Rapports économiques et sociaux
Les étudiants étrangers comme source de main-d’œuvre : la participation au marché du travail pendant les études

Date de diffusion : le 24 novembre 2021

DOI : https://doi.org/10.25318/36280001202101100001-fra

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Résumé

Si les étudiants étrangers viennent au Canada principalement pour les études, ils peuvent aussi participer au marché du travail. Les hausses du nombre d’étudiants étrangers observées au cours des deux dernières décennies, et les règlements adoptés pour faciliter leur emploi pendant leurs études donnent à penser que cette population joue un rôle croissant sur le marché du travail canadien. Le présent article décrit dans quelle mesure les étudiants étrangers qui avaient l’intention d’étudier au niveau postsecondaire ont participé au marché du travail. Les conclusions de l’analyse indiquent que la proportion des étudiants étrangers dans la population occupée du Canada a augmenté au fil des ans. La proportion des étudiants étrangers ayant un revenu d’emploi, parmi l’ensemble des travailleurs rémunérés, est passée de 0,1 % en 2000 à 1,4 % en 2018, et le nombre de ces étudiants est passé de 21 800 à 277 400. Le pourcentage des gains totaux attribués aux étudiants étrangers a également augmenté de 0,03 % en 2000 à 0,36 % en 2018. La proportion des étudiants étrangers dans la population active était plus élevée dans certaines provinces que dans d’autres (en particulier à l’Île-du-Prince-Édouard, en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario), mais elle a affiché une hausse dans toutes les provinces entre 2000 et 2018. Notamment, la proportion des étudiants étrangers dans le secteur des services d’hébergement et de restauration était beaucoup plus élevée que dans les autres secteurs, bien qu’elle ait augmenté dans tous les secteurs. Dans l’ensemble, les étudiants étrangers gagnent en importance sur le marché du travail canadien, tout particulièrement dans certains secteurs.

Auteurs

Eden Crossman travaille à la Direction générale de la recherche et de l’évaluation d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Youjin Choi et Feng Hou travaillent à la Division de l’analyse sociale et de la modélisation, Direction des études analytiques et de la modélisation, de Statistique Canada.

Remerciements

La présente étude a été menée en collaboration avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Les auteurs tiennent à remercier Cédric de Chardon, René Morissette, Rebeka Lee, Katherine Wall et Linda Wang pour les conseils et les commentaires qu’ils ont transmis à l’égard d’une version antérieure de l’étude.

Introduction

Si les étudiants étrangers viennent au Canada principalement pour les études, ils peuvent aussi participer au marché du travail. Les hausses du nombre d’étudiants étrangers observées au cours des deux dernières décennies, et les règlements adoptés pour faciliter leur emploi pendant leurs études ont possiblement fait croître le rôle que cette population joue sur le marché du travail canadienNote . Les étudiants étrangers qui satisfont aux exigences du programme sont autorisés à travailler au Canada pendant leurs études. Les changements réglementaires qui ont pris effet le 1er juin 2014 ont multiplié leurs possibilités de le faire. Selon les règlements modifiés, tous les étudiants étrangers qui ont un permis d’études canadien sont automatiquement autorisés à travailler hors campus jusqu’à 20 heures par semaine pendant la session, et à temps plein pendant les pauses prévues à l’horaire, sans devoir demander un permis de travail distinct. Le titulaire d’un permis d’études doit suivre une formation universitaire ou professionnelle d’une durée minimale de six mois qui mène à un grade, à un diplôme ou à un certificat dans un établissement désigné. Auparavant, les titulaires d’un permis d’études qui étudiaient dans un établissement d’enseignement postsecondaire public ou dans certains établissements privés étaient autorisés à travailler sur le campus, mais ils devaient demander un permis pour pouvoir travailler à l’extérieur du campus (jusqu’à 20 heures par semaine pendant la session et à temps plein pendant les pauses prévues à l’horaire).

Un étudiant étranger peut travailler pendant ses études pour plusieurs raisons (p. ex. gagner de l’argent pour payer ses frais de subsistance et de scolarité, chercher des occasions de mettre en pratique ses connaissances et ses habiletés, acquérir de l’expérience qui enrichira son dossier pour demander la résidence permanente). Plus précisément, l’importance croissante de l’expérience de travail au Canada dans la sélection des immigrants économiques depuis le début des années 2000 peut motiver certains étudiants étrangers à trouver du travail pendant leurs études (Hou, Crossman et Picot, 2020). Leurs expériences de travail peuvent influencer la nature de leurs activités économiques subséquentes s’ils obtiennent un permis de travail après l’obtention de leur diplôme ou deviennent des résidents permanents. Des travaux de recherche existants montrent un net avantage salarial pour les anciens étudiants étrangers qui ont travaillé pendant leurs études au Canada (p. ex. Choi, Hou et Chan, 2021; Hou et Bonikowska, 2018; Hou et Lu, 2017).

La présente étude, qui s’inscrit dans une série de publicationsNote  qui permettent de dresser un portrait général des étudiants étrangers comme source de main-d’œuvre, vise à évaluer dans quelle mesure les étudiants étrangers au niveau postsecondaire participent au marché du travail pendant qu’ils détiennent un permis d’études. Elle porte sur la répartition des étudiants étrangers ayant un emploi rémunéré et sur leur contribution par province et par secteur d’emploi, en proportion de la population de déclarants et en proportion des revenus totaux. L’analyse est fondée sur les titulaires de permis d’études uniques qui possédaient un permis d’études au cours d’une année civile allant de 2000 à 2018Note . Sans égard à la durée des programmes d’études, les personnes qui avaient un permis d’études pendant au moins un certain temps durant une année civile sont inclusesNote . Les personnes qui sont devenues des résidents permanents dans les quatre premiers mois d’une année d’imposition sont exclues de la population des étudiants étrangers cette année-là. La présente étude repose sur les données intégrées de la Base de données longitudinales sur l’immigration et sur les fichiers de données fiscales T4.

