Analyse en bref
Analyse des entreprises appartenant majoritairement à des femmes, premier trimestre de 2023

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En ce début d’année, différents défis continuent d’avoir une incidence sur la capacité des entreprises canadiennes à fonctionner. Plusieurs facteurs, comme la taille, l’industrie et la région d’exploitation, influencent la capacité des entreprises à vendre sur leurs marchés. Les défis auxquels les entreprises appartenant à différents segments de la population ont été confrontées peuvent également varier et cet article se concentre sur ceux que les entreprises appartenant majoritairement^Note à des femmes ont dû relever.

Entre le début de janvier et le début de février 2023, Statistique Canada a mené l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE) afin de recueillir des renseignements sur l’environnement dans lequel les entreprises évoluent actuellement et sur leurs attentes concernant leur avenir. Le présent article explore les résultats de l’enquête en examinant les entreprises appartenant majoritairement à des femmes et leurs attentes en ce qui concerne la main-d’œuvre, les coûts, la rentabilité, ainsi que l’endettement au premier trimestre de 2023.

En général, toutes les entreprises s’attendaient à des obstacles liés à la main-d’œuvre lors du premier trimestre de 2023, mais les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient plus susceptibles de s’attendre à ce que ces obstacles aient une incidence élevée sur leur capacité à offrir des biens et des services. En outre, on a noté certaines différences entre les entreprises appartenant majoritairement à des femmes et l’ensemble des entreprises du secteur privé en ce qui concerne divers obstacles liés aux coûts, tels que la hausse des coûts de l’immobilier, de la location ou de l’impôt foncier, la hausse des taux d’intérêt et des coûts liés à la dette ainsi que les coûts liés au transport. De plus, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient un peu plus susceptibles de s’attendre à une baisse de la rentabilité au cours des trois prochains mois comparativement à l’ensemble des entreprises du secteur privé. Parallèlement, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient moins susceptibles de déclarer être capables de s’endetter davantage comparativement à l’ensemble des entreprises du secteur privé.

Emploi des femmes au Canada

Selon les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de janvier 2023, 82,2 % des femmes du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans) étaient employées au Canada, ce qui représente le taux le plus élevé jamais enregistré depuis que des données comparables sont devenues disponibles en 1976^Note . La proportion de femmes dans les rôles décisionnels a également augmenté. Par exemple, la part des femmes au sein des conseils d’administration a crû à un taux annuel moyen de 2,5 % chaque année de 2016 à 2019, ce qui a porté le pourcentage total de femmes occupant des postes administratifs à 19,2 % en 2019^Note .

Les entreprises appartenant majoritairement à des femmes représentaient 17,7 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé au Canada au premier trimestre de 2023. Elles sont plus concentrées dans les industries de services, comme les soins de santé et l’assistance sociale, les services professionnels, scientifiques et techniques et le commerce de détail. La répartition des entreprises par taille est similaire entre celles appartenant majoritairement à des femmes et à l’ensemble des entreprises du secteur privé. Les renseignements et les tendances figurant dans le présent article sont fondés sur les données recueillies dans le cadre de l’ECSE. Divers facteurs peuvent influencer les réponses des entreprises appartenant majoritairement à des femmes, et il n’est pas possible, à partir des données de l’enquête, de comprendre pleinement et d’expliquer tous ces facteurs.

Lors du premier trimestre de 2023, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes comptaient une proportion plus élevée de femmes dans tous les niveaux d’emploi comparativement à l’ensemble des entreprises du secteur privé. Par exemple, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes ont déclaré avoir un nombre supérieur de femmes en moyenne dans les postes de cadres intermédiaires (52,8 %) que l’ensemble des entreprises du secteur privé (46,5 %). En outre, la proportion moyenne de femmes occupant des postes autres que des postes de gestionnaires était considérablement plus élevée dans les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (71,0 %) que dans l’ensemble des entreprises du secteur privé (42,2 %).

La proportion moyenne de femmes occupant des postes de cadres supérieurs était aussi considérablement plus élevée dans les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (78,8 %) que dans l’ensemble des entreprises du secteur privé (35,6 %). Les postes de cadres supérieurs peuvent inclure les propriétaires et les exploitants, surtout pour les plus petites entreprises.

