Regards sur la société canadienne
Les femmes et les hommes ayant subi du cyberharcèlement au Canada

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par Amanda Burlock et Tamara Hudon

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Aperçu de l’étude

À l’aide des données de l’Enquête sociale générale de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), dans la présente étude, on examine la prévalence du cyberharcèlement chez les femmes et les hommes de 15 ans et plus. Dans l’étude, on examine également plusieurs facteurs associés aux expériences de cyberharcèlement, particulièrement l’autoévaluation de la santé mentale et la satisfaction envers la sécurité personnelle par rapport à la criminalité.

  • En 2014, environ 2,5 millions de personnes au Canada (représentant 7 % des utilisateurs d’Internet de 15 ans et plus) ont fait l’objet de cyberharcèlement au cours des cinq années précédant l’enquête. Les femmes étaient plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberharcèlement (8 %) que les hommes (moins de 6 %).
  • La prévalence du cyberharcèlement était plus élevée chez les femmes et les hommes plus jeunes. Par exemple, 14 % des femmes de 15 à 24 ans avaient subi du cyberharcèlement comparativement à 7 % des femmes de 45 à 54 ans. Parallèlement, 9 % des hommes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir fait l’objet de cyberharcèlement par rapport à 4 % des hommes de 45 à 54 ans.
  • Les femmes ayant été victimes de violence ou qui ont été témoins d’actes de violence durant leur jeunesse étaient plus susceptibles de déclarer avoir subi du cyberharcèlement. Par exemple, 15 % des femmes ayant été témoins, avant l’âge de 15 ans, d’un acte de violence faisant intervenir au moins l’un des parents ont subi du cyberharcèlement, par rapport à 7 % de celles n’ayant pas été témoins de tels actes.
  • Les femmes ayant subi du cyberharcèlement affichaient une probabilité plus faible de déclarer avoir une santé mentale « très bonne » ou « excellente » (67 %) par comparativement à celles n’ayant pas subi de cyberharcèlement (74 %). Elles étaient également moins susceptibles d’être « satisfaites » ou « très satisfaites » de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité (80 % par rapport à 86 %).
  • Les hommes ayant subi du cyberharcèlement affichaient une probabilité plus faible de déclarer avoir une santé mentale « très bonne » ou « excellente » (70 % par rapport à 75 %) comparativement à ceux n’en ayant pas subi. Les indicateurs de sécurité personnelle ne différaient cependant pas entre les hommes ayant subi du cyberharcèlement et ceux n’en ayant pas fait l’objet.
Fin de la boîte de texte

Introduction

L’utilisation d’Internet est pratiquement universelle au Canada : les personnes qui étaient en ligne au moins quelques fois par mois comptaient pour 90 % de la population en 2016Note 1. L’utilisation généralisée d’Internet a eu une incidence majeure sur notre manière de communiquer en introduisant des façons innovantes de socialiser et d’accéder à l’information. Les progrès technologiques ont également accru l’accessibilité à Internet, permettant une utilisation immédiate d’Internet au moyen des appareils mobiles sans fil, comme un téléphone cellulaire ou une tablette. De nombreux Canadiens possèdent, en outre, plusieurs appareils capables d’accéder à Internet. En 2016, parmi les Canadiens de 15 ans et plus, 76 % possédaient un téléphone cellulaire, 71 %, un ordinateur portable ou miniportatif, 54 %, une tablette ou une liseuse numérique et 50 %, un ordinateur de bureauNote 2. Cet accès constant et immédiat à Internet (et, par conséquent, à d’autres personnes par Internet), peut être considéré comme positif pour de nombreux aspects (p. ex. nouer ou renouer des liens avec des amis ou avec des membres de la famille, achats en ligne), mais peut également mener à une victimisation en ligne, car les auteurs de cette victimisation ont de nouvelles façons, potentiellement anonymes, de harceler ou de menacer d’autres personnes.

