Projections démographiques pour le Canada et ses régions sur les thèmes de l’immigration et de la diversité, 2016 à 2041 : aperçu des hypothèses et des scénarios

Par l’équipe de Demosim

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Remerciements

Ce rapport est le fruit du travail de l’équipe de Demosim. Les personnes suivantes font partie ou ont fait partie de l’équipe de Demosim au cours du développement des versions du modèle qui se basent sur le Recensement de 2016 : Arnaud Bouchard-Santerre, Patrice Dion, Stéphanie Langlois, Anne Milan, Jean-Dominique Morency, David Pelletier, Elham Sirag, Stéphanie Tudorovsky, Gabriel Vesco et Samuel Vézina du Centre de démographie; Dominic Grenier, Chantal Grondin, Danielle Léger et Amélie Lévesque de la Division des méthodes d’intégration statistique.

Le développement de la présente version de Demosim a bénéficié du support financier de Statistique Canada ainsi que de deux partenaires externes : Services aux Autochtones Canada (SAC) et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Des représentants de ces ministères ont été consultés en cours de route, par le biais d’un groupe de travail interministériel et d’un comité directeur interministériel.

Nous tenons à remercier Jonathan Chagnon pour toute l’aide qu’il nous a donnée lors de la préparation des différentes hypothèses ainsi qu’à Carol D’Aoust pour le travail de mise en forme de ce rapport et son support pour la diffusion des projections et de ses produits connexes. Merci également à Laurent Martel qui a révisé une version préliminaire de ce document

Introduction

Pour un quatrième cycle consécutif, Statistique Canada présente des projections démographiques ayant pour thèmes l’immigration et la diversité ethnoculturelle au Canada. Comme par le passé, ces projections sont produites à l’aide du modèle par microsimulation Demosim. Cette nouvelle itération de ces projections vise à intégrer les sources de données plus récentes, dont la plus importante est le Recensement de 2016, ainsi qu’à tenir compte des développements les plus récents en matière d’immigration et, dans la mesure du possible, de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’évolution démographique de la population canadienne. L’objectif ici est de produire des données prospectives pour la période allant de 2016 à 2041.

Ce nouvel exercice de projection sur les thèmes de l’immigration et de la diversité ethnoculturelle s’appuie largement sur les méthodes et le savoir-faire acquis lors des cycles précédents et les utilisateurs familiers ne seront pas dépaysés. Par contre, il se distingue des exercices précédents par la plus grande attention portée à l’incertitude lors des premières années de projection, un choix qui s’explique par le contexte démographique actuel marqué par une certaine volatilité, en conséquence de la pandémie de COVID-19 notamment, mais aussi pour répondre aux besoins de certains utilisateurs pour des données de projections sur un court horizon temporel.

Cet exercice de projection se distingue également par la gamme des produits disponibles aux utilisateurs. Ainsi, le rapport analytique diffusé autrefois (Statistique Canada, 2017) est maintenant remplacé par les trois produits suivants disponibles sur le site Web de Statistique Canada : 1) un tableau de données, 2) un outil de visualisation de données interactif (voir l’encadré 1 pour plus de détails sur ces produits), et 3) un rapport (celui-ci) qui vise à fournir une description des hypothèses et scénarios retenus pour ces projections. Quant aux aspects techniques du modèle, ils ont déjà été décrits dans le rapport suivant : Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 : aperçu des sources de données, méthodes, hypothèses et scénarios (Statistique Canada, 2021). Les lecteurs intéressés par les aspects plus techniques du modèle sont invités à consulter cette publication ainsi que l’encadré 2 du présent rapport.  

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Encadré 1. Produits de diffusion des résultats des projections démographiques sur les thèmes de l’immigration et de la diversité

Les analystes et les chercheurs qui souhaitent obtenir des résultats des présentes projections sont invités à consulter les produits suivants disponibles publiquement et gratuitement sur le site Web de Statistique Canada :

Article dans Le Quotidien

Le Quotidien est le bulletin de diffusion officielle des données de Statistique Canada. Un article spécial du Quotidien a été publié le jour de la diffusion de ces projections. Il comprend une brève présentation des principaux résultats des projections (Statistique Canada, 2022-1).

Tableau de données

Un tableau de données (tableau 17-10-0146-01  [Statistique Canada, 2022-2]) présente des effectifs projetés ventilés selon le groupe d’âge, le sexe, le groupe racisé, le statut des générations, le lieu de résidence (province, territoire et région métropolitaine de recensement) et le scénario de projection pour les années allant de 2016 à 2041.

Outil de visualisation de données interactif (tableau de bord)

Un outil de visualisation de données interactif (Statistique Canada, 2022-3) permet de consulter certains résultats de ces projections de manière dynamique. Les données servant de base à cet outil sont celles qui proviennent du tableau de données présenté au paragraphe précédent.

Données produites sur demande

Pour les utilisateurs qui ne peuvent trouver les données qui leur seraient utiles dans les produits présentés ci-dessus, il est possible de faire une demande de données personnalisées en contactant le service à la clientèle du Centre de démographie (statcan.demography-demographie.statcan@statcan.gc.ca). Les tableaux personnalisés sont réalisés suivant une approche de recouvrement des coûts.

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Population de base et modèle de projection

Le point de départ de la projection est le 10 mai 2016, date de référence du Recensement de la population canadienne de 2016. La population de base a été développée à partir du fichier de microdonnées du Recensement détaillé de 2016. De manière à ce que les données soient les plus représentatives possibles de la population canadienne à la date de référence du recensement, elles ont été ajustées afin de tenir compte de la population vivant en institutions et en logements collectifs, du sous-dénombrement net au recensement et de la population vivant dans des réserves indiennes ou établissements indiens partiellement dénombrés. À la suite de ces ajustements, la population de base de Demosim compte près de 9,1 millions d’enregistrements représentant 36 029 000 personnes.

Les projections ont été réalisées à l’aide du modèle de projection par microsimulation Demosim. Ce modèle permet de projeter un très grand nombre de caractéristiques de la population canadienne incluant des caractéristiques ethnoculturelles comme le lieu de naissance, le statut des générations et le groupe racisé. Par ailleurs, Demosim permet de produire des résultats à des échelons géographiques détaillés. Ainsi, les présentes projections sont élaborées à l’échelon des régions métropolitaines de recensement (RMR).

Afin de mettre à jour les caractéristiques projetées de la population en cours de simulation, Demosim modélise de nombreux évènements démographiques, tels que la fécondité, la mortalité et les migrations internes et internationales, ainsi que d’autres événements non démographiques, dont la « transmission » intergénérationnelle du groupe racisé ou encore les changements de niveau de scolarité pouvant survenir au cours de la vie. La liste complète des évènements modélisés par Demosim ainsi que les sources de données et les méthodes utilisées dans le modèle de projection sont décrites dans une autre publication (encadré 2).

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Encadré 2. Pour en connaître davantage sur la population de base, les sources de données et la méthodologie derrière ces projections

Pour obtenir plus de renseignements sur le contenu du modèle Demosim, la population de base, les sources de données et les méthodes utilisées pour modéliser les évènements dont tiennent compte les présentes projections, veuillez consulter les sections « Population de base », « Fonctionnalités générales et caractéristiques de Demosim » et « Composantes principales projetées par Demosim » de la publication Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 : aperçu des sources de données, des méthodes, des hypothèses et des scénarios (Statistique Canada, 2021).

Depuis la parution de cette publication, certaines modifications ont été apportées au modèle, en particulier aux modulesNote  d’émigration et d’acquisition de la citoyenneté canadienne. Une description mise à jour de ces deux modules est présentée à l’annexe A.

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Hypothèses

Cette section présente les principales hypothèses retenues pour ces projections. Ces hypothèses ont été élaborées en fonction de deux objectifs : 1) permettre d’estimer la sensibilité de certaines mesures de la diversité ethnoculturelle au Canada à certains aspects de l’immigration et à d’autres composantes démographiques, et 2) fournir une fourchette plausible d’évolution démographique pour certaines sous-populations (selon le groupe racisé, le lieu de naissance, etc.).

De façon à tirer le plus grand profit d’analyses préexistantes, plusieurs hypothèses retenues sont similaires à celles développées dans le cadre d’exercices de projections réalisés récemment par Statistique Canada. En particulier, on tire un grand avantage du travail d’analyse et de consultations effectuées dans le cadre de la préparation des Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043) (Statistique Canada, 2019-1), notamment en ce qui concerne les hypothèses en lien avec les principales composantes démographiques, soit l’immigration, l’émigration, la fécondité et la mortalitéNote . Il est possible d’en connaître davantage sur les justifications ayant mené au choix de ces hypothèses en consultant le rapport technique de ces projections qui s’intitule Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043) : rapport technique sur la méthodologie et les hypothèses (Statistique Canada, 2019-2). On y fait référence abondamment dans les paragraphes qui suivent. Par ailleurs, certaines hypothèses retenues pour les Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 (Statistique Canada, 2021) ont été reprises intégralement ici, plus particulièrement celles qui ont trait aux populations autochtones.

Le choix des hypothèses demeure intimement lié aux méthodes utilisées pour modéliser les différentes composantes projetées. Le lecteur trouvera un complément d’information dans la partie méthodologique du rapport intitulé Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 : aperçu des méthodes, sources de données, hypothèses et scénarios (Statistique Canada, 2021) et dans l’Annexe A du présent document.

Les paragraphes suivants présentent les hypothèses retenues en ce qui a trait à l’immigration, à l’émigration, aux résidents non permanents, à la migration interne, à la fécondité, à l’attribution du groupe racisé aux nouveau-nés et à la mortalitéNote  (tableau 1). Les hypothèses concernant les autres phénomènes sont résumées à la fin de la section.


Tableau 1
Aperçu des principales hypothèses retenues
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Aperçu des principales hypothèses retenues. Les données sont présentées selon Composante (titres de rangée) et Nombre d’hypothèses et Hypothèse(figurant comme en-tête de colonne).
Composante     Nombre d’hypothèses Hypothèse
Niveau d'immigration 1 Période 2016 à 2021
- Données observées provenant du Programme des estimations démographiques.
3 Période 2022 à 2024
- Faible : Bas de la fourchette du Plan des niveaux d'immigration d'IRCC pour le Canada, 2022 à 2024;
- Moyen : Valeur cible du Plan des niveaux d'immigration d'IRCC pour le Canada, 2022 à 2024;
- Fort : Haut de la fourchette du Plan des niveaux d'immigration d'IRCC pour le Canada, 2022 à 2024.
3 Période 2025 à 2041
- Faible : Atteinte progressive d'un taux d'immigration de 6,5 immigrants pour 1 000 habitants en 2041Tableau 1 Note 1;
- Moyen : Atteinte progressive d'un taux d'immigration de 8,3 immigrants pour 1 000 habitants en 2041Tableau 1 Note 1;
- Fort : Taux d'immigration de 11,9 immigrants pour 1 000 habitants maintenu constant.
Répartition provinciale et territoriale des immigrants à l'arrivée 1 Période 2016 à 2021
- Données observées provenant du Programme des estimations démographiquesTableau 1 Note 2.
2 Période 2022 à 2041Tableau 1 Note 3
- Répartition observée en 2021 convergeant linéairement vers la répartition moyenne observée entre 2007 et 2021 d'ici 2041;
- Répartition observée en 2021 convergeant linéairement vers la répartition moyenne observée entre 2017 et 2021 d'ici 2041.
Composition de l'immigration selon le lieu de naissanceTableau 1 Note 4 1 Période 2016 à 2021
- Données observées provenant du Programme des estimations démographiques.
2 Période 2022 à 2041
- Composition moyenne observée entre 2017 et 2021 convergeant linéairement vers la composition moyenne observée entre 2007 et 2021 d'ici 2041;
- Composition moyenne observée entre 2017 et 2021 maintenue constante jusqu'en 2041.
Émigration 3 Taux d'émigration nette
Période de mai 2016 à juin 2021
- Données observées provenant du Programme des estimations démographiques.
Période de juillet 2021 à décembre 2041
- Faible : Atteinte progressive d'un taux de migraproduction brutTableau 1 Note 5 de 1,2 émigrant pour 1 000 habitants en 2041;
- Moyen : Atteinte progressive d'un taux de migraproduction brutTableau 1 Note 5 de 1,5 émigrant pour 1 000 habitants en 2041;
- Fort : Atteinte progressive d'un taux de migraproduction brutTableau 1 Note 5 de 1,7 émigrant pour 1 000 habitants en 2041.
1 Écarts entre les groupes de la population
- Observés entre 1995 et 2016.
Effectifs des résidents non permanents 3 - Faible : Atteinte progressive d'un stock de 1 031 000 résidents non permanents en 2041;
- Moyen : Atteinte progressive d'un stock de 1 556 000 résidents non permanents en 2041;
- Fort : Atteinte progressive d'un stock de 1 947 000 résidents non permanents en 2041.
Migration interne 5 Volume et direction des flux migratoires
- Moyenne des flux observés au cours des périodes 1996-2001, 2001-2006, 2006-2011 et 2011-2016;
- Flux observés entre 2011 et 2016;
- Flux observés entre 2006 et 2011;
- Flux observés entre 2001 et 2006;
- Flux observés entre 1996 et 2001.
1 Écarts entre les groupes de la population
- Maintien des écarts moyens observés au cours des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016.
Fécondité 3 Indice synthétique de fécondité (ISF)
- Faible : Atteinte progressive d'un ISF de 1,40 enfant par femme en 2041Tableau 1 Note 6;
- Moyen : Atteinte progressive d'un ISF de 1,59 enfant par femme en 2041Tableau 1 Note 6;
- Fort : Atteinte progressive d'un ISF de 1,79 enfant par femme en 2041Tableau 1 Note 6.
1 Écarts entre les groupes de la population
- Maintien des écarts estimés entre 2015 et 2016.
Attribution du groupe racisé aux nouveau-nés 1 - Observée en 2016.
Mortalité 3 Hausse de l'espérance de vieTableau 1 Note 7
- Faible : Hommes = 83,5 ans / Femmes = 87,4 ans en 2041;
- Moyenne : Hommes = 84,8 ans / Femmes = 88,4 ans en 2041;
- Forte : Hommes = 85,8 ans / Femmes = 89,6 ans en 2041.
1 Écarts entre les groupes de la population
- Maintien des écarts estimés entre 2006 et 2016.

