Les pères pris en « compte »

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par Pascale Beaupré, Heather Dryburgh et Michael Wendt

Introduction
Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude
Les pères : un aperçu
L'âge moyen des pères augmente
Une proportion plus grande de pères vivent en union libre
En 2006, les pères étaient plus susceptibles qu'en 1995 d'être à la tête d'une famille monoparentale
La participation du père
L'entrée dans la paternité se fait à un âge plus avancé
La part des pères occupant un emploi est à la hausse
Près de 6 pères sur 10 ont un revenu personnel de 50 000 $ et plus
La plupart des pères vivaient dans un logement dont un des membres du ménage était propriétaire
Résumé
Définitions

Introduction

Jadis considéré comme le « parent oublié »1, on assiste, depuis quelques décennies, à une multiplication d'études axées sur les pères. Ce revirement s'inscrit dans un contexte de transformations sociales et économiques : généralisation et prolongation des études, fragilisation des unions conjugales (progression de l'union libre et baisse de la popularité du mariage) et participation accrue des femmes au marché du travail. L'incitation des femmes à occuper la sphère publique a amené les hommes à occuper une plus grande place dans la sphère domestique. Autrefois confinés au rôle de pourvoyeur, les pères d'aujourd'hui participent davantage aux soins des enfants (voir l'encadré « La participation du père »).

Jusqu'à tout récemment, les études réalisées dans le domaine de la famille portaient essentiellement sur les mères. Pourtant, plusieurs enquêtes interrogent autant les hommes que les femmes. Sachant que les données existent, pourquoi aussi peu d'études examinent-elles la parentalité à travers la lorgnette du père? Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, le domaine de la sociologie de la famille soutient que l'univers de la famille ainsi que la garde des enfants concernent principalement les femmes. Ensuite, la notion selon laquelle les expériences familiales des hommes ne font que calquer, à deux ou trois années près, celles des femmes, a également amené les chercheurs à observer les trajectoires parentales et familiales selon la perspective exclusive des femmes2.

Parmi les travaux réalisés dans le domaine de la paternité, la plupart portent sur l'engagement paternel, la comparaison des comportements maternels et paternels ou l'identification des besoins de certains sous-groupes de pères (notamment les pères seuls). Dans ces études, les chercheurs soulignent la rareté des statistiques portant spécifiquement sur les pères3,4,5. Même s'il existe des renseignements permettant de tracer un portrait détaillé des pères, plus souvent qu'autrement, la paternité est abordée à la lumière de la famille de recensement ou de la conjugalité6.

Le présent article comble cette lacune signalée par les chercheurs en dépeignant la situation des pères au Canada. À l'aide des données de l'Enquête sociale générale (ESG) sur la famille de 1995 et de 2006, on y présente un portrait des changements dans les profils des pères au cours de cette période. On s'intéresse particulièrement à leurs caractéristiques sociodémographiques, familiales et conjugales. Dans cet article, on cible la situation des pères dans son ensemble, mais on ne vise pas à faire une analyse des réalités plus particulières vécues par certains pères (pères immigrants, gais, adolescents ou incarcérés) (voir l'encadré « Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude »)7.

 

Ce qu'il faut savoir au sujet de la présente étude

Avant de brosser le portrait des pères au Canada, il est nécessaire de préciser ce qu'on entend par « père ». À première vue, cela paraît bien simple, mais au fil du temps, l'univers de la paternité est devenu de plus en plus complexe1,2,3,4,5. Un rappel historique montre que le mot « père » a revêtu plusieurs significations selon l'époque. Au-delà d'un simple lien biologique unissant un enfant à un adulte masculin, le sens de la paternité actuelle relève aussi d'une construction sociale. Pour reprendre les termes de Dubeau et de ses collègues : « Pour être père, il faut plus qu'être un géniteur! »6.

Les données de cet article sont tirées de deux cycles différents de l'ESG portant sur la famille : cycle 10, mené en 1995, et cycle 20, réalisé en 2006. La population visée comprend toute personne âgée de 15 ans et plus qui réside dans l'une des 10 provinces et qui ne vit pas en établissement. En 1995, 10 749 personnes ont été interviewées par téléphone. Parmi celles-ci, un peu plus de 4 800 étaient des hommes. En ce qui a trait à l'enquête de 2006, un peu plus de 23 600 personnes ont été interrogées, dont un peu plus de 10 350 hommes.

L'identification des pères interviewés par l'ESG se fait en deux étapes. Tout d'abord, tous les liens doivent être établis entre les personnes qui sont membres du ménage joint par l'enquête. Ceci permet d'identifier les hommes selon qu'ils vivent dans un ménage qui comprend des enfants. Les enfants du ménage peuvent être ses enfants biologiques ou adoptés, les enfants de sa conjointe ou les enfants d'un autre membre du ménage avec qui il habite (colocataire, ami ou autres membres apparentés)7.

L'ESG comprend aussi une section sur les enfants du répondant. En plus de valider les informations recueillies quant à la composition du ménage, cette section permet d'identifier les pères selon qu'ils résident ou non avec leurs enfants biologiques ou adoptés.

