Utilisation accrue d'appareils de conservation d'eau et d'énergie à la maison
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par Avani Babooram et Matt Hurst
Introduction
Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude
La plupart des ménages canadiens utilisent des ampoules fluorescentes compactes et des pommes de douche à faible débit
Les propriétaires sont plus portés à utiliser des appareils de conservation à la maison que les locataires
Les technologies de conservation sont plus populaires dans les ménages à revenu élevé
La proportion de ménages ayant adopté des technologies de conservation augmente en fonction de la scolarité
L'âge du logement a une incidence sur l'utilisation des thermostats programmables
Les ménages établis sont plus enclins à adopter des technologies de conservation
Les appareils de récupération des eaux de pluie ne suivent pas la tendance
La popularité des appareils de conservation varie d'une RMR à l'autre
Les ménages dotés d'un compteur d'eau sont plus nombreux à avoir des appareils de conservation de l'eau
Sommaire
Introduction
De nos jours, bon nombre de Canadiens se préoccupent de l'environnement, et l'on s'intéresse davantage à la rareté des ressources. Par conséquent, les particuliers et les gouvernements sont de plus en plus nombreux à chercher des façons de réduire ou de modifier les régimes de consommation d'énergie et d'eau.
En 2007, le secteur résidentiel du Canada a consommé 1,4 million de térajoules (TJ) d'énergie (l'équivalent énergétique de 3,1 milliards de bouteilles de propane de 9 kilos, comme celles que l'on utilise pour la plupart des barbecues)1. Le chauffage, les gros appareils ménagers2 et l'éclairage représentaient respectivement environ 63 %, 9 % et 4 % de cette consommation d'énergie3. En 2006, le secteur résidentiel représentait la majorité de la consommation d'eau municipale (57 %). L'eau résidentielle était surtout utilisée pour les salles de bains des particuliers, 35 % pour les douches et les bains, et 30 % pour les toilettes4.
Une façon bien connue de conserver les ressources consiste à adopter des technologies à faible consommation d'énergie ou d'eau. Ces technologies permettent aux gens de maintenir leur niveau de vie, tout en réduisant leur impact sur l'environnement en consommant moins d'énergie ou d'eau, en plus de réduire leurs factures de services publics. Par exemple, l'utilisation d'un appareil éconergétique, comme un thermostat programmable, peut réduire la consommation d'énergie et entraîner une baisse des factures de chauffage pouvant aller jusqu'à 15 %5. En outre, l'utilisation d'un appareil ménager éconergétique peut donner lieu à des économies de centaines de dollars en coûts de l'énergie pendant la durée de vie de l'appareil6.
Selon le coût de l'eau et la quantité d'eau utilisée, les ménages peuvent épargner plus de 100 $ par année en abandonnant leurs toilettes ordinaires au profit de toilettes à très faible volume d'eau7. Une pomme de douche à faible débit peut également réduire la consommation d'eau : une pomme de douche ordinaire consomme 17 litres d'eau la minute, tandis qu'une pomme de douche à faible débit n'en consomme que 10 litres la minute8.
En s'appuyant sur les données de l'Enquête sur les ménages et l'environnement de 2007, on cherche à déterminer, dans le présent article, quels sont les ménages les plus susceptibles d'utiliser des technologies à faible consommation d'énergie et d'eau. Plus précisément, on y examine la corrélation entre la propriété du logement, le revenu, la scolarité, l'âge du logement et le nombre d'années passées au logement et l'adoption de technologies de conservation de l'énergie. On s'intéresse particulièrement à cinq technologies qui ont été mises au point en vue de réduire la consommation d'eau ou d'énergie à la maison : les toilettes à faible volume d'eau; les pommes de douche à faible débit; les ampoules fluorescentes compactes; les thermostats programmables; et les appareils ménagers achetés pour économiser de l'énergie ou de l'eau (voir « Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude » pour les concepts, définitions et détails).
Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude
L'Enquête sur les ménages et l'environnement (EME) recueille de l'information sur divers thèmes environnementaux. L'enquête visait à répondre aux besoins de sa source de financement, le projet des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement (ICDE), une initiative conjointe de Statistique Canada, Environnement Canada et Santé Canada. Le projet des ICDE fait des comptes rendus annuels sur la qualité de l'air, la qualité de l'eau et les émissions de gaz à effet de serre au Canada, au moyen d'indicateurs, afin de cerner les aspects qui sont importants pour les Canadiens et de surveiller l'évolution de ces aspects.
