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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Septembre 2001     Vol. 2, no. 9

Évolution du lieu de travail : le travail à domicile

Ernest B. Akyeampong et Richard Nadwodny

Au fur et à mesure de la transition d'une économie rurale fondée sur les ressources à une économie industrialisée et urbaine au Canada, le lieu de résidence s'est dissocié du lieu de travail. Tout au long des années 1900, l'accès accru aux automobiles, l'amélioration de l'infrastructure de transport et l'essor du réseau de transport public ont contribué ensemble à modifier l'allure des villes canadiennes, petites et grandes, et ont fait en sorte que le lieu de travail peut maintenant être très éloigné du domicile. Toutefois, au cours des deux dernières décennies, la tendance semble s'être renversée dans une certaine mesure : les progrès technologiques, notamment dans le secteur de l'information (par exemple, les ordinateurs et Internet) ont permis à des travailleurs de nombreuses branches d'activité de travailler à partir de leur domicile, dans leur voiture et même en voyage. Les pratiques de réduction des effectifs, de restructuration et de sous-traitance des entreprises et des gouvernements, particulièrement au cours de la dernière décennie, pourraient aussi avoir incité des employés à occuper un emploi autonome à la maison note 1 . Cette perception n'est pas soutenue par les résultats empiriques d'une étude récente (Lin, Yates et Picot, 1999) note 2 .

A partir de diverses enquêtes, la présente étude permet d'examiner le nombre de Canadiens qui travaillent habituellement à la maison depuis les trois dernières décennies. Elle traite des avantages et des inconvénients de ces modalités de travail. Elle comprend un profil de ces travailleurs, du type de travail qu'ils exercent, du volume de travail qu'ils accomplissent à la maison et de la façon dont il l'exerce, plus particulièrement en ce qui a trait à l'utilisation des ordinateurs. L'étude porte en outre sur certains aspects qualitatifs du travail.

Taille de l'effectif des travailleurs à domicile

Les estimations du nombre de personnes qui travaillent à domicile remontent au Recensement de 1971. Depuis, l'Enquête sur les horaires et les conditions de travail (EHCT), l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu, l'Enquête sociale générale (ESG) et l'Enquête sur le lieu de travail et les employés ont toutes permis de recueillir des données semblables. Toutefois, ces enquêtes diffèrent du point de vue des questions qui sont posées, des périodes de référence (et, en fait, pour certaines enquêtes, les questions étaient différentes). Il n'existe donc pas de séries chronologiques uniformes sur les travailleurs à domicile, ce qui fait que l'on ne peut dégager de tendances précises pour les trois dernières décennies.

Néanmoins, des ressemblances quant à la formulation des questions de certaines enquêtes permettent l'élaboration de deux « mini-séries » sur les tendances. Les recensements de 1971, 1981 et 1991 sont relativement comparables, de même que l'EHCT (1991 et 1995) et l'ESG de 2000. Comparativement à l'EHCT et du ESG, la définition des travailleurs à domicile utilisée dans le cadre du recensement est plus restrictive, ce qui entraîne un sous-dénombrement des travailleurs à domicile dans la série du recensement (voir Sources des données, questions et estimations).

Selon le recensement, le nombre de travailleurs à domicile est passé de 613 000 à 1 079 000 entre 1971 et 1991. Toutefois, cette augmentation correspond à celle de l'ensemble de la population active, ce qui fait que la proportion de personnes travaillant à la maison est demeurée inchangée à environ 8 %. Le nombre de travailleurs à domicile a augmenté, tant chez les employés que chez les travailleurs autonomes (passant de 196 000 à 461 000 pour les employés et de 417 000 à 618 000 pour les travailleurs autonomes), mais la proportion des employés travaillant à domicile est demeurée à peu près inchangée représentant environ 4 % de tous les employés, tandis que la part de travailleurs autonomes travaillant à domicile est passée de 39 % à 43 % par rapport à l'ensemble des travailleurs autonomes.

L'année 1991 peut servir de transition entre les mini-séries du recensement et de l'EHCT/ESG. Cette année-là, le recensement (effectué en juin) a recensé 461 000 employés travaillant à la maison, tandis que l'EHCT (effectuée en novembre) estimait ce nombre à 617 000, soit environ un tiers de plus que le recensement. (L'EHCT de 1991 ne comprenait pas les travailleurs autonomes.) Même si une partie de la différence peut être attribuée sans aucun doute au caractère saisonnier des données, une autre partie vient de la formulation du questionnaire, la définition moins restrictive de l'EHCT ayant contribué au nombre plus important de travailleurs à domicile enregistré par cette enquête note 3 .

