Logo StatCan et la COVID-19: Des données aux connaissances, pour bâtir un Canada meilleurPandémie de COVID-19 : Les personnes qui ne peuvent soutenir une conversation ni en français ni en anglais

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par Nicolas Bastien et Étienne Lemyre

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, la communication d’information par les autorités sanitaires s’avère primordiale. Certaines personnes ne peuvent toutefois comprendre ces messages puisqu’elles ne connaissent ni le français, ni l’anglais. La plupart de ces personnes peuvent probablement compter sur un proche, sur un membre de leur famille ou sur un ami pour leur porter assistance en cette période de pandémie, mais les restrictions en matière d’éloignement physique pourraient faire en sorte que plusieurs de ces personnes aient un accès limité à ceux qui peuvent les aider à interpréter l’information fournie par les autorités sanitaires.

En 2016, 649 000 personnes représentant 1,9 % de la population canadienne ont déclaré ne pas pouvoir soutenir une conversation en français ou en anglais. L’importance de l’immigration depuis le Recensement de 2016 pourrait avoir contribué à hausser le nombre de personnes ne connaissant ni le français ni l’anglais à l’heure actuelle.

En 2016, près des trois quarts de ces personnes résidaient en Ontario (50,4 %) ou en Colombie-Britannique (23,7 %) [Tableau 1]. Les personnes qui ne peuvent soutenir une conversation ni en français ni en anglais sont principalement des personnes plus âgées – 40,1% sont âgées de 65 ans ou plus – et des enfants d’âge préscolaire (0 à 4 ans : 15,3 %). Par ailleurs, les femmes étaient surreprésentées (59,0 %) parmi cette population.


Tableau 1
Population n'ayant connaissance ni du français ni de l'anglais, selon la province ou le territoire, 2016.
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Population n'ayant connaissance ni du français ni de l'anglais. Les données sont présentées selon Province (titres de rangée) et Population et Répartition par province, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province Population Répartition par province
nombre pourcentage
Terre-Neuve-et-Labrador 815 0,1
Île-du-Prince-Édouard 1 250 0,2
Nouvelle-Écosse 2 730 0,4
Nouveau-Brunswick 2 370 0,4
Québec 75 060 11,6
Ontario 326 935 50,4
Manitoba 16 285 2,5
Saskatchewan 7 945 1,2
Alberta 59 280 9,1
Colombie-Britannique 153 905 23,7
Yukon 140 0,0
Territoires du Nord-Ouest 195 0,0
Nunavut 2 045 0,3
Total 648 955 100,0

Les principales langues maternelles de ces personnes étaient le cantonais, le mandarin, le pendjabi, l’arabe, l’espagnol, l’italien, le vietnamien, le portugais, le coréen et le persan (farsi) [Graphique 1]. Les personnes dont la langue maternelle est une langue chinoise représentaient 37,5 % des personnes qui ont déclaré ne pouvoir soutenir une conversation ni en français ni en anglais.

Graphique 1 Principales langues maternelles des personnes ne connaissant ni le français ni l’anglais, Canada, 2016

Tableaux de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Langue maternelle (titres de rangée) et Population n'ayant connaissance ni du français ni de l'anglais, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langue maternelle Population n'ayant connaissance ni du français ni de l'anglais
nombre
Cantonais 121 110
Mandarin 104 580
Pendjabi 75 630
Arabe 37 700
Espagnol 28 540
Italien 23 695
Vietnamien 22 515
Portugais 21 595
Coréen 16 405
Persan (farsi) 15 670

En 2016, la population ne connaissant ni le français ni l’anglais se concentrait principalement dans les grandes villes. Six régions métropolitaines de recensement (RMR) comptaient chacune au moins 15 000 personnes ne connaissant aucune langue officielle (Graphique 2). Parmi ces RMR, Vancouver (5,6 %) et Toronto (4,4 %) présentaient une part relativement élevée de leur population qui ne connaissait aucune des deux langues officielles.

Graphique 2 Régions métropolitaines de recensement avec les plus importantes populations de personnes ne connaissant ni le français ni l’anglais, 2016

Tableaux de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Régions métropolitaines de recensement (titres de rangée) et Population n'ayant connaissance ni du français ni de l'anglais, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Régions métropolitaines de recensement Population n'ayant connaissance ni du français ni de l'anglais
nombre
Toronto 258 925
Vancouver 136 320
Montréal 63 480
Calgary 30 120
Edmonton 20 650
Ottawa - Gatineau 15 635

Dans la RMR de Toronto en 2016, les personnes qui ne connaissent ni le français ni l’anglais étaient relativement plus nombreuses dans la municipalité de Markham, dans le nord de Scarborough (quartiers de Scarborough-Agincourt et de Scarborough-North) et dans le quartier chinois (quartiers de Spadina-Fort York et University-Rosedale) [Carte 1]. Les personnes ne pouvant soutenir une conversation en français ou en anglais représentaient plus de 15 % de la population totale dans plusieurs des secteurs de recensement de ces zones.

