Statistique Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Attentes et réalités

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Ces dernières années, la quantification de l'accès aux TIC et de leur utilisation nous a appris beaucoup de choses (voir, par exemple, Statistique Canada, 2003a). La plus grande concurrence sur le marché, le déploiement d'infrastructures et la chute des prix ont contribué à faire augmenter les taux d'adoption des TIC dans de nombreux pays2. Par conséquent, l'accès n'est plus la question prédominante — dans les pays développés à tout le moins3. L'utilisation se fait à partir de nombreux emplacements et, étant donné que les applications et l'adoption évoluent en parallèle, elle devient plus diversifiée. Le courriel est devenu un outil de communication indispensable, et ses utilisations à des fins d'information et de divertissement prolifèrent. Par ailleurs, le commerce électronique s'installe, qu'il s'agisse de naviguer pour consulter les caractéristiques et le prix d'un produit ou pour placer des commandes en ligne.

Dans le cadre de ces transformations globales aux niveaux technologique, économique et social, des progrès ont aussi été réalisés du point de vue de la quantification des changements liés aux TIC et de l'appréciation de la valeur des renseignements recueillis. Néanmoins, il faut du temps pour mesurer le changement et trouver des approches analytiques pour utiliser les données. En attendant, on postule des hypothèses qui finissent par devenir des conclusions. Aujourd'hui, des preuves quantitatives plus concrètes peuvent être utilisées pour déterminer ce qui s'est produit réellement — et ce qui ne s'est pas produit. Toutefois, il est encore tôt dans le processus, et ces travaux doivent progresser avec prudence.

2.1 Résultats attendus

Il arrive assez fréquemment que les étapes préliminaires de nouveaux progrès importants suscitent une certaine euphorie et une impatience en ce qui a trait aux possibilités émergentes. Parmi les manifestations de cela figurent les inférences prématurées au sujet de résultats considérés comme « prévisibles ». Prenons l'exemple de l'électrification rurale; dans les années 20 et 30, on prédisait qu'avec le développement de cette nouvelle technologie, le travail et les travailleurs se

déplaceraient des villes vers la campagne, une fois leur adaptation terminée. Aujourd'hui, les villes continuent de prendre de l'expansion, tandis que les collectivités rurales ne cessent de rapetisser (Brown et Duguid, 2000). Même si elles ne sont pas fondées sur des preuves concrètes, qui sont invariablement non existantes à des étapes aussi précoces, ces croyances peuvent s'enraciner dans la tête des gens et commencer à influer sur les décisions qui sont prises, consciemment ou non4. Au pire, ces croyances font généralement place à des annonces prématurées de « la fin » de quelque chose; la fin de la distance (Cairncross, 2001), la fin d'un lieu5 (Kelly, 1998), et enfin, la fin du sens de l'histoire (Fukuyama, 1992). L'émergence et la diffusion rapide des nouvelles TIC n'ont pas fait exception à cette règle, mais sont assez typiques d'un tel comportement. Cela a donné lieu à plusieurs résultats attendus, qui n'ont pas encore été obtenus ou qui ne peuvent pas encore être appuyés par des données factuelles. Certaines de ces attentes sont abordées ci-dessous.

2.1.1 Le bureau électronique

L'arrivée de l'ordinateur personnel, au début des années 80, et sa diffusion rapide plus tard au cours de la décennie, combinées à l'arrivée de réseaux qui permettent de saisir, d'entreposer, de consulter, d'afficher, de manipuler et de transmettre électroniquement des documents, ont suscité de nombreux débats au sujet du « bureau électronique » et, par extension, de la « société électronique » (Sellen et Harper, 2001; Business Week, 1975).

Toutefois, la production et l'utilisation de produits du papier atteignent un niveau sans précédent. Les données révèlent que la consommation de papier pour l'impression et la rédaction uniquement a augmenté de façon significative au cours des deux dernières décennies (tableau 1). Au Canada, la consommation a plus que doublé entre 1983 et 2003 - la majorité de la croissance s'étant produite au cours de la première des deux décennies. Étant donné que le taux de croissance de la consommation (139,3 %) a dépassé le taux de croissance de la population (23,6 %), la consommation par habitant a augmenté de 93,6 %, pour atteindre 91,4 kilogrammes en 2003. C'est l'équivalent de près de 20 000 pages6 par personne, soit suffisamment pour couvrir une superficie de presque 1 200 mètres carrés.

La consommation par habitant aux États-Unis est comparable à celle du Canada. Toutefois, la consommation accrue ne se limite pas aux pays développés. La production et la consommation mondiales de papier ont aussi plus que doublé au cours des deux dernières décennies, la croissance ayant été particulièrement élevée dans les économies émergentes d'Asie (et particulièrement la Chine, qui absorbe une quantité importante des exportations de papier du Canada). On s'attend à ce que les besoins de papier de la société augmentent; la consommation de papier devrait continuer de croître, et ce encore plus dans les pays en développement. Selon l'Association des produits forestiers du Canada (2004), la croissance au cours des 15 dernières années devrait se chiffrer à 3,2 % annuellement; 5,5 % pour les pays en développement et 2,5 % pour les pays développés (Association des produits forestiers du Canada, 2004).

