Section 3 : Étude speciale

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Tendances récentes de l'investissement des entreprises

par Philip Cross 1 

L'investissement des entreprises dans les bâtiments et le matériel (qui exclut l'investissement résidentiel) a chuté de près de 20 % en volumes au cours de la récession de 2008-2009 et il a continué de s'affaiblir au début de la reprise. La perte totale s'est ainsi chiffrée à 24 %. Depuis lors, l'investissement a repris de façon constante, ayant crû de 14 % au cours des quatre derniers trimestres et récupérant de la sorte près de la moitié de ses pertes survenues entre son sommet du troisième trimestre de 2008 et son creux du quatrième trimestre de 2009.

La chute de 24 % affichée par l'investissement des entreprises a été la plus importante de tous les secteurs de l'économie, mais elle était comparable aux pertes de 20 % enregistrées lors des deux récessions précédentes. La baisse du volume de l'investissement en 2008-2009 traduisait des diminutions similaires dans les bâtiments non résidentiels (-25,8 %) et les machines et le matériel (-21,8 %) 2  , tandis que la reprise a été plus forte jusqu'à maintenant dans les machines et le matériel (16,9 %) que dans les bâtiments (11,5 %) 3  . L'investissement augmentera encore davantage si les entreprises s'en tiennent aux intentions qu'elles ont annoncées d'augmenter leur investissement nominal de 7 % en 2011, en se fondant sur les données récemment diffusés sur les investissements privés et publics (IPP) au Canada 4  .

La reprise actuelle de l'investissement des entreprises a été plus rapide que les reprises récentes. Comme il vient d'être mentionné, l'investissement a crû de 14 % au cours des quatre derniers trimestres, comparativement à une hausse de 10,2 % dans la première année de la croissance de l'investissement après la récession de 1990-1992, et de 4,1 % au cours de l'année après la récession de 1981-1982. La reprise de l'investissement des entreprises est invariablement à la traîne de la reprise de l'économie globale : elle était en retard de deux trimestres tant en 1983 qu'en 1992. Ainsi, le retard de deux trimestres en 2009 était tout à fait habituel pour ce secteur.

Étant donné le rôle central joué par l'investissement des entreprises au cours de la récente récession et de la reprise, cette étude examine les tendances dans les dépenses d'investissement des grandes industries et place leur comportement cyclique récent dans une perspective à long terme. Puisque l'investissement par industrie vient des données sur les IPP, toutes les données dans cette étude sont en dollars courants, à moins d'indication contraire. L'investissement du secteur des entreprises dans les IPP est calculé comme le total de l'investissement non résidentiel moins les dépenses faites par les industries de l'enseignement, de la santé et des administrations publiques.

L'aspect dominant de l'investissement des entreprises au cours de la dernière décennie a été son revirement en faveur de l'énergie et des mines, ce qui est en contraste marqué avec les années 1990 au cours desquelles ces industries ont été à la traîne de la croissance de l'investissement global 5  . L'investissement dans l'énergie et les mines a plus que doublé, étant passé de 40 milliards de dollars en 2002 à un niveau prévu de 86,5 milliards de dollars en 2011. Tout le reste de l'investissement des entreprises n'a crû que de 20 milliards de dollars au cours de la même période, étant passé de 90 milliards de dollars à 110 milliards de dollars (figure 1).

La part de l'énergie et des mines dans l'investissement total des entreprises a affiché une forte hausse, puisqu'elle était de 29,7 % en 2000 et de 44,4 % en 2008. Alors que l'investissement dans l'énergie et les mines a diminué de 23 % en 2009, soit deux fois plus rapidement que le reste du secteur des entreprises, sa reprise a été plus rapide. Les dépenses en capital pour l'énergie et les mines ont augmenté de 10,2 % en 2010, comparativement à 2,3 % dans le reste du secteur des entreprises. Ce changement s'est poursuivi dans les intentions d'investissement pour 2011, puisque le gain de 11 % des dépenses prévues pour le secteur de l'énergie était plus du double de la hausse de 4,8 % des intentions dans le secteur des entreprises non liées à l'énergie. Cela entraînerait la part de l'énergie et des mines dans l'investissement des entreprises à un sommet de 44,7 % (figure 2).

