Regards sur la société canadienne
Résultats du Recensement de 2016 : Le bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes au Canada

par Martin Turcotte

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La publication Regards sur la société canadienne présente aujourd’hui une étude sur le bilinguisme français-anglais fondée sur les données des recensements de la population de 2006 et de 2016. L’article s’appuie également sur les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016, un nouvel ensemble de données qui permet de suivre l’évolution des caractéristiques des répondants ayant fourni des renseignements lors des recensements de 2006 et de 2016.

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Aperçu de l’étude

Dans la présente étude, on s’appuie sur les données des recensements de la population de 2006 et de 2016 ainsi que sur les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016 afin d’examiner certaines caractéristiques associées au bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes au Canada qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006. Dans l’étude, on examine également les facteurs associés à l’acquisition et la rétention du bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes au Québec et au Canada hors Québec.

  • En 2016, au Canada hors Québec, le taux de bilinguisme français-anglais chez les jeunes de 5 à 17 ans était de 15 %, en hausse par rapport à moins de 13% en 2006. Au Québec, le taux chez les jeunes du même groupe d’âge s’établissait à 33 % en 2016, comparativement à 28% en 2006.
  • Le taux de bilinguisme français-anglais en 2016 était plus élevé chez les enfants et les jeunes qui, en 2006, faisaient partie d’un groupe minoritaire de langue officielle, avaient des parents bilingues et plus scolarisés, faisaient partie d’une famille ayant un revenu plus élevé et résidaient dans une communauté ayant une plus forte concentration de la population de langue officielle minoritaire.
  • Le taux de rétention correspond à la proportion de personnes bilingues français-anglais en 2006 qui l’étaient toujours en 2016. Parmi les enfants et les jeunes de 5 à 17 ans qui résidaient au Québec et qui étaient bilingues en 2006, 94 % l’étaient toujours en 2016, alors qu’ils étaient âgés de 15 à 27 ans. Au Canada hors Québec, la proportion correspondante était de 65 %.
  • Au Québec, le taux de rétention du bilinguisme était supérieur à 90 % dans presque tous les groupes démographiques. Au Canada hors Québec, les taux de rétention étaient plus faibles pour ceux dont la langue maternelle était l’anglais ou une langue maternelle tierce (ni le français ni l’anglais), ainsi que pour ceux qui étaient âgés de 14 à 17 ans.
  • Parmi les enfants et les jeunes qui n’étaient pas bilingues français-anglais en 2006, 55 % de ceux qui vivaient au Québec le sont devenus en 2016. Au Canada hors Québec, cette même proportion était de 7 %.

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Introduction

Au Canada, le bilinguisme institutionnel régit et encadre les communications entre le gouvernement fédéral et la population générale. Comme stipulé dans la Loi sur les langues officielles, le gouvernement fédéral est tenu de communiquer avec le public dans les deux langues officielles du pays, à savoir le français et l’anglais. Les droits linguistiques des Canadiens, qui sont enchâssés dans la Charte des droits et libertés, garantissent notamment aux citoyens le « droit à l’emploi du français ou de l’anglais pour communiquer avec le siège ou l’administration centrale des institutions du Parlement ou du gouvernement du Canada ou pour en recevoir les services » (article 20(1)). De plus, tous ont le droit d’employer le français ou l’anglais dans les débats et les travaux du Parlement, de même qu’au sein de la fonction publique fédérale.

Alors que le bilinguisme institutionnel est bien établi sur le plan légal, le bilinguisme individuel français-anglais ne constitue pas un prérequis pour les citoyens canadiens, puisque ceux-ci peuvent, en principe, obtenir des services dans la langue officielle de leur choixNote . Cependant, selon diverses études qui ont permis d’évaluer les avantages et les inconvénients du bilinguisme individuel, le fait d’être bilingue serait un atout pour les personnes, et ce, autant chez les enfants et les jeunes que chez les adultes. Certaines associations ont été effectuées entre le bilinguisme et d’autres résultats sur le plan cognitif, comme le fait d’être plus attentifNote  et d’obtenir de meilleurs résultats scolaires, de même qu’un niveau de scolarité plus élevéNote . Plus précisément, au Canada, le fait d’être bilingue français-anglais est associé à de meilleures possibilités d’emploi et de meilleurs salairesNote .

Malgré les conclusions tirées de ces études, plusieurs débats méthodologiques persistent dans la littérature, notamment à propos des techniques et des données utiliséesNote . Plus précisément, selon certaines personnes qui soutiennent que le bilinguisme en soi n’est pas le facteur à l’origine de meilleurs résultats, les personnes qui sont ou qui deviennent bilingues sont plus susceptibles de présenter d’autres caractéristiques non mesurées au moyen des enquêtes, comme de meilleures capacités cognitives antérieures au bilinguisme ou un statut socioéconomique supérieur. Ce sont donc ces caractéristiques, liées au bilinguisme, qui favoriseraient de meilleurs résultats et non le bilinguisme en tant que telNote .

Peu remettent en question l’idée selon laquelle la maîtrise d’au moins deux langues constitue un avantage sur le plan individuel. Le gouvernement fédéral et ses institutions, même s’ils reconnaissent que le bilinguisme individuel français-anglais n’est pas une obligation, font notamment partie de ceux qui l’encouragent et en font la promotion de différentes façonsNote . Par exemple, la Loi sur les langues officielles exige que le ministère du Patrimoine canadien prenne des mesures « pour encourager et appuyer l’apprentissage du français et de l’anglais ». Aussi, selon le Bureau du Commissaire aux langues officielles, « une connaissance des deux langues officielles du Canada favorise la mobilité individuelle et pourrait donc stimuler la croissance économique grâce à une meilleure communication et à des relations intergroupes plus harmonieuses »Note .

Le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023, qui présente et chiffre les grands investissements gouvernementaux appuyant la mise en valeur des langues officielles du Canada pour la période allant de 2018 à 2023, établit d’ailleurs des objectifs précis en ce qui concerne la progression du bilinguisme individuel français-anglais au cours des 20 prochaines années. Plus précisément, dans le cadre de ce plan, on vise à accroître le taux de bilinguisme français-anglais, pour le faire passer de 17,9 % en 2016 à 20 % d’ici 2036Note . Afin que cet objectif se concrétise, il faut qu’un plus grand nombre de Canadiens réussissent à apprendre et à maîtriser une deuxième langue officielle.

De plus, les personnes qui deviennent bilingues doivent conserver, au fil du temps, leur capacité à communiquer dans les deux langues officielles. À cet égard, il semblerait que les défis soient importants, en particulier chez les jeunes et les jeunes adultes de langue maternelle anglaise qui résident hors du Québec. En effet, la capacité qu’ont ces jeunes à soutenir une conversation en français est souvent associée au fait qu’ils aient suivi un programme d’immersion en français ou une formation régulière obligatoire en langue seconde dans le cadre de leurs études primaires ou secondaires.

