Rapports économiques et sociaux
La pandémie de COVID-19 et la croissance du produit intérieur brut par habitant au Canada
DOI: https://doi.org/10.25318/36280001202200500002-fra
Résumé
La pandémie de COVID-19 touche la vie quotidienne des Canadiens depuis le deuxième trimestre de 2020. De nombreuses activités économiques ont été limitées, en tout ou en partie, pour ralentir la propagation de cette maladie contagieuse. Par conséquent, la production et l’emploi ont été considérablement réduits, entraînant une forte diminution des revenus et une hausse du taux de chômage. Bien que le produit intérieur brut (PIB) soit en grande partie remonté à son niveau prépandémie à la fin de 2021, ce n’est pas le cas du PIB par habitant. Le PIB par habitant d’un pays est souvent utilisé pour évaluer le niveau de vie. Depuis 2020, sa croissance moyenne au Canada a diminué de 1,3 % par année, contre une augmentation moyenne annuelle à long terme de 1,2 % entre 1981 et 2019 et de 1,0 % entre 2010 et 2019.
Pour mieux comprendre les sources de croissance du PIB par habitant du Canada, celui-ci a été décomposé en fonction de la productivité du travail, de l’intensité du travail, du taux d’emploi, du taux d’activité et de la proportion de la population en âge de travailler. Les résultats montrent qu’à long terme, la croissance de la productivité du travail est la principale source de la croissance du PIB par habitant du Canada, bien que la contribution d’autres facteurs soit également importante. Toutefois, pendant la pandémie, la baisse du PIB par habitant s’explique par la baisse de l’intensité du travail, du taux d’emploi et du taux d’activité. La baisse du taux d’activité et du taux d’emploi était en grande partie attribuable aux jeunes et aux personnes âgées, tandis que la baisse de l’intensité du travail était principalement attribuable aux travailleurs de sexe masculin. Si les trois ratios n’avaient pas été touchés par la pandémie et avaient maintenu leur lancée amorcée en 2010, le PIB par habitant au Canada aurait pu être supérieur de 4 % à ce qu’il a été en 2021.
Auteur
Weimin Wang travaille à la Division de l’analyse économique à Statistique Canada.
Introduction
La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions importantes sur les activités économiques au Canada ces deux dernières années. Depuis le deuxième trimestre de 2020, les activités économiques non essentielles comme les voyages, l’hébergement et les services personnels ont été interrompues ou limitées pour ralentir la propagation du virus. Ces restrictions ont parfois été assouplies ou resserrées afin d’essayer d’atteindre un bon équilibre entre le fait de sauver des vies et celui de sauver l’économie. Par conséquent, la production et l’emploi ont été considérablement réduits au cours du deuxième trimestre de 2020, bien qu’ils se soient rétablis graduellement depuis.
La présente étude analyse les tendances du produit intérieur brut (PIB) par habitantNote du Canada et ses sources, et examine la façon dont ces tendances sont influencées par la pandémie de COVID-19. Le PIB par habitant est souvent utilisé pour évaluer le niveau de vie et faire des comparaisons internationales de la situation économique d’un pays (Easterlin, 2000; Maddison, 1983)Note . Au Canada, il a diminué de 1,3 % par année pendant la pandémie de 2020 à 2021, en baisse par rapport à sa tendance à long terme d’augmentation de 1,2 % par année au cours de la période de 1981 à 2019. Bien que le PIB du Canada ait presque retrouvé son niveau prépandémie, les Canadiens ne perçoivent pas nécessairement la reprise de l’économie, puisque le PIB par habitant accuse encore un retard.
Il y a trois sources de croissance du PIB par habitant. Premièrement, l’amélioration de l’efficacité de la production, souvent indiquée par la croissance de la productivité (du travail); deuxièmement, la variation de l’intensité du travail, mesurée en fonction du nombre d’heures travaillées par emploi; et troisièmement, l’augmentation de la mesure générale de l’emploi, qui est définie dans le présent article comme le ratio emploi total-population. Toute variation de la mesure générale de l’emploi est le résultat de l’interaction entre la demande et l’offre de main-d’œuvre, ainsi que le reflet de caractéristiques démographiques.
La croissance de la productivité et la croissance du PIB par habitant ont été largement utilisées de façon interchangeable dans la théorie de la croissance et dans les applications empiriques selon une hypothèse de l’utilisation complète des ressources. Krugman (1990) a affirmé que la croissance de la productivité est la seule façon de maintenir l’amélioration du niveau de vie ou de la qualité de vie. Tang et Wang (2004) soulignent que la productivité est le déterminant fondamental des différences de PIB par habitant dans un pays ou une région, puisqu’elle constitue la base économique de la santé, de l’éducation, de l’amélioration de l’environnement, de l’infrastructure, de la baisse de la pauvreté et de la sécurité sociale. Néanmoins, Marattin et Salotti (2011) ont montré qu’il est important de reconnaître la différence entre la croissance de la productivité et la croissance du PIB par habitant, sous peine d’aboutir à des constats trompeurs.
L’aspect le plus important de la dynamique de la mesure générale de l’emploi est l’accroissement du taux d’activité des femmes au cours des dernières décennies (voir, par exemple, Beaudry et Lemieux [1999] pour la situation canadienne de 1976 à 1994, Euwals et al. [2011] pour la situation aux Pays-Bas dans les années 1980 et 1990 et Jaumotte [2003] pour la situation dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques de 1985 à 1999).