En dehors du secteur primaire, les seules augmentations dignes de mention des intentions d'investissement ont été dans la fabrication et le transport. En particulier, il a continué d'y avoir un déplacement marqué de l'investissement par industrie dans le secteur de la fabrication, ce qui est dans la continuité d'une tendance plus large dans la fabrication observée dans les années 2000, comme il sera expliqué ci-après plus en détail. Les dépenses d'investissement dans la plupart des industries de services ont peu varié au cours des récentes années.

Énergie et mines

Globalement, les intentions d'investissement dans le secteur de l'énergie affichent une hausse de 7,8 % en 2011, ce qui laissera les dépenses à un niveau inférieur de près de 10 milliards de dollars à son sommet de 2008, mais toutefois égales à leur deuxième niveau le plus élevé jamais atteint. À 71,9 milliards de dollars, le secteur de l'énergie à lui seul représente environ le tiers de tout l'investissement des entreprises au Canada.

Toutefois, le secteur de l'énergie comprend un certain nombre d'industries ayant des tendances cycliques différentes. Le secteur de l'énergie inclut le pétrole et le gaz classiques et les sables bitumineux, de même que les services publics, le raffinage du pétrole et les pipelines.

Les services publics représentent l'industrie la moins sensible aux cycles dans le secteur de l'énergie. Leur intention de dépenser 26,9 milliards de dollars en 2011 sera leur onzième sommet d'affilée, principalement attribuable à l'expansion constante de la capacité de génération d'électricité. Depuis 2009, les services publics ont détrôné le pétrole et le gaz classiques du titre de plus gros segment du secteur de l'énergie.

C'est l'investissement dans le pétrole et le gaz classiques qui a connu le cycle d'expansion et de ralentissement le plus important au cours des récentes années, ayant doublé entre 2002 et 2006 pour atteindre un sommet de 36,1 milliards de dollars, chutant à 20,2 milliards de dollars en 2008 et demeurant peu élevé à 21,4 milliards de dollars en 2011. Ces niveaux d'investissement après 2008 se rapprochent des niveaux auxquels l'investissement avait commencé la décennie. Cependant, les services à l'exploration minière, qui englobent tant l'exploration que le développement de nouvelles sources de pétrole et de gaz (incluant le gaz de schiste) devraient, selon l'industrie, croître pour se situer à 5,7 milliards de dollars en 2011, égalant ainsi leur sommet précédent atteint en 2008 6  .

L'investissement dans les sables bitumineux a beaucoup augmenté au cours de la dernière décennie, ayant presque quadruplé de 2003 à 2008 pour culminer à un sommet de 20,7 milliards de dollars. Puis, en 2008, il a décru de près de la moitié pour s'établir à 10,6 milliards de dollars en 2009 (mais il s'agit tout de même de plus du double de son niveau de 2000), avant de connaître un léger rebond en 2010. Les entreprises ont l'intention de dépenser 14,3 milliards de dollars en 2011.

L'investissement dans les pipelines qui servent à acheminer des volumes accrus de pétrole et de gaz vers les États-Unis a affiché une hausse constante, étant passé de moins de 1 milliard de dollars par année au début des années 2000 à un sommet de 5,4 milliards de dollars en 2008. Depuis lors, l'investissement est demeuré solide, se chiffrant à une moyenne d'environ 4 milliards de dollars par année.

En dehors de l'énergie, les prix record des produits de base ont suscité des investissements sans précédent. Les entreprises minières ont l'intention de dépenser une somme de 11,5 milliards de dollars en 2011. L'investissement dans les mines s'est tenu sous la barre des 3 milliards de dollars au début de la décennie (figure 4). Il a grimpé en flèche pour atteindre 8,6 milliards de dollars en 2008, les prix des métaux ayant atteint des sommets inégalés, avant le début de la récession mondiale. Toutefois, le niveau de l'investissement en 2009 est demeuré le deuxième plus élevé jamais atteint, et l'investissement a rapidement dépassé son sommet d'avant la récession alors que la reprise commençait à partir de la mi-2009.

