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Balance des paiements internationaux du Canada

Système de comptabilité nationale

Troisième trimestre 2007

67-001-X


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Analyse — Troisième trimestre 2007

Au troisième trimestre de 2007, l'excédent du compte courant du Canada avec le reste du monde, après désaisonnalisation, a diminué de 5,3 milliards de dollars pour se situer à 1,0 milliard de dollars. Une forte baisse de l'excédent au chapitre des biens explique en majeure partie ce résultat qui est le plus faible observé depuis le deuxième trimestre de 2003.

Graphique 1 Solde du compte courant

Dans le compte capital et financier (non désaisonnalisé), tant les sorties que les entrées d'investissements ont accusé un ralentissement appréciable au cours du troisième trimestre de 2007. Néanmoins, l'actif étranger net du Canada a presque doublé le rythme de croissance du passif international net, en dépit de la première diminution trimestrielle des avoirs canadiens de titres étrangers en plus de 12 ans et d'importantes acquisitions étrangères de sociétés canadiennes.

Compte courant

Forte baisse de l'excédent au chapitre des biens, sous l'impulsion de diminutions de prix pour certains produits

L'excédent du commerce des biens a chuté de 5,3 milliards de dollars pour s'établir à 11,1 milliards de dollars au troisième trimestre, soit son plus bas niveau enregistré depuis le deuxième trimestre de 1999. Les exportations de biens se sont situées à 116,0 milliards de dollars, en baisse de 2,7 %. Quant aux importations, elles se sont redressées après avoir fléchi au deuxième trimestre. Le recul de 3,2 milliards de dollars des exportations a été généralisé, s'opérant dans la presque totalité des grandes catégories de produits.

Note aux lecteurs

La balance des paiements retrace l'ensemble des transactions économiques entre les résidents du Canada et les non-résidents; elle comprend le compte courant et le compte capital et financier.

Le compte courant porte sur les transactions sur les biens, les services, les revenus découlant des placements et les transferts courants. Les transactions telles que les exportations et les revenus d'intérêts correspondent à des recettes, alors que les importations et les versements d'intérêts correspondent à des paiements. Le solde de ces transactions détermine si le Canada enregistre un surplus ou un déficit au compte courant.

Le compte capital et financier porte principalement sur les transactions liées à des instruments financiers. L'actif et le passif financiers découlant des transactions avec les non-résidents sont présentés selon trois catégories fonctionnelles, soit les investissements directs, les investissements de portefeuille et tous les autres types d'investissement. Ces investissements appartiennent soit à des résidents canadiens (l'actif étranger des investisseurs canadiens), soit à des non-résidents (le passif canadien face aux investisseurs étrangers). Les transactions sont dites positives si elles représentent une entrée de capital au Canada et négatives si elles représentent une sortie de capital du Canada.

Un solde du compte courant en surplus ou en déficit correspond, en principe, à une sortie ou à une entrée nette de fonds équivalente au compte capital et financier. Autrement dit, l'addition des deux comptes doit donner zéro. En pratique, les données étant compilées à partir d'une multitude de sources, les deux comptes s'égalisent rarement, ce qui donne lieu à une erreur de mesure. La divergence statistique est l'entrée ou la sortie nette non observée.

Graphique 2 Soldes des biens

Au troisième trimestre, les exportations de produits énergétiques ont accusé une baisse de 0,8 milliard de dollars, à la suite d'un recul de 15 % du prix du gaz naturel. Une hausse en volume des exportations de gaz naturel et de pétrole brut et une augmentation des prix du pétrole brut n'ont pas réussi à compenser l'effet de la diminution du prix du gaz naturel. Les baisses en volume et en prix d'autres produits énergétiques ont également contribué au mouvement décroissant observé au troisième trimestre.

Après avoir augmenté au cours de sept trimestres consécutifs, les exportations de matières industrielles ont perdu 0,6 milliard de dollars au troisième trimestre. Les prix de ces matières ont légèrement diminué en moyenne, mais sont demeurés près des sommets sans précédent. Les prix du nickel, de ses minerais et de ses alliages ainsi que ceux des produits chimiques inorganiques (dont l'uranium) ont le plus baissé, après avoir affiché des hausses appréciables au deuxième trimestre. L'augmentation des prix des autres matières industrielles a grandement contrebalancé ces diminutions.