Les estimations de l'EHCT de 1995 et de l'ESG de 2000 montrent aussi que le nombre de personnes qui effectuent une partie ou la totalité de leur travail à la maison est passé de 2 129 000 en 1995 à 2 795 000 en 2000, mais que la proportion de l'emploi total qu'elles représentent est demeurée à peu près inchangée à environ 16 ou 17 %. Les employés et les travailleurs autonomes qui travaillent à domicile ont vu leur nombre augmenter au cours de la période, passant de 1 003 000 à 1 426 000, dans le cas des employés, et de 1 126 000 à 1 369 000, dans le cas des travailleurs autonomes. Toutefois, puisque la croissance du travail à domicile correspond à une croissance à peu près égale des autres modalités de travail, les pourcentages d'employés et de travailleurs autonomes travaillant à domicile ont peu changé au cours de la période (autour de 9 à 10 % pour les employés et de 50 à 53 % pour les travailleurs autonomes).

Avantages et inconvénients du travail à domicile

Le travail à la maison comporte à la fois des avantages et des inconvénients. Dans le cas des employés, il permet une plus grande souplesse dans la planification des activités, un meilleur équilibre entre le travail et les responsabilités personnelles ou familiales, une réduction des dépenses de transport, d'habillement et de nourriture, ainsi qu'une réduction du temps de déplacement quotidien. Parmi les aspects négatifs du travail à domicile figurent la diminution du cercle social, la mise en veilleuse de l'avancement professionnel ou parfois même l'augmentation de la charge de travail.

Dans le cas de l'employeur, le travail à la maison peut accroître la productivité des employés, réduire les dépenses liées aux locaux, améliorer le recrutement et le maintien en poste des employés et réduire l'absentéisme note 4 . Parmi les inconvénients les plus couramment cités figurent des problèmes liés à la coordination du travail et à la communication avec les employés, le manque de contrôle sur la qualité du travail et les problèmes liés à la sécurité de l'information.

Nombre des avantages et des inconvénients énumérés ci-dessus pour les employés s'appliquent aussi aux travailleurs autonomes. Outre les économies qu'ils peuvent réaliser en exploitant leur entreprise à la maison, plutôt qu'à partir d'une usine ou de locaux à l'extérieur, les travailleurs autonomes ont aussi accès à certaines déductions d'impôt note 5 .

La société en général peut aussi profiter de la réduction de la congestion routière (et peut-être des accidents et des coûts s'y rapportant) et de la pollution de l'air (c'est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre). Parmi les aspects négatifs figurent l'augmentation du bruit, de la circulation et de la pollution dans certains quartiers résidentiels.

Qui travaille à la maison

D'après l'ESG, 2,8 millions de personnes travaillaient à domicile en 2000 (tableau 1). Bien que ce nombre soit également réparti entre les employés et les travailleurs autonomes (1,4 million chaque), pour les premiers cette proportion ne représentait que 10 % de l'ensemble des employés, alors que pour les seconds elle représentait 50 % de leur groupe. Des profils distincts sont établis pour les employés et les travailleurs autonomes, du fait que la décision d'un employé de travailler à la maison dans le cas d'un employé est généralement prise de concert avec son employeur, ce qui n'est pas le cas pour les travailleurs autonomes.

Parmi les employés, la fréquence du travail à domicile est légèrement supérieure chez les hommes (10,6 %) que chez les femmes (9,8 %). Les travailleurs dans la force de l'âge (25 à 54 ans) sont les plus susceptibles d'adopter ces modalités de travail (12,0 %), et les jeunes (15 à 24 ans) les moins susceptibles de le faire (4,6 %). La pratique est presque aussi répandue chez les travailleurs à temps plein que chez les travailleurs à temps partiel. Les employés mariés sont plus susceptibles de travailler à domicile que leurs homologues célibataires (jamais mariés) (12,1 % par rapport à 7,0 %). Une part de la différence découle de l'effet de l'âge. La pratique est plus répandue chez les employés qui ont de jeunes enfants, particulièrement des enfants d'âge préscolaire (14,8 %) que chez les employés sans enfant (11,5 %).

La probabilité qu'un employé effectue habituellement la totalité ou une partie de son travail à la maison augmente selon son niveau de scolarité. Cela vient principalement du fait que les professions qui se prêtent le mieux à ce genre de modalités de travail ont tendance à comprendre des concentrations plus élevées de travailleurs très scolarisés. L'inverse est aussi vrai. Parmi les employés titulaires d'un diplôme universitaire, environ 23 % ont effectué une partie ou la totalité de leur travail à la maison, comparativement à seulement 4 % des personnes n'ayant pas de diplôme d'études secondaires.