Non seulement la notion de société électronique est-elle démolie par les données existantes, mais une visite dans tout lieu de travail moderne confirmera que les imprimantes continuent partout de cracher des volumes impressionnants de papier, et que les bacs à recyclage de papier sont pleins. Les blagues concernant l'impression des courriels abondent, et il semble que le courrier électronique a contribué à lui seul à faire augmenter de façon significative le volume d'impression. Les estimations de l'augmentation du volume d'impression dans les entreprises, en raison de l'utilisation d'Internet et du courriel, se situent entre 30-35 % (Ivey Business Consulting Group, 2003) et 40 % (Sellen et Harper, 2001), selon la taille de l'entreprise. Si cela se trouve, les entreprises de déchiquetage prolifèrent comme jamais auparavant, et les imprimantes ont aussi réussi à faire leur entrée dans les foyers. Il semble bien pour le moment que l'ère numérique est avide de papier.

Évidemment, il existe plus d'un aspect au rapport entre les TIC et le papier. Il ne fait aucun doute que les TIC ont suscité de nombreux changements de comportement - le temps est révolu où on écrivait à la main ou on dictait des textes, une somme substantielle de lecture se fait à l'écran, et on voit même à l'occasion des bureaux qui donnent l'impression d'être électronique. Il existe aussi de nombreuses autres raisons pour lesquelles le papier continue de prospérer, y compris son caractère versatile et ses propriétés physiques de tangibilité et de portabilité. Le fait demeure toutefois que le bureau électronique est un bureau utopique. Cela mène à la question connexe du transport du papier.

2.1.2 La fin du courrier

L'arrivée du télécopieur, il y a plus de deux décennies, a suscité des débats concernant la réduction marquée du volume de courrier, y compris l'abolition à toutes fins pratiques des services postaux dont sont dotés tous les pays. Cela s'est intensifié dans une large mesure du début au milieu des années 90, avec l'utilisation commerciale du courriel.

En fait, dès 1998, l'Organisation internationale du travail (OIT) soulignait ce qui suit : « Depuis cinq ans, le nombre de messages internationaux envoyés par télécopieur occupent une part plus grande du marché que ceux envoyés par la poste. En 1996, pour la première fois, le volume de courriels aux États-Unis a dépassé le nombre de lettres livrées par les services postaux » (page 12). Aujourd'hui, le volume de courriel est beaucoup plus élevé et continue d'augmenter énormément. Récemment, la messagerie électronique au moyen de téléphones cellulaires et d'autres dispositifs portables connaît une explosion dans plusieurs parties du monde. En Finlande, par exemple, quatre utilisateurs sur cinq de téléphones cellulaires (et ils

sont nombreux compte tenu de la proportion de 74 % de la population âgée de 15 à 74 ans qui utilisait un téléphone cellulaire en 2003) disent qu'ils envoient des messages textuels chaque semaine et 1 % en envoient entre 100 et 200! La presque totalité du groupe des 15 à 29 ans envoie des messages textuels, y compris des images (Nurmela et Sirkia, 2004).

Toutefois, en dépit de la hausse marquée des échanges électroniques, les données montrent qu'il n'y a pas effondrement du transport de papier. Le volume des livraisons postales, tant par le secteur public que privé, a augmenté, parallèlement à la hausse en flèche du nombre de télécopies envoyées, de même que de courriels et de messages textuels. Le volume des envois par Postes Canada est en hausse depuis longtemps (tableau 2) - même si l'augmentation a été faible récemment, et que le volume de livraison est en baisse depuis le sommet atteint au milieu des années 907. Malgré les faibles taux de croissance, et même s'il y avait une baisse, la tendance relative à la livraison de courrier ne montre en aucun cas un effondrement imminent des services postaux. Le volume additionnel d'un demi million d'objets de courrier transportés chaque année par des messageries privées et des services locaux de livraison va dans ce sens, particulièrement si l'on tient compte de la croissance qui s'est produite ces dernières années (tableau 3).

Les messageries et les services locaux de livraison prolifèrent aujourd'hui, tout comme leur effectif. Les tableaux 4 et 5 rendent comptent du profil démographique et de l'effectif de cette industrie, pour certaines années pendant lesquelles l'utilisation d'Internet et du courriel était élevée au Canada. Il n'y a pas de signe évident que cette industrie est en détresse.