Or, bon nombre de jeunes anglophones bilingues français-anglais durant l’enfance et l’adolescence perdent la capacité de soutenir une conversation en français lorsqu’ils terminent leurs étudesNote . Le niveau de rétention plus faible du bilinguisme a une incidence importante sur l’évolution globale du bilinguisme français-anglais au Canada hors Québec.

Les modèles de projections linguistiques de Statistique Canada permettent de saisir les effets d’un taux de rétention plus faibleNote . En supposant que le niveau de rétention du bilinguisme français-anglais demeure semblable à celui observé au cours des dernières années, le taux de bilinguisme français-anglais de la population de langue maternelle anglaise du Canada hors Québec pourrait demeurer presque inchangé de 2016 à 2036, soit environ 7%. Cependant, en formulant l’hypothèse selon laquelle les enfants et les jeunes de langue anglaise qui parlent les deux langues officielles resteraient tous bilingues après l’âge de 17 ans, le taux de bilinguisme français-anglais de cette population se chiffrerait à près du double, passant de 7 % en 2016 à 12 % en 2036.

En dépit de leur grande utilité, les projections démographiques et les études actuelles ne permettent pas de mesurer directement les taux d’acquisition et de rétention du bilinguisme français-anglais au Canada. La présente étude vise à combler cette lacune à l’aide des données des recensements de la population de 2006 et de 2016 et des données intégrées des recensements de 2006 et de 2016, un nouvel ensemble de données permettant de comparer les réponses fournies par un échantillon de répondants dans le cadre du Recensement de 2016 à celles qu’ils ont fournies lors du Recensement de 2006. Grâce à cet ensemble de données, il est possible d’estimer directement la proportion d’enfants et de jeunes qui ont perdu la maîtrise de leur langue seconde officielle en vieillissant ou qui, au contraire, en ont fait l’acquisitionNote . En outre, ces données permettent de cerner de nombreuses caractéristiques individuelles et contextuelles associées au maintien du bilinguisme français-anglais au fil du temps (p. ex. région d’origine, niveau de scolarité des parents, bilinguisme des parents, caractéristiques de la famille).

Plus précisément, la présente étude vise à répondre aux questions suivantes : (1) Chez les enfants et les jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, quelles caractéristiques étaient associées à la probabilité d’être bilingues français-anglais en 2016? (2) Quels sont les facteurs associés à l’acquisition et à la rétention du bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes? Étant donné les variations régionales marquées en matière de bilinguisme français-anglais, les analyses ont été réalisées séparément pour deux régions, à savoir le Québec et le Canada hors Québec.

Depuis 1961, le bilinguisme français-anglais est en hausse au Canada, surtout au Québec

De manière générale au Canada, on a assisté à une progression du bilinguisme français-anglais au cours des dernières décennies. Ainsi, la proportion de Canadiens qui connaissaient assez bien leur langue seconde officielle (le français ou l’anglais) pour soutenir une conversation est passée de 12,2 % en 1961 à 17,9 % en 2016.

Cette progression du bilinguisme français-anglais ne s’est pas faite au même rythme partout au pays. En effet, si le taux de bilinguisme a presque doublé au Québec de 1961 à 2016, passant de 25,5 % à 44,5 %, la proportion de personnes bilingues a augmenté de près de 3 points de pourcentage dans le reste du Canada, passant de 6,9 % en 1961 à 9,8 % en 2016Note .

Au cours des 10 dernières années, le bilinguisme français-anglais a continué de progresser au Canada, principalement au Québec. En effet, près des trois quarts (74 %) de la croissance du nombre de personnes bilingues de 2006 à 2016 était attribuable à la hausse observée au Québec.

Étant donné cette tendance, il n’est pas étonnant de constater que le taux de bilinguisme français-anglais variait d’une province à l’autre. En 2016, c’est au Québec que l’on a enregistré le taux de bilinguisme français-anglais le plus élevé (44,5 %), suivi du Nouveau-Brunswick (33,9 %). Dans les provinces canadiennes les plus populeuses, le taux de bilinguisme français-anglais était plus faible que le taux global enregistré à l’échelle du Canada; soit 11,2 % en Ontario, 6,8 % en Colombie-Britannique et 6,6 % en Alberta.

À plus long terme, les projections linguistiques permettent d’envisager un écart grandissant entre le taux de bilinguisme français-anglais au Québec, lequel est à la hausse, et les taux de bilinguisme français-anglais observés dans les autres provinces, qui sont stagnants ou à la baisseNote .

Au Canada hors Québec et au Québec, le taux de bilinguisme français-anglais est plus élevé chez les enfants et les jeunes

En plus des différences entre les provinces, il existe des différences marquées entre les taux de bilinguisme français-anglais des personnes de langue maternelle française et les personnes de langue maternelle anglaise ou tierce. Au Canada hors Québec, 85 % des personnes ayant déclaré uniquement le français comme langue maternelle étaient bilingues français-anglais en 2016, comparativement à 7 % des personnes de langue maternelle anglaise et à 5 % des personnes de langue maternelle tierce.

Au Québec, les personnes de langue maternelle anglaise affichaient un taux de bilinguisme français-anglais plus élevé (69 %) que les personnes de langue maternelle tierce (51 %) et que celles de langue maternelle française (40 %).

De tels résultats s’expliquent en partie par le fait que les personnes faisant partie des groupes linguistiques minoritaires (les anglophones au Québec et les francophones dans le reste du Canada) sont plus susceptibles de communiquer avec les personnes faisant partie du groupe linguistique majoritaire.

On a également constaté des différences entre les groupes d’âge, les plus jeunes ayant plus tendance à connaître les deux langues officielles. Au Canada hors Québec, c’est chez les 10 à 19 ans qu’était enregistré le taux de bilinguisme le plus élevé en 2016 (16 %), soit l’âge où les jeunes fréquentent l’école primaire ou secondaire. Au Québec, le taux de bilinguisme français-anglais le plus élevé en 2016 a été observé chez ceux âgés de 20 à 29 ans (65 %), soit à l’âge où plusieurs jeunes adultes intègrent le marché du travail ou poursuivent des études postsecondaires.

Le bilinguisme français-anglais est en hausse chez les enfants et les jeunes au Québec et dans le reste du Canada

Les personnes qui seraient les plus susceptibles de faire croître le taux global de bilinguisme français-anglais à plus long terme au Canada sont les enfants et les jeunes. En effet, plus les personnes avancent en âge, moins elles font l’apprentissage d’une langue seconde. En outre, les enfants et les jeunes ont souvent des opportunités d’apprentissage plus nombreuses et ont parfois une meilleure capacité à acquérir des compétences linguistiques que les personnes plus âgées.