Au moyen de ces deux étapes, nous avons pu identifier les pères qui font l'objet de cette étude. Sont considérés comme pères, les hommes âgés entre 18 et 65 ans qui, au moment de l'enquête, vivaient avec un enfant âgé de 18 ans ou moins ou déclaraient avoir engendré, adopté ou élevé un enfant qui n'avait pas plus de 18 ans. Il en a résulté un échantillon de 1 749 pères en 1995 et de 3 080 pères en 2006, incluant les pères, les beaux-pères ainsi que les pères qui n'habitent pas nécessairement avec leurs enfants.

Les renseignements présentés illustrent la distribution des pères selon diverses caractéristiques. Afin d'évaluer la signification statistique des variations observées, les proportions ont d'abord été estimées à l'aide des poids d'enquête de l'ESG pour ensuite être soumises à la vérification de l'estimation de la variance selon la méthode du bootstrapping. La signification statistique a été calculée selon un seuil de 5 % (p < 0,05). Dans cet article, seuls les résultats statistiquement significatifs font l'objet de commentaires.

Les statistiques esquissées dans cet article dressent un portrait statique de la paternité reflétant une situation à un moment précis. Comme l'ont fait Desrosiers et ses collègues, il serait pertinent d'adopter une perspective plus dynamique de la paternité en traçant les trajectoires conjugales et parentales des hommes8.


Notes

  1. Belleau, H. (2004). Être parent aujourd'hui : la construction du lien de filiation dans l'univers symbolique de la parentalité. Enfances, Familles et Générations, automne (1).http://www.erudit.org/revue/efg/2004/v/n1/008891ar.html
  2. Doucet, A. (2006). Do Men Mother? Fathering, Care, and Domestic Responsibility. Toronto : University of Toronto Press, 350 p.
  3. Joyal, R. (2006), Parenté, parentalité et filiation : Des question cruciales pour l'avenir de nos enfants et de nos sociétés. Enfances, Familles et Générations, automne (5).
    http://www.erudit.org/revue/efg/2006/v/n5/015778ar.html
  4. Korff-Sausse, S. (2009). Éloge des pères. Paris : Hachette Littératures, 156 p.
  5. Marcil-Gratton, N, Le Bourdais, C. et Juby, H. (2003). Être père au XXIe siècle : vers une redéfinition des hommes auprès des enfants, dans La démographie québécoise. Enjeux du XXIe siècle, publié sous la direction de V. Piché. Montréal : Les Presses de l'Université de Montréal, pp. 144-175.
  6. Dubeau, D., Clément M.-E., et Chamberland, C. (2005). Le père, une roue du carrosse familial à ne pas oublier! État des recherches québécoises et canadiennes sur la paternité. Enfances, Familles et Générations, automne(3). http://www.erudit.org/revue/efg/2005/v/n3/012534ar.html
  7. Cette distinction selon le statut de l'enfant est insaisissable à l'aide du recensement, les liens entre les personnes du ménage n'étant établis qu'en fonction de la personne de référence.
  8. Desrosiers, H., Juby, H. et Le Bourdais, C. (2000) Les trajectoires familiales des hommes, dans Les familles canadiennes à l'approche de l'an 2000, publié sous la direction d'Y Peron. No 96-321 au catalogue de Statistique Canada, pp. 161-218.

Les pères : un aperçu

Selon l'Enquête sociale générale de 1995, l'estimation du nombre de pères ayant au moins un enfant âgé de 18 ans ou moins se chiffrait à 4 167 000. Un peu plus de 10 ans plus tard, ce nombre s'élevait à 4 266 000, une croissance de 2,3 %. En comparaison, la population totale a augmenté de 11,2 % durant la même période.

L'âge moyen des pères augmente

On constate que les effets du vieillissement de la population en général se reflètent dans la distribution par âge des pères. Plusieurs facteurs contribuent à l'âge plus avancé des pères : entre autres, les enfants qui retardent leur départ du foyer parental, l'entrée plus tardive des hommes dans la vie conjugale et dans la parentalité, ainsi que leur propension à former un couple plus rapidement à la suite d'un échec conjugal et donc à fonder une deuxième famille.

L'âge moyen des pères excède désormais la quarantaine : en 2006, il était de 41,6 ans, alors qu'il se situait à 39,8 en 1995 (tableau 1). Il s'agit d'une augmentation de 1,8 an au cours de la période observée.

Tableau 1 Répartition des pères selon différents indicateurs d'âge, Canada, 1995 et 2006Tableau 1 Répartition des pères selon différents indicateurs d'âge, Canada, 1995 et 2006

Même si la distribution des pères selon leur âge montre qu'un peu plus des trois quarts des pères avaient entre 30 à 49 ans à la fois en 1995 et en 2006, cela masque d'importants changements au cours de cette période. En 1995, près de 44 % des pères étaient dans la trentaine et 36 % étaient dans la quarantaine. Quelques 10 ans plus tard, la situation s'était inversée : le tiers des pères étaient âgés de 30 à 39 ans et 44 % étaient dans la quarantaine. En outre, la proportion de pères dans la cinquantaine a augmenté de 10 % en 1995 à 15 % en 2006.