Par conséquent, l'industrie du transport du papier est bien vivante. Dans les grands bureaux, des personnes s'occupent encore de transporter du papier d'un étage à l'autre. Encore une fois, il faut rappeler que de nombreuses choses peuvent avoir changé, y compris le fonctionnement des bureaux de poste et la composition du courrier, mais pas l'activité proprement dite. Par exemple, le courrier personnel est en baisse, mais les autres types de courrier compensent. En outre, les exploitants ont connu une réorganisation importante et une réaffectation de leurs activités, y compris le franchisage, les services de courrier express8 ou le courriel (dans une plus large mesure parfois dans les pays où les services postaux et les télécommunications sont déjà fractionnés). Les pourriels compensent aussi pour une partie du terrain perdu, de même que le multipostage abusif et d'autres activités de télémarketing.

2.1.3 La fin des voyages d'affaires

Le cas du transport d'êtres humains, qui est lié à la nécessité de regroupements de personnes, comme les réunions d'affaires, les conférences, les ateliers, les symposiums, etc., mérite aussi d'être exploré. On avait dit que le courriel, Internet et les vidéoconférences entraîneraient la fin de ce mouvement, étant donné qu'il serait plus pratique et économique de travailler à distance (Lyon, 1988). Cela n'a toutefois pas été le cas, selon les recherches, qui laissent supposer que plus l'on dispose de renseignements concernant des activités et des personnes intéressantes, plus nombreux sont les déplacements pour participer à ces activités ou rencontrer ces personnes (Mokhtarian et Meenakshisundaram, 1999). Ces travaux ont aussi fait ressortir que le courriel et les réunions en personne sont les modes de communication qui connaissent la croissance la plus rapide, et que l'utilisation de nouvelles TIC n'entraînera pas de baisse significative des déplacements.

Même si les données canadiennes exhaustives et fiables sont limitées, il existe des preuves selon lesquelles les voyages d'affaires ont augmenté dans les faits au Canada en même temps que les nouvelles TIC ont vu le jour sur le marché. Entre 1996 et 2000 - une période majeure d'adoption de TIC par les entreprises - le nombre de voyages d'affaires (et de congrès) au pays des résidents du Canada a augmenté pour passer de 20,9 millions à 26,5 millions (tableau 6). Les voyages d'affaires au Canada ont aussi pris de l'expansion, 735 000 voyages ayant été effectués en 1999, une hausse de 6 % par rapport à l'année précédente. Les événements du 11 septembre ont probablement eu un certain effet sur les voyages intérieurs et internationaux, les voyages d'affaires ayant commencé à diminuer au cours des années qui ont suivi (Statistique Canada, no 66-201 au catalogue).

Il faut aussi tenir compte des preuves non scientifiques, comme la somme d'événements organisés aujourd'hui, sans parler des commentaires recueillis auprès des professionnels selon lesquels ils devraient se cloner pour pouvoir être là chaque fois que leur présence est requise, ainsi que l'importance des interactions en personne. Tout cela fait clairement ressortir que les mouvements de personnes n'ont jamais été aussi nombreux, ce qui rend probablement compte du besoin qu'ont les personnes de se rencontrer, peut-être même plus qu'auparavant.

Même s'il existe des avantages précis aux formes de communication à distance, et que les téléconférences, les vidéoconférences et la diffusion sur Internet sont en hausse dans les faits, ces activités continuent d'être à échelle réduite, sont parfois éclectiques et semblent avoir lieu en parallèle avec les rencontres en personne, plutôt que de les remplacer.

2.1.4 La fin du commerce de détail traditionnel

Enfin, il y a le cas du commerce de détail, qui a suscité des préoccupations pour de nombreuses personnes lorsque le commerce électronique a vu le jour. On a beaucoup écrit au sujet des effets potentiellement négatifs sur le commerce de détail des nouvelles façons de commercer, y compris les craintes liées au chômage, compte tenu du nombre important de travailleurs de cette industrie et de leurs qualifications relativement faibles, ainsi que la crainte que le commerce électronique réduise le développement foncier lié à la construction de commerces dans les centres-villes (Nie et Erbring, 2002).

Il est vrai que même si le commerce électronique a eu des débuts timides, il continue d'augmenter de façon constante et à un rythme rapide, tout comme le commerce de détail. Le tableau 7 comprend des données comparatives au sujet des dernières années pour lesquelles la valeur des ventes électroniques a été mesurée au Canada. Le total des ventes du secteur privé par Internet a plus que quadruplé entre 2001 et 2004 (taux de croissance annuel composé (TCAC) moyen de 43 %), représentant 1,05 % des ventes totales. De même, les ventes électroniques dans le secteur du commerce de détail ont plus que triplé (35 %), représentant 0,8 % du total (Statistique Canada, 2005a).

Même si le commerce électronique s'installe et commence à prendre de la maturité, les données montrent une augmentation du nombre de détaillants, de points de vente au détail et d'employés dans l'industrie - à un rythme plus rapide ces dernières années (tableau 8).