La proportion des étudiants étrangers déclarant des revenus d’emplois a augmenté, les revenus les plus élevés étant enregistrés parmi les étudiants au niveau collégial

La proportion des étudiants étrangers au niveau postsecondaire qui avaient une rémunération positive d’après le feuillet T4 est passée de près de 2 étudiants sur 10 au début des années 2000 à environ 5 étudiants sur 10 en 2018, une partie relativement grande de cette hausse étant survenue après 2016 (graphique 1 et tableau 1). La proportion d’étudiants étrangers qui déclarent des revenus donne une mesure de leur participation sur le marché du travail.

Les proportions d’étudiants étrangers masculins et féminins ayant déclaré des revenus d’emploi sont restées à peu près égales au cours de la majeure partie des deux dernières décennies. L’exception est qu’une proportion légèrement plus élevée de femmes que d’hommes ont déclaré des revenus d’emploi durant la première moitié des années 2000.

Par groupe d’âge, en 2018, les étudiants étrangers âgés de 25 à 34 ans ont été les plus nombreux à déclarer des revenus (55 %) — plus du double qu’en 2000 (25 %). Au début des années 2000, la proportion des étudiants étrangers âgés de 35 ans et plus qui ont déclaré des revenus était comparable à celle du groupe des 25 à 34 ans. Depuis lors, cependant, la proportion de ce groupe plus âgé a augmenté à un rythme plus lent et s’est établie à 13 points de pourcentage de moins en 2018. Les étudiants étrangers âgés de 18 à 24 ans venaient au deuxième rang parmi ceux ayant déclaré les plus fortes proportions de revenus en 2018 (44 %), leur proportion ayant presque triplé par rapport au début des années 2000.

Des changements ont été observés au fil du temps dans la proportion des étudiants étrangers déclarant des revenus par niveau d’études (graphique 1). Au niveau postsecondaire non universitaire (également appelé niveau collégial), cette proportion est passée de 7 % en 2000 à 57 % en 2018. La croissance a été marquée après 2016, lorsque le nombre d’étudiants étrangers au niveau collégial a également commencé à monter en flèche (Crossman, Choi et Hou, 2021). La proportion des étudiants au baccalauréat déclarant des revenus a elle aussi augmenté, mais dans une moindre mesure, passant d’environ 20 % au début des années 2000 à environ 25 % du milieu des années 2000 au début des années 2010, pour finalement atteindre 36 % en 2018. Les étudiants étrangers qui étudient aux cycles supérieurs (maîtrise et doctorat) ont toujours été plus nombreux à déclarer des revenus (à l’exception de l’année 2018, où la part des revenus déclarés a été la même que pour les étudiants du niveau collégial). Contrairement aux tendances observées pour les autres niveaux de scolarité, cette proportion est demeurée plutôt stable tout au long de la période, la moitié environ des étudiants ayant déclaré des revenus. Les possibilités d’emploi pour les étudiants des cycles supérieurs se trouvent souvent à l’université, par exemple des postes d’assistant à la recherche ou d’assistant à l’enseignement. Ces possibilités d’emploi sont probablement restées généralement stables.

Graphique 1 Pourcentage des étudiants étrangers au niveau d'études postsecondaires qui ont déclaré des revenus sur un feuillet T4, selon le niveau de scolarité

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Années (titres de rangée) et Total, Études postsecondaires non universitaires, Premier cycle et Cycles supérieurs, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Années Total Études postsecondaires non universitaires Premier cycle Cycles supérieurs
pourcentage
2000 17,6 7,1 19,8 49,3
2001 17,1 7,2 20,8 50,2
2002 17,2 7,2 20,1 50,0
2003 18,9 8,4 20,2 51,6
2004 19,6 10,3 20,0 50,6
2005 21,6 12,8 22,1 51,9
2006 24,5 15,5 26,0 54,0
2007 27,6 18,7 30,0 54,6
2008 28,3 20,0 30,4 53,5
2009 26,8 20,6 26,7 52,3
2010 25,7 21,3 24,5 51,9
2011 26,3 25,0 23,6 51,0
2012 27,5 29,2 23,0 49,9
2013 28,2 32,2 22,4 50,5
2014 32,0 40,3 24,8 54,8
2015 30,3 37,5 25,3 50,6
2016 33,0 41,5 27,1 47,0
2017 41,1 52,3 31,9 51,8
2018 46,6 56,9 36,3 56,7

La proportion des étudiants étrangers qui n’étaient pas titulaires d’un permis de travail distinct et qui avaient des revenus a varié entre 10 % et 15 % au cours de la période de 2000 à 2014. Au cours des quatre années suivantes, cette proportion a plus que doublé pour atteindre 37 % en 2018. Cette dernière période représente celle qui a suivi les changements réglementaires qui ont pris effet en 2014. Parmi les titulaires d’un permis de travail, la proportion de personnes ayant déclaré des revenus a quelque peu fluctué pour les années d’imposition allant de 2000 à 2018, passant d’un creux de 56 % en 2000 à un sommet de 68 % en 2007.