De précédentes recherches ont montré que de multiples facteurs de risque sont associés à la victimisation en ligne (c.-à-d. la cyberintimidation et le cyberharcèlement). Les personnes utilisant Internet plus fréquemment sont, par exemple, plus susceptibles de déclarer avoir fait l’objet d’une victimisation en ligne que celles utilisant Internet moins fréquemmentNote 3. Des recherches antérieures ont également montré que les femmes couraient un plus grand risque de cyberharcèlement que les hommesNote 4. Cela étant dit, on ne sait pas si les facteurs de risque de cyberharcèlement ou les répercussions liées au fait de subir du cyberharcèlement diffèrent entre les hommes et les femmes.

La présente étude permet d’examiner si les facteurs associés au cyberharcèlement diffèrent entre les hommes et les femmesNote 5. Les données empiriques sur les répercussions émotionnelles du cyberharcèlement (p. ex. la santé mentale et le bien-être) sont limitées, alors que les recherches sur l’incidence du harcèlement traditionnel hors ligne sont plus répandues. Reconnaissant que le cyberharcèlement et le harcèlement hors ligne sont des phénomènes étroitement liésNote 6, de précédentes recherches laissent croire que les femmes pouvaient être touchées plus négativement par le harcèlement hors ligne que les hommesNote 7. Par conséquent, on étudiera également la relation entre le fait de subir du cyberharcèlement, l’autoévaluation de la santé mentale et la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité chez les hommes et les femmes.

Dans la présente étude, on utilise les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) pour examiner la prévalence du cyberharcèlement chez les femmes et les hommes de 15 ans et plus résidant dans les 10 provinces canadiennes. Seules les personnes ayant indiqué avoir utilisé Internet au moins une fois au cours des cinq années précédant l’enquête ont été comprises dans cette étudeNote 8.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir fait l’objet de cyberharcèlement

Le cyberharcèlement est un domaine de recherche relativement nouveau sans définition ni consensus universellement acceptés entre les chercheurs sur ce qui constitue du cyberharcèlementNote 9. Dans le cadre de la présente étude, on définit le cyberharcèlement selon les réponses fournies à deux questions qui figuraient dans une série plus vaste de questions sur le harcèlement. Tout comme les questions sur le harcèlement, les deux questions sur le cyberharcèlement étaient précédées de « Au cours des cinq dernières années, avez-vous été la cible d’une attention répétée et non souhaitée vous ayant fait craindre pour votre sécurité ou la sécurité d’une personne de votre connaissance? C’est-à-dire... »

1) … est-ce qu’une personne vous a envoyé des messages importuns au moyen de courriels, de textes, de Facebook ou de n’importe quel autre site de médias sociaux?

2) … une personne a-t-elle déjà publié des photos ou des renseignements inappropriés, indésirables ou personnels vous concernant sur un site de réseau social?

Contrairement à d’autres formes de victimisation en ligne (p. ex. de la cyberintimidationNote 10), le cyberharcèlement se distingue par le fait que le répondant a déclaré éprouver de la peur. L’échantillon a inclus tous les répondants ayant autodéclaréNote 11 avoir subi du cyberharcèlement au moyen d’au moins l’une des mesures susmentionnées; les deux indiquant de la crainte pour leur sécurité ou pour celle d’une personne de leur connaissanceNote 12. La peur étant centrale à l’expérience de cyberharcèlement, il est important de reconnaître que les différences entre les sexes relativement à la peur peuvent jouer un rôle dans la probabilité d’autodéclarer du cyberharcèlement. Des recherches précédentes laissent croire que les hommes sont plus susceptibles que les femmes de minimiser ou de ne pas divulguer leur peur de la criminalitéNote 13.

En 2014, environ 2,5 millions de femmes et d’hommes au Canada (représentant 7 % de la population de 15 ans et plus) ont déclaré avoir subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédant l’enquête. Parmi eux, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir subi du cyberharcèlement (8 % par rapport à 6 %).

Les jeunes femmes et jeunes hommes étaient particulièrement à risque d’avoir fait l’objet de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes (graphique 1). Par exemple, 14 % des femmes de 15 à 24 ans avaient subi du cyberharcèlement par rapport à 7 % des femmes de 45 à 54 ans. Parallèlement, 9 % des hommes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir subi du cyberharcèlement par rapport à moins de 5 % des hommes de 45 à 54 ans. De plus, les jeunes femmes de 15 à 24 ans et de 25 à 34 ans étaient plus susceptibles que les jeunes hommes du même âge d’avoir subi du cyberharcèlement. Cette différence entre les sexes a également été observée chez les personnes de 45 à 54 ans.