Les intentions d'investissement dans les mines en 2011 sont dominées par les mines métallifères (8,2 milliards de dollars), soit une somme supérieure de 3 milliards de dollars à son précédent sommet atteint en 2008. L'or est venu en tête avec un investissement de 3,0 milliards de dollars en 2011, suivi des mines de cuivre, de nickel et de zinc (2,2 milliards de dollars). Plus en amont, on prévoit également que l'investissement dans la fabrication des métaux de première transformation augmentera pour se chiffrer à un sommet de 3,0 milliards de dollars en 2011 7  .

Fabrication

Les intentions d'investissement dans la fabrication ont affiché dans l'ensemble une hausse de 15 % (ou de 2,1 milliards de dollars) en 2011. Il s'agit de la plus forte augmentation depuis 1995. Mais, l'investissement dans la fabrication demeure relativement faible; la somme de 17,1 milliards de dollars des intentions d'investissement en 2011 est la moins élevée de n'importe quelle année depuis 1994, à l'exception de l'affaissement lié à la récession en 2009 et 2010 (figure 5).

À partir du début des années 2000, les fabricants au Canada ont dû faire face à plusieurs défis structurels, par exemple une hausse constante des prix des produits de base, une appréciation rapide du taux de change et une compétition mondiale accrue se poursuivant. Dans ce contexte, les industries manufacturières se sont généralement comportées de deux façons différentes : un groupe a vu ses ventes décroître de façon constante de 2000 jusqu'à 2008 et un groupe a affiché des ventes plus élevées 8  . Pour des raisons analytiques, nous avons identifié, dans cette étude, ces deux groupes d'industries en tant qu'elles sont en expansion ou en contraction.

Le groupe en expansion comprend 10 industries, soit celles des aliments, du raffinage du pétrole, des produits chimiques, des minéraux non métalliques, des métaux de première transformation, des métaux fabriqués, des machines, de l'autre matériel de transport (hormis les automobiles), le plastique et les industries diverses de la fabrication. La plupart de ces industries partageaient une des deux caractéristiques qui ont stimulé leur croissance entre 2002 et 2008 : soit qu'elles étaient liées aux ressources naturelles (comme le pétrole ou les métaux de première transformation), soit qu'elles étaient liées à l'investissement, ce qui leur a permis de profiter de l'essor de l'investissement que les prix plus élevés des produits de base ont aidé à déclencher. Deux des industries en expansion qui ne faisaient pas partie de l'un ou l'autre de ces groupes ont un caractère unique : la demande d'aliments augmente de façon constante sans égard au cycle d'affaires (elle a crû même durant la récession de 2009), tandis que les industries diverses incluent, par définition, des industries naissantes à croissance rapide, qui ont vu leurs ventes augmenter chaque année depuis 1992, à l'exception d'une seule (en 2004).

Dix industries ont affiché des baisses de leurs ventes de façon constante même avant la récession, soit celles du bois, du papier, de l'imprimerie, de l'ameublement, des boissons et du tabac 9  , des automobiles, des textiles, des vêtements, des ordinateurs et des produits électroniques 10  et du matériel électrique. Les raisons expliquant leur baisse structurelle vont des prix plus bas des produits forestiers en raison de la diminution de la demande américaine à la fin de l'essor des TIC en 2000, en passant par l'augmentation des importations de vêtements en provenance de pays en développement et à l'exposition au ralentissement de l'industrie automobile. Plusieurs de ces industries ont atteint leur zénith au tournant de la décennie, y compris celles du bois, du papier et des ordinateurs en 2000 et les automobiles en 1999, ce qui laisse entendre que certains défis rencontrés par ces industries ont précédé les hausses des prix des produits de base et du taux de change plus élevé. En fait, la fabrication dans certaines industries a connu une tendance à la baisse depuis quelques années, ce qui se compare à la situation dans d'autres économies avancées.

Entre leur sommet atteint en 2000 et l'année 2008, les ventes du groupe en contraction ont chuté de 32,0 %, soit une moyenne de 4 % par année. Au cours de la même période, les ventes du groupe en expansion ont crû de 44,8 %, ou de 5,6 % par année. Cela met en évidence le fait que, même si l'on considère d'habitude que le secteur de la fabrication s'est contracté après 2000, ceci ne s'applique pas au secteur dans son ensemble. En fait, la portion en expansion du secteur de la fabrication représente maintenant près des deux tiers des ventes et de l'investissement à l'intérieur du secteur.