Immigration

Au cours des dernières années, de nombreux changements sont survenus quant au nombre d’immigrants reçus annuellement au Canada, à la destination des immigrants à leur arrivée et à la composition de l’immigration selon le lieu de naissance. Chacune de ces trois dimensions de l’immigration fait l’objet de plus d’une hypothèse de projection, ceci afin de refléter les fluctuations observées au fil du temps et l’incertitude qui leur est associée.

Nombre annuel d’immigrants

Pour la période allant de mai 2016 à décembre 2021, le nombre annuel d’immigrants s’ajoutant à la population canadienne au cours de la projection correspond aux effectifs estimés provenant du Programme des estimations démographiques (PED) et ayant pour source les données d’IRCC. À partir de janvier 2022, trois hypothèses distinctes ont été retenues : (immigration) faible, moyenne et forte.

En ce qui a trait à l’hypothèse d’immigration faible, le nombre d’immigrants de 2022 à 2024 correspond à la borne inférieure de la fourchette du Plan des niveaux d’immigration d’IRCCNote  publié en 2022 (le plan le plus récent disponible au moment de la préparation de ce rapport), soit 360 000 immigrants en 2022, 380 000 en 2023 et 390 000 en 2024. En 2024, ce nombre correspond à un taux d’immigration de 9,8 immigrants pour 1 000 habitantsNote . Pour les années subséquentes, l’hypothèse faible suppose une diminution progressive (logarithmique) du taux d’immigration mesuré en 2024 vers un taux d’immigration qui atteint 6,5 immigrants pour 1 000 habitants en 2041.

Les hypothèses moyenne et forte ont été élaborées de façon similaire. De 2022 à 2024, le nombre d’immigrants pour l’hypothèse moyenne correspond au nombre cible du plan d’immigration publié en 2022, soit 431 645 immigrants en 2022, 447 055 en 2023 et 451 000 en 2024 alors qu’il correspond à la borne supérieure du plan, soit 445 000 immigrants en 2022, 465 000 en 2023 et 475 000 en 2024, pour l’hypothèse forte. En 2024, les taux d’immigration correspondants sont de 11,3 immigrants pour 1 000 habitants dans le cas de l’hypothèse moyenne et de 11,9 immigrants pour 1 000 habitants dans le cas de l’hypothèse forteNote . Après 2024, le taux d’immigration mesuré en 2024 diminue suivant une interpolation cubique pour atteindre 8,3 immigrants pour 1 000 habitants en 2041 dans le cas de l’hypothèse moyenne alors qu’il est maintenu constant à 11,9 immigrants pour 1 000 habitants jusqu’à la fin de la projection pour l’hypothèse forte (graphique 1)Note .

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Graphique 1
Taux d'immigration selon l'hypothèse de projection, Canada, 2016 à 2041
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux d'immigration selon l'hypothèse de projection. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Estimé, Hypothèse faible, Hypothèse moyenne et Hypothèse forte, calculées selon pour mille unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Estimé Hypothèse faible Hypothèse moyenne Hypothèse forte
pour mille
2016 8,3 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2017 7,9 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2018 8,7 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2019 9,1 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2020 4,9 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2021 10,6 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2022 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 9,3 11,2 11,6
2023 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 9,7 11,4 11,9
2024 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 9,8 11,3 11,9
2025 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 9,0 11,3 11,9
2026 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 8,6 11,2 11,9
2027 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 8,2 11,0 11,9
2028 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 8,0 10,9 11,9
2029 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,8 10,7 11,9
2030 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,6 10,4 11,9
2031 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,4 10,2 11,9
2032 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,3 9,9 11,9
2033 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,2 9,7 11,9
2034 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,1 9,4 11,9
2035 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 7,0 9,2 11,9
2036 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 6,9 9,0 11,9
2037 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 6,8 8,8 11,9
2038 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 6,7 8,6 11,9
2039 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 6,6 8,5 11,9
2040 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 6,6 8,4 11,9
2041 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 6,5 8,3 11,9

Ces hypothèses s’inspirent grandement de celles qui ont été développées dans le cadre des Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043) (Statistique Canada, 2019-2). À l’instar de celles-ci, les hypothèses de ce nouvel exercice de projection tiennent compte des cibles du plus récent plan d’immigration publié par IRCC pour établir des cibles à court terme ainsi que des résultats de l’Enquête auprès d’experts sur les tendances démographiques futures de 2018 (Dion et coll., 2019) dans une perspective à long terme.

Ainsi, les cibles à long terme des hypothèses d’immigration moyenne et faible, qui proposent des taux de 8,3 pour 1 000 et de 6,5 pour 1 000 en 2041, sont tirées directement des résultats de l’enquêteNote Note . Dans le cas de l’hypothèse forte, la cible à long terme choisie est de 11,9 pour 1 000, ce qui est passablement plus élevé que celle établie à partir de l’enquête (10,8 pour 1 000). Ce choix permet de mieux refléter l’incertitude relative à cette composante en élargissant la fourchette de résultats possibles. Cela se fait dans un contexte caractérisé par des besoins importants en main-d’œuvre et où le haut de la fourchette du plus récent plan d’immigration a augmenté par rapport aux plans précédents, proposant des taux d’immigration de 11,9 pour 1 000 en 2023 et 2024, soit des niveaux jamais atteints au cours des dernières décennies. C’est dans la façon dont les taux d’immigration évoluent entre la période couverte par le plan d’immigration et les cibles fixées à long terme que ces hypothèses se distinguent le plus de celles retenues pour les projections démographiques pour le Canada.

Le choix d’une évolution cubique des taux vers la cible à long terme (8,3 pour 1 000) dans l’hypothèse moyenne permet :

  1. De conserver des taux relativement élevés dans les premières années de la projection. Cela assure une continuité avec les cibles du plan d’immigration et, par le fait même, avec les objectifs à court terme du gouvernement fédéral en matière d’immigration (notamment celui de soutenir l’économie face aux pénuries de main-œuvre).
  2. De donner un poids plus important aux prévisions à long terme fournis par les experts vers la fin de la période projetée. Il convient de rappeler que la cible de 8,3 pour 1 000 établie par les experts a été obtenue dans un contexte où l’immigration était déjà à la hausse. Globalement, les experts ont ainsi exprimé l’opinion que le taux d’immigration tendrait à retourner à long terme à un niveau plus près des valeurs historiques récentes.

L’évolution logarithmique dans l’hypothèse faible permet quant à elle de se rapprocher en quelques années seulement du niveau inférieur précisé par les experts, ce qui a l’avantage d’ouvrir très rapidement la fourchette de résultats vers le bas. Plusieurs arguments ont déjà été évoqués pour appuyer une possible baisse des taux d’immigration dans le futur, notamment les problèmes en lien avec l’intégration des immigrants, la capacité d’accueil limité des communautés ou une baisse du soutien de la population à l’égard de l’immigration (pour une discussion plus en profondeur sur le sujet voir Galbraith [2019]).

Enfin, le choix de maintenir fixe entre 2025 et 2041 le taux d’immigration à 11,9 pour 1 000 dans l’hypothèse forte s’appuie sur l’observation suivante : bien que le haut de la fourchette du plan d’immigration suppose que le taux de 11,9 pour 1 000 pourrait être atteint dans les prochaines années, jamais des taux d’immigration d’une telle ampleur n’ont été atteints au Canada au cours des dernières décennies (le taux le plus élevé depuis 1970 ayant été de 10,6 pour 1 000 en 2021). Par conséquent, on fait l’hypothèse, dans ces projections, que le taux d’immigration correspondant à la borne supérieure du plan d’immigration constitue un plafond.

Répartition provinciale et territoriale des immigrants à leur arrivée au Canada

La répartition géographique des immigrants à leur arrivée au Canada a une influence non négligeable sur la croissance démographique et la diversité ethnoculturelle observée au sein des diverses régions du pays. Pour la période allant de mai 2016 à décembre 2021, la projection de la répartition géographique des immigrants à l’arrivée est déterminée d’après les données observéesNote .

À partir de 2022, deux hypothèses distinctes sont proposées dans lesquelles la répartition géographique des immigrants observée en 2021 évolue linéairement de façon à atteindre en 2041 une répartition cible reflétant la moyenne observée au cours de la période allant de 2007 à 2021 dans la première hypothèse, et la moyenne observée au cours de la période 2017 à 2021 dans la seconde (graphique 2). Pour l’année 2022, un ajustement particulier est fait de manière à ce que la part des immigrants que le Québec recevrait corresponde à celle prévue dans les plans d’immigration d’IRCC et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec (MIFI)Note .

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Graphique 2
Répartition provinciale et territoriale des immigrants à l'arrivée selon la période d'immigration, Canada, 2007 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition provinciale et territoriale des immigrants à l'arrivée selon la période d'immigration. Les données sont présentées selon Province / Territoire (titres de rangée) et 2021, 2007 à 2021 et 2017 à 2021, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province / Territoire 2021 2007 à 2021 2017 à 2021
pourcentage
T.-N.-L. 0,3 0,3 0,4
Î.-P.-É. 0,5 0,5 0,6
N.-É. 1,9 1,2 1,7
N.-B. 1,1 0,9 1,3
Qc 11,7 16,9 13,7
Ont. 50,1 42,7 45,3
Man. 3,7 4,8 4,4
Sask. 2,5 3,5 3,9
Alb. 10,2 13,6 13,1
C.-B. 17,6 15,3 15,4
Yn 0,1 0,1 0,1
T.N.-O. 0,1 0,1 0,1
Nt 0,0 0,0 0,0

Pour ces deux hypothèses, un poids important est donné dans les premières années à la répartition géographique observée en 2021 (la dernière année observée). Une analyse des données historiques montre que la répartition géographique des immigrants à l’arrivée au Canada tend à évoluer lentement dans le temps et change peu d’une année à l’autre. Ainsi, la dernière année observée semble constituer le meilleur prédicteur pour la répartition géographique à venir à court terme.