D'autre part, la répartition des pères selon l'âge du plus jeune enfant montre que la proportion de pères ayant des enfants d'âge préscolaire a diminué de 1995 à 2006. Tandis que 39 % des pères avaient un enfant de moins de 5 ans en 1995, c'était le cas de 33 % des pères quelque 10 années plus tard. En 2006, les pères dont le plus jeune enfant avait entre 5 et 12 ans (39 %) ou entre 13 et 18 ans (28 %) étaient proportionnellement plus nombreux qu'en 1995 (tableau 1).

Une proportion plus grande de pères vivent en union libre

Il y a une quarantaine d'années, le mariage était la norme et c'est en se mariant que la plupart des personnes formaient un couple et s'intégraient aux réseaux familiaux. La quasi-totalité des enfants naissaient de parents mariés et grandissaient auprès d'eux. Aujourd'hui, de nombreux enfants naissent en dehors du mariage ou connaissent le divorce de leurs parents alors qu'ils sont encore jeunes.

Malgré ces changements, la majorité des pères sont mariés. Alors que la proportion de pères mariés et divorcés a perdu du terrain, celle des pères célibataires, soit ceux en union libre ou sans conjointe, a augmenté. Cette hausse est, en grande partie, due à la popularité grandissante de l'union libre choisie autant pour la formation d'une union que d'une famille (notamment au Québec). En effet, près de 18 % des pères vivaient en union libre en 2006, contre 13 % en 1995.

En 2006, la région de résidence demeurait  un déterminant quant au type d'état matrimonial choisi pour former une union : l'union libre était plus répandue parmi les pères québécois, tandis que le mariage était le type d'union prédominant chez les pères des autres provinces.

Entre 1995 et 2006, les données de l'ESG montrent un changement marqué de l'état matrimonial au Québec. En effet, l'attrait du mariage a diminué au profit de l'union libre. Par exemple, en 2006, moins de la moitié des pères québécois étaient mariés. L'écart qui séparait jadis les pères mariés des pères vivant en union libre s'est atténué de façon importante : près de 40 % des pères québécois vivaient en union libre en 2006 (tableau 2). Ailleurs au pays, la proportion de pères mariés n'a pas changé de manière significative, mais celle des pères en union libre a connu une faible hausse.

Tableau 2 Répartition des pères selon l'état matrimonial, Québec et les autres provinces, 1995 et 2006Tableau 2 Répartition des pères selon l'état matrimonial, Québec et les autres provinces, 1995 et 2006

Enfin, la proportion de pères sans conjointe est demeurée plutôt stable oscillant entre 10 % et 12 % selon la période et la région.

En 2006, les pères étaient plus susceptibles qu'en 1995 d'être à la tête d'une famille monoparentale

La complexité des histoires conjugales des Canadiens a entraîné une diversification des types de familles (voir « Définitions »). Alors que les familles comptant deux parents mariés depuis le début de leur vie ont perdu du terrain, d'autres types de familles, telles les familles recomposées et monoparentales, ont émergé. Par conséquent, de plus en plus d'hommes forment une union avec un conjoint ayant déjà des enfants d'une relation antérieure.

Malgré cela, une majorité des pères vivent en situation biparentale intacte : en 2006, un peu plus de 3 169 000 pères habitaient avec leur conjointe et leurs enfants (biologiques ou adoptés).

Tableau 3 Répartition des pères selon la situation familiale, Canada, 1995 et 2006Tableau 3 Répartition des pères selon la situation familiale, Canada, 1995 et 2006

Les séparations et les divorces, de plus en plus fréquents, ont entraîné une augmentation du nombre de parents seuls. De 1995 à 2006, la proportion d'hommes à la tête d'une famille monoparentale a crû de 5 % à 8 % (tableau 3). Leur nombre s'élevait à plus de 338 000 en 2006. Avec la popularité grandissante des unions libres, les pères monoparentaux jamais mariés ont été de plus en plus nombreux, tandis que le nombre de pères seuls divorcés et séparés a diminué. Comparativement aux enfants des pères qui vivaient en situation biparentale intacte, les enfants des pères seuls étaient plus âgés : en 2006, la moitié des pères à la tête d'une famille monoparentale vivaient avec des enfants de 5 à 12 ans, tandis que la proportion correspondante était de 38 % chez les pères des familles intactes.

Certains pères n'habitent pas avec leurs enfants (biologiques ou adoptés) car ceux-ci habitent avec leur mère ou ailleurs. La proportion de pères sans enfants à la maison a connu une diminution significative, étant passée de 7 % en 1995 à 4 % quelque 10 ans plus tard (tableau 3). En 2006, ils étaient un peu plus de 186 000 à être dans ce type de situation. Le plus grand nombre de pères en charge de leurs enfants, qui se traduit par l'augmentation de pères monoparentaux et la diminution de pères sans enfants sous leur toit, s'explique principalement par le fait que les femmes se voient de moins en moins accorder la garde exclusive des enfants à la suite d'une rupture d'union8.  

L'âge moyen des pères qui ne résidaient pas avec leurs enfants était de 44,5 ans en 2006. Tout comme c'était le cas pour les pères monoparentaux, les pères sans enfants dans leur ménage avaient des enfants plus âgés : en 2006, 34 % de ces pères avaient des enfants âgés entre 5 et 12 ans et 55 %, des enfants âgés entre 13 et 18 ans.