L'EME ciblait les ménages canadiens, sauf les ménages dont aucun des membres n'avait 18 ans ou plus. Étaient également exclus les ménages du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, les ménages situés dans les réserves indiennes et les bases militaires et les ménages composés exclusivement de membres à temps plein des Forces canadiennes. En 2007, l'enquête a recueilli des renseignements auprès d'un échantillon de 21 690 ménages, qui représentaient environ 13 millions de ménages à l'étendue du Canada.
Définitions
Revenu : revenu annuel total du ménage avant impôt.
Scolarité : le plus haut niveau de scolarité atteint par un des membres du ménage.
Thermostats programmables : thermostats pouvant être programmés à différentes températures pendant une période donnée (p. ex., jour, semaine, etc.). Par exemple, l'utilisation d'un thermostat programmable pour économiser de l'énergie consiste souvent à laisser baisser la température pendant la nuit pendant la saison de chauffage, ou à laisser la température augmenter en l'absence des occupants pendant la saison de climatisation. Dans le présent article, les mentions de thermostats programmables désignent les ménages qui ont des thermostats programmables et qui les utilisent.
Toilettes à faible volume d'eau : toilettes utilisant moins d'eau par chasse ou dont le réservoir comporte un appareil pour baisser le volume d'eau qui s'y trouve, ce qui diminue le volume d'eau utilisé lorsque la chasse d'eau est tirée.
Achat d'un appareil ménager pour économiser de l'énergie ou de l'eau : gros appareil ménager acheté dans les cinq années précédant 2007 où le répondant a déclaré que la consommation d'énergie ou d'eau était l'un des deux facteurs principaux considérés pour l'achat de l'appareil.
L'échantillon pour le tableau 1 est un sous-ensemble de tous les ménages interviewés dans le cadre de l'enquête. Les ménages exclus de l'analyse dans le tableau 1 sont ceux qui, pour les questions sur les renseignements démographiques, ont indiqué qu'ils ne connaissaient pas la réponse, ont refusé de répondre, ou encore, aucune réponse n'a été enregistrée pour cette question ou la question ne leur a pas été posée parce qu'elle ne s'appliquait pas à eux. Il y a une exception à cette règle générale : la variable du revenu du ménage a une catégorie spéciale qui représente les ménages dont on n'a pu obtenir de réponses valides.
Les exclusions sont traitées différemment pour les questions ayant trait à l'utilisation de thermostats programmables, de pommes de douche à faible débit et de toilettes à faible volume d'eau. Pour ces questions, tous les genres de réponse autres que « oui » ont été regroupés dans la catégorie « non ». Par conséquent, pour ces trois variables dans l'analyse, aucun ménage n'a été exclu et donc, il n'y a pas eu de « non-réponse » par définition. C'est la convention utilisée par la Division des comptes et de la statistique de l'environnement de Statistique Canada. Conformément aux règles qui précèdent, 1 667 ménages ont été exclus, ce qui laisse 20 023 ménages pour l'analyse dans ce tableau.
L'échantillon pour le tableau 2 est également un sous-ensemble de tous les ménages interviewés dans le cadre de l'enquête. Les règles qui définissent le sous-ensemble respectent celles qui sont décrites précédemment pour le tableau 1. Les règles d'exclusion s'appliquent aux questions au sujet des pommes de douche à faible débit, des toilettes à faible volume d'eau et des appareils de récupération des eaux de pluie. Toutes ces règles excluent 2 357 ménages de l'analyse. Une règle supplémentaire s'applique à l'analyse des appareils de récupération des eaux de pluie : pour les estimations dans ces deux colonnes, les ménages qui n'ont pas de cour ou de jardin à arroser sont exclus de l'analyse.
Modélisation
La régression logistique a été utilisée pour déterminer la vigueur des corrélations entre certaines caractéristiques du ménage et l'utilisation d'un appareil de conservation, tout en neutralisant l'effet d'autres caractéristiques, exprimées sous forme de rapports de cotes. Les erreurs types ont été calculées pour toutes les estimations au moyen de méthodes bootstrap, sauf indication contraire.
Fin de l'encadré
La plupart des ménages canadiens utilisent des ampoules fluorescentes compactes et des pommes de douche à faible débit
En 2007, plus de 70 % des ménages avaient au moins une ampoule fluorescente compacte (graphique 1). Les pommes de douche à faible débit étaient un autre appareil de conservation courant, un peu moins des deux tiers des ménages (64 %) ayant déclaré les utiliser à la maison.
