 | 3,7 |
Sciences sociales et du comportement, et droit | 9,1 | 11,4 | 4,4 | 1,9 | 6,2 |
Commerce, gestion et administration publique | 1,1 | 6,1 | 0,9 | 1,0 | 1,9 |
Sciences physiques et de la vie, et technologies | 0,7 | 1,3 | 5,3 | 1,3 | 2,1 |
Architecture, génie et technologies connexes | 0,1 | 0,5 | 0,2 | 1,5 | 0,6 |
Santé et domaines connexes | 0,3 | 1,1 | 10,1 | 0,4 | 1,0 |
Tous les autres domaines d’études | 1,6 | 1,6 | 1,0 | 1,2 | 2,9 |
Source : Statistique Canada, Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, de 2010 à 2018. |
Ces combinaisons peuvent être examinées plus en détail pour illustrer plus clairement les liens étroits entre les domaines d’études du baccalauréat et des titres scolaires du niveau collégial. Les titulaires d’un baccalauréat en psychologie ou en sociologie étaient plus susceptibles d’étudier la gestion des ressources humaines et les services en ressources humaines (17 %) ou le travail social (8 %) au collège. Dans le domaine des sciences humaines, les programmes collégiaux courants pour les titulaires d’un baccalauréat en anglais comprenaient les relations publiques, la publicité et les communications appliquées (9 %), l’édition (7 %) et le journalisme (5 %). Pour ceux qui avaient un baccalauréat en sciences physiques et de la vie et technologies, l’un des domaines d’études collégiales les plus courants était les sciences de laboratoire médical et professions connexes (13 %).
Parmi les personnes détenant un baccalauréat en santé qui ont terminé un programme collégial subséquent, environ 40 % avaient un baccalauréat en sciences infirmièresNote , suivi d’un programme collégial en soins infirmiers spécialisés (p. ex. soins intensifs ou soins infirmiers néonatals). Il s’agit d’un cas très clair du recours à programme collégial pour perfectionner les compétences acquises au baccalauréat. Les baccalauréats en sciences infirmières sont associés à des salaires élevés et à un taux élevé de jumelage–emploiNote , de sorte qu’il ne s’agit généralement pas d’étudiants qui doivent faire d’autres études pour trouver du travail dans leur domaine. En fait, dans de nombreux programmes de spécialisation en soins infirmiers au collège, l’expérience de travail antérieure comme infirmier autorisé est une condition préalable à l’admission. Le programme de spécialisation en soins infirmiers peut ainsi offrir des avantages supplémentaires, comme le travail dans une spécialité souhaitée.
Toutefois, il y a aussi des cas où le titre scolaire collégial était dans un domaine de soutien lié au baccalauréat, par exemple le passage de la comptabilité à la technologie comptableNote , du droit aux programmes d’études parajuridiques ou des programmes d'infirmier autorisé aux programmes d'infirmier auxiliaire autorisé. Ces parcours pouvaient servir de solution de rechange aux personnes qui, après leur baccalauréat, n’avaient pas franchi les étapes supplémentaires nécessaires à leur accréditation professionnelle (comme le stage et la réussite aux examens pour devenir comptable professionnel agréé ou avocat). De plus, il y a aussi des cas où les deux domaines n’étaient pas du tout liés. Par exemple, un large éventail de baccalauréats différents étaient suivis par un titre scolaires collégial en services de garde d’enfants ou en études parajuristes. Néanmoins, il s’agissait d’exceptions à la tendance générale. Dans l’ensemble, moins de 10 % des récents diplômés collégiaux détenant préalablement un baccalauréat ont étudié dans des programmes d’études parajuridiques, en service de garde, d'infirmier auxiliaire autorisé ou en technologie comptable.
Dans l’ensemble, les résultats montrent que les études collégiales suivies par les personnes détenant préalablement un baccalauréat ne remplaçaient pas le baccalauréat, mais leur permettaient plutôt d’apprendre de nouvelles applications, plus spécialisées et axées vers le marché du travail, des compétences liées domaine d’études au baccalauréat. Par conséquent, le baccalauréat et le titre scolaire collégial étaient généralement complémentaires.
