Le Quotidien
|
 En manchette  Indicateurs  Communiqués par sujets
 Sujets d'intérêt  Calendrier de diffusion  Information

Écart salarial entre les genres au Canada, 2007 à 2022

Diffusion : 2023-09-21

Le présent article porte sur l'écart salarial entre les genres et la manière dont il varie d'un groupe de femmes à l'autre, et sur son évolution au cours de la période de 2007 à 2022. Les résultats sont présentés pour les travailleuses rémunérées âgées de 20 à 54 ans. Les données de l'Enquête sur la population active sont utilisées pour examiner les situations des femmes autochtones, des femmes immigrantes et des femmes non autochtones nées au Canada.

Bien que les hommes gagnent encore plus que les femmes, cet écart a continué de se rétrécir, passant de 16 % en 2007 à 12 % en 2022 chez les travailleurs rémunérés de 20 à 54 ans. Toutefois, les femmes de divers groupes — à savoir les femmes autochtones vivant hors réserve, les femmes non autochtones nées au Canada, les immigrantes admises au pays pendant l'enfance (à l'âge de 18 ans ou moins) et celles admises à l'âge adulte (plus de 18 ans) — vivent différentes expériences en matière d'écart salarial entre les genres.

Dans le présent article, l'écart salarial entre les genres désigne la différence entre les salaires horaires des hommes non autochtones nés au Canada et des femmes de divers groupes, exprimée sous forme de proportion du salaire horaire des hommes nés au Canada. Dans le reste de l'article, le terme « nés au Canada » désigne les travailleurs non autochtones qui sont nés au Canada.

Comparativement aux hommes nés au Canada, les écarts salariaux en 2022 étaient les plus grands chez les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (21 %) et les femmes autochtones (20 %), et les plus petits chez les immigrantes admises pendant l'enfance (11 %) et les femmes non autochtones nées au Canada (9 %).

Graphique 1  Graphique 1: Écart au chapitre des salaires horaires moyens par rapport aux hommes nés au Canada, selon le groupe de femmes, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Écart au chapitre des salaires horaires moyens par rapport aux hommes nés au Canada, selon le groupe de femmes, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

Une nouvelle étude diffusée aujourd'hui vise à comprendre les différences entre les salaires horaires des divers groupes de femmes et ceux des hommes nés au Canada. Cette étude, intitulée « Perspective intersectionnelle sur l'écart salarial entre les genres au Canada », repose sur les données de l'Enquête sur la population active pour analyser la façon dont l'écart salarial entre les genres chez les travailleurs rémunérés de 20 à 54 ans a évolué pour divers groupes de femmes de 2007 à 2022.

L'écart salarial entre les genres se rétrécit depuis 2007 

Les écarts salariaux entre les genres se sont le plus rétrécis pour les groupes affichant les écarts les plus grands. L'écart pour les femmes autochtones et celui pour les immigrantes admises au pays à l'âge adulte se sont rétrécis chacun de 7 points de pourcentage. L'écart pour les femmes nées au Canada s'est rétréci de 6 points de pourcentage et celui des immigrantes admises au pays pendant l'enfance, de 4 points de pourcentage.

Selon la plupart des dimensions, les femmes nées au Canada affichent des écarts moins grands que ceux présentés par les femmes autochtones et les immigrantes

Les femmes ne suivent pas toutes les mêmes parcours de vie ou ne les vivent pas toutes de la même façon, et par conséquent, des différences se dégagent dans les écarts salariaux entre les genres qu'elles affichent.

Bien que l'écart salarial entre les genres ait rétréci dans la plupart des groupes d'âge depuis 2007, l'âge auquel les écarts se sont rétrécis le plus variait d'un groupe de femmes à l'autre. L'écart salarial observé chez les femmes plus âgées (de 45 à 49 ans) qui sont nées au Canada a rétréci, passant de 21 % en 2007 à 14 % en 2022. Par ailleurs, l'écart salarial observé chez les jeunes femmes autochtones (de 20 à 24 ans) a rétréci, passant de 20 % en 2007 à 8 % en 2022. L'écart salarial s'est le plus rétréci chez les immigrantes de 25 à 29 ans. En 2022, chez les immigrantes admises au pays pendant l'enfance, l'écart était inexistant, alors qu'il était de 11 % en 2007. Chez les immigrantes admises à l'âge adulte, l'écart a rétréci, passant de 31 % en 2007 à 12 % en 2022.

