L’infrastructure écologique destinée à l’agriculture
Au cours des 40 années allant de 1971 à 2011,
la superficie agricole au Canada a diminué (-6 %), passant de 68,7 millions
d'hectares à 64,8 millions d’hectares. La perte de 3,9 millions
d’hectares de superficie agricole correspond à peu près
à la taille de l’île de Vancouver en Colombie-Britannique.
Le Canada compte plus de 50,5 millions d’hectares de
terres agricoles cultivables 1 . La majeure partie de
ces terres agricoles cultivables se trouve dans les écozones des Prairies
et des Plaines boréales 2 . La superficie agricole 3 située sur des terres agricoles cultivables a diminué
de 969 802 hectares de 2001 à 2011.
La zone habitée 4 sur des terres agricoles cultivables au Canada a augmenté
de 19 % au cours d’une période semblable (de 2000 à 2011).
Par écozone, la plus forte augmentation a été enregistrée
dans l’écozone des Plaines à forêts mixtes (délimitée
par trois Grands Lacs au sud et se prolongeant le long du fleuve Saint-Laurent
jusqu’à la ville de Québec), où la zone habitée
sur des terres agricoles cultivables s’est accrue de 128 030 hectares
(+27 %). Plus de la moitié de cette croissance est attribuable
à la région du Grand Golden Horseshoe 5 .
Dans l’écozone des Prairies, une zone qui s’étend
des montagnes Rocheuses en Alberta jusqu’à la vallée de
la rivière Rouge au Manitoba, la superficie agricole représentait 86 %
de la superficie totale. Par ailleurs, les terres cultivées 6 constituaient plus de la moitié de la superficie agricole totale
dans l’écozone des Prairies.
Les biens et services écosystémiques provenant de l’agriculture
Les écosystèmes agricoles ont contribué à
la production de plus de 134 millions de tonnes d’extrants
agricoles en 2012, d’une valeur de 54,2 milliards de
dollars. Les provinces des Prairies étaient à l’origine
de 63 % de la production des cultures alimentaires et fourragères
en 2012; le Québec, l’Ontario et l’Alberta étaient
à l’origine de 74 % de la production de bétail
et de viande de volaille; et le Québec et l’Ontario étaient
à l’origine de 70 % de la production de lait et 55 %
de la production d’oeufs.
Les zones naturelles et semi-naturelles des fermes peuvent fournir de
nombreux services écosystémiques (création d’habitats,
régulation de l’eau, paysages). En 2011, les milieux boisés
et les milieux humides constituaient 8 % de la zone agricole et
les pâturages naturels, 23 %.
Selon les données du Recensement de l’agriculture de 2011, 3 272 fermes
au Canada ont déclaré posséder des abeilles mellifères,
aux fins de production de miel et de pollinisation.
Les bénéficiaires des biens et services écosystémiques
agricoles
En 2011, la population agricole canadienne se composait de 650 395 personnes,
soit 2 % des Canadiens; or, la population agricole représentait 10 %
de la population des régions rurales. De 1991 à 2011,
le nombre d’exploitants agricoles a été ramené
de 390 875 à 293 925, un recul de 25 %.
L’agriculture primaire, c’est-à-dire la production
de cultures et l’élevage d’animaux, représentait 1,1 %
du produit intérieur brut du Canada et 1,6 % de l’emploi
en 2010.
Plus de 70 % des aliments que les Canadiens ont achetés
en 2010 étaient produits au pays. Le Canada est particulièrement
autosuffisant pour la viande, les produits laitiers (y compris les oeufs),
le pain et les céréales.
La gestion environnementale
En raison de l’adoption à grande échelle de la culture
sans travail du sol et de la diminution constante de la superficie des terres
en jachère, les terres cultivées sont passées d’une
source nette d’émissions de gaz à effet de serre à
un puits net 7 .
La culture sans travail du sol est l’ensemencement direct dans les résidus
de culture, pour éviter le travail mécanique du sol. Les pratiques
de culture sans travail du sol ont progressé de 7 % en 1991 à 56 %
en 2011.
En 2011, une analyse des éléments nutritifs dans
le sol a été effectuée une fois l’an dans 20 %
des fermes de cultures, tandis qu’une telle analyse a été
réalisée tous les deux ou trois ans dans 36 % d’entre
elles. Treize pour cent ont signalé ne procéder à aucune
analyse des éléments nutritifs dans le sol.
En 2011, 55 % des fermes de cultures avaient recours
à la rotation comme méthode antiparasitaire de remplacement;
un peu plus de la moitié des fermes de cultures en Ontario, en Saskatchewan,
au Manitoba et en Alberta utilisait cette méthode pour perturber les
cycles des ravageurs.
En 2011, 56 % des fermes d’élevage avaient
des pâturages ou des enclos situés à proximité
des eaux de surface. La plus grande proportion a été observée
en Saskatchewan (74 %) et la plus faible, au Québec (33 %).
En 2011, 15 % des fermes d’élevage ne laissaient
pas le bétail en pâturage avoir accès aux eaux de surface, 18 %
autorisaient un accès limité et 35 % accordaient un
accès illimité pendant la saison de pâturage.
En 2011, 24 % des fermes avaient des plantes fourragères
vivaces permanentes sur des terres érodables, 20 % utilisaient
des engrais à libération lente et 18 % ajoutaient
du paillage afin d’améliorer les conditions du sol. Des plantes
couvre-sol ou des plantes compagnes étaient ensemencées sur 15 %
des fermes et 9 % des agriculteurs plantaient des couvre-sol d’hiver
ou de l’engrais vert après la récolte.