![]() ![]() |
||||||
![]() ![]() ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() ![]() |
|
![]() |
Consulter la version la plus récente.
L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
![]() ![]() |
![]() |
Suivre l’actualité : les Canadiens et leur rapport aux médiaspar Leslie-Anne Keown L’actualité est le premier jet de l’Histoire — Philip GrahamLes commentateurs comme les politicologues considèrent qu’une population informée et engagée forme la pierre angulaire d’une démocratie active et prospère1. Bien entendu, l’une des principales manières pour un citoyen de se tenir au courant consiste à suivre les nouvelles et l’actualité. En outre, on considère que le type de média choisi est aussi un facteur important, en particulier pour déterminer les niveaux de participation politique2. Par conséquent, lorsqu’on sait quels Canadiens suivent les nouvelles de manière constante, on acquiert une meilleure compréhension de leur engagement dans la vie politique. Il importe aussi de connaître les sources d’information qu’ils consultent et la diversité de celles-ci. Dans le présent article, on analyse la population canadienne et son rapport aux médias en se servant de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2003 sur l’engagement social. En premier lieu, on examine en quoi les personnes qui suivent l’actualité diffèrent de celles qui ne le font pas. Ensuite, on affine l’analyse en ne s’intéressant qu’aux personnes qui se renseignent assidûment. On analyse la diversité des médias qu’elles consultent et les facteurs susceptibles d’influencer leurs choix. Enfin, l’article se conclut par une comparaison entre les Canadiens qui se fient exclusivement sur la télévision pour s’informer et ceux qui consultent différentes sources, puis l’on se demande en quoi ces divers choix influencent leur activité politique autre que le vote. Les Canadiens, et en particulier les personnes âgées, ont tendance à s’informer quotidiennement Ce qu’il faut savoir sur la présente étude Les Canadiens, et en particulier les personnes âgées, ont tendance à s’informer quotidiennementEn 2003, la vaste majorité des Canadiens (89 %) suivaient régulièrement les nouvelles et l’actualité, soit chaque jour ou plusieurs fois par semaine (tableau 1). Cependant, les personnes âgées de 65 ans et plus avaient davantage tendance à suivre les nouvelles régulièrement que les jeunes adultes entre 19 et 24 ans (soit 95 % par rapport à 79 %). On ignore la raison d’être de cette différence. Cependant certaines recherches l’ont attribuée au temps dont une personne dispose pour se renseigner et aux différences générationnelles3. Tableau 1 Les aînés, les hommes, les personnes mariées ou en union de fait et celles ayant des revenus supérieurs suivent fréquemment l'actualité D’autres caractéristiques importantes distinguent les personnes qui suivent fréquemment l’actualité de celles qui ne le font pas. Les hommes, les personnes mariées ou vivant en union de fait, les professionnels et les gestionnaires, les personnes gagnant un revenu supérieur étaient les plus susceptibles de suivre régulièrement l’actualité. Le statut d’immigrant des Canadiens, la région ou la ville où ils habitent n’a que peu d’influence sur la fréquence à laquelle ils se renseignent. En revanche, la langue la plus souvent parlée à la maison fait une réelle différence. Les Canadiens dont le français est la langue de choix étaient davantage enclins à suivre les nouvelles au moins plusieurs fois par semaine. La télévision est la source de nouvelles la plus répandueLa plupart des Canadiens suivent régulièrement l’actualité, mais où puisent-ils leurs nouvelles4? Dans cette partie, nous examinons les personnes qui suivent assidûment l’actualité pour voir si elles consultent une ou plusieurs sources pour se renseigner. Les personnes qui suivent régulièrement l’actualité consultent presque toujours la télévision. En effet, 91 % d’entre elles ont précisé qu’elle était une source d’information pour elles (figure 1). On peut donc considérer la télévision comme le moyen le plus répandu de se renseigner. Toutefois, certains groupes se tournent vers la télé plus que d’autres. Parmi eux, on retrouve les personnes de 45 ans ou plus, les