Les Canadiens sont plus nombreux à se déplacer pour se rendre au travail en 2024

Diffusion : 2024-08-26

Le nombre de navetteurs a atteint 16,5 millions en mai 2024, poursuivant une tendance à la hausse après des replis importants observés pendant la pandémie de COVID-19 en 2020 et en 2021. Le nombre de navetteurs a augmenté de 585 000 (+3,7 %) en mai 2024 comparativement à mai 2023. Cette progression est principalement attribuable à la croissance de l'emploi (+373 000 ou +1,9 %) et à la hausse de la proportion de la population en emploi travaillant ailleurs qu'à domicile.

Les navetteurs sont des personnes en emploi qui effectuent la plupart de leurs heures de travail à l'extérieur du domicile, soit sur un lieu de travail habituel fixe ou dans un lieu de travail non fixe. Les personnes en emploi qui effectuent la plupart de leurs heures de travail à domicile ne sont pas comptées parmi les navetteurs.

Le navettage fait partie de la vie de nombreux Canadiens. Cependant, le navettage a un coût financier, et, pour ceux qui doivent parcourir de longs trajets, il peut avoir des effets négatifs sur la santé et rendre difficile l'équilibre travail-vie personnelle.

Pour les personnes qui travaillent à domicile, le temps de navettage économisé leur permet de passer plus de temps avec leurs enfants, et de consacrer plus de temps aux activités de loisir, à dormir et à effectuer des tâches ménagères.

De plus, la mesure de l'évolution des tendances de navettage est importante pour planifier les infrastructures de navette et de transport en commun ainsi que pour mieux comprendre l'urbanisation et l'évolution des pratiques commerciales.

La proportion de Canadiens en emploi travaillant principalement à domicile a diminué depuis mai 2021, mais demeure plus de deux fois plus élevée que celle observée avant la pandémie

Le début de la pandémie a entraîné une diminution marquée du nombre de navetteurs en raison du recul de l'emploi et de la hausse du nombre de personnes travaillant principalement à domicile. Selon les données du Recensement de la population, la proportion de la population en emploi travaillant principalement à domicile a augmenté fortement pour atteindre près d'un quart (24,3 %) en mai 2021, alors qu'elle se situait à 7,1 % en mai 2016.

La proportion de personnes travaillant la plupart du temps à domicile a diminué chaque année depuis mai 2021, ce qui a entraîné une hausse du nombre de navetteurs. En mai 2024, 18,7 % des personnes en emploi travaillaient principalement à domicile, en baisse de 1,4 point de pourcentage par rapport à mai 2023 et de 3,7 points de pourcentage comparativement à mai 2022.

De mai 2023 à mai 2024, la proportion de personnes en emploi qui travaillaient la plupart du temps à domicile a diminué au Québec (-3,8 points de pourcentage pour s'établir à 18,4 %), en Saskatchewan (-1,8 point de pourcentage pour s'établir à 10,1 %) et en Ontario (-1,4 point de pourcentage pour s'établir à 21,7 %).

En revanche, cette proportion a augmenté en Nouvelle-Écosse (+3,0 points de pourcentage pour atteindre 17,5 %) et à l'Île-du-Prince-Édouard (+2,5 points de pourcentage pour s'établir à 15,4 %).

Parmi les provinces, la Saskatchewan affichait la proportion la plus faible de personnes travaillant principalement à domicile en mai 2024, alors que cette proportion était la plus élevée en Ontario.

Un peu plus du tiers des personnes en emploi dans la région métropolitaine de recensement (RMR) d'Ottawa–Gatineau (34,2 %) travaillaient principalement à domicile en mai 2024. Il s'agit du taux le plus élevé à l'échelle nationale, et celui-ci était nettement supérieur aux taux observés à Toronto (24,7 %), à Vancouver (22,4 %) et à Montréal (20,6 %).

Graphique 1 
Proportion de travailleurs qui travaillent la plupart du temps à domicile selon les 15 plus grandes RMR, mai 2024

Un peu plus de 4 navetteurs sur 5 utilisent principalement une automobile, un camion ou une fourgonnette pour se rendre au travail

En mai 2024, parmi tous les navetteurs, 81,5 % utilisaient principalement une automobile (camion et fourgonnette compris) pour se rendre au travail, en baisse de 1,1 point de pourcentage comparativement à mai 2023 et de 2,7 points de pourcentage par rapport au sommet de 84,2 % atteint en mai 2022.