Les exportations de machines et de matériel ont également fléchi de 0,6 milliard de dollars. Les aéronefs et le reste du matériel de transport (excluant les produits automobiles) ont enregistré le plus grand recul. Les produits automobiles ont régressé de nouveau, mais pas de façon aussi importante qu'au deuxième trimestre.

Les exportations de produits forestiers ont encore perdu du terrain au troisième trimestre (-0,5 milliard de dollars), surtout le bois d'oeuvre et le papier journal. Depuis la fin de 2005, ces exportations accusent une baisse de 23 %, en raison d'une diminution des volumes et d'une baisse des prix.

La reprise des importations entraîne aussi à la baisse l'excédent au chapitre des biens

Après avoir enregistré un recul au deuxième trimestre, les importations de biens se sont redressées, ayant progressé de 2,0 milliards de dollars pour atteindre un sommet de 104,9 milliards de dollars, soit un niveau légèrement supérieur à celui inscrit au premier trimestre. La plupart des hausses proviennent d'une reprise des importations des produits automobiles et des machines et équipement.

Les importations de produits automobiles ont gagné 0,8 milliard de dollars, principalement grâce aux importantes importations de voitures particulières (7,0 milliards de dollars) qui ont atteint leur deuxième sommet en importance dans l'histoire. Quant aux machines et au matériel, ils ont augmenté de 0,6 milliard de dollars en raison d'importations record d'aéronefs, de moteurs et de pièces (une valeur sans précédent de 3,0 milliards de dollars).

Les importations de produits énergétiques sont demeurées stables au troisième trimestre, les importations élevées de pétrole brut ayant été effacées par la réduction des importations d'autres produits énergétiques.

Le déficit au chapitre des services décroît, malgré un déficit record au compte des voyages

Le déficit au chapitre des services s'est un peu allégé au troisième trimestre. Une forte diminution du déficit au compte des services commerciaux a eu plus de poids qu'un déficit record au compte des voyages. Le déficit global de 4,6 milliards de dollars n'en a pas moins été le deuxième en importance dans l'histoire.

Au compte des voyages, le déficit s'est alourdi de 0,3 milliard de dollars pour culminer à 2,5 milliards de dollars. Le nombre de Canadiens voyageant aux États-Unis a augmenté de 5,5 %, aidé de l'appréciation du dollar canadien, laquelle se poursuit au troisième trimestre. Les dépenses de ces voyageurs ont presque été de 3,9 milliards de dollars, en hausse de 10,3 % par rapport au deuxième trimestre. Il s'agit de loin du niveau le plus élevé jamais constaté. Comme les dépenses des voyageurs américains au Canada n'ont pas changé par rapport au deuxième trimestre, le déficit des voyages avec les États-Unis s'est établi à 1,8 milliard de dollars, soit le déficit le plus élevé observé depuis la fin de 1991.

Le déficit supérieur au compte des voyages a été plus que compensé par un déficit bien inférieur au compte des services commerciaux. Chiffré à 0,3 milliard de dollars, le déficit au compte des services commerciaux était le plus faible enregistré depuis la fin de 2005. Des paiements réduits en services financiers et, dans une moindre mesure, en redevances ont principalement contribué à cette baisse. Le recul des importations de services financiers a été le reflet d'un niveau plus normal des volumes d'opérations en actions de l'étranger, après deux trimestres de vigueur exceptionnelle, et d'une diminution des nouvelles émissions à l'étranger d'obligations canadiennes.

Le déficit au compte des services de transport s'est situé à près de 2,0 milliards de dollars au troisième trimestre alors que les paiements en tarifs pour les passagers ont atteint un autre sommet.

Graphique 3 Solde des services de voyages

Très léger accroissement du déficit au compte du revenu de placements

Le déficit au compte du revenu de placements a augmenté de 0,2 milliard de dollars pour atteindre 5,6 milliards de dollars au troisième trimestre, la hausse des paiements ayant dépassé celle des recettes.

Graphique 4 Solde des revenus de placements

Les bénéfices réalisés par les investisseurs directs étrangers au Canada ont culminé à 9,8 milliards de dollars en raison d'une progression de 0,8 milliard de dollars. Malgré une baisse au troisième trimestre, les bénéfices provenant du secteur de l'énergie sont demeurés les bénéfices les plus imposants pour les investisseurs directs étrangers.