femmes, les personnes mariées ou vivant en union de fait, celles dont le revenu du ménage est inférieur à 60 000 $ par année et les personnes résidant au Québec. Ces profils sont très semblables à ceux qui se dessinent en matière d’écoute de la télévision pour l’ensemble du Canada et reflètent les conclusions d’études antérieures sur les types d’émissions télévisées regardées par les Canadiens (tableau 2)5. Un élément presque aussi important dans la consommation journalière de nouvelles est la presse écrite. En effet, 70 % des personnes qui se renseignent assidûment affirment que le journal est l’une de leurs principales sources d’information. Les personnes qui ont davantage tendance à lire les journaux englobent les personnes de 45 ans et plus; les hommes; les personnes ayant fait des études postsecondaires; celles disposant d’un revenu familial supérieur à 60 000 $ par année; et les professionnels et les gestionnaires. La troisième source la plus commune d’information était la radio, auprès de laquelle 53 % des personnes assidues aux nouvelles ont affirmé faire le plein. Les personnes âgées avaient plus tendance à l’écouter que le reste des Canadiens, leur proportion s’élevant à 83 %. D’autres groupes y faisaient aussi particulièrement appel, soit les gens mariés ou en union de fait; les gens ayant fait des études postsecondaires; les professionnels et les gestionnaires; ceux qui s’expriment plus souvent en anglais à la maison; et les Canadiens hors Québec. Tableau 2 Les personnes assidues aux nouvelles employaient la télévision, mais faisaient généralement appel à plus d'une source L’Internet fait partie des sources consultées, surtout chez les jeunesEn 2003, 30 % des Canadiens ayant suivi assidûment les nouvelles l’ont fait par Internet. Cela n’a rien de surprenant, puisque d’autres études ont révélé que l’accès aux services de nouvelles est l’une des activités les plus répandues sur Internet6. (Il faut rappeler aux lecteurs que ces résultats se fondent sur l’utilisation faite en 2003 et que, depuis lors, les modes d’utilisation d’Internet ont considérablement changé.) Parmi les Canadiens ayant suivi régulièrement l’actualité, le recours à Internet pour ce faire était plus courant chez les jeunes de 19 à 24 ans et moins courant chez les personnes âgées, leurs proportions respectives étant de 42 % et de 9 %. Les hommes étaient aussi plus enclins que les femmes à l’utiliser, de même que les personnes ayant fait des études postsecondaires par rapport à celles n’en ayant pas fait. Les professionnels et les gestionnaires étaient deux fois plus enclins que les personnes d’autres groupes professionnels à inclure Internet dans leur régime d’information quotidien, peut‑être parce que les personnes occupant ces types d’emploi ont tendance à utiliser Internet au travail. Les Canadiens dotés de revenus supérieurs étaient également plus susceptibles de suivre les nouvelles sur Internet que les personnes ayant des revenus moindres. (L’ampleur de certaines des différences observées peut avoir diminué depuis qu’Internet est devenu plus accessible à un plus grand nombre de Canadiens.) On a aussi fait une constatation importante quant à l’emploi d’Internet : les personnes nées à l’étranger étaient davantage portées à s’en servir pour se tenir au courant de l’actualité. Internet peut donner des nouvelles d’autres régions du monde de manière plus approfondie que les sources d’information plus conventionnelles que sont la presse écrite et la télévision. Les immigrants peuvent aussi utiliser Internet de manière plus courante en raison de la disponibilité des nouvelles dans la langue de leur choix. La valeur multilingue d’Internet se confirme lorsqu’on fait un lien entre l’utilisation d’Internet et la langue la plus couramment employée à la maison. Les personnes s’exprimant chez elles dans une langue autre que l’anglais ou le français avaient davantage tendance à utiliser Internet comme source d’information que celles qui s’exprimaient dans l’une ou l’autre des deux langues officielles. En 2003, les francophones représentaient le groupe linguistique le moins enclin à se servir d’Internet comme source d’information. Ceci est peut‑être davantage lié à l’accès à Internet en