Parmi les travailleurs autonomes, la fréquence des gens qui travaillent à la maison était d'environ 50 % pour la plupart des groupes démographiques sélectionnés. Parmi les exceptions dignes de mention figurent des fréquences inférieures à la moyenne chez les jeunes entrepreneurs (42,3 %), les entrepreneurs les moins scolarisés (38,2 %), et les personnes jamais mariées (40,2 %). De même, on trouve des fréquences supérieures à la moyenne (plus de 56 %) chez les entrepreneurs titulaires de diplôme universitaire et chez le groupe des personnes séparées, divorcées ou veuves.

Tâches et volume de travail accompli à la maison

Le travail à la maison varie selon la profession et la branche d'activité (tableau 2). Dans une économie de marché de maximisation du profit, un employeur permet de telles modalités selon des facteurs comme la faisabilité opérationnelle, les effets sur le moral et la productivité des collègues et les exigences syndicales. La faisabilité opérationnelle est liée en partie à la nécessité ou non que l'employé soit présent sur les lieux de travail pour avoir des contacts avec ses collègues, et au fait que l'équipement utilisé au travail soit disponible ou transportable à la maison. Un travailleur de chaîne de montage d'automobiles, par exemple, doit travailler dans les locaux de l'employeur, tandis qu'un chercheur en sciences sociales peut travailler plus facilement à partir de la maison.

Compte tenu de ces facteurs, les fréquences les plus faibles de travail à la maison se retrouvent parmi les travailleurs des secteurs de la transformation et de la fabrication (2,9 %); des métiers, du transport et de la machinerie (4,0 %); ainsi que de la santé (4,5 %). Par contraste, les fréquences les plus hautes se retrouvent chez les employés qui occupent des postes de gestion (25,4 %) et dans les professions en sciences sociales et en éducation (26,5 %). La haute fréquence parmi les gestionnaires est surprenante, étant donné qu'on s'attend généralement à ce que ces personnes soient sur place pour superviser et diriger les autres.

Le tableau selon la branche d'activité correspond pour une large part à celui selon la profession. Le travail à la maison est moins répandu chez les employés des services d'hébergement et de restauration (3,6 %), de la construction (7,0 %), des métiers (7,1 %) et de la fabrication (7,4 %). Des fréquences plus élevées ont été observées chez les employés des services d'enseignement (23,4 %) et ceux du secteur des services professionnels, scientifiques et techniques (22,9 %).

La fréquence du travail à la maison chez les travailleurs autonomes, selon la profession et la branche d'activité, est généralement semblable à celle notée chez les employés, sauf que pour chaque profession et chaque branche d'activité, la pratique est beaucoup plus répandue chez les travailleurs autonomes.

La fréquence varie aussi selon la province. Ces écarts reflètent en partie les différences quant à la répartition selon la branche d'activité et la profession entre les provinces. La pratique était la plus répandue en Colombie-Britannique (12,0 %) et la moins répandue au Nouveau-Brunswick (7,6 %). Dans le cas des travailleurs autonomes, ceux du Manitoba (55,1 %) étaient les plus susceptibles de travailler à domicile. Ceux du Nouveau-Brunswick étaient les moins susceptibles (35,8 %) de le faire.

La plupart des employés qui travaillent à la maison ne le font que quelques heures par semaine note 6 . En 2000, environ 65 % de ces employés travaillaient entre 1 et 10 heures par semaine à la maison. Moins de 3 % travaillaient plus de 40 heures. Environ 33 % des travailleurs autonomes travaillant à domicile effectuaient entre une et 10 heures de travail par semaine et 17 % d'entre eux comptaient plus de 40 heures par semaine.

Utilisation des ordinateurs et de la technologie de l'information

Les progrès dans le secteur de la technologie de l'information sont généralement perçus comme figurant parmi les forces sous-jacentes de la croissance du travail à domicile, tant chez les employés que chez les travailleurs autonomes, particulièrement au cours des deux dernières décennies. De façon plus particulière, les innovations qui ont touché les systèmes téléphoniques, et l'avènement du courrier électronique et d'Internet, ont facilité les contacts avec les collègues et les clients, peu importe l'endroit où l'on se trouve. Toutefois, quelles sont les preuves à l'appui de cette affirmation?

L'ESG permet de démontrer que l'avènement de l'informatique et de la technologie de l'information ont non seulement eu un effet plus grand sur les travailleurs à domicile que sur leurs collègues qui travaillent à l'extérieur de leur domicile, mais que les travailleurs à domicile utilisent beaucoup plus ces nouvelles technologies. Cela s'applique à la fois aux employés et aux travailleurs autonomes (tableau 3).