Le Nigeria est le pays d’origine qui présente la plus grande proportion d’étudiants étrangers ayant déclaré des revenus d’emplois en 2018 (68 %), suivi de l’Inde (61 %), de l’Iran (54 %) et du Brésil (52 %). Le principal pays d’origine dont le pourcentage d’étudiants ayant déclaré des revenus est le plus faible au cours de cette même année est le Japon (26 %), suivi de la Chine (27 %), de la Corée du Sud (34 %) et des États-Unis (37 %). Ces différences entre les groupes s’expliquent peut-être en partie par le degré de nécessité pour les étudiants étrangers de financer leurs études et leur motivation à demander la résidente permanente après leurs études.

Par province d’études envisagée, c’est à Terre-Neuve-et-Labrador qu’on retrouve la plus grande proportion d’étudiants étrangers ayant déclaré des revenus en 2018 (57 %), suivie du Nouveau-Brunswick (48 %), de l’Ontario (48 %) et de l’Alberta (47 %). Les provinces d’études envisagées où cette proportion est la plus faible sont la Nouvelle-Écosse (36 %), l’Île-du-Prince-Édouard (42 %), le Québec (44 %) et le Manitoba (46 %). Au cours de la période de 2000 à 2018, c’est en Colombie-Britannique que l’on note la hausse la plus marquée de la proportion d’étudiants étrangers ayant déclaré des revenus, cette proportion ayant plus que quintuplé. Suivent l’Ontario et le Québec, où cette proportion a plus que doublé.


Tableau 1
Pourcentage d’étudiants étrangers au niveau dʼétudes postsecondaires qui ont déclaré des revenus sur un feuillet T4 pour les années d’imposition 2000 à 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage d’étudiants étrangers au niveau dʼétudes postsecondaires qui ont déclaré des revenus sur un feuillet T4 pour les années d’imposition 2000 à 2018 2000, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018, calculées selon pourcentage et nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
pourcentage
Tous 17,6 17,2 19,6 24,5 28,3 25,7 27,5 32,0 33,0 46,6
Sexe
Homme 19,4 18,4 20,2 24,7 27,8 25,1 27,5 32,4 33,2 47,6
Femme 15,6 15,9 18,8 24,4 28,8 26,6 27,6 31,5 32,8 45,4
Âge sur le permis d’études
De 18 à 24 ans 13,6 13,6 15,4 20,9 24,9 21,4 23,3 28,0 30,1 44,3
De 25 à 34 ans 24,9 25,4 29,8 34,2 38,0 37,9 40,5 46,0 43,5 55,4
35 ans et plus 26,5 26,6 30,4 31,3 32,8 33,7 34,0 33,0 32,3 42,4
Niveau d’études sur le permis d’études
Études postsecondaires non universitaires 7,1 7,2 10,3 15,5 20,1 21,3 29,2 40,3 41,5 56,9
Études universitaires – baccalauréat 19,8 20,1 20,0 26,0 30,4 24,5 23,0 24,8 27,1 36,3
Études universitaires – maîtrise et doctorat 49,3 50,0 50,6 54,0 53,5 51,9 49,9 54,8 47,0 56,7
AutreTableau 1 Note 1 12,4 11,9 12,6 13,1 16,5 15,1 15,8 17,6 18,7 31,5
Permis de travail
Sans permis de travail 13,0 13,1 14,3 15,0 13,5 11,2 9,9 15,4 28,2 37,1
Avec permis de travail 56,3 56,5 59,0 64,5 66,4 58,9 59,1 64,1 55,1 66,8
Principaux pays d’origine (classement de 2019Tableau 1 Note 2)
Inde 41,6 34,0 35,4 38,2 41,5 31,3 42,8 61,1 49,3 61,1
Chine 18,9 11,4 14,3 24,2 26,3 19,2 19,2 22,2 20,6 26,5
France 19,2 21,0 20,3 21,9 26,1 25,7 23,8 26,9 30,1 39,3
Corée du Sud 4,4 3,9 4,6 7,1 11,9 16,5 19,5 21,0 21,7 33,7
Vietnam 13,3 12,2 10,8 21,9 29,5 19,5 22,2 29,4 30,8 40,8
États-Unis 19,3 19,7 21,3 25,4 31,6 31,4 32,7 32,8 32,8 36,8
Brésil 12,2 15,5 24,4 23,7 34,1 31,6 28,0 24,9 34,8 52,2
Iran 47,3 46,9 41,2 53,2 62,0 60,5 61,2 63,2 54,0 53,7
Nigeria 56,5 57,5 49,7 53,8 48,8 37,6 40,5 48,7 60,5 68,2
Japon 5,3 5,6 6,4 10,8 16,5 19,2 16,2 16,4 15,0 25,5
Autres pays 21,5 23,7 26,7 29,3 31,9 28,3 27,7 31,2 34,5 47,4
Province de destination sur le permis d’études
Terre-Neuve-et-Labrador 43,1 39,7 41,4 41,5 39,7 42,6 43,8 52,4 47,8 57,0
Île-du-Prince-Édouard 20,0 18,5 24,2 31,7 30,4 28,4 24,7 26,7 27,0 41,8
Nouvelle-Écosse 24,1 23,6 25,9 29,1 28,9 24,7 23,0 25,7 24,8 36,0
Nouveau-Brunswick 25,4 22,0 25,5 33,3 37,0 33,1 32,1 37,4 36,9 48,2
Québec 20,1 20,6 20,9 23,6 27,8 27,9 27,8 32,2 33,4 44,4
Ontario 20,1 19,9 21,3 25,0 27,1 23,4 26,9 32,3 31,8 47,8
Manitoba 22,1 19,5 23,3 30,8 35,9 31,1 28,2 33,5 32,2 45,7
Saskatchewan 25,5 25,1 28,7 35,7 39,8 36,7 41,3 48,1 41,3 46,0
Alberta 24,0 25,4 32,5 42,0 49,1 44,5 46,3 47,9 42,3 47,2
Colombie-Britannique 8,9 8,0 10,4 16,8 22,2 21,2 23,1 26,7 32,0 46,0
nombre
Total des observations 124 300 164 400 180 600 187 700 200 300 240 900 294 600 314 200 357 600 595 600

