Dépenses de l'industrie canadienne liées à la réduction des émissions de gaz à effet de serre

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Jeff Fritzsche, Division des comptes et de la statistique de l'environnement

Entre 1990 et 2005, les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) au Canada ont augmenté de 25 % pour passer à 747 Mt1, dépassant ainsi de 33 % l'objectif du Canada dans le cadre du Protocole de Kyoto. Une bonne partie de cette augmentation des émissions est attribuable à l'extraction, au traitement, au raffinage et au transport du pétrole et du gaz2.

L'industrie canadienne cherche à réduire les émissions de GES. Dans l'ensemble, les entreprises ont dépensé 955 millions de dollars en 2004 pour des technologies de réduction des GES. Cela représente une diminution de 25 % par rapport aux dépenses de 1,3 milliard de dollars faites en 20023. Cette diminution tient dans une large mesure à l'achèvement de grands projets d'extraction de pétrole et de gaz et au remplacement de l'électricité produite à partir de charbon par l'électricité nucléaire et l'hydroélectricité.

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

Cette étude est fondée sur les données de l'Enquête sur les dépenses de protection de l'environnement de 2002 et 2004. L'enquête est menée tous les deux ans auprès d'établissements dans 16 industries primaires et manufacturières, y compris l'industrie d'extraction de pétrole et de gaz.

On a demandé aux répondants combien d'argent ils dépensent pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), quels types de techniques et d'outils sont utilisés pour réduire ces émissions et s'ils ont adopté du matériel ou des systèmes nouveaux ou sensiblement améliorés pour réduire les émissions de GES entre 2002 et 2004.

Ces nouvelles questions ont été posées en 2002 afin de recueillir des données sur les mesures prises par l'industrie pour réduire les émissions de GES.

Elles ont pu l'être grâce au financement assuré pendant cinq ans par le projet Contrôle statistique des technologies relatives au changement climatique dans le cadre du Plan d'action 2000 du gouvernement fédéral sur le changement climatique. Le questionnaire a été mis au point par un groupe de travail interministériel sur les technologies relatives au changement climatique coprésidé par Industrie Canada et Statistique Canada.

La présente étude compare les mesures et les dépenses des entreprises au titre de la réduction des émissions des GES selon la taille de l'établissement. Les entreprises sont regroupées par catégorie de taille selon le nombre d'employés, soit taille petite (comptant moins de 100 employés), taille moyenne (de 100 à 499 employés), taille grande (500 à 999 employés) et taille très grande (plus de 999 employés).

 

Diminution des dépenses en immobilisations
Les petites entreprises dépensent le plus par employé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Les activités de conservation d'énergie sont généralisées

Diminution des dépenses en immobilisations

Les dépenses en matière de réduction des émissions de GES ont diminué entre 2002 et 2004 dans 12 des 16 industries visées par l'Enquête sur les dépenses de protection de l'environnement. Dans l'ensemble, les dépenses d'exploitation ont baissé de 10 %, passant de 641,0 millions de dollars à 575,8 millions de dollars, tandis que les dépenses en immobilisations ont chuté de 41 %, passant de 640,2 millions de dollars à 379,3 millions de dollars (tableau 1).

Une grande partie du recul des investissements au chapitre de la réduction des émissions de GES était attribuable aux plus faibles dépenses des industries qui produisent et distribuent des produits liés à l'énergie.

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Tableau 1
Dépenses totales d'exploitation et en immobilisations en matière de technologies et procédés environnementaux destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre selon l'industrie, 2002r et 2004

Par exemple, en 2004, l'industrie d'extraction de pétrole et de gaz a déclaré 124,8 millions de dollars en dépenses en immobilisations, ce qui représente une baisse de 82,1 millions de dollars par rapport à 2002. L'industrie du transport par pipeline a également déclaré une forte diminution de ses investissements, qui sont passés de 32,0 millions de dollars en 2002 à 3,1 millions de dollars en 2004, soit une baisse de 90 %.

Les répondants ont indiqué que la baisse des dépenses était attribuable à l'achèvement de projets à grande échelle entre 2002 et 2004.

L'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité a également déclaré de plus faibles investissements, attribuables à l'achèvement de plusieurs grands projets. Après avoir atteint 119,1 millions de dollars en 2002, les investissements sont passés à 21,2 millions de dollars en 2004, ce qui représente une baisse de 82 %.

Selon Environnement Canada, les émissions de GES provenant de la production d'électricité ont baissé de plus de 6 Mt en raison d'une réduction des émissions résultant de la production d'électricité à partir de charbon et d'une augmentation de la production d'électricité nucléaire et d'hydroélectricité entre 2003 et 2005, malgré une demande d'électricité à la hausse4.

Quatre industries ont déclaré des investissements accrus en 2004. L'industrie des produits du bois a affiché la plus forte augmentation, ses investissements s'élevant à 45,9 millions de dollars en 2004, soit une augmentation de 19,7 millions de dollars par rapport à 2002. L'industrie des produits du pétrole et du charbon s'est classée au deuxième rang, investissant 37,1 millions de dollars comparativement à 25,3 millions de dollars en 2002.