soi qu’à une question d’appartenance linguistique, puisqu’à cette époque, le Québec présentait des taux d’utilisation globale d’Internet inférieurs à ceux des autres régions du Canada7. Les Canadiens aiment glaner les nouvelles de diverses sourcesLes Canadiens qui suivent l’actualité au quotidien ou plusieurs fois par semaine ont tendance à aller chercher l’information auprès de plusieurs sources. Seulement 17 % des personnes qui suivaient assidûment l’actualité ne consultaient qu’une seule source (en général, la télévision). La vaste majorité, soit 72 %, puisait l’information de deux à quatre sources différentes et environ 10 % faisaient appel aux cinq types de médias existants. En moyenne, les personnes assidues aux nouvelles ont consulté 2,7 sources d’information. Parmi elles, les 45 à 64 ans ont recouru à un plus grand nombre de sources que les autres groupes d’âge; les hommes ont consulté davantage de sources que les femmes et les personnes ayant fait des études postsecondaires avaient tendance à choisir davantage de sources que celles ayant obtenu un diplôme d’études secondaires ou moins. C’est chez les professionnels et les gestionnaires que le nombre de sources consultées est le plus élevé. Dans ce groupe, le nombre moyen de sources d’information consultées était de 3,0, soit un chiffre nettement plus élevé que celui des autres catégories professionnelles (2,6). Cette tendance était également relative au revenu. En effet, les Canadiens dont le revenu du ménage dépassait 60 000 $ par année consultaient une gamme de sources plus diversifiée que ceux des autres groupes de revenu. Le choix de la langue influence également le nombre de sources que consultent chaque jour les Canadiens. Parmi les personnes assidues aux nouvelles, celles s’exprimant en anglais à la maison avaient le régime le plus varié, suivies de celles s’exprimant dans une langue autre que l’anglais ou le français. Enfin, les personnes qui parlent le français à la maison consultaient le moins de sources différentes. Étant donné l’influence que la langue a sur la diversité des sources, il n’est pas surprenant que la région influe également sur le choix des médias. Les personnes assidues aux nouvelles au Québec et dans les provinces atlantiques ont choisi un nombre de sources plus restreint que leurs homologues dans d’autres régions du Canada. Parmi les Canadiens vivant dans les trois principales régions métropolitaines de recensement (RMR), ceux de Montréal se démarquaient par le nombre moyen de sources d’information le plus bas. De même, les résidents des régions rurales étaient ceux dont les sources d’information étaient les moins variées par rapport aux résidents des plus grands centres urbains. En examinant ces résultats, on constate que la variété des sources d’information peut être directement liée à la taille du marché médiatique. Pour que les sources d’information soient variées, il est essentiel que la personne qui suit l’actualité puisse y recourir rapidement et qu’elles soient accessibles dans la langue de son choix. Si la sélection proposée est plus limitée, elle aura tendance à se tourner vers la télévision, puisque cette dernière est accessible à presque tout le monde. Les anglophones assidus aux nouvelles qui vivent en milieu urbain ont moins tendance à se fier uniquement à la télévisionLes jeunes adultes, les femmes, les célibataires, les personnes n’ayant pas fait d'études postsecondaires et celles qui se situent dans les tranches de revenu inférieur ont davantage tendance à se fier uniquement sur la télévision pour se renseigner. Le choix de la télévision comme unique source d’information est également plus courant chez les personnes préférant s’exprimer dans une langue autre que l’anglais. On fait le même constat lorsqu’on examine la situation géographique. Les pourcentages plus élevés de personnes se fiant uniquement sur la télévision pour s’informer se retrouvent à Montréal ou dans les régions plus rurales. Cela correspond à la tendance qui se dessine lorsqu’on examine le rapport de la population canadienne à la télévision en général8. Les personnes qui suivent étroitement les nouvelles ont davantage tendance à participer à des activités politiques autres que le