La cible à long terme basée sur la moyenne observée des 15 dernières années (2007 à 2021) a été choisie dans le but de faire converger la répartition géographique vers un portrait moyen qui tient compte des fluctuations observées sur une période relativement longue. Quant à la cible à long terme basée sur la moyenne d’une période très récente (2017 à 2021), elle vise à fournir un portrait alternatif qui donne plus de poids à la conjoncture récente. Cette seconde hypothèse est particulièrement favorable aux provinces de l’Atlantique, à l’Ontario, à la Saskatchewan et aux territoires.

Composition de l’immigration selon le lieu de naissance

La composition de l’immigration selon le lieu de naissance est une composante qui a un impact directNote  sur la croissance démographique de différents sous-groupes de la population canadienne, en particulier des différents groupes racisés.

Au cours de la période allant de 2007 à 2021, 62 % des immigrants qui se sont installés au Canada étaient originaires d’Asie, 14 % d’Afrique, 12 % des Amériques, 11 % d’Europe et moins d’un pourcent de l’Océanie. Ces proportions ont fluctué assez peu au cours de la période. Des variations apparaissent toutefois d’une année à l’autre lorsque l’on désagrège les données à des échelons géographiques plus fins. Par exemple, bien que la proportion de nouveaux immigrants en provenance d’Asie soit demeurée relativement stable à environ 60 % au cours des dernières années, cela masque des variations régionales importantes (par pays ou groupe de pays) (graphique 3). En outre, les facteurs déterminant l’origine des immigrants sélectionnés pour venir vivre au Canada sont nombreux et difficiles à prévoir. Ils incluent notamment les changements dans les programmes gouvernementaux d’immigration ou les crises survenant dans le monde (surtout en ce qui concerne les réfugiés).

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Graphique 3
Répartition des immigrants à l'arrivée selon le lieu de naissance et l'année d'immigration, Canada, 2007 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition des immigrants à l'arrivée selon le lieu de naissance et l'année d'immigration. Les données sont présentées selon Lieu de naissance (titres de rangée) et 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Lieu de naissance 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
pourcentage
Amérique du Nord, centrale et du Sud 11,5 11,0 10,5 9,3 9,3 8,8 8,6 8,8 6,9 6,8 7,4 7,9 7,9 9,4 10,0
Antilles et Bermudes 3,4 3,7 3,6 3,8 4,9 4,7 4,1 3,9 3,5 3,4 3,4 3,0 2,6 2,7 2,7
Europe de l’Ouest 3,1 3,6 3,8 3,0 2,9 3,4 2,9 2,6 2,9 2,8 2,9 2,5 2,1 3,1 3,6
Europe de l’Est 6,6 5,6 5,4 4,9 4,3 4,2 4,4 4,0 3,9 4,2 4,0 3,3 2,9 3,2 2,3
Reste de l'Europe 4,8 5,0 4,8 4,2 3,6 3,6 3,7 4,2 4,6 4,2 4,0 3,8 3,5 3,7 3,4
Afrique de l’Est 2,8 2,8 2,8 3,1 3,6 3,4 3,7 2,8 2,8 3,6 3,9 4,2 5,0 4,0 3,7
Afrique du Nord 4,9 5,3 6,3 6,6 6,1 5,9 5,3 4,4 4,2 3,5 3,7 4,0 4,1 5,5 3,5
Reste de l'Afrique 4,2 3,9 4,5 4,6 4,3 5,4 5,8 5,5 5,1 5,2 5,8 7,3 7,6 7,4 6,8
Asie de l’Ouest et centrale et Moyen-Orient 10,7 10,4 10,6 10,9 11,7 9,7 11,2 12,9 14,1 19,2 12,0 12,2 11,5 11,7 11,1
Chine, Hong Kong et Macao 12,2 12,7 12,2 11,3 12,1 13,5 13,8 10,0 7,6 9,6 11,2 9,9 9,5 9,7 8,4
Reste de l'Asie de l’Est 4,3 4,7 3,9 3,5 3,2 3,0 2,5 2,5 2,1 2,0 2,1 2,2 2,5 2,5 2,7
Philippines 8,3 10,0 11,3 13,6 14,7 13,2 11,3 15,3 18,6 14,0 14,2 10,9 8,1 5,9 4,5
Reste de l'Asie du Sud-Est 3,2 2,5 2,3 2,1 1,6 1,4 1,6 2,0 1,8 1,7 1,8 1,7 2,0 2,2 2,0
Inde 12,0 11,3 11,6 11,9 10,8 11,9 12,7 14,7 14,5 13,5 18,0 21,5 24,9 23,1 31,4
Reste de l'Asie du Sud 7,3 6,8 6,0 6,5 6,4 7,3 7,8 5,8 6,6 5,5 4,9 4,9 5,0 5,0 3,5
Océanie et autres lieux de naissance 0,6 0,6 0,6 0,5 0,6 0,6 0,6 0,7 0,7 0,7 0,8 0,8 0,8 0,8 0,6

Compte tenu de l’incertitude entourant l’évolution future de la composition de l’immigration selon le lieu de naissance, deux hypothèses ont été retenues, chacune ayant été établie à l’échelon des provinces et territoiresNote .

Pour la période entre mai 2016 et décembre 2021, la répartition projetée des nouveaux immigrants selon le lieu de naissance est déterminée d’après les données obtenues d’IRCC. Puis, entre 2022 et 2041, deux hypothèses sont proposées. La première hypothèse suppose que la répartition des nouveaux immigrants selon le lieu de naissance évoluerait linéairement à partir d’une répartition moyenne estimée sur la période 2017 à 2021 vers une cible en 2041 qui correspond à la répartition moyenne estimée sur la période 2007 à 2021. La seconde hypothèse suppose pour sa part que la répartition moyenne des immigrants selon le lieu de naissance demeurerait constante, correspondant à la répartition moyenne observée récemment (2017 à 2021). Une comparaison des deux hypothèses montre que la seconde est plus favorable à l’immigration en provenance de l’Inde et plus défavorable à celle en provenance de la Chine et des Philippines.  

Émigration

L’émigration est un phénomène démographique qui est difficile à estimer au Canada, notamment en raison du fait que les personnes quittant le pays n’ont pas l’obligation légale de déclarer leur départ (Bérard-Chagnon, 2018). On sait cependant que le nombre d’émigrants se situe bien en deçà de celui des immigrants. Par exemple, entre juillet 2016 et juin 2021, 1 400 000 immigrants se sont établis au Canada, alors que l’émigration nette, c’est-à-dire le nombre d’émigrants moins le nombre d’émigrants de retour plus le solde de l’émigration temporaire, était estimée à 145 000 personnesNote .

Comme pour les niveaux d’immigration, trois hypothèses ont été retenues quant à l’évolution future des niveaux de l’émigration nette : une hypothèse d’émigration faible, moyenne et forte. Ces hypothèses ont été choisies de manière à s’assurer de la meilleure cohérence possible avec celles élaborées pour les Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043)Note  tout en tenant compte des développements les plus récents pour cette composante.

Les données récentes affichent un changement dans l’évolution des taux d’émigration nette. Entre 2016 et 2019, les taux d’émigration nette ont connu une diminution constante, laquelle s’est poursuivie en 2020 et 2021 en raison de la pandémie de COVID-19 et plus précisément de la fermeture des frontières qui s’ensuivit. À ce stade-ci, il est difficile de prédire si cette baisse des taux, qui a débuté quelques années avant la pandémie, se poursuivra ou si, au contraire, les taux retourneront à des niveaux plus près des moyennes des périodes passées. En raison de cette incertitude accrue, les hypothèses sélectionnées fournissent une plus large fourchette de résultats que les projections démographiques pour le Canada diffusées en 2019.

Pour la période allant de mai 2016 à juin 2021, les taux d’émigration nette par âge pour l’ensemble canadien obtenus du PED sont appliqués directement dans la projection. Un ajustement par province et territoire est ensuite effectué de manière à refléter les estimations de l’émigration nette pour ces géographies pour cette période. C’est à partir de juillet 2021 que les trois hypothèses retenues divergent.

Bien que dans le modèle de projection seule la composante d’émigration nette est projetée, les hypothèses, elles, sont développées séparément pour chacune des trois composantes constituant l’émigration nette. Ainsi, les hypothèses finales relatives à l’émigration nette résultent de la combinaison des hypothèses retenues pour chacune des trois composantes qui la composent. 

Selon l’hypothèse faible, le taux de migraproduction brutNote  (TMPB) (reflétant l’émigration nette) observé en 2020-2021 (0,6 pour 1 000) à l’échelon du Canada va converger vers un taux de 1,2 pour 1 000 fixé en 2030-2031Note  puis demeurera constant à ce niveau jusqu’en fin de projection. Cette hypothèse a été obtenue en combinant les hypothèses suivantes développées pour l’émigration, l’émigration de retour et le solde de l’émigration temporaire :

  • Émigration : on suppose que le TMPB d’émigration observé en 2020-2021 va converger de façon logarithmique vers une cible en 2030-2031 correspondant au dernier point de données observé avant la pandémie (2018-2019), soit le niveau le plus bas observé avant la pandémie de COVID-19. Ce taux est ensuite maintenu constant jusqu’en fin de projection.
  • Émigration de retour : le nombre d’émigrants de retour est quant à lui dérivé à partir d’une hypothèse sur l’évolution du ratio entre le nombre d’émigrants de retour et le nombre d’émigrants. L’hypothèse choisie suppose que le ratio observé en 2020-2021 va augmenter de façon logarithmique pour atteindre en 2030-2031 celui prévu cette année-là dans l’hypothèse faible des projections démographiques pour le Canada (Sirag et Dion, 2019). Par la suite, on suppose que ce ratio demeure constant.
  • Solde de l’émigration temporaire : on suppose que le TMPB du solde de l’émigration temporaire observé en 2020-2021 va converger de façon logarithmique d’ici 2030-2031 vers le TMPB moyen observé lors de la période 2006 à 2016, puis que ce taux va demeurer constant par la suite jusqu’en 2041-2042.

Selon l’hypothèse forte, le TMPB (reflétant l’émigration nette) observé en 2020-2021 (0,6 pour 1 000) à l’échelon du Canada s’accroîtra rapidement pour atteindre 1,6 pour 1 000 en 2025-2026, puis augmentera plus lentement par la suite pour atteindre 1,7 pour 1 000 en 2041-2042. Cette hypothèse repose sur les trois hypothèses suivantes propres à chacune des composantes de l’émigration nette :

  • Émigration : on suppose que le TMPB d’émigration observée en 2020-2021 va converger de façon logarithmique d’ici 2025-2026 vers le taux prévu cette année-là dans l’hypothèse forte des projections démographiques pour le Canada (Sirag et Dion, 2019). Après 2025-2026, on suppose que le taux évoluera de la même façon que dans l’hypothèse forte de ces mêmes projections.
  • Émigration de retour : on suppose que le ratio entre le nombre d’émigrants de retour et le nombre d’émigrants observé en 2020-2021 va converger d’ici 2025-2026 vers le ratio retenu dans l’hypothèse forte des projections démographiques pour le Canada pour cette année-là (Sirag et Dion, 2019). On suppose également que ce ratio suivra la même tangente que dans cette dernière hypothèse par la suite.
  • Solde de l’émigration temporaire : on fait l’hypothèse que le TMPB du solde de l’émigration temporaire observé en 2020-2021 va converger de façon logarithmique d’ici 2025-2026 vers le TMPB moyen observé lors de la période 2006 à 2016, puis que ce taux va demeurer constant par la suite jusqu’en 2041-2042.

Les hypothèses faible et forte fournissent des valeurs extrêmes quant à l’évolution possible de l’émigration nette dans le futur. C’est à partir de ces deux extrêmes que l’on dérive l’hypothèse moyenne. Celle-ci est obtenue en faisant la moyenne des TMPB des hypothèses faible et forte. Selon l’hypothèse moyenne, le TMPB atteindrait 1,5 pour 1 000 en 2041-2042. Le tableau 2 fourni un résumé des trois hypothèses.