Le revenu médian des étudiants étrangers a presque doublé au cours des deux dernières décennies

Alors que le tableau 1 permet de quantifier le pourcentage d’étudiants étrangers qui ont touché un revenu d’emploi pendant une année donnée, le tableau 2 montre les revenus annuels médians de ces étudiants. Les chiffres sont présentés pour la période allant de 2000 à 2018, pour les étudiants étrangers qui possédaient un permis d’études postsecondaires. Les changements dans les niveaux de revenus au fil des ans peuvent donner une indication des changements dans la quantité d’intrant travail fourni par les étudiants étrangers ayant un revenu d’emploi. Au cours des deux dernières décennies, les revenus médians perçus par les étudiants étrangers ayant un revenu d’emploi ont presque doublé, de 5 500 $ (en dollars de 2018) en 2000 à 9 500 $ en 2018. Les années d’imposition 2017 et 2018 ont été marquées par des hausses relativement fortes des revenus médians.

Les revenus des étudiants étrangers de sexe masculin étaient systématiquement plus élevés que ceux de leurs homologues féminines. Alors que les femmes gagnaient généralement environ 80 % du revenu des hommes, leurs revenus ont augmenté plus rapidement (notamment après 2014), pour atteindre 90 % dans les années suivant 2016. Sans surprise, tout au long de la période, ce sont les étudiants étrangers les plus âgés qui ont touché les revenus les plus élevés.

Par niveau d’études, les revenus pour la période allant de 2000 à 2018 ont été en général plus élevés chez les titulaires d’un permis d’études au niveau collégial, suivis des étudiants au niveau des cycles supérieurs (maîtrise et doctorat). Les revenus des étudiants étrangers ayant un permis d’études au niveau du baccalauréat ont été les plus faibles pratiquement chaque année pendant toute la période, mais ce sont aussi les revenus qui ont affiché la plus forte croissance. Après la tendance à la hausse jusqu’en 2014, les revenus des étudiants à tous les niveaux ont légèrement baissé les années suivantes, mais en 2018, ils avaient retrouvé, voire dépassé, les niveaux antérieurs.

De 2000 à 2018, les revenus annuels des étudiants étrangers titulaires d’un permis de travail ont toujours été plus que deux fois plus élevés que ceux de leurs homologues sans permis de travail. En 2018, les premiers ont touché 14 700 $, contre 6 200 $ pour les deuxièmes. Cependant, la croissance des revenus annuels pendant la période a été plus forte chez ceux qui n’avaient pas de permis de travail, affichant une hausse marquée après 2014, année où les étudiants étrangers ont été autorisés à travailler hors campus sans permis de travail.

En 2018, les étudiants étrangers originaires du Nigeria ont touché les revenus les plus élevés, suivis de ceux de l’Inde et du Brésil. En revanche, les revenus médians des étudiants originaires des États-Unis, de la France et de la Chine, dans cet ordre, ont été les plus faibles. On observe une tendance, à savoir que la croissance des revenus des étudiants étrangers des principaux pays d’origine était plus forte avant 2014; par la suite, pour la plupart des pays d’origine, les niveaux de revenus se sont stabilisés ou ont diminué.

En 2018, les revenus les plus élevés ont été déclarés par les étudiants étrangers dont l’Alberta, l’Ontario et la Colombie-Britannique étaient les provinces de destination sur leur permis d’études. Les revenus les plus faibles ont été déclarés par ceux qui se sont rendus au Québec, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-BrunswickNote . Au cours de la période de 2000 à 2018, c’est chez les étudiants étrangers ayant l’intention d’étudier au Nouveau-Brunswick que la croissance des revenus a été la plus élevée (leurs revenus moyens ont plus que triplé), suivi de ceux qui prévoyaient aller à Terre-Neuve-et-Labrador, au Manitoba et à la Nouvelle-Écosse. La croissance a été la plus faible chez les étudiants étrangers qui envisageaient d'étudier à l’Île-du-Prince-Édouard, en Saskatchewan, en Ontario et au Québec.