Les petites entreprises dépensent le plus par employé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Une comparaison des dépenses pour la réduction des émissions de GES selon la taille de l'établissement révèle qu'en moyenne, les très grands établissements dépensent le plus (tableau 2), tandis que les petits établissements dépensent le moins.

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Tableau 2
Dépenses moyennes par établissement liées aux technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon la taille de l'établissement, 2004

Un tableau différent se dégage lorsqu'on compare les dépenses par employé. En 2004, les petits établissements ont en fait dépensé le plus par employé pour réduire les émissions de GES (tableau 3), tandis que les très grands établissements ont dépensé le moins.

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Tableau 3
Dépenses liées aux technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre par employé, selon la taille de l'établissement, 2004

Dans le cas des très grands établissements, les dépenses totales liées à la réduction des émissions de GES représentaient environ le dixième de la somme qu'ils ont dépensée pour la protection de l'environnement. Dans le cas des petits établissements, les dépenses au chapitre de la réduction des émissions de GES représentaient près du tiers du montant total dépensé pour la protection de l'environnement.

Alors que les dépenses totales liées à la réduction des émissions de GES des petits établissements ont augmenté de 25 millions de dollars entre 2002 et 2004 et que celles des grands établissements ont augmenté de 44 millions, celles des établissements de taille moyenne et de très grande taille ont diminué de 188 millions de dollars et de 172 millions de dollars, respectivement. La baisse était en majeure partie attribuable à de plus faibles dépenses en immobilisations.

Autrement dit, les dépenses moyennes par établissement ont diminué de 69 000 $ dans le cas des établissements de taille moyenne, et de 1,7 million de dollars dans le cas des très grands établissements.

Même si les petits établissements ont dépensé le moins au titre des mesures visant à réduire les émissions de GES sur une base individuelle, prises en groupe, elles ont en fait dépensé plus (172,9 millions de dollars) que les très grands établissements (137,6 millions de dollars) en raison de leur plus grand nombre. Les établissements de taille moyenne ont dépensé le plus au total, soit 441,7 millions de dollars (tableau 4).

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Tableau 4
Dépenses totales liées aux technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon la taille de l'établissement, 2004

Les activités de conservation d'énergie sont généralisées

La conservation d'énergie est l'une des façons dont les entreprises peuvent réduire leurs émissions de GES. Près de 6 entreprises sur 10 ont utilisé des techniques écoénergétiques ou des technologies d'énergie renouvelable en 2004. La probabilité d'utilisation de ces procédés augmente avec la taille de l'établissement.

La technologie ou le procédé utilisé le plus couramment pour conserver l'énergie était un système de gestion ou de contrôle de la consommation d'énergie. Le tiers de tous les établissements utilisaient ces systèmes pour accroître le rendement énergétique (tableau 5). Toutefois, les très grands établissements étaient trois fois plus susceptibles d'utiliser cette méthode que les petites entreprises (65 % par rapport à 20 %).

La récupération et la réutilisation d'énergie, de même que la réalisation d'une vérification énergétique étaient également au nombre des activités privilégiées : 29 % des établissements utilisaient chacun de ces processus pour conserver de l'énergie5.

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Tableau 5
Distribution des procédés et technologies de conservation de l'énergie, par établissement, 2004

Dans l'ensemble, tout juste un peu plus du quart des établissements ont déclaré avoir adopté de nouveaux systèmes ou amélioré sensiblement d'anciens systèmes ou  du matériel afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Ces établissements innovateurs6 ont utilisé en moyenne 3,5 technologies pour réduire les émissions de GES. En revanche, les établissements non innovateurs ont déclaré utiliser moins de la moitié de ce nombre de technologies en moyenne (1,2 technologie par établissement).


Notes

  1. Une mégatonne est égale à un million de tonnes.
  2. Environnement Canada, 2007, Inventaire canadien des gaz à effet de serre pour 2005 : Résumé des tendances, (consulté le 8 janvier 2008).
  3. Les estimations des dépenses de 2002 au chapitre de la réduction des gaz à effet de serre ont été révisées. Veuillez consulter : Statistique Canada, 2008, nº 16-001-X au catalogue, nº 5, Ottawa.
  4. Environnement Canada, 2007, Inventaire canadien des gaz à effet de serre pour 2005 : Résumé des tendances.
  5. Les résultats se rapportant aux technologies et outils utilisés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont des valeurs déclarées seulement. Aucune estimation n'a été faite pour la non-réponse ou pour la partie de la population non visée par l'enquête.
  6. Aux fins de la présente étude, les entreprises qui ont répondu « oui » à cette dernière question étaient considérées comme des entreprises innovatrices, tandis que celles qui ont répondu « non » étaient considérées comme des entreprises non innovatrices.