Certains signes tendent à montrer une progression des taux de bilinguisme français-anglais parmi les cohortes plus récentes d’enfants et de jeunes au Canada. Cela est surtout observable au Québec, mais également dans le reste du Canada. Au Canada hors Québec, le taux de bilinguisme français-anglais chez les 5 à 17 ans est passé de 12,5 % en 2006 à 14,7 % en 2016. Cette croissance du bilinguisme chez les enfants et les jeunes a d’ailleurs été enregistrée au sein de tous les groupes d’âge (graphique 1). Il convient de noter que cette hausse du bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes s’est produite en même temps qu’une diminution du taux global de bilinguisme au Canada hors Québec, de 10,2 % en 2006 à 9,8 % en 2016.

Graphique 1 Postsecondary credentials by high school completion, Indigenous adults aged 25 and over living off reserve, 2017

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Groupe d'âge (titres de rangée) et 2006 et 2016, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge 2006 2016
pourcentage
Canada hors Québec
5 to 7 7,1 9,4
8 to 10 11,1 14,6
11 to 13 14,1 17,4
14 to 17 15,6 16,8
Québec
5 to 7 15,8 16,6
8 to 10 19,3 21,9
11 to 13 27,1 34,7
14 to 17 42,1 53,3

Bien que le recensement ne permette pas de connaître les types d’établissements scolaires fréquentés par les enfants, l’augmentation des inscriptions dans les programmes d’immersion en français pourrait avoir joué un rôle dans ces tendances. En effet, de 2006 à 2016, le nombre d’enfants et de jeunes inscrits dans les programmes d’immersion en français des écoles primaires et secondaires au Canada hors Québec est passé de 304 293 à 449 745, en hausse de 48 %. En comparaison, le nombre total d’inscriptions dans les écoles primaires et secondaires est demeuré presque inchangé au cours de la même période (-1 %). La proportion de l’ensemble des enfants et des jeunes inscrits dans une école primaire ou secondaire au Canada hors Québec qui participaient à un programme d’immersion en français est passée de 7,7 % en 2006-2007 à 11,5 % en 2016-2017Note .

Chez leurs homologues résidant au Québec et appartenant aux mêmes groupes d’âge, la progression du bilinguisme français-anglais au sein des cohortes plus récentes a été plus marquée que dans le reste du Canada, passant de 28 % en 2006 à 33 % chez les 5 à 17 ans en 2016Note . Plus particulièrement, chez les 14 à 17 ans vivant au Québec, le taux de bilinguisme français-anglais est passé de 42 % en 2006 à 53 % en 2016. Depuis 2006-2007, les enfants qui résident au Québec suivent un programme d’anglais langue seconde dès le premier cycle de l’école primaire, ce qui pourrait avoir une incidence sur le taux de bilinguisme français-anglais des cohortes plus récentes. Il est par ailleurs possible que les nouvelles générations d’enfants et de jeunes qui résident au Québec soient plus souvent exposées à l’anglais ou encore que ces enfants et ces jeunes soient plus intéressés et motivés à apprendre l’anglais et à l’utiliser dans leur vie quotidienne, comparativement à leurs prédécesseursNote .

Au cours des sections qui suivent, les propriétés longitudinales des données intégrées des recensements de 2006 et de 2016 sont utilisées afin d’examiner les enjeux liés à la rétention et à l’acquisition du bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes, au Québec et au Canada hors Québec.

L’évolution du bilinguisme chez les enfants et les jeunes n’a pas été la même dans toutes les provinces et dans tous les territoires

Dans la présente section et dans celles qui suivent, on s’intéresse à une seule cohorte, soit aux enfants et aux jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, qu’on a suivis jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de 15 à 27 ans, en 2016. Parmi cette cohorte de personnes étudiées, on a enregistré une augmentation du nombre et de la proportion de ceux qui étaient bilingues français-anglais durant la période.

Plus particulièrement, en 2006, 17 % des enfants et des jeunes de 5 à 17 ans avaient une connaissance suffisante des deux langues officielles pour soutenir une conversation. Dix ans plus tard, alors qu’ils étaient âgés de 15 à 27 ans, leur taux de bilinguisme français-anglais s’était accru pour atteindre 27 %. L’évolution du bilinguisme français-anglais n’a toutefois pas été la même dans toutes les provinces et dans tous les territoires.

C’est au Québec que la proportion d’enfants et de jeunes maîtrisant les deux langues officielles a crû de façon la plus marquée. En effet, parmi les enfants et les jeunes âgés de 5 à 17 ans en 2006 et qui résidaient au Québec cette année-là, 28 % étaient bilingues. Dix ans plus tard, c’était le cas de 66 % d’entre eux (graphique 2).

Graphique 2 Taux de bilinguisme français-anglais en 2006 et 2016 au sein d'une cohorte d'enfants et de jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, selon la province ou le territoire de résidence en 2006

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Province ou territoire de résidence en 2006 (titres de rangée) et 2006 et 2016, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire de résidence en 2006 2006 2016
pourcentage
Québec 28,3 66,1
Nouveau-Brunswick 36,5 49,6
Île-du-Prince-Édouard 24,4 26,9
Yukon 10,1 18,6
Nouvelle-Écosse 14,4 17,4
Territoires du Nord-Ouest 14,6 15,3
Ontario 14,1 15,1
Terre-Neuve-et-Labrador 11,4 14,2
Manitoba 13,3 14,1
Colombie-Britannique 10,7 12,1
Alberta 9,1 9,2
Saskatchewan 7,3 7,4
Nunavut 2,1 2,7

L’augmentation du taux de bilinguisme français-anglais était aussi notable au sein de la cohorte des enfants et des jeunes de 5 à 17 ans qui résidaient au Nouveau-Brunswick en 2006. En 2016, 50 % d’entre eux étaient bilingues, comparativement à 37 % une décennie plus tôt. En revanche, la hausse du bilinguisme a été plus faible en Ontario et au Manitoba, et les taux n’ont pratiquement pas changé chez les enfants et les jeunes qui résidaient dans les autres provinces des Prairies. Par exemple, parmi les jeunes Albertains qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, le taux de bilinguisme français-anglais est demeuré inchangé, se maintenant à environ 9 %.

Les taux de rétention et d’acquisition du bilinguisme sont plus élevés au Québec que dans le reste du Canada

Si le bilinguisme français-anglais a progressé plus rapidement au Québec, c’est parce que les enfants et les jeunes québécois ont des taux de rétention et d’acquisition plus élevés que dans le reste du Canada. Dans la présente étude, la rétention est définie comme étant la part des enfants et des jeunes bilingues en 2006 qui l’étaient toujours en 2016, tandis que l’acquisition fait référence à la part des personnes non-bilingues en 2006 qui le sont devenues en 2016.

Sur le plan de la rétention, au Québec, 94 % des enfants et des jeunes qui étaient bilingues français-anglais en 2006 l’étaient toujours 10 ans plus tard (graphique 3). Au Canada hors Québec, la proportion correspondante était de 65 %. Au Québec, les opportunités plus nombreuses qu’ont les enfants et les jeunes bilingues d’utiliser leur langue seconde officielle hors du foyer familial ou du milieu scolaire explique possiblement ce fort taux de rétention du bilinguisme français-anglais une fois devenus adultes.

