Sommeil et obésité dans les Forces armées canadiennes
Diffusion : 2023-05-17
Les troubles du sommeil et la durée du sommeil ont été associés à l'obésité dans la population générale, mais peu d'études ont porté sur ces aspects dans un contexte militaire. Les exigences professionnelles des Forces armées canadiennes (FAC) diffèrent de celles de la population générale, notamment en ce qui concerne les déploiements et les affectations fréquentes et régulières; les impératifs relatifs à l'entraînement physique, à la mise à l'essai et au maintien du niveau de condition physique; et la culture de la main-d'œuvre unique. Puisque la population des FAC est généralement exclue des enquêtes nationales sur la santé de la population, l'étude intitulée « Durée du sommeil, qualité du sommeil et obésité dans les Forces armées canadiennes » permet d'obtenir des données sur une population militaire unique et peu étudiée.
Moins de la moitié des membres de la Force régulière respectent les recommandations en matière de durée du sommeil
Les données de l'Enquête sur la santé dans les Forces armées canadiennes de 2019 révèlent que moins de la moitié (42 %) des membres de la Force régulière ont déclaré avoir dormi le nombre d'heures recommandé (de 7 heures à moins de 10 heures). Les femmes étaient beaucoup plus susceptibles que les hommes de déclarer que la durée de leur sommeil se situe dans la fourchette recommandée (49 % chez les femmes; 40 % chez les hommes), et d'indiquer avoir des difficultés à s'endormir ou à rester endormies (32 % chez les femmes; 24 % chez les hommes) ou de trouver que le sommeil n'était pas réparateur (64 % chez les femmes; 58 % chez les hommes). La difficulté à rester éveillé était moins fréquemment déclarée et ne différait pas de manière significative entre les femmes (6 %) et les hommes (5 %). Les hommes de la Force régulière étaient plus susceptibles que les femmes d'être classés comme faisant de l'embonpoint (45 % chez les hommes; 33 % chez les femmes) ou comme étant obèses (29 % chez les hommes; 22 % chez les femmes).
Le sommeil de courte durée et le sommeil limite de courte durée sont associés à l'obésité chez les hommes
Le sommeil de courte durée (moins de 6 heures) et le sommeil limite de courte durée (de 6 heures à moins de 7 heures) étaient indépendamment associés à des risques accrus d'obésité chez les membres masculins des FAC, mais pas chez les membres féminins. Ces résultats tiennent compte des écarts au chapitre d'une série d'autres facteurs, y compris les caractéristiques sociodémographiques, du travail et de la santé des membres des FAC.
Un sommeil plus court que la durée recommandée, une mauvaise qualité de sommeil et l'obésité constituent une préoccupation pour la santé, le bien-être et la préparation au déploiement à long terme de cette population militaire. Tant pour les FAC que pour l'armée américaine, le sommeil a été défini comme un aspect important de la performance physique. Étant donné que le sommeil modifie l'équilibre énergétique, l'alimentation et les comportements liés à l'activité physique, il a été déterminé comme un outil pouvant faciliter la gestion de l'obésité. Des études longitudinales et des études d'intervention sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle possible des pratiques de sommeil saines dans la gestion de l'obésité, en particulier chez les populations militaires.
Note aux lecteurs
L'Enquête sur la santé dans les Forces armées canadiennes de 2019 est une enquête transversale à participation volontaire qui a permis de recueillir des renseignements sur l'état de santé, l'utilisation des services de soins de santé, le mode de vie et les conditions sociales des membres en service actif des Forces armées canadiennes (FAC) et du ministère de la Défense nationale.
La présente analyse est axée sur les membres de la Force régulière, c'est-à-dire ceux qui sont des membres à temps plein des FAC et qui constituent la majeure partie du personnel qui participe aux opérations au pays et à l'étranger.
La présente étude a permis de révéler une association transversale entre le sommeil de courte durée et l'obésité. La bidirectionnalité est possible : les personnes ayant un sommeil de courte durée peuvent prendre plus de poids au fil du temps, mais le surpoids peut également entraîner un mauvais sommeil. Par conséquent, il n'est pas possible d'établir un lien de causalité et de tirer des conclusions sur l'efficacité des interventions visant à améliorer le sommeil pour modifier les habitudes de sommeil ou gérer l'obésité.
Produits
L'article intitulé « Durée du sommeil, qualité du sommeil et obésité dans les Forces armées canadiennes » est maintenant disponible dans le numéro en ligne de la publication Rapports sur la santé, vol. 34, no 5 de mai 2023 (). 82-003-X
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).
- Date de modification :