Pour mieux comprendre les sources de la croissance du PIB par habitant au Canada, le présent article décompose le PIB par habitant en cinq ratios : la productivité horaire du travail mesurée en PIB par heure travaillée, l’intensité du travail mesurée en heures travaillées par emploi, le taux d’emploi mesuré en fonction du ratio emploi-population active, le taux d’activité mesuré en fonction du ratio population active-population en âge de travailler et la proportion de la population en âge de travailler dans la population totale. Ensemble, les trois derniers ratios donnent le ratio emploi-population, ce qu’on appelle la « mesure générale de l’emploi » dans le présent document. Pour examiner le rôle des femmes sur le marché du travail, la mesure générale de l’emploi et ses trois facteurs ont été décomposés en contributions des hommes et des femmes.
Les résultats montrent qu’à long terme, de 1981 à 2019, 92,5 % de la croissance du PIB par habitant a été attribuable à la croissance de la productivité horaire du travail, laquelle a été atténuée en partie par une baisse de 14,5 % de l’intensité du travail, et 22,0 %, à la croissance de la mesure générale de l’emploi au cours de la même période. Pendant la pandémie, l’intensité du travail, le taux d’emploi et le taux d’activité ont diminué de façon importante, ce qui a entraîné une forte baisse du PIB par habitant. Parallèlement, la productivité horaire du travail a augmenté de 0,7 % par année en moyenne. Sans l’augmentation de la productivité horaire du travail, la baisse du PIB par habitant au cours des deux dernières années aurait pu être supérieure de 50 % à ce qui a été déclaré.
De même, la baisse du taux d’activité et du taux d’emploi durant la pandémie a été en grande partie attribuable aux jeunes et aux personnes âgées, tandis que la baisse de l’intensité du travail a été principalement attribuable aux travailleurs de sexe masculin. Si l’élan constant de tous les ratios à partir de 2010 n’avait pas été interrompu par la pandémie, le PIB par habitant au Canada aurait pu être supérieur de 4 % à celui déclaré en 2021.
Produit intérieur brut par habitant : décomposition en trois termes
Soit le PIB réel, la population totale, le nombre total d’heures travaillées et l’emploi de personnes âgées de 15 ans et plus. Le PIB par habitant peut être formulé de la façon suivante :
Chacun de ces trois ratios fournit des renseignements différents sur l’économie. La productivité horaire du travail ( ) indique l’efficacité des ressources employées en production, qui dépend à la fois du ratio capital-travail et de la productivité multifactorielleNote . Le ratio du nombre d’heures travaillées par emploi
( ) renseigne sur l’offre de main-d’œuvre et l’intensité du travail. Sa tendance au fil du temps reflète en grande partie le progrès social dans la conciliation travail-vie personnelle. Le ratio emploi-population ( ) traduit les conditions du marché du travail et des caractéristiques démographiques.
Le graphique 1 présente les tendances du PIB par habitant, du PIB par heure travaillée, du nombre d’heures travaillées par emploi (intensité du travail) et du ratio emploi-population (mesure générale de l’emploi) de 1981 à 2021. Comme prévu, le PIB par habitant et la productivité horaire du travail ont augmenté rapidement à un rythme semblable avant le début de la pandémie en 2020. En revanche, la mesure générale de l’emploi a augmenté à un rythme beaucoup plus lent, et l’intensité du travail a affiché une tendance modérée à la baisse. Le graphique montre clairement qu’avant la pandémie, la croissance de la productivité était la principale source de croissance du PIB par habitant, bien que la contribution de l’augmentation de la mesure générale de l’emploi ne soit pas négligeable.
Depuis 2020, les activités économiques au Canada, comme les voyages, l’hébergement et les services personnels, ont été considérablement touchées par les restrictions découlant de la pandémie et des mesures mises en place pour ralentir la propagation de la COVID-19. Le premier effet de ces restrictions et de ces mesures a été une forte baisse de la production et de l’emploi au deuxième trimestre de 2020. L’économie s’est toutefois redressée graduellement depuis le choc initial. Le graphique 1 montre que le PIB par habitant, l’intensité du travail et la mesure générale de l’emploi ont diminué considérablement en 2020, puis se sont partiellement redressés en 2021. Parallèlement, la productivité horaire du travail s’est écartée de sa proximité de longue date avec le PIB par habitant pour évoluer dans une direction opposée. Elle a augmenté en réaction au choc de 2020, mais a baissé lorsque l’économie s’est redressée en 2021.