Tableau de données du graphique 1

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentesTableau de Note 1, selon l'âge, 2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes. Les données sont présentées selon Groupe d’âge (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe d’âge Femmes Hommes
pourcentage
15 ans et plus 7,7 5,7Note *
15 à 24 ans (réf.) 13,5 8,6Note *
25 à 34 ans 10,6Tableau de Note  7,7Note *
35 à 44 ans 6,5Tableau de Note  5,4Tableau de Note 
45 à 54 ans 7,1Tableau de Note  4,5Tableau de Note Note *
55 à 64 ans 4,0Tableau de Note  3,5Tableau de Note 
65 ans et plus 2,2Note E: à utiliser avec prudence Tableau de Note  2,7Tableau de Note 

La prévalence du cyberharcèlement variait aussi selon la région. Chez les femmes, la prévalence du cyberharcèlement au Québec (5 %) était significativement inférieure à celle observée dans les provinces de l’AtlantiqueNote 14 (8 %), en Ontario (8 %) et dans les provinces de l’OuestNote 15 (9 %) (graphique 2). Chez les hommes, la prévalence du cyberharcèlement était semblable au Québec (4 %) et dans les provinces de l’Atlantique (5 %), mais la prévalence du cyberharcèlement au Québec était significativement inférieure à celle observée en Ontario (7 %) et dans les provinces de l’Ouest (6 %)Note 16.

Tableau de données du graphique 2

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentesTableau de Note 1, selon la région, 2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région Femmes Hommes
pourcentage
Canada 7,7 5,7Note *
Provinces de l'Atlantique 8,0Tableau de Note  4,6Note *
Québec (réf.) 5,0 4,0
Ontario 8,4Tableau de Note  6,5Tableau de Note Note *
Provinces de l’Ouest 8,5Tableau de Note  6,0Tableau de Note Note *

Parmi les femmes de 15 ans et plus, les femmes mariéesNote 17 étaient moins susceptibles d’avoir subi du cyberharcèlement que les femmes dans tout autre type de relation (graphique 3). Les femmes en union libre étaient plus susceptibles que les femmes mariées d’avoir subi du cyberharcèlement (7 % par rapport à 4 %); la différence entre les hommes en union libre et les hommes mariés n’était pas significative (4 % par rapport à 3 %). Les femmes et les hommes célibataires (jamais mariés) et ceux qui sont séparés ou divorcés étaient particulièrement plus susceptibles de déclarer avoir fait l’objet de cyberharcèlement.

Tableau de données du graphique 3

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentesTableau de Note 1, selon l'état matrimonial, 2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes. Les données sont présentées selon État matrimonial (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
État matrimonial Femmes Hommes
pourcentage
Marié ou veuf (réf.) 4,3 3,3Note *
Union libre 7,4Tableau de Note  3,7Note E: à utiliser avec prudenceNote *
Séparé ou divorcé 11,7Tableau de Note  12,5Note E: à utiliser avec prudence Tableau de Note 
Célibataire (jamais marié) 13,1Tableau de Note  9 2Tableau de Note Note *

En ce qui a trait aux différences entre les sexes, les femmes mariées étaient un peu plus susceptibles que les hommes mariés d’avoir subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes (4 % par rapport à 3 %). L’écart le plus grand a été observé chez les personnes célibataires (jamais mariées) (13 % par rapport à 9 %); en revanche, les femmes et les hommes séparés ou divorcés étaient proportionnellement aussi nombreux à avoir subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes (12 % et 13 %, respectivement).

Parmi les personnes séparées ou divorcées, les femmes victimes de cyberharcèlement étaient près de 2,5 fois plus susceptibles de déclarer avoir fait l’objet de violence physique ou sexuelle perpétrée par un ex-conjoint au cours des cinq années précédentes que leurs homologues n’ayant pas subi de cyberharcèlement (29 % par rapport à 12 %). Des résultats semblables ont été observés chez les hommes séparés ou divorcés, mais dans une moindre mesure (26 % par rapport à 14 %).