Graphique 3 Taux de bilinguisme français-anglais en 2016 au sein d'une cohorte d'enfants et de jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, selon le statut de bilinguisme observé en 2006, Canada, Canada hors Québec et Québec

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Bilinguisme français-anglais en 2006 (titres de rangée) et Taux de bilinguisme français-anglais en 2016, Canada, Canada hors Québec et Québec, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Bilinguisme français-anglais en 2006 Taux de bilinguisme français-anglais en 2016
Canada Canada hors Québec Québec
pourcentage
Était bilingue en 2006 76,6 65,4 93,5
N'était pas bilingue en 2006 16,8 6,8 55,3

Sur le plan de l’acquisition, les taux étaient également plus faibles à l’extérieur du Québec qu’ils ne l’étaient au Québec. Hors Québec, 7 % des enfants et des jeunes unilingues (parlant le français ou l’anglais) en 2006 étaient en mesure de soutenir une conversation dans les deux langues officielles 10 ans plus tard. Au Québec, le taux d’acquisition de la langue seconde officielle était plus élevé : plus de la moitié (55 %) des enfants et des jeunes non bilingues qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006 étaient devenus bilingues français-anglais en 2016, au moment où ils étaient âgés de 15 à 27 ans.

Les enfants et les jeunes faisant partie du groupe linguistique minoritaire sont plus susceptibles d’être bilingues français-anglais que ceux faisant partie de la majorité linguistique

La section précédente a démontré que les enfants et les jeunes qui étaient déjà bilingues en 2006 affichaient des probabilités élevées d’être bilingues en 2016. Cela étant dit, d’autres facteurs sont associés au bilinguisme chez les enfants et les jeunes, et ces facteurs n’étaient pas nécessairement les mêmes au Québec et dans le reste du Canada.

Les anglophones et les francophones qui faisaient partie du groupe de langue maternelle minoritaire étaient, au Québec tout comme dans le reste du Canada, plus susceptibles d’être bilingues français-anglais en 2016 que celles qui faisaient partie du groupe de langue maternelle majoritaire. Cependant, l’écart entre les deux groupes de langue maternelle était nettement plus prononcé au Canada hors Québec, où les personnes de langue maternelle française étaient beaucoup plus susceptibles d’être bilingues français-anglais que celles de langue maternelle anglaise. Ces constatations valent autant chez les enfants que chez les adultes.

Au Canada hors Québec, parmi les enfants et les jeunes de langue maternelle française qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, 93 % étaient bilingues français-anglais en 2016 (tableau 1). En comparaison, c’était le cas de 12 % de leurs homologues de langue maternelle anglaise, et de 13 % des jeunes de langue maternelle tierceNote .


Tableau 1
Taux de bilinguisme français-anglais en 2016 au sein d'une cohorte d'enfants et de jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Canada, Canada hors Québec et Québec
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux de bilinguisme français-anglais en 2016 au sein d'une cohorte d'enfants et de jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Taux de bilinguisme français-anglais en 2016, Canada, Canada hors Québec et Québec, calculées selon pourcentage et probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Taux de bilinguisme français-anglais en 2016
Canada Canada hors Québec Québec Canada hors Québec Québec
pourcentage probabilité prédite
Total 26,9 14,6 66,1 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Bilinguisme français-anglais en 2006
Non (réf.) 16,8 6,8 55,3 0,09 0,60
Oui 76,6 65,4 93,5 0,53Note * 0,88Note *
Langue maternelle
Anglais (réf.) 14,5 12,0 86,9 0,13 0,61
Français 64,6 92,9 61,4 0,59Note * 0,66Note *
Français et anglais 84,7 77,3 94,1 0,24Note * 0,70
Langue tierce 25,2 12,6 86,0 0,15Note * 0,72Note *
Parents bilingues français-anglais en 2006
Aucun des parents (réf.) 14,3 9,2 48,4 0,13 0,60
Un parent 53,3 37,8 70,8 0,19Note * 0,69Note *
Les deux parents 83,5 75,1 87,0 0,24Note * 0,77Note *
Groupe d'âge en 2006
5 à 7 ans (réf.) 27,6 18,7 58,4 0,22 0,61
8 à 10 ans 27,3 15,7 66,5 0,16Note * 0,68Note *
11 à 13 ans 26,6 13,2 67,4 0,12Note * 0,68Note *
14 à 17 ans 26,2 11,7 69,9 0,10Note * 0,67Note *
Sexe
Féminin (réf.) 29,2 17,5 66,8 0,17 0,66
Masculin 24,6 11,8 65,5 0,13Note * 0,66
Statut des générations
Première génération (immigrants) (réf.) 26,0 13,6 84,6 0,15 0,75
Deuxième génération (enfants d'immigrants) 24,4 14,3 85,7 0,15 0,75
Troisième génération (non-immigrants) 27,8 14,9 61,5 0,14 0,65Note *
Plus haut niveau de scolarité atteint par les parents en 2006
Pas de diplôme d'études secondaires (réf.) 16,2 5,9 45,4 0,09 0,56
Diplôme d'études secondaires 19,1 9,1 59,7 0,12Note * 0,63Note *
Diplôme d'études postsecondaires 25,1 12,6 60,5 0,13Note * 0,64Note *
Diplôme d'études universitaires (excluant les cycles supérieurs) 33,6 20,0 81,3 0,17Note * 0,75Note *
Diplôme d'études de cycles supérieurs 40,3 26,4 89,1 0,19Note * 0,78Note *
Quintile de revenu de la famille économique en 2006
Premier quintile (réf.) 21,5 10,8 57,4 0,14 0,61
Deuxième quintile 24,5 11,9 57,8 0,14 0,63Note *
Troisième quintile 26,8 13,6 63,2 0,14Note * 0,65Note *
Quatrième quintile 28,5 15,8 70,8 0,15Note * 0,69Note *
Cinquième quintile 31,5 19,3 83,8 0,15Note * 0,74Note *
Présence du groupe linguistique minoritaire dans la subdivision de recensement en 2006, selon le quintile
Premier quintile (réf.) 17,2 8,0 46,6 0,13 0,61
Deuxième quintile 21,0 9,8 58,6 0,13 0,64Note *
Troisième quintile 23,6 11,8 62,6 0,14Note * 0,65Note *
Quatrième quintile 35,4 11,5 81,1 0,14Note * 0,73Note *
Cinquième quintile 39,0 32,0 84,7 0,19Note * 0,73Note *
Habitait avec ses parents en 2016
Non (réf.) 27,8 13,1 66,1 0,15 0,68
Oui 26,5 15,1 66,2 0,15 0,65Note *

En tenant compte des autres facteurs cernés au moyen de l’analyse multivariée, la probabilité prédite d’être bilingue français-anglais pour les enfants et les jeunes du Canada hors Québec était de 0,59 parmi ceux de langue maternelle française comparativement à 0,13 parmi leurs homologues de langue maternelle anglaise.