Tableau 2
Revenus médians déclarés sur un feuillet T4 parmi les étudiants étrangers au niveau dʼétudes postsecondaires qui ont déclaré des revenus sur un feuillet T4 pour les années d’imposition 2000 à 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Revenus médians déclarés sur un feuillet T4 parmi les étudiants étrangers au niveau dʼétudes postsecondaires qui ont déclaré des revenus sur un feuillet T4 pour les années d’imposition 2000 à 2018 2000, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018, calculées selon dollars de 2018 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
dollars de 2018
Tous 5 500 5 200 5 900 6 400 7 500 6 900 8 000 8 000 5 600 9 500
Sexe
Homme 6 200 5 600 6 400 7 100 8 300 7 600 9 000 8 900 6 000 9 900
Femme 4 700 4 700 5 300 5 700 6 600 6 300 6 900 6 900 5 200 9 000
Âge sur le permis d’études
De 18 à 24 ans 3 700 3 500 4 300 4 900 6 300 5 800 7 000 7 100 4 800 9 000
De 25 à 34 ans 7 400 7 200 8 200 9 100 9 800 8 700 9 600 9 900 7 500 10 600
35 ans et plus 7 800 9 200 10 300 10 900 10 400 10 700 11 300 10 200 8 400 10 900
Niveau d’études sur le permis d’études
Études postsecondaires non universitaires 6 100 5 100 6 200 7 700 8 900 7 700 10 000 10 100 5 500 10 900
Études universitaires – baccalauréat 3 000 2 900 3 600 4 700 6 500 6 000 6 700 6 100 5 000 7 000
Études universitaires – maîtrise et doctorat 6 800 6 400 7 200 7 900 8 000 7 400 7 800 8 500 6 600 8 800
AutreTableau 2 Note 1 6 000 6 300 7 600 6 400 6 900 7 000 6 800 6 700 5 300 8 800
Permis de travail
Sans permis de travail 3 700 3 600 4 200 4 300 4 400 4 500 4 300 3 400 4 400 6 200
Avec permis de travail 11 800 11 300 11 300 10 100 10 200 8 900 9 900 11 800 11 000 14 700
Principaux pays d’origine (classement de 2019Tableau 2 Note 2)
Inde 5 700 5 100 6 900 9 300 10 600 7 900 11 100 11 900 5 200 11 300
Chine 6 500 5 200 5 600 6 600 8 100 6 600 6 700 6 800 5 300 6 500
France 3 700 3 500 3 500 3 500 4 700 4 700 5 500 4 900 3 800 5 800
Corée du Sud 5 600 5 900 7 200 7 800 7 400 7 200 7 800 7 800 5 400 8 100
Vietnam 6 900 4 000 4 500 5 500 8 800 8 400 8 100 7 400 6 700 7 900
États-Unis 3 400 3 100 3 500 4 400 4 900 5 300 5 600 5 500 4 800 5 500
Brésil 4 300 4 800 6 000 6 100 6 500 5 000 4 200 5 800 5 500 10 600
Iran 7 500 7 600 6 900 7 200 7 500 6 500 7 300 8 600 7 000 6 800
Nigeria 8 800 6 700 7 100 7 200 9 800 7 600 8 600 7 900 6 900 11 400
Japon 5 700 4 800 5 300 5 500 6 700 6 600 6 800 6 600 4 700 7 100
Autres pays 5 700 5 600 6 700 6 800 7 900 7 800 8 300 7 500 6 400 9 000
Province de destination sur le permis d’études
Terre-Neuve-et-Labrador 2 700 2 600 3 000 3 400 4 600 5 300 6 700 7 000 5 600 7 700
Île-du-Prince-Édouard 7 500 5 500 3 900 4 300 6 400 6 000 6 000 6 900 5 300 8 400
Nouvelle-Écosse 3 300 3 000 4 000 5 400 6 000 6 000 6 400 7 100 5 300 7 000
Nouveau-Brunswick 2 500 2 700 3 800 5 600 6 600 6 400 6 600 6 200 6 100 7 600
Québec 4 400 3 800 4 300 4 000 4 800 5 000 5 700 5 200 4 400 6 500
Ontario 6 900 6 200 7 200 7 700 8 700 8 000 9 100 9 300 5 300 10 100
Manitoba 3 400 3 500 4 400 5 600 8 500 7 900 8 200 7 100 5 900 8 400
Saskatchewan 5 700 5 500 7 100 7 300 9 900 8 000 9 900 11 700 8 000 8 100
Alberta 5 500 5 900 7 400 7 900 10 700 9 800 11 600 11 600 9 100 10 700
Colombie-Britannique 5 900 4 900 5 200 6 500 6 800 6 200 6 800 7 300 5 700 10 000

De grands changements se sont produits dans les secteurs d’activité parmi les étudiants étrangers qui avaient un revenu d’emploi

Au cours de la période de 2000 à 2018, la majorité (de 85 % à 91 %) des étudiants étrangers qui avaient un emploi rémunéré était concentrée dans quatre provinces : l’Ontario, la Colombie-Britannique, le Québec et l’Alberta (tableau 3). Parmi ces quatre provinces, l’Ontario et la Colombie-Britannique ont vu augmenter leur proportion relative d’étudiants étrangers déclarant des revenus sur un feuillet T4, tandis que le Québec et l’Alberta ont vu la leur diminuer.

La répartition des étudiants étrangers qui avaient un emploi rémunéré dans tous les secteurs d’activité a considérablement changé (tableau 3). Au début des années 2000, près de 60 % des étudiants étrangers déclarant des revenus sur un feuillet T4 travaillaient dans les services d’enseignement. Cette proportion a chuté à 12,6 % en 2018. Entre-temps, le secteur des services d’hébergement et de restauration est devenu le principal secteur où les étudiants étrangers ont trouvé du travail (25,9 % en 2018), suivi du secteur du commerce de gros et de détail (19,1 %) et du secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (16,1 %). En conséquence de ces changements, les étudiants étrangers se sont répartis dans un éventail beaucoup plus large d’activités économiques et sont devenus une composante plus visible de la population active du Canada.