La prévalence du cyberharcèlement est plus élevée chez les femmes qui ont été victimes d’actes de violence durant leur jeunesse

Les recherches ont démontré un fort lien entre la victimisation durant l’enfance (p. ex. le fait d’être témoin d’actes de violence durant l’enfance ou d’en faire l’objet) et un risque accru de victimisation à l’âge adulteNote 18. Reflétant de telles recherches, la prévalence du cyberharcèlement chez les femmes et les hommes de 15 ans et plus était significativement plus élevée chez les personnes ayant été victimes de violence physique et/ou sexuelle durant l’enfanceNote 19 et chez celles qui, pendant l’enfance, ont été témoins d’actes de violence faisant intervenir au moins un parentNote 20.

Plus précisément, chez les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance avant l’âge de 15 ans, les femmes étaient près de 1,5 fois plus susceptibles que les hommes d’avoir fait l’objet de cyberharcèlement (14 % par rapport à 9 %) (graphique 4). Les femmes étaient également proportionnellement plus nombreuses que les hommes à avoir subi du cyberharcèlement si elles avaient été témoins d’actes de violence faisant intervenir au moins un parent, avant l’âge de 15 ans (15 % par rapport à 11 %).

Tableau de données du graphique 4

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentesTableau de Note 1, selon l'expérience passée d’agression ou le fait d'avoir été
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes. Les données sont présentées selon Sexe (titres de rangée) et Expérience passée de victimisation, Agression physique et/ou sexuelle avant l’âge de 15 ans, Témoin de violence faisant intervenir au moins un parent avant l’âge de 15 ans, Oui (réf.) et Non, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Sexe Expérience passée de victimisation
Agression physique et/ou sexuelle avant l’âge de 15 ans Témoin de violence faisant intervenir au moins un parent avant l’âge de 15 ans
Oui (réf.) Non Oui (réf.) Non
pourcentage
Femmes 13,5 5,2Tableau de Note  14,8 6,7Tableau de Note 
Hommes 8,9Note * 3,9Tableau de Note Note * 11,1Note * 5,0Tableau de Note Note *

De plus, l’écart relatif au cyberharcèlement entre les personnes ayant fait l’objet de victimisation par le passé et celles n’en ayant pas fait l’objet était plus important chez les femmes que chez les hommes. Par exemple, parmi les femmes ayant subi une agression physique ou sexuelle avant l’âge de 15 ans, 14 % ont subi du cyberharcèlement, comparativement à 5 % parmi celles qui n’ayant pas été victimes de ce type d’agression (une différence de huit points de pourcentage). Parmi les hommes ayant vécu ce type d’abus, 9 % ont subi du cyberharcèlement, comparativement à 4 % parmi ceux n’en ayant pas vécu (une différence de cinq points de pourcentage).

Une expérience passée de violence ou de discrimination demeure associée au cyberharcèlement, même en tenant compte d’autres facteurs

Dans la présente section, on évalue l’incidence de chaque facteur associé à une expérience de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes chez les femmes et les hommes de 18 ans et plusNote 21. On a estimé des régressions logistiques distinctes pour les hommes et les femmes, afin d’évaluer la relation entre le cyberharcèlement et certaines caractéristiques, notamment des caractéristiques démographiques, socioéconomiques et ethnoculturelles, ainsi qu’une expérience passée de violence ou de discrimination. Des modèles de régression ont été créés afin d’examiner l’importance de chaque caractéristique, tout en prenant tous les autres facteurs en compte. Les résultats de ces modèles sont présentés comme des probabilités prédites où 1 doit être interprété comme 100 % de probabilité d’expérience de cyberharcèlement et 0 comme 0 % de probabilité d’expérience de cyberharcèlement.

Chez les femmes et les hommes, les résultats indiquent que, en maintenant constants d’autres facteurs clés, il existe une relation entre le fait d’avoir fait l’objet de cyberharcèlement et plusieurs facteurs, notamment l’âge, l’état matrimonial, le revenu du ménage, le niveau de scolarité des parents et l’expérience passée de violence ou de discrimination.

Les caractéristiques démographiques — âge, région et état matrimonial — sont demeurées significativement associées au cyberharcèlement, en maintenant constants d’autres facteurs (tableau 1). De la même manière, les associations entre l’état matrimonial et le cyberharcèlement décrites plus tôt sont également demeurées, même en maintenant constants d’autres facteurs.