Dans la RMR de Vancouver, ces personnes étaient plus nombreuses dans les municipalités de Richmond et Surrey et dans les quartiers de l’est de Vancouver (Hastings-Sunrise, Kensington-Cedar Cottage, Renfrew-Collingwood, Victoria-Fraserview et Killarney).

Dans la RMR de Montréal, elles se concentraient particulièrement dans l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et dans le quartier Chinois situé dans l’arrondissement de Ville-Marie.

Carte 1 Proportion de la population ne connaissant ni le français ni l'anglais selon le secteur de recensement, RMR de Montréal, Toronto et Vancouver, 2016

Description de la carte 1

Cette carte montre le pourcentage de la population ne connaissant ni le français ni l’anglais, dans chaque secteur de recensement des régions métropolitaines de recensement de Montréal, Toronto et Vancouver.

Dans cette carte, on utilise six couleurs distinctes pour identifier différentes valeurs. La couleur gris pâle représente des secteurs de recensement où les données ne sont pas disponibles. Dans ce groupe, il y a 19 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 3 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Toronto et 6 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Vancouver.

La couleur jaune représente des secteurs de recensement où la population ne connaissant ni le français ni l’anglais constitue moins de 1 % de la population totale. Dans ce groupe, il y a 493 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 158 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Toronto et 68 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Vancouver.

La couleur vert pâle représente des secteurs de recensement où la population ne connaissant ni le français ni l’anglais constitue entre 1 % et moins de 2 % de la population totale. Dans ce groupe, il y a 202 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 214 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Toronto et 79 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Vancouver.

La couleur vert foncé représente des secteurs de recensement où la population ne connaissant ni le français ni l’anglais constitue entre 2 % et moins de 5 % de la population totale. Dans ce groupe, il y a 196 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 436 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Toronto et 110 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Vancouver.

La couleur bleu pâle représente des secteurs de recensement où la population ne connaissant ni le français ni l’anglais constitue entre 5 % et moins de 10 % de la population totale. Dans ce groupe, il y a 54 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 261 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Toronto et 145 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Vancouver.

La couleur bleu foncé représente des secteurs de recensement où la population ne connaissant ni le français ni l’anglais constitue plus de 10 % de la population totale. Dans ce groupe, il y a 6 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, 79 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Toronto et 70 secteurs de recensement situés dans la région métropolitaine de recensement de Vancouver.

Les frontières de chacune des subdivisions de recensements ont été délimitées par une ligne grise. Les frontières de chacun des arrondissements de la ville de Montréal, de chacun des quartiers de la ville de Toronto et de chacun des quartiers de la ville de Vancouver ont été délimitées par une ligne rouge.

Les couleurs des secteurs de recensement ont été attribuées selon le tableau ci-dessous.

Tableau de données de la carte 1 [CSV]

La plupart des personnes qui ont déclaré ne pouvoir soutenir une conversation ni en français ni en anglais vivent dans un ménage où au moins une personne parle au moins l’une des deux langues officielles du Canada. Toutefois, en 2016, plus du quart d’entre elles, soit près de 175 000 personnes, vivaient dans un ménage privé où aucune personne de 15 ans ou plus n’était capable de soutenir une conversation en français ou en anglais. Ces personnes peuvent être particulièrement vulnérables en période de pandémie si elles ne sont pas en mesure de comprendre les informations diffusées par les autorités sanitaires.

En 2016, on comptait 88 000 ménages dans cette situation au Canada. On retrouvait des enfants de moins de 18 ans dans 17,0 % de ces ménages. Par contre, les trois quarts de ces ménages étaient formés de femmes vivant seules (34,3 %), de couples sans enfants au sein du ménage (30,2 %) ou d’hommes vivant seuls (11,5 %). Plus de la moitié (56,0 %) de ces ménages étaient constitués uniquement de personnes de 65 ans ou plus.

Source de données

Les données utilisées dans cet article proviennent des données intégrales (100 %) du Recensement de 2016. Les données portant sur la population proviennent des tableaux 98-400-X2016054 et 98-400-X2016057. Les données sur les ménages portent sur les ménages privés dont aucun membre de 15 ans et plus ne peut soutenir une conversation en français ou en anglais, à l’exclusion des ménages outre-mer.

Références

On peut trouver des tableaux de données additionnels sur les personnes ne pouvant soutenir une conversation en français ou en anglais sur la page des tableaux de données du Recensement 2016 portant sur la langue.

On retrouve aussi des informations complémentaires sur les individus ne pouvant soutenir une conversation en français ou en anglais dans le document intitulé Immigration et langue au Canada, 2011 et 2016. On y dresse un portrait statistique général des immigrants selon certaines caractéristiques linguistiques et selon leurs principaux pays de naissance pour chaque province et territoire et pour les six plus grandes RMR.

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