Tableau de données du graphique 1
PIB par habitant | PIB par heure | Heures par emploi | Ratio emploi-population | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
1981 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1982 | 95,7 | 101,4 | 98,6 | 95,7 |
1983 | 97,2 | 103,7 | 98,3 | 95,4 |
1984 | 102,0 | 106,5 | 98,8 | 96,9 |
1985 | 105,8 | 107,5 | 99,4 | 99,0 |
1986 | 107,0 | 106,6 | 99,4 | 101,0 |
1987 | 109,9 | 107,1 | 100,2 | 102,4 |
1988 | 113,3 | 108,2 | 100,5 | 104,1 |
1989 | 113,9 | 108,4 | 100,4 | 104,6 |
1990 | 112,3 | 108,4 | 99,9 | 103,8 |
1991 | 108,6 | 109,3 | 98,7 | 100,7 |
1992 | 108,3 | 111,4 | 98,7 | 98,5 |
1993 | 110,0 | 113,5 | 99,0 | 97,9 |
1994 | 113,7 | 115,4 | 99,6 | 98,9 |
1995 | 115,5 | 116,7 | 99,4 | 99,6 |
1996 | 116,2 | 116,5 | 100,2 | 99,5 |
1997 | 120,0 | 119,8 | 99,5 | 100,6 |
1998 | 123,6 | 122,0 | 99,1 | 102,3 |
1999 | 128,9 | 125,0 | 99,2 | 104,0 |
2000 | 134,4 | 129,0 | 98,6 | 105,6 |
2001 | 135,3 | 131,0 | 97,7 | 105,7 |
2002 | 137,9 | 133,2 | 96,7 | 107,1 |
2003 | 139,1 | 133,4 | 95,9 | 108,7 |
2004 | 142,1 | 134,5 | 96,5 | 109,4 |
2005 | 145,2 | 137,5 | 96,2 | 109,8 |
2006 | 147,6 | 139,1 | 96,1 | 110,4 |
2007 | 149,2 | 139,3 | 96,0 | 111,6 |
2008 | 149,0 | 138,8 | 95,9 | 112,0 |
2009 | 143,0 | 139,4 | 94,2 | 108,9 |
2010 | 145,8 | 140,9 | 94,8 | 109,2 |
2011 | 148,9 | 143,2 | 94,7 | 109,8 |
2012 | 149,9 | 143,7 | 95,0 | 109,8 |
2013 | 151,8 | 145,8 | 94,6 | 110,0 |
2014 | 154,6 | 149,8 | 94,3 | 109,5 |
2015 | 154,5 | 149,5 | 94,4 | 109,4 |
2016 | 154,3 | 150,1 | 94,4 | 108,9 |
2017 | 157,0 | 152,5 | 93,8 | 109,8 |
2018 | 159,1 | 153,0 | 94,6 | 110,0 |
2019 | 159,8 | 154,3 | 93,4 | 110,9 |
2020 | 149,7 | 165,6 | 87,0 | 103,9 |
2021 | 155,7 | 156,3 | 92,0 | 108,3 |
Note : PIB = produit intérieur brut. Sources : Tableaux 36-10-0207, 14-10-0022 et 17-10-0060 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Pour obtenir un cadre comptable de la croissance exact, la décomposition (1) peut être reformulée de façon logarithmique :
La décomposition (2) semble indiquer que la croissance du logarithme naturel (« croissance » ou « croissance logarithmique » ci-après) du PIB par habitant s’ajoute à la croissance logarithmique du PIB par heure travaillée, du nombre d’heures travaillées par emploi et du ratio emploi-population.
Le tableau 1 présente les résultats de la décomposition (2) pour le Canada à long terme avant la pandémie (1981 à 2019), à moyen terme après la crise financière (2010 à 2019) et pendant la pandémie (2019 à 2021). Comme on peut le voir, le PIB par habitant du Canada a diminué de 1,3 % par année en moyenne au cours des deux années de la pandémie, contre une augmentation moyenne de 1,2 % par année à long terme avant la pandémie. La baisse de la croissance du PIB par habitant pendant la pandémie est en grande partie attribuable à la fois à la mesure générale de l’emploi et à l’intensité du travail. Cette croissance a été légèrement améliorée par la hausse de la productivité du travail horaire. À long terme avant la pandémie, le PIB par habitant affichait une tendance à la hausse de 1,2 % par année en moyenne de 1981 à 2019, dont 92,5 % étaient attribuables à la croissance de la productivité du travail horaire et 22,0 %, à l’augmentation de la mesure générale de l’emploi. La diminution de l’intensité du travail a réduit la croissance du PIB par habitant de 0,2 point de pourcentage par année (soit de 14,5 %). La croissance annuelle moyenne du PIB par habitant et ses sources à moyen terme après la crise financière (2010 à 2019) sont semblables à celles à long terme.
Avant la pandémie (1981 à 2019) | Après la crise financière (2010 à 2019) | Pendant la pandémie (2019 à 2021) | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
Croissance du PIB par habitant (pourcentage par année) | 1,2 | 1,0 | -1,3 |
point de pourcentage | |||
Source de la croissance du PIB par habitant | |||
PIB par heure | 1,1 | 1,0 | 0,7 |
Heures par emploi | -0,2 | -0,2 | -0,8 |
Emploi selon la population | 0,3 | 0,2 | -1,2 |
Total | 1,2 | 1,0 | -1,3 |
pourcentage | |||
Source de la croissance du PIB par habitant | |||
PIB par heure | 92,5 | 98,8 | -50,2 |
Heures par emploi | -14,5 | -15,6 | 60,9 |
Emploi selon la population | 22,0 | 16,8 | 89,3 |
Total | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
Note : Le PIB est le produit intérieur brut. Sources : Calculs de l’auteur fondés sur les tableaux 36-10-0207, 14-10-0022 et 17-10-0060 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Ratio emploi-population : décomposition en trois termes
Soit le nombre de personnes âgées de 15 ans et plus sur le marché du travail et la population totale âgée de 15 ans et plus. Le ratio emploi-population peut être formulé de la façon suivante :
Ainsi, le ratio emploi-population équivaut au produit de trois ratios, soit le taux d’emploi ( ), le taux d’activité ( ) et la proportion de la population active ( ). Le taux d’emploi reflète la demande agrégée de main-d’œuvre dans une économie où de nombreuses personnes à la recherche d’un emploi peuvent en trouver un. Le taux d’activité indique combien de personnes dans la population active sont à la recherche d’un emploi, et la proportion de la population active est une caractéristique démographique d’une économie.