Les revenus sous forme d'intérêts des investisseurs de portefeuille canadiens ont diminué pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 2005. Les recettes se sont chiffrées à 2,1 milliards de dollars au troisième trimestre, en baisse de 95 millions de dollars par rapport à leur sommet atteint au deuxième trimestre.

Compte financier

Un rare désinvestissement en titres étrangers attribuable principalement aux instruments du marché monétaire

Les résidents canadiens se sont départis de titres étrangers pour une valeur de 8,0 milliards de dollars au troisième trimestre, tous des titres d'emprunt, après avoir effectué des placements record au cours des deux trimestres précédents. Le premier désinvestissement trimestriel en titres étrangers en plus de 12 ans a coïncidé avec l'effondrement global récent du marché du papier commercial adossé à des actifs.

Graphique 5 Investissements canadiens de portefeuille à l'étranger1

Les investissements canadiens en instruments du marché monétaire étranger ont chuté d'une valeur record de 10,4 milliards de dollars pendant le trimestre, ces avoirs ayant été amputés de plus de la moitié. Les trois quarts du désinvestissement ont porté sur les effets non américains, principalement des émissions de banques européennes. Parallèlement, les investisseurs canadiens ont acquis pour 506 millions de dollars de bons du Trésor du gouvernement américain, soit des titres plus sécuritaires.

Les investisseurs canadiens ont aussi diminué leurs avoirs en obligations étrangères d'une valeur de 1,7 milliard de dollars au troisième trimestre, ayant mis fin à près de quatre ans de placements soutenus en titres d'emprunt étrangers de long terme. Contrairement au marché monétaire, ce désinvestissement a porté principalement sur les obligations du gouvernement américain (4,8 milliards de dollars). Les Canadiens ont continué d'acquérir des obligations de sociétés américaines et des obligations non américaines (3,1 milliards de dollars), mais à un rythme plus lent qu'au cours des deux premiers trimestres de 2007.

Les investissements en actions étrangères sont demeurés soutenus au troisième trimestre, se chiffrant à 4,1 milliards de dollars. Ils étaient répartis également entre les actions américaines et non américaines.

Les investissements directs à l'étranger ralentissent pour un troisième trimestre consécutif

Au troisième trimestre, les investissements directs canadiens à l'étranger se sont situés à 8,7 milliards de dollars, soit leur plus bas niveau enregistré en six trimestres. Plus de la moitié de ces sorties de fonds (4,8 milliards de dollars) ont pris la forme d'acquisitions.

Graphique 6 Investissements directs canadiens à l'étranger1

Les investissements directs dans le secteur de l'énergie et des minéraux métalliques ont rebondi et ont atteint 5,7 milliards de dollars, ayant en toile de fond une économie mondiale marquée par la montée des cours pétroliers et la dépréciation du dollar américain. En revanche, les investissements dans le secteur de la finance et des assurances ont marqué un net ralentissement par rapport aux trimestres précédents, ayant atteint 2,2 milliards de dollars. Les États-Unis ont reçu la majorité des placements provenant des investisseurs directs canadiens (4,0 milliards de dollars).

Importants investissements directs étrangers dans l'économie canadienne sous l'impulsion d'acquisitions

Les flux de capitaux investis dans l'économie canadienne par les investisseurs directs étrangers ont dépassé la somme de 20 milliards de dollars pour un cinquième trimestre de suite, s'étant établis à 28,6 milliards de dollars au troisième trimestre de 2007. Il s'agit du trimestre au cours duquel l'entrée d'investissements a été la plus importante depuis la bulle technologique de 2000. Ces entrées de capitaux ont servi en majeure partie à l'acquisition de sociétés canadiennes (18,8 milliards de dollars).

Graphique 7 Investissements directs étrangers au Canada

Les investisseurs directs de l'Union européenne ont été les plus actifs, ayant effectué des placements de 17,9 milliards de dollars pendant le trimestre. Les deux secteurs de l'économie canadienne qui ont bénéficié le plus de ce financement sont ceux de l'énergie et des minéraux métalliques (10,6 milliards de dollars) ainsi que de la finance et des assurances (9,3 milliards de dollars).