Même si les « clics n'ont pas remplacé les briques », le commerce électronique a imprimé sa marque de façon permanente sur le commerce de détail - et de gros -, les consommateurs utilisant ce nouvel outil pour obtenir de l'information, consulter les caractéristiques des produits, leur prix, etc. Selon The Economist (2004), non seulement les gens achètent davantage en ligne, mais ils utilisent aussi de plus en plus Internet pour décider où et comment dépenser leur argent (page 9). Il demeure que le commerce de détail ne semble pas être en danger, même s'il existe des indications que les ventes au détail en ligne augmentent maintenant plus rapidement que les ventes hors ligne (Uhrbach, 2005). Par ailleurs, d'autres ajustements se produisent, qui ne sont pas nécessairement liés au commerce électronique.

D'autres progrès, comme le phénomène des « grandes surfaces », se sont produits au pays au cours des années 90, modifiant de façon marquée le commerce de détail (Lussier et coll., 2003). Parallèlement, de nombreux magasins ont adopté la philosophie de point de vente unique, élargissant leur superficie et leur sélection de marchandises. On a aussi assisté à de nombreux changements dans la composition des ventes, par exemple, une proportion accrue d'achats de produits de santé et de soins personnels, ainsi que de produits pour l'automobile, aux dépens des aliments et boissons, ainsi que des vêtements.

2.1.5 Une ère de changement

Ce ne sont là que quelques-uns des résultats attendus en ce qui a trait aux TIC qui ont fait les manchettes au cours des dernières années. Même si la totalité d'entre eux comportent un lien de cause à effet, et même quelques éléments de logique, ils ne se sont pas encore matérialisés. La société électronique, la fin du courrier, la fin du commerce traditionnel et de nombreuses autres fins attendues ont été grandement exagérées et ne semblent pas s'être matérialisées.

On peut toujours prétendre que ces résultats attendus peuvent encore se produire - qu'ils n'ont pas encore eu le temps de se produire. Il existe une autre façon d'expliquer pourquoi ce qui devait arriver n'est pas encore arrivé, c'est-à-dire reconnaître les nombreuses forces qui s'exercent simultanément, dont certaines ont trait au comportement des personnes. Ainsi, il se pourrait bien que les forces des TIC aillent dans la direction prévue, mais tous les autres types d'influence qui s'exercent dans la direction opposée dominent. Ces interactions sont assez complexes et ne donnent pas lieu à des mouvements rectilignes pour une multitude de raisons. À tout le moins, l'hypothèse « toutes choses étant égales par ailleurs » ne tient pas entre les causes des TIC et leurs effets supposés.

Outre les facteurs macroéconomiques, les TIC ont trait aux comportements des personnes, à la réaction à la nouveauté, à l'inertie, aux attitudes intergénérationnelles, etc. Quoi qu'il en soit, cela devrait se manifester par la modification de la composition et des modèles d'utilisation, et cela semble être le cas. Il est évident que les TIC comportent des répercussions importantes sur chacun des domaines mentionnés précédemment. Par exemple, même si le bureau électronique n'existe pas encore, le comportement des personnes a changé profondément et continue d'évoluer. La vie au travail n'est certainement plus ce qu'elle était, et même la vie familiale a changé, avec des répercussions sur l'emploi du temps et les interactions entre les personnes. La composition du courrier a aussi changé, tout comme l'exploitation des services postaux, y compris les prix. Le commerce de détail ne sera jamais plus le même, les consommateurs n'ayant jamais eu autant de pouvoir. Et la liste se poursuit indéfiniment. Ainsi, les TIC ont des influences puissantes et durables, mais différentes toutefois des influences « évidentes » que l'on avait prédites aux premières étapes de leur déploiement et de leur utilisation. Aux dires de tous, les transformations liées aux TIC ne sont pas encore terminées.

2.2 Réalités

Après avoir exploré ce qui ne s'est pas encore produit, il est instructif d'examiner la réalité.

Fait no 1. Les gens parlent au téléphone plus que jamais auparavant

Il y a des années, à une époque où le secteur des télécommunications était encore dominé par des monopoles, une somme importante d'ouvrages portaient sur la faible élasticité des prix relatifs à la demande de services de télécommunications (téléphonie vocale et plus particulièrement les appels interurbains). Évidemment, il est facile de réfuter cela maintenant, mais les ouvrages spécialisés n'auraient pas pu être plus loin de la vérité. Cette théorie s'est manifestée dès les premières étapes de l'ouverture des marchés.