Graphique 3.8

Les industries en expansion et les industries en contraction ont connu des pertes de ventes presque identiques durant la récession : le groupe en contraction a vu ses ventes diminuer de 17,6 %, tandis que le groupe en expansion a vu les siennes régressé de 17,8 % en 2009. Cela reflète la nature synchronisée de manière sans précédent de la récession, qui a touché les ressources et la demande d'investissement de façon aussi prononcée que n'importe quel autre secteur. Et au cours de la reprise en 2010, le groupe en contraction a affiché une hausse de 10,4 %, qui était légèrement supérieure au gain de 8,2 % du groupe en expansion (ce qui traduit dans une large mesure le fait que la reprise a été plus rapide dans l'industrie automobile que dans la demande d'investissement).

Un changement est survenu dans les comportements d'investissement à partir des années 1990 qui a suivi de près le cours des ventes après 2000 et s'est accéléré au cours de la récente récession et de la reprise. L'investissement du groupe d'industries identifié comme étant en contraction a commencé à plafonner à 10,5 milliards de dollars en 1995, à la suite d'une période de gros investissements dans les automobiles, le bois et le papier. Après 1995, l'investissement dans le secteur en contraction a augmenté de seulement 3,1 % avant d'atteindre un sommet de 10,8 milliards de dollars en 2000. L'investissement de ce groupe a alors chuté de 16 % entre 2000 et 2007, avant de plonger de 48,2 % au cours des trois années suivantes. Même avec une légère reprise des intentions d'investissement pour 2011, l'investissement de ce groupe d'industries demeure inférieur de moitié à son niveau de 1994.

Le groupe d'industries de la fabrication en expansion a vu son investissement doubler, celui-ci étant passé de 5,8 milliards de dollars en 1993 à 11,1 milliards de dollars en 1998 (dépassant ainsi l'investissement de 10,5 milliards de dollars du secteur en contraction). Cela a suivi la croissance des ventes qui a débuté dans les années 1990 et qui a été soutenue après 2000. L'investissement a fléchi pour se situer à 10 milliards de dollars durant le ralentissement de 2001, mais a crû de façon constante au cours des sept années suivantes pour se chiffrer à un sommet de 12,4 milliards de dollars en 2008. L'investissement de ce groupe d'industries a diminué pendant seulement une année en raison de la récession, ayant régressé de 23 % en 2009. Une reprise importante de l'investissement de ce groupe en 2010 et des intentions d'investissement pour 2011 fait en sorte que les projets d'investissement se retrouvent près de leur niveau d'avant la récession de 2008. À partir de 1998, l'investissement du secteur en expansion a dépassé celui du secteur en contraction à chaque année, l'écart entre les deux étant allé en s'élargissant de façon considérable au cours de la récession. Avec une reprise rapide en 2010 et 2011, l'investissement dans le secteur en expansion se situait à un niveau supérieur de 7,1 milliards de dollars à celui du secteur en contraction, et était plus élevé que tous les investissements de ce dernier groupe.

En résumé, l'affaissement des ventes durant la récession en tant que telle a été aussi prononcé pour le groupe des fabricants en expansion que pour celui des fabricants en contraction. Cependant, dans la foulée de presque une décennie de ventes déclinantes, cela a contribué à entraîner une décélération marquée de l'investissement dans le groupe en contraction tant au cours de la récession que de la reprise. La faiblesse de l'investissement dans ce groupe d'industries vient expliquer pourquoi l'investissement total dans la fabrication est tombé à des niveaux historiquement bas au cours des trois dernières années. Sans de nouveaux investissements, la croissance à long terme dans n'importe quelle industrie sera touchée.

À l'opposé, la croissance constante des ventes dans le secteur en expansion au cours des deux dernières décennies a stimulé un afflux continu de nouveaux investissements. Alors que l'investissement a régressé pendant un an durant la récession, la croissance a repris rapidement, et les dépenses prévues, qui se chiffrent à 12,1 milliards de dollars pour 2011, sont presque égales à leur sommet d'avant la récession.