Parmi les employés, environ 77 % des travailleurs à domicile, comparativement à 54 % de leurs homologues qui travaillent à l'extérieur de leur domicile, étaient d'avis que leur travail avait été touché dans une large mesure ou dans une certaine mesure par l'ordinateur et la technologie de l'information au cours des cinq dernières années. En outre, environ 83 % des employés travaillant à domicile, comparativement à 51 % de leurs homologues travaillant à l'extérieur, ont indiqué avoir utilisé un ordinateur pour leur emploi principal au cours des 12 derniers mois.

La fréquence d'utilisation des ordinateurs et des autres technologies de l'information était aussi plus grande chez les employés travaillant à la maison. Les proportions d'employés qui utilisaient le téléphone ou le courrier électronique chaque jour ou plusieurs fois par semaine pour leur travail représentaient 58 % et 48 % respectivement; dans le cas de leurs homo-logues travaillant à l'extérieur, les proportions correspondantes étaient moins de la moitié, soit 26 % et 19 %.

Par ailleurs, une proportion plus élevée d'employés travaillant à domicile (49 %) croyaient que leur travail était devenu plus intéressant du fait de l'utilisation des ordinateurs en comparaison avec 30 % des personnes travaillant à l'extérieur.

Qualité de l'emploi

La qualité de l'emploi peut se mesurer de plusieurs façons pour les deux types de travailleurs. Les limites des données restreignent toutefois la portée à des comparaisons des avantages salariaux et des avantages sociaux des employés qui travaillent à domicile et de leurs homologues qui travaillent à l'extérieur. Les données sur les taux de salaire horaire et les avantages sociaux — particulièrement les régimes de pensions, ainsi que les régimes d'assurances de frais médicaux ou dentaires parrainés par l'employeur, de même que les congés de maladie et les vacances — analysées dans la présente étude proviennent de l'EHCT de 1995. Bien que les données de cette enquête datent un peu, elles constituent néanmoins la seule source d'information disponible.

Dans le cadre d'une étude antérieure (Pérusse, 1998), on a déterminé que les employés qui travaillaient habituellement à la maison avaient un salaire horaire moyen supérieur à celui de leurs homologues travaillant à l'extérieur (20,15 $ comparativement à 14,65 $). Les premiers étaient aussi plus susceptibles d'être couverts par un régime de pensions et un régime d'assurance de frais médicaux ou dentaires parrainés par l'employeur et de bénéficier de congés de maladie payés (graphique). Néanmoins, étant donné que le taux salarial et les avantages sociaux dépendent de plusieurs autres facteurs, y compris l'âge, le sexe, la branche d'activité, la profession, le niveau de scolarité, l'expérience, l'ancienneté professionnelle, l'adhésion syndicale et la taille de l'entreprise, les données ont dû être normalisées pour arriver à des comparaisons plus significatives au niveau statistique note 7 . La normalisation a modifié le tableau de façon marquée. Par exemple, la normalisation selon l'âge, le sexe et la profession entraîne une diminution de l'écart du salaire horaire (17,07 $ par rapport à 15,07 $) entre les deux groupes de travailleurs et un renversement des résultats en ce qui a trait au régime de pensions et aux régimes d'assurance de frais médicaux et dentaires. Ainsi, les résultats normalisés confirment que les taux de rémunération et les avantages sociaux sont le résultat combiné de nombreux facteurs, et que le lieu de travail ne constitue pas nécessairement un facteur déterminant important, et ne joue peut-être aucun rôle.

Résumé

Le travail à domicile offre des avantages ainsi que des inconvénients pour les employeurs, les employés et les travailleurs autonomes. Même s'il n'existe pas de séries chronologiques uniformes, les données de diverses sources laissent supposer que le nombre de Canadiens qui effectuent une partie ou dans certains cas la totalité de leur travail à domicile a augmenté au cours des trois dernières décennies. Cette croissance correspond toutefois à des augmentations proportionnellement semblables dans l'emploi des travailleurs à l'extérieur du domicile, la part du travail à domicile demeure donc relativement inchangée. Pour des raisons opérationnelles, cette pratique est la plus répandue chez les travailleurs en sciences sociales et en éducation, et la moins répandue dans les secteurs de la fabrication, de la construction, de l'hébergement et de la restauration ainsi que de la santé. Les innovations dans le domaine de la technologie de l'information qui se sont produites au cours des deux dernières décennies semblent avoir affecté les travailleurs à domicile le plus. L'utilisation des ordinateurs, du courrier électronique, d'Internet et du téléphone pour des raisons liées au travail sont beaucoup plus grandes chez les travailleurs à domicile que chez ceux qui travaillent uniquement à l'extérieur de la maison. Par ailleurs, un plus grand pourcentage de travailleurs à domicile (employés et travailleurs autonomes confondus) sont d'avis que leur travail est devenu plus intéressant du fait de l'utilisation des ordinateurs.