Au Québec, 87 % des enfants et des jeunes de langue maternelle anglaise étaient bilingues français-anglais en 2016, comparativement à 61 % de leurs homologues de langue maternelle française. Chez les enfants et les jeunes de langue maternelle tierce, la proportion correspondante était de 86 %. Toutefois, en tenant compte des autres facteurs dans le modèle multivarié, la probabilité prédite d’être bilingue français-anglais en 2016 devenait plus élevée chez les enfants et les jeunes de langue maternelle française (0,66) que chez ceux de langue maternelle anglaise (0,61).

Cette tendance inverse, par rapport à ce qui a été précédemment observé dans les statistiques descriptives, s’explique par le fait que les enfants et les jeunes de langue maternelle anglaise étaient plus susceptibles d’avoir des parents bilingues et d’être déjà bilingues en 2006, deux facteurs étroitement associés au bilinguisme français-anglais en 2016. Lorsque ces caractéristiques étaient prises en compte, les enfants et les jeunes de langue maternelle française étaient un peu plus susceptibles d’être bilingues français-anglais que ceux de langue maternelle anglaise. Cela étant dit, au Québec, les enfants et les jeunes de langue maternelle tierce affichaient une probabilité encore plus forte d’être bilingues, une fois les autres caractéristiques prises en compte.

Au Canada hors Québec, ceux faisant partie des groupes d’âge plus jeunes en 2006 étaient les plus susceptibles d’être bilingues français-anglais en 2016

Au Canada hors Québec, les jeunes qui étaient âgés de 11 à 17 ans en 2006 étaient moins susceptibles que ceux qui étaient âgés de 5 à 10 ans d’être bilingues français-anglais en 2016 (graphique 4). Ces tendances illustrent le rôle crucial que joue l’école dans le bilinguisme français-anglais chez la plupart des enfants et des jeunes au Canada hors Québec. Alors que les enfants qui étaient âgés de 5 à 7 ans en 2006 avaient fréquenté l’école primaire et secondaire tout au long de la période de 10 ans à l’étude, ce n’était pas le cas des jeunes qui étaient âgés de 14 à 17 ans en 2006. Pour ces derniers, la fin des études secondaires est souvent associée à une diminution, voire à la disparition des contacts avec la langue française.

Graphique 4 Taux de bilinguisme français-anglais en 2006 et 2016 au sein d'une cohorte d'enfants et de jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, selon le groupe d'âge détaillé en 2006, Canada hors Québec et Québec

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Groupe d'âge et région de résidence en 2006 (titres de rangée) et 2006 et 2016, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d'âge et région de résidence en 2006 2006 2016
pourcentage
Canada hors Québec
5 to 7 7,8 18,7
8 to 10 12,0 15,7
11 to 13 15,0 13,2
14 to 17 17,0 11,7
Québec
5 to 7 15,6 58,4
8 to 10 19,9 66,5
11 to 13 27,3 67,4
14 to 17 43,4 69,9

Au Québec, en revanche, la probabilité chez les enfants et les jeunes augmentait avec l’âge. Plus précisément, 58 % des enfants qui étaient âgés de 5 à 7 ans en 2006 étaient bilingues français-anglais 10 ans plus tard. La proportion correspondante était de 66 % chez les enfants âgés de 8 à 10 ans en 2006, de 67 % chez les jeunes âgés de 11 à 13 ans la même année, et 70% chez les jeunes qui étaient âgés de 14 à 17 ans. Au Québec, le fait de poursuivre des études postsecondaires ou d’intégrer le marché du travail peut être associé à une exposition accrue à la langue anglaise.

Au Canada hors Québec, les filles étaient plus susceptibles de devenir bilingues français-anglais que les garçons

Au Québec, on n’a observé aucune différence significative entre les garçons et les filles quant à la propension à être bilingue français-anglais. Au Canada hors Québec, toutefois, les filles affichaient des taux de bilinguisme français-anglais plus élevés, un résultat qui a été confirmé au moyen de l’analyse multivariée. Le fait que les filles réussissent en moyenne mieux que les garçons à l’école pourrait en partie expliquer ces écarts entre les sexes au Canada hors Québec. En outre, les filles sont un peu plus susceptibles d’être inscrites à un programme d’immersion que les garçonsNote .

Le bilinguisme des parents était aussi un facteur important, car c’est très souvent sous l’influence de leurs parents que les enfants et les jeunes acquièrent ou non une connaissance de leur seconde langue officielle. En effet, au Canada hors Québec, parmi les enfants et les jeunes de 5 à 17 ans qui vivaient avec deux parents bilingues en 2006, 75 % étaient bilingues français-anglais en 2016. La proportion correspondante diminuait pour s’établir à 38 % chez ceux dont un seul parent était bilingue, et à 9 % chez ceux dont aucun des parents n’était bilingue en 2006.

Cela étant dit, au Canada hors Québec, les enfants et les jeunes qui ont des parents bilingues étaient nettement plus susceptibles d’avoir comme langue maternelle le français et d’être bilingues français-anglais en 2006. Lorsque les autres caractéristiques étaient prises en compte dans l’analyse multivariée, l’incidence du bilinguisme des parents en 2006 sur le bilinguisme de leurs enfants en 2016 était toujours présente, mais elle était considérablement moindre par rapport aux statistiques descriptives.

Le fait d’avoir des parents bilingues en 2006 avait aussi une incidence importante sur le bilinguisme français-anglais au Québec. En effet, le fait d’avoir deux parents bilingues (français-anglais) en 2006 augmentait de 17 points de pourcentage la probabilité prédite d’être bilingue français-anglais en 2016, une fois les autres facteurs pris en compte.

Au Canada hors Québec, les enfants et les jeunes issus de l’immigration sont aussi susceptibles d’être bilingues français-anglais que leurs homologues de la troisième génération et plus

Depuis 2001, l’immigration est la principale source de croissance démographique au Canada, étant à l’origine des deux tiers environ de l’augmentation de la population. En outre, selon les projections de la population, la croissance démographique du Canada au cours des prochaines années devrait de plus en plus être liée à l’accroissement migratoireNote . Cette part croissante de la population immigrante a déjà eu une incidence directe sur l’évolution du bilinguisme français-anglais au Canada et devrait continuer d’en avoir une au cours des années à venir. En effet, il a été établi que l’immigration internationale avait contribué à la stagnation, voire à la diminution du bilinguisme français-anglais au Canada hors Québec de 2001 à 2011Note . De plus, les projections linguistiques démontrent qu’une plus forte immigration internationale serait associée à une plus faible croissance du bilinguisme français-anglais. Cela s’explique par le fait que la majorité des immigrants sont de langue maternelle tierce et par le fait que la plupart d’entre eux arrivent au Canada à l’âge adulte, âge auquel l’apprentissage d’une langue seconde est plus difficile et moins fréquentNote .