Ce mouvement d'investissement direct important au Canada s'est amorcé au troisième trimestre de 2006 pour se fixer à 125,2 milliards de dollars depuis. Au cours de cette période, cette activité a consisté, dans une large mesure, en un niveau élevé d'acquisitions de sociétés canadiennes (91,7 milliards de dollars).

Les prises de contrôle étrangères mènent à un désinvestissement record en titres de portefeuille canadiens

Les avoirs étrangers de portefeuille en titres canadiens ont chuté de 9,9 milliards de dollars au troisième trimestre. Ce retrait, le plus considérable jamais inscrit pour un trimestre, a porté essentiellement sur les actions. La majeure partie du désinvestissement de 8,5 milliards de dollars en actions canadiennes au troisième trimestre s'expliquait par les prises de contrôle étrangères de sociétés canadiennes et par les retraits subséquents des actions de portefeuille détenues par les étrangers. De plus, les investisseurs étrangers ont également vendu pour 2,3 milliards de dollars d'actions de portefeuille au moment où le cours des actions canadiennes étaient légèrement en hausse pendant le trimestre (+1,4 %).

Les avoirs étrangers en obligations canadiennes sont demeurés en grande partie inchangés au troisième trimestre (-189 millions de dollars). Les non-résidents se sont procuré pour 6,0 milliards de dollars d'obligations en circulation, mais ce mouvement a été plus que compensé par des remboursements nets appréciables (les remboursements moins les nouvelles émissions), surtout des obligations du gouvernement fédéral et des administrations publiques provinciales.

Les non-résidents ont vendu pour 1,2 milliard de dollars d'instruments du marché monétaire canadien au troisième trimestre. Tout le désinvestissement étranger a porté sur les titres du gouvernement fédéral et des administrations publiques provinciales. L'investissement en effets d'entreprises publiques (1,0 milliard de dollars) a été entièrement annulé par un désinvestissement en effets d'autres sociétés.

Graphique 8 Investissements étrangers de portefeuille au Canada

Opérations liées aux dépôts, aux prêts et aux réserves

Le compte des autres investissements a enregistré une sortie de fonds nette importante s'élevant à 26,2 milliards de dollars pendant le trimestre. Le principal facteur à l'origine de cette situation a été une forte croissance des dépôts et des prêts du côté de l'actif. Une forte baisse des prêts canadiens à court terme détenus à l'étranger sous forme de conventions de rachat a également contribué aux sorties de fonds du trimestre. Le dollar canadien est finalement parvenu à la parité avec le dollar américain pour clore le troisième trimestre à un peu plus de 100 cents US, soit une hausse de 6,6 cents US depuis le deuxième trimestre. Le dollar canadien a aussi pris de la valeur par rapport à la plupart des autres grandes devises

Rapprochement du compte courant du Canada et des États-Unis, 2005 et 2006 1 

Après rapprochement, le surplus du Canada ou le déficit des États-Unis est de 65,8 milliards $É.U. pour 2005 et de 60,1 milliards $É.U. pour 2006 (tableau 1). 2  Le solde publié du compte courant du Canada avec les États-Unis indique des surplus canadiens de 63,4 milliards $É.U. pour 2005 et de 59,3 milliards $É.U. pour 2006. Le solde correspondant publié des États-Unis montre un déficit américain (surplus canadien) de 47,9 milliards $É.U. pour 2005 et un déficit américain (surplus canadien) de 40,7 milliards $É.U. pour 2006. 3 

Cet article présente les résultats du rapprochement des estimations bilatérales du compte courant du Canada et des États-Unis pour 2005 et 2006. 4  Des tableaux supplémentaires sur le rapprochement du compte courant pour 2005 et 2006 sont disponibles sur demande. 5 