Tableau 1
Probabilité prédite d'avoir subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes parmi les femmes et les hommes de 18 ans et plusTableau 1 Note 1, selon certaines caractéristiques, 2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Probabilité prédite d'avoir subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes parmi les femmes et les hommes de 18 ans et plus Femmes et Hommes, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes Hommes
probabilité prédite
Groupe d’âge
18 à 24 ans (réf.) 0,11 0,07
25 à 34 ans 0,10 0,07
35 à 44 ans 0,07Note * 0,06
45 à 54 ans 0,07Note * 0,04
55 à 64 ans 0,04Note * 0,03Note *
65 ans et plus 0,03Note * 0,04Note *
Région
Provinces de l'Atlantique 0,08 0,05
Québec 0,05Note * 0,04Note *
Ontario (réf.) 0,08 0,06
Provinces de l'Ouest 0,08 0,06
État matrimonial
MariéTableau 1 Note 2 (réf.) 0,06 0,04
Union libre 0,08Note * 0,03
Séparé ou divorcé 0,11Note * 0,11Note *
Célibataire (jamais marié) 0,09Note * 0,08Note *
Niveau de scolarité
Diplôme d’études secondaires ou niveau de scolarité moins élevé (réf.) 0,07 0,05
Études postsecondaires, inférieures au baccalauréat 0,07 0,06
Baccalauréat ou niveau supérieur 0,08 0,06
Niveau de scolarité des parents
Les deux ayant un grade universitaire (réf.) 0,10 0,07
Au moins un parent titulaire d'un grade universitaire 0,09 0,06
Aucun des parents n'est titulaire d'un grade universitaire 0,07Note * 0,05Note *
Ne connaît pas le niveau de scolarité de ses parents 0,04Note * 0,05
Revenu du ménage (avant impôts)
Moins de 40 000 $ (réf.) 0,11 0,04
40 000 $ à 79 999 $ 0,07Note * 0,06
80 000 $ et plus 0,07Note * 0,05
Non déclaré 0,08Note * 0,06
Identité autochtone
Autochtones (réf.) 0,09 0,06
Non-Autochtones 0,07 0,05
Lieu de naissance du répondantTableau 1 Note 3
Né au Canada (réf.) 0,08 0,05
Né à l’extérieur du Canada 0,07 0,06
Statut de minorité visible
Minorité visible (réf.) 0,06 0,04
N’appartenant pas à une minorité visible 0,08Note * 0,06Note *
Orientation sexuelle
Hétérosexuel (réf.) 0,08 0,05
Homosexuel ou bisexuel 0,07 0,07
Ayant subi de la violence avant l’âge de 15 ans
Ayant subi de la violence physique ou sexuelle 0,10Note * 0,07Note *
Ayant subi de la violence physique et sexuelle 0,15Note * 0,14Note *
Aucune (réf.) 0,06 0,04
Témoin de violence faisant intervenir au moins un parent avant l’âge de 15 ans
Oui 0,10Note * 0,08Note *
Non (réf.) 0,07 0,05
Ayant subi une discrimination au cours des cinq années précédentes
Oui 0,13Note * 0,10Note *
Non (réf.) 0,06 0,04

Le cyberharcèlement ne variait pas selon les niveaux de scolarité des femmes et des hommes. Le niveau de scolarité des parents, cependant, était associé aux expériences de cyberharcèlement. Les femmes dont les parents n’avaient pas de grade universitaire affichaient une probabilité plus faible de subir du cyberharcèlement comparativement aux femmes dont les parents étaient tous deux titulaires d’un grade universitaire (7 % par rapport à 10 %). On a observé une tendance semblable chez les hommes (5 % par rapport à 7 %)Note 22.

De précédentes recherches ont démontré une relation entre le revenu du ménage et la victimisation en ligne. Plus précisément, les personnes appartenant à des ménages dans les tranches inférieures de revenu sont plus susceptibles de déclarer avoir subi une victimisation en ligneNote 23. Chez les femmes, on a observé que le revenu du ménage avant impôts était associé à une expérience de cyberharcèlement. Par rapport aux femmes ayant déclaré un revenu de moins de 40 000 $, les femmes ayant déclaré un revenu de 40 000 $ à moins de 80 000 $ affichaient une probabilité moindre d’avoir subi du cyberharcèlement (7 % par rapport à 11 %), tout comme celles ayant déclaré un revenu de 80 000 $ et plus (7 % par rapport à 11 %). À l’inverse, le revenu du ménage ne constituait pas une variable explicative importante de cyberharcèlement chez les hommes.

