Comptes économiques du secteur des ménages canadiens répartis selon le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, quatrième trimestre de 2022
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Diffusion : 2023-03-31
L'augmentation du coût de la vie et la baisse de la valeur des actifs ont eu un effet négatif sur l'épargne nette et le patrimoine en 2022, en particulier pour les ménages les plus vulnérables, tels que ceux gagnant un revenu plus faible, ceux ayant les patrimoines inférieurs et ceux appartenant aux groupes d'âge plus jeunes. Les ménages du deuxième quintile de revenu ont réduit leur épargne nette moyenne de 50,3 % en 2022 par rapport à 2021, tandis que la valeur nette moyenne a diminué au rythme le plus rapide jamais enregistré (-16,3 %) pour la tranche inférieure des 40 % des détenteurs de patrimoine et pour les ménages âgés de moins de 35 ans (-9,8 %). Malgré la baisse récente des indicateurs de bien-être économique des ménages plus vulnérables, leur épargne nette et leur patrimoine sont tout de même plus élevés qu'avant la pandémie de COVID-19.
L'écart de revenu se rétrécit en raison des fortes hausses du revenu d'emploi des ménages gagnant un revenu plus faible
En 2022, l'inégalité des revenus a diminué, car l'écart entre la part du revenu disponible des ménages des deux quintiles de revenu supérieurs et des deux quintiles de revenu inférieurs a diminué de 0,3 point de pourcentage par rapport à l'année précédente.
Les ménages du deuxième quintile ont enregistré l'augmentation de revenu la plus élevée (+3,2 %), principalement en raison de hausses des revenus d'emploi supérieures à la moyenne. En revanche, le revenu disponible a augmenté à un rythme plus lent que la moyenne pour les ménages du quintile inférieur (+1,6 %).
Les hausses d'une année à l'autre des salaires et des traitements moyens des ménages à faible revenu (+13,5 %) ont été contrebalancées en partie par la baisse des transferts (-0,8 %), principalement en raison de la cessation des prestations gouvernementales liées à la pandémie et de l'augmentation des paiements d'intérêt (+4,3 %) qui ont pesé sur le revenu net des investissements. Les emprunts sont devenus plus coûteux pour les ménages, car la Banque du Canada a augmenté son taux directeur pour le faire passer à 4,25 % à la fin de 2022, en hausse de 400 points de base par rapport à l'année précédente.
Les revenus des ménages gagnant les revenus les plus élevés proviennent de leur emploi et de leurs placements
Les ménages faisant partie de la tranche supérieure de 20 % des salariés ont augmenté leur revenu disponible moyen en 2022 par rapport à l'année précédente à un rythme plus lent que la moyenne (+1,4 %). Les hausses des salaires et des traitements (+2,4 %) et du revenu net de placements (+9,0 %) ont été contrebalancées partiellement par des réductions des transferts reçus (-12,8 %), comme les réductions des prestations d'assurance-emploi combinées à une augmentation du montant des impôts payés (+3,4 %).
L'épargne nette des ménages à revenu faible et moyen est la plus touchée par l'augmentation du coût de la vie
En 2022, l'épargne nette a diminué pour les ménages de chaque quintile de revenu, car l'augmentation du coût de la vie a dépassé les hausses de revenu. Pour la première fois depuis la période avant la pandémie, les ménages à revenu moyen (troisième quintile) sont revenus à une épargne nette négative en 2022, ce qui signifie qu'en moyenne, ces ménages ont dépensé environ 700 $ de plus qu'ils n'ont gagné en revenu. L'épargne nette moyenne des ménages du deuxième quintile de revenu a diminué de 50,3 %.
Bien que l'épargne nette ait diminué pour les ménages de chaque quintile de revenu en 2022, elle est demeurée supérieure au niveau enregistré en 2019.
Au cours de la dernière année, les ménages de chaque quintile de revenu ont augmenté leurs dépenses pour la plupart des biens et services, en particulier les services d'hébergement et de restauration, les vêtements et les chaussures ainsi que le transport.
L'écart du patrimoine s'élargit, mais demeure inférieur à ce qu'il était avant la pandémie
En raison d'un éventail de facteurs, y compris la persistance de la forte inflation, la baisse de la valeur des biens immobiliers et la volatilité des marchés financiers, le patrimoine des ménages a diminué en 2022, quel que soit leur niveau de richesse. La valeur nette moyenne des ménages a reculé de 6,4 % au quatrième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre de l'année précédente.
La majeure partie de la richesse est détenue par relativement peu de ménages au Canada. Les ménages ayant les patrimoines supérieurs (quintile supérieur de 20 %) détenaient plus des deux tiers (67,9 %) de la valeur nette à la fin de 2022, tandis que les ménages ayant les patrimoines inférieurs (tranche inférieure de 40 %) en détenaient 2,6 %.
