Rapports économiques et sociaux
Les programmes d’études postsecondaires courts ou les crédits hors programme sont-ils utiles pour les travailleurs qui ont récemment perdu leur emploi?
DOI: https://doi.org/10.25318/36280001202201100003-fra
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Résumé
Les travailleurs qui connaissent une mise à pied permanente (une perte d’emploi qui n’est pas suivi d’un retour à la même entreprise pendant l’année en cours ou l’année suivante) sont souvent touchés sur le plan financier pendant plusieurs années. Les études ont constamment démontré qu’à la suite d’une mise à pied permanente, les gains ont tendance à diminuer de façon importante et à demeurer en deçà des niveaux avant la mise à pied pendant de nombreuses années. L’une des approches pour gérer une mise à pied permanente est de réinvestir dans le capital humain en retournant aux études avant de revenir sur le marché du travail. Des données récentes montrent que seulement une petite partie des travailleurs ayant récemment perdu leur emploi se sont inscrits à des études postsecondaires, et parmi ceux qui l'ont fait, la plupart avaient tendance à choisir des programmes à court terme (c.-à-d. des programmes ne menant pas à un grade) axés sur la carrière ou à obtenir quelques crédits qui ne sont pas liés à une sanction d’études ou à un programme. Ce modèle reflète peut-être le fait que de nombreux travailleurs ayant perdu leur emploi peuvent avoir besoin de réintégrer le marché du travail (et peuvent le faire) le plus tôt possible pour payer leurs factures et subvenir aux besoins de leurs personnes à charge.
La présente étude, fondée sur le Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, le Système d'information sur les étudiants postsecondaires, le Recensement de la population de 2006 et le Fichier des familles T1, porte sur la mesure selon laquelle s’inscrire à des programmes de courte durée axés sur la carrière ou obtenir des crédits hors programme, ou recevoir un diplôme de ces programmes, est associé à des modèles de gains plus favorables après une perte d’emploi.
Les résultats montrent que les personnes ayant obtenu un diplôme d’un collège ou d'un cégep, ou d’un programme menant à un diplôme après une perte d’emploi ont enregistré des augmentations des gains annuels nettement plus importantes en pourcentage entre l’année avant la mise à pied et cinq ans après celle-ci, comparativement aux personnes qui ne s’étaient pas inscrites à des études postsecondaires à la suite d’une mise à pied permanente. Les augmentations de la rémunération relative ont été particulièrement importantes parmi les personnes qui ont obtenu un diplôme dans un programme court en science, technologie, génie et mathématiques (STGM) ou en soins de santé. Des augmentations plus modérées de la rémunération ont été enregistrées par les personnes qui ont suivi des cours hors programme. En revanche, les diplômés d’un programme court non lié aux STGM (sauf un programme de soins de santé) ou d’une microcertification (un programme court ne nécessitant qu’un petit nombre de cours) après une perte d’emploi n’ont connu aucun gain de rémunération relative. Les diplômés d’une microcertification ont enregistré des pertes de rémunération importantes comparativement aux personnes qui ne se sont pas inscrites. Enfin, les travailleurs ayant perdu leur emploi qui se sont inscrits à un programme court n’ayant pas mené à l’obtention d’un diplôme ont connu des trajectoires salariales semblables à celles de ceux qui ne se sont pas inscrits à un tel programme.
Auteurs
Marc Frenette et Tomasz Handler travaillent au sein de la Division de l’analyse sociale et de la modélisation de la Direction des études analytiques et de la modélisation à Statistique Canada.
Remerciements
L’étude a été financée par Emploi et Développement social Canada.
Introduction
Une perte d’emploi peut créer beaucoup d’incertitude financière à court et à long terme. En effet, il existe une littérature très riche sur les répercussions à long terme sur les gains associés à la mise à pied permanente (une perte d’emploi sans retourner chez le même employeur au cours de la même année ou de l’année suivante). Plusieurs études menées au Canada (Morissette et al., 2007; Chan et al., 2011; Bonikowska et Morissette, 2012; Chan et al., 2020), aux États-Unis (Jacobson et al., 1993; Couch et Placzek, 2010), au Royaume-Uni (Hijzen et al., 2010), en Suède (Eliason et Storrie, 2006) et en Finlande (Huttunen et al., 2006) sont toutes arrivées à la même conclusion : de nombreux travailleurs touchés ont tendance à enregistrer une baisse de leurs revenus en raison de la mise à pied permanente. Les éléments de preuve canadiens indiquent que les travailleurs ayant beaucoup d’ancienneté ou peu d'ancienneté subissent de pertes de revenus durables à la suite d’une mise à pied permanente.
Compte tenu des répercussions importantes et durables sur les gains associés à la mise à pied permanente, il est important que les travailleurs et les décideurs politiques soient informés de l’efficacité possible de différentes stratégies d’adaptation. Morissette et Qiu (2021) ont tenu compte de quatre options possibles : s’inscrire à des études postsecondaires (université ou collège), s’inscrire à une formation des apprentis inscrits, déménager dans une région économique ou passer à un travail autonome non constitué en société; ils ont alors constaté que 8 travailleurs sur 10 ayant perdu leur emploi n’ont adopté aucune de ces approches (soit à peu près la même proportion que celles des travailleurs ayant perdu leur emploi qui ont trouvé un nouvel emploi). Pour ce qui est des travailleurs qui ont adopté une stratégie d’adaptation après avoir perdu leur emploi, entre 20 % et 30 % d’entre eux ont opté pour s’inscrire à des études postsecondaires. Une question clé se pose alors : « Cette stratégie fonctionne-t-elle? »
Il existe très peu d’éléments de preuve permettant de répondre à cette question. Au Canada, Frenette et al. (2011) ont constaté que le fait de s’inscrire à des études postsecondaires au cours de l’année suivant une perte d’emploi était associé à une augmentation des gains annuels de presque 7 000 $ entre les cinq années avant la perte d’emploi et les neuf années qui la suivent, comparativement aux travailleurs ayant perdu leur emploi qui ne s’étaient pas inscrits à des études postsecondaires au cours de l’année suivant une perte d’emploi. Les limites des données ont empêché l’étude de faire la distinction entre les personnes ayant obtenu un diplôme dans le programme dans lequel elles s'étaient inscrites et celles qui ne se sont pas inscrites. Par ailleurs, les renseignements sur le programme n’étaient pas disponibles parce que le statut d’inscription a été extrait du crédit d'impôt. Une étude précédente menée aux États-Unis à partir de l’État de Washington a donné plus de renseignements (Jacobson et al., 2005) sur les deux fronts. Plus précisément, les auteurs ont employé des données administratives pour montrer que les rendements d’une année de collège communautaire à la suite d’une mise à pied ont été, en moyenne, environ de 9 % pour les hommes et de 13 % pour les femmes. Presque tous les gains provenaient des cours techniques, professionnels et universitaires en mathématiques et en sciences. En revanche, les rendements des cours non techniques se rapprochaient de zéro pour les hommes comme pour les femmesNote .