Toutes les entreprises s’attendent à des obstacles liés à la main-d’œuvre, mais celles appartenant majoritairement à des femmes sont plus susceptibles de s’attendre à une incidence élevée

Alors que plus d’une entreprise sur quatre (27,5 %) appartenant majoritairement à des femmes s’attendait à une pénurie de main-d’œuvre au cours des trois prochains mois, environ 3 entreprises sur 10 (30,4 %) du secteur privé avaient les mêmes attentes. La proportion d’entreprises qui s’attendaient à faire face à cet obstacle a diminué par rapport au premier trimestre de 2022, lorsque 32,3 % des entreprises appartenant majoritairement à des femmes s’attendaient à une pénurie de main-d’œuvre et 37,5 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé avaient les mêmes attentes.

En ce qui concerne le recrutement d’employés qualifiés au cours du premier trimestre de 2023, les entreprises appartenant en majorité à des femmes (33,0 %) étaient aussi susceptibles de s’attendre à cet obstacle que l’ensemble des entreprises du secteur privé (33,6 %). Bien que le pourcentage d’entreprises appartenant majoritairement à des femmes qui s’attendaient à ce que le recrutement d’employés qualifiés soit un obstacle demeure relativement stable (33,4 %) par rapport au premier trimestre de 2022, la proportion de l’ensemble des entreprises du secteur privé qui prévoyaient devoir surmonter le même obstacle a diminué (38,6 %).

La proportion d’entreprises qui s’attendaient à ce que le maintien en poste d’employés qualifiés constitue un obstacle lors du premier trimestre de 2023 était essentiellement la même pour les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (23,5 %) que pour l’ensemble des entreprises du secteur privé (24,5 %). De même, au premier trimestre de 2022, le pourcentage d’entreprises qui s’attendaient à ce que le maintien en poste d’employés qualifiés soit un obstacle était identique tant pour les entreprises appartenant majoritairement à des femmes que pour l’ensemble des entreprises du secteur privé (30,3 %), ce qui suggère que cet obstacle prévaut de moins en moins.

Bien qu’elles soient aussi susceptibles que l’ensemble des entreprises du secteur privé de s’attendre à ce que le recrutement ou le maintien en poste d’employés qualifiés constituent des obstacles au premier trimestre de 2023, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (43,9 %) étaient plus susceptibles que l’ensemble des entreprises du secteur privé (34,0 %) de s’attendre à ce que ces défis aient une incidence élevée sur leur capacité à fournir des biens et des services.

Différences entre les attentes des entreprises appartenant majoritairement à des femmes et celles de l’ensemble des entreprises du secteur privé en ce qui concerne les obstacles liés aux coûts

Au premier trimestre de 2023, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (56,6 %) et l’ensemble des entreprises du secteur privé (58,2 %) ont indiqué des attentes semblables en lien avec la hausse de l’inflation comme un obstacle à surmonter dans les trois prochains mois. Toutefois, de nombreux obstacles liés aux coûts persistent pour les entreprises au Canada et certaines différences peuvent être observées.

Plus d’une entreprise sur trois appartenant majoritairement à des femmes (36,4 %) a déclaré que la hausse des coûts de l’immobilier, de la location ou de l’impôt foncier était un obstacle prévu au cours des trois prochains mois, tandis que 29,6 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé ont déclaré la même chose.

Parallèlement, plus d’une entreprise sur trois appartenant majoritairement à des femmes (35,6 %) s’attendait à une hausse des taux d’intérêt et des coûts liés à la dette au cours des trois prochains mois, comparativement à plus de deux entreprises sur cinq pour l’ensemble des entreprises du secteur privé (42,4 %). La proportion d’entreprises appartenant majoritairement à des femmes qui ont déclaré s’attendre à cet obstacle a diminué par rapport au trimestre précédent (42,1 %) tandis que le pourcentage a peu changé pour l’ensemble des entreprises du secteur privé (41,6 %).

Parmi les entreprises qui s’attendaient à ce que la hausse des taux d’intérêt et du coût liés à la dette constitue un obstacle au cours du premier trimestre de 2023, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient légèrement plus susceptibles de s’attendre à une augmentation du prix de vente de leurs biens ou services (50,8 %) comparativement à l’ensemble des entreprises du secteur privé (46,2 %).