voteLes personnes qui suivent étroitement les nouvelles avaient tendance à s’impliquer davantage dans des activités politiques autres que le vote, comme le fait d’assister à des réunions publiques, d’effectuer des recherches sur des questions politiques; de se porter bénévoles pour un parti politique; d’exprimer leur point de vue en s’adressant à un journal ou à un politicien; de signer une pétition ou de prendre part à une marche ou à une manifestation (figure 2). La différence était particulièrement prononcée entre les personnes qui ne participaient à aucune activité et celles qui y avaient participé à quatre reprises ou plus. Cette constatation rejoint celles d’autres études qui disent que suivre l’actualité est le propre des citoyens plus engagés sur le plan politique9. Ces dernières révélaient que les personnes qui doivent lire ou déployer un effort en rapport avec le moyen de communication présentaient un taux plus élevé d’engagement civique et une connaissance plus approfondie de l’actualité que celles qui se fiaient complètement ou presque sur la télévision pour suivre l’actualité10. Les données tirées de l’ESG confirment que le moyen choisi influence la participation à des activités politiques autres que le vote. Les personnes qui s’informaient régulièrement et qui ne se fiaient que sur la télévision pour ce faire avaient tendance à participer à un moins grand nombre d’activités politiques autres que le vote (figure 3). En fait, les personnes qui ne comptaient que sur la télévision pour s’informer étaient très proches, sur le plan de l’engagement politique, de celles qui ne suivaient pas du tout les nouvelles. Cette constatation étaye une recherche effectuée aux États‑Unis selon laquelle les taux inférieurs de participation politique sont liés au fait de se fier uniquement sur la télévision pour s’informer de l’actualité11. Figure 2 Les personnes suivant couramment les nouvelles s'engagent davantage dans les activités politiques autres que le vote Figure 3 Ne consulter que la télévision pour se renseigner se traduit par une plus faible participation aux activités politiques autres que le vote RésuméLa plupart des Canadiens suivent les nouvelles et l’actualité au moins plusieurs fois par semaine. Un petit nombre de Canadiens ne consultent qu’une seule source pour suivre l’actualité. Cependant, la diversité des sources d’information consultées semble dépendre de leur accessibilité, soit un nombre suffisant de sources différentes, et ce, dans la langue préférée du consommateur. Les Canadiens vivant dans des régions rurales et ceux qui s’expriment le plus souvent en français à la maison trouvent cet accès plus difficile que d’autres consommateurs de nouvelles. Lorsque l’accès à des sources additionnelles d’information se trouve bloqué, pour quelque raison que ce soit, les gens ont alors tendance à se tourner vers la télévision pour suivre l’actualité. Le niveau d’engagement politique des Canadiens est également influencé par la fréquence à laquelle ils se renseignent et par le choix des sources qu’ils font parmi ce qui leur est offert. Les personnes qui suivent l’actualité avec assiduité participent à davantage d’activités politiques, tandis que le profil d’activité politique de celles qui se fient uniquement sur la télévision est très proche à celles qui ne suivent pas du tout les nouvelles. Les Canadiens qui suivent l’actualité avec assiduité auprès d’une vaste gamme de sources d’information semblent être les plus enclins à être politiquement engagés. Notes
Auteur Leslie-Anne Keown est analyste pour Tendances sociales canadiennes. Pour visualiser les documents PDF, vous devez utiliser le lecteur Adobe gratuit. Pour visualiser (ouvrir) ces documents, cliquez simplement sur le lien. Pour les télécharger (sauvegarder), mettez le curseur sur le lien et cliquez le bouton droit de votre souris. Notez que si vous employez Internet Explorer ou AOL, les documents PDF ne s'ouvrent pas toujours correctement. Veuillez consulter Dépannage pour documents PDF. Il se peut que les documents PDF ne soient pas accessibles au moyen de certains appareils. Pour de plus amples renseignements, visitez le site Adobe ou contactez-nous pour obtenir de l'aide. |
![]() |
|