Les étudiants qui retournent aux études peuvent choisir entre différentes options une fois qu’ils sont inscrits aux études postsecondaires. En plus de choisir le domaine d’études, les étudiants peuvent suivre un programme de grade universitaire (d’une durée normale de quatre ans), un programme menant à un diplôme (d’une durée normale de deux ans) ou un programme de certificat (d’une durée normale d’un an). Des options plus courtes sont également disponibles par la voie de la microcertification, de l’apprentissage de base ou de la mise à niveau des études secondaires. Certains étudiants peuvent vouloir retourner à l’école pour obtenir un ou plusieurs crédits sans obtenir une sanction d’études. Pour les personnes contraintes de s’inscrire à des études postsecondaires en raison d’une mise à pied permanente, le temps peut être d’une importance décisive. Compte tenu du fait qu’ils ont besoin de payer les factures courantes et de subvenir aux besoins de leurs personnes à charge, les travailleurs touchés pourraient préférer des programmes de courte durée axés sur la carrière ou des crédits hors programme, qui peuvent les aider à retourner sur le marché de l'emploi le plus rapidement possible. Des données récentes appuient cette préférence. Handler et Frenette (2022) ont révélé que les personnes qui ont récemment perdu leur emploi étaient plus susceptibles de suivre un programme pour obtenir une microcertification, une certification ou un diplôme que leurs homologues qui n’ont pas perdu leur emploi, mais étaient moins susceptibles d’opter pour des crédits hors programme (c.-à-d. des cours non associés à une sanction d’études)Note . Toutefois, les crédits hors programme étaient de loin l’option la plus courante parmi tous les apprenants adultes qu’ils aient été mis à pied ou non. Comparativement à leurs homologues qui n’ont pas été mis à pied, les hommes qui ont perdu leur emploi étaient moins susceptibles de chercher à obtenir un diplôme de premier cycle, tandis que les femmes qui ont perdu leur emploi étaient plus susceptibles de choisir des programmes en STGM.
La stratégie consistant à se concentrer sur des programmes de courte durée (c.-à-d. des programmes ne menant pas à un grade) axés sur la carrière ou sur des crédits hors programme après une mise à pied permanente est-elle avantageuse pour les travailleurs ayant perdu leur emploi? Il est difficile de répondre de façon définitive à cette question, mais la présente étude éclairera la question. La présente étude est fondée sur des données administratives qui combinent des renseignements sur la perte d’emploi (tirées du Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre [FDLMO]) et des renseignements détaillés sur les activités d’études postsecondaires du secteur public des travailleurs touchés (provenant du Système d'information sur les étudiants postsecondaires [SIEP]) auxquelles s’ajoutent les données du recensement sur les caractéristiques personnelles des travailleurs et de l’impôt sur le revenu du Fichier des familles T1 (FFT1) sur les antécédents de gains. Elle donne suite aux travaux de Handler et Frenette (2022) en permettant d’examiner l’association entre diverses décisions prises en matière d’études après avoir vécu une mise à pied permanente et les trajectoires salariales après une mise à pied jusqu’à cinq ans suivant celle-ci.
Les autres renseignements de l’étude comprennent une section sur les méthodes qui traite des données et de l’approche quantitative, une section sur les résultats et une conclusion qui présente un résumé des résultats.
Méthodes
L’objectif principal de la présente étude est de déterminer la relation entre des activités scolaires postsecondaires précises après une mise à pied et une croissance de la rémunération qui en résulte. Pour ce faire, l’étude s’appuie sur des données couplées du FDLMO, du SIEP et du Recensement de la population de 2006.
Le FDLMO constitue un riche ensemble de données administratives contenant des renseignements recueillis au moyen de quatre sources : les relevés d'emploi, les feuillets T4, les fichiers de données fiscales T1 et le Programme d'analyse longitudinale de l’emploi (PALE). Les relevés d'emploi donnent des renseignements sur les cessations d’emploi et leurs causes. Lorsque ces renseignements sont combinés à un numéro d'entreprise unique du PALE, il est possible de cerner les mises à pied permanentes. Une mise à pied est indiquée comme une cessation attribuable à une pénurie de travail dans le relevé d'emploi. Une mise à pied permanente est une mise à pied qui n’est pas suivie d’un retour à la même entreprise pendant l’année en cours ou l’année suivante. Le feuillet T4 – État de la rémunération payée comprend des renseignements sur l’emploi, comme la province d’emploi, le revenu d’emploi annuel et les cotisations syndicales. Le fichier de données fiscales T1 comprend les revenus annuels tirés du feuillet T4 pour les emplois, les revenus provenant d’un travail autonome et les retenues liées aux études postsecondaires à temps plein et à temps partiel. Les crédits pour études aident à déterminer les personnes qui se sont inscrites à un programme d’études postsecondaires au cours de l’année d’impositionNote . Le PALE comprend les renseignements sur l’industrie, la taille de l’entreprise et, parce que cela est de nature longitudinale, tous les renseignements nécessaires pour déterminer la durée d’occupation de l’emploi (le nombre d’années d’imposition pour un emploi auprès du même employeur).
Ensuite, les choix en matière d’éducation qui suivent l’année de la mise à pied potentielle sont enregistrés dans le SIEP, un vaste ensemble de données propre aux personnes qui contient des renseignements sur les études postsecondaires de presque tous les étudiants de niveau postsecondaire du secteur public au Canada. Des données complètes sur les inscriptions de 2009 à 2018 sont disponibles dans le SIEP. Étant donné que l’une des principales caractéristiques du présent article est une analyse plus approfondie des activités scolaires de ce qui a été entrepris précédemment, il intègre le programme ou le type de sanction d’études et le domaine d’études.
Enfin, le Recensement de la population de 2006 comprend des caractéristiques personnelles, comme l’année de naissance, le sexe, le groupe de population (Blanc, Noir, Arabe, etc.), le statut d'immigrant (notamment l’année d’arrivée au Canada) et le plus haut niveau de scolarité atteintNote .
La présente étude est axée sur les travailleurs qui avaient principalement occupé un emploi rémunéré, plutôt que d’avoir fréquenté l’école pendant plusieurs années avant d’avoir été mis à pied de façon permanente. Ces travailleurs peuvent ou non avoir choisi de s’inscrire à un programme d’études postsecondaires court ou d’obtenir des crédits hors programme au cours de l’année de la mise à pied ou les deux années suivant la mise à pied avant de retourner sur le marché de l'emploi. La question clé posée est la suivante : « À la suite d’une mise à pied permanente, le fait de suivre un programme court ou d’obtenir des crédits hors programme est-il associé à une croissance relative des gains supérieure à celle qui est observée chez les personnes qui ne sont pas retournées aux études? » Un programme court désigne tout programme d’études postsecondaires ne menant pas à un grade.
L’échantillon analytique comprend des personnes âgées de 25 à 49Note ans qui répondent aux conditions suivantes : elles ont été mises à pied de façon permanente entre 2010 et 2014Note (année T) de leur emploi principal occupé au cours de l’année (T-1); elles avaient des salaires et des traitements positifs et aucun revenu provenant d'un travail autonome dans les années (T-7), (T-4), (T-1) et TNote ; elles avaient des gains dans l’année (T+5)Note ; elles ne se sont pas inscrites à des études postsecondaires à un moment quelconque entre les années (T-7) et (T-1)Note et entre les années (T+3) et (T+5)Note ; elles apparaissaient dans les données fiscales pour les années (T-7) à (T+5), à l’exception peut-être des années (T+1) et (T+2)Note ; elles étaient des résidents permanents ou des citoyens canadiens; elles figuraient dans le Recensement de 2006Note . La taille définitive de l’échantillon total selon ces critères était de 39 935 personnes (25 722 hommes et 14 213 femmes).
Le principal résultat d’intérêt de la présente étude est la croissance relative des gains entre les années (T-1) et (T+5), exprimée en dollars constants de 2019. Toutefois, l’analyse graphique affiche la trajectoire complète des gains entre les années (T-7) et (T+5).