Le graphique 2 présente les tendances du ratio emploi-population et ses trois composantes. Comme le montre le graphique, le ratio emploi-population et la proportion de la population active ont affiché une tendance à la hausse semblable, tandis que le taux d’activité et le taux d’emploi n’ont montré aucune tendance. Il semble que la tendance du ratio emploi-population soit principalement attribuable à la proportion de la population active et que ses variations soient liées aux variations du taux d’activité et du taux d’emploi. Ces mêmes relations peuvent être observées de leur évolution pendant la pandémie. Comme prévu, la variation de la proportion de la population active n’a pas été interrompue par la pandémie, parce que ce ratio reflète des caractéristiques démographiques. Les trois autres ratios ont enregistré une forte baisse en 2020 et un redressement partiel en 2021.
Tableau de données du graphique 2
Ratio emploi-population | Taux d’emploi | Taux d’activité | Proportion de la population active | |
---|---|---|---|---|
pourcentage | ||||
1981 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1982 | 95,7 | 96,3 | 99,0 | 100,4 |
1983 | 95,4 | 95,2 | 99,5 | 100,7 |
1984 | 96,9 | 96,0 | 100,0 | 101,0 |
1985 | 99,0 | 96,9 | 101,0 | 101,3 |
1986 | 101,0 | 97,9 | 101,6 | 101,6 |
1987 | 102,4 | 98,7 | 101,9 | 101,8 |
1988 | 104,1 | 99,8 | 102,4 | 101,9 |
1989 | 104,6 | 100,1 | 102,5 | 102,0 |
1990 | 103,8 | 99,4 | 102,2 | 102,1 |
1991 | 100,7 | 97,1 | 101,6 | 102,1 |
1992 | 98,5 | 96,1 | 100,4 | 102,0 |
1993 | 97,9 | 95,9 | 100,0 | 102,1 |
1994 | 98,9 | 97,0 | 99,7 | 102,2 |
1995 | 99,6 | 98,0 | 99,3 | 102,4 |
1996 | 99,5 | 97,8 | 99,1 | 102,7 |
1997 | 100,6 | 98,4 | 99,3 | 103,0 |
1998 | 102,3 | 99,3 | 99,8 | 103,3 |
1999 | 104,0 | 100,0 | 100,3 | 103,6 |
2000 | 105,6 | 100,8 | 100,7 | 104,0 |
2001 | 105,7 | 100,4 | 100,8 | 104,4 |
2002 | 107,1 | 99,9 | 102,2 | 104,8 |
2003 | 108,7 | 100,0 | 103,3 | 105,1 |
2004 | 109,4 | 100,5 | 103,2 | 105,5 |
2005 | 109,8 | 100,9 | 102,7 | 105,9 |
2006 | 110,4 | 101,4 | 102,4 | 106,4 |
2007 | 111,6 | 101,7 | 102,9 | 106,7 |
2008 | 112,0 | 101,5 | 103,1 | 106,9 |
2009 | 108,9 | 99,2 | 102,5 | 107,2 |
2010 | 109,2 | 99,5 | 102,2 | 107,4 |
2011 | 109,8 | 100,1 | 102,0 | 107,6 |
2012 | 109,8 | 100,3 | 101,7 | 107,7 |
2013 | 110,0 | 100,5 | 101,6 | 107,8 |
2014 | 109,5 | 100,7 | 100,9 | 107,8 |
2015 | 109,4 | 100,7 | 100,8 | 107,8 |
2016 | 108,9 | 100,6 | 100,4 | 107,8 |
2017 | 109,8 | 101,3 | 100,5 | 107,9 |
2018 | 110,0 | 101,8 | 100,0 | 108,0 |
2019 | 110,9 | 102,0 | 100,5 | 108,1 |
2020 | 103,9 | 97,9 | 98,0 | 108,2 |
2021 | 108,3 | 100,2 | 99,7 | 108,4 |
Sources : Tableaux 14-10-0022 et 17-10-0060 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
De même, pour obtenir les résultats comptables connexes concernant la croissance, la décomposition (3) peut être reformulée de façon logarithme comme suit :
Le tableau 2 présente les résultats de la décomposition (4) pour le Canada de 1981 à 2021. Pendant la pandémie, la mesure générale de l’emploi a diminué de 1,2 % par année, dont 79,1 % découlant de la baisse du taux d’emploi et 33,2 % de la baisse du taux d’activité. À long terme, la mesure générale de l’emploi a augmenté de façon constante de 0,3 % par année en moyenne, principalement en raison de la hausse du taux d’emploi et de la proportion de la population active. Il y a eu peu de changement du taux d’activité à long terme.