Parmi les récents diplômés collégiaux ayant préalablement obtenu un baccalauréat, les plus jeunes étaient plus susceptibles de suivre un programme d’études en lien avec celui de leur baccalauréat
Parmi les récents diplômés collégiaux ayant préalablement obtenu un baccalauréat, 81 % avaient moins de 35 ans, alors que 19 % avaient 35 ans ou plus. Par ailleurs, une analyse des diplômés collégiaux de 2015 a révélé que la plupart (79 %) des jeunes diplômés avaient obtenu leur titre scolaire collégial dans les cinq ans suivant l’obtention de leur baccalauréat, tandis que la plupart (88 %) du groupe plus âgé l’avaient obtenu plus de cinq ans après l’obtention de leur baccalauréatNote .
Les domaines d’études collégiales des deux groupes différaient de façon marquée. Par exemple, les jeunes diplômés des deux sexes étaient plus susceptibles que leurs homologues plus âgés d’étudier les sciences sociales et du comportement et le droit (graphique 4), y compris des domaines tels que les relations publiques, la publicité et les communications appliquées; le journalisme; ainsi que la science de l’information géographique et la cartographie. Ils étaient aussi plus de deux fois plus susceptibles (33 %) que les diplômés plus âgés (15 %) de choisir des programmes d’études collégiales post-diplômes.
Tableau de données du graphique 4
Principal domaine d’études collégiales | Femmes | Hommes | ||
---|---|---|---|---|
Moins de 35 ans | 35 ans ou plus | Moins de 35 ans | 35 ans ou plus | |
pourcentage | ||||
Commerce, gestion et administration publique | 29,7 | 24,9 | 25,7 | 25,6 |
Santé et domaines connexes | 28,2 | 30,8 | 15,3 | 13,1 |
Sciences sociales et du comportement, et droit | 22,0 | 14,3 | 13,5 | 6,2 |
Architecture, génie et technologies connexes | 3,2 | 3,7 | 19,8 | 26,2 |
Arts visuels et d’interprétation, et technologie des communications | 4,8 | 3,6 | 5,7 | 2,9 |
Services personnels, de protection et de transport | 3,4 | 3,6 | 7,6 | 8,3 |
Mathématiques, informatique et sciences de l’information | 1,8 | 3,3 | 5,7 | 8,3 |
Éducation | 1,8 | 10,1 | 0,8 | 4,1 |
Tous les autres domaines d’études collégiales | 5,0 | 5,8 | 5,8 | 5,2 |
Source : Statistique Canada, Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, de 2010 à 2018. |
Les diplômés plus âgés, en particulier les femmes, étaient plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes de faire des études collégiales dans le domaine de l’éducation, notamment dans les programmes de perfectionnement professionnel des enseignants, d’aides-enseignants et d’enseignement de l’anglais comme langue seconde. Les diplômés plus âgés étaient également beaucoup plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes d’étudier l’architecture, le génie et les technologies connexes; ils étaient 7 points de pourcentage plus susceptibles d’étudier dans les programmes de métiers (c.-à-d. les métiers de la construction, technologies de mécanique et de réparation, travail de précision). Les diplômées plus âgées étaient également plus susceptibles (de 1,5 à 3 points de pourcentage dans tous les cas) que les femmes plus jeunes d’étudier dans des programmes de gardien d’enfants/assistant, de services de soutien administratifs (p. ex. les programmes de secrétariat), de technologie comptable, de la santé et de services d’administration médicale, d'infirmier auxilaire autorisé ou les programmes d’aide en soins.
En bref, les jeunes hommes et femmes étaient plus susceptibles que leurs homologues plus âgés d’étudier dans un éventail de programmes en lien avec le domaine d’études de leur baccalauréat. En revanche, les programmes suivis plus couramment par les diplômés plus âgés étaient semblables à ceux suivis par les diplômés collégiaux sans baccalauréat et pouvaient être caractérisés comme remplaçant le baccalauréat plutôt que comme en étant le complément. Ces programmes pouvaient en l’occurrence viser un changement de carrière ou le retour sur le marché du travail après une interruption d’emploi (p. ex. perte d’emploi, garde d’enfants).