Tableau 3
Répartition des étudiants étrangers ayant déclaré des revenus sur un feuillet T4 dans toutes les provinces et dans tous les secteurs pour les années d’imposition 2000 à 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition des étudiants étrangers ayant déclaré des revenus sur un feuillet T4 dans toutes les provinces et dans tous les secteurs pour les années d’imposition 2000 à 2018 2000, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
nombre
Total des étudiants étrangers ayant déclaré des revenus dʼaprès un feuillet T4 21 800 28 300 35 300 46 100 56 600 62 000 81 100 100 500 118 000 277 400
pourcentage
Province d’emploi aux fins de l'imposition
Terre-Neuve-et-Labrador 1,0 1,0 1,0 1,0 1,1 1,3 1,3 1,3 1,3 0,8
Île-du-Prince-Édouard 0,3 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,5
Nouvelle-Écosse 3,3 3,6 4,0 3,4 2,8 2,9 2,7 2,4 2,1 1,8
Nouveau-Brunswick 2,1 2,3 2,5 2,5 2,2 2,0 1,6 1,4 1,1 0,9
Québec 23,7 22,1 19,0 17,0 17,2 18,3 16,2 16,4 16,5 14,0
Ontario 39,8 42,6 42,2 39,1 35,6 35,1 36,7 37,8 41,4 48,5
Manitoba 2,5 2,4 3,0 3,5 3,3 3,0 3,3 3,4 3,4 3,5
Saskatchewan 2,8 2,6 2,7 2,6 2,5 3,3 5,4 3,1 2,3 1,7
Alberta 10,6 10,8 11,9 13,9 15,0 13,4 13,4 13,9 8,5 6,0
Colombie-Britannique 13,6 12,2 13,3 16,6 19,9 20,3 18,9 19,8 22,8 22,1
Secteur d’emploi aux fins de l'imposition
Agriculture 0,4 0,2 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz 0,2 0,2 0,3 0,6 0,8 0,5 0,8 0,7 0,2 0,2
Services publics 0,2 0,2 0,1 0,3 0,4 0,3 0,3 0,3 0,1 0,1
Construction 0,7 0,8 0,6 0,6 1,1 1,0 1,4 1,8 1,7 1,8
Fabrication 5,7 3,9 3,5 3,5 3,6 2,8 3,9 4,2 3,1 4,0
Commerce de gros et commerce de détail 5,4 5,4 6,6 8,3 11,0 11,2 13,3 15,3 17,7 19,1
Transport et entreposage 0,6 0,6 0,6 0,7 0,9 0,8 1,6 1,6 1,2 2,4
Finance, assurance, immobiliers, location et location à bail 1,7 1,6 1,8 2,6 3,5 3,0 3,1 3,6 2,6 2,8
Services professionnels, scientifiques et techniques 3,8 3,4 3,7 5,8 6,5 4,9 5,8 6,3 4,4 4,8
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien 6,1 5,7 5,7 6,1 6,6 7,2 7,7 9,3 14,0 16,1
Services d’enseignement 58,3 59,6 57,1 48,9 38,1 38,8 32,6 27,1 21,1 12,6
Soins de santé et assistance sociale 2,5 2,5 2,5 2,3 2,7 3,0 3,0 3,0 2,1 2,6
Information, culture et loisirs 1,8 1,6 1,8 2,3 3,2 2,7 2,8 2,7 2,2 2,6
Services d’hébergement et de restauration 7,1 8,2 9,3 12,0 15,7 16,9 18,9 19,3 25,2 25,9
Autres services (sauf les administrations publiques) 4,2 4,9 4,7 4,1 3,5 3,1 2,8 2,7 2,4 2,4
Administrations publiques 1,0 1,1 0,9 1,1 1,4 1,4 1,1 1,1 0,6 0,8

La proportion des étudiants étrangers sur l’ensemble des travailleurs rémunérés a augmenté au fil des ans

La proportion des étudiants étrangers parmi les travailleurs rémunérés (personnes qui déclarent des revenus sur un feuillet T4) est passée de 0,1 % en 2000 à 1,4 % en 2018 (tableau 4). Cette mesure donne une indication du rôle des étudiants étrangers dans la population occupée du Canada.

Par province d’emploi, en 2018, cette proportion était la plus élevée en Colombie-Britannique (2,3 %), en Ontario (1,8 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (1,5 %) et la plus basse au Nouveau-Brunswick (0,6 %), en Alberta (0,7 %) et en Saskatchewan (0,8 %). En comparaison, la proportion des étudiants étrangers parmi les travailleurs rémunérés était semblable d’une province à l’autre au début des années 2000. Alors que la proportion des étudiants étrangers dans la population occupée s’est accrue dans toutes les provinces au cours de la période allant de 2000 à 2018, c’est à l’Île-du-Prince-Édouard, en Colombie-Britannique et au Manitoba que la croissance a été la plus forte, et en Alberta, au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan qu’elle a été la plus faible.

Quel rôle les étudiants étrangers jouent-ils dans les populations actives des divers secteurs? D’après le secteur d’emploi au moment de l’imposition, ils ont joué un rôle beaucoup plus grand en tant que travailleurs dans le secteur des services d’hébergement et de restauration (leur proportion étant passée de 0,1 % en 2000 à 4,6 % en 2018), ainsi que dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (de 0,2 % à 3,9 %). Le secteur des services d’enseignement a aussi employé une proportion relativement élevée d’étudiants étrangers (de 1,2 % en 2000 à 2,4 % en 2018). Sur toute la période, les proportions ont été les plus faibles dans les administrations publiques (0,1 % ou moins), la foresterie, la pêche, les mines, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz (0,2 % ou moins), les services publics (également 0,2 % ou moins) et l’agriculture (0,3 % ou moins).