Tableau 2
Taux de migraproduction brut (émigration nette) selon l'hypothèse de projection, Canada, 2015-2016 à 2041-2042
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux de migraproduction brut (émigration nette) selon l'hypothèse de projection. Les données sont présentées selon Période (titres de rangée) et Estimé, Hypothèse faible, Hypothèse moyenne et Hypothèse forte, calculées selon pour mille unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Période Estimé Hypothèse faible Hypothèse moyenne Hypothèse forte
pour mille
2015-2016 1,5 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2016-2017 1,1 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2017-2018 0,9 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2018-2019 0,8 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2019-2020 0,0 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2020-2021 0,6 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2021-2022 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 0,4 0,6 0,8
2022-2023 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 0,8 1,1 1,4
2023-2024 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 0,9 1,2 1,5
2024-2025 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,0 1,3 1,6
2025-2026 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,1 1,4 1,6
2026-2027 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,1 1,4 1,6
2027-2028 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,6
2028-2029 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,6
2029-2030 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,7
2030-2031 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,7
2031-2032 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,7
2032-2033 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,7
2033-2034 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,4 1,7
2034-2035 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2035-2036 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2036-2037 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2037-2038 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2038-2039 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2039-2040 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2040-2041 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7
2041-2042 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,2 1,5 1,7

La composition des émigrants est établie d’après les données observées de 1995 à 2016 obtenues d’un appariement de la Banque de données administratives longitudinales (DAL) à la Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM). L’analyse de ces données montre que les caractéristiques des émigrants sont demeurées stables au fil du temps. C’est la raison pour laquelle une seule hypothèse est proposée. Selon cette hypothèse, les immigrants établis au Canada depuis 15 ans ou moins ont une plus forte propension à émigrer que le reste de la population, à l’exception de certains immigrants arrivés depuis moins de trois ans dont le lieu de naissance n’est pas l’Europe de l’Ouest ou du Nord, l’Amérique du Nord ou l’Asie de l’Est.

Résidents non permanents

Les résidents non permanents (RNP) sont des personnes qui ont légalement et provisoirement obtenu le droit de vivre au Canada en vertu d’un permis de résident temporaire, en plus des membres de leur famille qui vivent avec eux. Ils comprennent les personnes titulaires d’un permis de visite, d’un permis de travail, d’un permis d’études ou d’un permis ministériel, ainsi que les demandeurs du statut de réfugié (Statistique Canada, 2016).

Depuis le début des années 2000, hormis à certaines rares occasions, la population des RNP au Canada s’est accrueNote . Entre 2016-2017 et 2018-2019, le solde des RNP (c’est-à-dire la différence entre le nombre de RNP entrant au pays et ceux qui en sortent) a même surpassé 100 000 personnes annuellement, du jamais vu sur une période de trois ans depuis que des données pour cette composante sont colligées. Par la suite, la pandémie de COVID-19 a fortement entravé les entrées et les sorties des RNP du pays ; le solde des RNP a diminué en 2019-2020 et en 2020-2021 (devenant même négatif pour cette année). Les données préliminaires pour 2021-2022 montrent un retour de l’augmentation du solde des RNP par rapport à l’année précédenteNote .

Au cours des dernières années, IRCC a effectué des changements substantiels à ses programmes afin de faciliter l’admission d’étudiants internationaux et de travailleurs dans des secteurs jugés essentiels ou présentant des besoins urgents en main-d’œuvre (Griffith, 2022). Le nombre de titulaires de permis d’études a ainsi plus que doublé entre 2013 et 2019 (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2022-2). Bien que la pandémie ait eu pour conséquence une baisse, en 2020, du nombre de personnes ayant un permis d’études, de titulaires de permis dans le cadre du Programme de mobilité internationale (PMI) et de titulaires de permis dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires (TET), on note un retour, dès 2021, à des nombres très similaires à ceux observés en 2019 pour ces trois catégories de RNP (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2022-3; 2022-4).

À partir de 2020, afin de pallier à certains obstacles causés par la pandémie, IRCC a adopté un certain nombre de mesures temporaires pour faciliter l’entrée ou le maintien des RNP au pays (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2022-1). Par exemple, des mesures supplémentaires ont été prises afin de remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs de l’économie canadienne. Ces mesures touchent principalement les travailleurs étrangers (Emploi et Développement social Canada, 2022) mais aussi les étudiants et les visiteurs (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2022-5). De plus, des programmes ont également été conçus pour accueillir les Ukrainiens désireux de fuir la guerre (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, 2022-6). Toutes ces mesures ont le potentiel d’augmenter le nombre de RNP vivant au Canada dans les années à venir, bien qu’il soit difficile d’estimer l’ampleur des impacts. C’est dans ce contexte que les trois hypothèses retenues quant à l’évolution future de la population des RNP ont été développées.

Il est à noter que les effectifs de RNP au départ de la projection reflètent des estimations (ajustées) du Recensement de 2016. Le nombre total de RNP qui en résulte est de 538 000 personnesNote . À partir de ce point de départ, on fait évoluer dans le temps la taille de cette population en ajoutant ou en soustrayant (selon l’hypothèse choisie) le solde annuel des RNP.

Pour la période allant de mai 2016 à juin 2021, on suppose que les effectifs de RNP évoluent en ajoutant ou en soustrayant (selon le cas) les soldes annuels de RNP publiés par le PED à l’échelon des RMR. Par la suite, trois hypothèses de projection sont proposées. Dans tous les cas, ces hypothèses supposent une hausse de la population des RNP dans les premières années.

Selon l'hypothèse moyenne, la variation annuelle du solde des RNP pour l’année 2021-2022 est fixée à 145 000 personnes, ce qui correspond à la moyenne observée au cours des trois dernières années précédant la pandémie, soit de 2016-2017 à 2018-2019. Les variations annuelles nettes observées au cours de ces années constituaient un niveau record. On s’attend, compte tenu du contexte récent, que ces niveaux puissent à nouveau être atteints à très court terme. Par la suite, l’hypothèse suppose une évolution à la baisse du solde des RNP (qui demeurerait tout de même positif) suivant une courbe logarithmique, suggérant une diminution plus rapide au début de la projection et plus lente vers la fin, de façon à atteindre un solde nul sur une période 10 ans. À partir de 2030-2031 et jusqu’à la fin de la projection, le solde est maintenu à zéro et le nombre de RNP demeure stable. Cela implique que pour chaque résident non permanent quittant le pays ou devenant immigrant, un autre RNP est admis. Ainsi, en 2041, le nombre de RNP atteindrait 1 556 000 personnes selon cette hypothèse (graphique 4).

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Graphique 4
Nombre de résidents non permanents selon l'hypothèse de projection, Canada, 2016 à 2041
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Nombre de résidents non permanents selon l'hypothèse de projection. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Estimé, Hypothèse faible, Hypothèse moyenne et Hypothèse forte, calculées selon en milliers unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Estimé Hypothèse faible Hypothèse moyenne Hypothèse forte
en milliers
2016 538 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2017 655 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2018 818 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2019 986 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2020 1 063 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2021 1 020 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2022 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 112 1 165 1 188
2023 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 168 1 268 1 349
2024 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 204 1 347 1 496
2025 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 225 1 408 1 625
2026 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 234 1 455 1 732
2027 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 230 1 492 1 816
2028 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 223 1 519 1 878
2029 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 213 1 539 1 918
2030 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 201 1 551 1 939
2031 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 186 1 556 1 947
2032 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 171 1 556 1 947
2033 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 154 1 556 1 947
2034 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 136 1 556 1 947
2035 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 118 1 556 1 947
2036 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 100 1 556 1 947
2037 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 083 1 556 1 947
2038 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 067 1 556 1 947
2039 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 053 1 556 1 947
2040 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 041 1 556 1 947
2041 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1 031 1 556 1 947

Selon l’hypothèse forte, on suppose pour 2021-2022 que le solde des RNP correspondra à la valeur la plus élevée observée dans les années récentes précédant la pandémie, soit 168 500. Cette valeur, observée en 2018-2019, est également la plus élevée jamais enregistrée. Par la suite, à l’instar de l’hypothèse moyenne, le solde annuel évoluera pour atteindre une valeur nulle après 10 ans mais en suivant cette fois une évolution cubique, suggérant une trajectoire qui, par rapport à une trajectoire linéaire, diminue plus lentement dans la première moitié de la projection et plus rapidement dans la seconde moitié. Selon cette hypothèse, le nombre de RNP atteindrait 1 947 000 personnes en 2041.

Enfin, l’hypothèse faible suppose qu’il y aura une augmentation à court terme du nombre de RNP, mais que le solde cumulé sur la période 2021-2022 à 2042-2043 sera nul. Ainsi, selon cette hypothèse, le solde des RNP pour 2021-2022 correspond à la moyenne des cinq dernières années précédant la pandémie puis diminue pour atteindre un solde de zéro en cinq ans. Ensuite, le solde diminue suivant une interpolation cubique de sorte que les gains cumulés sur la période atteignent zéro en 2043. En 2041, cette hypothèse suppose que le nombre de RNP atteindrait 1 031 000.

Ces trois hypothèses sont assorties à une seule hypothèse quant à la répartition géographique du solde annuel des RNP selon la région de résidence. Cette hypothèse se fonde sur une analyse réalisée à partir des données (ajustées) des recensements de 2001, 2006 et 2016 et de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011. Cette analyse révèle que la répartition géographique des effectifs de RNP est remarquablement stable dans le temps et que les variations observées d’une période à l’autre sont généralement petites. Au final, on fait l’hypothèse que la répartition géographique du solde annuel des RNP demeurera stable entre 2021-2022 à 2041-2042 et qu’elle correspondra à la moyenne de la répartition géographique des effectifs de RNP observées en 2001, 2006, 2011 et 2016.

Migration interne

La migration interne concerne les mouvements des personnes entre les différentes régions du Canada. L’analyse des données montre que la migration interne est l’une des composantes qui, au fil du temps, est parmi les plus volatiles. Les flux migratoires sont en effet particulièrement sensibles à divers facteurs sociaux et économiques (Chastko, 2021 ; Statistique Canada, 2019-2 ; Smith, 1986). Par ailleurs, pour certaines régions, la migration constitue une composante non négligeable, voire la plus importante de l’accroissement (tableau 3). Pour toutes ces raisons, cinq hypothèses distinctes ont été retenues dans le cadre des présentes projections. Pour toutes les hypothèses, pour la période allant de mai 2016 à juin 2021, les tailles des flux migratoires à l’échelon des RMR ont été calibrées de manière à refléter les données du PED.