Avant la pandémie (1981 à 2019) | Après la crise financière (2010 à 2019) | Pendant la pandémie (2019 à 2021) | |
---|---|---|---|
Croissance du ratio emploi-population (pourcentage par année) | 0,3 | 0,2 | -1,2 |
point de pourcentage | |||
Source de la croissance de l’emploi selon la population | |||
Taux d’emploi | 0,1 | 0,3 | -0,9 |
Taux d’activité | 0,0 | -0,2 | -0,4 |
Proportion de la population active | 0,2 | 0,1 | 0,1 |
Total | 0,3 | 0,2 | -1,2 |
pourcentage | |||
Source de la croissance de l'emploi selon la population | |||
Taux d’emploi | 19,5 | 166,1 | 79,1 |
Taux d’activité | 4,7 | -109,3 | 33,2 |
Proportion de la population active | 75,8 | 43,2 | -12,3 |
Total | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
Sources : Calculs de l’auteur fondés sur les tableaux 14-10-0022 et 17-10-0060 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Taux d’activité, taux d’emploi et intensité du travail selon le sexe
Table 2 hereBien que la croissance de la productivité soit le principal élément moteur de la croissance du PIB par habitant à long terme, le taux d’activité, le taux d’emploi et l’intensité du travail jouent un rôle important à court terme, surtout pendant la pandémie. La présente sous-section examine la mesure dans laquelle les femmes contribuent aux variations du taux d’activité, du taux d’emploi et de l’intensité du travail pendant la pandémie et à long terme.
Taux d’activité
Comme le montre le tableau 2, le taux d’activité a diminué de 0,4 % par année pendant la pandémie, alors qu’il avait à peine changé au cours de la période de 1981 à 2019. Toutefois, la stabilité du taux d’activité global est le résultat de l’augmentation du taux d’activité des femmes et de la diminution du taux d’activité des hommes. Comme le montre le graphique 3, le taux d’activité des femmes a augmenté rapidement dans les années 1980 et 1990, passant de 50,8 % en 1981 à 60,0 % en 2003, et il est demeuré stable par la suite. Parallèlement, le taux d’activité des hommes a diminué de façon constante dans l’ensemble de l’échantillon, passant de 76,4 % en 1981 à 67,6 % en 2021. Le taux d’activité des femmes était de 59,0 % en 2021, soit 8,6 points de pourcentage de moins que celui des hommes.
Tableau de données du graphique 3
Tous | Hommes | Femmes | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
1981 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1982 | 99,0 | 98,2 | 100,2 |
1983 | 99,5 | 98,0 | 101,8 |
1984 | 100,0 | 97,8 | 103,3 |
1985 | 101,0 | 97,9 | 105,5 |
1986 | 101,6 | 97,9 | 107,0 |
1987 | 101,9 | 97,6 | 108,2 |
1988 | 102,4 | 97,3 | 109,9 |
1989 | 102,5 | 97,0 | 110,7 |
1990 | 102,2 | 96,2 | 111,3 |
1991 | 101,6 | 94,8 | 111,6 |
1992 | 100,4 | 93,7 | 110,4 |
1993 | 100,0 | 93,1 | 110,2 |
1994 | 99,7 | 92,8 | 110,0 |
1995 | 99,3 | 92,1 | 109,9 |
1996 | 99,1 | 91,8 | 109,9 |
1997 | 99,3 | 91,8 | 110,5 |
1998 | 99,8 | 91,8 | 111,6 |
1999 | 100,3 | 92,1 | 112,6 |
2000 | 100,7 | 92,0 | 113,5 |
2001 | 100,8 | 91,8 | 114,0 |
2002 | 102,2 | 92,8 | 116,2 |
2003 | 103,3 | 93,3 | 118,1 |
2004 | 103,2 | 92,9 | 118,3 |
2005 | 102,7 | 92,4 | 117,7 |
2006 | 102,4 | 91,8 | 117,8 |
2007 | 102,9 | 92,1 | 118,7 |
2008 | 103,1 | 92,4 | 118,9 |
2009 | 102,5 | 91,4 | 118,8 |
2010 | 102,2 | 90,9 | 118,7 |
2011 | 102,0 | 90,8 | 118,4 |
2012 | 101,7 | 90,3 | 118,3 |
2013 | 101,6 | 90,1 | 118,4 |
2014 | 100,9 | 89,7 | 117,3 |
2015 | 100,8 | 89,8 | 116,9 |
2016 | 100,4 | 89,3 | 116,8 |
2017 | 100,5 | 89,2 | 117,0 |
2018 | 100,0 | 88,6 | 116,7 |
2019 | 100,5 | 89,0 | 117,2 |
2020 | 98,0 | 87,2 | 113,8 |
2021 | 99,7 | 88,5 | 116,1 |
Sources : Tableaux 14-10-0022 et 17-10-0060 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Pour examiner la contribution selon le sexe, la croissance logarithmique d’une mesure particulière peut s’exprimer comme la somme pondérée de la croissance logarithmique de la mesure selon le sexe, de la façon suivante :
Le poids ( ) peut ensuite être résolu de la façon suivante :
Remplacer (6) par (5) permet de décomposer la croissance logarithmique d’une variable donnée en contribution des hommes et des femmes. Le tableau 3 présente les résultats de décomposition correspondants pour le taux d’activité. Comme on peut le voir, le taux d’activité des femmes a diminué de 0,4 % par année pendant la pandémie et de 0,2 % par année au cours de la période de 2010 à 2019. La contribution des femmes et des hommes à la baisse du taux d’activité pendant ces deux périodes était presque égale. Toutefois, à long terme avant la pandémie, de 1981 à 2019, l’augmentation du taux d’activité des femmes a entraîné une augmentation de 0,2 point de pourcentage par année du taux d’activité global.
Taux d’emploi
Le taux d’emploi a diminué pendant les ralentissements économiques (la récession du début des années 1980, la récession du début des années 1990, la crise financière de 2008-2009 et le ralentissement économique actuel causé par la pandémie de COVID-19), puis s’est redressé graduellement à chaque fois par la suite, comme le montre le graphique 4. De plus, il n’y a pas de différence importante entre les taux d’emploi des hommes et des femmes en ce qui concerne leurs tendances au fil du temps.