Conséquence de l'instabilité conjugale, le nombre de familles recomposées a augmenté : en 2006, environ 572 000 (13 %) pères vivaient en famille recomposée. Il s'agit d'une légère hausse par rapport à 12 % en 1995. Parmi l'ensemble des pères en famille recomposée, les pères mariés et les pères en union libre se répartissaient également.

La plupart du temps, les familles recomposées sont dites « simples » : elles comptent les enfants d'un seul des deux conjoints. Parmi les pères vivant au sein d'une famille recomposée, deux situations familiales sont considérées : a) les hommes étaient sans enfants ou leurs enfants ne résidaient pas avec eux lors de la recomposition familiale et b) les hommes habitaient avec des enfants lorsqu'ils ont formé l'union (soit des enfants nés hors union ou ceux nés d'une union rompue). Les données indiquent qu'il est plus commun pour les hommes de former une union qui ne comprend que les enfants de la conjointe.

Les familles recomposées simples deviennent complexes à la suite de la naissance d'un autre enfant9. Parmi les pères qui vivaient en famille recomposée avec des enfants nés ou adoptés au sein de la nouvelle union, la majorité n'élevaient que des enfants d'une seule fratrie, ceux de la conjointe le plus souvent. La répartition des pères de familles recomposées selon l'âge de leurs enfants s'apparentait à celle des pères de familles intactes. En 2006, 30 % des pères de familles recomposées comprenaient des enfants de 0 à 4 ans, 44 %, des enfants de 5 à 12 ans et 27 %, des enfants de 13 à 18 ans.

Bien que les familles aient changé et qu'il y ait plus de types de familles, la plupart des pères vivent avec leurs enfants à plein temps. En fait, en 2006, 8 pères sur 10 vivaient à plein temps avec leurs enfants, soit environ la même proportion qu'en 1995 (tableau 4).

Tableau 4 Répartition des pères selon le statut de résidence des enfants dans leur ménage, Canada, 1995 et 2006 Tableau 4 Répartition des pères selon le statut de résidence des enfants dans leur ménage, Canada, 1995 et 2006

Du fait que la garde partagée est de plus en plus répandue10,11, les pères chez qui les enfants résident une partie du temps sont plus nombreux que ceux chez qui aucun de leurs enfants ne réside. En 2006, 11 % des pères avaient au moins un enfant résidant à temps partiel dans leur ménage, alors qu'une plus petite proportion de pères (5 %) ne vivaient avec aucun de leurs enfants. Par contraste, en 1995, 8 % des pères avaient au moins un enfant résidant avec eux à temps partiel et 7 % des pères n'habitaient avec aucun de leurs enfants (tableau 4).

 

La participation du père

Ces dernières années, des recherches ont été menées au Canada sur la participation des parents à la vie des enfants. Ces recherches nous portent à croire que les pères d'aujourd'hui sont plus présents auprès de leurs enfants que leurs pères ne l'étaient auprès eux. De nos jours, les pères prennent une part active pendant la grossesse, ils sont présents aux échographies, ils assistent la mère pendant le travail et l'accouchement et s'impliquent dans la vie de leurs jeunes enfants1,2.

L'une des raisons expliquant la participation accrue des pères auprès des enfants est que les femmes participent davantage à la population active3. À cela s'ajoute le partage moins traditionnel des rôles et responsabilités des mères et pères au sein de la famille ainsi que le désir des pères d'être plus près de leurs enfants. Tout cela ferait en sorte que les pères prennent de plus en plus de place dans la vie de leurs enfants. Compte tenu de la diversification croissante des familles au Canada4,5 et du fait que les pères occupent une plus grande place auprès des enfants,  il est important de comprendre à quel point les pères s'impliquent selon le type de famille : c'est-à-dire, en quoi les pères vivant seuls, les pères de familles recomposées ou les pères qui ne vivent pas avec leurs enfants se comparent aux pères des familles intactes.

La participation du père peut varier selon l'âge de l'enfant et son niveau de dépendance6. L'ESG de 2006 montre que les pères qui ont eu un enfant au cours de l'année précédant l'enquête étaient plus susceptibles de prendre un congé payé ou non payé à la naissance de l'enfant, comparativement à ceux qui ont eu un enfant cinq ans avant l'enquête7. Toutefois, lorsque les données sont présentées selon les types de pères, il est évident que les pères des familles intactes étaient beaucoup plus susceptibles de prendre un congé parental payé ou non payé que les pères seuls ou les pères dont les enfants ne vivaient pas avec eux.

Les responsabilités professionnelles peuvent interférer avec le temps que les parents passent avec leurs enfants au cours des premières années. Toutefois, dans l'ESG de 2006, lorsqu'on a demandé aux pères à quelle fréquence au cours des 12 derniers mois il avait été difficile de s'acquitter de  leurs responsabilités familiales en raison du temps consacré à leur travail, il n'y avait pas de différence entre les pères des quatre types de familles. Environ 85 % des pères de chaque type de familles ont indiqué n'avoir jamais été confrontés à ce problème ou ne l'avoir été que quelques fois. Dans le même ordre d'idées, lorsqu'on a demandé aux pères s'ils trouvaient cela difficile de se concentrer ou d'accomplir leurs tâches au travail en raison de leurs responsabilités familiales, plus de 92 % des pères de chaque groupe ont déclaré « jamais » ou « parfois ».