Les études supérieures vont de pair avec des écarts salariaux plus petits, mais cela variait selon le groupe. Parmi les personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme supérieur en 2022, l'écart salarial entre les genres était de 12 % pour les femmes nées au Canada, par rapport à 15 % pour les immigrantes admises au pays pendant l'enfance, à 17 % pour les femmes autochtones et à 30 % pour les immigrantes admises à l'âge adulte. Les immigrantes ayant obtenu leurs diplômes à l'extérieur du Canada (33 %) ont enregistré des écarts salariaux plus grands que celles ayant fait leurs études au Canada (16 %).

Graphique 2  Graphique 2: Écart au chapitre des salaires horaires moyens par rapport aux hommes nés au Canada, parmi les travailleurs titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme supérieur, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Écart au chapitre des salaires horaires moyens par rapport aux hommes nés au Canada, parmi les travailleurs titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme supérieur, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

Les écarts salariaux entre les genres sont plus grands chez les travailleurs à temps plein que chez les travailleurs à temps partiel. En 2022, parmi les travailleurs à temps plein, l'écart salarial entre les genres chez les femmes autochtones (18 %) et les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (20 %) était environ deux fois plus grand que celui enregistré chez les femmes nées au Canada (8 %) et les immigrantes admises au pays pendant l'enfance (10 %). Parmi les travailleurs à temps partiel, les femmes nées au Canada gagnaient plus que les hommes nés au Canada (7 % de plus), probablement en raison de leur présence en plus grand nombre dans les professions libérales en santé, en éducation et en administration publique. En revanche, les hommes nés au Canada gagnaient davantage que les femmes autochtones (9 % de plus) et les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (7 % de plus). Ces femmes sont concentrées dans les mêmes industries et professions à faible revenu que les hommes, ainsi que dans les professions des services de soutien aux entreprises et en santé.

Les écarts salariaux entre les genres sont plus petits chez les hommes et les femmes qui ne vivent pas en couple et n'ont pas d'enfants, mais sont plus grands lorsque l'on tient compte de la présence d'enfants et de leur âge. Lorsque les hommes et les femmes ne vivent pas en couple et n'ont pas d'enfants, les femmes nées au Canada gagnaient 3 % de moins que les hommes nés au Canada, les immigrantes admises au pays pendant l'enfance, 2 % de moins, les immigrantes admises à l'âge adulte, 6 % de moins, et les femmes autochtones, 13 % de moins. Des écarts plus grands ont été observés chez les couples comptant de jeunes enfants (âgés de 0 à 5 ans), en particulier chez les femmes autochtones (25 %) et les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (30 %). Ces écarts se sont rétrécis depuis 2007.

Graphique 3  Graphique 3: Écart au chapitre des salaires horaires moyens par rapport aux hommes nés au Canada, selon la situation conjugale et la présence et l'âge des enfants, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Écart au chapitre des salaires horaires moyens par rapport aux hommes nés au Canada, selon la situation conjugale et la présence et l'âge des enfants, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

Facteurs à l'origine du rétrécissement de l'écart salarial

L'un des facteurs clés de la convergence était que les femmes de tous les groupes continuaient de rehausser leurs compétences sur le marché du travail.

Bien que les hommes et les femmes soient devenus plus scolarisés depuis 2007, le niveau de scolarité des femmes de la plupart des groupes a dépassé celui des hommes, et cette différence s'est accentuée. En 2022, la proportion d'hommes nés au Canada (27 %) titulaires d'un baccalauréat est demeurée inférieure aux proportions comparables d'immigrantes admises au pays à l'âge adulte (59 %), d'immigrantes admises pendant l'enfance (49 %), et de femmes nées au Canada (41 %). La proportion de femmes autochtones sur le marché du travail qui étaient titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme supérieur a presque doublé, passant de 13 % en 2007 à 25 % en 2022.