Les récents diplômés collégiaux qui détenaient déjà un baccalauréat occupaient souvent des emplois étroitement liés à leur domaine d’études collégiales
Les domaines d’études du baccalauréat et du titre scolaire collégial des récents diplômés collégiaux ayant préalablement obtenu un baccalauréat avaient tendance à être liés l’un à l’autre, et les deux domaines avaient tendance à être liés à profession exercée. Cette relation était particulièrement étroite entre le domaine d’études collégiales et la profession. Par exemple, les professions dans le domaine du commerce et de la finance étaient généralement les plus courantes chez ceux ayant étudié le commerce au collège, et ce pour divers domaines au baccalauréat (tableau 1)Note . De même, les professions de la santé étaient les plus courantes chez les personnes détenant un titre scolaire du niveau collégial en santé.
Principal domaine d’études au baccalauréat | Principal domaine d’études du titre scolaire collégial | Profession la plus couranteTableau 1 Note 1 |
---|---|---|
Commerce, gestion et administration publique | Commerce, gestion et administration publique | Personnel professionnel en gestion des affaires et en finance (23 %) |
Sciences sociales et du comportement, et droit | Personnel professionnel en gestion des affaires et en finance (21 %) | |
Sciences humaines | Personnel de supervision du travail administratif et financier et personnel administratif (19 %) | |
Tous les autres domaines d’études | Personnel professionnel en gestion des affaires et en finance (15 %) | |
Personnel général (non spécialisé) en sciences infirmièresTableau 1 Note 2 | Spécialisations en sciences infirmièresTableau 1 Note 3 | Personnel professionnel en soins infirmiers (96 %) |
Santé et domaines connexes (autres que le passage d’une formation générale en soins infirmiers à une spécialisation dans ce domaine) | Santé et domaines connexes (autres que le passage d’une formation générale en soins infirmiers à une spécialisation dans ce domaine) | Personnel technique des soins de santé (40 %) |
Sciences physiques et de la vie, et technologies | Santé et domaines connexes | Personnel technique des soins de santé (61 %) |
Sciences sociales et du comportement, et droit | Personnel technique des soins de santé (37 %) | |
Tous les autres domaines d’études | Personnel technique des soins de santé (30 %) | |
Sciences sociales et du comportement, et droit | Sciences sociales et du comportement, et droit | Personnel paraprofessionnel des services juridiques, sociaux, communautaires et de l’enseignement (20 %) |
Sciences humaines | Personnel paraprofessionnel des services juridiques, sociaux, communautaires et de l’enseignement (15 %) | |
Tous les autres domaines d’études | Personnel paraprofessionnel des services juridiques, sociaux, communautaires et de l’enseignement (25 %) | |
Sources : Statistique Canada, Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, de 2010 à 2014, et Recensement de la population de 2016. |
L’examen détaillé des domaines d’études collégiales et des professions révèle à quel point la relation entre les deux peut être spécifique. Par exemple, 53 % de ceux qui avaient un titre scolaire collégial en gestion des ressources humaines et en services en ressources humaines travaillaient dans des professions étroitement liées aux ressources humainesNote . Près de la moitié (45 %) de ceux qui détenaient un titre scolaire collégial en relations publiques, en publicité et en communications appliquées travaillaient comme professionnels ou gestionnaires en publicité, en marketing ou en relations publiques. Dans le domaine de la santé, 88 % des diplômés des programmes collégiaux d’ambulanciers paramédicaux travaillaient comme ambulanciers paramédicaux.
Le domaine d’études au baccalauréat pouvait également avoir des liens importants avec la profession. Cela devient plus clair lorsqu’on examine non seulement le groupe professionnel le plus courant (comme le montre le tableau ci-dessus), mais aussi toutes les professions libérales et techniques dans le domaine de la santé. Parmi les personnes détenant un titre scolaire collégial en santé, 7 titulaires d’un baccalauréat en sciences ou en santé sur 10 travaillaient comme personnel professionnel ou technique en santéNote , comparativement à 5 titulaires d’un baccalauréat en sciences sociales et du comportement et en droit sur 10, et à 4 titulaires d’un diplôme dans d’autres domaines sur 10.