Mais qu’en est-il des enfants et des jeunes immigrants (immigrants de première génération) ou encore des enfants et des jeunes issus de l’immigration (deuxième génération, c’est-à-dire les enfants et les jeunes dont au moins un parent est né à l’étranger) qui sont en contact avec le système scolaire du Canada? Au Canada hors Québec, peu importe le statut des générations, le taux de bilinguisme français-anglais en 2016 oscillait autour de 13 % ou 14 %, un résultat qui a été confirmé au moyen de l’analyse multivariée.

Au Québec, cependant, les enfants et les jeunes immigrants de première génération, de même que ceux de deuxième génération, étaient plus susceptibles d’être bilingues français-anglais en 2016 que ceux de la troisième génération et plus (dont les deux parents sont nés au Canada). La conclusion demeurait la même dans l’analyse multivariée.

Les enfants et les jeunes dont les parents avaient atteint un niveau de scolarité plus élevé sont plus susceptibles d’être bilingues français-anglais que les enfants et les jeunes dont les parents étaient moins scolarisés

Les caractéristiques socioéconomiques de la famille sont liées aux résultats socioéconomiques des enfants et des jeunes, entre autres à leurs résultats scolairesNote  et à leur revenu à l’âge adulteNote . En outre, les parents plus scolarisés ont souvent des attentes plus élevées en ce qui concerne le niveau de scolarité atteint par leurs enfants. Par exemple, ils adoptent un ensemble de comportements qui favorisent généralement de meilleurs résultats scolaires chez les enfantsNote . Dans le même ordre d’idées, les parents plus scolarisés peuvent également favoriser et encourager davantage l’apprentissage de la langue seconde officielle en contexte scolaire ou parascolaire que le font les parents moins scolarisés.

Tant au Québec que dans le reste du Canada, les enfants dont les parents étaient plus scolarisés en 2006 étaient plus susceptibles d’être bilingues français-anglais en 2016 que les enfants et jeunes dont les parents étaient moins scolarisés, un résultat par ailleurs confirmé par l’analyse multivariée. Au Québec, l’incidence de la scolarisation des parents sur le bilinguisme français-anglais semblait particulièrement importante, car les enfants dont les parents avaient un diplôme de cycles supérieurs avaient une probabilité prédite de 0,78, comparativement à une probabilité de 0,56 parmi ceux dont les parents n’avaient jamais obtenu de diplôme d’études secondaires.

Le revenu familial n’avait que peu d’incidence sur le bilinguisme français-anglais au Canada hors Québec, mais jouait un rôle important au Québec. Ainsi, après la prise en compte des autres caractéristiques, la probabilité prédite d’être bilingue français-anglais était de 0,74 chez les enfants et les jeunes québécois faisant partie du quintile de revenu familial le plus élevé, alors qu’elle était de 0,61 chez leurs homologues faisant partie du quintile de revenu familial le moins élevé.

Chez les enfants et les jeunes, les caractéristiques linguistiques de la région de résidence en 2006 sont liées au bilinguisme français-anglais en 2016

Les caractéristiques de la communauté au sein de laquelle les enfants et les jeunes évoluent, en particulier les caractéristiques et les comportements linguistiques de la population de leur municipalité (subdivision de recensement), peuvent avoir une incidence directe sur l’acquisition du bilinguisme français-anglais. En effet, les personnes qui vivent dans une région où il y a une concentration plus importante de la population de langue officielle minoritaire sont plus susceptibles d’être bilingues français-anglais ou de le devenir.

Au Canada hors Québec, parmi les enfants et les jeunes qui résidaient dans une municipalité ayant une plus forte concentration de personnes de langue maternelle française en 2006 (quintile supérieur), 32 % étaient bilingues français-anglais en 2016. En comparaison, la proportion correspondante oscillait entre 8 % et 12 % chez ceux qui résidaient dans une municipalité comptant une moins forte concentration de personnes de langue maternelle française (premier au quatrième quintile), un résultat confirmé par l’analyse multivariée.

On a constaté les mêmes tendances au Québec, mais uniquement chez les enfants et les jeunes de langue maternelle française : chez ces derniers, plus la proportion de résidents de langue maternelle anglaise était élevée dans la municipalité de résidence, plus la probabilité d’être bilingues français-anglais était forte.

En revanche, en ce qui concerne les enfants et les jeunes de langue maternelle anglaise au Québec, le fait de résider dans une municipalité ayant une plus forte proportion de la population de langue maternelle anglaise était associé à une diminution du taux de bilinguisme français-anglais. Par exemple, parmi les enfants et les jeunes de langue maternelle anglaise qui résidaient dans une municipalité du Québec comptant une plus faible proportion de personnes de langue maternelle anglaise (quintile inférieur), 97 % étaient bilingues français-anglais en 2016. En comparaison, la proportion correspondante était de 85 % chez ceux qui résidaient dans une municipalité comptant une concentration élevée de personnes de langue maternelle anglaise.

L’acquisition et la rétention du bilinguisme français-anglais sont systématiquement plus élevées au Québec que dans le reste du Canada

Comme il a été mentionné plus tôt, le taux de bilinguisme français-anglais plus élevé chez les enfants et les jeunes qui vivent au Québec est lié à la plus grande rétention du bilinguisme chez les enfants et les jeunes qui étaient déjà bilingues en 2006, ainsi qu’à une plus grande acquisition du bilinguisme par ceux qui n’étaient pas bilingues en 2006. Toutefois, l’acquisition et la rétention de la seconde langue officielle peuvent varier en fonction des caractéristiques sociodémographiques.

Les taux d’acquisition du bilinguisme chez les enfants et les jeunes étaient plus élevés au Québec que dans le reste du Canada. Les taux d’acquisition au Québec étaient encore plus élevés chez certains groupes, comme par exemple, chez les enfants et les jeunes dont les deux parents étaient bilingues, chez ceux dont les deux parents avaient atteint un niveau de scolarité élevé et chez ceux qui faisaient partie d’un quintile de revenu familial plus élevé. Par exemple, le taux d’acquisition du bilinguisme français-anglais en 2016 était de 73 % chez les jeunes du Québec dont les parents étaient titulaires d’un baccalauréat, comparativement à 48 % chez ceux dont les parents avaient un diplôme d’études secondaires (tableau 2).