Graphique 4  Graphique 4: Proportion de travailleurs titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme supérieur, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Proportion de travailleurs titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme supérieur, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

Il y a peu de différence entre la période pendant laquelle les hommes nés au Canada et les femmes nées au Canada ont travaillé pour leur employeur actuel. Toutefois, les femmes nées au Canada ont généralement une durée d'emploi plus longue par rapport aux femmes autochtones (écart de 12 mois), aux immigrantes admises au pays pendant l'enfance (18 mois), et aux immigrantes admises à l'âge adulte (28 mois). La durée moyenne de l'emploi des femmes autochtones a augmenté de 15 mois depuis 2007, probablement en raison du fait qu'une plus faible proportion d'entre elles occupaient un emploi à court terme de moins d'un an en 2022 (22 %) par rapport à 2007 (30 %).

Graphique 5  Graphique 5: Durée moyenne de l'emploi en mois, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Durée moyenne de l'emploi en mois, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

Un autre facteur clé de la convergence était que les femmes de tous les groupes occupaient des types d'emplois différents.

En 2022, les femmes nées au Canada (31 %) et les immigrantes admises au pays pendant l'enfance (34 %) étaient plus susceptibles d'occuper des emplois professionnels que les femmes autochtones (23 %) et les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (26 %). Ces différences se sont accentuées depuis 2007.

Graphique 6  Graphique 6: Proportion de travailleurs occupant des emplois professionnels, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Proportion de travailleurs occupant des emplois professionnels, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

L'emploi dans des postes visés par une convention collective donnait également lieu à des différences. En 2022, 39 % des femmes nées au Canada et 37 % des femmes autochtones occupaient ce type de postes, comparativement à environ 28 % de toutes les immigrantes. Ces différences sont principalement attribuables à la surreprésentation des immigrantes dans le secteur privé, où les emplois sont moins susceptibles d'être visés par une convention collective.

Graphique 7  Graphique 7: Proportion de travailleurs couverts par une convention collective, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Proportion de travailleurs couverts par une convention collective, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

La concentration des femmes dans des industries et des professions particulières a également contribué à l'écart salarial entre les genres. La représentation des femmes dans des emplois faiblement rémunérés n'était pas égale pour l'ensemble des groupes. Les femmes autochtones (36 %) et les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (35 %) étaient plus susceptibles de travailler dans les cinq professions les moins bien rémunérées que les femmes nées au Canada (26 %) et les immigrantes admises au pays pendant l'enfance (28 %). Parallèlement, la concentration de femmes de tous les groupes dans les professions de la vente, des services et du soutien administratif s'est amoindrie. Environ la moitié des femmes autochtones et des femmes nées au Canada travaillaient dans les industries des soins de santé et de l'assistance sociale, des services d'enseignement et du commerce de détail. Les immigrantes admises au pays pendant l'enfance (21 %) étaient plus susceptibles de travailler dans les industries des services professionnels, scientifiques et techniques, et de la finance et des assurances que les femmes nées au Canada (14 %).

Ces facteurs donnent à penser que les changements de la composition de la population active et les différences dans les caractéristiques de l'emploi jouent un rôle dans le resserrement de l'écart salarial entre les hommes nés au Canada et les femmes de divers groupes.

En fait, les changements de composition sont à l'origine de la majeure partie du rétrécissement de l'écart salarial. L'amélioration relative du niveau de scolarité des femmes, la plus longue durée d'occupation de l'emploi et l'occupation d'un emploi à temps plein expliquent le rétrécissement de l'écart, allant de 20 % chez les femmes nées au Canada à 28 % chez les immigrantes admises au pays pendant l'enfance. Les changements liés aux industries et à la profession exercée expliquent également en grande partie le rétrécissement de l'écart salarial entre les genres, allant de 31 % pour les femmes autochtones à 74 % pour les immigrantes admises à l'âge adulte.

