Accès aux soins de santé et expériences connexes des peuples autochtones, 2024
Diffusion : 2024-11-04
En 2024, la majorité des membres des Premières Nations vivant hors réserve (86 %), des Métis (70 %) et des Inuit (82 %) ont déclaré qu'il était très important ou assez important d'avoir des services de santé qui soutiennent les remèdes traditionnels et les pratiques de guérison et de mieux-être autochtones.
Publiées aujourd'hui, les nouvelles données tirées de la Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit, mettent en lumière l'accès aux soins de santé et les expériences connexes des Autochtones âgés de 15 ans et plus. Cette série d'enquêtes a pour but d'accroître la visibilité des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis et des Inuit dans les statistiques nationales, et de combler des lacunes statistiques clés en fournissant des données récentes et pertinentes sur le plan culturel.
Plus du quart des Autochtones ont à attendre au moins deux semaines pour consulter un fournisseur de soins de santé afin d'obtenir des soins non urgents
Les fournisseurs de soins de santé primaires jouent un rôle crucial dans le maintien de la santé et sont associés à de meilleurs résultats en matière de santé (lien en anglais seulement). En 2024, 70 % des Métis, 66 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve et 52 % des Inuit ont consulté un fournisseur de soins de santé pour un besoin en matière de soins de santé primaires non urgents (comme un examen médical et le renouvellement d'une ordonnance) au cours des 12 mois qui ont précédé l'enquête.
Il est important d'avoir accès rapidement à un fournisseur de soins de santé primaires. Malgré cela, les temps d'attente augmentent au Canada et, parmi les Autochtones, ils ont tendance à être plus longs dans les régions plus éloignées. Parmi les personnes ayant consulté un fournisseur de soins de santé primaires au cours des 12 mois qui ont précédé l'enquête, la plupart d'entre elles ont déclaré un temps d'attente de deux jours à moins de deux semaines. En revanche, les Inuit étaient les plus susceptibles de déclarer avoir attendu au moins un mois avant d'avoir accès à un fournisseur de soins de santé primaires (18 % par rapport à 14 % parmi les membres des Premières Nations vivant hors réserve et 11 % parmi les Métis) (graphique 1).
Lorsqu'il était question de leur degré de satisfaction à l'égard des temps d'attente, environ la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (50 %), des Métis (52 %) et des Inuit (57 %) ont indiqué être satisfaits ou très satisfaits.
Plus du quart des Autochtones ont des besoins en soins de santé insatisfaits
Les Autochtones font souvent face à des obstacles en matière de soins de santé contribuant à des disparités en santé, y compris le fait de devoir composer avec des politiques et du financement complexes au chapitre des soins de santé. Parfois, ils doivent même se rendre à l'extérieur de leur communauté pour obtenir des services.
Des besoins en soins de santé insatisfaits au cours des 12 mois précédant l'enquête ont été déclarés chez 32 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 30 % des Métis et 29 % des Inuit. Un pourcentage plus élevé de femmes que d'hommes des Premières Nations vivant hors réserve ont fait état de besoins en soins de santé insatisfaits au cours des 12 mois qui ont précédé l'enquête (tableau 1).
En ce qui concerne la raison pour laquelle leurs besoins en soins de santé étaient insatisfaits, les membres des Premières Nations vivant hors réserve, les Métis et les Inuit ont fréquemment cité la difficulté à obtenir une recommandation pour un spécialiste et le fait de recevoir le mauvais traitement ou la mauvaise ordonnance. Les membres des Premières Nations vivant hors réserve et les Inuit ont aussi souvent mentionné que les services de soins de santé n'étaient pas offerts dans leur région ou qu'ils étaient offerts dans un endroit trop éloigné (tableau 2).
Chez les Autochtones qui nécessitent des soins de santé mentale et qui cherchent à obtenir de tels soins, environ les trois quarts déclarent que leurs besoins sont satisfaits partiellement ou insatisfaits
De nombreux rapports on fait état des disparités en matière de santé mentale chez les Autochtones. Ces disparités s'expliquent par des facteurs historiques, comme les politiques coloniales d'assimilation, qui ont eu des répercussions négatives directes et intergénérationnelles, ainsi que des facteurs contemporains, comme les obstacles à l'accès aux services de santé mentale (lien en anglais seulement).
Près de la moitié (47 %) des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 43 % des Métis et 35 % des Inuit ont déclaré avoir eu besoin de soins de santé mentale au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête. Un nombre supérieur de femmes des Premières Nations, métisses et inuites que d'hommes ont déclaré avoir eu besoin de soins de santé mentale. La nécessité d'avoir des soins de santé mentale tendait vers la hausse chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve, les Métis et les Inuit plus jeunes par rapport aux plus âgés. Des différences significatives entre les groupes d'âge plus âgés et plus jeunes ont été constatées (tableau 3).