Tableau 4
Proportion des étudiants étrangers déclarant des revenus sur un feuillet T4 parmi toutes les personnes déclarant de tels revenus, et répartition des étudiants étrangers déclarant des revenus sur un feuillet T4 dans toutes les provinces et dans tous les secteurs, pour les années d’imposition 2000 à 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion des étudiants étrangers déclarant des revenus sur un feuillet T4 parmi toutes les personnes déclarant de tels revenus 2000, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
pourcentage
Tous 0,1 0,2 0,2 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 0,6 1,4
Province d’emploi aux fins de lʼimposition
Terre-Neuve-et-Labrador 0,1 0,1 0,1 0,2 0,3 0,3 0,4 0,5 0,5 0,9
Île-du-Prince-Édouard 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,3 0,3 0,4 0,6 1,5
Nouvelle-Écosse 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,5 0,5 0,5 1,0
Nouveau-Brunswick 0,1 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,3 0,6
Québec 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,4 0,5 0,9
Ontario 0,1 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,6 0,7 1,8
Manitoba 0,1 0,1 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,5 0,6 1,4
Saskatchewan 0,1 0,2 0,2 0,3 0,3 0,4 0,8 0,5 0,5 0,8
Alberta 0,1 0,2 0,2 0,3 0,4 0,4 0,5 0,6 0,4 0,7
Colombie-Britannique 0,2 0,2 0,2 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 1,1 2,3
Secteur d’emploi aux fins de lʼimposition
Agriculture 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,3
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,1 0,2
Services publics 0,0 0,0 0,0 0,1 0,2 0,1 0,2 0,2 0,1 0,2
Construction 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,4
Fabrication 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,2 0,6
Commerce de gros et commerce de détail 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,4 0,5 0,7 1,7
Transport et entreposage 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,2 0,8
Finance, assurance, immobiliers, location et location à bail 0,0 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,7
Services professionnels, scientifiques et techniques 0,1 0,1 0,2 0,3 0,4 0,3 0,5 0,6 0,5 1,2
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien 0,2 0,2 0,2 0,3 0,4 0,4 0,6 0,9 1,6 3,9
Services d’enseignement 1,2 1,5 1,7 1,9 1,7 1,8 2,0 2,0 1,8 2,4
Soins de santé et assistance sociale 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,4
Information, culture et loisirs 0,1 0,1 0,1 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 1,0
Services d’hébergement et de restauration 0,1 0,2 0,3 0,4 0,7 0,8 1,1 1,4 2,0 4,6
Autres services (sauf les administrations publiques) 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,9
Administrations publiques 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1

La proportion des revenus totaux des étudiants étrangers est la plus élevée en Colombie-Britannique et dans le secteur des services d’hébergement et de restauration

La proportion des revenus totaux sur un feuillet T4 reçus par les étudiants étrangers est passée de 0,03 % en 2000 à 0,36 % en 2018 (tableau 5). Cette mesure est utilisée dans la présente analyse pour fournir une indication de la portée de l’activité économique attribuable aux étudiants étrangers. En 2018, le pourcentage des revenus totaux imputables à ces derniers était le plus élevé en Colombie-Britannique (0,63 %), suivie de l’Île-du-Prince-Édouard (0,46 %) et de l’Ontario (0,43 %). La part des revenus d’emploi attribuée aux étudiants étrangers a augmenté de 2000 à 2018 dans toutes les provinces, et plus rapidement au Manitoba, en Colombie-Britannique, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Ontario.

La proportion des revenus totaux accumulés par les étudiants étrangers parmi les personnes ayant déclaré des revenus sur un feuillet T4 en 2018 était la plus élevée dans les services d’hébergement et de restauration (2,5 % de tous les revenus dans ce secteur) où la proportion des étudiants étrangers parmi les personnes ayant déclaré des revenus sur un feuillet T4 était la plus élevée. Ce secteur était suivi de celui des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien (1,09 %), du secteur du commerce de gros et de détail (0,49 %) et du secteur des services d’enseignement (0,39 %). Au cours de la période allant de 2000 à 2018, pour l’ensemble des revenus, c’est dans les services d’hébergement et de restauration qu’on a observé la plus forte croissance de la proportion d’étudiants étrangers (affichant une hausse marquée après 2016), suivi du transport et de l’entreposage, du commerce de gros et de détail et des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien. Le secteur des services d’enseignement, où le taux d’emploi d’étudiants étrangers a été relativement élevé pendant la période, a affiché la plus faible croissance de la part des revenus attribuables à ces derniers.