Tableau 2
Acquisition et rétention du bilinguisme français-anglais en 2016 parmi les enfants et les jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006, selon certaines caractéristiques sociodémographiques, Canada hors Québec et Québec
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Acquisition et rétention du bilinguisme français-anglais en 2016 parmi les enfants et les jeunes qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Acquisition du bilinguisme en 2016 par les personnes non bilingues en 2006, Rétention du bilinguisme en 2016 par les personnes bilingues en 2006, Canada hors Québec et Québec, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Acquisition du bilinguisme en 2016 par les personnes non bilingues en 2006 Rétention du bilinguisme en 2016 par les personnes bilingues en 2006
Canada hors Québec Québec Canada hors Québec Québec
pourcentage
Langue maternelle
Anglais 5,8 58,3 60,5 94,7
Français 80,3 54,1 97,2 92,1
Français et anglais 23,7 70,0 86,2 95,6
Langue tierce 8,5 74,0 46,2 95,6
Parents bilingues français-anglais en 2006
Aucun des parents 5,5 43,6 50,8 88,4
Un parent 16,6 61,4 76,2 91,6
Les deux parents 42,9 77,4 90,2 96,2
Groupe d'âge en 2006
5 à 7 ans 13,4 51,8 81,9 94,6
8 à 10 ans 7,5 59,3 75,4 95,6
11 à 13 ans 4,4 57,5 63,3 93,6
14 à 17 ans 2,7 52,7 55,7 92,5
Sexe
Féminin 8,7 55,9 66,6 93,3
Masculin 5,1 54,8 63,9 93,6
Statut des générations
Première génération (immigrants) 8,9 76,2 48,0 96,1
Deuxième génération (enfants d'immigrants) 7,7 73,5 57,9 95,4
Troisième génération (non-immigrants) 6,2 52,4 70,4 92,3
Plus haut niveau de scolarité atteint par au moins l'un des parents en 2006
Pas de diplôme d'études secondaires 2,9 34,1 48,5 90,1
Diplôme d'études secondaires 4,3 47,5 55,3 90,5
Diplôme d'études postsecondaires 5,4 50,4 64,2 91,5
Diplôme d'études universitaires (excluant les cycles supérieurs) 10,3 72,7 69,5 97,5
Diplôme d'études de cycles supérieurs 13,9 83,7 72,5 96,6
Quintile de revenu de la famille économique en 2006
Premier quintile 6,1 45,6 55,8 91,8
Deuxième quintile 6,0 46,6 59,4 92,2
Troisième quintile 6,3 52,6 65,4 91,5
Quatrième quintile 7,1 61,7 67,5 93,8
Cinquième quintile 8,3 75,8 70,6 97,2
Présence du groupe linguistique minoritaire dans la subdivision de recensement en 2006, selon le quintile
Premier quintile 4,9 42,2 47,8 84,7
Deuxième quintile 5,3 52,6 50,5 89,6
Troisième quintile 6,4 54,8 57,5 91,9
Quatrième quintile 5,7 70,1 60,6 95,6
Cinquième quintile 13,3 67,8 80,6 95,5
Habitait avec ses parents en 2016
Non 3,6 53,7 60,6 91,1
Oui 7,9 56,0 67,6 94,9

Au Canada hors Québec, l’acquisition du bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes non bilingues était aussi plus fréquente chez les plus jeunes enfants. Ainsi, parmi les enfants qui étaient âgés de 5 à 7 ans en 2006 et qui n’étaient pas bilingues cette année-là, 13 % l’étaient devenus 10 ans plus tard. En comparaison, la proportion correspondante était de moins de 3 % chez les jeunes qui étaient âgés de 14 à 17 ans en 2006 et qui n’étaient pas bilingues cette année-là. Les plus jeunes enfants étaient plus susceptibles que les jeunes plus âgés d’avoir fréquenté l’école durant toute la période de 2006 à 2016; ils étaient donc plus susceptibles que ces derniers d’avoir reçu un enseignement en français, que ce soit en immersion française ou par l’entremise de cours réguliers de français langue seconde officielle.

Tout comme au Québec, les taux d’acquisition du bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes non bilingues au Canada hors Québec étaient aussi plus élevés chez ceux dont les parents étaient plus scolarisés et eux-mêmes bilingues. Les taux d’acquisition étaient également plus élevés chez les enfants et les jeunes de langue maternelle française, chez les filles, de même que chez les enfants et les jeunes qui résidaient dans une communauté comptant une forte proportion de personnes de langue maternelle française en 2006.  

En ce qui concerne la rétention du bilinguisme français-anglais, au Québec, la grande majorité des enfants et des jeunes qui étaient bilingues en 2006 l’étaient toujours en 2016, et ce, peu importe les caractéristiques familiales ou personnelles. Par exemple, parmi les enfants et les jeunes québécois qui étaient bilingues français-anglais en 2006, les taux de rétention se situaient à environ 95 %, et ce, parmi tous les groupes d’âge.

Dans le reste du Canada, le taux de rétention du bilinguisme français-anglais était généralement plus faible, en particulier au sein de certains groupes, comme les enfants et les jeunes de langue maternelle tierce, ceux dont les deux parents n’étaient pas bilingues ou étaient moins scolarisés, ceux faisant partie d’un quintile de revenu familial moins élevé, ceux qui vivaient dans une municipalité comptant une faible concentration du groupe linguistique minoritaire et ceux qui faisaient partie des groupes d’âge plus avancé. En outre, au Canada hors Québec, les jeunes bilingues qui étaient âgés de 14 à 17 ans en 2006 affichaient un taux de rétention plus faible (56 %) que celui observé chez les enfants âgés de 5 à 7 ans la même année (82 %). Au Canada hors Québec, la fin du parcours scolaire et l’entrée sur le marché du travail sont souvent associées à une diminution importante des contacts avec la langue françaiseNote .

Le graphique 5, qui combine les renseignements concernant la région de résidence et le groupe d’âge en 2006, de même que la langue maternelle, illustre les différences quant au taux de rétention du bilinguisme français-anglais au Québec et au Canada hors Québec. Parmi les enfants et les jeunes qui étaient de langue maternelle française, on a enregistré un niveau élevé de rétention du bilinguisme (supérieur à 90 %), et ce, peu importe l’âge, autant au Québec qu’au Canada hors Québec. La même constatation a été faite chez les enfants et les jeunes de langue maternelle anglaise et de langue maternelle tierce au Québec.

Graphique 5 Taux de rétention du bilinguisme français-anglais en 2016 parmi les enfants et les jeunes qui étaient bilingues et âgés de 5 à 17 ans en 2006, selon le groupe d'âge et la langue maternelle, Canada hors Québec et Québec

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Langue maternelle et région de résidence 2006 (titres de rangée) et Taux de rétention du bilinguisme français-anglais en 2016 , 5 à 7 ans, 8 à 10 ans, 11 à 13 ans et 14 à 17 ans, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langue maternelle et région de résidence en 2006 Taux de rétention du bilinguisme français-anglais en 2016
5 à 7 ans 8 à 10 ans 11 à 13 ans 14 à 17 ans
pourcentage
Canada hors Québec
Anglais 77,7 72,6 58,5 49,5
Français 96,3 95,4 92,7 94,9
Langue tierce 71,4 60,7 44,8 39,4
Québec
Anglais 96,3 95,7 93,3 95,4
Français 93,5 95,9 92,7 90,8
Langue tierce 96,0 94,7 97,2 96,1

En contrepartie, les taux de rétention étaient nettement plus faibles chez les enfants et les jeunes du Canada hors Québec ayant l’anglais ou une langue tierce comme langue maternelle, en particulier ceux qui étaient âgés de 14 à 17 ans en 2006. Par exemple, parmi ceux dont la langue maternelle était l’anglais, la moitié (50 %) des adolescents de 14 à 17 ans qui étaient bilingues en 2006 n’étaient plus en mesure de soutenir une conversation dans leur seconde langue officielle en 2016, alors qu’ils étaient âgés de 24 à 27 ans. Le déclin était encore plus marqué chez les jeunes de 14 à 17 ans de langue maternelle tierce qui étaient bilingues en 2006; parmi ceux-ci, 37 % étaient toujours bilingues en 2016.