Tableau de données du graphique 4
Tous | Hommes | Femmes | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
1981 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1982 | 96,3 | 95,6 | 97,3 |
1983 | 95,2 | 94,4 | 96,4 |
1984 | 96,0 | 95,5 | 96,7 |
1985 | 96,9 | 96,5 | 97,5 |
1986 | 97,9 | 97,5 | 98,4 |
1987 | 98,7 | 98,5 | 99,0 |
1988 | 99,8 | 99,7 | 100,1 |
1989 | 100,1 | 99,8 | 100,5 |
1990 | 99,4 | 98,9 | 100,2 |
1991 | 97,1 | 96,1 | 98,4 |
1992 | 96,1 | 94,8 | 97,9 |
1993 | 95,9 | 94,8 | 97,4 |
1994 | 97,0 | 96,0 | 98,3 |
1995 | 98,0 | 97,2 | 99,1 |
1996 | 97,8 | 97,1 | 98,9 |
1997 | 98,4 | 97,8 | 99,3 |
1998 | 99,3 | 98,5 | 100,3 |
1999 | 100,0 | 99,3 | 101,0 |
2000 | 100,8 | 100,2 | 101,7 |
2001 | 100,4 | 99,6 | 101,5 |
2002 | 99,9 | 99,0 | 101,2 |
2003 | 100,0 | 99,2 | 101,2 |
2004 | 100,5 | 99,7 | 101,5 |
2005 | 100,9 | 100,2 | 102,0 |
2006 | 101,4 | 100,7 | 102,4 |
2007 | 101,7 | 100,8 | 102,8 |
2008 | 101,5 | 100,6 | 102,8 |
2009 | 99,2 | 97,5 | 101,3 |
2010 | 99,5 | 98,2 | 101,0 |
2011 | 100,1 | 99,1 | 101,3 |
2012 | 100,3 | 99,4 | 101,5 |
2013 | 100,5 | 99,6 | 101,8 |
2014 | 100,7 | 99,7 | 102,0 |
2015 | 100,7 | 99,6 | 102,1 |
2016 | 100,6 | 99,4 | 102,1 |
2017 | 101,3 | 100,4 | 102,5 |
2018 | 101,8 | 101,1 | 102,9 |
2019 | 102,0 | 101,1 | 103,2 |
2020 | 97,9 | 97,4 | 98,7 |
2021 | 100,2 | 99,4 | 101,1 |
Sources : Tableaux 14-10-0022 et 17-10-0060 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Pendant la pandémie de COVID-19, le taux d’emploi a fortement diminué en raison de la fermeture totale ou partielle de nombreuses entreprises non essentielles. Comme le montre le tableau 3, le taux d’emploi a diminué de 0,9 % par année de 2019 à 2021, dont 0,4 point de pourcentage est attribuable à la baisse du taux d’emploi des hommes et 0,5 point, à la baisse du taux d’emploi des femmes, ce qui porte à croire que les hommes et les femmes ont contribué plus ou moins équitablement à la baisse du taux d’emploi pendant la pandémie. Toutefois, au cours de la période qui a suivi la crise financière de 2009 et avant la pandémie, le taux d’emploi au Canada a augmenté de façon constante de 0,3 point de pourcentage par année en moyenne, uniquement en raison de la hausse du taux d’emploi des femmes.
Croissance logarithmique | Contribution | ||
---|---|---|---|
Hommes | Femmes | ||
pourcentage | point de pourcentage | ||
Taux d’activité | |||
2019 à 2021 | -0,4 | -0,2 | -0,2 |
2010 à 2019 | -0,2 | -0,1 | -0,1 |
1981 à 2019 | 0,0 | -0,2 | 0,2 |
Taux d’emploi | |||
2019 à 2021 | -0,9 | -0,4 | -0,5 |
2010 à 2019 | 0,3 | 0,0 | 0,3 |
1981 à 2019 | 0,1 | 0,0 | 0,0 |
Intensité du travail | |||
2019 à 2021 | -0,8 | -0,6 | -0,2 |
2010 à 2019 | -0,2 | -0,2 | 0,0 |
1981 à 2019 | -0,2 | -0,2 | 0,0 |
Sources : Calculs de l’auteur fondés sur les tableaux 14-10-0022, 17-10-0060 et 14-10-0030 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Intensité du travail
Pendant la pandémie de COVID-19, de nombreux travailleurs ont vu leurs heures de travail réduites involontairement, ce qui a entraîné une forte baisse de l’intensité du travail. Comme le montre le tableau 3, l’intensité du travail a diminué de 0,8 % par année de 2019 à 2021, dont environ les trois quarts étaient attribuables aux travailleurs de sexe masculin et le quart, aux travailleurs de sexe féminin.
À long terme, l’intensité du travail a également affiché une tendance à la baisse, mais à un rythme beaucoup plus faible. Durant la longue période (1981 à 2019) et durant la période plus récente (2010 à 2019), l’intensité du travail a diminué de 0,2 % par année. Au cours des deux périodes, la baisse de l’intensité du travail a été entièrement attribuable aux travailleurs de sexe masculin, et l’intensité du travail des femmes est demeurée presque inchangée, comme le montre le graphique 5. Cette constatation peut être due au fait que les travailleurs travaillaient pendant de plus longues heures que les travailleuses. La moyenne des heures travaillées était de 41,6 en 1981 et de 38,7 en 2021 pour les travailleurs âgés de 15 ans et plus, tandis qu’elle était de 33,3 en 1981 et de 33,9 en 2021 pour les travailleuses âgées de 15 ans et plusNote .