Tableau 3
Migration nette selon la région, Canada, 1996-2001 à 2011-2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Migration nette selon la région. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et 1996-2001, 2001-2006, 2006-2011 et 2011-2016, calculées selon en milliers unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région 1996-2001 2001-2006 2006-2011 2011-2016
en milliers
Terre-Neuve-et-Labrador
St. John's -6,3 3,1 6,2 2,5
Reste de Terre-Neuve-et-Labrador -25,7 -10,7 -1,5 0,9
Île-du-Prince-Édouard -0,2 0,4 0,4 -0,8
Nouvelle-Écosse
Halifax 8,0 -1,4 -1,8 -6,6
Reste de la Nouvelle-Écosse -10,3 -7,1 -1,7 -2,3
Nouveau-Brunswick
Moncton 2,1 3,4 3,3 0,2
Saint John -2,4 -3,5 0,5 -2,7
Reste du Nouveau-Brunswick -9,0 -11,2 -4,8 -5,7
Québec
Saguenay -6,2 -4,9 -1,7 -0,7
Québec -14,9 5,6 3,2 -1,4
Sherbrooke -0,3 2,5 -1,9 -0,5
Trois-Rivières -2,6 -0,7 -1,0 1,0
Montréal -2,6 -36,4 -51,5 -66,0
Ottawa - Gatineau (partie du Québec) 2,5 9,1 6,8 -1,0
Reste du Québec -31,2 11,3 22,6 28,3
Ontario
Ottawa - Gatineau (partie de l'Ontario) 27,6 -2,4 11,2 -1,7
Kingston 0,8 0,2 -1,2 -3,3
Belleville -0,9 2,6 1,1 1,7
Peterborough 0,4 2,6 -0,1 1,8
Oshawa 18,5 19,9 9,2 9,9
Toronto -44,2 -107,7 -73,4 -111,6
Hamilton 17,3 0,1 0,5 5,7
St. Catharines - Niagara 3,2 -0,6 -3,0 9,1
Kitchener - Cambridge - Waterloo 8,9 6,3 -2,6 -5,5
Brantford 1,8 3,3 2,3 3,5
Guelph 3,7 0,6 -2,1 -0,8
London -0,7 -0,1 -4,6 -2,9
Windsor 6,2 -3,2 -9,0 1,8
Barrie 22,3 17,0 4,2 4,6
Grand Sudbury -8,0 0,0 -1,5 -1,7
Thunder Bay -5,3 -0,4 0,6 -1,1
Reste de l'Ontario -0,3 36,9 20,5 51,4
Manitoba
Winnipeg -8,8 -12,0 -11,2 -16,9
Reste du Manitoba -11,1 -10,0 -0,8 -1,1
Saskatchewan
Regina -6,5 -4,1 3,5 1,1
Saskatoon -2,2 -4,8 3,8 1,5
Reste de la Saskatchewan -18,1 -18,4 9,3 -1,4
Alberta
Lethbridge 1,9 1,6 2,8 2,6
Calgary 58,8 29,2 -4,3 28,2
Edmonton 29,5 32,1 15,8 35,1
Reste de l'Alberta 32,3 30,4 15,5 3,4
Colombie-Britannique
Kelowna 9,1 12,9 10,3 11,2
Vancouver -19,5 -21,7 -9,0 -23,3
Victoria 2,7 8,0 7,9 8,1
Abbotsford - Mission 2,9 0,7 -0,2 3,1
Reste de la Colombie-Britannique -17,2 23,5 28,4 43,0
Yukon -2,8 -0,2 0,6 0,6
Territoires du Nord-Ouest -2,8 -0,9 -1,2 -1,3
Nunavut -0,3 -0,3 0,2 0,1

La première hypothèse est la même que celle utilisée pour les Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 (Statistique Canada, 2021). Selon cette hypothèse, la contribution de la migration interne à l’accroissement démographique des différentes régions se veut un reflet de ce qui a été observé en moyenne au cours des périodes intercensitaires 1996-2001, 2001-2006, 2006-2011 et 2011-2016. Les quatre autres hypothèses se distinguent par le fait que la contribution de la migration à l’accroissement des régions ne se base pas sur la moyenne des quatre périodes, mais sur une seule de ces quatre périodes : 2011 à 2016 dans la deuxième hypothèse, 2006 à 2011 dans la troisième, 2001 à 2006 dans la quatrième et 1996 à 2001 dans la cinquième.

Une seule hypothèse a été retenue quant à la composition des flux migratoires. Cette hypothèse est la même que celle retenue pour les Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 (Statistique Canada, 2021). Celle-ci est cohérente avec la composition moyenne de la migration observée au cours de la combinaison des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016. L’analyse des données des recensements de 2001, 2006 et 2016 et de l’ENM de 2011 montre que la composition des flux migratoires est plutôt stable au fil du temps.

Des analyses produites à l’aide des données de recensements montrent que certains groupes de population sont plus susceptibles de migrer que d’autres. C’est le cas notamment des personnes hautement scolarisées, des personnes âgées de 15 à 34 ans, des personnes sans enfant, des personnes connaissant à la fois l’anglais et le français, ainsi que des immigrants, surtout ceux arrivés récemment au Canada. Les immigrants diffèrent également des non-immigrants de par leurs préférences en termes de destination, étant notamment moins enclins à déménager vers une région hors RMR (Statistique Canada, 2017). À l’inverse, les personnes appartenant à un groupe racisé sont moins susceptibles de migrer que le reste de la population. Ces observations valent à l’échelon national, mais peuvent différer légèrement d’une région à une autre (Dion et Coulombe, 2008).

Notons que le volume et la direction des flux migratoires sont déterminés à l’aide de la variable de mobilité cinq ans des recensements de 2001, 2006 et 2016 et de l’ENM de 2011. Parce qu’elle couvre un grand nombre d’années, cette variable montre un portrait robuste des schèmes migratoires interrégionaux observés dans le passé. À l’opposé, la désagrégation des taux de migration selon les caractéristiques des individus est pour sa part effectuée à l’aide de la variable de mobilité un an des recensements de 2001, 2006 et 2016 et de l’ENM de 2011. Parce qu’elle ne couvre les migrations que sur une seule année, donc près du moment de la migration, cette variable reflète mieux les caractéristiques des migrants (voir Statistique Canada 2021 pour plus de détails)Note .

Fécondité

La fécondité, comme la mortalité et les migrations internationales, est une des composantes principales de l’accroissement démographique au Canada. Elle joue également un rôle de premier plan dans l’évolution de la structure par âge de la population. 

L’indice synthétique de fécondité (ISF) est en constante diminution depuis quelques années. Celui-ci est passé de 1,69 enfant par femme en 2008 à 1,47 en 2019Note . En 2020, cette baisse s’est accentuée et l’ISF a atteint un niveau historiquement bas de 1,40 enfant par femme. Les raisons précises de cette dernière baisse, la plus importante observée d’une année à l’autre depuis 2008, sont difficiles à établir. Il peut s’agir d’une poursuite de la tendance observée depuis près de 13 ans, mais elle pourrait aussi être due en partie à la pandémie de COVID-19. La fermeture des frontières pendant les premiers mois de la pandémie pourrait aussi avoir eu un impact en réduisant le nombre de personnes entrant au pays et ayant un enfant peu après leur arrivée.

Pour ce qui est de 2021, des données pour le Québec et la Colombie-Britannique montrent qu’entre décembre 2020 et février 2021 le nombre de naissances était bien plus bas que pour la même période l’année précédente (Institut de la statistique du Québec, 2022 ; BC Stat, 2022). Par contre, de mars à décembre 2021, le nombre de naissances a surpassé celui de l’année précédente, si bien qu’au total il y a eu plus de naissances en 2021 qu’en 2020, et autant qu’en 2019Note . Quant à l’Ontario, on note une augmentation de 0,9 % des naissances au premier trimestre de 2021 comparativement à celui de 2020 (Gouvernement de l’Ontario, 2022).

Des études montrent qu’en période de grande incertitude, les gens tendent à éviter d’apporter des changements importants à leur vie, comme avoir un enfant (Sobotka et coll., 2011; Alderotti et coll., 2019). Faisant écho à ce qui précède, les résultats de l’Enquête sociale canadienne – COVID-19 et bien-être menée entre avril et juin 2021 montrent que près de 19 % des personnes de 15 à 49 souhaitaient désormais avoir moins d’enfants ou désiraient reporter la venue d’un enfant en raison de la pandémie de COVID-19 (alors que seulement 4 % mentionnaient qu’elles souhaitaient avoir plus d’enfants ou un enfant plus tôt que précédemment prévu) (Fostik et Galbraith, 2021).

Pour la période allant de 2016 à 2020, les taux utilisés dans la projection correspondent à ceux observés à l’échelon du Canada au cours de la période. Un ajustement des naissances par province et territoire est effectué de manière à refléter les estimations du PED pour cette période. À partir de 2021, trois hypothèses de fécondité distinctes sont proposées. Ces hypothèses sont cohérentes avec celles développées dans les Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043) (Galbraith et coll., 2019). Ainsi, chaque hypothèse est le fruit de la combinaison de tendances récentes (2009 à 2019) et des cibles établies à long termeNote . Par contre, contrairement aux Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043), les tendances à court terme ont été calculées à l’échelon du Canada plutôt qu’à celui des provinces et territoires, ce qui signifie que l’on fait l’hypothèse que la fécondité va évoluer de la même façon dans toutes les provinces et tous les territoires au cours de la projection.

Les hypothèses ont été élaborées en tenant compte du contexte actuel évoqué plus haut, soit de la baisse observée de la fécondité et des soubresauts vraisemblablement occasionnés par la pandémie. Selon l’hypothèse moyenne, l’ISF atteindra 1,45 en 2021, diminuera légèrement pour atteindre 1,44 en 2024, puis grimpera de façon soutenue pour rejoindre la cible de 1,59 en 2041 (graphique 5).

Graphique 5

Tableau de données du graphique 5 
Graphique 5
Indice synthétique de fécondité selon l’hypothèse de projection, Canada, 2016 à 2041
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Indice synthétique de fécondité selon l’hypothèse de projection. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Estimé, Hypothèse faible, Hypothèse moyenne et Hypothèse forte, calculées selon enfant par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Estimé Hypothèse faible Hypothèse moyenne Hypothèse forte
enfant par femme
2016 1,59 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2017 1,54 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2018 1,50 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2019 1,47 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2020 1,40 Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise Note ..: indisponible pour une période de référence précise
2021 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,35 1,45 1,51
2022 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,32 1,44 1,52
2023 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,30 1,44 1,53
2024 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,29 1,44 1,54
2025 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,28 1,44 1,55
2026 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,28 1,45 1,57
2027 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,28 1,45 1,58
2028 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,28 1,46 1,59
2029 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,28 1,46 1,60
2030 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,29 1,47 1,62
2031 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,29 1,48 1,63
2032 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,30 1,49 1,64
2033 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,31 1,50 1,66
2034 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,32 1,51 1,67
2035 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,33 1,52 1,69
2036 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,34 1,53 1,70
2037 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,35 1,54 1,72
2038 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,36 1,55 1,74
2039 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,37 1,56 1,75
2040 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,39 1,58 1,77
2041 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 1,40 1,59 1,79

L’hypothèse forte suppose pour sa part un rebond substantiel de la fécondité dès 2021 avec un ISF de 1,51, et une hausse constante vers une cible fixée à 1,79 en 2041. Enfin, l’hypothèse faible suppose que l’ISF diminuera pour atteindre 1,28 en 2027 puis remontera pour atteindre la cible de 1,40 établie en 2041. Prenant pour point de départ le faible niveau de l’ISF estimé en 2020 (1,40) et supposant une poursuite des tendances baissières récentes ainsi que des effets potentiels de la pandémie, cette hypothèse est une révision à la baisse de l’hypothèse de fécondité faible proposée dans les projections démographiques pour le Canada de 2019 (Statistique Canada 2019-2).

Une seule hypothèse a été conservée quant aux écarts relatifs de fécondité selon certaines caractéristiques incluant le groupe racisé, le lieu de naissance, le statut d’immigrant et le temps écoulé depuis l’immigration, le statut des générations, la catégorie d’admission des immigrants, le groupe autochtone, le statut d’Indien inscrit, l’état matrimonial, la scolarité, la langue maternelle et le lieu de résidence détaillée. Cette hypothèse suppose un maintien des écarts de fécondité entre groupes tels qu’ils ont été estimés en 2015-2016. La décision de n’utiliser qu’une seule hypothèse se fonde sur une analyse des tendances passées qui tend à montrer que les écarts de fécondité entre les groupes demeurent relativement stables au fil du temps (Morency et Caron-Malenfant, 2014) (voir le graphique 6 pour un exemple d’évolution de la fécondité pour les différents groupes racisés). Parmi les caractéristiques individuelles les plus corrélées à la fécondité, on note que les personnes vivant en union (marié ou en union libre), les immigrantes récentes et les personnes appartenant au groupe racisé arabe ont une probabilité plus grande de donner naissance à un enfant. À l’inverse, les personnes hors union, et celles appartenant aux groupes racisés chinois et coréen affichent une probabilité moindre de donner naissance (Statistique Canada, 2017; Bélanger et Gilbert, 2003; Caron-Malenfant et Bélanger, 2006).