L'existence d'un accord juridique sur le temps que l'enfant passe avec chacun de ses parents est un des facteurs liés à la présence du père à la suite d'une séparation ou d'un divorce. Selon les données de 2006, les pères seuls qui vivaient avec leurs enfants et qui s'étaient séparés ou avaient divorcé au cours des cinq années précédentes étaient beaucoup plus susceptibles que les pères ne vivant pas avec leurs enfants d'avoir une entente avec leur ex-épouse ou ex-partenaire sur le temps que l'enfant passe avec chaque parent et sur qui prend les décisions importantes relatives à l'enfant. Ceci et le fait que des pères seuls obtiennent la garde de leurs enfants peuvent expliquer pourquoi les pères seuls sont beaucoup plus susceptibles d'avoir déclaré être « tout le temps » impliqués dans la vie de leurs enfants (école, garderie ou activités sociales) et dans la prise de décisions les concernant au cours des 12 mois précédant l'enquête, comparativement aux pères ne vivant pas avec leurs enfants.

Néanmoins, aucune différence significative n'a été constatée entre les pères seuls, les pères de familles recomposées ou les pères ne vivant pas avec leurs enfants en ce qui a trait à leur satisfaction à l'égard du temps passé avec leurs enfants. Entre les deux tiers et les trois quarts des pères vivant dans ces types de familles étaient satisfaits ou très satisfaits du temps passé avec leurs enfants.


Références

  1. Doucet, A. (2006). Do Men Mother? Fathering, Care, and Domestic Responsibility, Toronto : University of Toronto Press, 350 p.
  2. Eggebeen, D. J. et Knoester, C. (2001). Does fatherhood matter for men? Journal of Marriage and the Family, 63(2): 381-429.
  3. Marshall, K. (2006). Convergence des rôles des sexes, L'emploi et le revenu en perspective, 7(7). No 75-001 au catalogue de Statistique Canada.
    /pub/75-001-x/10706/9268-fra.htm
  4. Béchard, M. (2007). La structure de la famille selon la région (révisé). Document analytique no 1, 12 p. No 89-625 au catalogue de Statistique Canada.
    /pub/89-625-x/89-625-x2007001-fra.pdf
  5. Milan, A., Vézina, M. et Wells, C. (2007). Portrait de famille : continuité et changement dans les familles et les ménages du Canada en 2006, Recensement de 2006, Séries analyses du recensement, No 97-553 au catalogue de Statistique Canada. http://www12.statcan.gc.ca/francais/census06/analysis/famhouse/pdf/97-553-XIF2006001.pdf
  6. Flouri, E. et Buchanan, A. (2003). What predicts fathers' involvement with their children? A prospective study of intact families, British Journal of Developmental Psychology, 21, 81-98.
  7. Beaupré, P. et Cloutier, E. (2007). Vivre les transitions familiales: résultats de l'enquête sociale générale. Document analytique no 2, 28 p. No 89-625 au catalogue de Statistique Canada.
    /pub/89-625-x/89-625-x2007002-fra.pdf

L'entrée dans la paternité se fait à un âge plus avancé

La manière la plus fréquente de devenir père est d'ordre biologique : un peu plus de 9 pères sur 10 le deviennent à la naissance de leur premier enfant. Toutefois, un homme peut devenir parent par d'autres moyens comme l'adoption12 ou en devenant un beau-père. De 1995 à 2006, la proportion d'hommes pour qui la première expérience parentale a été vécue par la recomposition familiale a très peu varié : en 2006, pour près de 9 % des pères, la première expérience paternelle a été vécue comme beau-père. Cette proportion était de 8 % en 1995.

Au Canada, on devient parent à un âge de plus en plus avancé. Plusieurs études soulignent qu'au cours des 20 dernières années, on a assisté à un déclin du taux de fécondité des Canadiennes dans la vingtaine, alors que celui des trentenaires n'a cessé d'augmenter13,14. Suivant la tendance à la hausse de l'âge moyen des femmes au moment du premier accouchement, l'âge moyen15 des pères au moment de l'entrée dans la paternité a augmenté de manière significative de 27,8 ans à 29,1 ans entre 1995 et 2006.

La part des pères occupant un emploi est à la hausse

De toute évidence, la condition sociale des pères au Canada varie selon leur type de famille. Qu'ils soient seuls ou dans une famille biparentale, les pères sont sujets aux réalités économiques de leurs familles : ils sont touchés par l'insécurité d'emploi et le chômage, ils sont exposés à la précarité du revenu ainsi qu'à l'endettement et aux facteurs qui s'y rattachent. Il existe peu ou pas d'études sur les conditions économiques des pères dans leur ensemble. Les études qui ont été réalisées font principalement état de la condition économique des pères seuls16,17.

Les données de l'ESG nous renseignent sur le statut d'emploi18 et le revenu de même que sur leur évolution au fil du temps. La très grande majorité de tous les pères au Canada occupaient un emploi rémunéré. Alors que près de 90 % des pères occupaient un emploi en 1995, cette proportion s'élevait à 94 % en 2006. À ce propos, une étude américaine soutient que les pères vivant avec au moins un enfant de moins de 18 ans accordent plus d'importance au fait de participer au marché du travail et y consacrent plus d'heures par semaine que les hommes qui ont des enfants plus âgés ou qui n'ont pas encore vécu l'expérience de la paternité19. Les pères vivant avec des enfants mineurs reconnaissent avoir des obligations et des responsabilités envers eux et se sont attribués le rôle de « bon pourvoyeur ».

