Les rachats records d'obligations canadiennes ont entraîné une réduction globale de 7 milliards de dollars des avoirs des non-résidents en obligations canadiennes, ce qui explique le fléchissement de 4,2 milliards de dollars des avoirs étrangers en titres canadiens en décembre. Toutefois, ce recul a été compensé dans une certaine mesure par les achats d'instruments du marché monétaire effectués par les non-résidents, les plus élevés en près de six ans.

Graphique 1
Investissements étrangers de portefeuille en valeurs mobilières canadiennes

Les achats d'obligations étrangères ont dominé les investissements canadiens en titres étrangers qui s'élevaient à 3,5 milliards de dollars en décembre, après des achats de 2,3 milliards de dollars en novembre. Les Canadiens ont également continué d'acquérir des actions étrangères en décembre, tout en se départant de certains de leurs avoirs en instruments du marché monétaire étranger.

Les avoirs étrangers en obligations canadiennes accusent un net recul

La chute des investissements étrangers en obligations canadiennes représente la plus forte réduction depuis août 2003. Elle s'explique surtout par des rachats nets (rachats moins nouvelles émissions) ayant totalisé 6,3 milliards de dollars durant le mois.

Dans l'ensemble, les avoirs étrangers en obligations canadiennes ont reculé dans la plupart des secteurs, mais surtout au chapitre des émissions de sociétés et du gouvernement fédéral. Les investisseurs américains ont procédé à une réduction de leurs avoirs de 5,1 milliards de dollars, soit la plus forte de toutes. Sur le plan des devises, le désinvestissement étranger survenu en décembre a porté essentiellement sur des obligations libellées en dollars américains, suivies des obligations en dollars canadiens.

En 2005, les investissements étrangers en obligations canadiennes ont totalisé 2,4 milliards de dollars, ce qui représente un peu plus de un dixième de la valeur enregistrée en 2004. Les rachats nets ont encore une fois joué un rôle de premier plan en 2005, les rachats d'obligations canadiennes détenues à l'étranger ayant augmenté par rapport à 2004, tandis que la valeur des nouvelles émissions sur les marchés étrangers, en particulier les émissions de sociétés, a considérablement diminué par rapport aux années précédentes.

La faiblesse généralisée des investissements a masqué l'activité des investisseurs asiatiques, qui ont procédé à l'investissement annuel en obligations canadiennes le plus important depuis la fin des années 1980. Les avoirs des non-résidents en obligations canadiennes ont également varié sur le plan des devises durant l'année, alors que les investissements en obligations canadiennes libellées en dollars américains ont reculé de 6,5 milliards de dollars, tandis que les investissements en obligations libellées en dollars canadiens et dans d'autres devises ont augmenté de 3,7 et de 5,1 milliards de dollars, respectivement.

Après des achats de 231 millions de dollars d'instruments du marché monétaire canadien en novembre, les non-résidents en ont acquis pour une valeur de 2,7 milliards de dollars en décembre, ce qui représente leur plus gros investissement dans ces instruments depuis mars 2000. En décembre, les investissements ont surtout porté sur des effets du gouvernement fédéral. Dans l'ensemble, l'essentiel des achats en décembre est attribuable aux investisseurs américains.

Malgré leur faible valeur, les investissements étrangers en instruments du marché monétaire canadien réalisés en 2005 constituent un renversement de situation par rapport aux désinvestissements observés au cours des deux dernières années. Les non-résidents ont ainsi acquis pour 446 millions de dollars de ces instruments, surtout des effets du gouvernement fédéral et de sociétés.

Les prises de contrôle ralentissent le rythme des investissements en actions canadiennes

Les achats étrangers d'actions canadiennes en circulation se sont poursuivis pour un sixième mois consécutif, ayant atteint 1,9 milliard de dollars en décembre. Toutefois, ces achats ont été en grande partie neutralisés par des opérations spéciales reliées à des prises de contrôle étrangères d'entreprises canadiennes. Dans le cadre de ces prises de contrôle, les actionnaires de portefeuilles étrangers ont vendu leurs actions canadiennes pour du comptant, ayant réduit leurs avoirs canadiens de 1,7 milliard de dollars.

Bien qu'en baisse par rapport aux achats records de 35,8 milliards de dollars effectués en 2004, les investissements étrangers en actions canadiennes ont néanmoins atteint un niveau considérable de 12,7 milliards de dollars en 2005. Les achats effectués au cours de l'année ont été dominés en grande partie par l'acquisition d'actions d'entreprises canadiennes du secteur des ressources naturelles. Le prix des matières brutes a fait un bond de près de 13 % en 2005, tandis que l'indice composite S&P/TSX a clôturé l'année à 11 272,3, soit une augmentation de presque 22 % par rapport à la fin de 2004.

Les Canadiens continuent d'investir fortement dans les titres étrangers

Les investisseurs canadiens ont acquis pour 3,5 milliards de dollars de titres étrangers en décembre, après en avoir obtenu pour une valeur de 2,3 milliards de dollars en novembre. En décembre, les investissements ont surtout porté sur les obligations étrangères, pour lesquelles les Canadiens ont consacré 3,7 milliards de dollars. Ces derniers se sont également procurés des actions étrangères d'une valeur de 649 millions de dollars, surtout des actions américaines. Un désinvestissement de 871 millions de dollars d'instruments du marché monétaire étranger a toutefois annulé en partie ces achats. Les deux tiers du désinvestissement ont porté sur des bons du Trésor américain, soit la plus forte cession de ces titres par les Canadiens depuis janvier 2004.

Pour l'ensemble de l'année 2005, les acquisitions de titres étrangers par les Canadiens ont atteint le montant impressionnant de 42,2 milliards de dollars, comparativement à 18,5 milliards de dollars l'année précédente. Toutes les catégories d'actifs ont été visées, mais surtout les obligations étrangères, dont les achats ont atteint un sommet de 25,6 milliards de dollars, répartis presque également entre les obligations du Trésor américain, d'autres obligations américaines et les obligations d'outre-mer. Une partie de ces investissements a été consacrée à un nombre important d'obligations étrangères libellées en dollars canadiens, émises directement sur le marché canadien au cours de l'année. De plus, le plafond de contenu étranger pour les véhicules de placement canadiens à impôt différé a été éliminé durant l'année.

Graphique 2
Investissements canadiens de portefeuille en valeurs mobilières étrangères¹