Les principaux groupes d’intérêt dans la présente étude sont déterminés par les inscriptions à un programme d’études postsecondaires sans diplôme et à un programme d’études postsecondaires avec diplôme, toutes enregistrées entre les années T et (T+2). Seulement certains types d’inscriptions sans diplôme sont pris en compte en raison des limites de la taille de l’échantillon. Ces types comprennent ce qui suit :Note Note
- l’éducation et l’acquisition de compétences de base, le diplôme d’études secondaires ou le diplôme d’équivalence générale (apprentissage de base ou mise à niveau des études secondaires);
- l’inscription qui n’est pas liée à une sanction d’études ou à un programme (crédits hors programme)Note ;
- l’attestation et les autres sanctions d’études de programmes courts (microcertification);
- le certificat de formation technique ou professionnelle (certificat d’un collège ou d’un cégepNote );
- le diplôme de formation technique ou professionnelle (diplôme d’un collège ou d’un cégep);
- tout autre type de titre scolaire du niveau postsecondaire non classé ailleurs (autre sanction d’études, à l’exclusion d’un certificat ou d’un diplôme de premier cycle ou d’un grade).
La liste de diplômes sur laquelle l’étude peut porter est encore plus courte (encore une fois, en raison des limites de la taille de l’échantillon). Ces diplômes comprennent :
- l’attestation et les autres sanctions d’études de programmes courts (microcertification);
- le certificat de formation technique ou professionnelle (certificat d’un collège ou d’un cégep);
- le diplôme de formation technique ou professionnelle (diplôme d’un collège ou d’un cégep).
Toute inscription avec ou sans diplôme non comprise dans la liste ci-dessus a été supprimée de l’échantillonNote . Les personnes qui ont choisi de ne pas s’inscrire à un programme d’études postsecondaires après une mise à pied permanente forment le groupe de référenceNote Note .
Les données des personnes inscrites à des études postsecondaires avec ou sans diplôme sont désagrégées selon les grands domaines d'études suivants lorsqu’elles sont disponiblesNote Note :
- Domaine des STGM et des soins de santé
- Sciences physiques et chimiques, ingénierie, technologie de l’ingénierie, mathématiques et études connexes, informatique et sciences de l’information
- Sciences biologiques et sciences générales et intégrées
- Soins de santé (médecine, dentisterie, optométrie, médecine vétérinaire, soins infirmiers, pharmacie et programmes connexes, et soins de santé non classés ailleurs)
- Domaine non lié aux STGM (à l’exception de soins de santé)
- Tous les programmes non liés aux STGM sauf les programmes de soins de santé
L’analyse quantitative s’appuie sur des modèles des moindres carrés ordinaires dans un cadre de doubles différences pour estimer la relation entre la principale variable du résultat — la différence dans le logarithme naturel des revenus de l’année (T+5) moins l’année (T-1) — et les divers indicateurs des parcours en éducation après la mise à pied (les variables indépendantes principales), les caractéristiques personnelles et professionnelles et les tendances salariales avant la mise à pied en tant que covariables. Le modèle est un estimateur par doubles différences parce que la différence de croissance logarithmique de la rémunération sera comparée pour les différents groupes de travailleurs ayant perdu leur emploi de façon permanente selon leurs parcours en éducation après la mise à pied. Les covariables du modèle comprennent les indicateurs pour l’âge et le sexeNote , le plus haut niveau de scolarité atteint, le statut d'immigrant, le groupe de population (p. ex. Blanc, Chinois, Sud-Asiatique), la province ou le territoire de résidence, la durée d’occupation de l’emploi, la couverture syndicale, la taille de l’entreprise, l’industrie, l’année de la mise à pied permanente, la croissance logarithmique de la rémunération entre les années (T-7) et (T-4) pour expliquer l’évolution préexistante des revenus qui était en place bien avant la mise à pied, la croissance logarithmique de la rémunération entre les années (T-4) et (T-1) pour expliquer les différences dans les baisses de rémunération avant la mise à pied et le niveau de rémunération dans l’année (T-7)Note Note .
Résultats
Le tableau 1 montre les trajectoires salariales (exprimées en dollars constants de 2019) de trois groupes d’hommes qui ont été mis à pied de façon permanente de leur emploi principal entre 2010 et 2014 (année T), en fonction de leur choix d’études peu de temps après la mise à pied (années T à [T + 2]) : les personnes qui ne se sont pas inscrites, celles qui se sont inscrites sans obtenir de diplôme et celles qui ont obtenu un diplôme. Comme il est indiqué dans la section sur les méthodes, seulement les cours de courte durée et les crédits hors programme ayant une taille d’échantillon suffisante ont été pris en compte dans l’analyse.
Tableau de données du graphique 1
Année (T désigne l'année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Inscription sans diplôme | Obtention d’un diplôme |
---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | |||
T-7 | 45 093,27 | 42 053,75 | 33 499,71 |
T-6 | 48 014,35 | 46 846,54 | 38 010,30 |
T-5 | 49 493,16 | 47 416,82 | 38 640,68 |
T-4 | 51 852,88 | 49 714,90 | 41 769,24 |
T-3 | 51 415,98 | 50 874,11 | 39 535,94 |
T-2 | 52 542,14 | 50 599,27 | 41 097,29 |
T-1 | 55 163,26 | 54 358,81 | 43 419,34 |
T | 49 399,75 | 47 784,91 | 28 753,55 |
T+1 | 46 471,55 | 42 685,93 | 15 540,35 |
T+2 | 52 927,50 | 52 118,76 | 33 119,00 |
T+3 | 55 540,78 | 56 359,34 | 47 621,98 |
T+4 | 57 010,80 | 59 002,05 | 52 137,60 |
T+5 | 57 663,40 | 59 134,94 | 49 485,06 |
Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Dans le cas des hommes qui ont choisi de ne pas retourner à l’école après leur mise à pied permanente, les gains annuels moyens ont augmenté lentement, mais régulièrement dans les années précédant leur mise à pied. Les gains ont diminué dans l’année T, lorsqu’ils ont été mis à pied et même l’année suivante (T+1), alors qu’ils étaient sans doute en train de retrouver leur équilibre sur le marché de l'emploi. Les gains ont commencé à rebondir par la suite, en remontant lentement dans les années suivantes. À la fin de la période, les gains annuels avaient retrouvé leur niveau d’avant la mise à pied. Les gains se sont établis à 57 663 $ dans l’année (T+5), comparativement à 55 163 dans l’année (T-1), une augmentation de 2 500 $.
Pour les hommes qui ont choisi de retourner à l’école après leur mise à pied et qui n’ont pas obtenu de diplôme, les trajectoires de leurs gains moyens étaient presque identiques à celles des personnes non inscrites, sauf que la baisse des gains a été un peu plus importante, mais la reprise aussi. À l’année (T+5), leurs gains ont atteint 59 135 $, bien au-delà de 54 359 $ à l’année (T-1), une augmentation de 4 776 $. Plus important encore, leur faible investissement dans une nouvelle formation, même sans obtenir une sanction d’études, représentait une croissance supplémentaire de la rémunération de plus de 2 000 $, comparativement aux hommes qui ne sont pas retournés à l’école.
Les parcours des gains pour les hommes qui sont retournés à l’école et qui ont obtenu un diplôme d’un programme court étaient très différents de ceux de leurs deux homologues qui ne se trouvaient pas dans cette situation. D’abord, les gains moyens avant la mise à pied étaient beaucoup plus faibles, soit 43 419 $ dans l’année (T-1), au moins 10 000 $ de moins que pour les deux autres groupes. Bien que les gains avant la mise à pied aient augmenté presque aussi vite que ceux des deux autres groupes, la baisse des gains qu’ont connue les futurs diplômés peu de temps après leur mise à pied permanente était nettement plus importante. Cela pourrait s’expliquer par le fait que c’est dans ce groupe que les personnes se sont engagées le plus fermement envers leurs études à la suite de la mise à pied, peut-être au détriment de leur offre de main d’œuvre. D’un autre côté, l’importante baisse de gains peut les avoir motivés à réinvestir dans leur capital humain. Quoi qu’il en soit, les gains ont commencé à se redresser dans l’année (T+2) et ont atteint 49 485 $ dans l’année (T+5), soit 6 066 $ de plus que dans l’année (T-1). Cette croissance de la rémunération après la mise à pied était légèrement supérieure à celle enregistrée par les personnes qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à l’obtention d’un diplôme (un écart de 1 290 $).
