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La présente étude vise à déterminer si la nature du travail autonome a changé entre les années 1990 et les années 2000. La question est importante non seulement en raison du grand nombre de Canadiens qui sont travailleurs autonomes aujourd'hui et qui l'ont été dans le passé, mais aussi parce qu'elle permet de comprendre la plus faible productivité des entreprises non constituées en sociétés du secteur du travail autonome dans les années 1990 par rapport aux années 2000.

L'analyse porte sur l'évolution de la nature du travail autonome en comparant les taux de transition du marché du travail chez les hommes (entre le non-emploi, l'emploi rémunéré, le travail autonome pour compte propre et le travail autonome avec aide rémunérée) dans deux échantillons de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) : l'échantillon de 1993-1998 et celui de 2002-2007. Un modèle économétrique est ensuite estimé pour déterminer plus précisément l'ampleur des changements.

Comment la part de travailleurs autonomes sur le marché du travail a-t-elle évolué entre les années 1990 et les années 2000 (entrées et sorties)?

Par rapport au travailleur autonome des années 1990, le travailleur autonome des années 2000 était moins disposé à passer à un emploi rémunéré.

L'évolution des taux de transition concorde avec l'argument selon lequel bon nombre de personnes avaient recours au travail autonome comme palliatif dans les années 1990. Au lieu de persister dans le travail autonome, le travailleur autonome des années 1990 était davantage porté à revenir à un emploi rémunéré lorsque les occasions se présentaient. De plus, moins d'employés rémunérés devenaient travailleurs autonomes dans les années 2000 par rapport aux années 1990.

Quelles raisons expliquent la hausse de la persistance dans le travail autonome?

Un modèle économétrique est estimé afin d'analyser la hausse de la persistance dans le travail autonome. D'après ce modèle, cette persistance est attribuable à une plus grande dépendance à la situation d'emploi en place. L'évolution démographique ou la modification de la structure sectorielle et professionnelle interviennent peu dans l'accroissement de cette persistance. La dépendance à la situation d'emploi s'explique par bon nombre de facteurs. Les coûts élevés de recherche d'emploi peuvent empêcher les personnes de chercher un travail et donc de passer à un emploi rémunéré si elles se trouvent dans d'autres situations d'emploi, comme le travail autonome. Les coûts irrécupérables intervenant dans la création d'une entreprise (par exemple l'achat de matériel spécialisé) peuvent constituer un frein pour revenir à un emploi rémunéré. L'acquisition de compétences par la pratique peut entraîner une dépendance accrue à la situation d'emploi si les compétences acquises dans un travail autonome ne sont pas facilement transférables à un emploi rémunéré. Il faut approfondir la recherche afin de mieux comprendre la cause de cette hausse de la dépendance à la situation d'emploi entre les années 1990 et les années 2000.

Quelle est l'incidence sur la productivité?

La nature plus temporaire du travail autonome dans les années 1990 indique que les entreprises lancées par de nouveaux travailleurs autonomes à cette époque ne maintenaient pas longtemps leurs activités. Les études déjà publiées laissent entendre qu'en moyenne les nouveaux venus ne sont pas aussi productifs que les travailleurs autonomes déjà en poste et qu'il faut du temps pour que leur productivité augmente. La présence accrue de nouveaux travailleurs à compte propre dans les années 1990 et la courte existence de leur entreprise sont probablement liées à la productivité plus faible du secteur du travail autonome dans les années 1990 par rapport à celle enregistrée dans ce même secteur dans les années 2000.

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