Les toilettes à faible volume d'eau n'étaient pas aussi populaires, moins de la moitié des ménages (42 %) en étant pourvus. Un peu plus du tiers des ménages avaient acheté un appareil ménager pour économiser de l'énergie ou de l'eau au cours des cinq années précédant 2007 (36 %), et presque la même proportion de ménages avaient utilisé un thermostat programmable (34 %).
Graphique 1 Les technologies de conservation les plus abordables sont les plus populaires
Comparativement aux autres technologies, les ampoules fluorescentes compactes et les pommes de douche à faible débit sont moins chères et plus faciles à installer. Ces caractéristiques pourraient expliquer leur popularité par rapport aux autres technologies plus coûteuses, comme les appareils ménagers éconergétiques et les technologies qui sont plus longues et difficiles à installer, comme les toilettes à faible volume d'eau et les appareils de récupération des eaux de pluie.
Les propriétaires sont plus portés à utiliser des appareils de conservation à la maison que les locataires
En 2007, les propriétaires-occupants étaient plus susceptibles d'avoir des appareils de conservation d'énergie ou d'eau que les locataires (graphique 2). Le fait d'être propriétaire du logement était la caractéristique la plus fortement associée à l'adoption de ces technologies, même après neutralisation des effets de la scolarité et du revenu.
Les ménages qui étaient propriétaires de leur logement avaient deux fois plus de chances d'utiliser un thermostat programmable ou d'acheter un appareil ménager pour économiser de l'énergie ou de l'eau que les ménages qui vivaient dans un logement loué (tableau 1). L'utilisation d'appareils de conservation d'eau affichait une tendance similaire.
Les locataires ne sont peut-être pas aussi libres que les propriétaires de changer leurs appareils ménagers et leurs appareils sanitaires, comme les toilettes et les pommes de douche, et leur facture d'électricité peut être incluse dans le loyer, supprimant ainsi la motivation d'épargner. Ces facteurs peuvent expliquer en partie les différences en ce qui concerne leur adoption de technologies de conservation.
L'utilisation de thermostats programmables dépend également de la présence de l'appareil à la maison. Par exemple, 13 % des ménages vivant dans un logement loué utilisaient un thermostat programmable, comparativement à 41 % des ménages où le logement est occupé par le propriétaire. Cette différence est en grande partie attribuable à la présence de thermostats programmables dans le logement : les logements loués étaient beaucoup moins susceptibles d'avoir un thermostat programmable que les logements occupés par le propriétaire (22 % contre 41 %) (données non indiquées).
Les technologies de conservation sont plus populaires dans les ménages à revenu élevé
Les personnes ayant un revenu élevé sont plus portées à adopter des comportements écologiques proactifs, souvent parce qu'elles ont les ressources pour le faire9. Les données de l'Enquête sur les ménages et l'environnement de 2007 le démontrent : une plus grande proportion de ménages à revenu élevé que de ménages à faible revenu avaient adopté des technologies de conservation (graphique 3).
C'était particulièrement vrai pour les articles de prix unitaire élevé, comme les appareils ménagers neufs. Environ 47 % des ménages de la tranche de revenu supérieure (80 000 $ ou plus) avaient acheté un appareil ménager pour économiser de l'énergie ou de l'eau au cours des cinq années précédant 2007, comparativement à 15 % des ménages de la tranche de revenu inférieure (moins de 20 000 $). L'utilisation de thermostats programmables affichait une tendance similaire : 49 % des ménages de la tranche de revenu supérieure utilisaient un thermostat programmable, comparativement à 17 % des ménages de la tranche de revenu inférieure.
Toutefois, pour les technologies plus abordables comme les ampoules fluorescentes compactes et les pommes de douche à faible débit, la corrélation entre le revenu et l'utilisation n'était pas aussi marquée. Parmi les ménages de la tranche de revenu supérieure, 78 % utilisaient des ampoules fluorescentes compactes, comparativement à 54 % des ménages de la tranche de revenu inférieure. De même, pour ce qui est des pommes de douche à faible débit, 68 % des ménages de la tranche de revenu supérieure utilisaient cet appareil, comparativement à 51 % des ménages de la tranche de revenu inférieure.