Soldes rapprochés du compte courant

Dans le compte courant du Canada, les corrections du rapprochement ont augmenté de 2,4 milliards $É.U. le surplus canadien de 2005 et de 0,8 milliard $É.U. celui de 2006. Pour les deux années, les augmentations des surplus canadiens découlent de corrections à la baisse aux estimations canadiennes sud-nord qui furent partiellement contrebalancées par des corrections à la baisse aux estimations canadiennes nord-sud. 6  Pour les deux années, les plus grandes corrections à la baisse aux estimations canadiennes nord-sud proviennent des corrections définitionnelles aux les biens, de l'élimination des retenues fiscales dans les transferts courants (correction définitionnelle), de corrections dues à des différences statistiques dans les services entre parties affiliées, et de corrections afin de présenter les revenus des "autres" investissements sur une base nette (correction méthodologique). Pour les estimations canadiennes sud-nord, les plus grandes corrections à la baisse sont pour éliminer les retenues fiscales des investissements directs et des "autres" revenus de placements (correction définitionnelle), pour éliminer les divergences statistiques des revenus provenant des avoirs des États-Unis en obligations canadiennes, pour les corrections définitionnelles aux "autres" services, et pour les corrections afin de présenter les revenus des "autres" investissements sur une base nette (correction méthodologique). Les différences statistiques reflètent l'utilisation de sources de données différentes au Canada et aux États-Unis, la difficulté de déterminer correctement l'allocation par pays à cause de données insuffisantes, la nature préliminaire de certaines données particulièrement pour l'année la plus récente, et l'utilisation d'échantillon entre les années de base. Autant pour les estimations sud-nord que les estimations nord- sud, la majorité des différences statistiques se trouvent dans les estimations des "autres" services et des revenus de placements, autant pour les États-Unis que pour le Canada.

Dans le compte courant des États-Unis, les corrections du rapprochement ont résulté en des augmentations de 17,9 milliards $É.U. du déficit des États-Unis de 2005 et de 19,4 milliards $É.U. du déficit de 2006. Pour 2005, les augmentations aux déficits des États-Unis découlent de corrections à la hausse aux estimations nord-sud des États-Unis qui furent partiellement contrebalancées par des corrections à la hausse aux estimations sud-nord des États-Unis. Par contre, pour 2006, les augmentations découlent de corrections à la hausse aux estimations nord-sud des États-Unis et accrues par des corrections à la baisse aux estimations sud-nord des États-Unis. Pour 2005 et 2006, les plus fortes hausses aux estimations nord-sud dérivent de l'ajout des réexportations canadiennes aux importations de biens vers les États-Unis (correction définitionnelle), de corrections statistiques aux services nord-sud et de la réévaluation des importations américaines de gaz naturel afin d'inclure la valeur du transport intérieur (une correction définitionnelle). Pour 2005, les plus fortes augmentations aux estimations sud-nord des États-Unis sont le résultat de corrections statistiques aux "autres" services et d’une correction afin de présenter les transferts courants des États-Unis sur une base nette (correction méthodologique). Pour 2006, les plus importantes diminutions aux estimations sud-nord des États-Unis découlent de corrections statistiques aux revenus de placements et des corrections afin de présenter les revenus des "autres" investissements sur une base nette (correction méthodologique).

Sommaire de la méthodologie du rapprochement

En rapprochant les écarts entre les estimations publiées des comptes courants bilatéraux du Canada et des États-Unis, c'est-à-dire après qu'elles soient corrigées pour des différences définitionnelles et méthodologiques, les changements restants pour atteindre les valeurs rapprochées proviennent des corrections statistiques. La structure pour faire le rapprochement des estimations sur une base commune se conforme principalement aux standards internationaux publiés dans la cinquième édition du Manuel de la balance des paiements du Fonds monétaire international. Ces estimations publiées par le Canada et les États-Unis se conforment largement maintenant aux standards internationaux malgré que quelques différences avec les standards (et entre les estimations du Canada et des États-Unis) persistent dans les estimations publiées à cause des limites des données, des difficultés d'allocation des pays, des différences dans les classifications et, dans quelques cas, car les standards internationaux comprennent plus d'une façon acceptable de traiter l'information.

Les corrections définitionnelles reflètent principalement la limitation des données et les différences dans l'allocation des pays. Par exemple, dans le rapprochement, les estimations d'importations provenant du Canada, publiées par les États-Unis, sont corrigées afin d'inclure les réexportations canadiennes vers les États-Unis (ce sont les biens importés d'un pays tiers par le Canada et réexportés aux États-Unis sans modifications substantielles) parce que les importations de biens par les États-Unis sont enregistrées en fonction du pays d'origine. Un autre exemple de correction définitionnelle est que les estimations canadiennes, principalement les revenus de placements, sont corrigées afin d'exclure les retenues fiscales parce que des estimations de retenues fiscales des États-Unis sont inclues sur une base globale dans les comptes publiés par les États-Unis et ne peuvent être allouées par pays pour être comparer avec les estimations canadiennes. Cette correction définitionnelle fait en sorte que les valeurs rapprochées s’éloignent des normes statistiques internationales mais, sans ces corrections, les valeurs ne pourraient être comparées sur une base commune.