L'écart de valeur nette entre les ménages ayant le patrimoine supérieur et inférieur a augmenté de 1,1 point de pourcentage au quatrième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt. Il s'agit de l'augmentation la plus marquée jamais enregistrée pour ces estimations, qui sont produites depuis 2010. En revanche, l'écart du patrimoine a diminué de 1,5 point de pourcentage sur une période de deux ans allant de la fin de 2019 à la fin de 2021. Malgré les récentes augmentations de l'écart du patrimoine, il est demeuré plus faible à la fin de 2022 (65,3 points de pourcentage) qu'à la fin de 2019 (65,7 points de pourcentage).
Les ménages ayant les patrimoines inférieurs ont été plus touchés par les pressions économiques récentes, car leur valeur nette moyenne a diminué de 16,3 % au cours du quatrième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt, ce qui représente plus du triple du taux de diminution enregistré par les ménages ayant les patrimoines supérieurs (-5,2 %).
En 2022, environ les deux tiers de la diminution de la valeur nette de tous les ménages étaient attribuables aux biens immobiliers (66,1 %). La valeur moyenne des biens immobiliers détenus par les ménages a diminué de 8,1 % au quatrième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt. Selon les données sur le prix de vente des propriétés, le prix moyen national d'une résidence atteignait 625 000 $ à la fin de 2022, en baisse de 12,1 % par rapport à 2021.
Bien que les ménages ayant les patrimoines inférieurs aient acheté des biens immobiliers en 2022, leur valeur nette moyenne a diminué, car l'augmentation de la dette hypothécaire pour financer ces achats (+25,3 %) a dépassé l'augmentation de la valeur moyenne des biens immobiliers (+8,5 %). En plus de la dette hypothécaire, les ménages ayant les patrimoines inférieurs ont également augmenté leur dette non hypothécaire (+10,4 %), comme les soldes de cartes de crédit, de façon plus importante que les autres ménages.
En revanche, les baisses de la valeur nette moyenne des ménages ayant les patrimoines supérieurs s'expliquent entièrement par des réductions des biens immobiliers (-9,1 %) et des actifs financiers (-2,5 %), tandis que leur dette est demeurée inchangée en 2022 par rapport à 2021
Le patrimoine diminue le plus chez les ménages des groupes d'âge plus jeunes, principalement en raison des réductions de la valeur des biens immobiliers
Bien que la valeur nette moyenne ait diminué pour les ménages de chaque groupe d'âge au quatrième trimestre de 2022 par rapport au même trimestre un an plus tôt, elle a reculé le plus pour les ménages âgés de moins de 45 ans, en baisse d'environ 10 % par rapport à une diminution inférieure à 7 % pour les ménages âgés de 45 ans et plus.
Les ménages plus jeunes ont tendance à être davantage sensibles aux diminutions de la valeur des biens immobiliers, car ils tirent une plus grande part de leur valeur nette de cette catégorie d'actifs, tandis que les ménages plus âgés ont eu plus de temps au cours de leur cycle de vie pour diversifier leur portefeuille d'actifs. La diminution de la valeur des biens immobiliers en 2022 par rapport à 2021 a été à l'origine de 77 % de la baisse de la valeur nette moyenne pour le groupe d'âge le plus jeune (moins de 35 ans), comparativement à une baisse de 60 % pour les ménages âgés de 65 ans et plus.
Les jeunes ménages réduisent leur ratio de la dette au revenu, mais augmentent leur endettement à mesure que la valeur des actifs diminue
Malgré les pressions inflationnistes continues, le ratio de la dette au revenu des jeunes ménages a diminué en 2022, principalement en raison de fortes hausses du revenu d'emploi. Le ratio de la dette au revenu des ménages les plus jeunes (moins de 35 ans) a atteint 174,5 % au quatrième trimestre de 2022, en baisse de 5,2 points de pourcentage par rapport au même trimestre un an plus tôt. À titre de comparaison, le ratio pour les ménages âgés de 55 à 64 ans a atteint 161,2 % au quatrième trimestre de 2022, en hausse de 5,7 points de pourcentage par rapport au même trimestre en 2021.
L'endettement des ménages plus jeunes, tel que mesuré par le ratio de la dette à l'actif, a augmenté en 2022 par rapport à 2021, principalement en raison de la diminution de la valeur de leurs biens immobiliers. Le ratio des ménages du groupe d'âge le plus jeune (moins de 35 ans) a atteint 37,1 % (+3,1 points de pourcentage) en 2022 et celui des ménages âgés de 35 à 44 ans a atteint 32,3 % (+3,4 points de pourcentage). Les ménages ayant les patrimoines inférieurs ont connu une augmentation encore plus marquée du ratio de la dette à l'actif, lequel a atteint 63,9 % au quatrième trimestre de 2022 (+8,6 points de pourcentage) pour la tranche inférieure des 40 % des détenteurs de patrimoine. Malgré les augmentations récentes, les ratios de la dette à l'actif sont demeurés inférieurs au taux observé avant la pandémie pour les ménages dans un large éventail de caractéristiques économiques et démographiques.