Les mêmes tendances générales sont observées pour les femmes qui ont fait face à une mise à pied permanente durant la même période (graphique 2). À l’instar des hommes, les gains annuels moyens pour les femmes ayant perdu leur emploi qui ont obtenu un diplôme d’un programme court étaient de 6 892 $ supérieurs dans l’année (T+5) à ceux enregistrés dans l’année (T-1). Leurs homologues qui se sont inscrits à un programme n’ayant pas mené à l’obtention d’un diplôme ont enregistré une augmentation plus faible des gains au cours de la même période (4 092 $). C’était une augmentation plus importante que celle enregistrée par les personnes non inscrites (2 347 $).
Tableau de données du graphique 2
Année (T désigne année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Inscription sans diplôme | Obtention d’un diplôme |
---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | |||
T-7 | 30 953,50 | 31 792,75 | 25 210,11 |
T-6 | 32 322,29 | 32 271,46 | 25 879,92 |
T-5 | 33 518,60 | 33 353,63 | 26 563,60 |
T-4 | 34 580,66 | 35 341,58 | 26 530,43 |
T-3 | 34 707,09 | 34 625,48 | 27 162,27 |
T-2 | 34 921,03 | 34 490,59 | 26 901,84 |
T-1 | 36 588,17 | 36 396,96 | 28 961,09 |
T | 30 510,96 | 29 202,90 | 17 367,40 |
T+1 | 26 622,54 | 25 898,30 | 9 219,55 |
T+2 | 32 763,91 | 32 759,55 | 20 683,36 |
T+3 | 35 508,62 | 36 596,17 | 31 060,46 |
T+4 | 37 320,52 | 38 007,74 | 34 742,02 |
T+5 | 38 934,99 | 40 488,84 | 35 853,18 |
Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Étant donné la similitude des résultats pour les femmes et les hommes et vu que l’analyse plus détaillée qui suit ne permet pas la ventilation par sexe (en raison de la faible taille de l’échantillon dans certaines catégories de niveau de scolarité), les autres données de la présente étude ne seront pas désagrégées par sexe. Le résumé de l’analyse effectuée jusqu’à présent se trouve dans le graphique 3. Plus précisément, les gains annuels moyens pour les travailleurs ayant perdu leur emploi qui ont obtenu un diplôme d’un programme court étaient 6 530 $ supérieurs dans l’année (T+5) que ceux enregistrés dans l’année (T-1). Ils étaient un peu plus élevés que ceux des personnes qui sont retournées à l’école, mais qui n’ont pas obtenu un diplôme (4 513 $), et encore plus élevés que ceux des personnes qui ne se sont pas inscrites (2 447 $).
Tableau de données du graphique 3
Année (T désigne l'année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Inscription sans diplôme | Obtention d’un diplôme |
---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | |||
T-7 | 40 157,28 | 38 111,55 | 28 840,53 |
T-6 | 42 536,47 | 41 246,90 | 31 192,40 |
T-5 | 43 916,67 | 42 013,85 | 31 852,74 |
T-4 | 45 823,39 | 44 192,78 | 33 204,24 |
T-3 | 45 583,14 | 44 631,51 | 32 581,30 |
T-2 | 46 390,86 | 44 410,44 | 33 118,72 |
T-1 | 48 678,96 | 47 458,00 | 35 293,06 |
T | 42 805,94 | 40 645,84 | 22 353,94 |
T+1 | 39 542,55 | 36 236,25 | 11 987,74 |
T+2 | 45 888,68 | 44 681,09 | 26 129,53 |
T+3 | 48 547,83 | 48 766,48 | 38 313,55 |
T+4 | 50 137,20 | 50 936,19 | 42 360,39 |
T+5 | 51 125,58 | 51 971,25 | 41 823,24 |
Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
À première vue, les travailleurs ayant perdu leur emploi qui ont obtenu un diplôme d’un programme court à la suite d’une mise à pied n’ont amélioré que légèrement leur situation financière d'avant la mise à pied par rapport à leurs homologues qui ne se sont pas inscrits ou qui se sont inscrits, mais qui n’ont pas obtenu un diplôme. Toutefois, aucune attention n’a été accordée au type précis de sanction d’études ou de crédits obtenus. Dans le graphique 4, les trajectoires des gains moyens sont affichées par type précis d’inscription sans diplôme et les personnes figurant dans la catégorie « aucune inscription » servent là encore de groupe de référence. Les personnes qui ont suivi un programme court ou obtenu des crédits hors programme s’en sortent souvent aussi bien ou même mieux que celles qui ne se sont pas inscrites. L’exception concerne le groupe qui s’est inscrit (mais qui n’a pas obtenu de diplôme) à un programme d’apprentissage de base ou de mise à niveau des études secondaires. Dans ce groupe, les gains moyens ont baissé de 5 202 $ ente les années (T-1) et (T+5), alors qu’ils ont augmenté de 2 447 $ dans le groupe qui ne s’est pas inscrit. Plus des deux tiers des personnes ayant perdu leur emploi qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à l’obtention d’un diplôme ont obtenu des crédits hors programme. Leurs gains moyens ont augmenté de 5 305 $ entre l’année avant leur mise à pied permanente et les cinq années après.
Tableau de données du graphique 4
Année (T désigne l'année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Apprentissage de base ou mise à niveau des études secondaires |
Crédits hors programme | Microcertification | Certificat d’un collège ou d’un CÉGEP | Diplôme d’un collège ou d’un CÉGEP | Autre sanction d’études, à l’exclusion d’un certificat ou d’un diplôme de premier cycle ou d’un grade |
---|---|---|---|---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | |||||||
T-7 | 40 157,28 | 35 893,91 | 39 129,72 | 32 096,27 | 35 844,02 | 29 770,75 | 44 127,87 |
T-6 | 42 536,47 | 35 098,41 | 43 006,92 | 32 734,86 | 38 324,74 | 28 289,05 | 49 181,98 |
T-5 | 43 916,67 | 34 147,23 | 43 786,27 | 32 580,77 | 39 880,70 | 30 117,74 | 49 504,48 |
T-4 | 45 823,39 | 39 247,21 | 45 841,20 | 36 066,62 | 41 172,76 | 33 153,86 | 50 158,85 |
T-3 | 45 583,14 | 40 239,67 | 46 198,77 | 33 888,82 | 43 132,48 | 32 615,92 | 52 237,21 |
T-2 | 46 390,86 | 39 590,93 | 46 280,07 | 36 201,99 | 40 861,06 | 33 379,35 | 48 286,08 |
T-1 | 48 678,96 | 41 711,16 | 49 202,22 | 40 371,33 | 45 797,58 | 33 513,17 | 53 949,88 |
T | 42 805,94 | 32 261,21 | 43 294,08 | 31 153,18 | 36 809,39 | 22 657,00 | 47 220,61 |
T+1 | 39 542,55 | 23 793,66 | 39 953,13 | 27 690,77 | 32 546,68 | 13 590,03 | 37 602,46 |
T+2 | 45 888,68 | 32 413,36 | 48 823,18 | 35 003,69 | 38 597,72 | 20 736,59 | 45 968,05 |
T+3 | 48 547,83 | 36 133,19 | 52 019,69 | 40 827,32 | 42 858,77 | 28 922,80 | 54 879,23 |
T+4 | 50 137,20 | 38 592,29 | 53 106,10 | 42 033,36 | 47 800,17 | 34 900,48 | 62 752,74 |
T+5 | 51 125,58 | 36 509,60 | 54 507,33 | 44 697,84 | 48 760,84 | 35 580,48 | 61 111,75 |
Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
L’accent est désormais mis sur les personnes ayant obtenu un diplôme d'un programme court peu après avoir connu une mise à pied permanente (graphique 5). Une augmentation des gains moyens au cours de la période (T-1) à (T+5) a été enregistrée pour les personnes ayant obtenu un diplôme d’une microcertification (1 283 $), mais elle a été plus faible que celle enregistrée par les personnes qui ne se sont pas inscrites (2 447 $). En revanche, les personnes qui ont obtenu un certificat (7 264 $) ou un diplôme (9 587 $) d’un collège ou d’un cégep ont enregistré des augmentations de revenus beaucoup plus importantes après la mise à pied.