Dans certains cas, le baccalauréat et le titre scolaire collégial étaient étroitement liés, d’une part, l’un à l’autre et, d’autre part, à la profession de la personne. Par exemple, presque tous les diplômés (96 %) détenant un baccalauréat d’infirmier autorisé (non spécialisé) qui avaient par la suite obtenu un titre scolaire du niveau collégial dans une spécialisation d’infirmiers autorisés travaillaient dans des professions en soins infirmiers.
Conclusion
La présente étude utilise les données du Système d’information sur les étudiants postsecondaires combinées aux données du Recensement de la population de 2016 pour fournir de nouveaux renseignements sur les récents diplômés collégiaux qui ont préalablement obtenu un baccalauréat.
Les récents diplômés collégiaux qui détenaient un baccalauréat étaient moins susceptibles que ceux qui n’en avaient pas d’avoir suivi des programmes collégiaux dans des domaines tels que la mécanique et les technologies de réparation, les métiers de la construction, les services de garde d’enfants, les programmes de secrétariat et la formation d’infirmier auxiliaire autorisé. Par contre, ils étaient plus susceptibles d’étudier dans des domaines liés à des professions libérales ou techniques, comme la gestion des ressources humaines et les services en ressources humaines, les spécialisations d’infirmiers autorisés, ou encore les relations publiques, la publicité et les communications appliquées.
Cela est particulièrement vrai pour les récents diplômés collégiaux déjà détenteurs d’un baccalauréat qui ont terminé leur programme collégial avant l’âge de 35 ans. À titre comparatif, ceux qui ont obtenu leur diplôme d’études collégiales à l’âge de 35 ans ou plus étaient plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes d’étudier dans des domaines axés sur la formation professionnelle semblables à ceux choisis par les diplômés collégiaux sans baccalauréat. Cela donne à penser que les diplômés collégiaux plus âgés retournaient aux études pour opérer un changement de carrière, retourner sur le marché du travail après une absence ou réagir à une perte d’emploi.
Les récents diplômés collégiaux ayant préalablement obtenu un baccalauréat suivaient fréquemment des programmes d’études collégiaux s’appuyant sur le domaine dans lequel ils ont obtenu leur baccalauréat. En passant, par exemple, d’un baccalauréat d’infirmier autorisé à une spécialisation d’infirmiers autorisés, de la sociologie au travail social, ou des domaines scientifiques aux sciences de laboratoire médical. Souvent, ils occupaient aussi des emplois étroitement liés à leur domaine d’études collégiales.
En résumé, les diplômés collégiaux ayant préalablement obtenu un baccalauréat — surtout les plus jeunes — étudiaient principalement dans des programmes collégiaux liés à leur baccalauréat, et ils trouvaient souvent des professions qui étaient également liées à leurs études. Cela montre que la combinaison du baccalauréat et du diplôme collégial ne correspond pas à une situation où un titre de scolarité vient remplacer l’autre, mais plutôt à une situation où deux titres de scolarité offrent ensemble une plus grande valeur que l’un ou l’autre seul.
Katherine Wall est analyste principale au Centre canadien de la statistique de l’éducation de Statistique Canada.
Début de l'encadré
Les données de la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail peuvent également faire la lumière sur la proportion de diplômés du baccalauréat qui ont étudié pour obtenir ou qui ont obtenu un titre scolaire supplémentaire dans les cinq ans suivant l’obtention de leur baccalauréatNote . Contrairement au reste de l’article, on ne fournit pas ici d’information sur les personnes qui ont obtenu leur diplôme d’études collégiales longtemps après avoir obtenu leur baccalauréat, mais on brosse un tableau du parcours en éducation des récents diplômés du baccalauréat.
Dans l’ensemble, 40 % des diplômés au baccalauréat de 2012 ont étudié pour obtenir un titre scolaire subséquent de 2013 à 2018, et 28 % en ont obtenu un au cours de l’année scolaire 2017-2018 (ce qui comprend la possibilité qu’une personne obtienne plusieurs titres scolaires subséquents). Parmi ces diplômés, 10 % ont étudié en vue d’obtenir un certificat ou un diplôme collégial (d’un collège public), ce qui est inférieur au pourcentage de ceux qui ont étudié à la maîtrise (17 %) ou pour obtenir un autre baccalauréat (12 %, principalement en éducation, droit ou formation d’infirmier auxiliaire autorisé). Toutefois, les études pour obtenir un certificat ou un diplôme collégial étaient plus courantes que les études pour obtenir un certificat ou un diplôme universitaire (7 %), un doctorat (2 %), ou un grade en médecine, en dentisterie, en optométrie ou en médecine vétérinaire (1 %) [graphique 5].