Au cours de la période observée, pour l'ensemble des hommes de 15 ans et plus, on a remarqué une baisse importante du taux de chômage, celui-ci étant passé de 9,8 % en 1995 à 6,5 % en 2006. Dans ce contexte, il n'est pas surprenant de constater que tous les groupes de pères ont vu leur statut d'emploi se stabiliser ou s'améliorer. Ce sont les pères dirigeant une famille monoparentale qui ont connu la plus forte progression quant au statut d'emploi, la proportion d'entre eux ayant un emploi a crû de 77 % en 1995 à 87 % en 2006. Cette amélioration de leur statut d'emploi peut être liée au fait que de plus en plus de pères se voient accorder la garde exclusive de leurs enfants suivant une rupture d'union. Ces pères, ne pouvant pas toujours compter sur l'aide financière de l'autre parent, doivent occuper un emploi régulier pour soutenir et assurer le bien-être de leur famille.

Parmi tous les types de pères, ceux vivant dans une famille biparentale (intacte ou recomposée) affichaient les proportions les plus élevées de travailleurs : un peu plus de 9 pères de famille biparentale sur 10 occupaient un emploi. À l'opposé, on constate que les pères sans enfants dans le ménage sont proportionnellement moins nombreux (80 %) à occuper un emploi. Au cours de la période observée, le statut d'emploi des pères qui ne vivaient pas avec leurs enfants est demeuré stable.

Près de 6 pères sur 10 ont un revenu personnel de 50 000 $ et plus

L'ESG recueille des informations quant au revenu20 à la fois personnel et du ménage. Dans le présent article, nous allons nous attarder au revenu personnel, car nous cherchons à dépeindre la situation des pères et non celle de leur ménage (qui peut inclure le revenu des autres membres du ménage). Pour certains groupes de pères, le revenu du ménage correspond au revenu personnel. C'est le cas des pères dirigeant une famille monoparentale, de la plupart des pères sans enfants dans leur ménage et des pères dont la conjointe est sans emploi21.

De 1995 à 2006, tous les groupes de pères ont profité d'une hausse du revenu personnel22. En 1995, environ 29 % des pères déclaraient un revenu personnel de moins de 30 000 $. Cette proportion a chuté à 16 % en 2006 (en dollars constants). Il y avait aussi une réduction de la proportion de pères ayant enregistré un revenu personnel se situant entre 30 000 $ et 50 000 $, mais elle était moindre, leur proportion étant passée de 37 % en 1995 à 26 % en 2006. Dans la catégorie des pères touchant un revenu personnel de 50 000 $ et plus, le changement était beaucoup plus important et positif, leur proportion a crû de 35 % à 58 % de 1995 à 2006 (tableau 5).

La situation financière personnelle des pères de famille intacte était l'inverse de celle des pères ne résidant pas avec leurs enfants : en 2006, alors que 60 % des pères sans enfants à la maison ont enregistré un revenu personnel de moins de 50 000 $, sensiblement la même proportion de pères de famille intacte touchait un revenu de 50 000 $ et plus (tableau 5).

Tableau 5 Répartition des pères selon la situation familiale et le revenu personnel, Canada, 2006Tableau 5 Répartition des pères selon la situation familiale et le revenu personnel, Canada, 2006

Le revenu personnel des pères vivant au sein d'une famille recomposée s'apparentait davantage à celui des pères à la tête d'une famille monoparentale. Toutefois, les pères dirigeant une famille monoparentale étaient proportionnellement plus nombreux à déclarer un revenu de 30 000 $ ou moins (données non montrées).

On peut établir un lien entre la scolarisation et le revenu. Dans l'ensemble, la grande majorité des pères ont complété leurs études secondaires : en 2006, 88 % des pères détenaient un diplôme d'études secondaires. La proportion de pères ayant complété des études postsecondaires a quant à elle augmenté de 48 % en 1995 à 60 % en 2006. Comparativement aux pères de famille intacte, les pères sans enfants à la maison ainsi que leurs homologues dirigeant une famille recomposée étaient plus nombreux à ne pas avoir terminé leurs études secondaires, soit les mêmes pères qui étaient plus susceptibles de toucher un revenu de 30 000 $ ou moins.

La plupart des pères vivaient dans un logement dont un des membres du ménage était propriétaire

Les variations de revenu entre les diverses situations familiales sont sans doute associées à des modes de vie assez diversifiés : les personnes dont les ressources sont plus abondantes ont plus de choix de modes de vie que celles dont les revenus sont plus faibles. La façon de se loger constitue à cet égard un des indicateurs révélateurs du mode de vie des familles. Entre 1985 et 2006, la proportion de Canadiens vivant dans des logements dont un membre du ménage était le propriétaire a augmenté graduellement d'environ 70 % à 78 %23. Cette même tendance se dessine quant à 1'accès à la propriété parmi l'ensemble des pères entre 1995 et 2006 : le nombre de pères vivant dans un logement dont un membre est propriétaire a augmenté de 76 % à 83 % respectivement.