Parmi les personnes qui avaient besoin de soins de santé mentale et qui ont obtenu de tels soins, 28 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 23 % des Métis et 22 % des Inuit ont déclaré que leurs besoins ont été pleinement satisfaits, alors que près des trois quarts ont déclaré que leurs besoins en soins de santé mentale ont été partiellement satisfaits ou insatisfaits.
Les Inuit indiquent qu'ils parcourent de longues distances à partir de leur communauté pour accéder aux soins de santé
Certains Autochtones doivent parcourir de grandes distances pour avoir accès aux soins de santé. Cette situation peut représenter un fardeau financier et entraîner du stress émotionnel, de l'anxiété et un sentiment d'isolement (lien en anglais seulement). Environ 1 membre des Premières Nations vivant hors réserve sur 5 (18 %), 16 % des Métis et 40 % des Inuit ont voyagé hors de leur communauté pour avoir accès à des services de soins de santé au cours des 12 mois précédant l'enquête.
Tandis que la plupart des membres des Premières Nations vivant hors réserve et des Métis ont parcouru moins de 500 km (55 % et 63 %, respectivement) pour obtenir des soins de santé au cours des 12 mois précédant l'enquête, la situation est tout autre chez les Inuit. Un peu plus de la moitié d'entre eux ont déclaré avoir parcouru au moins 1 500 km pour accéder à des soins de santé (tableau 4).
Environ 1 Autochtone sur 5 déclare avoir subi un traitement injuste, du racisme ou de la discrimination de la part d'un professionnel de la santé
Le racisme, la discrimination et la marginalisation au sein du système de soins de santé (lien en anglais seulement) sont des obstacles documentés en ce qui concerne les soins de santé chez les Autochtones. Environ 24 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 23 % des Inuit et 18 % des Métis ont déclaré avoir vécu une certaine forme de traitement injuste, de racisme ou de discrimination de la part d'un professionnel de la santé au cours des 12 mois qui ont précédé l'enquête. Les femmes des Premières Nations vivant hors réserve et métisses étaient presque deux fois plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir vécu une telle expérience (graphique 2).
Graphique 2
Pourcentage des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis et des Inuit âgés de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir subi un traitement injuste, du racisme ou de la discrimination de la part d'un professionnel de la santé au cours des 12 mois précédant l'enquête, selon le genre, Canada, 2024
Chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve et les Inuit ayant subi un traitement injuste, du racisme ou de la discrimination de la part d'un professionnel de la santé, la salle d'urgence d'un hôpital (50 % chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve et 34 % chez les Inuit) était le plus souvent mentionné comme endroit où ils avaient subi ce traitement. De plus, 36 % des Métis ont déclaré avoir vécu une expérience semblable dans ce contexte. Chez les Métis, l'endroit le plus fréquemment mentionné était le cabinet d'un médecin (46 %) (tableau 5).
La plupart des Autochtones déclarent qu'il est très ou assez important d'avoir des services de soins de santé qui soutiennent les remèdes traditionnels et les pratiques de guérison et de mieux-être autochtones
Dans le contexte autochtone, l'intégration des soins culturellement adaptés et sécuritaires — c'est-à-dire des soins qui tiennent compte des valeurs, des traditions et des normes sociales de la culture du patient et dans le cadre desquels les patients se sentent respectés, en sécurité et valorisés — est importante. En outre, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a appelé le système de santé canadien à reconnaître les connaissances, les thérapies et les pratiques de guérison traditionnelles et à les intégrer à l'approche de traitement des Autochtones.
En 2024, les services de soins de santé soutenant les remèdes traditionnels et les pratiques de guérison et de mieux-être autochtones au sein du système de santé canadien étaient très ou assez importants pour les membres des Premières Nations vivant hors réserve (86 %), les Inuit (82 %) et les Métis (70 %) (graphique 3).
Graphique 3
Répartition en pourcentage des membres des Premières Nations vivant hors réserve, des Métis et des Inuit âgés de 15 ans et plus selon l'importance d'avoir des services de soins de santé qui soutiennent les remèdes traditionnels et les pratiques de guérison et de mieux-être autochtones, Canada, 2024
Cependant, la plupart des Autochtones ayant subi un traitement injuste, du racisme ou de la discrimination estimaient que leurs préoccupations et leurs valeurs n'avaient pas été prises en compte dans leurs interactions avec les fournisseurs de soins de santé primaires. Plus précisément, parmi les personnes ayant subi un traitement injuste, du racisme ou de la discrimination de la part d'un professionnel de la santé au cours des 12 mois qui ont précédé l'enquête, 67 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 65 % des Métis et 58 % des Inuit ont déclaré que leurs préoccupations en matière de santé ont été minimisées ou écartées (tableau 6).
En outre, 21 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 12 % des Métis et 9 % des Inuit ont indiqué que leurs protocoles culturels n'avaient pas été respectés (p. ex. s'est vu interdire la purification par la fumée ou la consommation de remèdes).