Graphique 3 Les ménages à revenu élevé sont plus portés à utiliser des appareils de conservation
La proportion de ménages ayant adopté des technologies de conservation augmente en fonction de la scolarité
Les personnes ayant des niveaux de scolarité plus élevés ont tendance à adopter un plus grand nombre de comportements écologiques proactifs parce qu'elles ont eu davantage d'occasions d'acquérir des connaissances au sujet de questions environnementales10. Cette conclusion s'applique aussi à l'utilisation d'appareils de conservation des ressources : pour les articles plus coûteux comme les thermostats programmables, 41 % des ménages dont au moins un membre détenait un grade universitaire utilisaient un thermostat programmable, comparativement à 17 % des ménages où le plus haut niveau de scolarité était inférieur au diplôme d'études secondaires. Une tendance similaire a été observée pour les ampoules fluorescentes compactes, moins coûteuses : 75 % des ménages dont au moins un membre avait obtenu un grade universitaire avaient une ampoule fluorescente compacte, comparativement à 52 % des ménages où le plus haut niveau de scolarité était inférieur au diplôme d'études secondaires. Ces corrélations se maintenaient même après neutralisation des effets du revenu, de l'âge, du type de logement et de la région.
L'achat d'un appareil ménager pour économiser de l'énergie ou de l'eau n'avait aucune corrélation avec le niveau de scolarité après prise en compte d'autres facteurs, comme le revenu (tableau 1), ce qui porte à croire que, pour ces articles plus coûteux, le revenu pourrait avoir un effet plus important que la scolarité.
L'âge du logement a une incidence sur l'utilisation des thermostats programmables
Les ménages qui vivent dans des logements plus anciens étaient moins susceptibles d'utiliser des thermostats programmables. Parmi ceux vivant dans des logements construits de 1996 à 2007, 46 % utilisaient des thermostats programmables, tandis que seulement 28 % de ceux qui vivaient dans des logements construits avant 1961 avaient ce type d'appareil. Cette tendance s'explique en partie par le fait que les logements plus anciens sont moins susceptibles d'avoir été construits avec des thermostats programmables, qui sont maintenant une option standard dans bon nombre de maisons plus récentes.
Cependant, l'âge du logement n'avait aucune incidence sur l'utilisation d'ampoules fluorescentes compactes, l'achat récent d'appareils ménagers ou l'utilisation de pommes de douche à faible débit. Environ 70 % des ménages avaient une ou plusieurs ampoules fluorescentes compactes en 2007, sans égard à l'âge du logement.
Les logements construits entre 1984 et 1995 étaient moins nombreux à avoir des toilettes à faible volume d'eau que ceux construits avant 1984. Toutefois, la tendance se renverse pour les maisons construites entre 1996 et 2007, ces logements étaient les plus nombreux de toutes les catégories à avoir des toilettes à faible volume d'eau. La période de 1984 à 1995 est peut-être une petite anomalie dans une tendance croissante vers l'installation de toilettes à faible volume d'eau. En effet, les logements construits pendant cette période sont moins nombreux que les maisons plus récentes a avoir des toilettes à faible volume d'eau comme caractéristique intégrée, et ils ne sont peut-être pas assez anciens pour avoir nécessité le remplacement des toilettes ou l'installation de mécanismes dans les réservoirs de toilettes dans le cadre de projets de rénovation.
Les ménages établis sont plus enclins à adopter des technologies de conservation
Pour bon nombre d'appareils de conservation, plus le ménage habite un logement depuis longtemps, plus il est susceptible d'avoir des appareils de conservation d'eau et d'énergie. Parmi les ménages qui vivaient dans leur logement depuis cinq ans ou moins, 60 % utilisaient des pommes de douche à faible débit, comparativement à 70 % de ceux qui habitaient leur logement depuis 11 à 20 ans, et 64 % de ceux qui y vivaient depuis plus de 20 ans (tableau 2). Parmi ceux qui vivaient dans leur logement depuis cinq ans ou moins, 38 % utilisaient des toilettes à faible volume d'eau, contre 47 % de ceux qui y habitaient depuis plus de 20 ans.
Toutefois, la tendance inverse a été observée en ce qui concerne l'utilisation de thermostats programmables. Parmi les ménages qui habitaient leur logement depuis cinq ans ou moins, 34 % utilisaient un thermostat programmable, comparativement à 29 % de ceux qui vivaient dans leur logement depuis plus de 20 ans. Cette corrélation se maintenait même après neutralisation d'autres facteurs, comme l'âge du logement et la composition du ménage (tableau 1).