Entre 1995 et 2006, à l'exception des pères monoparentaux, la proportion de tous les groupes de pères vivant dans un logement dont un membre est propriétaire a augmenté. La hausse la plus importante était parmi les pères de familles recomposées (de 67 % à 80 %) ainsi que chez les pères qui ne comptent aucun de leurs enfants dans le ménage (de 50 % à 61 %) (tableau 6).

Tableau 6 Répartition des pères qui résident dans un logement dont un membre du ménage est propriétaire, selon la situation familiale, Canada, 1995 et 2006 Tableau 6 Répartition des pères qui résident dans un logement dont un membre du ménage est propriétaire, selon la situation familiale, Canada, 1995 et 2006

Les données montrent quelques variations quant à l'accès à la propriété selon les groupes de pères. Parmi l'ensemble des pères, ce sont ceux vivant en famille intacte qui avaient davantage accès à la propriété : près de 90 % d'entre eux habitaient dans un logement dont un membre du ménage était propriétaire en 2006. Ils étaient suivis par les pères à la tête d'une famille recomposée (80 %). L'accès à la propriété entre les pères dirigeant une famille monoparentale et ceux sans enfants à la maison était comparable : parmi les pères de ces deux groupes, plus de 60 % résidaient dans un logement dont un membre du ménage était propriétaire en 2006. Cette plus faible incidence pourrait avoir un lien avec le fait que ces deux groupes de pères avaient les revenus personnels les plus faibles.

Résumé

Les transformations sociales importantes qui ont résulté de la fragilisation des unions conjugales ainsi que du double mouvement de l'émancipation des femmes et de leur entrée sur le marché du travail ont modifié les représentations de la paternité et son exercice dans le quotidien. Autrefois confinés au rôle d'autorité et de soutien économique dans la famille, les pères d'aujourd'hui participent activement aux soins et au soutien affectif de leurs enfants.

En 2006, l'estimation du nombre de pères ayant au moins un enfant âgé de 18 ans ou moins se chiffrait à 4 266 000 pères, alors qu'elle était de 4 167 000 en 1995. Le vieillissement de la population en général se reflète dans la répartition des pères selon l'âge : en 2006, l'âge moyen des pères excédait la quarantaine. Entre 1995 et 2006, la proportion des pères ayant des enfants d'âge préscolaire a diminué tandis que celle des pères dont le plus jeune enfant était âgé entre 5 et 12 ans ou entre 13 et 18 ans a crû.

Alors que la proportion des pères mariés et divorcés a perdu du terrain de 1995 à 2006, celle des pères célibataires a augmenté. Cette hausse est surtout due à la progression de l'union libre. Malgré tout, la majorité des pères étaient mariés. Toutefois, selon les régions, on a observé des différences quant à l'état matrimonial choisi pour former une union : le mariage était le type d'union prédominant chez les pères à l'extérieur du Québec et l'union libre, le type le plus répandu chez les pères québécois.

La majorité des pères vivaient en situation biparentale intacte. Toutefois, d'autres situations paternelles ont émergé. La proportion de pères seuls et ou de pères dirigeant une famille recomposée a augmenté depuis 1995. À l'inverse, la proportion de pères ne résidant pas avec leurs enfants a diminué au fil du temps.

Qu'ils soient seuls ou en famille biparentale, la très grande majorité des pères au Canada occupaient un emploi rémunéré. Tous les groupes de pères ont vu leur statut d'emploi se stabiliser ou s'améliorer de 1995 à 2006. Ce sont les pères dirigeant une famille monoparentale qui ont connu la plus forte progression quant au statut d'emploi. En outre, tous les groupes de pères ont profité d'une hausse du revenu personnel. La situation financière personnelle des pères vivant en famille intacte était la plus favorable. À l'opposé, les pères monoparentaux ainsi que leurs homologues sans enfants à la maison avaient la situation financière personnelle la plus vulnérable.

Parmi tous les pères, ceux vivant en famille intacte avaient davantage accès à la propriété alors que ceux qui dirigeaient une famille monoparentale et ceux ne vivant pas avec leurs enfants y avaient le moins accès.

 

Définitions

Famille biparentale intacte : fait référence à un homme qui habite avec une conjointe et les enfants (biologiques ou adoptés) issus de leur relation.

Famille monoparentale : fait référence à un homme, sans conjointe, qui habite avec au moins un de ses enfants (biologiques ou adoptés).

Famille recomposée : fait référence à un homme qui habite avec une conjointe et au moins un enfant qui n'est pas issu de leur relation. Une famille recomposée peut regrouper les enfants nés ou adoptés en dehors de l'union en cours, de l'un ou l'autre des deux conjoints à la fois, auxquels s'ajoutent parfois des enfants issus du couple.

Sans enfants dans le ménage : fait référence à un homme qui a engendré ou élevé un ou des enfants et qui ne réside avec aucun de ses enfants (biologiques ou adoptés) au moment de l'enquête.

Enfants : fils ou filles apparentés par le sang, par alliance ou par adoption, âgés de 18 ans ou moins au moment de l'enquête. Ces enfants peuvent habiter (à plein temps ou une partie du temps) avec leur père ou non.