Les données sur le volume révèlent que l'utilisation des réseaux par fil seulement a augmenté énormément au cours des 20 dernières années. La fréquence des appels et leur durée ont connu une hausse. Au Canada, le nombre de lignes téléphoniques est passé d'environ 11,5 millions en 1983 à presque 20 millions en 20039, et aux États-Unis, elles sont passées de 102,2 millions en 1980 à 188 millions en 2001. Outre l'augmentation marquée du nombre de lignes, le nombre moyen d'appels par ligne a augmenté, tout comme le nombre moyen d'appels par habitant. Le temps passé au téléphone s'est accru encore davantage10. Aux États-Unis, le volume estimé de la durée des conversations téléphoniques est passé d'environ 1,7 billion de minutes en 1980 à près de 5 billions en 2001, tandis qu'au Canada, le volume en 2003 était estimé à un peu moins d'un demi-milliard de minutes11 (tableau 9). En 2001, cela représentait 71 minutes par ligne par jour aux États-Unis, comparativement à 46 minutes en 1980. Les estimations pour le Canada sont un peu plus faibles (voir l'encadré technique pour des explications méthodologiques complètes).

Cette augmentation est encore plus révélatrice, étant donné qu'elle s'est produite en même temps que l'avènement des téléphones cellulaires - qui n'existaient pas au début des années 80 - et leur utilisation accrue, particulièrement au cours de la dernière décennie. Le volume d'appels téléphoniques par téléphones cellulaires suit le même modèle que la pénétration de ces appareils, c'est-à-dire qu'il avait un rythme assez lent au début, mais qu'il s'est accéléré ces dernières années. Au Canada, le nombre d'abonnés aux services de téléphonie cellulaire a augmenté pour passer de 98 000 en 1987 à 13,5 millions en 2003; les abonnés aux services de téléphonie cellulaires aux États-Unis sont passés de 92 000 en 1984 à plus de 140 millions en 2002.

Parallèlement, les données montrent qu'au Canada, le nombre de minutes facturées a augmenté d'un facteur de 20 au cours des 10 dernières années, passant d'un peu plus de 2 milliards en 1993 à près de 40 milliards en 2003. Graduellement, cela a entraîné une augmentation moyenne de huit minutes par jour par abonné aux services de téléphonie cellulaire, soit quatre minutes par jour par habitant au Canada (tableau 10). Aux États-Unis, les minutes facturées ont augmenté encore davantage, passant de près de 27 milliards à plus de 720 milliards en 2002. Cela correspond à 14 minutes par jour par abonné aux services de téléphonie cellulaire, soit 7 minutes par habitant aux États-Unis. Ce phénomène est en hausse et il n'y a pas d'indication qu'un plafond sera atteint12. Ces tendances sont peut-être encore plus prononcées dans plusieurs pays d'Europe, où l'on utilise les services de téléphonie cellulaire de façon intensive, et ailleurs dans le monde, où les téléphones cellulaires ont remplacé les lignes fixes depuis un certain temps maintenant (Union internationale des télécommunications (UIT), 2004).

Encadré technique

Il est difficile d'obtenir des données précises et systématiques sur les volumes d'appels pour le réseau téléphonique par fil en Amérique du Nord, en raison principalement de la tarification fixe qui entraîne le regroupement de l'accès et des appels locaux illimités. Au Canada, on a recueilli des données sur le nombre d'appels dans le cadre de l'Enquête annuelle sur le téléphone jusqu'en 1993, et on recueille des données sur le volume d'appels interurbains dans le cadre de l'Enquête trimestrielle sur les télécommunications depuis 1999 (Statistique Canada, 2003b). Aux États-Unis, des études périodiques sont menées afin d'obtenir de telles estimations, lesquelles sont sujettes à des marges d'erreurs importantes. (Elles servent par exemple à estimer la proportion d'appels inter-États, afin de répartir les coûts entre les appels inter-États et les appels intra-État).

Plusieurs ajustements ont été apportés pour obtenir les chiffres figurant dans le présent document, lesquels sont par conséquent sujets à une marge d'erreur. Ils servent à produire des estimations de l'ordre de grandeur, les chiffres exacts n'étant pas essentiels pour l'analyse comprise dans le présent document.

Les données sur les États-Unis figurant dans le tableau 9 ont été établies à partir de données comprises dans le rapport de 2003 de la Federal Communications Commission (FCC). Par minutes de service local, on entend l'utilisation en minutes de l'équipement (UME), chaque UME correspondant à deux minutes. Dans le cas des appels interurbains intra-État et inter-États, on tient compte uniquement de la partie intérieure des appels internationaux sortants. Ainsi, les minutes d'appels internationaux s'ajoutent aux estimations disponibles pour les appels interurbains locaux et intérieurs (la source pour le volume entrant en 1980 étant l'Union internationale des télécommunications (UIT)). Le volume international n'a pas réellement de répercussions sur le nombre estimé de minutes par ligne par jour.