Les appareils de récupération des eaux de pluie ne suivent pas la tendance
En général, pour les technologies de conservation dont il a été question jusqu'ici, les niveaux plus élevés de revenu et de scolarité étaient associés à une augmentation de la proportion de ménages utilisant des technologies de conservation. Cependant, le revenu n'avait aucune incidence sur l'emploi des appareils de récupération des eaux de pluie, comme les citernes pluviales alors que la scolarité avait une incidence négative. Autrement dit, un niveau de scolarité élevé était associé à des chances plus faibles d'avoir un appareil de récupération des eaux de pluie (tableau 2).
L'appartenance et l'âge du logement étaient d'importants facteurs déterminants de la présence d'appareils de récupération des eaux de pluie dans les ménages. Parmi les logements en propriété, 18 % avaient de tels appareils, comparativement à 11 % des logements loués. Parmi les logements construits avant 1961, 21 % avaient de tels appareils, comparativement à 11 % des logements construits de 1996 à 2007.
La popularité des appareils de conservation varie d'une RMR à l'autre
L'utilisation d'appareils de conservation variait d'une région métropolitaine de recensement (RMR) à une autre. Les thermostats programmables étaient particulièrement populaires à Ottawa-Gatineau (45 %), à Toronto (44 %), à Calgary (39 %) et à Edmonton (41 %), et moins populaires à Montréal (29 %) et à Vancouver (31 %). Les ampoules fluorescentes compactes étaient plus courantes à Ottawa-Gatineau (77 %) et à Toronto (74 %), et moins courantes à Edmonton (62 %), à Winnipeg (65 %), à Calgary (63 %) et à Montréal (64 %) (tableau 1).
Parmi les ménages à Toronto et à Ottawa-Gatineau, 67 % et 66 % respectivement utilisaient des pommes de douche à faible débit, comparativement à 56 % des ménages à Vancouver. Les ménages à Edmonton étaient les plus susceptibles d'avoir des toilettes à faible volume d'eau, 53 % des ménages en possédant une. À 30 %, les ménages de Montréal étaient les moins nombreux à avoir ce genre de toilette (tableau 2).
L'utilisation d'appareils de récupération des eaux de pluie variait. Ces appareils étaient particulièrement populaires à Edmonton (38 %), et les moins populaires à Montréal (6 %), à Toronto (8 %) et à Vancouver (8 %). Ce résultat est probablement attribuable au fait que, parmi toutes les RMR à l'étude, Vancouver a eu la plus forte accumulation moyenne annuelle de pluie (1 476 millimètres par année11) et que les appareils de récupération des eaux de pluie ne sont peut-être pas nécessaires.
Les ménages dotés d'un compteur d'eau sont plus nombreux à avoir des appareils de conservation de l'eau
Pour les ménages qui vivent dans des logements branchés aux réseaux d'approvisionnement en eau des villes, la présence d'un compteur d'eau augmentait la probabilité d'avoir un appareil de conservation de l'eau. Parmi les ménages possédant un compteur d'eau, 68 % avaient des pommes de douche à faible débit, comparativement à 60 % des ménages qui n'avaient pas de compteur. De plus, 50 % des ménages dotés d'un compteur avaient des toilettes à faible volume d'eau, comparativement à 33 % des ménages sans compteur (tableau 2).
Les ménages dotés d'un compteur d'eau payent chaque mètre cube d'eau consommé, ce qui peut accroître leur volonté d'économiser de l'eau grâce à des appareils de conservation de l'eau, comme les pommes de douche à faible débit et les toilettes à faible volume d'eau. En comparaison, lorsque les coûts de l'eau municipale ne sont pas basés sur le volume d'eau consommé, les ménages peuvent être moins motivés à conserver l'eau. Dans l'ensemble, les taux de consommation d'eau résidentielle pour le Canada réflètent cette corrélation. En 2001, les ménages résidentiels qui ne payaient pas l'eau au volume ont consommé 474 litres par personne par jour, soit 74 % de plus que ceux qui payaient au volume (et qui avaient donc un compteur)12.
Les ménages qui n'étaient pas branchés à un réseau municipal d'approvisionnement en eau, et qui avaient donc probablement un puits, étaient proportionnellement plus nombreux à avoir deux des trois appareils de conservation de l'eau que les ménages sans compteur. Parmi les ménages qui n'étaient pas branchés à un réseau municipal d'approvisionnement en eau, 62 % avaient des pommes de douche à faible débit et 45 % avaient des toilettes à faible volume d'eau. Bien que le coût quotidien de la consommation d'eau des puits soit relativement faible (normalement, on ne calcule que l'électricité nécessaire pour pomper l'eau), la possibilité qu'un puits ne se dessèche et les coûts futurs associés à la nécessité d'approfondir un puits existant ou de forer un nouveau puits pourraient encourager ces ménages à conserver. Par conséquent, les ménages dotés d'un compteur et ceux sans compteur qui n'étaient pas branchés à un réseau municipal d'approvisionnement en eau étaient motivés à conserver l'eau et étaient plus susceptibles d'adopter des comportements de conservation que ceux qui étaient branchés à un réseau municipal d'approvisionnement en eau mais qui n'avaient pas de compteur.