Pascale Beaupré et Michael Wendt sont analystes principaux à la Division de la statistique sociale et autochtone et Heather Dryburgh est gestionnaire à la Division de l'accès aux microdonnées de Statistique Canada.


Notes

  1. Lamb, M. E. (1975). Fathers: Forgotten Contributors to Child Development. Human Development, 18(4), 245-266.
  2. Desrosiers, H., Juby, H., et Le Bourdais, C. (2000). Les trajectoires familiales des hommes dans, Les familles canadiennes à l'approche de l'an 2000, publié sous la direction de Y. Peron. No 96-321 au catalogue, Statistique Canada, pp. 161-218.
  3. Conseil de la famille et de l'enfance. (2008). L'engagement des pères : le rapport 2007-2008 sur la situation et les besoins des familles et des enfants,Gouvernement du Québec, 120 p.
    http://www.cfe.gouv.qc.ca/publications/rapports.asp?categorie=1101104
  4. Dubeau, D., Clément, M., et Chamberland, C. (2005). Le père, une roue du carrosse familial à ne pas oublier! État des recherches québécoises et canadiennes sur la paternité, Enfances, Familles et Générations, automne (3).
    http://www.erudit.org/revue/efg/2005/v/n3/012534ar.html
  5. Forget, G. (2005). Image de pères : une mosaïque de pères québécois. Institut national de santé publique du Québec, Gouvernement du Québec, 47 p.
    http://www.inspq.qc.ca/publications/notice.asp?E=p&NumPublication=347
  6. Conseil de la famille et de l'enfance. (2008). L'engagement des pères: le rapport 2007-2008 sur la situation et les besoins des familles et des enfants. Gouvernement du Quebec, 120 p.
    http://www.cfe.gouv.qc.ca/publications/rapports.asp?categorie=1101104
  7. Limite en raison de la source de données utilisée, l'ESG ne permet pas d'effectuer des estimations fiables sur de tels petits groupes de populations.
  8. Moyer, S. (2004). Les ententes relatives à la garde des enfants : caractéristiques et répercussions. Ministère de la Justice du Canada.
  9. Juby, H., Marcil-Gratton, H., et Le Bourdais, C. (2001). Une nouvelle étape de la vie familiale : la naissance d'un enfant en famille recomposée, dans Rapport sur l'état de la population du Canada 2000, publié sous la direction de A. Bélanger, Y. Carrière et S. Gilbert. No 91-209-XWF au catalogue de Statistique Canada, pp.177-214.
  10. Institut de la Statistique du Québec. (2006). La situation interne de 55 à 65 ans au cours de la décennie 1995-2005. La situation démographique du Québec : Bilan 2006. Gouvernement du Québec, 340 p.
  11. Dubeau, D., et al. (2005).
    http://www.erudit.org/revue/efg/2005/v/n3/012534ar.html
  12. Le nombre de pères ayant vécu la paternité pour la première fois par les voies de l'adoption est très négligeable.
  13. Girard, C. (2008). Le bilan démographique du Québec, Édition 2008, Institut de la statistique du Québec, Gouvernement du Québec, 79 p.
  14. Statistique Canada. (2008, 26 septembre). Naissances. Le Quotidien. No 11-001 au catalogue.
    /daily-quotidien/080926/dq080926a-fra.htm
  15. Pour les hommes qui vivent la paternité par les voies de l'adoption ou de la recomposition familiale, c'est plutôt l'âge au moment de l'arrivée de l'enfant (ou des enfants) dans le ménage qui marque le début de la parentalité.
  16. Dulac, G. (2008). Pères no 1, Les pères monoparentaux au Québec : un portrait. Laboratoire Masculinités, rôle et genres, 11 p.
    www.rvpaternite.org/fr/paternite/documents/1-peresmono.pdf
  17. Galarneau, D. (2005). Scolarité et revenu des pères seuls. L'emploi et le revenu en perspective, 6(12). No 75-001 au catalogue de  Statistique Canada.
  18. Basé sur l'activité principale du répondant sur le marché du travail au cours des 12 mois précédant l'enquête. L'activité principale est définie comme l'activité à laquelle le répondant a consacré le plus de temps. Il peut s'agir de travailler (à un emploi rémunéré ou à son propre compte), chercher un emploi, s'occuper des enfants, être aux études, etc.
  19. Eggebeen, D., et Knoester, C. (2001). Does Fatherhood Matter for Men? Journal of Marriage and the Family, 63(2), 381-429.
  20. On demandait aux répondants de fournir l'estimation la plus précise du revenu total avant déductions, provenant de toutes sources, lors des 12 derniers mois.
  21. Soulignons que le revenu du ménage est une estimation qui risque d'être moins exacte que celle du revenu personnel, puisqu'elle est fournie par une personne, qui ne connaît pas forcément le revenu de l'ensemble des membres du ménage.
  22. Exprimé en dollars constants (selon l'Indice des prix à la consommation de 2002).
  23. Dryburgh, H., et Wendt, M. (2008). Les tendances d'occupation des logements possédés ont-elles changé depuis 1985, comparativement aux logements loués? Quelques faits, (2). No 89-630 au catalogue de Statistique Canada, 4 p.
    /pub/89-630-x/2008001/article/10647-fra.pdf