Les corrections méthodologiques reflètent principalement les différences dans les classifications. Par exemple, les parties des estimations des États-Unis sur les locations de film et sur les services de courrier, sont enregistrées dans des comptes divers de services. Lors du rapprochement, elles sont reclassées dans des comptes uniques. Quelques comptes du Canada et des États-Unis, principalement dans les revenus d'intérêts sur les placements, sont mis sur des bases nettes ou brutes afin d'être comparables. Ces corrections ne modifient pas le solde du compte courant puisque les corrections méthodologiques sud-nord et nord-sud se contrebalancent.

Les différences statistiques reflètent l'utilisation de sources de données différentes au Canada et aux États-Unis, la difficulté de déterminer correctement l'allocation par pays à cause de données insuffisantes, la nature préliminaire de certaines données particulièrement pour l'année la plus récente, et l'utilisation d'échantillon entre les années de base. Autant pour les estimations sud-nord que les estimations nord- sud, la majorité des différences statistiques se trouvent dans les estimations des "autres" services et des revenus de placements, autant pour les États-Unis que pour le Canada.

Note sur le rapprochement du compte courant du Canada et des États-Unis

Ce rapprochement du compte courant du Canada et des États-Unis est effectué à cause des importants liens économiques entre les deux pays et de la nécessité d'expliquer les écarts entre les estimations que publient Statistique Canada et le Bureau of Economic Analysis (BEA) au titre des statistiques bilatérales du compte courant. Les estimations rapprochées ont pour but d'aider les analystes qui utilisent les statistiques des deux pays et de montrer quelles seraient les estimations du compte courant si les deux pays recouraient à des définitions, des méthodes et des sources de données identiques. 7 

En principe, le compte courant bilatéral d'un pays devrait refléter le compte courant bilatéral de l'autre. Les estimations publiées des comptes courants du Canada et des États-Unis présentent des écarts bilatéraux, car ces pays utilisent des définitions, des méthodes et des sources statistiques différentes. Certains écarts relevés pour 2006 sont dans des composantes du compte courant dont les données sont toujours préliminaires et sujettes à révision; ces écarts pourraient disparaître dès qu'on disposera des données définitives sur ces composantes.

Le rapprochement du compte courant du Canada et des États-Unis effectué depuis nombre d'années est un exemple frappant des avantages que peut entraîner l'échange de données à l'échelle internationale. Comme résultat au processus du rapprochement et à l'échange de données, la précision des estimations publiées sur les transactions entre le Canada et les États-Unis et l'efficacité dans la production de ces estimations sont accrues. L'échange de données entre le Canada et les États-Unis pour des transactions comme celles au titre du commerce des biens, des voyages et des tarifs des passagers, les transactions entre les administrations des deux pays et quelques importantes transactions en matière de transport représentent une grande part de la valeur du compte courant canadien et américain et ont donné lieu à l'élimination de certaines différences entre les données publiées par le Canada et les États-Unis. De plus, le processus de rapprochement a mis en relief les secteurs où des erreurs et omissions peuvent exister dans les estimations de chacun des pays ce qui facilitera le ciblage des efforts afin d'améliorer les données.

Bien que les estimations publiées par le Canada et les États-Unis fassent l'objet d'un rapprochement et qu'il y ait un échange de données entre le Canada et les États-Unis, des différences demeurent dans les estimations publiées. Plusieurs raisons empêchent le remplacement intégral des estimations publiées par celles rapprochées et un échange total de données. En ce qui concerne le commerce des biens, les importations apparaissant dans le compte des États-Unis seraient affectées du fait que ces derniers attribuent les réexportations canadiennes au pays d'origine plutôt qu'au Canada, le dernier pays d'expédition. Pour certains comptes, la confidentialité des sources de données doit être protégée, ce qui restreint l'échange de données. Finalement, certaines exigences diffèrent lors de l'intégration des comptes internationaux et nationaux (intérieurs) de chaque pays.

Remerciements

Les rapprochements ont été réalisés sous la direction de Edward Dozier et Renee Sauers, économistes internationaux de la Division de la balance des paiements du Bureau of Economic Analysis; et de Denis Caron, chef de la section du compte courant de la Division de la balance des paiements à Statistique Canada.