Graphique 6

Tableau de données du graphique 6 
Graphique 6
Évolution de l'indice synthétique de fécondité selon le groupe racisé, Canada, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Évolution de l'indice synthétique de fécondité selon le groupe racisé. Les données sont présentées selon Groupe racisé (titres de rangée) et 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016, calculées selon enfant par femme unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe racisé 2005-2006 2010-2011 2015-2016
enfant par femme
Arabe 2,77 2,64 2,26
Noir 1,82 1,79 1,90
Sud-Asiatique 1,81 1,62 1,58
Philippin 1,74 1,49 1,53
Latino-Américain 1,66 1,67 1,65
Asiatique du Sud-Est 1,64 1,36 1,31
Asiatique de l'Ouest 1,63 1,53 1,53
Japonais 1,60 1,35 1,60
Chinois 1,22 1,29 1,29
Coréen 1,14 1,18 1,27

Attribution du groupe racisé aux nouveau-nés

Les enfants dont la mère appartient à un groupe racisé appartiennent eux aussi, pour la plupart, au même groupe. La probabilité que la mère « transmette » cette caractéristique à son enfant n’est toutefois pas de 100 %. En réalité, les différences intergénérationnelles sont pour la plupart du temps reliées aux unions mixtes. Cela dit, parce que l’information relative au père est souvent manquante et moins fiable, et parce qu’il est possible de reproduire les tendances passées en ne tenant compte que des caractéristiques de la mère, les enfants nés dans la simulation se voient attribuer un statut quant à leur appartenance à un groupe racisé en fonction des caractéristiques de la mère seulement.

La probabilité de transmission du groupe racisé est l’objet d’une seule hypothèse dans ces projections. L’attribution du groupe racisé aux nouveau-nés se fait en supposant que les modèles de transmission demeurent identiques à ceux estimés entre les mères et les enfants les plus jeunes au Recensement de 2016. La décision de n’utiliser qu’une seule hypothèse s’appuie sur la grande stabilité des taux de transmission du groupe racisé de la mère à l’enfant (graphique 7).

Graphique 7

Tableau de données du graphique 7 
Graphique 7
Proportion d’enfants de moins d’un an appartenant au même groupe racisé que leur mère, Canada, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’enfants de moins d’un an appartenant au même groupe racisé que leur mère. Les données sont présentées selon Groupe racisé (titres de rangée) et 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016, calculées selon proportion unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Groupe racisé 2005-2006 2010-2011 2015-2016
proportion
Sud-Asiatique 0,95 0,95 0,96
Chinois 0,93 0,93 0,91
Noir 0,93 0,95 0,95
Arabe 0,90 0,91 0,89
Asiatique de l'Ouest 0,87 0,88 0,84
Coréen 0,84 0,86 0,86
Philippin 0,83 0,86 0,87
Asiatique du Sud-Est 0,82 0,79 0,77
Japonais 0,74 0,74 0,68
Latino-Americain 0,59 0,62 0,53

Mortalité

Au cours des dernières décennies, l’espérance de vie de la population canadienne s’est accrue constamment (Statistique Canada, 2019-2; Shumanty, 2018; Nagnur, 1986). En revanche, en 2020, en raison de la pandémie de COVID-19, on a assisté à un recul de l’espérance de vie tant au Canada que dans de nombreux autres pays (Aburto et coll., 2022). Ainsi, comparativement à 2019, l’espérance de vie mesurée en 2020Note  au Canada était d’une demi-année plus courte. Il s’agit de la plus importante baisse observée d’une année à l’autre depuis 1921, soit depuis que les données nationales de l’état civil sont colligées (Statistique Canada, 2022-4). En 2020, la COVID-19 a été la troisième cause de décès la plus importante au Canada avec 16 151 Canadiens qui sont décédés directement de la maladie (Statistique Canada, 2022-4). La baisse de l’espérance de vie peut aussi être attribuable en partie aux impacts indirects de la pandémie en raison notamment de la réticence de certaines personnes à demander des soins médicaux dans un tel contexte ou la capacité réduite des systèmes de santé à accueillir les patients. Étant donné le nombre substantiel de décès causés par la COVID-19 en 2021 et 2022 (Agence de la santé publique du Canada, 2022) et des épisodes de surmortalité observée en 2021 (Statistique Canada, 2022-4), il est très probable que l’impact de la pandémie sur l’évolution de l’espérance de vie se fasse sentir au-delà de 2020.

Considérant ce qui précède, trois hypothèses ont été élaborées en ce qui a trait à l’évolution future des taux de mortalité (et par conséquent de l’espérance de vie) de manière à refléter les tendances séculaires à la hausse de l’espérance de vie tout en tenant compte des impacts que pourrait avoir la pandémie sur l’évolution de la mortalité au Canada dans les prochaines années.

Ces trois hypothèses ont été construites en deux temps. Dans un premier temps, on suppose que les taux de mortalité à l’échelon canadien selon l’âge et le sexe pour les hypothèses faible, moyenne et forte évoluent de la même manière que ceux des hypothèses équivalentes retenues pour les Projections démographiques pour le Canada (2018 à 2068), les provinces et les territoires (2018 à 2043) (Statistique Canada, 2019-2)Note . À noter que pour les années 2016 à 2021, une calibration a été effectuée de manière ce que la projection génère un nombre de décès par province et territoire correspondant à celui estimé par le PED. Dans un second temps, afin de tenir compte de l’impact que pourrait avoir la COVID-19 dans les années à venir (c’est-à-dire à partir de 2022) sur la mortalité au Canada, on ajoute aux premiers des taux de mortalité COVID (distincts pour chacune des trois hypothèses) qui sont ventilés selon l’âge, le sexe et la province ou le territoire de résidence. Voir l’encadré 3 pour plus de détails sur la dérivation de ces taux de mortalité COVID.

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Encadré 3. Description de l’approche pour développer les trois hypothèses qui tiennent compte de la mortalité causée par la COVID-19

La pandémie de COVID-19 pourrait avoir un impact plus ou moins important sur la mortalité dans les prochaines années. Cela dépendra de la façon dont le virus évoluera. De nombreux chercheurs, immunologistes et virologistes pensent que le SARS-CoV-2 deviendra endémique, c’est-à-dire qu’il continuera à circuler, mais que le nombre d’infections sera relativement stable dans le temps. Le caractère endémique ne signifie pas pour autant que le virus devient inoffensif. Même s'il entre dans une phase endémique, le virus pourrait provoquer des éclosions, à l'instar de ce qui est observé avec la grippe par exemple (Callaway, 2021). Afin de tenir compte de l’impact qu’a eu et que pourrait avoir le virus dans le futur sur la mortalité au Canada, on additionne aux taux de mortalité obtenus des projections démographiques pour le Canada (Statistique Canada, 2019-2) des taux de mortalité « COVID » par âge, sexe et province ou territoire de résidence qui diffèrent pour chacune des hypothèses. L’ajout de ces taux vise à refléter notamment le passage d’une situation pandémique à une situation endémique et fait varier dans le temps le niveau d’intensité de la mortalité induit par la maladie.

  • L’hypothèse de mortalité moyenne causée par la COVID suppose que les taux de mortalité COVID convergent des taux observés en 2021 et une partie de l’année 2022 à un niveau « endémique » dès 2024. Cela suppose que le virus atteindra une phase endémique avec des impacts proportionnels à ceux observés dans le passé pour la grippe (basés sur la moyenne du nombre de décès attribués à la grippe entre 2014 et 2020 [Statistique Canada, 2022-5]).
  • L'hypothèse de faible mortalité COVID suppose une convergence rapide vers le niveau endémique (atteint en 2022) et des taux de mortalité COVID nuls à partir de 2023. Elle met en évidence la possibilité que les mesures de lutte contre la pandémie aient un effet protecteur, en particulier pour les personnes les plus exposées au risque de mourir de la COVID et la possibilité que la COVID n’ait plus d’impact à long terme.
  • L’hypothèse de forte mortalité COVID suppose que la mortalité COVID convergera graduellement des taux observés récemment vers des cibles représentant le double du niveau endémique décrit plus haut en l’espace de quatre années (atteints en 2024).

End of text box 3

En somme, selon l’hypothèse faible, l’espérance de vie à la naissance atteindrait 83,5 ans et 87,4 ans chez les hommes et les femmes respectivement en 2041Note . Selon l’hypothèse moyenne, elle atteindrait 84,8 ans chez les hommes et 88,4 ans chez les femmes en 2041, alors qu’elle s’établirait à 85,8 ans chez les hommes et à 89,6 ans chez les femmes, selon l’hypothèse forte.

Finalement une seule hypothèse a été retenue pour tenir compte des écarts de mortalité entre les divers groupes de population projetés. Cette hypothèse suppose que les écarts de mortalité observés dans les données des Cohortes santé et environnement du recensement canadien (CSERCan) de 2006 et de 2011 sont maintenus constants au cours de la projection. Les CSERCan sont des bases de données qui combinent l’information provenant du questionnaire détaillé du recensement (ou de l’Enquête auprès des ménages de 2011) à des données administratives sur la santé (notamment sur les décès) et des codes postaux annuels de l'adresse postaleNote .

Les écarts entre les groupes, calculés séparément pour chaque sexe, ont été obtenus en appliquant à ces données des modèles de régression à risque proportionnel (modèles de Cox). Les données des CSERCan montrent que la mortalité des immigrants est inférieure à celle des personnes nées au Canada, particulièrement chez les immigrants récents, et que cet écart tend à s’amenuiser avec la durée écoulée depuis l’immigration. Ces résultats sont cohérents avec ceux observés dans la littérature (Lu et Ng, 2019; Vang et coll., 2015; Omariba et coll., 2014; Trovato et Odynak, 2011). Par ailleurs, les données montrent également que la mortalité est inférieure chez les personnes les plus scolarisées (Bushnik et coll., 2020; Tjepkema et coll., 2012) et parmi celles appartenant à un groupe racisé, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes. Selon cette hypothèse, la mortalité différentielle demeurerait inchangée tout au long de la période de projection.

Autres hypothèses

Certaines composantes des projections, comme la scolarisation, le changement d’état matrimonial, ou l’acquisition de la citoyenneté canadienne, n’ont pas un impact direct sur l’accroissement démographique mais affectent la composition de la population. Le tableau 4 résume les hypothèses élaborées relativement à ces composantes.


Tableau 4
Hypothèses relatives aux composantes de scolarisation, changement d'état matrimonial et de l'acquisition de la citoyenneté
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Hypothèses relatives aux composantes de scolarisation. Les données sont présentées selon Composante (titres de rangée) et Hypothèse(figurant comme en-tête de colonne).
Composante Hypothèse
Scolarisation Plafonnement progressif de la tendance à la hausse du niveau de scolarité atteint.
Maintien des écarts entre les groupes projetés.
Changement d'état matrimonial Ralentissement progressif des tendances relatives à l'état matrimonial pour l'ensemble de la population.
Acquisition de la citoyenneté canadienne Maintien des taux d'acquisition de la citoyenneté canadienne tels qu'estimés en 2016 pour les immigrants.

Même si ces projections ne visent pas à offrir un portrait des populations autochtones, elles intègrent néanmoins des hypothèses s’appliquant exclusivement à ces populations et développées pour les Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 (Statistique Canada, 2021). Le tableau 5 résume ces hypothèses.


Tableau 5
Hypothèses s'appliquant exclusivement aux populations autochtones
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Hypothèses s'appliquant exclusivement aux populations autochtones. Les données sont présentées selon Composante (titres de rangée) et Hypothèse(figurant comme en-tête de colonne).
Composante Hypothèse
Fécondité Maintien des écarts de fécondité entre les populations autochtones et non autochtones jusqu'en 2041.
Mortalité Maintien des écarts d'espérance de vie entre les populations autochtones et non autochtones.
Migration internationale Pas de migration internationale (immigration et émigration).
Transmission intergénérationnellee de certaines caractéristiques liées à la population autochtone Maintien des taux de transmission intergénérationnelle du groupe autochtone estimés entre 2015 et 2016.
Maintien des taux de transmission intergénérationnelle du statut d'Indien inscrit ou des traités et de la catégorie d'inscription estimés entre 2015 et 2016 avec une poursuite des tendances observées entre 2011 et 2016 quant aux unions mixtes (selon le statut d'Indien inscrit ou des traités).
Mobilité ethnique intragénérationnelle Taux de transition tels qu'estimés pour la période 2011 à 2016 en début de projection convergeant pour atteindre les taux moyens estimés pour la période 1996 à 2016 en fin de projection.

