Étude : Difficultés en matière de santé fonctionnelle parmi les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada
Diffusion : 2023-11-08
Diffusée aujourd'hui, une nouvelle étude fondée sur les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (2017 à 2018) examine les difficultés autodéclarées en matière de santé fonctionnelle parmi les populations lesbiennes, gaies et bisexuelles (LGB) et hétérosexuelles âgées de 18 ans et plus au Canada.
Les difficultés fonctionnelles désignent les restrictions dans le fonctionnement d'une personne qui entravent sa capacité à effectuer des tâches ou des activités et qui peuvent limiter sa pleine participation à la société. La présente étude permet de combler une lacune en matière de renseignements sur la prévalence des difficultés fonctionnelles au sein de la population LGB en fournissant des données qui peuvent être utilisées pour favoriser une société plus inclusive.
Dans l'ensemble, six domaines de la santé fonctionnelle ont été examinés — la vision, l'audition, la mobilité, la cognition, les soins personnels et la communication — selon le niveau de difficulté (« aucune difficulté », « une certaine difficulté », « beaucoup de difficulté » ou « incapable de faire »).
Selon les données normalisées selon l'âge recueillies de 2017 à 2018, plus de la moitié (52,2 %) des personnes LGB d'âge adulte ont déclaré éprouver au moins une certaine difficulté dans un ou plusieurs domaines de la santé fonctionnelle, ce qui est un pourcentage nettement plus élevé que pour les adultes hétérosexuels (38,3 %). Au sein de la population LGB, les personnes bisexuelles (59,6 %) étaient les plus susceptibles de déclarer éprouver au moins une certaine difficulté dans l'un des domaines de la santé fonctionnelle, suivies des personnes gaies ou lesbiennes (43,0 %).
Une proportion plus élevée de personnes bisexuelles et de femmes lesbiennes font état d'au moins une certaine difficulté en matière de santé fonctionnelle
La prévalence normalisée selon l'âge des difficultés fonctionnelles variait selon l'orientation sexuelle et le genre. Plus de la moitié des femmes bisexuelles (61,6 %), des hommes bisexuels (56,6 %) et des femmes lesbiennes (50,6 %) ont déclaré avoir au moins une certaine difficulté dans l'un des domaines de la santé fonctionnelle — des proportions beaucoup plus élevées que celles observées chez les hommes hétérosexuels (36,6 %), les femmes hétérosexuelles (39,9 %) et les hommes gais (38,6 %).
De plus, en ce qui concerne les difficultés plus graves (c'est-à-dire les réponses « beaucoup de difficulté » ou « incapable de faire »), les résultats normalisés selon l'âge révèlent que les femmes bisexuelles (12,7 %) étaient plus susceptibles que les femmes hétérosexuelles (7,3 %) et les hommes hétérosexuels (5,4 %) de déclarer éprouver des difficultés importantes dans un ou plusieurs domaines de la santé fonctionnelle.
Parmi les différents domaines de la santé fonctionnelle, les constatations les plus notables ont été observées pour les difficultés dans le domaine de la cognition. Les femmes de toutes orientations sexuelles étaient plus susceptibles que les hommes de la même orientation sexuelle de déclarer éprouver au moins une certaine difficulté liée à la mémoire ou à la concentration. Notamment, près de 4 femmes bisexuelles sur 10 (39,5 %) ont déclaré éprouver au moins une certaine difficulté liée à la mémoire ou à la concentration. Il s'agit d'une proportion plus importante que celle de tous les autres groupes étudiés.
Par ailleurs, les personnes LGB d'âge adulte, en particulier les femmes bisexuelles, étaient plus susceptibles de déclarer que leur santé mentale était mauvaise et de présenter une prévalence plus élevée de trouble de l'humeur et de trouble anxieux que les personnes hétérosexuelles. Une plus grande proportion de personnes bisexuelles que de personnes hétérosexuelles, gaies ou lesbiennes décrivaient leur état de santé général comme passable ou mauvais.
Bien que cette étude n'ait pas examiné les facteurs associés aux difficultés fonctionnelles, des recherches antérieures ont révélé que les personnes LGB sont plus susceptibles de vivre une situation d'insécurité financière ou alimentaire, de logement précaire ou d'itinérance, et de vivre des expériences de victimisation avec violence, de discrimination et d'exclusion sociale. Ces facteurs pourraient être des causes ou des conséquences des difficultés en matière de santé fonctionnelle observées au sein de la population LGB.
Note aux lecteurs
La présente étude a été financée par Femmes et Égalité des genres Canada. L'étude repose sur les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), et combine les cycles de 2017 et 2018 pour accroître la taille de l'échantillon de la population lesbienne, gaie et bisexuelle (LGB). Le petit ensemble de questions du Groupe de Washington sur le fonctionnement (WG-SS), qui comprend six éléments, a été utilisé pour recueillir des données sur les difficultés fonctionnelles. Le Groupe de Washington sur les statistiques des incapacités a été créé par les Nations Unies pour répondre à la nécessité de disposer de données comparables sur l'incapacité à l'échelle transnationale et d'assurer l'égalisation des chances. Les données les plus récentes du module du WG-SS sont celles des cycles de 2017 et 2018 de l'ESCC.
L'étude examine les données sur l'orientation sexuelle, mais ne présente pas de résultats propres aux personnes transgenres ou non binaires. En 2019, dans le cadre de l'ESCC, on a commencé à recueillir des données autodéclarées sur le sexe à la naissance et l'identité de genre, qui sont nécessaires pour identifier la population transgenre et non binaire. Avant 2019, l'ESCC ne permettait de recueillir que des renseignements sur le sexe des répondants (masculin ou féminin), tels qu'ils ont été enregistrés par l'intervieweur. Bien que le sexe et le genre renvoient à deux concepts différents, le terme « genre » est celui qui est utilisé dans le présent communiqué pour faciliter la lecture.
La normalisation de l'âge a été effectuée pour tenir compte de la structure par âge plus jeune de la population LGB par rapport à celle de la population hétérosexuelle.
De plus amples renseignements sur les données et les concepts utilisés se trouvent dans l'article.
Produits
L'article intitulé « Difficultés en matière de santé fonctionnelle parmi les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles au Canada », qui fait partie de la publication Études sur le genre et les identités croisées (45-20-0002), est maintenant accessible.
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