Au BEA, Mai-Chi Hoang fut responsable du rapprochement des biens; Edward Dozier, Vivian Wong et Anne Flatness, responsables des services, avec l'assistance de Matthew Argersinger pour les services financiers; Gregory Fouch, responsable des comptes reliés aux investissements directs canadiens aux États-Unis; Mark New, responsable des comptes reliés aux investissements directs des États-Unis au Canada; et Kristy Howell responsable des comptes de revenus d'investissements de portefeuille.

À Statistique Canada, Angela Yuan fut responsable de la production et de la coordination des tableaux de rapprochement et du rapprochement des biens. Denis Caron fut responsable du rapprochement des services canadiens; Christian Lajule, responsable des revenus d'investissements directs; et David Filiplic, responsable des revenus d'investissements de portefeuille, avec la collaboration et l'assistance de Mukesh Ralhan, Heather Collier, François Lavoie, Sterling Doucette et Brian André.

 
Principaux soldes Canada — États-Unis
  Estimations publiées Estimations base commune après corrections définitionnelles et méthodologiques Estimations de rapprochement
Canada Canada États-Unis Canada États-Unis Canada États-Unis
  milliards de dollars canadiens milliards de  dollars É.-U.
2005  
Biens et services 99,0 81,7 -70,7 80,9 -83,9 86,3 -86,3
Biens 108,5 89,5 -81,9 88,4 -95,0 94,7 -94,7
Services -9,5 -7,8 11,2 -7,4 11,1 -8,4 8,4
Voyage -3,2 -2,7 1,9 -2,7 2,8 -2,7 2,7
Tarifs des passagers -2,6 -2,1 2,3 -2,1 2,3 -2,1 2,1
Autres transports 1,1 0,9 -1,3 0,8 -1,0 1,1 -1,1
Autres services -4,8 -4,0 8,3 -3,4 7,1 -4,7 4,7
Revenus -25,7 -21,2 23,1 -19,9 23,9 -20,6 20,6
Revenus de placements -25,7 -21,2 23,4 -20,2 24,2 -20,9 20,9
Investissements directs -13,0 -10,7 17,1 -10,2 16,8 -13,0 13,0
Autres investissements -12,7 -10,5 6,3 -9,9 7,4 -8,0 8,0
Rémunération des employés .. .. -0,3 0,2 -0,3 0,3 -0,3
Transferts courants 3,6 2,9 -0,3 0,8 -0,3 0,1 -0,1
Compte courant 76,8 63,4 -47,9 61,8 -60,3 65,8 -65,8
2006  
Biens et services 86,3 76,1 -59,6 75,6 -73,9 77,8 -77,8
Biens 96,1 84,7 -75,1 84,2 -89,3 88,9 -88,9
Services -9,8 -8,6 15,5 -8,7 15,4 -11,1 11,1
Voyage -4,2 -3,7 3,0 -3,7 3,9 -3,7 3,7
Tarifs des passagers -2,8 -2,5 2,7 -2,5 2,7 -2,5 2,5
Autres transports 1,0 0,8 -1,5 0,8 -1,1 1,2 -1,2
Autres services -3,7 -3,3 11,3 -3,2 9,9 -6,1 6,1
Revenus -22,1 -19,5 18,5 -18,0 19,5 -16,8 16,8
Revenus de placements -22,1 -19,5 18,8 -18,3 19,9 -17,2 17,2
Investissements directs -9,8 -8,6 11,0 -8,6 10,9 -8,8 8,8
Autres investissements -12,3 -10,9 7,8 -9,7 9,0 -8,4 8,4
Rémunération des employés .. .. -0,3 0,2 -0,3 0,3 -0,3
Transferts courants 3,1 2,8 0,4 0,0 0,4 -0,9 0,9
Compte courant 67,3 59,3 -40,7 57,5 -53,9 60,1 -60,1
Note(s) :
Un surplus canadien (+) correspond à un déficit des États-Unis (-) et un excédent des États-Unis correspond à un déficit du Canada (-).
Dans les données publiées par le Canada. Les rémunérations des employés sont inclues dans les "autres services".
La somme des composantes peut différer des totaux en raison de l'arrondissement.