De mai 2023 à mai 2024, la proportion de navetteurs utilisant une automobile a diminué en Nouvelle-Écosse (-3,8 points de pourcentage pour s'établir à 81,7 %), à l'Île-du-Prince-Édouard (-3,3 points de pourcentage pour atteindre 89,4 %), en Alberta (-2,0 points de pourcentage pour s'établir à 86,6 %) ainsi qu'en Ontario (-2,0 points de pourcentage pour se fixer à 80,5 %).

En revanche, la proportion de navetteurs se rendant au travail principalement en automobile, en camion ou en fourgonnette a augmenté au Manitoba (+2,9 points de pourcentage pour atteindre 86,5 %) et en Saskatchewan (+1,9 point de pourcentage pour s'établir à 91,3 %).

Parmi les navetteurs utilisant une automobile, un camion ou une fourgonnette pour se rendre au travail, 89,5 % étaient seuls dans leur véhicule en mai 2024. Par rapport à la moyenne nationale, parmi les 15 plus grandes RMR, en mai 2024, les navetteurs seuls dans leur véhicule étaient plus nombreux à Edmonton (92,8 %) et à Victoria (92,4 %), alors qu'ils étaient moins nombreux à Vancouver (87,6 %), à Winnipeg (87,1 %), à Kitchener–Cambridge–Waterloo (86,6 %) ainsi qu'à Ottawa–Gatineau (86,4 %).

Les trajets en automobile, en camion ou en fourgonnette étaient moins courants chez les navetteurs faisant partie d'un groupe racisé que chez les navetteurs non racisés et non autochtones. Les navetteurs latino-américains (62,0 %) et noirs (64,5 %) étaient beaucoup moins susceptibles de se rendre au travail principalement en automobile, en camion ou en fourgonnette comparativement aux navetteurs non racisés (86,3 %).

La proportion d'usagers du transport en commun augmente, mais demeure inférieure aux niveaux observés avant la pandémie

De mai 2023 à mai 2024, la proportion de navetteurs utilisant principalement le transport en commun a augmenté de 1,3 point de pourcentage pour s'établir à 11,4 %, poursuivant ainsi la tendance à la hausse qui a suivi l'atteinte de son plus bas niveau en mai 2021 (7,8 %).

Néanmoins, la proportion de navetteurs utilisant le transport en commun est demeurée inférieure au niveau observé en mai 2016 (12,6 %). Ces résultats témoignent du redressement partiel des niveaux d'utilisation des transports en commun urbains au Canada. En mai 2024, les déplacements de passagers dans les transports en commun urbains ont atteint 87,0 % de leur niveau prépandémie affiché en mai 2019, soit le taux le plus élevé depuis le début de la pandémie.

À l'instar de la tendance observée à l'échelle nationale, la proportion de navetteurs utilisant le transport en commun en mai 2024 a été plus faible que celle observée en mai 2016, avant la pandémie, dans de nombreuses RMR, et plus particulièrement à Ottawa–Gatineau (-6,6 points de pourcentage), à Winnipeg (-4,3 points de pourcentage) et à Québec (-2,4 points de pourcentage).

En revanche, cette proportion était plus élevée que le niveau observé avant la pandémie à Kitchener–Cambridge–Waterloo (+2,8 points de pourcentage) et à Hamilton (+2,4 points de pourcentage).

Graphique 2 
Proportion de navetteurs qui utilisent principalement le transport en commun selon les 10 plus grandes RMR, mai 2016 et mai 2024

Les navetteurs de Victoria et de Halifax sont les plus susceptibles de se rendre au travail à pied ou à vélo

La proportion de navetteurs utilisant principalement un mode de transport actif est demeurée sensiblement la même depuis 2021 : 6,0 % des navetteurs se rendaient au travail à pied ou à vélo en mai 2024. Néanmoins, ce pourcentage était inférieur à celui observé avant la pandémie, à savoir 7,1 % en mai 2016.

Le transport actif était plus courant à Victoria (18,7 %) et à Halifax (12,3 %) que dans d'autres RMR. Cette proportion plus élevée est essentiellement attribuable au fait que ces villes sont plus petites et que le climat y est plus doux.

Les travailleurs hybrides travaillant principalement à domicile ont des trajets plus longs et sont plus susceptibles de prendre le transport en commun

Parmi les personnes qui travaillaient principalement à domicile, on comptait près de 3 personnes sur 10 (29,4 %) qui travaillaient à domicile la plupart du temps, mais qui se rendaient au bureau ou sur un lieu de travail le reste du temps en mai 2024. Cette proportion est semblable à celle enregistrée en mai 2023, mais elle représente près du double de celle affichée en mai 2022 (16,6 %).