Tableau 5
Proportion des revenus déclarés sur un feuillet T4 des étudiants étrangers parmi les revenus totaux de toutes les personnes ayant déclaré des revenus sur un feuillet T4, pour les années d’imposition 2000 à 2018
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion des revenus déclarés sur un feuillet T4 des étudiants étrangers parmi les revenus totaux de toutes les personnes ayant déclaré des revenus sur un feuillet T4 2000, 2002, 2004, 2006, 2008, 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
pourcentage
Tous 0,03 0,04 0,05 0,06 0,08 0,08 0,12 0,14 0,12 0,36
Province d’emploi aux fins de lʼimposition
Terre-Neuve-et-Labrador 0,02 0,02 0,04 0,04 0,05 0,07 0,10 0,11 0,11 0,21
Île-du-Prince-Édouard 0,03 0,02 0,03 0,05 0,06 0,07 0,09 0,09 0,14 0,46
Nouvelle-Écosse 0,02 0,03 0,05 0,07 0,07 0,08 0,11 0,13 0,11 0,24
Nouveau-Brunswick 0,02 0,03 0,04 0,07 0,08 0,07 0,08 0,10 0,07 0,18
Québec 0,03 0,03 0,04 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,08 0,21
Ontario 0,03 0,04 0,06 0,07 0,08 0,08 0,11 0,14 0,12 0,43
Manitoba 0,02 0,02 0,04 0,07 0,09 0,08 0,12 0,14 0,14 0,39
Saskatchewan 0,03 0,04 0,06 0,07 0,09 0,10 0,30 0,18 0,12 0,22
Alberta 0,03 0,04 0,05 0,07 0,10 0,10 0,13 0,16 0,10 0,19
Colombie-Britannique 0,04 0,04 0,05 0,08 0,13 0,12 0,16 0,21 0,22 0,63
Secteur d’emploi aux fins de lʼimposition
Agriculture 0,02 0,01 0,02 0,02 0,02 0,03 0,04 0,05 0,05 0,13
Foresterie, pêche, mines, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz 0,01 0,02 0,01 0,03 0,05 0,04 0,07 0,07 0,03 0,06
Services publics 0,01 0,01 0,01 0,03 0,06 0,05 0,06 0,07 0,03 0,06
Construction 0,01 0,01 0,01 0,01 0,02 0,02 0,04 0,05 0,04 0,13
Fabrication 0,02 0,02 0,02 0,03 0,04 0,03 0,06 0,08 0,06 0,20
Commerce de gros et commerce de détail 0,02 0,02 0,03 0,04 0,07 0,07 0,12 0,15 0,16 0,49
Transport et entreposage 0,01 0,01 0,01 0,02 0,03 0,03 0,07 0,08 0,05 0,26
Finance, assurance, immobiliers, location et location à bail 0,01 0,02 0,02 0,04 0,07 0,06 0,08 0,10 0,07 0,20
Services professionnels, scientifiques et techniques 0,04 0,04 0,05 0,11 0,14 0,11 0,18 0,21 0,14 0,37
Services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien 0,05 0,06 0,08 0,10 0,13 0,15 0,20 0,25 0,32 1,09
Services d’enseignement 0,18 0,23 0,29 0,31 0,29 0,29 0,31 0,32 0,26 0,39
Soins de santé et assistance sociale 0,02 0,02 0,03 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,05 0,14
Information, culture et loisirs 0,02 0,02 0,03 0,07 0,10 0,10 0,13 0,15 0,11 0,35
Services d’hébergement et de restauration 0,06 0,08 0,11 0,17 0,29 0,37 0,57 0,66 0,78 2,50
Autres services (sauf les administrations publiques) 0,05 0,08 0,08 0,08 0,10 0,09 0,10 0,12 0,11 0,31
Administrations publiques 0,00 0,01 0,01 0,01 0,02 0,02 0,02 0,03 0,01 0,05

Conclusion

La présente étude a permis d’examiner la mesure dans laquelle les étudiants étrangers titulaires d’un permis d’études postsecondaires ont participé au marché du travail. Les résultats indiquent que cette participation a considérablement augmenté. La proportion de ces étudiants ayant déclaré des revenus est passée d’environ 2 étudiants sur 10 au début des années 2000 à près de 5 étudiants sur 10 en 2018.

L’étude a aussi mis en lumière le fait que la proportion des étudiants étrangers dans la population des travailleurs rémunérés a augmenté au fil des ans au Canada, de 0,1 % en 2000 à 1,4 % en 2018. Le pourcentage des revenus totaux déclarés sur un feuillet T4 attribuables aux étudiants étrangers a aussi augmenté, passant de 0,03 % en 2000 à 0,36 % en 2018. Cependant, l’importance relative des étudiants étrangers sur le marché du travail, quelle que soit la façon dont elle est mesurée, était plus grande dans certaines provinces que dans d’autres (notamment à l’Île-du-Prince-Édouard, en Colombie-Britannique, au Manitoba et en Ontario). Par contre, toutes les provinces ont vu croître le rôle des étudiants étrangers au cours de la période allant de 2000 à 2018. L’exception est l’Alberta et, dans une moindre mesure, la Saskatchewan, où le pourcentage des étudiants étrangers sur le marché du travail provincial a plutôt stagné après 2014. Cela s’explique probablement par la chute de la demande de main-d’œuvre dans ces provinces découlant de la baisse des prix du pétrole (Chen et Morissette, 2020).

Bien que tous les secteurs aient connu des hausses dans la proportion des étudiants étrangers au sein de leur main-d’œuvre, ces hausses ont été particulièrement importantes dans les services d’hébergement et de restauration, les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien, le commerce de gros et de détail ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques. Au début des années 2000, les étudiants étrangers déclarant des revenus sur un feuillet T4 étaient fortement concentrés dans le secteur des services d’enseignement. En 2018, ils étaient répartis dans un éventail beaucoup plus large d’activités économiques. Dans l’ensemble, les étudiants étrangers gagnent en importance sur le marché du travail canadien, et de manière plus marquée dans certains secteurs particuliers. Notamment, en étant une source de main-d’œuvre, les étudiants étrangers peuvent aider à atténuer la pénurie de travailleurs pendant la période de reprise après la pandémie de COVID-19.

Bibliographie

Chen, W., et R. Morissette. 2020. Comment les travailleurs des secteurs de production d’énergie s’en sortent-ils après avoir perdu leur emploi? Données de l’industrie du pétrole et du gaz. Aperçus économiques, no 123. Produit no 11-626-X au catalogue de Statistique Canada. Ottawa : Statistique Canada.

Choi, Y., E. Crossman et F. Hou. 2021a. « Les étudiants étrangers comme source de main-d’œuvre : transition vers la résidence permanente ». Rapports économiques et sociaux 1 (6) : 1 à 10. Produit no 36-28-0001 au catalogue de Statistique Canada.

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