Sommaire
Plusieurs facteurs ont été corrélés à l'utilisation d'appareils de conservation d'énergie et d'eau par les ménages. Les logements appartenant à un membre du ménage étaient plus susceptibles d'avoir ce genre d'appareil, et l'utilisation d'appareils de conservation d'énergie et d'eau étaient plus fréquente chez les ménages ayant de plus hauts niveaux de revenu et de scolarité.
Les articles peu coûteux, comme les ampoules fluorescentes compactes et les pommes de douche à faible débit, étaient plus populaires que les articles plus coûteux, comme les appareils ménagers et les toilettes à faible volume d'eau. Les appareils de conservation moins coûteux avaient également tendance à être plus faciles à installer que les autres technologies de conservation, comme les toilettes à faible volume d'eau et les thermostats programmables.
Plus du tiers des ménages avaient acheté un appareil ménager pour économiser de l'énergie ou de l'eau au cours des cinq dernières années. De même, le tiers des ménages utilisaient un thermostat programmable à la maison, ce qui portait à croire que, malgré le coût à l'achat de ces appareils, les Canadiens sont prêts à les adopter.
Avani Babooram est une analyste à la Division des comptes et de la statistique de l'environnement, et Matt Hurst est un analyste principal à la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada.
Notes
- STATISTIQUE CANADA. 2010. Les ménages et l'environnement : utilisation de l'énergie, 2007, no11-526-S au catalogue de Statistique Canada, 41 p.
- Les gros appareils ménagers comprennent les cuisinières, les réfrigérateurs, les lave-vaisselle, les congélateurs, les laveuses et les sécheuses.
-
RESSOURCES NATURELLES CANADA. 2009. Consommation d'énergie secondaire du secteur résidentiel par source d'énergie et utilisation finale.
http://oee.nrcan.gc.ca/organisme/statistiques/bnce/apd/tableauxguide2/
res_00_1_f_4.cfm?attr=0 (consulté le 26 juillet 2010). - ENVIRONNEMENT CANADA. 2010. Utilisations par prélèvement. www.ec.gc.ca/eau-water/default.asp?lang=Fr&n=851B096C-1 (consulté le 26 juillet 2010).
-
RESSOURCES NATURELLES CANADA. 2009. Thermostats et contrôles
http://www.oee.nrcan.gc.ca/residentiel/personnel/thermostats-controles.cfm?attr=4 (consulté le 26 juillet 2010). - RESSOURCES NATURELLES CANADA. 2009. Prix de fonctionnement de vos appareils.http://www.oee.nrcan.gc.ca/residentiel/personnel/electromenagers/electromenagers-couts.cfm?attr=4 (consulté le 26 juillet 2010).
- ENVIRONNEMENT CANADA. 2010. L'utilisation judicieuse de l'eau.www.ec.gc.ca/eau-water/default.asp?lang=Fr&n=F25C70EC-1 (consulté le 26 juillet 2010).
- ENVIRONNEMENT CANADA. 2010. L'utilisation judicieuse de l'eau.www.ec.gc.ca/eau-water/default.asp?lang=Fr&n=F25C70EC-1 (consulté le 26 juillet 2010).
- KOLLMUSS, Anja et Julian AGYEMAN. 2002. « Mind the gap: Why do people act environmentally and what are the barriers to pro-environmental behaviour? », Environmental Education Research, vol. 8, no 3, p. 239 à 260.
- KOLLMUSS, Anja et Julian AGYEMAN. 2002. « Mind the gap: Why do people act environmentally and what are the barriers to pro-environmental behaviour? », Environmental Education Research, vol. 8, no 3, p. 239 à 260.
- Tiré de http://www.theweathernetwork.com/statistics/precipitation/cl1108446 (consulté le 23 août 2010).
- INFRASTRUCTURE CANADA. 2010. L'importance de mesurer la consommation de l'eau avec des compteurs et son application au Canada. http://www.infc.gc.ca/research-recherche/results-resultats/rn-nr/rn-nr-2005-06-fra.html (consulté le 26 juillet 2010).
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