Pour obtenir les données pour le Canada figurant dans le tableau 9, on a procédé de la façon suivante : à partir des données sur les appels interurbains comprises dans la publication no 56-002 au catalogue, un chiffre moyen est tiré des séries trimestrielles sur les lignes en équivalent de qualité téléphonique (EQT) et le nombre de minutes d'appels interurbains (qui comprennent les appels entrants, sortants et sans frais). À partir de ce chiffre, les minutes internationales sortantes déclarées par l'UIT sont soustraites et le reste est multiplié par deux, afin de rendre compte du volume de toutes les minutes d'appels au Canada. Le facteur 56/15 (3,73333) des États-Unis est alors appliqué pour obtenir une estimation du nombre de minutes locales. Évidemment, cela repose sur le principe que le modèle est le même dans les deux pays. (Il appert que les chiffres correspondent à ceux obtenus au moyen du facteur brut de 10 parfois utilisé dans les comparaisons Canada-États-Unis). Dans le cas des appels internationaux, la proportion pour le Canada est beaucoup plus élevée - et elle l'a toujours été. Puis, les appels internationaux sont ajoutés (mais ne sont pas multipliés par deux, étant donné qu'un seul correspond à un appel au Canada).

Les minutes facturées pour les appels sans fil sont celles déclarées par les entreprises et sont sujettes à un certain sous-dénombrement. Parmi les problèmes que posent les estimations figure le fait que les chiffres pour les téléphones cellulaires ne sont pas rajustés en fonction des deux interlocuteurs, étant donné que l'appelant et l'appelé sont facturés en Amérique du Nord. Même si cela rend compte de la durée des appels entre téléphones cellulaires, dans la mesure très probable où les appels de téléphones cellulaires sont destinés à des lignes fixes au Canada, seule la durée des appels de téléphones cellulaires facturés sera prise en compte, ce qui donnera lieu à une sous-estimation.

La combinaison des communications vocales par fil et sans fil fait ressortir le fait qu'à ce moment-ci de son évolution, la société de l'information est aussi une « société bavarde ». Sur la base des chiffres pour le Canada et les États-Unis, le temps passé au téléphone a augmenté de l'ordre d'une demi-heure à 45 minutes par personne par jour. Il s'agit uniquement d'un chiffre moyen - si on procédait à une répartition pour tenir compte du fait que seulement un peu plus de la moitié de la population a un téléphone cellulaire, le temps augmenterait de façon substantielle pour le segment de la société qui possède et utilise ce type de téléphone.

Fait no 2. Les personnes communiquent plus que jamais auparavant par courriel et consacrent plus de temps aux TIC

Le temps supplémentaire passé quotidiennement au téléphone de nos jours est substantiel, mais il n'est rien en comparaison avec la somme de temps consacrée à d'autres activités liées aux TIC, qui n'existaient même pas il y a deux décennies. Les ordinateurs et Internet - et plus particulièrement le courriel - sont inextricablement liés à la vie des personnes au quotidien, au travail et à la maison. Peu importe qu'elles tapent sur leur clavier d'ordinateur, qu'elles utilisent des imprimantes et des scanners, qu'elles naviguent sur Internet ou qu'elles magasinent de façon électronique, ces personnes font les choses du passé différemment, et elles s'adonnent aussi à de nouvelles activités.

Le courriel est devenu l'activité principale sur Internet. Au Canada, par exemple, parmi les 64 % de ménages qui utilisaient Internet en 2003, 95,7 % utilisaient le courriel (Statistique Canada, 2004a), et pour de nombreuses personnes, partout, il s'agit d'une activité quotidienne. Évidemment, une telle utilisation nécessite du temps qui était consacré à autre chose autrefois. Par ailleurs, ce temps représente une fraction du temps consacré à d'autres TIC. Même s'il n'existe pas d'estimations précises de cette utilisation du temps, et que celle-ci diffère d'un pays à l'autre, selon plusieurs sources de données de marketing, le temps total passé en ligne est de 75 heures par mois au travail et entre 25 et 30 heures à la maison. Cet ordre de grandeur est corroboré par les données recueillies par Statistique Canada (graphique 1).

En moyenne, les utilisateurs individuels d'Internet (52,8 % en 2000) consacrent 7,4 heures par semaine à cette activité, soit plus d'une heure par jour. Les personnes plus jeunes y consacrent encore plus de temps, et certains sont des utilisateurs très intensifs. Par exemple, 10 % des personnes âgées de 15 à 24 ans ont consacré plus de deux heures par jour à cette activité, et peut-être beaucoup plus. Il existe aussi des indications que cette utilisation s'accroît avec le temps et est probablement encore plus élevée aujourd'hui. Par exemple, les données

de 2004 pour le Canada montrent que le temps moyen passé en ligne par utilisateur allait de 31 heures par mois pour les Prairies à 37 en Ontario (Comscore Media Metrix, 2004). Il faut évidemment ajouter au total le temps passé à l'ordinateur, sans être en ligne, et le temps consacré à d'autres TIC. Par exemple, 43,3 % des utilisateurs canadiens d'ordinateur âgés de 16 à 25 ans utilisaient un ordinateur à la maison pendant une moyenne d'une heure ou plus par jour, tandis que 18,1 % l'utilisaient pendant deux heures ou plus (Veenhof et coll., 2005) (Voir aussi Veenhof, 2006).