Parmi ceux qui ont déclaré que les services adaptés sur le plan culturel revêtaient de l'importance, 68 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 67 % des Inuit et 61 % des Métis ont indiqué que de tels services leur donnaient l'impression qu'on respectait leur culture, leurs croyances et leur identité. Environ la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (49 %) et des Inuit (50 %) ont indiqué que de tels services les rendraient plus susceptibles d'obtenir des soins de santé. Environ la moitié des Inuit (48 %), 41 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve et 32 % des Métis ont déclaré que de tels services leur permettraient de se sentir plus en sécurité lorsqu'ils discutent d'expériences délicates ou traumatisantes (tableau 7).
Saviez-vous que nous avons une application mobile?
Téléchargez notre application mobile et accédez rapidement aux données du bout des doigts! L'application StatsCAN est offerte gratuitement dans l'App Store et sur Google Play.
Note aux lecteurs
Les données figurant dans la présente diffusion sont tirées de la première enquête de la Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit (SEPNMI) réalisée par Statistique Canada. La SEPNMI est une nouvelle série d'enquêtes par panel réalisée dans le cadre de l'initiative intitulée Approche transformationnelle à l'égard des données sur les Autochtones. La série d'enquêtes vise à combler des lacunes statistiques connues et définies par les partenaires autochtones et du gouvernement fédéral. Elle a été élaborée en fonction d'une analyse des indicateurs qui vont de pair avec les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, les appels à la justice de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, ainsi que le Cadre d'indicateurs canadien pour les objectifs de développement durable et le Cadre de qualité de vie pour le Canada.
La SEPNMI comprend trois enquêtes en ligne très courtes réalisées auprès des mêmes personnes au cours d'une année. Ces enquêtes volontaires reposent sur un panel probabiliste réunissant 6 206 personnes qui ont accepté de participer à d'autres études lorsqu'elles ont répondu à l'Enquête auprès des peuples autochtones de 2022. Elles représentent la population canadienne âgée de 15 ans et plus qui vit hors réserve et qui déclare appartenir aux Premières Nations ou une identité métisse ou inuite. La première enquête réalisée dans le cadre de la SEPNMI a recueilli des données sur les expériences vécues par les Autochtones au chapitre des soins de santé et de l'accès à différents types de soins de santé. Lors de la première enquête, 878 répondants étaient membres de Premières Nations vivant hors réserve (une seule identité), 695 étaient Métis (une seule identité), 495 étaient Inuit (une seule identité) et 45 répondants ont déclaré appartenir à plus d'un groupe d'identité autochtone.
Pour cette étude, les facteurs de pondération ont été ajustés pour minimiser tout biais qui pourrait découler de la non-réponse du panel. Les ajustements pour la non-réponse et le calage à l'aide de l'information auxiliaire disponible ont été appliqués et se reflètent dans les facteurs de pondération d'enquête fournis avec le fichier de données. Malgré ces ajustements, le haut degré de non-réponse du panel augmente le risque de biais résiduel, ce qui peut avoir une incidence sur les estimations produites à l'aide des données du panel. Les utilisateurs devraient donc faire preuve de prudence lorsqu'ils interprètent tous les résultats de l'étude. Il est possible d'obtenir d'autres renseignements sur les lignes directrices et les considérations concernant la qualité des données dans le guide de l'utilisateur de la SEPNMI.
Des réponses uniques et multiples à la question sur l'identité autochtone sont utilisées au moment de la déclaration des données pour les trois groupes autochtones. Le présent document fait état du genre, pas du sexe à la naissance, qui comprend la population non binaire. Comme la taille de la population non binaire est petite, il a été nécessaire d'agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses. Les personnes appartenant à la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre et sont désignées par le symbole « + ». Des tests de signification ont été utilisés pour différencier les groupes.
Les données diffusées sont tirées de la première enquête de la série, qui met l'accent sur l'accès aux soins de santé et les expériences connexes. La deuxième enquête de la série porte sur le bien-être et les répercussions de la hausse des prix. La troisième enquête porte sur la préparation aux situations d'urgence.
Il est possible de consulter d'autres statistiques sur les peuples autochtones au Canada.
Définitions :
Professionnel de la santé : Lorsqu'on posait des questions au sujet des professionnels de la santé dans l'enquête, parmi les exemples fournis, il y avait des médecins, des médecins itinérants, des infirmiers praticiens, des infirmiers, des physiothérapeutes ou d'autres spécialistes, comme des rhumatologues et des endocrinologues.
Besoin en matière de soins de santé primaires non urgents : Dans cette enquête, il s'agissait des soins habituels, comme des examens médicaux et le renouvellement d'ordonnances, ainsi que d'autres soins qui nécessitent un rendez-vous, comme une infection, de la fièvre, un mal de tête, une foulure à la cheville, des vomissements ou une éruption cutanée inexpliquée.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
- Date de modification :