Fait peu surprenant, ces tendances de l'investissement par industrie suivent de près les bénéfices par industrie. Les bénéfices ont diminué de façon constante dans le secteur en contraction, et ce, même avant la dernière récession. Les industries en expansion ayant connu des hausses constantes après 2003, les bénéfices dans le secteur en expansion en 2008 étaient près de dix fois supérieurs à ceux du secteur en contraction (36,9 milliards de dollars comparativement à 3,9 milliards de dollars) 11  .

La séparation de la fabrication en secteurs en se basant sur le fait que les ventes au cours de la dernière décennie ont été en expansion ou en contraction fournit également quelques indications sur les tendances de l'emploi manufacturier au cours des dix dernières années. En utilisant les données détaillées par industrie de l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail, on constate que, à son apogée en 2000, le total de 2,0 millions d'emplois manufacturiers a été réparti presque également entre les secteurs où les ventes étaient sur le point de se contracter et où les ventes ont par la suite augmenté. Comme pour ce qui est des ventes, il y avait peu d'indication qui aurait pu révéler quels secteurs s'épanouiraient ou lesquels faibliraient dans les années 2000 en fonction de leur comportement dans les années 1990. Seules les tendances de l'investissement ont indiqué quels secteurs auraient de meilleurs résultats dans la décennie après 2000.

De 2000 à 2010, l'emploi rémunéré dans le secteur en contraction a fléchi de 40,3 % (ou de 345 335 personnes, ce qui représente 59 % des 588 958 emplois manufacturiers perdus au cours de la dernière décennie). 12  Près du deux tiers (60 %) de cette baisse est survenue avant le début de la récession en 2008, et le reste s'est produit au cours des trois dernières années. L'emploi rémunéré dans les industries de la fabrication où les ventes étaient en expansion a diminué de 20,7 % (ou de 243 623 personnes) au cours de la dernière décennie, représentant 41 % de tous les emplois manufacturiers perdus dans les années 2000. La plus grande part de cette baisse est survenue après la récession qui a commencé en 2008, les emplois rémunérés dans ce secteur ayant diminué de seulement 4,4 % entre 2000 et 2007 (comparativement à une perte de 24 % dans le secteur en contraction).

Services

L'investissement dans la plupart des industries de services a peu changé au cours des années récentes. Le seul revirement d'importance a été le fait des transports, où l'investissement a plus que doublé, étant passé de 10,0 milliards de dollars au début de cette décennie à un sommet de 22,1 milliards de dollars en 2011. Comme il a été mentionné plus tôt, une certaine part de ce revirement reflète l'investissement accru dans les pipelines. Mais la plus grande part de l'augmentation s'explique par une expansion prononcée des systèmes de transport urbain et des aérogares.

L'investissement dans les autres services a stagné au cours des récentes années, ce qui s'est reflété dans la lente reprise en dehors de l'énergie et des mines. Les détaillants ont dépensé environ 8 milliards de dollars au cours de chacune des trois dernières années, tandis que l'investissement dans le commerce de gros a oscillé entre 5 milliards de dollars et 6 milliards de dollars depuis 2006. Les dépenses en capital pour les finances et l'immobilier se sont maintenues sous la barre des 30 milliards de dollars au cours de chacune des trois dernières années, une marque qu'elles avaient dépassée au cours des trois années précédentes. L'investissement dans les autres services à la consommation et aux entreprises a peu varié, hormis l'hébergement et les aliments qui sont revenus à des niveaux plus normaux après leur pic de 2009.

Conclusion

Cette étude met en évidence l'importance de l'investissement des entreprises pour plusieurs raisons. D'un point de vue macroéconomique, l'investissement des entreprises a joué un rôle clé au cours de la récente récession et de la reprise. Mais la répartition sectorielle de l'investissement est également essentielle à la compréhension des raisons pour lesquelles l'économie connaît des changements. Cela ressort très bien lorsque l'on regarde la croissance rapide de l'investissement dans l'énergie et les mines au cours de la dernière décennie. L'analyse plus détaillée, dans cette étude, des tendances de l'investissement dans le secteur de la fabrication a révélé son rôle central qui explique pourquoi les ventes sont en expansion dans certaines industries et en contraction dans d'autres. La récession récente a élargi de façon considérable l'écart des investissements entre ces deux groupes du secteur de la fabrication.

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