Tableau de données du graphique 5
Tous | Hommes | Femmes | |
---|---|---|---|
pourcentage | |||
1981 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1982 | 98,6 | 98,8 | 98,8 |
1983 | 98,3 | 98,7 | 98,4 |
1984 | 98,8 | 99,1 | 99,3 |
1985 | 99,4 | 99,9 | 99,7 |
1986 | 99,4 | 99,9 | 100,1 |
1987 | 100,2 | 100,6 | 101,2 |
1988 | 100,5 | 101,1 | 101,5 |
1989 | 100,4 | 100,7 | 101,9 |
1990 | 99,9 | 100,1 | 101,8 |
1991 | 98,7 | 99,2 | 100,7 |
1992 | 98,7 | 99,3 | 100,4 |
1993 | 99,0 | 99,6 | 100,6 |
1994 | 99,6 | 100,4 | 101,1 |
1995 | 99,4 | 99,9 | 101,3 |
1996 | 100,2 | 100,9 | 102,0 |
1997 | 99,5 | 100,2 | 101,3 |
1998 | 99,1 | 99,6 | 101,2 |
1999 | 99,2 | 99,4 | 101,8 |
2000 | 98,6 | 98,4 | 101,9 |
2001 | 97,7 | 97,3 | 101,3 |
2002 | 96,7 | 96,4 | 100,4 |
2003 | 95,9 | 95,6 | 99,6 |
2004 | 96,5 | 96,2 | 100,4 |
2005 | 96,2 | 95,8 | 100,1 |
2006 | 96,1 | 95,5 | 100,3 |
2007 | 96,0 | 95,3 | 100,4 |
2008 | 95,9 | 95,1 | 100,3 |
2009 | 94,2 | 93,4 | 98,9 |
2010 | 94,8 | 94,1 | 99,3 |
2011 | 94,7 | 93,8 | 99,6 |
2012 | 95,0 | 94,1 | 99,9 |
2013 | 94,6 | 93,5 | 99,6 |
2014 | 94,3 | 93,2 | 99,2 |
2015 | 94,4 | 93,1 | 99,7 |
2016 | 94,4 | 93,0 | 99,8 |
2017 | 93,8 | 92,2 | 99,5 |
2018 | 94,6 | 93,0 | 100,2 |
2019 | 93,4 | 91,7 | 99,3 |
2020 | 87,0 | 85,2 | 92,6 |
2021 | 92,0 | 89,8 | 98,3 |
Sources : Tableaux 14-10-0030 et 14-10-0022 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Taux d’activité, taux d’emploi et intensité du travail selon le groupe d’âge
Différents groupes d’âge peuvent réagir différemment aux changements des conditions du marché du travail attribuables à la pandémie de COVID-19. La présente sous-section examine les variations du taux d’activité, du taux d’emploi et de l’intensité du travail selon le groupe d’âge pendant la pandémie et les compare aux tendances à long terme. Les travailleurs sont divisés en trois groupes d’âge : les jeunes (de 15 à 24 ans), les travailleurs intermédiaires (de 25 à 54 ans) et les travailleurs âgés (55 ans et plus).
Taux d’activité
Comme le montre le tableau 4, le taux d’activité des membres du groupe d’âge intermédiaire a légèrement augmenté durant la pandémie (2019 à 2021), en raison de la hausse du taux d’activité des femmes de ce groupe, les taux d’activité des jeunes et des travailleurs âgés étant les plus touchés. Le taux d’activité des jeunes a diminué de 0,3 % par année pendant la pandémie, alors qu’il n’avait pas changé au cours de la période de 2010 à 2019. Cette baisse de la croissance du taux d’activité était entièrement attribuable aux jeunes femmes. Pour le groupe des travailleurs les plus âgés, le taux d’activité a diminué de 0,7 % par année pendant la pandémie, comparativement à une augmentation moyenne de 0,6 % par année de 1981 à 2019 et de 0,8 % par année de 2010 à 2019. L’importante augmentation du taux d’activité des travailleurs âgés à long terme était principalement attribuable aux femmes.
Taux d’emploi
La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur le taux d’emploi de tous les groupes d’âge, mais surtout sur celui des jeunes. Comme le montre le tableau 4, dans ce groupe d’âge, de la période suivant la crise financière (2010 à 2019) à la période de la pandémie (2019 à 2021), le taux d’emploi a diminué de 7,1 points de pourcentage, passant d’une augmentation de 4,2 % par année à une diminution de 2,9 % par année. Par comparaison, le groupe d’âge intermédiaire a connu une baisse de 3,9 points de pourcentage, passant d’une augmentation de 2,4 % par année à une diminution de 1,5 % par année, et le groupe des travailleurs âgés a connu une baisse de 3,8 points de pourcentage, passant d’une augmentation de 1,4 % par année à une diminution de 2,4 % par année. Dans tous les groupes d’âge, les hommes et les femmes ont contribué plus ou moins de façon égale à la baisse de la croissance du taux d’emploi entre les deux périodes.