Tableau de données du graphique 5
Année (T désigne l'année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Microcertification | Certificat d’un collège ou d’un cégep | Diplôme d’un collège ou d’un cégep |
---|---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | ||||
T-7 | 40 157,28 | 30 901,72 | 27 702,47 | 28 883,47 |
T-6 | 42 536,47 | 32 685,89 | 30 768,43 | 30 637,29 |
T-5 | 43 916,67 | 35 875,78 | 29 995,84 | 31 403,37 |
T-4 | 45 823,39 | 37 741,69 | 32 410,64 | 30 794,21 |
T-3 | 45 583,14 | 35 188,12 | 32 832,34 | 30 162,26 |
T-2 | 46 390,86 | 32 536,43 | 34 306,07 | 31 839,68 |
T-1 | 48 678,96 | 35 648,15 | 35 839,11 | 34 214,60 |
T | 42 805,94 | 23 386,34 | 24 102,90 | 18 982,32 |
T+1 | 39 542,55 | 13 372,06 | 14 081,74 | 7 834,26 |
T+2 | 45 888,68 | 26 709,50 | 30 215,06 | 19 695,14 |
T+3 | 48 547,83 | 34 881,21 | 41 738,76 | 36 003,24 |
T+4 | 50 137,20 | 36 404,61 | 46 258,13 | 41 344,75 |
T+5 | 51 125,58 | 36 930,95 | 43 103,03 | 43 801,16 |
Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Ce que l’on étudie à l’école peut aussi avoir de l’importance. Les tendances en matière de gains chez ceux qui se sont inscrits à un programme sans obtenir de diplôme sont présentées au graphique 6. Fait peut-être étonnant, les personnes qui ont suivi un programme en STGM ou en soins de santé ont vu leurs gains moyens diminuer légèrement (de 495 $) entre les années (T-1) et (T+5). Les personnes qui ont suivi un programme non lié aux STGM (à l’exception du programme de soins de santé) ou qui n’avaient aucun domaine d’études s’en sortent un peu mieux : elles affichent des augmentations de près de 5 000 $. Toutefois, ces résultats ne concernent que les personnes qui n’ont pas obtenu leur diplôme.
Tableau de données du graphique 6
Année (T désigne l'année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Aucun domaine d'études | Domaine non lié aux STGM (à l’exception de soins de santé) | Domaine des STGM et des soins de santé |
---|---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | ||||
T-7 | 40 157,28 | 38 939,80 | 35 252,15 | 36 525,64 |
T-6 | 42 536,47 | 42 542,74 | 36 961,70 | 37 949,87 |
T-5 | 43 916,67 | 43 220,51 | 38 492,16 | 36 915,34 |
T-4 | 45 823,39 | 45 454,17 | 40 628,61 | 38 355,53 |
T-3 | 45 583,14 | 45 849,01 | 41 049,50 | 39 611,40 |
T-2 | 46 390,86 | 45 887,45 | 39 151,13 | 42 275,35 |
T-1 | 48 678,96 | 48 762,53 | 42 434,51 | 47 209,74 |
T | 42 805,94 | 42 646,51 | 32 770,86 | 41 004,35 |
T+1 | 39 542,55 | 39 004,66 | 27 155,39 | 28 872,03 |
T+2 | 45 888,68 | 47 860,02 | 34 881,23 | 33 508,79 |
T+3 | 48 547,83 | 51 087,24 | 41 253,75 | 42 161,28 |
T+4 | 50 137,20 | 52 254,22 | 46 876,37 | 46 289,48 |
T+5 | 51 125,58 | 53 450,96 | 47 422,73 | 46 714,15 |
Note : STGM signifie science, technologie, génie et mathématiques. Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Les résultats sont très différents chez les diplômés (graphique 7). D’abord, comme pour les personnes inscrites qui n’ont pas obtenu leur diplôme, tous les groupes de diplômés s’en sortent mieux que les groupes de personnes non inscrites, quel que soit leur domaine d’études. Toutefois, ce que les personnes étudient était important. Plus précisément, les personnes ayant obtenu un diplôme d’un programme court en STGM ou en soins de santé ont gagné 11 606 $ de plus en moyenne dans l’année (T+5) que dans l’année (T-1). Les trajectoires salariales étaient bien moins favorables pour les diplômés d’un programme non lié aux STGM (à l’exception du programme de soins de santé), bien qu’ils s’en sortent toujours un peu mieux que les personnes non inscrites; ils affichent une augmentation moyenne de 3 031 $.
Tableau de données du graphique 7
Année (T désigne l'année de la mise à pied permanente) | Aucune inscription | Domaine non lié aux STGM (à l’exception de soins de santé) | Domaine des STGM et des soins de santé |
---|---|---|---|
en dollars constants de 2019 | |||
T-7 | 40 157,28 | 28 959,16 | 28 668,44 |
T-6 | 42 536,47 | 30 372,60 | 32 381,67 |
T-5 | 43 916,67 | 30 993,91 | 33 098,61 |
T-4 | 45 823,39 | 31 831,42 | 35 195,76 |
T-3 | 45 583,14 | 31 671,88 | 33 900,57 |
T-2 | 46 390,86 | 32 545,25 | 33 950,63 |
T-1 | 48 678,96 | 34 769,73 | 36 052,23 |
T | 42 805,94 | 21 847,73 | 23 088,30 |
T+1 | 39 542,55 | 11 170,49 | 13 173,30 |
T+2 | 45 888,68 | 22 040,93 | 32 060,75 |
T+3 | 48 547,83 | 33 476,49 | 45 330,54 |
T+4 | 50 137,20 | 37 252,64 | 49 770,05 |
T+5 | 51 125,58 | 37 801,01 | 47 658,18 |
Note : STGM signifie science, technologie, génie et mathématiques. Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Les comparaisons de la croissance de la rémunération après la mise à pied qui sont présentées dans les sept graphiques ci-dessus ne tiennent pas compte des différences dans les déterminants du revenu qui peuvent exister entre les différents groupes de travailleurs ayant perdu leur emploi. Il est très courant dans la littérature sur les gains après une perte d’emploi de tenir compte des tendances salariales avant la mise à pied, car elles peuvent également déterminer les tendances salariales après la mise à pied. Fait important, les gains pourraient commencer à diminuer avant la mise à pied, car les entreprises ont des difficultés financières et réduisent les heures de travail de leurs employés. Entre les années (T-7) et (T-4) — bien avant la mise à pied au cours de l’année T — la croissance logarithmique moyenne des gains a été plus élevée pour les personnes qui sont retournées à l’école (0,182 pour les personnes ayant obtenu un diplôme et 0,197 pour les personnes n’ayant pas obtenu un diplôme) comparativement aux personnes qui ne se sont pas inscrites (0,142). Les entreprises qui ont des difficultés financières pourraient choisir la façon dont elles répartissent les réductions des heures de travail des employés. Toutefois, la croissance logarithmique moyenne des gains entre les années (T-4) et (T-1) a été presque la même pour les trois groupes (environ 0,100). Un autre facteur à prendre en considération est le niveau de rémunération au début de la période étudiée (année [T-7]). Cela pourrait également être corrélé à une possibilité de gains d’un employé selon des critères qui ne sont pas pris en compte par les caractéristiques personnelles et professionnelles observables. Les personnes ayant obtenu un diplôme d’un programme court après avoir été mises à pied ont gagné 28 841 $ en moyenne au cours de l’année (T-7). Ce montant se situe bien en deçà du montant gagné par les personnes qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à un diplôme (38 112 $) et les personnes qui ne se sont pas inscrites à un programme (40 157 $).