Tableau de données du graphique 5
État d’achèvement | |||
---|---|---|---|
Diplômé | Toujours inscrit | Abandon | |
Type de titre scolaire visé après l’obtention du baccalauréat | pourcentage | ||
Certificat ou diplôme collégial | 5,3 | 1,3 | 3,0 |
Certificat ou diplôme universitaire | 3,2 | 1,2 | 2,5 |
Autre baccalauréat | 8,4 | 1,4 | 2,0 |
Diplôme en médecine | 1,0 | 0,2 | 0,2 |
Maîtrise | 12,0 | 3,2 | 1,4 |
Doctorat acquis | 0,2 | 1,8 | 0,2 |
Source : Statistique Canada, Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail, de 2012 à 2018. |
Des 10 % de diplômés qui ont fait des études collégiales après leur baccalauréat, 5 % d’entre eux ont obtenu le titre scolaire visé, 1 % d’entre eux étaient toujours inscrits à l’année scolaire 2017-2018 et 3 % d’entre eux ont abandonné leurs études (c.-à-d. qu’ils n’avaient pas terminé leurs études et n’étaient pas encore inscrits en 2017-2018)Note .
Les parcours variaient selon la provinceNote . Les personnes ayant obtenu un baccalauréat dans un établissement de l’Ontario étaient plus susceptibles d’avoir obtenu un certificat ou un diplôme collégial subséquent (8 %) que ceux des autres provinces (4 % à 5 % en Colombie-Britannique et dans chacune des provinces de l’Atlantique, 2 % à 3 % dans les provinces des Prairies et moins de 2 % au Québec). Les titulaires d’un baccalauréat d’un établissement du Québec étaient plus susceptibles d’obtenir plutôt un certificat ou un diplôme universitaire (11 % par rapport à moins de 5 % dans toutes les autres provinces).
Fin de l’encadré
Début de l'encadré
Sources de données
Le Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) est un fichier de données administratives qui enregistre les inscriptions et les diplômes des collèges et universités publics au Canada. Il offre une couverture étendue de 2010 à 2018 et une couverture partielle avant 2010. Ces enregistrements peuvent être utilisés longitudinalement et être combinés à d’autres sources de données par l’entremise de la Plateforme longitudinale entre l’éducation et le marché du travail. Le questionnaire détaillé du Recensement de la population de 2016 échantillonne le quart de la population canadienne et fournit des données sur la scolarité des personnes de 15 ans ou plus à la date du recensement. Cet article utilise une intégration de données entre ces deux sources.
Population cible
La population cible de cet article est constituée de personnes détenant un titre scolaire collégial (ne menant pas à l’obtention d’un grade) comme plus récent titre scolaire obtenu dans le SIEPNote et, tout au plus, un baccalauréat d’un établissement canadien inscrit dans le Recensement de la population de 2016. Les répondants du recensement ayant un titre scolaire étranger au niveau du baccalauréat ou à un niveau supérieur, ou un titre scolaire canadien supérieur au niveau du baccalauréat, ont été exclus. La population cible totale comprend 20 721 récents diplômés collégiaux (de 2010 à 2018) qui détiennent un baccalauréat antérieur au Canada, et 222 604 récents diplômés collégiaux qui ne détiennent pas de baccalauréat.
Ceux qui ont été enregistrés dans le recensement comme ayant fréquenté une université pendant la période de septembre 2015 à mai 2016, mais qui n’avaient pas de baccalauréat enregistré dans le SIEP, ainsi que ceux qui ont obtenu leur plus récent titre scolaire avant l’âge de 21 ans dans le SIEP ont été exclus de la population cible pour éviter d’inclure dans le recensement les personnes qui ont inscrit un baccalauréat incomplet comme diplôme terminé. Les étudiants étrangers ont également été exclus, car ils sont moins susceptibles d’être liés au recensement que les autres groupes du SIEP. À tous les autres égards, la qualité du couplage SIEP–recensement était élevée.