Les résultats du modèle ont également permis de confirmer l’association entre les expériences passées de violence et le cyberharcèlement. La probabilité de subir du cyberharcèlement était, par exemple, significativement plus élevée chez les femmes ayant subi de la violence physique et sexuelle avant l’âge de 15 ans (15 %) et chez celles ayant subi l’une de ces formes de violence (10 %) que chez celles n’ayant pas déclaré avoir subi de violence pendant l’enfance (6 %). On a observé des résultats semblables chez les hommes. De plus, le fait d’avoir été témoin d’actes de violence faisant intervenir au moins un parent avant l’âge de 15 ans était également associé à une expérience de cyberharcèlement chez les femmes (10 % par rapport à 7 % de celles n’ayant pas vécu cette expérience) et chez les hommes (8 % par rapport à 5 %). De tels résultats correspondent aux recherches précédentes indiquant que les enfants ayant été témoins d’actes de violence sont plus susceptibles d’en faire l’expérience eux-mêmes durant leur enfance et leur vie adulteNote 24.

La probabilité de cyberharcèlement était également significativement plus élevée chez les personnes ayant subi de la discrimination au cours des cinq années précédentes. Chez les femmes, celles ayant vécu de telles expériences affichaient une probabilité plus élevée de subir du cyberharcèlement (13 %) comparativement à celles n’en ayant pas fait l’expérience (6 %). Cette différence était également significative chez les hommes (10 % par rapport à 4 %).

La probabilité d’avoir subi du cyberharcèlement ne variait pas selon l’orientation sexuelle, le lieu de naissance ou l’identité autochtone. Au niveau bivarié, ces variables étaient toutes liées à une probabilité accrue de subir du cyberharcèlement, en particulier chez les femmesNote 25. Les femmes autochtones, par exemple, étaient plus susceptibles de subir du cyberharcèlement que les femmes non autochtones (15 % par rapport à 7 %); aucune différence significative n’a été observée entre les hommes autochtones et non autochtones. De la même manière, plus de 15 % des femmes homosexuelles ou bisexuelles ont déclaré avoir fait l’objet de cyberharcèlement, par rapport à 7 % des femmes hétérosexuelles (les résultats observés étaient semblables chez les hommes). Chez les femmes nées au Canada, la proportion était également supérieure à celle observée chez les femmes nées hors du pays (une telle relation n’a pas été observée chez les hommes). Ces différences, cependant, ne sont plus significatives lorsque les variables concernant l’expérience passée de violence ou de discrimination et le fait d’avoir été témoin d’actes de violence parentale sont ajoutées au modèleNote 26.

Il existe une relation entre le fait d’avoir subi du cyberharcèlement, l’autoévaluation de la santé mentale et la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité

De nombreuses études indiquent l’incidence négative du cyberharcèlement sur la santé mentale et le bien-être et reconnaissent que le harcèlement n’a pas à être physique (ou hors ligne) pour porter préjudiceNote 27. Certaines personnes peuvent trouver l’expérience de cyberharcèlement particulièrement pénible, en raison de leur accessibilité constante par téléphone cellulaire, courriel et médias sociaux. De plus, de précédentes recherches laissent croire que dans les cas où le cyberharcèlement fait intervenir des médias sociaux (p. ex. Facebook et Twitter), les messages indésirables et l’information inappropriée peuvent être immédiatement visibles à la famille et aux amis, portant ainsi préjudice simultanément au bien-être psychologique et à la réputation de la personne.

Dans la présente section, on étudie également la relation entre le fait de subir du cyberharcèlement, l’autoévaluation de la santé mentale et la satisfaction autoévaluée en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité. Les données de l’ESG ne permettent pas d’établir de relations causales; elles fournissent une association entre ces variables. Les résultats sont fondés sur des modèles distinctsNote 28 pour chaque indicateur de santé mentale et de satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité utilisé comme variable dépendante et ils comprennent une expérience de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes comme l’une des variables explicatives.