Ces différences dans le taux de croissance et le niveau de rémunération avant la mise à pied, ainsi que les différences dans plusieurs autres caractéristiques personnelles et professionnelles avant la mise à pied qui pourraient avoir une incidence sur la croissance de la rémunération après la mise à pied (illustrées dans le tableau 1), seront prises en compte dans les modèles économétriques qui suivent. Les modèles des doubles différences tiennent également compte des différences non observées qui pourraient avoir une incidence sur les niveaux de rémunération.
Pour résumer le tableau 1, les travailleurs ayant perdu leur emploi qui ont obtenu un diplôme dans un programme (comparativement aux autres employés ayant perdu leur emploi) étaient plus souvent des femmes et des jeunes, beaucoup moins susceptibles de n’avoir aucun diplôme, beaucoup plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études secondaires ou équivalent, moins susceptibles d’habiter en Ontario et en Alberta, plus susceptibles d’habiter dans les provinces de l'Atlantique, plus susceptibles d’avoir travaillé dans une très grande entreprise (de 500 employés ou plus), beaucoup moins susceptibles d’avoir été employé dans la construction, beaucoup plus susceptible d’avoir été employé dans le commerce de détail et les services d'hébergement et de restauration, et moins susceptible d’avoir été mis à pied en 2013 ou en 2014 (mais plus susceptible d’avoir été mis à pied en 2012). Les autres caractéristiques examinées étaient similaires dans les trois groupes.
Aucune inscription | Inscription sans diplôme | Obtention d’un diplôme | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Femmes | 34,9 | 38,4 | 56,2 |
Âge | |||
25 à 34 ans | 31,5 | 37,1 | 44,5 |
35 à 44 ans | 41,2 | 39,5 | 40,5 |
45 à 49 ans | 27,3 | 23,5 | 15,0 |
Plus haut niveau de scolarité atteint | |||
Aucun | 20,3 | 16,8 | 9,6 |
Diplôme d'études secondaires ou certificat équivalent | 29,9 | 32,3 | 40,6 |
Autres certificats ou diplômes d'une école de métiers | 11,6 | 8,2 | 5,2 |
Certificat d’apprenti inscrit | 6,2 | 6,7 | 4,6 |
Certificat ou diplôme d'un collège ou d'un cégep ou autre certificat ou diplôme non universitaire d'un programme de trois mois à moins d’un an | 2,5 | 3,4 | 8,0 |
Certificat ou diplôme d'un collège ou d'un cégep ou autre certificat ou diplôme non universitaire d’un programme d’un an à deux ans | 9,6 | 10,7 | 15,9 |
Certificat ou diplôme d'un collège ou d'un cégep ou autre certificat ou diplôme non universitaire d'un programme de plus de deux ans | 6,7 | 7,6 | 7,7 |
Certificat ou diplôme universitaire de niveau inférieur au baccalauréat | 2,5 | 3,5 | 2,0 |
Baccalauréat | 8,1 | 8,1 | 4,7 |
Certificat ou diplôme universitaire supérieur au baccalauréat | 0,8 | 1,1 | 0,3 |
Diplôme d’études supérieures ou professionnel | 1,8 | 1,8 | 1,4 |
Statut d'immigrant | |||
Né au Canada | 82,9 | 85,3 | 87,2 |
Immigrant reçu il y a 10 ans ou moins | 3,1 | 3,0 | 2,9 |
Immigrant reçu il y a plus de 10 ans | 14,0 | 11,7 | 9,9 |
Province ou territoire | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 2,4 | 6,0 | 3,3 |
Île-du-Prince-Édouard | 0,6 | 1,3 | 1,7 |
Nouvelle-Écosse | 3,7 | 4,6 | 7,9 |
Nouveau-Brunswick | 3,6 | 3,8 | 10,6 |
Québec | 28,0 | 6,5 | 18,6 |
Ontario | 35,5 | 37,8 | 29,3 |
Manitoba | 2,4 | 2,2 | 2,6 |
Saskatchewan | 1,8 | 3,2 | 2,2 |
Alberta | 11,6 | 9,5 | 6,9 |
Colombie-Britannique | 10,0 | 22,5 | 16,6 |
Yukon | 0,1 | 1,2 | 0,0 |
Territoires du Nord-Ouest | 0,2 | 0,7 | 0,2 |
Nunavut | 0,2 | 0,6 | 0,0 |
Durée d'occupation de l'emploi | |||
1 an | 27,6 | 30,0 | 27,5 |
2 ans | 14,7 | 15,5 | 10,7 |
3 ans | 10,3 | 10,9 | 11,5 |
4 ans | 7,9 | 7,0 | 5,2 |
5 ans | 6,6 | 5,8 | 5,3 |
6 ans | 5,8 | 5,4 | 4,8 |
7 ans et plus | 27,0 | 25,3 | 34,9 |
Indicateur de la couverture syndicale | 18,2 | 15,2 | 15,5 |
Taille de l’entreprise | |||
Moins de 20 employés | 31,9 | 29,3 | 31,1 |
20 à moins de 100 employés | 23,7 | 24,7 | 20,6 |
100 à moins de 500 employés | 15,2 | 12,9 | 12,3 |
500 employés ou plus | 29,2 | 33,1 | 36,0 |
Industrie | |||
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz | 2,5 | 2,6 | 0,6 |
Construction | 21,3 | 22,6 | 9,7 |
Fabrication | 15,1 | 12,6 | 14,9 |
Commerce de détail et services d'hébergement et de restauration | 14,2 | 11,9 | 25,2 |
Transport et entreposage; industrie de l'information et industrie culturelle; finance et assurances; services immobiliers et services de location et de location à bail; services professionnels, scientifiques et techniques; services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement | 25,5 | 23,2 | 24,6 |
Services d'enseignement, soins de santé et assistance sociale, et administrations publiques | 6,7 | 9,7 | 10,1 |
Agriculture, foresterie, pêche et chasse; services publics; commerce de gros; arts, spectacles et loisirs; et autres services (sauf les administrations publiques) | 13,8 | 15,9 | 14,8 |
Inconnue | 0,9 | 1,5 | 0,2 |
Année de la mise à pied permanente | |||
2010 | 20,3 | 21,0 | 19,6 |
2011 | 19,5 | 19,7 | 20,2 |
2012 | 20,0 | 20,1 | 27,4 |
2013 | 20,1 | 20,6 | 14,8 |
2014 | 20,1 | 18,7 | 18,0 |
Notes : Une série de variables indicatrices liées au groupe de population (p. ex. Blancs, Chinois, Sud-Asiatiques) ont également été examinées et les répartitions étaient assez semblables pour les catégories relatives à l’éducation après une mise à pied. Toutes les variables sont mesurées au cours de l’année précédant la mise à pied permanente, à l’exception du plus haut niveau de scolarité atteint et du groupe de population (mesurés à l’aide du Recensement de 2006), ainsi que l’année de la mise à pied permanente. Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Le tableau 2 affiche les résultats de la régression de la différence entre les logarithmes naturels des gains après la mise à pied dans les années (T+5) et (T-1) sur divers indicateurs des activités scolaires après la mise à pied et des diplômes obtenus dans les modèles avec et sans covariables. Il présente les coefficients de ce modèle, ainsi que l’effet indirect en pourcentage afin de se centrer sur les associations de gains relatives après une mise à piedNote . En partant de la catégorisation la plus parcimonieuse sans covariables, les personnes ayant perdu leur emploi qui ont obtenu un diplôme dans un programme court ont enregistré une croissance de la rémunération de 11,4 % plus importante après la mise à pied que celle des travailleurs ayant perdu leur emploi qui ne sont pas retournés à l’école. Les personnes qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à un diplôme ont enregistré une croissance de la rémunération de 3,9 % plus importante après la mise à pied que les personnes non inscrites, mais le coefficient associé à ces résultats n’était pas statistiquement significatif au niveau de 10 %Note .