Conclusion

Tel qu’énoncé dans le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023, la progression du bilinguisme français-anglais au Canada constitue l’un des objectifs du gouvernement canadien en matière de langues officielles. Dans ce contexte, on accorde, dans le cadre des programmes visant à promouvoir le bilinguisme français-anglais, une attention particulière aux enfants et aux jeunes, lesquels sont plus susceptibles que les personnes faisant partie des groupes plus âgés d’acquérir une connaissance du français et de l’anglais.

Au cours des 10 dernières années, on a observé une certaine progression du taux de bilinguisme français-anglais chez les enfants et les jeunes, et ce, tant au Québec que dans le reste du Canada. Cette progression n’avait cependant pas la même ampleur ni les mêmes répercussions en ce qui concerne l’évolution du bilinguisme au Québec et dans le reste du Canada.

Ainsi, au Québec, les enfants et les jeunes ont une plus grande tendance à demeurer bilingues français-anglais une fois qu’ils le deviennent. L’augmentation du taux de bilinguisme chez les enfants et les jeunes qui résident au Québec, ainsi que le taux de rétention alors qu’ils avancent en âge, a donc directement contribué à la progression du bilinguisme français-anglais au Québec. De plus, contrairement à ce qui est observé au Canada hors Québec, une forte proportion d’enfants et de jeunes deviennent bilingues plus tard au cours de leur vie.

Au Canada hors Québec, le scénario est différent. Parmi une cohorte d’enfants et de jeunes âgés de 5 à 17 ans, environ le tiers de ceux qui étaient bilingues français-anglais en 2006 ne l’étaient plus 10 ans plus tard. Le taux de rétention du bilinguisme français-anglais est nettement plus élevé chez les enfants plus jeunes (soit ceux âgés de 5 à 7 ans en 2006), lesquels fréquentaient l’école durant la période de 10 ans à l’étude. En plus d’être plus susceptibles de perdre leurs acquis, les enfants et les jeunes résidant hors du Québec sont relativement peu nombreux à devenir bilingues durant leur passage à l’âge adulte.

Différentes mesures sont mises en place pour tenter d’inverser ces tendances et ainsi atténuer l’effet des facteurs qui nuisent à la croissance du bilinguisme français-anglais au Canada hors Québec et, par conséquent, au taux global de bilinguisme anglais-français enregistré à l’échelle du Canada. Parmi ces mesures figurent l’appui de l’apprentissage du français langue seconde, les programmes de bourses et les stages permettant la maîtrise de la seconde langue officielle et le maintien des acquis.

Au cours des prochaines années, le taux de bilinguisme français-anglais devrait continuer d’augmenter au Québec pour dépasser 50 % en 2036, selon les projections démographiques. Cette hausse prévue au Québec devrait contribuer à une légère progression du bilinguisme français-anglais dans l’ensemble du Canada au cours des 20 prochaines années. Au Canada hors Québec, cependant, le taux de bilinguisme français-anglais pourra difficilement augmenter sans une rétention accrue du bilinguisme français-anglais chez les personnes ayant acquis une connaissance des deux langues officielles (parmi lesquelles on compte un grand nombre d’enfants et de jeunes).

Martin Turcotte est chercheur principal au Centre de la statistique ethnoculturelle, langue et immigration à Statistique Canada.

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Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

La présente étude s’appuie sur les données des recensements de la population de 2006 et de 2016, de même que sur les données intégrées des recensements de 2006 et de 2016, un nouvel ensemble de données. Ce nouvel ensemble de données comprend les réponses des personnes qui devaient répondre à la fois au questionnaire détaillé du Recensement de la population de 2006 et à celui du Recensement de la population de 2016. Par conséquent, il est possible de suivre l’évolution du bilinguisme chez ces répondants sur une période de 10 ans.

Le sous-échantillon du nouvel ensemble de données utilisé dans le cadre de la présente étude est formé d’enfants et d’adolescents qui étaient âgés de 5 à 17 ans en 2006. Le sous-échantillon comprenait 177 290 répondants.

Analyse de régression logistique et probabilités prédites

Bon nombre des caractéristiques associées au bilinguisme sont liées les unes aux autres, si bien qu’il est parfois difficile de distinguer laquelle a la plus forte influence sur le bilinguisme. Afin de mieux comprendre l’effet de ces caractéristiques sur le bilinguisme, on a élaboré deux modèles de régression logistique : un pour le Canada hors Québec et un pour le Québec. Les coefficients de régression logistique ont été utilisés pour estimer la probabilité prédite d’un résultat positif (1) pour chaque enfant faisant partie de l’échantillon. Dans les tableaux, les probabilités prédites représentent la moyenne des taux prédits pour un groupe donné.

Puisque la quasi-totalité des enfants et des jeunes de la cohorte étudiée habitaient avec leurs parents en 2006, il est raisonnable de penser que très peu d’entre eux ont répondu eux-mêmes à la question portant sur la connaissance des langues officielles. En 2016, cependant, il est possible que certains enfants et jeunes, notamment ceux de 20 à 27 ans, ne résident plus avec leurs parents. Il est également possible que les enfants et les jeunes n’aient pas la même perception que leurs parents en ce qui a trait à leur capacité de soutenir une conversation dans les deux langues officielles, ce qui aurait pu influencer le taux de bilinguisme français-anglais et modifier les conclusions présentées dans le cadre de cette étude. Afin de vérifier cette hypothèse, les analyses ont tenu compte du fait que certains répondants vivaient avec leurs parents en 2016, et d’autres non. En fin de compte, le fait que les enfants et les jeunes vivent ou non avec leurs parents n’a eu aucune incidence sur les conclusions de l’étude. Au Canada hors Québec, notamment, la probabilité prédite d’être bilingue français-anglais était exactement la même chez les jeunes qui vivaient avec leurs parents lorsqu’ils étaient âgés de 15 à 27 ans et chez ceux qui ne vivaient plus avec eux au même âge.

Fin de l'encadré 1

Renseignements additionnels

Articles connexes

Sources de données

Références bibliographiques

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