Les résultats indiquent que les femmes ayant fait l’objet de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes affichaient une probabilité de 67 % de déclarer avoir une santé mentale « très bonne » ou « excellente », par rapport à 74 % de leurs homologues n’ayant pas fait l’objet de cyberharcèlement (tableau 2). Une relation semblable a été observée chez les hommes. Les hommes ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes affichaient une probabilité plus faible de déclarer avoir une santé mentale « très bonne » ou « excellente » à celles des hommes n’ayant pas subi de cyberharcèlement (70 % par rapport à 75 %).

Tableau 2
Indicateurs d’autoévaluation de la santé mentale et de la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité, femmes et hommes de 18 ans et plus, selon l'expérience de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentesTableau 2 Note 1  2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Indicateurs d’autoévaluation de la santé mentale et de la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité Indicateur , Autoévaluation de la santé mentale « très bonne » ou « excellente », Autoévaluation de la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité « satisfait » ou « très satisfait », « Pas du tout inquiet » en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité lorsque seul à la maison le soir ou une fois la nuit tombée et « Pas du tout inquiet » en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité en rentrant seul à la maison le soir ou une fois la nuit tombée, calculées selon probabilité prédite unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Indicateur
Autoévaluation de la santé mentale « très bonne » ou « excellente » Autoévaluation de la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité « satisfait » ou « très satisfait » « Pas du tout inquiet » en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité lorsque seul à la maison le soir ou une fois la nuit tombéeTableau 2 Note 2 « Pas du tout inquiet » en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité en rentrant seul à la maison le soir ou une fois la nuit tombéeTableau 2 Note 3
probabilité prédite
Hommes
Ayant été victime de cyberharcèlement 0,70Note * 0,90 0,94 0,93
N'ayant pas été victime de cyberharcèlement (réf.) 0,75 0,92 0,95 0,94
Femmes
Ayant été victime de cyberharcèlement 0,67Note * 0,80Note * 0,77Note * 0,66
N'ayant pas été victime de cyberharcèlement (réf.) 0,74 0,86 0,83 0,70

Chez les femmes, une relation existait entre le fait d’avoir subi du cyberharcèlement et la satisfaction en matière de sécurité personnelle par rapport à la criminalité. Les femmes ayant fait l’objet de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes affichaient une probabilité inférieure de déclarer être « satisfaite » ou « très satisfaite » (80 %) de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité, comparativement à celles n’ayant pas subi de cyberharcèlement (86 %). Une telle relation n’a pas été observée chez les hommes.

De même, la probabilité qu’une femme ait déclaré se sentir « pas du tout inquiète » pour sa sécurité personnelle par rapport à la criminalité lorsqu’elle était seule chez elle le soir ou une fois la nuit tombée était plus faible chez celles ayant subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes (77 %), par rapport à celles n’ayant pas fait l’objet de cyberharcèlement (83 %). Cette relation n’a pas été observée chez les hommes.

Conclusion

La présente étude permet de confirmer des résultats précédents indiquant que la prévalence du cyberharcèlement est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Même si les facteurs de risque associés au cyberharcèlement étaient semblables entre les femmes et les hommes, le revenu du ménage constituait une exception notable. Plus précisément, les femmes ayant déclaré un revenu du ménage plus faible avaient une probabilité plus élevée de subir du cyberharcèlement que leurs homologues ayant un revenu plus élevé. On n’observe pas la même association parmi les hommes.

De plus, que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, une expérience passée de violence constituait un facteur significatif associé à une expérience de cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes. Toutes choses étant égales par ailleurs, une probabilité plus élevée de subir du cyberharcèlement a été observée chez les personnes ayant subi de la violence physique et/ou sexuelle durant l’enfance, ainsi que chez les personnes ayant été témoins pendant leur enfance d’actes de violence faisant intervenir au moins un parent, comparativement aux personnes n’ayant pas vécu de telles expériences.