De plus, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (26,7 %) étaient moins susceptibles de s’attendre à ce que les coûts liés au transport constituent un obstacle au cours des trois prochains mois comparativement à l’ensemble des entreprises du secteur privé (34,0 %). Bien que la proportion d’entreprises appartenant majoritairement à des femmes (27,3 %) qui s’attendaient à être confrontées à cet obstacle ait peu changé par rapport au premier trimestre de 2022, le pourcentage de l’ensemble des entreprises du secteur privé (36,2 %) qui s’attendaient à devoir surmonter le même obstacle a légèrement diminué par rapport à l’année dernière.

Les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient un peu plus susceptibles de s’attendre à une baisse de leur rentabilité

En cette période d’incertitude économique, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient un peu plus susceptibles de s’attendre à des obstacles liés à leur capacité à réaliser des profits. Plus de la moitié des entreprises appartenant majoritairement à des femmes (53,6 %) s’attendaient à une augmentation de leurs dépenses d’exploitation au cours des trois prochains mois, comparativement à 50,8 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé. Les entreprises appartenant majoritairement à des femmes (25,5 %) étaient également légèrement plus susceptibles de s’attendre à une diminution de leur revenu d’exploitation au cours de la même période que l’ensemble des entreprises du secteur privé (21,4 %). De plus, 19,7 % des entreprises appartenant majoritairement à des femmes s’attendaient à une diminution de leurs ventes de biens et de services au cours des trois prochains mois, comparativement à 15,9 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé.

Conformément aux attentes relatives à la hausse des coûts d’exploitation et à la baisse des ventes au cours des trois prochains mois, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient également plus susceptibles de s’attendre à une baisse de leur rentabilité. En fait, environ deux entreprises sur cinq appartenant majoritairement à des femmes (40,2 %) s’attendaient à ce que leur rentabilité diminue au cours des trois prochains mois, comparativement à 36,6 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé.

Les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient moins susceptibles de déclarer être capables de s’endetter davantage

Au premier trimestre de 2023, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes sont restées légèrement moins susceptibles que l’ensemble des entreprises du secteur privé de déclarer être en mesure de s’endetter davantage. En fait, 54,7 % des entreprises appartenant majoritairement à des femmes ont indiqué qu’elles étaient en mesure de s’endetter davantage, comparativement à 57,5 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé. Les deux pourcentages ont peu changé par rapport au trimestre précédent, quand 53,0 % des entreprises appartenant majoritairement à des femmes et 58,0 % de l’ensemble des entreprises du secteur privé ont déclaré la même chose.

De plus, près des trois quarts des entreprises (75,9 %) appartenant majoritairement à des femmes ont déclaré avoir l’argent ou les liquidités nécessaires à son exploitation au premier trimestre de 2023, une proportion semblable à celle enregistrée par l’ensemble des entreprises du secteur privé (76,2 %). Comparativement au premier trimestre de 2022, la proportion d’entreprises appartenant majoritairement à des femmes (72,3 %) qui déclarent avoir l’argent ou les liquidités nécessaires à son exploitation a légèrement augmenté, tandis que le pourcentage de l’ensemble des entreprises du secteur privé (75,8 %) a peu changé.

Méthodologie

Du 3 janvier au 6 février 2023, des représentants d’entreprises de partout au Canada ont été invités à participer à un questionnaire en ligne portant sur la situation des entreprises et les attentes de ces dernières pour l’avenir. L’Enquête canadienne sur la situation des entreprises utilise un échantillon aléatoire stratifié d’établissements commerciaux dans lequel les employés sont classés selon la région géographique, le secteur d’industrie et la taille d’entreprise. L’estimation des proportions se fait à l’aide de poids calibrés afin de calculer les totaux de population dans les domaines d’intérêt. La taille totale de l’échantillon pour cette itération de l’enquête est de 30 554. Les résultats sont fondés sur les réponses provenant d’un total de 15 963 entreprises.

Bibliographie

Statistique Canada. 2023. Enquête canadienne sur la situation des entreprises, premier trimestre de 2023.