Comparaison des revenus entre les groupes de population

Diffusion : 2024-11-27

Écarts de rémunération au sein de groupes de population au Canada

Les écarts de rémunération au sein de différents groupes de population au Canada suscitent beaucoup d'intérêt, tout particulièrement ces dernières années. Pour mieux comprendre les sources des écarts de rémunération entre les groupes, de nombreuses études ont utilisé les gains transversaux (à un moment précis) comme résultat d'intérêt et les personnes blanches comme groupe de comparaison.

Deux nouvelles études diffusées aujourd'hui mettent en relief deux façons différentes de comparer la rémunération. L'une examine les différences dans les gains cumulatifs entre certains groupes de population, selon le genre, alors que l'autre examine les écarts de la rémunération entre les femmes et les hommes au sein de différents groupes de population.

Chez les hommes nés au Canada, les hommes chinois et sud-asiatiques gagnent, en moyenne, plus que les hommes blancs sur une période de 20 ans

Si les groupes de population suivent différentes trajectoires de rémunération au fil du temps, les comparaisons entre les groupes, à un moment précis, peuvent ne pas brosser un tableau complet des différences sur toute la durée de vie. L'étude « Gains cumulatifs des personnes noires, chinoises, sud-asiatiques et blanches nées au Canada » suit deux cohortes de personnes âgées de 25 à 34 ans nées au Canada sur une période de 20 ans, soit de 1995 à 2014 et de 2000 à 2019. Elle montre que les gains annuels des hommes chinois et sud-asiatiques par rapport à ceux des hommes blancs ont augmenté au fil du temps. En revanche, les gains des femmes chinoises par rapport à ceux des femmes blanches ont diminué au fil du temps. Cette constatation démontre la pertinence d'examiner les écarts dans les gains mesurés au cours du cycle de vie du travailleur.

L'étude montre par ailleurs que sur une période de 20 ans, les hommes chinois (+20 %) et sud-asiatiques (+15 %) nés au Canada affichaient des gains cumulatifs plus élevés que les hommes blancs. La majeure partie de cette différence s'explique par leurs niveaux de scolarité plus élevés et par leur surreprésentation dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM). Les gains cumulatifs des femmes chinoises et sud-asiatiques étaient également plus élevés que ceux de leurs homologues blanches.

En revanche, les hommes noirs avaient des gains cumulatifs inférieurs à ceux des hommes blancs. Ce résultat ne peut s'expliquer par les différences liées aux caractéristiques sociodémographiques, au capital humain, aux caractéristiques d'emploi ou aux antécédents professionnels. Quant aux femmes noires et blanches, leurs gains cumulatifs étaient similaires au cours de la période de 20 ans examinée.

La rémunération annuelle moyenne des femmes était inférieure à celle des hommes au sein de chacun des 11 groupes de population à l'étude

L'étude « Différences dans le ratio de la rémunération femmes-hommes au sein de divers groupes de population au Canada » compare la rémunération annuelle moyenne des femmes et des hommes — nés au Canada, immigrants et résidents temporaires — au sein de 11 groupes de population. Dans l'ensemble, en 2016, les femmes gagnaient 70 cents pour chaque dollar gagné par les hommes.

Alors que les femmes noires affichaient le ratio de rémunération le plus élevé en 2016, celui-ci se situant à 83,9 cents pour chaque dollar gagné par les hommes noirs, les femmes japonaises affichaient le ratio de rémunération le plus bas, soit de 59 cents pour chaque dollar gagné par les hommes japonais.

Pour ce qui est de la rémunération annuelle moyenne en 2016, parmi les hommes dans les 11 groupes à l'étude, les hommes noirs gagnaient le moins. En revanche, les hommes japonais gagnaient le plus parmi les groupes, leur rémunération annuelle moyenne dépassant celle des hommes blancs.

Pour tous les groupes de population, les écarts de rémunération observés s'expliquaient principalement par le fait que les femmes travaillaient moins d'heures que les hommes et qu'elles travaillaient dans différents secteurs qu'eux.

Au cours de la période de 1996 à 2016, dans l'ensemble, la rémunération moyenne des femmes ajustée en fonction de l'inflation a augmenté par rapport à celle des hommes. Cependant, les augmentations n'étaient pas réparties équitablement à l'échelle des différents groupes. Les plus fortes augmentations relatives ont été observées dans la rémunération des femmes asiatiques du Sud-Est et des femmes blanches. En revanche, pratiquement aucun changement n'a été observé pour les femmes noires et sud-asiatiques, alors que de légères diminutions relatives ont été enregistrées pour les femmes japonaises, latino-américaines, arabes et asiatiques occidentales.

Ces constatations pourraient être utiles pour aider les décideurs à s'attaquer aux écarts de rémunération femmes-hommes au sein de la main-d'œuvre canadienne diversifiée.

Pour obtenir plus de renseignements sur les autres articles publiés aujourd'hui dans Rapports économiques et sociaux, veuillez consulter le communiqué du Quotidien intitulé « Rapports économiques et sociaux, novembre 2024 ».

Produits

Les articles intitulés « Différences dans le ratio de la rémunération femmes-hommes au sein de divers groupes de population au Canada » et « Gains cumulatifs des personnes noires, chinoises, sud-asiatiques et blanches nées au Canada » sont maintenant accessibles dans le numéro de novembre 2024 de Rapports économiques et sociaux, vol. 4, no 11 (Numéro au catalogue 36280001).

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