Même si l’expérience de cyberharcèlement a été associée à une moins bonne santé mentale autodéclarée à la fois chez les hommes et chez les femmes, les femmes ayant subi du cyberharcèlement étaient moins satisfaites de leur sécurité personnelle par rapport à la criminalité. Les résultats de l’étude attirent l’attention sur les différences entre les sexes en matière de cyberharcèlement dans l’ensemble du Canada, ajoutant ainsi des éléments à la conversation actuelle sur la violence fondée sur le sexe.

Amanda Burlock est analyste au sein de la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada et Tamara Hudon est maintenant conseillère principale de la recherche et de l'évalutation à la Recherche, planification et évaluation de Condition féminine Canada. La production du présent rapport d’analyse a été appuyée par un financement de Condition féminine Canada.

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Sources de données, méthodes et définitions

Sources des données

Dans la présente étude, on utilise les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2014 sur la sécurité des Canadiens (victimisation). La population cible était composée de la population canadienne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement et résidant dans l’une des 10 provinces canadiennes (à l’exception des territoires). Les données ont été recueillies tout au long de l’année civile 2014. La participation à l’enquête était volontaire, et les données ont été recueillies directement auprès des participants à l’enquête (autodéclaration). La taille finale de l’échantillon de l’ESG de 2014 sur la victimisation était de 33 127 répondants, et le taux de réponse était de 52,9 %. Les données autodéclarées sont différentes des données déclarées par la police, car ce ne sont pas tous les incidents qui sont nécessairement signalés à la police.

Méthodes

Seules les personnes ayant indiqué avoir utilisé Internet au moins une fois au cours des cinq années précédentes ont été comprises dans l’étude. Toutes les estimations figurant dans la présente étude tiennent compte de la conception de l’enquête, y compris une technique « bootstrap » appliquée pour calculer toutes les estimations de la variance. En ce qui concerne la présente étude, des modèles de régression logistique distincts ont été utilisés pour les femmes et les hommes, et leurs résultats ont été présentés comme des probabilités prédites. Sauf indication contraire, les réponses « Ne sait pas », « Refus » et « Non déclaré » ont été exclues des dénominateurs utilisés lors du calcul des proportions.

Il convient d’interpréter avec prudence les estimations dont le coefficient de variation est égal ou supérieur à 16,6 % et inférieur à 33,3 %; ces estimations sont désignées au moyen de la mention E dans les tableaux et graphiques. Les estimations dont le coefficient de variation est de 33,3 % ou plus ne sont pas présentées.

Les lecteurs devraient noter que les données utilisées dans la présente étude sont transversales et que les analyses présentées sont corrélationnelles. Les relations causales ne peuvent être déduites.

Définitions

L’échantillon de la présente étude est limité aux personnes ayant déclaré avoir utilisé Internet au moins une fois au cours des cinq années précédentes. Deux mesures ont été utilisées pour déterminer si un répondant avait subi du cyberharcèlement au cours des cinq années précédentes; elles font partie d’une série plus vaste de variables relatives au harcèlement. Ces deux mesures, et le pourcentage de réponses « oui », figurent au tableau 3, selon le sexe.

Tableau 3
Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant répondu « oui » aux questions sur le cyberharcèlement, 2014
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage de femmes et d'hommes de 15 ans et plus ayant répondu « oui » aux questions sur le cyberharcèlement Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Femmes Hommes
pourcentage
Au cours des cinq années précédentes, avez-vous été la cible d’une attention répétée et non souhaitée vous ayant fait craindre pour votre sécurité ou la sécurité d’une personne de votre connaissance? C’est-à-dire...
Harcèlement (communication) : Au cours des cinq années précédentes, avez-vous fait l'objet d’une attention répétée et importune qui vous a fait craindre pour votre sécurité ou pour celle de l'une de vos connaissances? C'est-à-dire : Est-ce que quelqu’un vous a envoyé des messages importuns au moyen de courriels, de textes, de Facebook ou d'autres sites de médias sociaux? 7,0 4,8
Harcèlement (menace) : Au cours des cinq années précédentes, avez-vous fait l'objet d’une attention répétée et importune qui vous a fait craindre pour votre sécurité ou pour celle de l'une de vos connaissances? C'est-à-dire : Est-ce que quelqu’un a diffusé des photos ou des renseignements inappropriés, indésirables ou personnels vous concernant sur un site de médias sociaux? 1,3 1,5
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