Les travailleurs ayant des ententes de travail hybride avaient des habitudes de navettage distinctes de celles des navetteurs réguliers. Ces différences dans les habitudes de navettage peuvent refléter un certain nombre de facteurs, y compris la composition de l'emploi par secteur d'activité et l'accessibilité du transport en commun dans le lieu de résidence des travailleurs.

Les travailleurs hybrides qui travaillent la plupart du temps à domicile étaient plus de deux fois plus susceptibles d'utiliser le transport en commun (25,5 %) que les navetteurs en général (11,4 %).

En mai 2024, la RMR de Toronto (45,9 %) affichait la plus forte proportion de travailleurs hybrides travaillant principalement à domicile qui utilisaient le transport en commun pour se rendre au travail.

Dans l'ensemble, les travailleurs hybrides qui effectuaient la plupart de leurs heures de travail à domicile étaient moins susceptibles de se rendre au travail en automobile, en camion ou en fourgonnette les jours de bureau que les autres navetteurs (67,0 % par rapport à 81,5 %).

Graphique 3 
Mode de transport principal pour les travailleurs hybrides qui travaillent principalement à domicile et pour les navetteurs réguliers, mai 2024

La durée moyenne de navettage pour se rendre au travail chez ces travailleurs hybrides était de 40,8 minutes en mai 2024, ce qui représente 14,4 minutes de plus par rapport à la durée moyenne de navettage chez les navetteurs réguliers.

De mai 2022 à mai 2024, la durée moyenne de navettage chez les travailleurs hybrides travaillant la plupart du temps à domicile a augmenté de façon plus marquée (+4,2 minutes) que chez les navetteurs réguliers (+1,5 minute), alors que le nombre de navetteurs hybrides travaillant la plupart du temps à domicile s'est accru de 386 000 pour s'établir à 1,1 million.

Graphique 4 
Durée moyenne du navettage pour les travailleurs hybrides qui travaillent principalement à domicile et pour les navetteurs réguliers, mai 2024

La durée moyenne de navettage revient au niveau observé avant la pandémie

La durée moyenne de navettage a reculé pendant et après la pandémie en raison du nombre moins élevé de navetteurs et de l'augmentation du nombre de personnes travaillant à domicile.

En mai 2024, l'époque du navettage de plus courte durée était terminée : la durée moyenne de navettage pour les navetteurs réguliers se rendant au travail était de 26,4 minutes, soit une durée comparable au sommet précédent de 26,3 minutes atteint en mai 2016. La durée moyenne de navettage chez les travailleurs qui utilisaient une automobile, un camion ou une fourgonnette a augmenté (+0,5 minute pour s'établir à 24,6 minutes), mais elle a peu varié chez les navetteurs ayant recours au transport en commun (43,1 minutes) ou au transport actif (14,6 minutes).

La durée des trajets variait grandement d'une RMR à l'autre en mai 2024. Les durées de navettage moyennes les plus élevées ont été observées à Toronto (33,3 minutes), à Oshawa (32,6 minutes), à Barrie (30,7 minutes), à Hamilton (30,6 minutes) ainsi qu'à Vancouver (30,5 minutes).

Les durées de navettage moyennes les plus courtes ont été observées à Lethbridge (16,6 minutes) et à Saguenay (17,0 minutes).

Davantage de navetteurs ont des trajets d'une heure ou plus

La proportion de navetteurs ayant un long trajet de 60 minutes ou plus à parcourir a augmenté pour une troisième année consécutive en mai 2024, après une baisse importante durant la pandémie.

En mai 2024, 9,2 % de l'ensemble des navetteurs avaient un long trajet à parcourir, comparativement à 8,7 % en mai 2023 et à 8,1 % en mai 2022. La proportion des navetteurs ayant un long trajet à parcourir en mai 2024 était comparable à celle observée en mai 2016, avant la pandémie.

À Oshawa, le cinquième des navetteurs (20,0 %) avait un long trajet à parcourir, ce qui représente la proportion la plus élevée de toutes les RMR. Les navetteurs de Toronto (15,7 %), de Barrie (14,6 %), d'Abbotsford–Mission (14,2 %) et de Hamilton (13,8 %) étaient également plus susceptibles d'avoir un long trajet à parcourir.

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