Graphique 1
Nombre hebdomadaire moyen d'heures consacrées à Internet, selon le groupe d'âge, Canada, 2000

Graphique 1 Nombre hebdomadaire moyen d'heures consacrées à Internet, selon le groupe d'âge, Canada, 2000

Source :   Statistique Canada, Enquête sociale générale, Cycle 14: L'accès et l'utilisation des technologies de l'information et des communications, 2000.

Fait no 3. Le temps additionnel consacré à parler au téléphone, à communiquer par courriel et à utiliser d'autres TIC ne s'accompagne en aucun cas de baisses au chapitre des TIC plus anciennes, plus passives et moins interactives, comme la télévision.

Une partie du temps additionnel consacré aux nouvelles TIC ne l'est pas à des médias plus traditionnels, notamment la radio et la télévision. Il existe des preuves statistiques que le temps consacré à l'écoute de la télévision et de la radio est en baisse. Au Canada, par exemple, les données montrent une diminution d'un peu plus de deux heures par semaine pour la télévision entre 1983 et 2002, tandis que l'écoute de la radio a augmenté quelque peu dans les faits, compte tenu du regain relatif de popularité qu'a connu ce média dans les années 90 (graphique 2). Les données sont

similaires aux États-Unis et dans de nombreux autres pays. Les données agrégées masquent le fait que cette baisse de l'écoute de la télévision est plus prononcée chez les utilisateurs d'Internet que chez les non-utilisateurs (UCLA, 2004). Par ailleurs, ces baisses compensent à peine le temps supplémentaire consacré aux appels téléphoniques par fil seulement13. Par exemple, on estime qu'en moyenne une heure passée sur Internet réduit le temps consacré à l'écoute de la télévision d'environ 10 minutes, soit une demi-heure par jour pour un utilisateur qui se sert d'Internet environ trois heures par jour (Beacham, 2005).

11 semble, par conséquent, qu'il n'y a aucune commune mesure entre le temps qui n'est plus consacré à l'écoute de la télévision et le temps additionnel consacré aux TIC plus récentes.

Graphique 2
Nombre hebdomadaire moyen d'heures consacrées à l'écoute de la télévision et de la radio, Canada, 1983 à 2002

Graphique 2 Nombre hebdomadaire moyen d'heures consacrées à l'écoute de la télévision et de la radio, Canada, 1983 à 2002

Nota : Les données pour l'écoute de la télévision se rapportent à toutes les personnes âgées de 2 ans et plus. Les données pour l'écoute de la radio se rapportent à toutes les personnes âgées de 12 ans et plus, sauf pour la période de 1983 à 1986, où elles englobent toutes les personnes âgées de 7 ans et plus.
Sources : Statistique Canada, Banque de données sur l'écoute de la télévision et Banque de données sur l'écoute de la radio.

Fait no 4 : Le modèle de communications évolue

Il est par conséquent bien établi que les gens utilisent les nouveaux moyens qui sont mis à leur disposition et communiquent plus efficacement que jamais auparavant. Les données révèlent en outre que, dans le cadre des communications largement élargies, le modèle a aussi beaucoup changé.

Augmentation des appels interurbains...

Même si le nombre d'appels téléphoniques et le temps qui leur est consacré ont augmenté, la croissance liée au nombre d'appels interurbains est plus révélatrice encore. Il s'agit d'un processus qui se poursuit depuis un certain temps. Le graphique 3 montre l'évolution des appels locaux et interurbains au Canada de 1963 à 1987, selon les données disponibles - une intensification s'étant produite dans les années 90 du fait de la libéralisation des marchés et de la baisse virtuelle des prix (rééquilibrage des tarifs, etc.).

Graphique 3
Nombre d'appels téléphoniques par fil, Canada

Graphique 3 Nombre d'appels téléphoniques par fil, Canada

Source :   Statistique Canada, Statistiques de télécommunications.

Au Canada, le nombre d'appels interurbains par fil a augmenté, passant d'environ 1,5 milliard en 1983 à près de 3,5 milliards en 1992, tandis que le volume de minutes d'appels interurbains facturées (non parlées) a presque triplé en quelques années, passant de 19,1 milliards en 1995 à presque 56 milliards en 2002 (tableau 11). Les appels interurbains représentent maintenant une proportion beaucoup plus importante des appels totaux.