Les progrès réalisés sont plus importants au bas de l'échelle salariale qu'au haut de l'échelle

Au bas de l'échelle salariale (5e centile), les femmes nées au Canada gagnaient 3 % de moins que les hommes nés au Canada en 2022, par rapport à 12 % de moins en 2007. On retrouve des chiffres semblables pour les immigrantes admises au pays pendant l'enfance. À ce stade, l'écart salarial entre les genres s'est rétréci de 11 points de pourcentage pour passer de 18 % en 2007 à 6 % en 2022. Chez les immigrantes admises à l'âge adulte, l'écart salarial s'est rétréci de 14 points de pourcentage, passant de 20 % en 2007 à 6 % en 2022.

Au haut de l'échelle salariale (95e centile) en 2022, les femmes autochtones (24 %) et les immigrantes admises au pays à l'âge adulte (20 %) ont enregistré des écarts salariaux plus importants que les femmes nées au Canada (13 %) et les immigrantes admises pendant l'enfance (11 %). Cela a peu changé depuis 2007.

Graphique 8  Graphique 8: Écart au chapitre des salaires horaires par rapport aux hommes nés au Canada à certains centiles de l'échelle salariale, 2007 à 2008 et 2021 à 2022
Écart au chapitre des salaires horaires par rapport aux hommes nés au Canada à certains centiles de l'échelle salariale, 2007 à 2008 et 2021 à 2022

La hausse des taux d'emploi ralentit le rétrécissement de l'écart salarial entre les genres

Les taux d'emploi varient d'un groupe de femmes à l'autre et ont évolué à des rythmes différents depuis 2007. Pour examiner l'incidence de la variation des taux d'emploi sur l'écart salarial entre les genres, les salaires sont couplés à une combinaison uniforme de caractéristiques à différents moments.

L'écart se rétrécit plus que ce qui avait été indiqué précédemment, soit de 6 points de pourcentage supplémentaires pour les femmes autochtones, de 3 points de pourcentage pour les immigrantes admises à l'âge adulte, et de 1 point de pourcentage pour les femmes nées au Canada et pour les immigrantes admises au pays pendant l'enfance.



  Note aux lecteurs

Le présent article repose sur les données de l'Enquête sur la population active (EPA) de 2007 à 2022. Réalisée tous les mois, l'EPA est une enquête sur les ménages qui permet de recueillir des renseignements relatifs à l'activité sur le marché du travail de la population âgée de 15 ans et plus, à l'exception des résidents des logements collectifs, des personnes vivant dans des réserves et autres établissements de la province, ainsi que des membres à temps plein des Forces canadiennes.

L'échantillon d'analyse comprend des travailleurs rémunérés de 20 à 54 ans vivant dans les provinces, à l'exclusion des étudiants à temps plein, des membres de la famille non rémunérés et des résidents non permanents.

Le taux salarial horaire moyen des femmes est nettement inférieur à celui des hommes (p < 0,05) pour chaque groupe et chaque année, sauf indication contraire.

Définitions

Dans le présent article, l'écart salarial est calculé en fonction du salaire horaire, ce qui diffère des mesures de l'écart salarial annuel. L'écart salarial entre les genres est la différence entre le salaire horaire des hommes nés au Canada et celui des femmes de divers groupes, cet écart étant exprimé sous forme de proportion des salaires horaires des hommes nés au Canada.

Produits

L'article intitulé « Perspective intersectionnelle sur l'écart salarial entre les genres au Canada », qui fait partie de la publication Études sur le genre et les identités croisées (Numéro au catalogue45200002), est maintenant accessible, et l'infographie intitulée « Perspective intersectionnelle sur l'écart salarial entre les genres au Canada, 2007 à 2022 » (Numéro au catalogue11-627-M) est également accessible.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

Date de modification :