Scénarios

Il est possible de formuler un scénario de projections en combinant les hypothèses relatives à chacune des composantes. Dans le cadre de cet exercice de projections, 11 scénarios de projection distincts sont proposés (tableau 6).


Tableau 6
Scénarios retenus pour les projections démographiques pour le Canada et ses régions sur le thème de l'immigration et de la diversité, 2016 à 2041
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Scénarios retenus pour les projections démographiques pour le Canada et ses régions sur le thème de l'immigration et de la diversité. Les données sont présentées selon Scénarios (titres de rangée) et Niveau d'immigration, Répartition provinciale et territoriale des immigrants à l'arrivée, Composition de l'immigration selon le lieu de naissance, Émigration, Effectif des résidents non permanents, Fécondité, Espérance de vie et Migration interne(figurant comme en-tête de colonne).
Scénarios Niveau d'immigration Répartition provinciale et territoriale des immigrants à l'arrivée Composition de l'immigration selon le lieu de naissance Émigration Effectif des résidents non permanents Fécondité Espérance de vie Migration interne
1. Référence Taux atteignant 8,3 immigrants pour 1 000 habitants en 2041 Convergence progressive de la répartition observée en 2021 vers la répartition moyenne observée entre 2007 et 2021 d'ici 2041 Convergence progressive de la composition moyenne observée entre 2017 et 2021 vers la composition moyenne observée entre 2007 et 2021 d'ici 2041 - Taux de migraproduction brut atteignant 1,5 émigrant pour 1 000 habitants en 2041
- Émigration différentielle : constante
Effectif atteignant 1 556 000 personnes en 2041 - Indice synthétique de fécondité atteignant 1,59 enfant par femme en 2041
- Fécondité différentielle : constante
- Croissance : moyenne
- Mortalité différentielle : constante
- Composition : moyenne des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
- Niveau : moyenne des périodes 1996-2001, 2001-2006, 2006-2011 et 2011-2016
2. Faible immigration Taux atteignant 6,5 immigrants pour 1 000 habitants en 2041 Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence
3. Forte immigration Taux maintenu à 11,9 immigrants pour 1 000 habitants entre 2025 et 2041 Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence
4. Répartition géographique alternative des immigrants à l'arrivée Identique au scénario de référence Convergence progressive de la répartition observée en 2021 vers la répartition moyenne observée entre 2017 et 2021 d'ici 2041 Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence
5. Composition alternative de l'immigration selon le lieu de naissance Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Composition moyenne observée entre 2017 et 2021 maintenue constante jusqu'en 2041 Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence
6. Faible croissance Taux atteignant 6,5 immigrants pour 1 000 habitants en 2041 Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence - Taux de migraproduction brut atteignant 1,7 émigrant pour 1 000 habitants en 2041
- Émigration différentielle : constante
Effectif atteignant 1 031 000 personnes en 2041 - Indice synthétique de fécondité atteignant 1,40 enfant par femme en 2041
- Fécondité différentielle : constante
- Croissance : faible
- Mortalité différentielle : constante
Identique au scénario de référence
7. Forte croissance Taux maintenu à 11,9 immigrants pour 1 000 habitants entre 2025 et 2041 Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence - Taux de migraproduction brut atteignant 1,2 émigrant pour 1 000 habitants en 2041
- Émigration différentielle : constante
Effectif atteignant 1 947 000 personnes en 2041 - Indice synthétique de fécondité atteignant 1,79 enfant par femme en 2041
- Fécondité différentielle : constante
- Croissance : forte
- Mortalité différentielle : constante
Identique au scénario de référence
8. Migration interne alternative (2011 à 2016) Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence - Composition : moyenne des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
- Niveau : 2011-2016
9. Migration interne alternative (2006 à 2011) Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence - Composition : moyenne des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
- Niveau : 2006-2011
10. Migration interne alternative (2001 à 2006) Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence - Composition : moyenne des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
- Niveau : 2001-2006
11. Migration interne alternative (1996 à 2001) Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence Identique au scénario de référence - Composition : moyenne des périodes 2000-2001, 2005-2006, 2010-2011 et 2015-2016
- Niveau : 1996-2001

Les scénarios 1 à 5 permettent principalement d’évaluer l’influence de diverses caractéristiques de l’immigration sur la diversité ethnoculturelle future de la population canadienne. Le scénario 1 est nommé scénario de référence parce qu’il constitue un scénario central à partir duquel sont construits tous les autres. Ainsi, les scénarios 2 à 5 combinent les mêmes hypothèses, à l’exception d’une seule, dont on peut mesurer l’impact en comparant les résultats avec le scénario de référence : 2) faible immigration, 3) forte immigration, 4) répartition géographique alternative des immigrants à l’arrivée et 5) composition alternative de l’immigration selon le lieu de naissance.

Le scénario de référence combine les hypothèses suivantes :

  • un taux d’immigration moyen atteignant 8,3 immigrants pour 1 000 habitants en fin de projection;
  • une répartition provinciale ou territoriale des nouveaux immigrants à l’arrivée correspondant aux valeurs observées en 2021 en début de projection et convergeant progressivement vers la répartition moyenne estimée entre 2007 et 2021, atteinte en fin de projection;
  • une distribution des nouveaux immigrants selon le lieu de naissance correspondant aux valeurs observées en moyenne entre 2017 et 2021 et convergeant progressivement vers la distribution moyenne estimée pour les années 2007 à 2021, atteinte en fin de projection;
  • un taux de migraproduction brut moyen d’émigration nette atteignant 1,5 émigrant pour 1 000 habitants en fin de projection;
  • un accroissement moyen du nombre de résidents non permanents qui atteint 1 556 000 personnes en fin de projection;
  • un indice synthétique de fécondité de 1,40 enfant par femme en 2020 qui évolue pour atteindre 1,59 enfant par femme en fin de projection;
  • une espérance de vie en augmentation constante atteignant 84,8 ans chez les hommes et 88,4 ans chez les femmes en 2041;
  • des schèmes de migration interne représentatifs de la moyenne estimée au cours des périodes quinquennales 1996-2001, 2001-2006, 2006-2011 et 2011-2016.

Dans le scénario de faible immigration (2), le taux d’immigration atteint 6,5 immigrants pour 1 000 habitants en 2041 alors que dans le scénario de forte immigration (3), le taux d’immigration est maintenu constant à 11,9 immigrants pour 1 000 habitants. Le scénario de répartition géographique alternative des immigrants à l’arrivée (4) suppose une convergence vers la répartition moyenne estimée au cours de la période 2017 à 2021. Enfin, le scénario de composition alternative de l’immigration selon le lieu de naissance (5) suppose que l’origine géographique des immigrants sera représentative de la distribution moyenne observée entre 2017 et 2021 tout au long de la projection. 

Les scénarios 1 à 5 visent surtout à produire des variations plausibles au sein de composantes touchant directement l’immigration. Les scénarios de faible croissance (6) et de forte croissance (7) visent quant à eux à illustrer l’incertitude relative à toutes les composantes affectant l’accroissement démographique. Ils combinent ainsi des hypothèses distinctes à l’égard de l’immigration, de l’émigration, des effectifs de résidents non permanents, de la fécondité et de la mortalité de façon à fournir une fourchette maximale d’évolution de la taille de la population canadienne.

Les hypothèses suivantes distinguent le scénario de faible croissance du scénario de référence :

  • un taux d’immigration faible atteignant 6,5 immigrants pour 1 000 habitants en fin de projection;
  • un taux de migraproduction brut élevé d’émigration nette atteignant 1,7 émigrant pour 1 000 habitants en fin de projection;
  • un accroissement du nombre de résidents non permanents au début de la projection suivi d’une baisse de façon à atteindre 1 031 000 personnes en fin de projection;
  • un indice synthétique de fécondité de 1,40 enfant par femme en 2020 qui diminue pour atteindre 1,28 enfant par femme en 2027 puis qui remonte pour atteindre 1,40 enfant par femme en fin de projection;
  • une espérance de vie augmentant relativement lentement, atteignant 83,5 ans chez les hommes et 87,4 ans chez les femmes en 2041.

Les hypothèses suivantes distinguent le scénario de forte croissance du scénario de référence :

  • un taux d’immigration élevé se maintenant à 11,9 immigrants pour 1 000 habitants;
  • un taux de migraproduction brut faible d’émigration nette atteignant 1,2 émigrant pour 1 000 habitants en fin de projection;
  • un accroissement élevé du nombre de résidents non permanents qui atteint 1 947 000 personnes en fin de projection;
  • un indice synthétique de fécondité de 1,40 enfant par femme en 2020 augmentant pour atteindre 1,79 enfant par femme en fin de projection;
  • une espérance de vie augmentant relativement rapidement, atteignant 85,8 ans chez les hommes et 89,6 ans chez les femmes en 2041.

Enfin, les scénarios 8 à 11 visent à mettre en relief la grande incertitude associée à la migration interne et à illustrer la sensibilité des résultats à l’égard de cette composante, surtout en ce qui a trait à la répartition géographique future de la population. Chacun de ces scénarios proposent des taux de migration interne et des schèmes de distribution des migrants représentatifs d’une période quinquennale distincte : 2011 à 2016 (8), 2006 à 2011 (9), 2001 à 2006 (10) et 1996 à 2001 (11).

Mise en garde

Les résultats du modèle Demosim sont sujets à une grande incertitude. Il y a généralement trois sources distinctes d’incertitude susceptibles d’avoir une incidence sur les résultats de projections démographiques, quelles qu’elles soient (Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, 2018) :

  • 1. L’incertitude quant à l’avenir dépend de l’exactitude avec laquelle les hypothèses de projection refléteront les tendances démographiques futures. Récemment, la pandémie de COVID-19 a exacerbé ce type d’incertitude, surtout à court termeNote . L’incertitude quant à l’avenir est le plus souvent prise en compte en développant plusieurs scénarios de projections, révélant ainsi aux utilisateurs qu’il y a plus d’un futur possible. Ces scénarios sont établis en modifiant les hypothèses sur les tendances et les niveaux démographiques futurs. Ce type d’incertitude tend à augmenter au fur et à mesure qu’une projection avance dans le temps.
  • 2. L’incertitude structurelle provient des limites de notre capacité à modéliser la dynamique de la population. Ces limites peuvent avoir différentes causes, comme un manque de connaissances scientifiques, des limites quant aux modèles mathématiques employés ou des lacunes dans les indicateurs utilisés lors du processus de modélisation. Ce type d’incertitude est généralement difficile à mesurer et tend à être sous-estimé.
  • 3. L’incertitude liée aux données est attribuable aux imprécisions inhérentes aux données utilisées pour le calcul des paramètres de projection ou aux inexactitudes dans la population de base et aux corrections qui y ont été apportées. La variance dans les données peut être due, par exemple, à l’échantillonnage ou à l’imperfection des outils de collecte. Étant donné que le modèle Demosim se sert de diverses sources de données, telles que des données d’enquêtes, cette source d’incertitude n’est probablement pas négligeable. Toutefois, bien que la variance d’une estimation attribuable à l’échantillonnage puisse souvent être calculée, son incidence sur les résultats de projection ne peut pas être facilement intégrée dans Demosim, encore moins si de multiples sources de données sont utilisées. Comme l’incertitude liée aux données est plus élevée lorsque les échantillons sont de petite taille, il y a habituellement plus d’incertitude pour les estimations associées aux petits groupes de population dans Demosim.

En plus de ces trois sources d’incertitude, il en existe une quatrième qui est propre à la microsimulation : la variance de Monte-Carlo :

  • 4. La variance de Monte-Carlo découle de l’emploi d’un algorithme d’échantillonnage aléatoire pour tirer des valeurs (temps d’attente) pour chaque personne, en fonction des événements que cette personne peut possiblement vivre (Van Imhoff et Post, 1998). L’impact de cette variance sur les résultats, bien que relativement faible par rapport à d’autres sources d’incertitude présentes dans le modèle, tend à augmenter au fur et à mesure que la projection avance dans le temps et est plus importante parmi les populations hautement modélisées (par exemple les enfants nés en cours de simulation).