Après avoir tenu compte de toutes les caractéristiques personnelles et professionnelles décrites dans le tableau 1, rien ne prouve que, dans l’ensemble, les personnes qui sont retournées à l’école ont connu une croissance relative plus importante des gains que celles qui ne sont pas retournées. C’était également le cas dans les modèles subséquents qui ont contribué à la croissance logarithmique de la rémunération entre les années (T-7) et (T-4), la croissance logarithmique de la rémunération entre les années (T-4) et (T-1), et le niveau de rémunération dans l’année (T-7).
En raison des limites de la taille de l’échantillon et de l’impossibilité d’obtenir un diplôme dans un programme en optant seulement pour des crédits hors programme, les deux grands groupes qui sont retournés à l’école ne peuvent être directement comparés sans une analyse plus approfondie. Une fois les deux groupes examinés en détail, le type d’inscription ou de diplôme demeure toujours très important dans ces résultats, même après avoir tenu compte des différences à l’égard des caractéristiques personnelles et professionnelles ainsi que des niveaux et des tendances salariales avant la mise à pied. Par exemple, parmi les personnes qui se sont inscrites, mais qui n’ont pas obtenu de diplôme d’un programme, deux groupes ont enregistré une croissance relative très différente des gains comparativement à celles qui ne se sont pas inscrites : les personnes qui ont fait l’apprentissage de base ou la mise à niveau des études secondaires (croissance de 22,3 % plus faible)Note et les personnes qui ont obtenu des crédits hors programme (croissance de 7,0 % plus élevée). Tous les autres résultats pour les personnes qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à un diplôme ne sont pas statistiquement significatifs (peut-être en raison de la faible taille de l’échantillon).
Les résultats étaient beaucoup plus évidents pour les travailleurs ayant perdu leur emploi qui ont obtenu leur diplôme d’un programme. Plus précisément, les personnes ayant obtenu un diplôme d’un programme de certificat d’un collège ou d’un cégep ont enregistré une croissance de la rémunération de 14,2 % plus importante après la mise à pied que celles non inscrites. Pour ce qui est des personnes qui ont obtenu un diplôme d’un programme menant à un diplôme d’un collège ou d’un cégep, l’augmentation de leurs gains après la mise à pied a été de 21,8 % plus élevée que celles des personnes non inscrites. En revanche, les personnes ayant obtenu un diplôme d’une microcertification ont enregistré une croissance de la rémunération (-25,3 %) nettement plus faible après la mise à pied comparativement à celles non inscrites.
Les résultats ne variaient pas selon le domaine d’études parmi les personnes qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à l’obtention d’un diplôme. Toutefois, les résultats variaient beaucoup selon le domaine d’études parmi les diplômés. Comme l’illustre le graphique 7, les personnes ayant obtenu un diplôme dans un programme en STGM ou en soins de santé ont enregistré de loin la plus forte croissance de la rémunération au cours de la période après la mise à pied. C’est encore le cas après avoir tenu compte des caractéristiques personnelles et professionnelles ainsi que des niveaux et des tendances salariales avant la mise à pied. Plus précisément, les personnes ayant obtenu un diplôme dans un programme court en STGM ou en soins de santé ont connu une croissance de la rémunération de 28,1 % plus élevée après la mise à pied que les personnes qui ne se sont pas inscrites. Aucune différence importante quant à la croissance de la rémunération après la mise à pied n’a été constatée entre les personnes ayant obtenu un diplôme dans un programme non lié aux STGM (à l’exception du programme de soins de santé) et les personnes qui ne se sont pas inscrites.
Aucune covariable | Caractéristiques personnelles et professionnelles ajoutées | Croissance logarithmique de la rémunération entre les années (T-7) et (T-4) ajoutée |
Croissance logarithmique de la rémunération entre les années (T-4) et (T-1) ajoutée | Niveau de rémunération dans l’année (T-7) ajouté | |||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Coefficient | Erreur-type | Effet en pourcentage | Coefficient | Erreur-type | Effet en pourcentage | Coefficient | Erreur-type | Effet en pourcentage | Coefficient | Erreur-type | Effet en pourcentage | Coefficient | Erreur-type | Effet en pourcentage | |
Dans l'ensemble (groupe de référence = aucune inscription) | |||||||||||||||
Inscription sans diplôme | 0,038 | 0,031 | 3,9 | 0,026 | 0,030 | 2,7 | 0,028 | 0,030 | 2,8 | 0,029 | 0,027 | 3,0 | 0,021 | 0,027 | 2,2 |
Obtention d’un diplôme | 0,108Note * | 0,052 | 11,4 | 0,053 | 0,052 | 5,5 | 0,054 | 0,052 | 5,5 | 0,065 | 0,057 | 6,7 | 0,050 | 0,056 | 5,1 |
Par programme (groupe de référence = aucune inscription) | |||||||||||||||
Inscription sans diplôme | |||||||||||||||
Apprentissage de base ou mise à niveau des études secondaires | -0,295Tableau 2 Note † | 0,176 | -25,6 | -0,290Tableau 2 Note † | 0,172 | -25,2 | -0,291Tableau 2 Note † | 0,171 | -25,2 | -0,257Tableau 2 Note † | 0,148 | -22,7 | -0,253Tableau 2 Note † | 0,149 | -22,3 |
Crédits hors programme | 0,079Note * | 0,035 | 8,3 | 0,072Note * | 0,034 | 7,5 | 0,074Note * | 0,034 | 7,7 | 0,075Note * | 0,030 | 7,8 | 0,068Note * | 0,030 | 7,0 |
Microcertification | -0,001 | 0,146 | -0,1 | -0,053 | 0,152 | -5,2 | -0,055 | 0,153 | -5,4 | 0,029 | 0,126 | 3,0 | 0,017 | 0,124 | 1,7 |
Certificat d’un collège ou d’un cégep | 0,008 | 0,107 | 0,8 | 0,002 | 0,103 | 0,2 | 0,001 | 0,103 | 0,1 | 0,028 | 0,109 | 2,9 | 0,021 | 0,109 | 2,1 |
Diplôme d’un collège ou d’un cégep | 0,008 | 0,135 | 0,8 | -0,054 | 0,131 | -5,3 | -0,058 | 0,132 | -5,6 | -0,117 | 0,112 | -11,0 | -0,150 | 0,112 | -13,9 |
Autre sanction d’études, à l’exclusion d’un certificat ou d’un diplôme de premier cycle ou d’un grade | -0,111 | 0,156 | -10,5 | -0,100 | 0,153 | -9,5 | -0,101 | 0,155 | -9,6 | -0,127 | 0,142 | -11,9 | -0,117 | 0,141 | -11,1 |
Obtention d’un diplôme | |||||||||||||||
Microcertification | -0,136 | 0,114 | -12,7 | -0,193 | 0,123 | -17,5 | -0,190 | 0,124 | -17,3 | -0,274Tableau 2 Note † | 0,156 | -24,0 | -0,292Tableau 2 Note † | 0,157 | -25,3 |
Certificat d’un collège ou d’un cégep | 0,161Note * | 0,079 | 17,5 | 0,132Tableau 2 Note † | 0,075 | 14,1 | 0,131Tableau 2 Note † | 0,075 | 14,0 | 0,154Note * | 0,071 | 16,6 | 0,133Tableau 2 Note † | 0,070 | 14,2 |
Diplôme d’un collège ou d’un cégep | 0,221Note ** | 0,074 | 24,7 | 0,133Tableau 2 Note † | 0,072 | 14,2 | 0,133Tableau 2 Note † | 0,072 | 14,2 | 0,203Note ** | 0,070 | 22,5 | 0,197Note ** | 0,067 | 21,8 |