Les niveaux constamment élevés des taux d'intérêt et de l'inflation continueront probablement d'exercer des pressions sur la capacité des ménages à joindre les deux bouts sans augmenter leurs dettes davantage, en particulier chez les groupes vulnérables comme ceux gagnant les revenus les plus faibles, ceux ayant les patrimoines inférieurs et ceux des groupes d'âge plus jeunes. Les derniers chiffres du programme des Agrégats mensuels de crédit indiquent que la croissance de la dette des ménages liée aux cartes de crédit a continué d'accélérer jusqu'au premier mois de 2023.
Objectifs liés au développement durable
Le 1er janvier 2016, des pays du monde entier ont officiellement commencé à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l'horizon 2030, le plan d'action des Nations Unies axé sur la transformation qui vise à relever des défis mondiaux urgents au cours des 15 années suivantes. Ce plan se fonde sur 17 objectifs précis liés au développement durable.
Les comptes économiques du secteur des ménages répartis pour le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine des ménages canadiens sont un exemple de la manière dont Statistique Canada appuie le suivi des progrès relatifs aux objectifs mondiaux liés au développement durable. Le présent communiqué servira à mesurer l'objectif suivant :
Note aux lecteurs
Statistique Canada publie régulièrement des indicateurs macroéconomiques du revenu disponible des ménages, des dépenses de consommation finales, de l'épargne et du patrimoine des ménages dans le cadre du Système canadien des comptes macroéconomiques (SCCM). Ces comptes sont conformes aux plus récentes normes internationales et sont compilés pour tous les secteurs de l'économie, y compris les ménages, les institutions sans but lucratif, les administrations publiques et les sociétés d'affaires, de même que la position financière du Canada par rapport au reste du monde. Bien que le SCCM fournisse des renseignements de grande qualité sur la position globale des ménages relativement aux autres secteurs de l'économie, les comptes économiques répartis pour le secteur des ménages (CERSM) favorisent une granularité supplémentaire permettant à Statistique Canada d'aborder des questions telles que les vulnérabilités de groupes particuliers et les conséquences qui en résultent sur le plan du bien-être économique et de la stabilité financière. Ces comptes constituent donc un complément important aux données trimestrielles standard liées à l'économie.
Les estimations des CERSM publiées aujourd'hui portent sur le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, y compris leurs sous-composantes selon diverses répartitions des ménages pour le quatrième trimestre de 2022. Les estimations ont également été révisées pour les périodes précédentes afin d'intégrer les derniers repères du SCCM, y compris les révisions des trois premiers trimestres de 2022.
Les estimations de la répartition de la valeur nette selon le quintile de patrimoine sont regroupées pour les ménages des deux quintiles les plus faibles pour faciliter la représentation, étant donné que le ménage moyen du quintile le plus faible avait plus de passifs dus que d'actifs détenus, à l'exemple des travailleurs autonomes ayant une valeur nette d'entreprise négative et des nouveaux diplômés devant rembourser les soldes de leurs prêts étudiants.
Comme pour toutes les données, les estimations des CERSM ne sont pas sans limites. Bien que certaines répartitions soient estimées à l'aide de microdonnées ou micromodèles actuels, tels que les salaires et traitements et la dette des ménages, d'autres, y compris les dépenses de consommation finales des ménages, les transferts sociaux en nature et les actifs des ménages reposent sur des hypothèses ou utilisent des données de périodes de référence antérieures. Les utilisateurs doivent garder ces limites à l'esprit lorsqu'ils analysent les estimations incluses dans ce communiqué.
Toutes les valeurs sont exprimées en taux nominaux non rajustés. Par conséquent, les estimations présentées dans le présent communiqué ne sont pas rajustées pour tenir compte des variations qui pourraient survenir au fil du temps en raison des tendances saisonnières ou de l'inflation des prix.
Produits
Le produit de visualisation « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, patrimoine : outil interactif », qui fait partie de Statistique Canada – Produits de visualisation des données (71-607-X) est maintenant accessible.
L'article « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, estimations des répartitions des actifs, des passifs et de la valeur nette, 2010 à 2022 : rapport technique sur la méthodologie et la qualité », qui fait partie de la publication Comptes des revenus et dépenses, série technique (13-604-M), est maintenant disponible.
Il est possible d'obtenir des précisions relativement aux sources et méthodes à l'origine de ces estimations dans la publication Guide méthodologique : Système canadien des comptes macroéconomiques (13-607-X). Voir la section « Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages » des Comptes satellites et études spéciales.
Le portail Statistiques des comptes économiques, accessible sous l'onglet Sujets de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.
La publication Les nouveautés en matière de comptes économiques canadiens (13-605-X) est accessible.
Le Guide de l'utilisateur : Système canadien des comptes macroéconomiques (13-606-G) est accessible.
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