En raison de toutes ces sources d’incertitude et afin de ne pas donner aux utilisateurs une fausse impression de précision, tous les résultats de projection présentés publiquement sont arrondis au plus proche millier.

Par ailleurs, le choix des hypothèses et scénarios ne vise pas à prédire le futur, mais plutôt à fournir aux utilisateurs de données un portrait de la population canadienne si certaines conditions étaient réunies. Étant donné qu’il est impossible de connaître le futur, plusieurs scénarios ont été développés de façon à circonscrire un large éventail de possibilités plausibles en regard, entre autres, des données et des tendances passées. Pour cette raison, l’utilisateur de ces projections est invité à considérer l’ensemble de la fourchette des résultats fourni par les divers scénarios élaborés plutôt que de rechercher un scénario qui paraît plus probable.

Les utilisateurs des projections qui désirent en connaître davantage sur le modèle Demosim ou obtenir des données personnalisées peuvent contacter directement le Centre de démographie de Statistique Canada à l’adresse suivante : statcan.demography-demographie.statcan@statcan.gc.ca.

Annexe A – Suppléments méthodologiques

Les principaux aspects méthodologiques en lien avec ces projections sont explicités dans le rapport suivant : Projections des populations et des ménages autochtones au Canada, 2016 à 2041 : aperçu des sources des données, méthodes, hypothèses et scénarios (Statistique Canada, 2021). Par contre, depuis la parution de ce rapport, une mise à jour a été faite à la modélisation de la composante d’émigration. Une description de la nouvelle méthodologie utilisée pour projeter cette composante est présentée brièvement dans cette annexe. Par ailleurs, les aspects méthodologiques en lien avec la composante d’acquisition de la citoyenneté canadienne, non présentés dans le rapport cité ci-dessus, sont également décrits ici.

Émigration

Le module d’émigration vise à projeter la résultante nette de trois composantes liées à l’émigration proprement dite, soit l’émigration, l’émigration de retour, et l’émigration temporaire (mesurée comme un solde, soit la différence entre les émigrants temporaires et les émigrants temporaires de retour au pays). La modélisation utilisée pour projeter cette composante se fait en deux étapes :

  1. Des taux de base ventilés par année d’âge et année de projection à l’échelon national, correspondant au nombre net d’émigrants divisé par la population à risque (excluant les résidents non permanents), tels qu’estimé par le PED. À partir des données historiques du PED, diverses hypothèses quant à l’évolution future des taux de base selon l’âge ont été établies pour créer des hypothèses d’émigration (nette) faible, moyenne et forte.
  2. Des risques relatifs obtenus à l’aide d’une régression à risques proportionnels (modèles de Cox) appliquée aux données de la Banque de données administratives longitudinales appariée à la Base de données longitudinales sur l’immigration de 1995 à 2016Note . En les combinant aux taux de base, les risques relatifs permettent de désagréger la propension à émigrer de la population adulte selon le pays/région de naissance, le temps écoulé depuis l’immigrationNote , la région de résidence et le sexe.

Acquisition de la citoyenneté canadienne

Dans le modèle Demosim, on considère que les enfants nés au cours de la simulation obtiennent tous la citoyenneté canadienne au moment de la naissance. Le module d’acquisition de la citoyenneté canadienne réfère donc uniquement au processus par lequel les immigrants obtiennent leur citoyenneté par naturalisation après leur arrivée au pays. Cet événement a été modélisé en appliquant aux données du Recensement de 2016 (ajustées) un modèle de régression logistique estimant la probabilité d’avoir obtenu la citoyenneté canadienne selon le nombre d’années écoulées depuis l’immigration, le lieu de naissance, la catégorie d’admission des immigrants, le groupe racisé et l’âge à l’immigration. En raison des règles régissant l’acquisition de la citoyenneté par naturalisation, les personnes obtenant le statut d’immigrant en cours de simulation ne peuvent acquérir leur citoyenneté dans les cinq premières années suivant l’obtention de ce statut. De plus, les taux d’acquisition de la citoyenneté sont considérés comme nuls après quinze ans de résidence au pays, reflétant ce qui est observé dans les données de recensement (la proportion d’immigrants ayant la citoyenneté canadienne ne s’élève plus après quinze ans depuis l’obtention du statut d’immigrant).

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GlossaireNote 

Autochtone

Voir « Identité autochtone ».

Catégorie d’admission des immigrants

Catégorie administrative en vertu de laquelle une personne est admise au Canada à titre de résidente permanente conformément aux dispositions de la Loi sur l’immigration et la protection des personnes protégées. Les catégories sont formées des immigrants économiques, des immigrants admis au titre du regroupement familial, les immigrants admis à titre de personnes protégées (réfugiés) et les autres immigrants.

Citoyenneté canadienne

Statut légal de citoyen canadien d’une personne, que celui-ci ait été obtenu à la naissance ou par naturalisation.

Composantes de l’accroissement démographique

Chacune des classes d’événements générateurs de variations de population. Les naissances, décès et migrations sont des composantes qui modifient soit l’effectif de la population totale, soit sa composition selon l’âge et le sexe par exemple.

Émigration nette

Nombre d’émigrants moins le nombre d’émigrants de retour plus le solde de l’émigration temporaire.

Espérance de vie

Mesure statistique tirée de la table de mortalité qui indique le nombre moyen d’années restant à vivre à une population d’âge « x » tel qu’on peut le calculer à partir des taux de mortalité observés une année donnée.

Fécondité

Phénomène en rapport avec les naissances vivantes considérées du point de vue de la femme, du couple et très exceptionnellement de l’homme.

Groupes de minorités visibles

Selon la Loi sur l’équité en matière d’emploi, font partie des minorités visibles « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». Dans ce rapport, les termes « groupes racisés » sont utilisés pour faire référence aux « groupes de minorités visibles ».

Groupes racisés

La population « racisée » est mesurée au moyen de la variable « minorité visible ». Elle inclut les personnes appartenant à un groupe de minorités visibles, comme défini par la Loi sur l’équité en matière d’emploi, laquelle définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles est principalement composée des groupes suivants : Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Latino-Américain, Arabe, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental, Coréen et Japonais.

Identité autochtone

Désigne les personnes s'identifiant aux peuples autochtones du Canada. Il s’agit des personnes ayant déclaré être Premières Nations (Indiens de l’Amérique du Nord), Métis ou Inuk (Inuit) et/ou ayant déclaré être des Indiens inscrits ou des traités (aux termes de la Loi sur les Indiens du Canada) et/ou ayant déclaré être membres d’une Première Nation ou d’une bande indienne lors du Recensement de 2016.

Immigrant

Personne à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence.

Immigration

Ensemble des entrées d’immigrants qui viennent résider au Canada en provenance d’un autre pays et des acquisitions du statut d’immigrant parmi les personnes qui résidaient déjà au Canada avec un statut temporaire.

Indice synthétique de fécondité

Somme des taux de fécondité par année d’âge d’une année donnée. Il indique le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération de femmes si, tout au long de leur vie reproductive, elles avaient des taux de fécondité identiques à ceux de l’année considérée.

Méthode par cohortes et composantes

Méthode d’estimation ou de projection de la population à partir des composantes de l’accroissement démographique et d’une population de base. L’usage réserve normalement l’appellation « méthode par cohortes et composantes » aux méthodes projetant l’évolution future de cohortes par âge et sexe, par opposition par exemple à d’autres méthodes telle que la microsimulation, qui utilise également les composantes de l’accroissement démographique mais qui projette le destin démographique d’individus.

Microsimulation

Par opposition aux modèles d’estimations et de projections par cohortes et composantes, la microsimulation simule le destin démographique de chaque individu. Elle constitue une méthode qui s’appuie sur des expériences aléatoires répétées au niveau individuel plutôt que sur des proportions moyennes appliquées au niveau d’un groupe.

Migration internationale

Ensemble des déplacements entre le Canada et l’étranger, accompagnés d’un changement de lieu habituel de résidence.

Migration interne

Ensemble des déplacements entre des unités géographiques situées à l’intérieur du Canada et accompagnés d’un changement de résidence habituelle.

Mobilité ethnique

Désigne « le phénomène en vertu duquel des changements d’appartenance ethnique s’opèrent chez les individus et dans les familles » (Guimond et coll., 2007). La mobilité ethnique se divise en deux volets : la mobilité ethnique intragénérationnelle (au cours de la vie d’un même individu), qui est modélisée dans Demosim uniquement pour les groupes autochtones, et intergénérationnelle (entre les parents et leurs enfants) (Boucher et coll., 2009).

Population de base

Population qui sert de point de départ des projections démographiques.

Projection de population

Ensemble des résultats décrivant la taille et la structure d’une population future et issus d’un calcul qui fait évoluer une population de base suivant un ensemble d’hypothèses relatives aux composantes démographiques et non démographiques.

Région métropolitaine de recensement (RMR)

Territoire formé d’une ou de plusieurs municipalités voisines les unes des autres qui sont situées autour d’un noyau de population. Elle possède une population d’au moins 100 000 habitants et un noyau d’au moins 50 000 habitants.

Réserve

Dans le contexte du Recensement de 2016, la « résidence dans une réserve ou hors réserve » indique si le lieu habituel de résidence de la personne est dans une subdivision de recensement (SDR) définie comme étant « dans une réserve » ou « hors réserve ». « Dans une réserve » comprend six genres de subdivisions de recensement légalement affiliées aux Premières Nations ou bandes indiennes, c’est-à-dire réserve indienne (IRI), établissement indien (S-É) (sauf les quatre établissements indiens de Champagne Landing 10, Klukshu, Two Mile and Two and One-Half Mile Village et Kloo Lake du Yukon), Indian government district (IGD), terres réservées aux Cris (TC), terres réservées aux Naskapis(TK) et Nisga’a land (NL). « Hors réserve » comprend toutes les SDR du Canada non définies comme étant « dans une réserve ».

Résident non permanent

Personne titulaire d’un permis de travail ou d’un permis d’études, ou qui revendique le statut de réfugié, ainsi que les membres de sa famille vivant avec elle au Canada.

Scénario de projection

Ensemble d’hypothèses relatives aux composantes, démographiques ou non, servant à effectuer une projection de population.

Sous-dénombrement net

Différence entre le nombre de personnes qui étaient visées par le recensement, mais qui n’ont pas été recensées (sous-dénombrement) et le nombre de personnes qui ont été recensées alors qu’elles n’auraient pas dû l’être ou qui l’ont été plus d’une fois (sur-dénombrement).

Statut des générations

Rang de la génération du répondant depuis l’établissement de sa famille (entendre ses ascendants directs) au Canada. Dans le modèle Demosim, les immigrants constituent la première génération; la deuxième génération réfère aux non-immigrants (nés au Canada ou non) d’au moins un parent né à l’étranger; les générations suivantes (troisième ou plus) sont composées des non-immigrants (nés au Canada ou non) de deux parents nés au Canada. Une variante plus détaillée de cette variable subdivise la première et la deuxième génération en deux groupes distincts : les générations 1 et 1,5, puis les générations 2 et 2,5. Selon cette variante, la génération 1 réfère aux immigrants qui ont été admis à l’âge de 15 ans ou plus et la génération 1,5 réfère aux immigrants admis à l’âge de 14 ans ou moins. La génération 2 réfère aux non-immigrants (nés au Canada ou non) dont les deux parents sont nés à l’étranger et la génération 2,5 aux non-immigrants nés (au Canada ou non) d’un parent né à l’étranger et d’un autre né au Canada. Il est à noter que cette définition du statut des générations diffère légèrement de celle utilisée au recensement, cette dernière étant basée uniquement sur le lieu de naissance (sans égard au statut d’immigrant).

Taux de migraproduction brut

Le taux de migraproduction brut désigne la somme des taux de migration selon l’âge (de 0 à 110 ans et plus). Dans le cadre des présentes projections, il est utilisé uniquement pour l’émigration nette (somme des taux d’émigration par âge). Il peut s’interpréter comme le nombre d’émigrations potentielles d’une personne au cours de sa vie, si les taux selon l’âge actuels s’appliquaient, en supposant que cette personne survive jusqu’à la tranche d’âge la plus âgée.

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