L'avenir du travail à domicile, surtout pour les employés, repose sur plusieurs facteurs. Du point de vue de l'employeur, ils comprennent des problèmes liés à la coordination du travail et à la communication avec les employés, des préoccupations concernant la sécurité des renseignements confidentiels et des problèmes de coûts relativement au soutien technique informatique à domicile. Du point de vue de l'employé, on prétend que l'attrait du travail à domicile est non statique, en fonction du cycle de vie de la personne et des exigences familiales. Pour le travailleur autonome, les lois relatives au zonage continueront à jouer un rôle important.

 

Source de données, questions et estimations

tableau

Notes

  1. Selon l'Enquête sur la population active, le nombre de travailleurs autonomes dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques (qui comprennent de nombreux experts-conseils) a plus que doublé (+119 %) de 1989 à 1999, ce qui est bien supérieur à l'augmentation de 37 % de l'ensemble du travail autonome au cours de la même période.
  2. Les résultats de modélisation à effets fixes provenant de l'étude de Lin et autres démontrent une relation statistiquement significative mais empiriquement faible et négative (positive) entre le travail autonome et le chômage (emploi à plein temps et rémunéré).
  3. Le Recensement de 1996 n'est pas utilisé dans cette étude parce que sa définition du travail à domicile est plus restrictive, le fait de travailler habituellement à la maison ayant été défini comme la plupart du temps (par exemple 3 jours sur 5). Il n'est donc pas surprenant, compte tenu de cette définition allégée, que le Recensement de 1996 ait permis de dénombrer 1 086 000 travailleurs à domicile, ce qui diffère peu des 1 079 000 recensés en 1991. (Le Recensement de 2001 a aussi utilisé la définition plus restrictive.)
  4. Nortel Networks est un exemple de grande compagnie canadienne de technologie de pointe qui utilise le travail à domicile (ou télétravail, comme on l'appelle dans l'entreprise) pour attirer des travailleurs et maintenir les employés en poste. En 2000, environ 17 % (13 000) de l'ensemble des employés de la compagnie participaient au programme de télétravail. Nortel estime que l'adoption de ce programme a donné lieu à une réduction de 20 % de l'absentéisme, une amélioration de 10 % de la satisfaction professionnelle, et une réduction de 24 % du roulement de personnel. La compagnie estime en outre pouvoir réaliser des économies annuelles de 20 millions de dollars en frais immobiliers, en raison de son programme de télétravail, et une réduction annuelle de 30 millions de livres du niveau d'émission de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, en raison de la diminution du nombre d'employés qui se déplacent quotidiennement pour aller au travail, (Telecommute Connecticut-Research).
  5. Les lois fiscales au Canada permettent aux personnes qui utilisent leur domicile comme lieu de travail de déduire certains coûts d'amortissement et d'autres dépenses, comme la consommation d'énergie, lorsqu'elles produisent leur déclaration d'impôt.
  6. Bien que très intéressantes, les données de l'enquête ne permettent pas d'évaluer la proportion de travail hebdomadaire effectué à domicile.
  7. La normalisation est une technique statistique qui permet d'évaluer les différences observées quant à des caractéristiques particulières entre un groupe et un autre, à condition que ces deux groupes soient identiques à certains égards. Dans le cas du travail rémunéré à domicile, il est intéressant de savoir si le travail à domicile justifie à lui seul les différences de rémunération par rapport aux personnes qui travaillent à l'extérieur. Pour éliminer l'effet de l'âge, du sexe et de la profession sur la rémunération des travailleurs, les répondants sont répartis en deux catégories (travailleurs à domicile/travailleurs à l'extérieur du domicile) de façon à ce que chaque combinaison de variables soit représentée dans la même proportion que dans l'ensemble du groupe de travailleurs.

Documents consultés

Auteurs

Ernest B. Akyeampong est au service de la Division de l'analyse des enquêtes sur le travail et les ménages. On peut communiquer avec lui au (613) 951-4624 ou à ernest.akyeampong@statcan.gc.ca.

Richard Nadwodny est au service de la Division des opérations du recensement. On peut communiquer avec lui au (613) 951-3950 ou à richard.nadwodny@statcan.gc.ca.

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© Statistique Canada - Conditions d'utilisation Date de publication : 2001-09-19