Par domaine d'études (groupe de référence = aucune inscription) | |||||||||||||||
Inscription sans diplôme | |||||||||||||||
Aucun domaine d'études | 0,057Tableau 2 Note † | 0,034 | 5,9 | 0,050 | 0,034 | 5,2 | 0,052 | 0,034 | 5,4 | 0,055Tableau 2 Note † | 0,030 | 5,6 | 0,048 | 0,030 | 4,9 |
Domaine non lié aux STGM (à l’exception de soins de santé) | 0,017 | 0,075 | 1,7 | -0,013 | 0,073 | -1,3 | -0,014 | 0,073 | -1,4 | -0,024 | 0,067 | -2,4 | -0,036 | 0,067 | -3,5 |
STGM et soins de santé | -0,194 | 0,162 | -17,6 | -0,202 | 0,167 | -18,3 | -0,206 | 0,167 | -18,6 | -0,171 | 0,157 | -15,7 | -0,181 | 0,153 | -16,5 |
Obtention d’un diplôme | |||||||||||||||
Domaine non lié aux STGM (à l’exception de soins de santé) | 0,002 | 0,069 | 0,2 | -0,082 | 0,068 | -7,9 | -0,085 | 0,068 | -8,1 | -0,076 | 0,080 | -7,3 | -0,087 | 0,080 | -8,3 |
STGM et soins de santé | 0,262Note *** | 0,075 | 29,9 | 0,249Note *** | 0,072 | 28,3 | 0,255Note *** | 0,072 | 29,0 | 0,269Note *** | 0,066 | 30,8 | 0,248Note *** | 0,066 | 28,1 |
Sources : Statistique Canada, Fichier de données longitudinales sur la main-d'œuvre, Système d'information sur les étudiants postsecondaires, Recensement de la population de 2006 et Fichier des familles T1. |
Conclusion
Les travailleurs qui connaissent une mise à pied permanente — une perte d’emploi sans possibilités de réemploi au sein de la même entreprise pendant l’année en cours ou l’année suivante — subissent en général une baisse importante de leurs revenus, même plusieurs années après. L’une des approches pour gérer une mise à pied permanente consiste à retourner aux études. Comprendre les résultats associés aux décisions prises en matière d’études après la mise à pied est très instructif pour les travailleurs ayant perdu leur emploi et les décideurs politiques.
Les résultats de la présente étude montrent que les personnes ayant obtenu un diplôme d’un collège ou d'un cégep ou d’un programme menant à un diplôme après une perte d’emploi ont enregistré des augmentations de leurs gains annuels nettement plus importantes en pourcentage entre l’année avant la mise à pied et cinq ans après celle-ci, comparativement aux personnes qui ne s’étaient pas inscrites à des études postsecondaires à la suite d’une mise à pied permanente. Les augmentations de la rémunération relative ont été particulièrement importantes chez les personnes qui ont obtenu un diplôme dans un programme court en STGM ou en soins de santé. Des augmentations plus modérées de la rémunération ont été enregistrées par les personnes qui ont obtenu des crédits hors programme. En revanche, les diplômés d’un programme court non lié aux STGM (sauf un programme de soins de santé) ou d’une microcertification (un programme court ne nécessitant que quelques cours) après une perte d’emploi n’ont connu aucun gain de rémunération relative. En fait, les diplômés d’une microcertification ont enregistré des pertes de rémunération importantes comparativement aux personnes qui ne se sont pas inscrites. Enfin, les travailleurs ayant perdu leur emploi qui se sont inscrits à un programme court, mais qui n’ont pas obtenu de diplôme dans un tel programme ont connu des trajectoires salariales semblables à ceux qui ne se sont pas inscrits.
Ces résultats sont importants si l’on considère les stratégies d’adaptation habituellement adoptées par les travailleurs touchés par une mise à pied permanente. En fait, presque le quart (24,2 %) des diplômés des trois groupes de diplômés examinés dans la présente étude ont obtenu une microcertification. Toutefois, la croissance relative de leurs gains a été plus faible que celle enregistrée par les travailleurs ayant perdu leur emploi qui ne se sont pas inscrits à un programme d’études postsecondaires. Les trois quarts restants (75,8 %) de diplômés ont obtenu un certificat ou un diplôme d’un collège ou d’un cégep et ont connu une croissance relative des gains supérieure à celle des personnes non inscrites. Fait intéressant, les diplômés en STGM et en soins de santé s’en sortent beaucoup mieux que les diplômés d’un programme non lié aux STGM (à l’exception du programme de soins de santé) à la suite d’une mise à pied permanente, mais une majorité (59,2 %) ont obtenu leurs diplômes dans un programme non lié aux STGM (à l’exception de soins de santé).
La grande majorité (71,5 %) des personnes qui se sont inscrites à un programme n’ayant pas mené à un diplôme ont obtenu des crédits hors programme, peut-être en raison des contraintes de temps associés aux factures et aux responsabilités familiales. Ce groupe a enregistré des augmentations relatives des gains un peu plus importantes après la mise à pied que les personnes qui ne sont pas retournées à l’école. La possibilité de suivre des cours très précis et ciblés au cours d’une courte période a peut-être contribué à la réussite du marché de l’emploi de ces travailleurs ayant perdu leur emploi.
Lorsque les données seront disponibles, des travaux de recherche à venir pourront étendre l’analyse pour inclure plus d’années après la perte d’emploi. Ce sera intéressant étant donné les différences importantes dans les tendances en matière de gains après la mise à pied documentées dans la présente étude au cours d'une période relativement courte. Plus précisément, les personnes ayant obtenu un diplôme dans un programme court ont connu des pertes de rémunération importantes à la fin de leurs études. Ce n’est qu’au moyen de plusieurs années supplémentaires de données qu’il sera possible d’obtenir un portrait plus complet des trajectoires salariales après la mise à pied associées aux différentes stratégies d’éducation examinées dans la présente étude.
Enfin, les résultats exposés dans la présente étude concernent les personnes qui ont choisi un parcours en éducation précis après la mise à pied (autrement dit, ce sont des estimations sommaires des effets de traitement moyens). Toutefois, seulement une petite minorité des travailleurs ayant récemment perdu leur emploi réinvestissent dans le capital humain en retournant aux études. Le fait que les résultats de la présente étude pourraient s’appliquer à un plus large éventail de travailleurs ayant perdu leur emploi si un plus grand nombre d’entre eux décidaient de retourner à l’école (soit par l’évolution des préférences, des conditions économiques changeantes ou des politiques incitatives) dépend en grande partie des effets marginaux inconnus du traitement, à savoir les avantages associés au retour à l’école au sein d’un échantillon de personnes qui ont traditionnellement choisi de ne pas le faireNote .
Bibliographie
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