Intensité du travail
Comme prévu, les travailleurs canadiens ont graduellement réduit leurs heures moyennes de travail depuis 1981, ce qui reflète une amélioration de la conciliation travail-vie personnelle. Comme le montre le tableau 4, l’intensité du travail a diminué de 0,6 % par année de 1981 à 2019 pour le groupe d’âge des jeunes, baisse principalement attribuable aux jeunes femmes. Cette diminution est beaucoup plus élevée que la baisse de 0,1 % par année pour le groupe d’âge intermédiaire et de 0,2 % par année pour le groupe des travailleurs âgés. Au cours des dernières années (de 2010 à 2019), l’intensité du travail de tous les groupes d’âge a diminué à un rythme semblable.
Pendant la pandémie, la baisse de l’intensité du travail s’est accélérée en raison d’une importante réduction involontaire du nombre d’heures de travail, surtout pour les groupes des travailleurs d’âge intermédiaire et les travailleurs âgés. L’intensité du travail a diminué de 0,3 % par année chez les jeunes, de 0,9 % pour le groupe intermédiaire et de 1,0 % chez les travailleurs âgés. Cette baisse s’explique principalement par une diminution du nombre d’heures travaillées par les hommes. Table 4 here
Croissance logarithmique | Contribution | ||
---|---|---|---|
Hommes | Femmes | ||
pourcentage | point de pourcentage | ||
Pendant la pandémie (2019 à 2021) | |||
Taux d’activité | |||
15 à 24 ans | -0,3 | 0,0 | -0,3 |
25 à 54 ans | 0,1 | 0,0 | 0,1 |
55 ans et plus | -0,7 | -0,3 | -0,4 |
Taux d’emploi | |||
15 à 24 ans | -2,9 | -1,3 | -1,6 |
25 à 54 ans | -1,5 | -0,7 | -0,7 |
55 ans et plus | -2,4 | -1,1 | -1,3 |
Intensité du travail | |||
15 à 24 ans | -0,3 | -0,3 | 0,0 |
25 à 54 ans | -0,9 | -0,6 | -0,3 |
55 ans et plus | -1,0 | -0,7 | -0,2 |
Après la crise financière (2010 à 2019) | |||
Taux d’activité | |||
15 à 24 ans | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
25 à 54 ans | 0,1 | 0,0 | 0,1 |
55 ans et plus | 0,8 | 0,2 | 0,6 |
Taux d’emploi | |||
15 à 24 ans | 4,2 | 2,7 | 1,5 |
25 à 54 ans | 2,4 | 1,4 | 1,0 |
55 ans et plus | 1,4 | 1,0 | 0,4 |
Intensité du travail | |||
15 à 24 ans | -0,1 | -0,1 | 0,0 |
25 à 54 ans | -0,1 | -0,1 | 0,0 |
55 ans et plus | -0,2 | -0,2 | 0,0 |
Avant la pandémie (1981 à 2019) | |||
Taux d’activité | |||
15 à 24 ans | -0,2 | -0,2 | 0,0 |
25 à 54 ans | 0,2 | -0,1 | 0,3 |
55 ans et plus | 0,6 | 0,0 | 0,6 |
Taux d’emploi | |||
15 à 24 ans | 2,0 | 0,7 | 1,3 |
25 à 54 ans | 1,3 | 0,2 | 1,1 |
55 ans et plus | -0,9 | -0,3 | -0,7 |
Intensité du travail | |||
15 à 24 ans | -0,6 | -0,2 | -0,4 |
25 à 54 ans | -0,1 | -0,1 | 0,0 |
55 ans et plus | -0,2 | -0,2 | 0,0 |
Sources : Calculs de l’auteur fondés sur les tableaux 14-10-0022, 17-10-0060 et 14-10-0030 de l’Entrepôt commun de données de sortie. |
Conclusion
Conformément aux conclusions des ouvrages publiés, l’amélioration de la productivité est la source la plus importante de croissance du PIB par habitant au Canada. Toutefois, l’écart entre la croissance du PIB par habitant et la croissance de la productivité n’est pas négligeable. Le présent article montre qu’au Canada, 92,5 % de la croissance du PIB par habitant au cours de la période de 1981 à 2019 est attribuable à la croissance de la productivité horaire du travail, laquelle a été en partie atténuée par une baisse de 14,5 % de l’intensité du travail, et 22 %, à la croissance de la mesure générale de l’emploi au cours de la même période.
La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions importantes sur les activités économiques au Canada. Pendant la pandémie, le PIB par habitant et la productivité horaire du travail ont évolué dans des directions opposées, ce qui diffère de leur relation à long terme. Le PIB par habitant au Canada a diminué de 1,3 % par année de 2019 à 2021, sous l’effet de la diminution de l’intensité du travail, du taux d’emploi et du taux d’activité. De même, la baisse du taux d’activité et du taux d’emploi durant la pandémie a été en grande partie attribuable aux jeunes et aux travailleurs âgés, tandis que la baisse de l’intensité du travail a été principalement attribuable aux travailleurs de sexe masculin. Si les trois ratios avaient poursuivi sur leur élan de 2010 et que leur rythme n’avait pas été interrompu par la pandémie (c.-à-d. si le taux d’activité avait diminué de 0,2 % par année au lieu de 0,4 % par année, si le taux d’emploi avait augmenté de 0,3 % par année au lieu de diminuer de 0,9 % par année et si l’intensité du travail avait diminué de 0,2 % par année au lieu de 0,8 % par année), le PIB par habitant au Canada aurait pu être supérieur de 4 % à ce qu’il était en 2021.
Bibliographie
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