Les données sur les professions comprenaient seulement les personnes qui ont obtenu leur titre scolaire du niveau collégial de 2010 à 2014, puisque les données du recensement sur les professions concernaient 2015-2016 (selon le moment où la profession la plus récente de la personne a été exercée). Cela permet de s’assurer que les données sur la profession reflètent la situation d’une personne après avoir obtenu son diplôme d’études collégiales, et non pendant cette période.
La population de l’analyse supplémentaire décrite dans l’encadré comprend tous les étudiants du SIEP qui ont obtenu un baccalauréat en 2012. La taille de la population pour cette analyse était de 177 735.
Méthodologie
L’ensemble de données analytiques a été créé en organisant longitudinalement toutes les remises de diplômes d’une personne enregistrées dans le SIEP de 2010 au début de 2018, afin de créer un enregistrement du SIEP par personne, en indiquant le plus récent titre scolaire inscrit dans le SIEP que cette personne a obtenuNote . Ensuite, les données longitudinales du SIEP ont été intégrées à celles du Recensement de 2016 et les poids du recensement ont été appliqués.
Seules les personnes apparaissant dans le SIEP et le Recensement de 2016 ont été incluses dans la population cible. Toutes les données sur les caractéristiques (p. ex. principal domaine d’études) du baccalauréat proviennent du recensement. Toutes les données sur les caractéristiques du titre scolaire du niveau collégial proviennent du SIEP. Les justificatifs d’identité du SIEP ont été reclassifiés en groupes équivalents aux catégories du recensement, et les détails de ce processus peuvent être fournis sur demande. Les données sur les professions proviennent du recensement.
Concernant l’analyse supplémentaire décrite dans l’encadré, les étudiants du SIEP qui ont obtenu un baccalauréat en 2012 ont été couplés longitudinalement à leurs dossiers d’obtention de diplôme pour les années 2012 à 2018 et à leurs dossiers d’inscription pour les années scolaires 2013-2014 à 2017-2018 afin de déterminer toutes les inscriptions et les diplômes subséquents (et pas seulement le plus récent).
Définitions
Récents diplômés collégiaux : Les personnes qui sont inscrites dans le SIEP comme ayant obtenu un titre scolaire d’un collège public canadien ne menant pas à l’obtention d’un grade de 2010 à 2018 et qui n’ont pas de diplôme subséquent enregistré dans le SIEP pendant cette période (c.-à-d. que le diplôme d’études collégiales est leur plus récent diplôme obtenu). Dans l’analyse des professions, ce groupe est limité aux diplômés de 2010 à 2014.
Titre scolaire du niveau collégial : Dans le présent document, les titres scolaires de niveau collégial sont définis comme des titres scolaires d’un collège public ne menant pas à l’obtention d’un grade, tels qu’ils sont consignés dans le SIEP. Ils comprennent à la fois les titres scolaires post-diplômes de niveau collégial et ceux de premier cycle ne menant pas à l’obtention d’un grade. Ils ne comprennent pas les baccalauréats obtenus dans un collège. Les personnes considérées comme détenant un titre scolaire de niveau collégial sont uniquement celles dont le plus récent titre obtenu inscrit dans le SIEP est un titre scolaire de niveau collégial.
Titre scolaire post-diplôme de niveau collégial : Dans le présent document, les titres scolaires de niveau collégial sont définis comme des titres scolaires d’un collège public ne menant pas à l’obtention d’un grade, tels qu’ils sont consignés dans le SIEP. Ils comprennent à la fois les titres scolaires post-diplômes de niveau collégial et ceux de premier cycle ne menant pas à l’obtention d’un grade. Ils ne comprennent pas les baccalauréats obtenus dans un collège. Les personnes considérées comme détenant un titre scolaire de niveau collégial sont uniquement celles dont le plus récent titre obtenu inscrit dans le SIEP est un titre scolaire de niveau collégial.
Baccalauréat : Les titulaires d’un baccalauréat sont ceux dont le baccalauréat est le plus haut certificat, diplôme ou grade, selon le Recensement de 2016, et dont le lieu d’études est le Canada.
Fin de l’encadré
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