La situation est similaire pour la téléphonie cellulaire. Au Canada, la proportion de minutes d'appels interurbains à partir de téléphones cellulaires a augmenté dans une plus large mesure que le nombre de minutes d'appel locaux (selon un facteur de 10 comparativement à 7) pour la période de six ans de 1997 à 2003, même s'il est encore beaucoup plus coûteux d'utiliser les téléphones cellulaires pour les appels interurbains (tableau 12).

...et explosion des appels internationaux

Par ailleurs, le phénomène de l'augmentation du nombre d'appels interurbains s'accroît avec la distance. On peut constater cela dans les données concernant la situation au pays et au niveau international. L'augmentation significative des appels locaux aux États-Unis est beaucoup plus faible que celle des appels interurbains (intra-État et inter-États), laquelle ne se compare même pas à la hausse vertigineuse du nombre d'appels internationaux - particulièrement sortants. Le nombre d'appels des États-Unis vers d'autres pays a augmenté, passant d'un peu moins de 200 millions en 1980 à 6,3 milliards en 2001, le nombre d'appels entrants étant passé de 165 millions à plus de 2,9 milliards (le volume d'appels sortants ayant augmenté beaucoup plus rapidement que le volume d'appels entrants, ce qui a créé un déficit important,

de l'ordre de 3,5 milliards de dollars US). Le graphique 4 montre l'évolution du nombre de minutes sous forme d'indices pour les appels locaux, les appels interurbains inter-États et intra-État, et les appels internationaux aux États-Unis. Les appels interurbains représentent maintenant une proportion beaucoup plus élevée du plus grand volume d'appels.

Graphique 4
Minutes d'appels par fil, selon la distance, États-Unis

Graphique 4 Minutes d'appels par fil, selon la distance, États-Unis

Source :  Federal Communications Commission.

Graphique 5
Prix des appels internationaux, États-Unis

Graphique 5 Prix des appels internationaux, États-Unis

Source :  Federal Communications Commission.

Cette tendance est principalement attribuable à la chute des prix des appels interurbains. Dans le cas des appels internationaux, le prix par minute a diminué passant de 1,34 dollars US en 1980 à 34 cents en 2001 (graphique 5). La baisse a été encore plus précipitée ces dernières années - les prix ayant diminué de moins d'un tiers entre 1980 et 1995, puis ayant chuté de presque deux tiers entre 1995 et 2001. La baisse des prix moyens par appel a été similaire.

Par ailleurs, tout indique que ce processus n'est pas terminé. Ce modèle devrait se poursuivre et même s'intensifier en raison des services de transmission de la voix sur Internet, avec parfois des répercussions graves pour l'industrie. Parmi les autres répercussions, on s'attend à ce que les services de transmission de la voix sur Internet rallongent la durée des appels interurbains.

Durée et étendue

Le temps consacré au téléphone est mesuré à la fois par le nombre d'appels et leur durée. Étant donné que les personnes parlent davantage et plus souvent, d'autres questions se posent relativement au cercle de connaissances et à la gestion du temps additionnel nécessaire. Est-ce que les personnes parlent avec les mêmes personnes plus souvent, parlent à de nouvelles personnes, ou les deux, et cela signifie-t-il que les appels sont plus courts?

Les données montrent clairement que la fréquence des appels a augmenté, particulièrement les appels interurbains, présumément avec des relations existantes et des nouvelles relations. Cela a pour effet que les appels individuels sont plus courts, une hypothèse que les données recueillies confirment en partie seulement. Des données plus directes et détaillées seraient nécessaires pour confirmer cela de façon générale, mais certaines données disponibles montrent que la durée des appels internationaux par fil a diminué, en même temps que le volume des appels a augmenté. Toutefois, les données sur la durée des appels locaux, qui représentent encore la majorité des appels, montrent que ces appels durent plus longtemps (tableau 13), tandis que la durée des appels interurbains au pays oscille. C'est donc dire que les preuves recueillies ne sont pas concluantes.

Des données additionnelles concernant les appels résidentiels sans fil aux États-Unis montrent qu'en 2002, la durée moyenne des appels intra-État était de 2,9 minutes, et celle des appels inter-États, de 6,3 minutes. En fait, plus de la moitié (51,7 %) des appels résidentiels sans fil intra-État ont duré une minute ou moins, tandis que près des trois quarts ont duré deux minutes ou moins. Parmi les appels inter-États, moins de 40 % ont duré moins d'une minute.

Même s'il existe des preuves indirectes, obtenues à partir des statistiques existantes sur les appels téléphoniques, que les personnes ont élargi leurs réseaux de communications, cela est clairement le cas avec le courriel, qui ne connaît pas de limite. Il existe même certaines statistiques sur le nombre moyen « d'amis en ligne qui ne se sont jamais rencontrés en personne », nombre qui va de 1,1 au Japon à 2,6 aux États-Unis, et à 7,7 en Chine urbaine, les statistiques étant encore plus élevées pour les jeunes hommes (UCLA, 2004).